Toujours en rimes et sans jamais oublier de débuter et terminer ses vers par ses petits mots fétiches, Pipapoum répondit à toutes les questions de Virina. Malheureusement, ces réponses n’éclairèrent pas la guerrière.
Elle se tourna vers Isaac, celui qui semblait mener le reste de la petite troupe :
« Et vous étiez où avant d’arriver ici ? »
La guerrière était arrivée par la voie des airs, elle ne savait pas du tout où l’aigle l’avait emportée avant que le flash de lumière l’aveugle.
Avant que le grand homme d’âge mûr n’eut le temps de répondre, Miha, semblant se porter mieux, énonça tout haut que les fourmis étaient à leur taille réelle, mais que c’était eux qui ne l’étaient plus.
(Elle a raison. Si les fourmis ne sont pas grandes, c’est que c’est nous qui sommes petits.)
Virina en vint rapidement à la conclusion que le raisonnement de la jeune femme tenait bon. Le flash de lumière les avaient sans doute rapetissés tous, et malheureusement l’aigle s’était trouvé là au mauvais moment.
La situation désespérait Virina. Quelques heures plutôt elle s’apprêtait avec euphorie à se battre contre un monstrueux squelette, alors qu’à présent elle était coincée avec une petite troupe qu’elle n’avait pas choisie. Cependant ce qui tracassait davantage la vieille créature ce sont ces trois petits mots forts cruciaux prononcés par le petit enfant : Impossible de partir.
Impossible de partir. De fines ridules se creusaient sur le front de cette guerrière, elle réfléchissait. Partir de ce lieu, oui elle le pouvait. Ça, elle n’en avait pas douté un instant. C’est sa taille qui la préoccupait. Pas plus grande qu’une fourmi, elle ne pourrait plus se battre et affronter de grands guerriers. La grandeur et l’imposante carrure était l’un de ses attributs avantageux lors des combats, alors qu’avec sa taille actuelle, elle se ferait écraser comme un vulgaire insecte. Même une ridicule petite fourmi devenait un redoutable ennemi.
Vivre en groupe n’était pas le désir de la guerrière, mais elle se rendait bien compte que la compagnie de ces hommes et de ces femmes allait lui être utile voire même nécessaire si elle voulait survivre dans cette herbe haute devenue désormais une forêt dense. Et puis, il lui fallait à tout prix retrouver une stature digne d’une orque. Pour cela, elle savait que de la magie serait nécessaire, aptitude dont elle était totalement dépourvue.
Elle regarda fixement le petit être et lui posa l'ultime question :
« Pipapoum poupapim, pouvez-vous me rendre ma taille normale ? Poupapim pipapoum. »
Elle regardait fixement le petit pipapoum espérant que sa réponse serait positive et qu’elle pourrait enfin leur fausser compagnie.
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Dernière édition par Virina le Mer 24 Aoû 2011 02:26, édité 3 fois.
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