"LA MAIGRE : Ma fille s'est fait faire un pantalon. Je reconnais qu'il est joli et qu'il lui va très bien. Mais il lui irait encore mieux si c'était une jupe.

LA GROSSE : On veut absolument faire de nous des opprimés, des victimes, comme les Noirs, les détenus, les sauvages, les bébés phoques et autres espèces en voie de disparition. On veut nous donner des droits que nous ne réclamons pas : le droit de lever la jambe, de piloter des boings... pendant ce temps il n'y a plus moyen de trouver une femme de ménage !

LA MAIGRE : Et quand on en trouve une, elle veut la lune !

LA GROSSE : Madame, le jour où la femme aura tous les droits elle perdra tous ses privilèges.

LA MAIGRE : Il faut choisir."

Le coryphée

"Pourquoi les modernes doivent-ils recourir à des formes compliquées afin de croire à la croyance naïve chez les autres ou au savoir sans croyance chez eux ? Pourquoi doivent-ils faire comme si les autres croyaient aux fétiches pendant qu'eux-mêmes pratiqueraient le plus austère antifétichisme ? Pourquoi ne pas avouer, tout simplement, qu'il n'y a ni fétichisme ni antifétichisme et reconnaître l'efficace étrange de ces "déplacements d'action" à laquelle nos vies sont intimement mêlées ? Parce que les modernes tiennent à une différence essentielle entre faits et fétiches. La croyance n'a pour but ni d'expliquer l'état mental des fétichistes ni la naïveté des antifétichistes. Elle tient à tout autre chose, à la distinction du savoir et de l'illusion plutôt, comme nous le verrons dans les sections suivantes, à la séparation entre une forme de vie pratique qui ne fait pas cette distinction et une forme de vie théorique qui la maintient."

"Le travail, ainsi que toutes choses que l'on peut acheter ou vendre et dont la quantité peut augmenter ou diminuer, a un prix naturel et un prix courant. Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers les moyens de subsister et de perpétuer leur espèce sans accroissement ni diminution.
Les ressources qu'a l'ouvrier pour subvenir à son entretien et à celui de sa famille nécessaire pour maintenir le nombre des travailleurs, ne tiennent pas à la quantité d'argent qu'il reçoit pour son salaire, mais à la quantité de subsistances et d'autres objets nécessaires ou utiles dont l'habitude lui a fait un besoin, et qu'il peut acheter avec l'argent de ses gages. Le prix naturel du travail dépend donc du prix des subsistances et de celui des choses nécessaires ou utiles à l'entretien de l'ouvrier et de sa famille. Une hausse dans les prix de ces objets fera hausser le prix naturel du travail, lequel baissera par la baisse des prix."