Sorakeen a écrit:
Ma voix n’est qu’un murmure inconsistant qui semble se briser à chaque mot.
« Non, car rien de tout ceci n’est réel, et vous, vous n’existez plus… »
Et pourtant, il se dresse bien là devant, et je le sais que tout ceci ne peux avoir lieux, mais la logique fuit cet instant présent, et la seule chose dont je peux dont je peux me raccrocher, c’est la lame glacée qui frôle mon cou délicat, les gouttes d’eau gelées qui fuient le ciel pour venir s’écraser lourdement sur ma peau extatique, comme si un millier d’aiguilles me transperçaient en même temps.
Les sensations sont au décuple, et mon esprit ne peut nier l’instant présent, aussi réel que ma peur est tangible dans mes yeux, malgré tous mes efforts vains pour le cacher, plus pour moi-même que pour la créature cauchemardesque qui me fait front.
Je n’esquive pas un mouvement lorsque la cape glisse sur mes épaules et tombe au sol, mon poing toujours fermé sur le tanto qui ne m’est d’aucune aide. Il fait froid, ou alors peut-être est-ce sa seule aura qui enlève toute chaleur et toute vie dans l’air qui flotte et se fige tout autour de lui.
Je me sens aussi vulnérable et impuissante que je l’ai été il y’a longtemps… dans une autre vie peut-être, et la douleur ancienne et terrible semble ressurgir des profondeurs pour se jouer de moi. Si faible et si creuse…