La forêt resta silencieuse et insensible à mon attention. Il me semblait que tout les sons avaient disparus, je n’entendais plus les feuilles des arbres filiformes s’entrechoquer entre elles grâce au souffle du vent. Le vent aussi restait muet, à croire que la nature avait décidée de se taire et de me laisser dans le silence. Je finis par me décourager de n’entendre que cette absence de bruit et cessai de tendre l’oreille aux sons de la forêt. Je jetai un coup d’œil aux autres derrière nous et vis les lèvres d’Elina remuer comme si elle parlait, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Pourtant je vis que le bratien réagissait à ses propos d’un haussement d’épaule tout comme Isaac d’un petit sourire. Je les regardais perplexe et attendais la réponse de la grande femme verte qui ne venait pas.

Je vis Virina pointer par deux fois le même endroit, sans entendre un son sortir de sa bouche. Je la regardais sans comprendre la bouche légèrement ouverte. Je n’entendais rien de ce qu’elle venait de me dire et pourtant j’étais à côté d’elle.

« Comment? Parlez plus fort je ne vous entends pas. »

J’avais parlé fort, pourtant je n’entendais pas le son de ma propre voix. C’est à ce moment-là que je réalisais que tout les bruits ambiants avaient aussi disparu. Cette révélation me fit paniquer, ma respiration s’accéléra et mon cœur battait de plus en plus vite. Je faxais la créature verte, totalement ébahis par ce qui m’arrivait. Je ne comprenais pas et cela n’avait pas de sens. Je ne pouvais pas devenir sourde comme ça! C’était impossible et je ne voulais pas. Comment comprendre les autres désormais? Et s’il y avait du danger, qu’allais-je faire? Ces questionnement me mirent sur le bord des larmes et j’essayais de me faire comprendre sans pourvoir entendre ce que je disais et sans savoir si les autres me comprenaient aussi.

Lorsque Miha affirme qu'elle n'entend rien, Imaro reste songeur un instant avant de finalement prendre la parole.

"Chargé de magie est cet endroit, rester sur nos gardes nous devons, je crois ."

Voyant que Ringo ne réagit plus, Isaac le soulève et le porte sur son dos. Le moine semble être dans un état second, les yeux ouverts, mais probablement inconscient. Puis le géant suit la garzok sans un mot. Voyant que les choses commencent à bouger, Elina, toujours souriante, prend Miha par la main et la guide à la suite des autres.

Au bout de quelques minutes de marche, le groupe peut apercevoir un homme, essoufflé et légèrement blessé, assis sur ce qui semble être le cadavre d'une....Fourmi géante. Le jeune homme est plutôt beau garçon. Des cheveux noirs courts, encadrant un visage fin, des yeux d'un vert profond, le tout surmontant un long corps finement musclé. Il porte une simple tunique noire déchirée par endroit et, détail surprenant, il est pieds nus. Cependant, une personne de votre groupe peut le reconnaitre facilement: Miha. Le jeune homme s'approche d'ailleurs de la demoiselle.

"Miha! C'est toi! Tu es en vie!"

Il semble heureux de la revoir et les autres, mis à part Virina, reconnaissent aisément que c'est "le fiancé de Miha".

La jeune demoiselle avait hurlé dans les oreilles de la garzok ce qui lui avait déplue grandement. Elle ne cherchait pas à comprendre le pourquoi du comportement de la jeune demoiselle qui était pourtant bien évident : cette petite blonde avait mystérieusement perdue l’ouïe et était en état de panique. C’est donc sans remord et avec un certain soulagement que Virina quitta la troupe sans se retourner.

Même si elle ne daigna regarder en arrière, elle s’aperçut bien vite que le reste de la troupe la suivait. Elle fit comme de rien n’était, ne voulant surtout pas leur venir en aide le cas échéant. Après quelques minutes de marche sans incident à suivre l’odeur nauséabonde, ils arrivèrent face à face à une scène assez insolite. Un jeune homme de belle apparence, mais légèrement blessé, prenait place sur une énorme fourmi qui gisait morte sur le dos. À voir l’homme cherchant son souffle, il était facile de deviner que ce dernier venait de livrer un combat acharné contre cette immense bestiole. Virina, estomaquée, se précipita vers l’objet de son admiration. Sans accorder un seul regard au jeune homme, elle examinait la défunte. Depuis sa tendre jeunesse, elle s’intéressait à cet insecte qui était doté d’une force exceptionnelle. Après avoir fait le tour de la bête, elle s’empara de l’une de ses pattes et d’un coup sec l’arracha. Sans donner aucune explication, elle répéta son petit manège jusqu’à ce toutes les pattes furent arrachées.

Elle regarda son butin et hésita un petit moment. La présence de cette fourmi l’avait fait réfléchir, elle ne désirait plus faire cavalière seule, étant à présent consciente que le danger pouvait sévir à tout moment dans cet étrange endroit. C’est ainsi que pour s’attirer la sympathie du reste du groupe, elle se résigna à partager son repas. Elle prit une patte d’insectes puis montra ce qui restait en les invitant à se servir.

« Des pattes de fourmis, c’est excellent pour nous redonner des forces. »

Notre guerrière était affamée, le petit coquatrix qu’elle avait mangé en matinée était digéré depuis longtemps.

Elle examina le membre qu’elle tenait et le renifla avant d’ajouter :

« Elle serait encore plus savoureuse cuite. »

Notre vieille orque ne possédait rien pour faire un feu et espérait secrètement que quelqu’un s’offre de s’en occuper. Elle ne voulait surtout pas rien demander afin d’éviter d’être redevable envers quiconque.

La dame verte s’en alla dans la direction qu’elle avait pointée plus tôt sans jeter un œil en arrière. Je restais là sans bouger, ne plus entendre était effrayant. Je fixais la garzok s’enfoncer entre les arbres élancés, quand je vis le kendran à la lourde hache suivre Virina. Il transportait le jeune moine sur son dos, celui-ci ressemblait d’avantage à un poids mort qu’à un humain. Son regard était dénué de ressenti et il fixait le vide. Il semblait frappé d’une étrange magie, tout comme moi. Le bratien suivait Isaac et sa charge et me dépassait. Ils avaient dû décider de suivre l’orque, sans mon ouïe je ne les avais pas entendues établir leur plan. Alors que je les regardais s’éloigner et que je me décidais à les suivre, une main saisit la mienne. C’était Elina, souriante elle me guida à la suite des autres.

Heureusement que la jeune femme me guidait, traverser une forêt silencieuse ne me plaisais pas du tout. C’était comme avancer dans le noir complet et n’entendre que les bruits épeurant qui émanent des alentours. La différence c’était que je voyais tout mais n’entendais rien. Dans les deux cas on ne sait pas ce qui se passe autour de nous, ça nous affole et on ne peut rien faire. À chaque mouvement que j’apercevais je sursautais, jusqu’à ce que nous nous arrêtions. Étant à l’arrière, je ne vis pas tout de suite pourquoi nous nous étions arrêtés. Ce fut quand je vis l’homme qui s’avançait vers moi que je compris. Le bratien n’avait pas mentit, malgré ses blessures superficielles, Allen était en vie. Ce fut un immense soulagement, j’avais le cœur plus léger. Ses lèvres bougèrent et mes yeux se mouillèrent, cela ne m’empêchais pas de sourire pour autant.

« Je n’entends rien de ce que vous me dites, mais je suis heureuse de vous revoir vivant. »

Du coin de l’œil je vis la garzok près d’une bête géante. Elle était assurément morte, car la femme verte lui arrachait les pattes. Allen avait combattu cette fourmi géante, vu l’état de ses vêtements et ses maux, cette bestiole était visiblement dangereuse. Je rendis compte que cette forêt était bien plus hostile que nous avions pu nous l’imaginer. Virina semblait fascinée par l’insecte et ses pattes elle en tenait une et la reniflait. J’avais beau ne pas l’entendre, je l’avais entendu faire une fois et le son dégoutant me revint à l’esprit, me tirant une grimace. J’attendais de voir ce qui se passait, à défaut de ne rien comprendre.

Tout le monde se présente aimablement au beau voleur, mais ce dernier n'y prête pas une grande attention. En effet, dès que Miha lui fait par de sa surdité, il s'approche d'elle et semble ne plus vouloir la lâcher. C'est alors qu'Isaac dépose délicatement Ringo contre un arbre et répond à Virina.

"Bon, manger de la fourmi géante ne me gêne pas le moins du monde, puis nous sommes dans un monde inconnu, qui sait quand nous pourrons nous restaurer. Pour le feu...."

Il n'a pas le temps de finir la sa phrase car il est interrompu par Imaro.

"Mes compétences sont diverses et variées, le feu pour nous restaurer, laissez-moi l'allumer ."

Sur ces mots, il tend les bras devant lui, comme lorsqu'il a fait sortir Virina de la mare de boue, et une flamme apparait non loin du cadavre de la fourmi. Elle grossit jusqu'à avoir la taille de n'importe quel feu de camp.

Le jeune homme en haillons n’avait d’yeux que pour Miha, ce qui arrangeait grandement Virina, il y aurait ainsi au moins deux qui ne lui casseraient pas les oreilles en tentant d’entretenir la conversation.

Le grand homme au regard d’acier qui avait pris la direction de la petite expédition approuva l’idée de se restaurer. Ce qu’il ignorait sans doute, c’est que la guerrière farouche ne le considérait pas comme son supérieur et aurait fait de toute façon à sa tête peu importe l’opinion de ce dernier.

Ce qu’elle espérait arriva. Un des inconnus, le loup qui parlait en rimes, s’offrit immédiatement pour allumer un feu. C’est ainsi que l’on découvrit que ses mains étaient en fait des armes magiques. Virina ne s’en formalisa pas, elle ne considérait pas la magie comme une arme supérieure aux autres plus physiques. Elle s’empressa par contre de s’approcher du feu sans prendre la peine de faire un geste ou une parole de remerciement.

S’alimenter était pour elle un geste intime, la proximité des autres et leur babillage l’embarrassait un peu. Pour remédier à cette petite difficulté, elle ramassa une roche plate de bonne grosseur pour faire office de tabouret et l’installa près du feu, mais à l’écart de ses compagnons imposés. Elle tint ensuite la patte par son extrémité afin d’exposer la partie la plus charnue au feu allumé de façon magique.

Afin d’augmenter son isolement, elle ferma ses yeux se fiant seulement à son odorat pour détecter le degré de cuisson de son repas.

Virina aimait presqu’autant manger que se battre, c’est pourquoi, elle prenait le temps de savourer chaque bouchée, enlevant avec soin l’exosquelette de la bestiole morceau par morceau afin de ne perdre aucune parcelle de cette chaire blanche qui s’avéra excellente au goût de la guerrière.

Mes compagnons s’adressèrent à Allen, sans les comprendre je devinais qu’ils se présentaient à lui. Hors le voleur ne leurs prêta pas une grande attention, elle était entièrement portée sur moi. Le revoir me faisais chaud au cœur et le savoir avec moi, ou plutôt avec nous, me rassurais un peu.

Le groupe s’était rassemblé près de la bestiole géante et inanimée. J’entrainais Allen vers eux, rester à l’écart ne nous servait à rien. De plus qu’il semblait se passer quelque chose de leur côté. Le mercenaire avait déposé Ringo contre un arbre et parlait. Ne rien entendre commençais à m’agacer, je n’étais pas au courant de ce qui se tramait, ça ne me plaisait pas du tout. Je me sentais vulnérable, comme une proie facile pour cet univers hostile. Le kendran se fit interrompre, et une flamme apparut aux gestes de bras du bratien. La flamme s’embrasa près de la fourmi et grossit jusqu’à devenir un feu de camp. Imaro avait de grand talent magique, cela m’impressionnais, car la magie m’étais un pouvoir inconnue. Virina s’approcha du feu et fit griller une patte qu’elle avait arrachée au cadavre. C’est donc à cela que le feu allait servir. Ce repas ne m’inspirais pas, je n’étais pas folle de la viande la viande de fourmi. Quel goût ça allait avoir? Aucune idée, pourvue que ce ne soit pas trop infecte.

Je tardais à aller chercher une des pattes de la bête. Incertaine de si je voulais vraiment savoir quel saveur avait les membres grillés de l’insecte, je pensais à quand pourrait être notre prochain repas. Peut-être que nous n’en n’aurions pas d’autre et que d’autre de ses fourmis allaient se régaler de nos chairs. Les fourmis vivent en colonie non? Valait mieux prendre ce repas! Mon dernier datait d’hier soir, mon ventre commençait à avoir besoin d’autres aliments. Finalement ce festin tombait bien. Le morceau que faisait cuir la garzok commençait à dégager une odeur alléchante. Ce fut ce qui me décida à ramasser une des pattes. Avec un certain dédain j’en pris une et allai la faire grillé au feu. La dame verte s’était installée à l’écart des autres et dégustait la viande cuite les yeux fermés. Je décidais de la laisser savourer en paix et fis cuir ma patte plus loin, près des autres. Après avoir enlevée les morceaux de carapaces qui recouvraient la chair, je pus goûter à la fourmi. La viande ne s’avérait pas mauvaise, mais pas excellente à mon goût. Je m’en contenterais pour l’instant, manger était plus important que critiqué notre gibier.

Alors que la petite troupe se restaure silencieusement, un craquement se fait entendre. Le premier à réagir est Isaac qui se retrouve vite sur ses pieds, hache en main. Fixant l'endroit d'où provient le bruit, il ne bouge pas, et Elina et Imaro sont eux aussi prêt à en découdre avec la chose tapie derrière les étranges arbres, mais cette dernière ne semble pas vouloir sortir de sa cachette.

Virina venait tout juste de déguster sa patte de fourmi grillée, lorsqu’un craquement se fit entendre derrière eux. Le grand homme qui faisait office de chef fut le premier en alerte. Quelque chose grouillait derrière les grands arbres plats, mais ne semblait vouloir quitter sa cachette.

Voyant l’inactivité des autres membres du groupe, mais surtout parce qu’elle voulait être en premier plan si jamais une bataille se déclarait, notre guerrière se leva silencieusement, prit son kikoup à deux mains et s’approcha à pas feutré de l’endroit d’où provenait le bruit.

Virina, n’ayant aucun sens de la hiérarchie, n’attendit pas l’assentiment des autres pour agir. Elle fit tout simplement ce qu’elle avait en tête. C’est donc sans prévenir qu’à grand coup de kikoup elle tenta de trancher les grands arbres plats et verts dans le but évident de découvrir l’être qui s’y terrait.

Concentrée à enlever la carapace de mon repas de fortune, je ne remarquai pas tout de suite que mes compagnons s’étaient levés et attroupés près des arbres plats. Ils avaient leurs armes en mains et attendaient que quelque chose sorte de la flore. Je m’approchai d’eux doucement et restai en arrière. Je n’avais pas entendue le bruit qui les avaient mis sur leurs gardes, je n’entendrais pas plus ce qui sortirait de là. Valait mieux rester à l’arrière. La grande orque, elle s’était dit le contraire et s’était placé en premier plan. Elle saisit son arme tranchante et donna de grands coups sur les arbres, essayant de les abattre. Quand elle posa la main sur son kikoup, je posais également la mienne sur ma dague. Je ne risquais pas grand-chose à l’arrière, mais s’était devenu un réflexe au nombre de fois que je répétais le geste. Mes membres étaient tendues et j’entendais mon cœur battre dans moi poitrine, j’attendais que la bête, ou quoi qu’il pût se cacher derrière les arbres sorte de là.

Virina a beau s'acharner sur l'arbre, celui-ci n'est que légèrement entaillé, mais son action à le mérite de faire réagir la créature caché.

"Pipapoum poupapim! Ca va pas la tête ! Poupapim pipapoum!"

Une petite créature de la taille d'un enfant apparait devant vous, elle porte une grande feuille au-dessus de la tête.



Il fixe Virina d'un regard neutre et s'adresse à tout le monde.

"Pipapoum poupapim! C'est pas des manières ça! On ne coupe pas les arbres ! Poupapim pipapoum !"

Bien que toujours sourde, Miha parvient elle aussi à entendre ce que vient de dire la petite créature, en effet, cette dernière phrase résonne directement dans la tête de Miha.

Non seulement l’arbre plat résista aux coups de kikoup que Virina lui asséna, mais la créature qui s’y cachait se révéla être un jeune enfant inoffensif, tout au moins en apparence. Ce dernier désapprouva catégoriquement le geste de la guerrière. Il semblait outrageux pour celui-ci d’abattre des arbres. C’est dans un langage plutôt enfantin, si on en juge les mots pipapoum et poupapim qu’il ajoutait en début et fin de phrase, qu’il sermonna la grande orque verte.

Alors que le petit pipapoum regardait la guerrière d’un air impassible, celle-ci ne put retenir une moue exprimant toute sa déception. Elle avait espéré débusquer une bête féroce qu’elle aurait pris plaisir à abattre avant de la dévorer. Car il faut bien l’avouer, la patte de fourmi n’avait su combler son appétit.

Non-intéressée à faire la conversation avec ce petit être coiffé d’une immense feuille verte. La grande garzok tourna les talons et revint vers la grande fourmi. Après deux ou trois reniflements, elle conclua que l’odeur nauséabonde qui l’avait guidée jusqu’ici ne provenait pas de la fourmi.

Laissant les autres discuter avec la petite chose, Virina, renifla à quelques reprises avant de repartir dans la direction que lui indiquait son nez.

L’arme tranchante de Virina ne fit qu’égratigner l’arbre qu’elle essayait de couper malgré les grands coups qu’elle lui portait. Alors que je croyais qu’une bête sauvage allait surgir des buissons où elle se tenait tapie prête à nous attaquer, ce fut un enfant. J’étais soulagé que ce ne soit pas une bête féroce, mais le symbole de l’innocence qui sortit du feuillage. Le petit être qui portait une grande feuille au-dessus de sa tête s’offusqua de la conduite de la grande dame verte. Il n’appréciait pas que l’on coupe les arbres et fixait la garzok. J’ouvris grand les yeux en m’apercevant que j’entendais les paroles de ce petit bonhomme aux rimes étranges.

« Je peux l’entendre! »

Je me réjouissais de retrouver mon audition, mais mes propres mots demeuraient muets. Comme si la voix provenait directement de ma tête, peut-être mon imagination, mais l’enfant parla à nouveau me confirmant ainsi que ce n’était pas la faute de mon imagination. Je me demandais comment il faisait pour faire résonner sa voix à l’intérieur de ma tête, il avait surement des pouvoirs psychiques.

Une grande déception m’envahit, j’aurais préféré entendre, plutôt que de me faire envahir la tête par ce petit être télépathe. Je n’étais pas la seule à être déçue, la grande orque se détacha du groupe et alla retrouver la fourmi. Elle laissa un trou devant l’enfant et je m’y glissais, curieuse je l’observais un instant d’un air incrédule. Si s’était un enfant, pourquoi était-il seul? Et qu’était-il? Selon moi, il ne devait pas être ce à quoi il ressemblait, mais plutôt une petite créature doté de magie, qui se promenait avec une feuille géante, mais il fallait que j’en sois certaine.

« Qui es-tu? »

Intriguée, j’en oubliais la politesse. Je voulais savoir, c’était plus important et surtout je voulais réentendre. Même un son pouvant être aussi irréelle que la voix de la petite créature résonant dans ma tête était consolant.

Jet de perception Virina : Réussite

Virina parvient à percevoir une odeur étrange, légèrement fruitée et rafraichissante, cette odeur provient de la petite créature qui vient de surgir de derrière les arbres, mais pas seulement. Elle peut aussi sentir que cette odeur provient d'une autre source, quelque part en face d'elle et d'une autre sur sa droite.

Pendant ce temps, la petite chose répond tout naturellement à Miha, aussi bien en parlant à voix haute qu'en lui transmettant directement dans son esprit. Il ne change pas d'attitude et son regard reste neutre.

"Pipapoum poupapim ! Je suis qui je suis, comme tu es qui tu es . Poupapim pipapoum !"

(Ah… Ça m’avance bien…)

Le petit être exhaussa mon souhait, sa voix retentit à nouveau dans ma tête, mais ce qu’il disait ne servait à rien. Car en plus de sonner comme une énigme, ça ne donnait pas de réponse réelle. Il était lui comme j’étais moi. Je le regardais un instant, peut-être qu’il fallait lui poser les bonnes questions, ou peut-être ignorait-il tout simplement qui il était? Il me donnait l’impression qu’il était une sorte de gardien de cette forêt, avec sa grande feuille au-dessus de la tête.

« Tu n’as pas de nom? Moi je m’appelle Miha et eux, se sont mes amis. »

Je parlais comme à un enfant, et tout de même assez fort, dû au fait que je ne m’entendais pas. Je me retournais vers les autres en souriant à la petite créature et d’un geste de bras désignais mes compagnons. Je m’étais dit que peut-être il n’avait pas confiance en nous et qu’il serait moins méfiant s’il en savait davantage.