Aujourd'hui, une fois de plus, ma foi en mes comptantpourien a diminué.
Je vous passerai les habituelles incivilités et autres prises de risques stupides de la part des usagers communs de la chaussée, piétons, cyclistes, automobilistes, dont je vous ai régulièrement fait part il y a quelques mois. C'est pour une scène bien moins commune que je reprends cette sale habitude de râler à basse voix sur le Blabla.
Aujourd'hui j'ai vu une dame, certainement la soixantaine, soixante-dizaine au plus, apprendre à faire du vélo à un jeune enfant, environ quatre ans à vu de nez, sans les roulettes de stabilisation. Le petit portait un casque. C'est dire les précautions prises !
Alors pourquoi râles-tu, me direz-vous, serais-tu aigri, grognon, jaloux ? La scène aurait donné lieu à un sourire quelque peu ému, en d'autres circonstances. J'aurais repensé à l'époque déjà trop lointaine où moi aussi je m'élançais vaillamment, bravant ma trouille de la chute et d'une écorchure, donnant des coups de pédale forcené, comprenant sans doute sans le savoir que seule la vitesse me préserverait. Bon, les freins, ce n'était pas encore ça...
La scène aurait pu... Seulement voilà : cette dame a eu le goût douteux d'entrainer ce débutant au cyclisme au milieu de la rue. Oui, parfaitement au milieu, sur la bande blanche séparant les deux côtés de la chaussée, que le petit franchissait à intervalle réguliers, zigzagant un peu au hasard de sa témérité, tandis que courrait derrière lui la dame qui tentait de le pousser - maintenir ? - d'une main dans le dos.
Pourtant les trottoirs sont larges, le parvis de l'église à cent mètre donne sur une placette de taille pour des exercices d'équilibre sur deux roues.
Ben non. Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con.
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C'est par la sagesse qu'on bâtit une maison, par l'intelligence qu'on l'affermit ;
par le savoir, on emplit ses greniers de tous les biens précieux et désirables.
Proverbes, 24, 3-4