Caabon a écrit:
Je comprends ta définition, et son utilité, mais intuitivement, je n'arrive pas à considérer Euripide comme un auteur mythologique, pour une question de découpage historique. C'est surtout sur la question de la croyance que je bute. Elle engage une question de la croyance sur laquelle je ne suis pas certain d'être très au clair pour être si catégorique.
Si la question de la croyance t'intéresse, il y a un historien/philologue qui a écrit un bouquin sympa sur la question - peut-être es-tu déjà tombé dessus : Les grecs ont-ils cru à leur mythe, Paul Veyne.
Non mais merci pour la référence, je le commanderais.
J'ai entendu parlé de ce problème d'une autre manière cependant, je crois que c'était une conférence archéologique diffusé sur Youtube, je vais voir si je peux la retrouver.
De ce que j'en sais, il semble que les érudits étaient très bien conscients qu'il s'agissait de récits étiologiques et de légendes fondatrices. Par exemple, la légende du Minotaure ne serait qu'une représentation métaphorique d’événements réels s'étant passé entre la cité-état d'Athènes et de la Crète.
Cependant, le bas-peuple semblait globalement vraiment y croire.
Après tout, on est sûr et certain qu'il y avait de nombreux temples, des écrits liturgiques (dont des prières) et des cérémonies, familiales ou plus globales.
Après je ne suis pas dans les détails archéologiques et j'ai encore beaucoup à apprendre à ce sujet...
Euripide était un érudit, qui avait (pour ce que l'on en sait) lui-même écrit ces drames. Je ne pense honnêtement pas qu'il prenait lui-même ses écrits pour vrai, au mieux, il prenait les mythes sur lesquels il s'appuyait comme des vérités, mais rien n'est moins certain.
Mais comme on dit souvent, une oeuvre n'appartiens plus à son auteur à partir du moment où il la rend publique. Est-ce que des gens ont pris (sur le moment ou plus tard) les drames d'Euripide comme argent content, ça c'est une autre question...
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi