Sorakeen a écrit:
Le froid paysage a remit son manteau noir, où la couleur du jour et le ciel s’est damné…
J’ai peine à desserrer mes doigts, et ressens dans tous mes membres une vague torpeur qui ankylose chaque partie de mon corps.
« Est-ce encore un rêve ? »fut la première pensée qui me traversa l’esprit. Gardant mon clame et les idées claires, je dévisage la grande faux, encore incertaine au fond de moi mais étrangement fixe, trop paisible pour paraître apeurée.
Fermant les yeux, une sourde mélodie s’évade de ma gorge en un murmure presque évanescent, mes lèvres restant hermétiquement closes. Chaque mot prend de l’assurance, chaque note de l’ampleur. A présent, mes lèvres bougent à peine.
J’ai retrouvé foi en mon lien escient, et la peur n’a aucun fondement en moi, sans prise désormais. Il est du passé et des étés gâchés, mais reste son emprunte immatériel sur moi, comme le baiser du vent froid qui devient griffure sur ma peau exposée.
Le danger est omniprésent, et la chaleur s’amoindrit de plus en plus, en laissant dans son sillage le désespoir le plus profond. Malgré tout, je ressens sans vraiment ressentir cette peine, la mienne étant encore plus grande.
Mes paupières frémissantes s’entrouvrent à peine, juste assez pour laisser passer les derniers instants de la clarté qu’il me reste.
« Qu’est-ce que je sais que je ne devrais pas ? »
« Et qui es-tu, monstre, toi qui semble surgit d’un cauchemar qui n’es pas le mien… »