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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Ven 12 Juin 2009 10:31 
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C'est sans surprise que je vois Léonid se précipiter à toutes jambes sur le corps torkin, le secours fait homme, l'empathie transfigurée. Cet humain possède sans nul doute au plus haut degré la qualité que chacun devrait posséder: l'humanité. Décidément, le jeune homme confirme ma première impression, et se révèle être l'une des personnes les plus respectables de ce navire, si ce n'est la plus respectable. Alors que tous les elfes sont encore figés dans une horreur passive, Léonid est en train de souffleter le nain, non sans avoir tâté son cou pour quelque obscure raison, tout en criant au nain des paroles qui me parviennent difficilement, faute d'avoir récupéré une audition normale.

Me doutant que le jeune homme ne pourra pas faire grand chose de plus que ce qu'il est déjà en train de faire, je me creuse durement la cervelle à la recherche d'une aide que je pourrais apporter au blessé.
Nerveux et inquiet, je me mordille les lèvres, tout en observant le corps étendu du Torkin. D'une taille moins impressionnante que tous mes compagnons du navire, il fait néanmoins bien cinq fois la mienne. Il est couvert de la tête au pied d'une armure de métal solide, certainement très lourde à porter. Son visage est l'expression même de la souffrance, même alors qu'il est plongé dans les limbes de l'inconscience. Enfin une impressionnante touffe de poils de barbe couvre toute la partie basse de son visage, ainsi qu'une partie de son torse.

Soudain, je me rappelle d'un détail de ma libération. Lors de l'attaque des loups, j'ai été blessé, et pourtant, le lendemain, lorsque je me suis réveillé, j'étais complètement guéri! Etrange, comment donc ai-je réussi à accomplir ce prodige?? Il me semble... Oui, c'est ça, j'étais à moitié recouvert de glace lors de mon réveil! Ma douce alliée posséderait alors des vertus curatives? C'est à ce moment qu'Aurore intervient dans mon esprit:

(Oui Sil', tu as raison. Des fluides de glace peu concentrés sont capables de soigner, dans une modeste mesure, bien sûr! C'est ce qu'on appelle le froid réparateur.)
(Tu crois que je serais capable d'apporter mon aide au Torkin?)
(Bien sûr! Tu as bien réussi à te soigner une fois, non?)
(Je ne me souviens de rien, aussi... )
(Je vais te guider, dans ce cas. C'est très simple à réaliser: tu concentres une petite partie de tes fluides de glace dans les mains, et tu les passes sur le corps blessé à quelques millimètres.)
(Très bien Aurore, je vais essayer! On ne va pas le laisser claquer entre nos doigts tout de même!)

Bien, le temps de la concentration est venue. Abstraction du massacre auquel je viens d'assister. Abstraction de ma fesse droite douloureuse. Abstraction des cris de Léonid. Je plonge tel un voltigeur de haut vol droit dans mon abime secret où se cache ma magie de la glace, et pars chercher mes fluides. Je retrouve presque avec bonheur le contact hurlant et glacé des flots rugissants de magie, et assez rapidement, je les fais emplir mon corps. D'un autre effort de volonté, je sélectionne une petite partie de mes fluides, et les concentre avec précision dans mes mains. Ces dernières se nimbent d'une aura azurée réconfortante, témoin de ma réussite magique (du moins pour le moment.)
Anxieux, j'interroge Aurore:
(Aurore, c'est bon là, il n'y en pas trop? Il ne manquerait plus que je le tue par accident!)
(Non non, c'est bon, ça devrait marcher normalement.)

La voix tendue, j'interromps Léonid, qui est toujours en train d'essayer de réveiller notre hôte:

" Léonid? Je peux essayer de le soigner avec ma magie. "

Guère besoin de plus d'explications pour que le jeune humain me laisse m'approcher du corps. Concentré et oublieux de ma propre douleur, je m'attache à soulager celle du pauvre être étendu sous moi. Je me permets de grimper et de marcher sur lui (il ne m'en tiendra pas rigueur, tout de même!). Arrivé près de son visage, j'entreprends de passer avec douceur mes mains lumineuses sur ses joues, son front, sa bouche, ses yeux, ses tempes, prenant garde à ne pas le toucher réellement. L'opération prend un certain temps, vu ma taille comparée à celle du nain. Intensifiant légèrement la puissance mon sort, pour que l'action bénéfique du froid traverse l'épaisse carapace de fer, je parcours le reste de son corps de la même manière de son visage, m'attardant quelques secondes de plus sur les parties vitales, telles que le coeur ou les poumons.

Poussant un long soupir las -cette journée m'aura demandé de mobiliser des capacités magiques considérables pour ma petite personne!-, je redescends du corps du nain, priant pour que mon action ait eu un quelconque effet bénéfique. D'une voix fatiguée par l'effort que je viens de fournir, je m'adresse à Léonid:

" Normalement, j'ai dû réussir à soulager un peu sa douleur, mais je ne promets rien... Là d'où je viens, soigner les autres n'est pas ce qu'on apprend en priorité... "

Souvenir amer et fatigue mêlés me font m'adosser au genou de Léonid pour attendre la suite des évènements.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Ven 12 Juin 2009 17:27 
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Jet : Silmeï : jet de maîtrise magique : réussite.

À l’intérieur du navire, Eleth est tout aussi surpris que Dôraliës du soudain boucan et des tremblements, même si sa réaction est moins catastrophée. Lorsque tout se calme à l’extérieur, après les bruits sourds de roulé-boulé sur le pont, il prend un air engagé et se penche vers l’elfe bleu avec détermination :

« Allons, c’est passé ! Levez-vous, maintenant, nos compagnons ont peut-être besoin de nous sur le pont ! Venez… ça n’est pas aujourd’hui que vous mourrez. »

Il se relève alors et s’encourt vers le pont pour secourir d’éventuels blessés. Et vu la situation du pont, il fait bien, même si sa réaction reflète bien sa surprise face à l’événement : voyant le nain à terre, un aldryde sur le torse et un humain penché par-dessus, il s’arrête net, les yeux grands ouverts, avant de porter son regard effaré sur la carcasse du navire nain qui sombre lentement dans les flots, sans plus aucun cri de ses passagers, tous morts, coulés…

Aëlwinn, elle, ne quitte pas sa barre, même si son attention est rivée sur ce passager imprévu. Le grand et fort Ergoth, lui, s’est juste retourné un instant, avant de reporter son attention sur les flots de la proue, sans que cette apparition paraisse l’affecter outre mesure. Maelan, quant à lui, semble plutôt effrayé par cette présence naine à bord, et ne désire pas s’approcher de la carcasse inconsciente :

« Éloignez-vous de lui, je vous en conjure, compagnons ! Votre bonté vous perdra ! Qui sait comment il réagira lorsqu’il va se réveiller ?! »

Mais Eleth ne l’entend pas de cette oreille. En digne représentant des peuples elfiques du navire, il arrive près du Torkin assommé et se penche vers lui après avoir farfouillé dans son sac, des bandages et autres baumes à la main.

« Tout aventurier doit être paré à soigner les bosses et plaies de ses compagnons, même si dans le cas présent, celui que nous soignons est plutôt… incongru. »

Alors qu’il se penche pour lui prodiguer ses soins, le nain semble témoigner de la réussite de la magie de Silmeï et des claques revigorantes de Léonid : il lâche un lourd soupir, cernant l’aldryde d’une puissante et nauséabonde haleine de bière frelatée et de ragoût à moitié digéré. Une haleine de nain, quoi… Ses petits yeux torves clignotent un instant, puis, lorsqu’il aperçoit le petit être sur son torse, hurle tout bonnement de surprise en se redressant, envoyant bouler le petit être ailé sur le pont. En se relevant, il cogne aussi le buste d’Eleth, qui manque de tomber en arrière, interrompu avant même d’avoir pu faire quoi que ce soit. Le nain semble furieux et complètement paumé. D’une voix nerveuse et caverneuse, il s’exclame :

« Boup ! »

Interjection éloquente et témoignant de toute la rhétorique du torkin, exprimant à la fois surprise, consternation et questionnement. Le voilà qu’il se tourne vers Léonid, puis Eleth, et enfin vers les autres membres de l’équipage. Une nouvelle fois, il s’exclame :

« Par Valyus, les bouffeurs de salade ! Qu’est-que je fous là moi ? Boarf, écartez-vous d’moi, et vite ! »

Il se fait menaçant et gueulard, le nabot, et s’arme de deux poings gantés de fer pour défier quiconque voudrait l’approcher de trop près, alors qu’il recule vers la rambarde.
Près de Dôraliës, Valor Fein a fait sa réapparition, et semble consterné de tant de remue ménage. Il s’adresse à l’elfe bleu d’un ton condescendant :

« Dites, qu’est-ce qui se passe sur ce bateau ? C’est impossible de prendre un peu de repos, par ici ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Sam 13 Juin 2009 18:45 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Mais, après tout ce tumulte, un calme plat se fit ressentir. J'avais l'impression d'avoir une épée pendue au dessus de la tête, prête à s'écraser vigoureusement sur mon crâne. Tout ceci était complètement absurde, il y avait de cela quelques instants, nous étions en train de sombrer dans l'obscure onde, demeure de Moura et maintenant, tout avait l'air d'être rentré dans l'ordre. Je réfléchis rapidement à la cause de ces terrifiantes détonations, néanmoins, rien ne me venait à l'esprit... Je me rendis vite compte que je paraissais terriblement stupide dans la position fœtale dans laquelle je me trouvais. D'ailleurs, les yeux de Santias étaient grands ouverts, l'animal devait certainement se demander ce qui était en train de m'arriver. Quant à Eleth... Il me demanda de me relever et m'intima de remonter sur le pont du navire pour retrouver nos compagnons et voir quelle abominable catastrophe avait atterri sur le navire. Mais, une chose était certaine, j'admirais le calme de cet Elfe, il ne semblait pas le moins du monde atteint par une quelconque inquiétude.
«Heu... Oui ! Il semble que tout ce tumulte ce soit calmé... Remontons voir ce qui est arrivé aux autres.»

Oubliant notre compagnon Valor, je me relevai rapidement même si mes jambes étaient encore un peu chancelantes. À présent, il ne me restait plus qu'à prier que pour le ciel ne nous retombe pas dessus une nouvelle fois car je n'étais pas sûr que mon cœur pourrait résister à ce genre de cataclysmes ! Je m'appuyai quelques instants contre une cloison afin de reprendre mes esprits, j'aurais préféré être la victime d'une autre surprise, celle-ci était un peu trop effroyable à mon goût... Pourtant, il fallait bien que je suive les pas d'Eleth qui était remonté à la surface à la vitesse de la lumière. Hé bien ! Il n'avait pas l'air de se soucier de moi, à ses yeux je devais avoir l'air d'une loque elfique trop faible pour résister à l'envie de m'écrouler comme un château de cartes. À vrai dire, il n'avait pas tort, au fond de moi, je sentais bien que je n'avais pas toute cette force que les autres aventuriers possédaient... J'étais dépourvu de muscles, de pouvoirs magiques exceptionnels et tout ce que je maîtrisais c'était une flûte capable d'apaiser les cœurs ennemis... Il était clair que je ne pouvais pas rivaliser avec eux... Enfin ! Je n'allais pas me morfondre sur ce sujet déprimant alors que quelque chose de terrible venait d'avoir lieu à l'air libre.

(Bon ! Tant que le bateau ne sombre pas, je pense que je peux me détendre !)

Avançant lentement vers la porte que nous venions de traverser, je me dirigeai vers le pont lorsque j'aperçus un attroupement peu commun... Tout le monde entourait une sorte de boîte métallique sans vie qui devait apparemment être exceptionnelle pour attirer autant le regard... Bref ! Je n'arrivais toujours pas à voir le rapport avec les détonations qui s'étaient produites précédemment... Toutefois, je me rendis compte qu'Eleth regardait par dessus bord et paraissait plutôt éberlué par le chaos qui régnait sur les flots ! Cela était incroyable ! Le Navire-Casserole des nains étaient en train de couler... enfin, ce qu'il en restait car de nombreux morceaux flottaient sur l'eau... C'était donc ça ! Leur navire avait explosé et projeté un énorme débris sur le Vaisseau-Lune... Alors là ! C'était à la limite du fantastique, je n'arrivais pas à croire qu'une telle chose ait pu se produire, ils avançaient aussi vite que nous, avec une peu de chance ils auraient pu nous doubler... Mais le destin en avait voulu autrement, les forces qui nous dépassaient ne voulaient pas qu'ils gagnent... D'un côté cela se comprenait, ils étaient si incapables et dépourvus de toute intelligence, il aurait été injuste qu'ils remportent la course !
«Alors ça c'est complètement fou !» dis-je encore retourné par cet étrange événement !

(Ah ! Mais, la boîte en question est un nain ! Qu'on le jette à l'eau !)

Mais, que faisaient les autres membres du groupe, l'aldryde se trouvait sur le torse de la créature hideuse alors que Maelan tentait de raisonner ceux qui tâchaient de réveiller le nain... Quelle bande d'idiots ! Il fallait le balancer par dessus bord pour qu'il rejoigne ses amis dans les profondeurs ! Pourtant, une petite voix intérieure m'incitait à le laisser vivre sa vie tranquillement, je n'avais pas le droit de condamner un être alors que je ne lui avais jamais adressé la parole même si cette chose était un nain... En tout cas, je fus surpris par la bonté navrante d'Eleth qui courut aider la bête et qui sortit tout un attirail dans le but de le soigner... Je ne savais vraiment pas si notre précédent concurrent méritait d'être parmi nous, mais certains n'en doutaient vraisemblablement pas...

(Venir en aide à un Torkin ! On aura tout vu !)

Cependant, notre nouveau compagnon n'avait nul besoin des talents du Sylvain, il simulait certainement ! Se réveillant de manière bourrue, il fit voltiger Silmeï comme si ce n'était qu'une simple courgette ! Cela était quand même accablant, ces nains n'avaient aucun sens de la politesse, cet Aldryde venait de lui sauver la vie et tout ce qu'il trouvait à faire, c'était de tenter de le tuer ! Cette attitude me donna des envies de meurtre, je trouvais ce comportement totalement déplacé, il y avait des claques qui se perdaient ! Cette chose peu ragoûtante se releva en repoussant le pauvre Eleth qui aurait bien aimé lui venir en aide... Tout ceci était pour le moins surprenant, je n'arrivais pas à bouger, tant j'étais submergé par tant de violence et de haine. Mais, d'un autre côté, j'aurais très bien pu justifier ses actes par le naufrage de son bateau... Oui en effet, j'aurais pu, mais je ne le voulais pas ! Il ne fallait tout de même pas exagérer ! Pourquoi n'avait-il pas atterri sur un autre navire ? Ou même sur un île déserte ? Non ! Il avait fallu qu'il nous tombe dessus dans un fracas désespérant !

(C'est incroyable ! Nous n'avons vraiment aucune chance... Bref ! Eux non plus, leur Vaisseau-Casserole a explosé... Hum ! Oui mais, eux ils ne sont pas importants !)

Je m'approchais discrètement du nain ventru qui émit un son bizarre, montrant sans nul doute son incroyable niveau d'intelligence. Mais, rapidement, il devint insultant et sortit de jolis gantelets comme ceux que j'avais acheté avant de monter sur le navire ! Ah ! J'avais la nette impression que la situation commençait à se compliquer... En outre, le charmant Valor fit sa réapparition à mes côtés sans que je ne sache d'où il venait... Il était si mystérieux et cachait certainement des éléments sur cette chasse au trésor, j'irai lui en toucher quelques mots une fois que nous aurions réglé le petit problème...
«Hé bien ! Le bateau des nains a explosé... Voyez par vous-même, il ne reste que des débris... Mais, nous avons eu une surprise, un des membres de leur équipage a atterri sur le pont... Excusez-moi, j'ai l'impression qu'on a besoin de moi, je vais tenter de le calmer...»

Hé oui ! C'était le moment rêvé pour jouer un petit air enchanté dans le but de remettre les idées en place à cette laide bestiole... Je déposai Santias sur le sol qui partit se dégourdir les pattes, puis, je sortis ma flûte magique et me mis à jouer un air mélancolique... Ce son m'avait toujours fait voyager en un rien de temps, cette mélodie avait l'odeur suave des narcisses, qui pouvait résister à ces notes parfumées ? Même un nain aurait pu s'abandonner à cette beauté enchanteresse ! Je me laissais transporter par la musique et ressentais les forces de la nature s'abattre sur moi. J'étais en pleine communion, les embruns étaient devenus mes confères et sifflaient à mes côtés...

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 23:54 
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Tout compte fait, l'effet de ma magie allié à celui des claques vigoureuses de Léonid ne se fait pas attendre (nous formons vraiment une équipe d'une efficacité... frappante!), et je n'ai finalement même pas le temps de descendre du corps bardé de fer du nain qu'il reprend soudainement conscience, et qu'il me vomit littéralement en pleine face une haleine fétide au plus haut point. Un vrai déluge de relents fermentés vient trivialement frapper mes narines -que dis-je, les attaquer férocement-, tant et si bien que les larmes me montent immédiatement aux yeux et la bile à la bouche.

(Pouah! Celui-là, il n'a pas mangé que des roses au petit déjeuner...)
(Les nains ne sont pas connus pour le raffinement de leur gastronomie... Un tonneau de bière et un sanglier par personne, voilà qui suffit à les contenter!)
(Un sangli-quoi?)
(Un sanglier. Un machin sur quatre pattes, qui ressemble sensiblement à notre nouveau compagnon à l'haleine putréfiée, avec des défenses en plus. Une bestiole des plus charmantes!)

Cependant, la gratitude du nain pour ma petite personne ne se limite pas à me souffler au visage une haleine capable de tuer Ergoth, et lorsque ce dernier ouvre ses yeux luisants, et qu'il croise mon regard, il me transperce les tympans (à peine remis de l'explosion) d'un cri tonitruant et effrayé, me replongeant derechef dans une surdité douloureuse. Et en prime, la bête ne manque pas de ruer et de se relever violemment, dans une chorégraphie chaotique de mouvements désordonnés. Et comme je suis chanceux, alors que j'allais m'adosser, épuisé, contre mon compagnon humain, le Torkin m'envoie tout bonnement et simplement refaire un beau vol plané sur le pont, où cette fois nul rouleau de corde n'amortit ma chute. Aïeuh. Mon coccyx demande grâce, nom d'une Akrilla arthrosée! Je vais me retrouver avec un postérieur aussi bleu que la peau de Dôraliës... Ca commence à bien faire, d'aller embrasser le pont à tout va! Comme quoi, l'avertissement de Maelan quant à la réaction du nain n'était pas sans fondement! Ca m'apprendra à aider mon prochain, tiens.

Je suis donc étalé par terre, à deux mètres de la scène, et je me relève difficilement. Tiens, je n'avais même pas remarqué l'arrivée de la Rapière auprès du nain! Une autre personne digne de respect, à l'évidence. Ce dernier est accroupi, une foule d'objets bizarres à ses pieds, en face de Léonid, mais le nain ne se trouve plus entre eux. Le truculent Torkin, après une tirade des plus éloquentes, et une gratitude des plus touchantes, s'est retranché près de la balustrade, et menace de poings bardés de fer (encore!) le Vaisseau-Lune au complet.

(Boup?)
Aurore éclate de rire dans mon esprit, ce qui remplace provisoirement ma grimace de douleur par un sourire amusé.
Je dois dire que la réaction du nain est compréhensible, même si excessive et rustre au possible. Après tout, son bateau vient d'exploser, tous ses compagnons viennent de mourir dans d'atroces souffrances, lui vient de faire un vol plané de plusieurs dizaines de mètres pour atterrir en plein milieu d'un navire adversaire sinon ennemi!
(Et en plus, au moment où il reprend conscience, il trouve sur son ventre un horrible petit Aldryde!)
Quand je pense qu'il m'a soufflé son haleine putride dans le visage, et qu'en plus il m'a envoyé valdinguer...
Mhhh. Non en fait, il l'a bien mérité. Na.

Pendant que le nain monopolise l'attention du bateau sur ses petits poings rageurs brandis, je remarque qu'aux côtés de Dôraliës, la Galoche signe son grand retour, et ramène son énorme égo sur le pont du navire, ce qui ne manque pas de le faire méchamment tanguer (niark.). Ce qu'il dit ne me parvient pas (foutues esgourdes déficientes), cependant je me manque pas de noter qu'il arrive comme une fleur une fois les situations de crise résolues par les autres... Décidément, je crois que j'éprouve au moins autant d'antipathie pour cet elfe que de sympathie pour Léonid.

Soudain, une sorte de "pop" résonne dans mon crâne, et je récupère enfin mon ouïe. Ah, qu'il est doux de réentendre les doux murmures des vagues se brisant sur la coque du Vaisseau-Lune, ou bien le vent qui en fait claquer les majestueuses voiles! Mais arrêtons-là les larmoyantes retrouvailles sensorielles pour revenir à nos bouloums, en l'occurrence, le Torkin malappris.
Je me remets debout tant bien que mal, et je m'approche prudemment, de quelques pas, du nain effrayé et belliqueux, fermement décidé à lui faire comprendre qu'on n'envoie pas sur les roses (ou le pont.) son sauveur. Non mais. Je mobilise donc, pour la énième fois de la journée, ma voix (décidément, côtoyer des géants est éreintant.), prêt à laisser se déchaîner ma terrifiante colère quand une merveilleuse mélodie me coupe dans mon élan. Je tourne vivement la tête en direction de l'origine de l'harmonieux son, et une fois n'est pas coutume, je constate que Dôraliës fait usage de son talent de musicien pour calmer les moeurs de la populace. En effet, quelques secondes après le début de la mélodie, je sens ma colère s'atténuer quelque peu. Mais bon, pas au point d'aller serrer dans mes bras le Torkin, quand même, il ne faut pas pousser.

J'attends donc la fin de la représentation du maître flûtiste, pour m'adresser au nain, d'un ton plus posé que prévu, mais néanmoins sévère:

" "Les bouffeurs de salade", comme vous dîtes, viennent de vous sauver la vie, Torkin, alors je vous suggère de faire preuve de reconnaissance au lieu d'hostilité. "

(Et ce, même si Léonid et moi sommes ses sauveurs! ... Mais... C'est quoi, de la salade!?)


Bon sang, du haut de mes vingt centimètres, je dois lui flanquer une sacré frousse.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Lun 15 Juin 2009 21:07 
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Depuis l’implosion du navire torkin et l’atterrissage forcé de son seul survivant à notre bord, c’est le tumulte parmi l’équipage, et il s’en faut de peu pour qu’une véritable fébrilité règne parmi nous, ce qui n’a rien d’étonnant étant donné l’ampleur de la catastrophe récente : des explosions, des débris, des miraculés littéralement tombés du ciel… ça aurait sans doute de quoi faire sortir de son impassibilité même l’aventurier le plus aguerri ! Pourtant, certains parmi nous ne manquent pas de réagir promptement à une telle situation de crise, et c’est ainsi que je ne me retrouve pas seul à m’échiner pour faire reprendre conscience à notre passager clandestin involontaire salement amoché pour lequel des claques ne sont peut-être pas le traitement le plus performant possible bien que je ne voie pas trop comment opérer autrement : timidement mais fermement, mon compère aldryde passager de ma paume depuis ces dernières minutes prend la parole pour proposer de faire usage de sa magie, ce que je l’enjoins à faire d’un hochement de tête précipité, arrêtant mes moulinets de la main pour laisser la magie faire son œuvre. Évidemment, je n’ai aucun moyen de savoir ce que le cryomancien peut bien avoir en tête, mais ça m’étonnerait de sa part que ce soit de transformer le pauvre hère en congère étant donné le tempérament tout ce qu’il y a de plus sympathique de celui qui se juche sur le convalescent pour exercer son art en une scène de praticien miniature qui pourrait être comique si la situation n’était pas aussi tendue : ne l’oublions pas, nous venons de voir se dérouler sous nos yeux quelque chose qu’il n’est pas exagéré de nommer une catastrophe, et bien que la tortue écrasée sur notre pont soit relativement saine et sauve, ce devrait être un sacré choc pour l’animal d’apprendre que tous ses compagnons de voyage ne sont plus que des… ne sont plus, tout simplement, inutile de s’appesantir sur des détails sordides que personne n’a besoin de connaître.

Au passage, je me demande bien ce qu’un manipulateur des glaces peut bien faire pour aider un blessé à se remettre, mais en réalité, c’est vrai qu’il est recommandé de garder une personne souffrante dans un environnement le plus frais possible pour l’aider à reprendre des forces et éviter qu’elle n’étouffe, et à tout prendre, un bon petit frisson devrait être souverain pour le rappeler au monde des vivants ! Évidemment, pendant ce temps, il serait malaisé que je continue de m’acharner sur notre patient, ce qui ne ferait qu’entraver le bon déroulement des manipulations médicales du docteur improvisé Silmeï, mais je profite qu’il ait repris le flambeau pour essuyer mon front humide de transpiration et jeter un coup d’œil aux alentours pour vérifier que tout va bien. C’est ainsi que je m’aperçois que pour certains, le sort de ce gaillard volant qui nous est tombé dans les bras est totalement indifférent, le « certains » en question consistant en ce colosse d’Ergoth qui n’a pas bougé d’un poil de sa position, se montrant ainsi comme jusqu’ici d’une placidité qui se mue pour l’occasion en une véritable indolence presque effarante à voir : c’est vrai qu’il n’a pour le moins pas le physique d’un infirmier expert, mais tout de même, il pourrait faire montre d’un peu plus d’émotions par rapport à tout le tohu-bohu infernal qui vient de survenir ! Enfin bref, je suppose que c’est tout simplement dans son tempérament, ou bien alors qu’il ne lui viendrait pas à l’esprit de s’arroger le droit d’agir en quelque circonstance que ce soit sans l’accord de sa supérieure, laquelle n’a justement elle aussi pas quitté son poste, en ce qui la concerne pour une raison tout ce qu’il y a de plus valable puisqu’elle garde à l’esprit que c’est elle qui doit nous mener à bon port, ne relâchant dans ce but pas la poigne ferme qu’elle maintient sur la barre.

Pendant ce temps, d’autres se montrent plus réactifs, mais ça ne leur donne pas pour autant un plus beau rôle, l’exemple en est de l’archer elfique qui se conduit comme si nous venions d’accueillir à bord quelque enveloppe remplie d’un produit instable qui pourrait exploser à tout instant à l’instar de l’embarcation que nous venons de voir il y a quelques minutes à peine transformée en fragments d’épave. Hé bien, après son allant de tout à l’heure, le voilà qui se montre bien soudainement beaucoup moins amène, et cela lui vaudrait bien quelques reproches bien sentis de ma part si je n’étais pas plus occupé à guetter une éventuelle réaction de la part de notre ami à la barbe rousse qu’à me soucier de la portée morale des propos de chacun. Bon, d’accord, c’est vrai que si son dernier souvenir remonte à la position qu’il tenait sur son navire comme si de rien n’était pour qu’il reprenne tout à coup conscience entouré de visages inconnus, il risque bien de devenir violent, mais ce n’est pas une raison pour observer une distance de sécurité comme si nous avions affaire à une bête féroce ! Tel est manifestement l’avis de son homologue sylvain qui, loin de se montrer timoré, se précipite à la rescousse du nain pour nous seconder dans notre entreprise de remise sur pied, faisant pour le coup preuve de la polyvalence dont il s’était précédemment targué en extirpant de son sac de quoi faire dûment office de nécessaire à premiers secours, même si dans le cas présent, des sels seraient sans doute plus utiles que des cataplasmes.

Enfin bon, soyons reconnaissant de ce secours, ne crachons pas dans la soupe, et d’ailleurs, en parlant de soupe, le torkin m’a tout l’air de reprendre quelques forces, manifestant une conscience qu’il commence à retrouver en éructant bruyamment, relâchant au passage son souffle, véritable bouillon de culture, en plein dans la figure du pauvre Silmeï qui doit s’être retrouvé tout bonnement intoxiqué par cette haleine presque pestilentielle que je sens de là où je suis et qui doit donc se faire ressentir avec une intensité redoublée pour le petit être qui était droit dans la ligne de mire de son attaque d’expectoration. Comme on pouvait s’y attendre, le bougre perd complètement les pédales en découvrant qu’un être d’aspect féerique est juché sur son torse, et se conduit alors comme un ours dans un magasin de porcelaine, se redressant avec une vitesse et une vigueur inattendue, envoyant voler son secoureur d’un mouvement d’un seul du buste, manquant d’assommer au passage un autre des personnes à son chevet, me laissant seul rescapé de son assaut involontaire.
Nom de Rana, on dit souvent que la première impression pourrait bien être la bonne, hé bien j’espère que l’aphorisme ne s’applique pas à notre nouvelle connaissance, car dans le cas contraire, je me vois obligé par la tournure que prennent les évènements de le qualifier de gros butor sans gêne et dont l’intelligence se limite à balbutier des borborygmes divers ! Commençant à reculer comme s’il venait de se retrouver en plein cœur du royaume de Thimoros et que nous en étions les créatures de cauchemar qui le peuplent, le bonhomme qui ne sait de toute évidence plus à quel saint se vouer –ah tiens si, à Valyus- se dresse sur ses jambes courtaudes avec une impressionnante vivacité digne d’un culbuto tout en poursuivant son mouvement de retraite, méfiant comme un animal traqué se retrouvant dos au mur, dans notre cas au sens propre comme figuré, bien décidé à vendre chèrement sa peau.

Comme je l’avais prédit, il est complètement déboussolé, et nous devons donc nous conduire envers lui avec prudence de manière à ce que la situation fort tendue ne dégénère pas : ces manicles dont il s’est doté ont un but qui laisse peu de place à l’ambiguïté, et il ne fait aucun doute que si nous devions l’affronter, il se ferait une joie de nous les coller dans le lard de façon à nous maintenir à distance. De toute évidence, il n’a pas l’intention de nous laisser lui dire sur quel pied danser… et à propos de danse, voilà qu’une mélodie se fraie un chemin jusque dans mes tympans encore endoloris, le musicien qui en est à l’origine ne faisant que peu de doute : il semble qu’en la circonstance, Dôraliës n’ait rien trouvé de mieux à faire que de se laisser aller à un petit menuet improvisé, et même si c’est très joliment exécuté, je me vois dans l’obligation de dire qu’à l’instar de sa précédente représentation, celle-ci n’a pas de raison d’être, puisque même si la musique adoucit les mœurs, je veux bien être transformé en femme si celle-ci parvient à nous attirer les bons sentiments de ce rustaud complètement à cran !
Cependant, encore une fois, pas le temps de faire les remontrances, autant le laisser faire ce qu’il lui paraît bon de faire sans s’en faire un ulcère, et se concentrer sur la limitation des dégâts survenus et à survenir : pour commencer, je ramasse délicatement Silmeï dont la posture au ras du plancher doit être fort désagréable afin de le maintenir fermement au creux de ma paume, adossé contre ma chemise de façon à lui fournir un support stable pour qu’il puisse reprendre ses esprits alors que je me redresse pour faire face au torkin déchaîné dont la mauvaise humeur pourrait bien déteindre sur moi. Par les bourrasques, c’est vrai qu’il ne doit plus savoir où il en est, mais tout de même, quel sale caractère il a pour se montrer aussi furibard et gueulard envers nous qui n’avons commis absolument aucune action hostile à son égard ! D’un autre côté, c’est vrai que son attitude trouve sa justification dans notre statut d’adversaires dans le cadre de la chasse au trésor, et que pour le représentant d’un peuple qui a la réputation d’avoir la tête sacrément dure, qu’il préfère couvrir ses arrières peut se comprendre.

Reste à savoir comment l’aborder, et jusqu’ici, entre la méfiance généralisée envers les nains qui plane parmi les occupants du Vaisseau-lune, l’amertume tout à fait légitime mais regrettable de l’aldryde et le choc de s’être retrouvé tout à coup sur le pont d’un bateau inconnu pour une raison inexpliquée, les choses paraissent mal parties. Je ne sais pas trop quoi lui dire qui pourrait être de nature à calmer un personnage aussi bouillonnant, mais à la réflexion, pour commencer, autant lui rendre plus intelligible la situation qui pour le moment lui échappe totalement étant donné la soudaineté de la catastrophe qui vient de s’abattre sur lui ainsi que sur ses semblables ; ça lui évitera de croire qu’il s’est retrouvé à notre bord par l’effet de quelque sortilège de notre part :

« Allez donc regarder par là, et vous verrez ce que vous « foutez là ». » Dis-je à son intention en pointant mon index en direction des divers débris fumant de leur appareil de navigation désormais en ruine histoire qu’il comprenne bien la précarité de sa situation, ce qui lui mettra peut-être un peu de plomb dans la cervelle. « Je suis désolé. » Poursuis-je avec sincérité en baissant légèrement la tête, me doutant bien que sa réaction risque fort de ne pas respirer la joie lorsqu’il s’apercevra qu’il s’est non seulement retrouvé irrémédiablement confiné parmi un équipage qu’il méprisait précédemment, mais qu’en plus, tous ceux avec qui il a voyagé ne devront plus être que des souvenirs.

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 17 Juin 2009 10:25 
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Dôraliës : Jet de maîtrise… musicale ? xD : échec.

La mélodie de l’elfe bleu, qui se tient près d’un Valor visiblement offusqué de la présence d’un Torkin à bord, n’a pas beaucoup d’effet sur le nain. Il renifle bruyamment en entendant la musique, tout en jetant un regard de biais à Dôraliës, fronçant les sourcils en grimaçant. Visiblement, la musique n’est pas à son goût… Il reporte alors son attention sur l’aldryde, qu’il regarde en haussant cette fois un sourcil, gigoté de quelques spasmes moqueurs… Sans doute prend-il les menaces de ce petit être ailé à la légère…

Lorsque Léonid parle, il se tourne vers lui d’un air presque soulagé de voir qu’il n’est pas le seul sur le navire à ne pas être un individu féérique ou elfique, ceux qu’il nomme les ‘bouffeurs de salade’. Il suit donc, en apparence, le conseil de l’humain, mais une expression mauvaise se calque sur son visage lorsqu’il se penche par delà la rambarde pour en arracher une hache naine puissante qui était visiblement plantée sur l’extérieur de la coque, hasard pour le moins chanceux, s’il en est, puisqu’il s’agit sans aucun doute de sn arme…

Il n’en jette pas moins un regard affligé et plein de haine sur les débris de l’Eclair de Roc qui sombrent lentement dans les flots… Il se tourne alors, menaçant et rageur, vers l’équipage.

« Rhaa ! C’est vous les responsables de ce foutoir ! J’vais vous tailler aut’ chose que les oreilles en pointe moi ! Humpf… »

Sa respiration est pareille à celle d’un buffle prêt à charger, il ne lui manque plus que de trainer la patte au sol pour remuer la terre pour que l’allégorie soit parfaite…

Les autres occupants du vaisseaux restent bouche-bée, et Maelan décide de sortir son arc pour pointer le nain, prêt à tirer au moindre geste. Eleth, lui, le plus proche du nabot, recule maladroitement en faisant toujours face au torkin, main sur le manche de la rapière.

« Allons, calmez-vous, nous ne vous voulons aucun mal… »

Vaines paroles qui ne semblent même pas parvenir au guerrier nain rougeoyant de colère.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 17 Juin 2009 16:27 
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Ma musique si douce et enchanteresse n'avait pas l'air de faire le moindre effet sur le nabot hideux. Peut-être était-il insensible aux sons et aux mélodies ? Cela ne m'étonnerait guère, en effet, les nains n'avaient pas pour habitude de nourrir leurs oreilles avec autant de poésie... Enfin ! Ils ne savaient pas ce qu'ils perdaient, faire un peu plus attention à la nature profonde et à la vie les rendrait sans aucun doute moins imperméables aux différentes beautés qui les entouraient... Face à cette incapacité navrante à écouter ma jolie mélopée, je lâchai une note sans harmonie aucune, c'était une sorte de mi aigu sifflant et tranchant. J'étais déjà las de voir ce crétin parmi nous, ce voyage s'annonçait bien plus barbant que prévu et j'avais l'impression que la bêtise des nains tenterait de nous infecter comme l'aurait fait la peste ! Ma conscience m'incitait à me tenir loin de ce monstre couvert de poils roux, sa maladie contagieuse aurait pu me rendre infirme à tout moment ! Cet être abject était révoltant et frôlait les limites de la grossièreté, la question qui se posait à moi à présent était sans aucun doute : comment se débarrasser de lui sans faire de taches ?

(Personne ne voudra le mettre hors service... Il va falloir qu'on se le coltine jusqu'au bout ! Fichtre !)

Mais le pire était à venir, cette immonde créature pouffa comme un véritable goujat en voyant que Silmeï le menaçait ! Ô ! Ce nain débordait de nullité, pourquoi les Dieux avaient-ils voulu qu'il s'écrase sur notre navire ? Nous n'aurions pas eu un seul problème si son énorme armure l'avait poussé vers le fond de l'océan dans l'unique but qu'il serve de nourriture aux poissons ! En tout cas, son comportement repoussant me fit frémir de rage, j'aurais tant désiré lui mettre un bon coup de poing dans son visage improbable ! Cependant, je ne semblais pas être le seul à vouloir fuir la présence puante de cette monstruosité étant donné que le regard de Valor le vaniteux tirait des flèches acérées sur notre nouveau compagnon. Ah ! Finalement, cet Elfe avait un semblant de lucidité et comprenait sans aucun doute ce que je ressentais !
«Messire Valor ! Nous devrions peut-être le ligoter avant qu'il ne nous assassine tous durant notre sommeil !» murmurai-je à l'oreille du pseudo aventurier orgueilleux.

Toutefois, notre coéquipier incongru paraissait soulagé d'apercevoir un humain sur le navire... Avait-il peur de nous ? Pensait-il vraiment que nous serions capables de l'effacer de la surface de ce monde ? Cela était si intéressant ! Nous devrions jouer de ce petit avantage pour torturer son esprit étriqué et lui faire payer sa sale expression de «bouffeurs de salade»... Mais, le gros problème résidait dans les autres aventuriers qui n'avaient pas l'air d'apprécier ce genre d'attitudes... Pfff ! Il était vrai que cela pouvait se révéler ennuyeux ! Bref ! Pourquoi m'évader dans ce genre d'idées passablement inutiles, personne ne me suivrait car tous chercheraient à le sauver de son fatal destin ! Mais, soudain, un sourire malsain, frôlant la cruauté la plus perfide, se peignit sur son terrible visage... Se croyait-il malin ? Désirait-il nous affoler ? Ou venait-il d'avoir la première idée de son existence ? Foutaises ! Il ne pourrait sans nul doute nous tuer tous car nous étions bien plus nombreux et nous possédions Ergoth qui n'avait pas l'air de se soucier de la présence de la boîte métallique...

(Ah ! Mais, je rêve ou il va de lui-même rejoindre ses compagnons ?)

En effet, le nain se pencha par dessus bord, malgré tout, son action ne dura pas plus de deux secondes... De ce fait, il retira une hache plutôt abominable qui avait l'air d'être plantée dans la coque du Vaisseau-Lune... Ah ! Voilà enfin le moment de vérité ! Que comptait-il faire ? Envoyer sa hache sur nos personnes ? Le pauvre homme ne nous aurait jamais touchés, sa maladresse maladive l'aurait sans aucun doute condamné à de gros dommages... Enfin ! Il se répandit une nouvelle fois dans une flopée d'insultes certainement destinée à nous faire perdre nos moyens... D'un côté si mon bateau venait d'exploser comme une simple noisette, je serais peut-être dans son état... Pourtant, j'en avais plus qu'assez de ce personnage vicieux !
«Vous savez si vous n'êtes pas content d'être parmi nous, la résidence de Moura peut toujours vous accueillir... Je suis certain que vos amis cadavériques seraient très heureux de vous revoir ! Alors maintenant, arrêtez de nous insulter ! Votre présence et vos manières déplacées nous importunent aussi, mais que pouvons-nous y faire ? Rien ! Alors restez tranquille !»

Mon ton vacillait entre l'exaspération et la déception de ne pas être totalement compris par les minuscules neurones qui vivaient dans son crâne vide... Quant à Maelan, il pointa une de ses flèches sur l'ennemi prêt à nous charger comme une espèce de pachyderme nain... Tout ceci commençait à être ridicule, d'ailleurs, la première personne qui était sur le point d'être électrocuté par les foudres de la créature était Eleth qui tentait de le raisonner sans grand succès... Je récupérai mon sécateur pour ne pas être pris au dépourvu au cas où cet idiot se jetterait sur moi afin de m'éventrer...

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2009 20:01 
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Miséricorde, une telle nervosité plane dans l’air marin qu’elle en est presque palpable et qu’on a l’impression que, d’un moment à un autre, tout pourrait dégénérer et se transformer en boucherie tellement les arguments des partisans de la paix comme moi peuvent sembler fragiles en comparaison de la haine interraciale qui règne à bord et que les deux camps ne paraissent pas prêts à laisser de côté : un climat d’incompréhension a pris place, celle-ci se manifestant tout d’abord dans l’air renfrogné et dédaigneux du torkin qui a l’air de goûter autant la mélodie du joueur de flûte que si on venait de lui présenter une bouse de vache pour repas. Du côté de l’aldryde, le résultat de son discours n’est pas bien meilleur, puisque, comme une vengeance que le nain peut satisfaire en s’en prenant à encore plus petit que lui, notre invité surprise de plus en plus indésirable ne se prive pas de traiter l’intervention de Silmeï avec une condescendance ostentatoire, montrant par là que les menaces n’aboutiront sans doute à rien face à cet individu au crâne trop épais pour se laisser atteindre par des manœuvres d’intimidation.
Point positif qui serait peut-être malheureusement le seul dans ce tas de mauvaises nouvelles, le gaillard paraît m’avoir en plus haute estime que le reste de notre équipage, les oreilles arrondies lui revenant apparemment beaucoup plus que celles en pointes propres à la gent elfique qu’il a dans le nez. En le voyant obtempérer face à mon conseil, je crois un moment que les évènements commencent enfin à prendre le chemin d’une bonne pente, mais en apercevant le rictus colérique qui se plaque sur son visage et qui fait ton sur ton avec l’effarement qui se lit dans ses yeux, je me vois forcé d’en venir à la réalisation qu’au lieu de s’arranger, les choses vont tourner encore plus au vinaigre lorsque le colosse à taille réduite barbu se saisit de quelque chose fiché dans la coque de notre beau navire qui s’avère être une hache… enfin, objectivement, on peut dire que c’est une hache, mais moi j’appelle ça une espèce de découpoir surdimensionné : ce machin fait la taille de son propriétaire, et pourtant, celui-ci arrive à le manier aussi facilement qu’un bâton en bois !

De concert avec les capacités destructrices de son arme, son souffle devient alors aussi puissant et rauque que celui d’un animal pris de furie alors qu’il brandit sa hache d’une manière très évocatrice à laquelle les membres du Vaisseau-lune ne manquent pas de réagir d’une fort triste bien que légitime façon : voyant que la lutte sans merci est à craindre, le méfiant archer elfe aux yeux bleus n’attend pas une seconde de plus pour mettre le torkin en joue, et même l’homme à la rapière qui s’était jusqu’ici montré d’un optimisme toujours vainqueur perd sa superbe, ne pouvant s’empêcher de reculer avec des paroles manquant fâcheusement de conviction et dont la teneur est de toute façon démentie par la manière dont il porte la main à son aiguillon d’acier, signe qu’il n’hésitera pas à s’en servir si du vilain survient.
De leur côté, ni Aëlwinn ni Ergoth ne réagissent, mais c’est probablement tout simplement parce que la première est trop occupée à mener le navire sacrément chamboulé après le tohu-bohu infernal de tout à l’heure pour se préoccuper dûment d’autre chose, et que le second n’agit de toute évidence pas sans l’aval de sa supérieure ; ce qui signifie également que s’il reçoit l’ordre de se ruer sur le nain à bras raccourcis, il n’y ira pas avec le dos de la cuillère. Même Dôraliës qui n’avait pourtant visiblement rien d’un détracteur frondeur laisse ses propos se teindre du venin de l’ambiance pourrie cependant qu’il dégaine une sorte de petit poignard bien dérisoire en comparaison de l’instrument de destruction du furibard, mais qui reste une menace supplémentaire à l’égard de l’être des montagnes au bord de l’explosion.

Et moi, dans tout ça, je reste planté avec Silmeï toujours installé dans ma main gauche, impuissant, me tournant sans savoir quoi faire en direction d’une personne ou d’une autre pour amorcer une protestation qui ne franchit le seuil de mes lèvres qu’en des balbutiements inaudibles. Nom de Rana, si ça continue comme ça, ça va vraiment être le carnage, et même si nous avons l’avantage du nombre et de la polyvalence, le guerrier pleinement équipé aurait sans aucun doute pleinement le temps de causer des ravages de taille avant que nous ne puissions lui faire courber l’échine : j’ai entendu parler de la résilience dont les combattants torkins sont réputés pouvoir être capable et de la rage dont ils savent faire montre, et si jamais le spécimen que nous avons à bord venait à déchaîner la sienne, les dégâts qu’il causerait seraient certainement monstrueux !
J’aimerais pouvoir faire quelque chose pour redresser la situation, mais quoi ? Il ne veut manifestement pas écouter ce qu’on lui dit, aussi d’autres mots de ma part s’avèreraient probablement inefficaces, mais je n’ai pour autant aucune envie d’imiter le comportement de mes coéquipiers et de le mettre en joue comme si nous avions à faire à une bête féroce alors que celui qui se trouve devant nous n’est nul autre qu’un gars peut-être bien qui est au bord de la crise après avoir perdu ses compagnons ! Il faudrait s’adresser à lui plus directement, de manière plus percutante, mais cela ferait courir un gros risque, et qui sait s’il n’hésitera pas à avoir recours à sa si redoutable hache sur celui qui s’aviserait de lui dire ce qu’il devrait faire : j’ai peur de me faire laminer moi, je ne suis qu’un jeune archer, je n’ai pas l’étoffe d’un héros !

Ah et puis merde, merde à l’instinct de préservation, merde aux risque que cela me fera encourir, et merde à toute cette violence dont je n’ai pas cessé d’être spectateur depuis cet après-midi ! Il faut bien que quelqu’un le fasse, et si je ne le fais pas, qui osera bien le faire ? D’autant plus que je suis celui en qui ce visiteur a le plus confiance –notion toute relative avec lui, mais bon-, aussi je suis le plus indiqué pour prendre la parole, ce que je fais avec une intensité peut-être démesurée dans le but de surpasser d’un ton les amabilités échangées jusqu’ici :

« Assez ! »


Et maintenant que la machine est lancée, plus moyen de faire marche arrière, par conséquent, que j’assume le produit des graines que j’ai commencé à semer en espérant qu’elles apporteront l’olivier de la paix et non qu’elles seront celles du vent proverbial qui fait récolter la tempête ! C’est en fixant tour à tour les différentes personnes à bord du Vaisseau-lune que je poursuis tandis que je me dirige vers le torkin, m’appuyant sur la rambarde de ma main libre de façon à ne pas chuter lamentablement en plein parcours au milieu d’un étalage de verve que j’ai déjà suffisamment de mal à ne pas entrecouper de chevrotements sous le stress.

« Sur le port de Kendra Kâr et à bord de l’Eclair de Roc, trop de gens ont déjà péri aujourd’hui ! » Poursuis-je à haute et intelligible voix, souhaitant de tout mon cœur que cette impression de couiner au lieu de tonner n’est due qu’à mon imagination.

Une fois parvenu à quelques mètres du nain qui n’a pas l’air moins redoutable de près que de loin et contre lequel je ne ferais décidément pas le poids de façon criante, je me détache de mon point d’appui pour m’interposer sciemment entre le tireur d’élite elfique et sa cible, laquelle je fixe droit dans les yeux, faisant de mon mieux pour que rien d’autre ne puisse se refléter dans mon regard qu’une résolution ferme et tranquille, récitant mentalement les préceptes de sagesse ranaéens dans le but de m’apporter quelque apaisement alors que je poursuis :

« Torkin, on dit que ceux de votre peuple ont l’honneur en haute estime : sur le mien, je vous jure que nous n’avons rien fait et que je partage sincèrement la douleur de votre perte. »

Ça oui, c’est vrai que je la partage, et je souhaite ardemment que mon interlocuteur me croira, sinon, de la douleur, il va y en avoir, et dans un sens beaucoup plus physique du terme s’il décide que l’acier de son arme fonctionnera mieux pour s’exprimer qu’une langue, si habile pût-elle être. Bon sang de bonsoir, je me demanderais bien ce qui m'a pris d’en arriver là, mais je sais parfaitement que je ne pouvais décemment pas rester les bras ballants alors qu’un nouveau massacre se préparait, alors maintenant que les dés sont jetés, il ne reste plus qu’à faire bonne figure en attendant le résultat qui va survenir. Ce que je peux espérer, c’est qu’il reste encore de la force à Silmeï pour qu’il m’octroie ses bons soins si jamais mon discours se conclut par un échec cuisant ainsi que par une blessure tout aussi cuisante de la part de cette masse de muscles caparaçonnée.

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Sam 20 Juin 2009 10:57 
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Mais... Mais mais mais! C'est que la boule de ferraille se gausse ouvertement de mon intervention, ne semblant même pas se rendre compte qu'elle était lourde en menaces! Ses grosses joues se gonflent ridiculement dans des spasmes moqueurs, tandis que sa barbe s'agite devant mon nez. Ah mais vraiment! Je vais finir par me dire que les elfes ne font pas si mal d'être si hostiles à l'égard d'individus aussi grossiers, irritants, ingrats, horripilants, violents et bouchés!! Je dois avouer que cette réaction de la part de ce foutu Torkin me met tellement en rogne que je me rends à peine compte que le bienveillant Léonid m'offre à nouveau sa confortable paume, pour que je puisse me reposer, après deux dures chutes en l'espace d'une dizaine de minutes à peine. Ah mais vraiment!! J'irais bien lui défriser les poils de moustache avec un petit fluide de glace bien placé, celui-là!! C'est bien la première fois de ma vie que j'ai un tel ressentiment pour une autre personne qu'une de ces Akrillas dégénérées... Certes, ce n'est encore que du menu fretin comparé à la haine incommensurable que toute représentante femelle de ma race m'inspire, mais c'est un "bon" début quand même. Alors que je me laisse à de silencieux grommellements du style "De toutes façons, il est presque aussi petit que moi, ce gros rustre!", une voix familière retentit dans mon esprit, légèrement moralisatrice:

(Dis donc Sil', il faut le comprendre aussi. D'accord, les Torkins ne sont pas connus pour leur politesse, mais celui-ci vient d'apprendre que tous ses compagnons sont morts subitement, et se retrouve au beau milieu d'elfes hostiles! Dans ces cas-là, on veut toujours trouver un responsable...)
(Peut-être, mais ce n'était pas une raison pour me traiter comme un vulgaire rien du tout, tout juste bon à le faire grassement se gausser.)
(S'il te considère comme négligeable, eh bien c'est tant pis pour lui. Toi et moi savons parfaitement ce qu'il en est: du haut de tes vingts centimètres, tu as largement contribué à libérer le bateau de son énorme chaîne, et tu viens certainement de lui sauver son imposante carcasse!)
La sagesse incarnée, cette Faera. Aaah, quelle chance j'ai de l'avoir en ma compagnie!
(Merci, merci, je sais, je suis exceptionnelle!)
Rires joyeux dans mon esprit.

Les paroles de la Faera auront eu le mérite de me calmer un peu. De ma précédente colère ne reste qu'un début de lassitude. La journée se fait très longue, et je dois dire que mon corps a de plus en plus de mal à tenir, surtout après ces fichus vols planés sur le pont rutilant du Vaisseau-Lune. C'est donc en soupirant légèrement que je me laisse aller contre la paume du jeune humain, l'écoutant néanmoins tenter de raisonner le nain. Léonid, une fois encore, fait preuve d'une humanité et d'une empathie qui tranchent magnifiquement avec le climat hostile qui s'est abattu sur le pont. Seul, il appelle à la paix. Même Dôraliës, qui m'avait pourtant semblé d'un caractère joyeux et affable, menace sèchement le nain, et dégaine une arme, méfiant. Cependant, manque de chance, le Torkin en réponse aux tentatives de négociation arrache de la coque du Vaisseau une énorme... une énorme quoi, tiens?
(Hache!)
(A tes souhaits. C'est quoi ce machin?)
(C'est une hache bougre d'imbécile!) me répond-elle avant d'éclater de rire, la trille joyeuse virevoltant dans mon esprit et réchauffant mon coeur.
Je reste perplexe devant la taille de ce qui semble être évidemment une arme, égalant sans peine celle du nain, qui pourtant la brandit sans aucun problèmes, et avec une dextérité évidente. Allons bon, comme s'il ne paraissait pas déjà assez dangereux, il faut qu'il récupère en prime une machine à tuer.

Ce dernier justement, après avoir lancé une réplique haineuse à la face de l'équipage entier, se met à haleter et à respirer bruyamment, me rappelant étrangement un moineau-garou qui s'apprête à charger sa victime. La réaction de nos compagnons ne se fait d'ailleurs pas attendre: Maelan sort son arc et met en joue sans plus de formalités le nain menaçant. La Rapière, bien que l'exhortant une dernière fois au calme, recule prudemment, la main sur son arme, lui aussi. Et alors que le conflit semble inévitable, tous les couteaux étant tirés, Léonid s'érige en dernier défenseur de la paix, et fait résonner sa puissante voix sur le pont; un coup d'éclat qui appelle chacun à la raison, avant d'éviter de nous retrouver avec un massacre de plus sur la conscience. Je ne peux qu'approuver intérieurement un comportement aussi noble, cependant je ne manque pas de grimacer lorsqu'il vient délibérément se placer à la portée de la hache du nain, et sur la trajectoire du projectile mortel de Maelan. Hélà mon gars, je suis encore dans ta main hein! Si tu veux prendre le risque de perdre quelques membres dans d'atroces douleurs, grand bien te fasse, mais pour ma part, je tiens trop à ma liberté pour clamser aujourd'hui.

Bon d'accord, c'est une réaction plutôt lâche de ma part. Mais ce serait une perte tellement monumentale pour Yuimen si jamais je venais à mourir! De toutes façons, je suis bien trop crevé pour tenter de me libérer de sa pogne protectrice, alors autant le soutenir à présent. Je préfère me préparer à une malheureuse éventualité, et je plonge rapidement dans ce recoin de mon âme pour saisir quelques fluides de glace. Juste au cas où... Je pose aussi nonchalamment la main sur mon aiguille de pin, amplifiant mon osmose avec les fluides qui parcourent désormais mon corps. Si jamais ça tourne mal, je pourrais au moins tenter de défendre la vie du noble Léonid.

(Ne sois pas si pessimiste, Sil'...)
(Navré de te l'apprendre, mais un coup de hache de monsieur le Torkin, et je vais directement voir dans un autre monde si j'y suis.)

Bien trop concentré et fatigué pour parler, et considérant que les paroles de Léonid suffisent, j'attends légèrement anxieux la réaction du nain.

_________________


Dernière édition par Silmeï le Sam 4 Juil 2009 15:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Lun 22 Juin 2009 10:06 
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Léonid : jet de persuasion : échec.

Les aventuriers du Vaisseau-Lune sont tous sur le qui-vive. Maelan serre fortement son arc, et crispe les mâchoires lorsque Léonid vient s’interposer entre sa cible et lui. Son regard bleu-vert se fait ténébreux, et la flèche qu’il a encochée ne cille pas pour autant sur son arme.
Valor, lui, répond par un mouvement dédaigneux de la tête à la question de Dôraliës.

« Nous devrions, oui, nous devrions. Ou plutôt nous aurions dû avant que cet empoté d’humain ne se sacrifie inutilement à la hache de ce Torkin. »

Il reste froid, droit, observant la scène avec mépris et distance. Ergoth ne bouge pas non plus, bien que sa masse impressionnante de muscles semble prête à intervenir au moindre ordre. Eleth s’est arrêté de reculer lorsque Léonid a fait les premiers pas vers le nain roux. Il prend une moue embêtée devant la bravoure de l’Ynorien, et semble intérieurement abonder dans son sens.

Quand au nain, il regarde Léonid discourir en grommelant, en grimaçant et en râlant. Chaque mot prononcé par l’humain déforme la bouche du Torkin en un rictus plié et râleur. Lorsqu’enfin l’humain cesse de parler, l’esprit du nain à moitié sonné par son atterrissage forcé semble en proie à la confusion la plus totale. Ses petits yeux louchent sur son énorme hache, qu’il finit par lâcher sur le sol du bateau en jetant un regard mauvais à Léonid. Mais à peine l’arme de métal a-t-elle touché le sol que le Torkin caparaçonné envoie son poing dans le ventre de l’Ynorien, lui coupant le souffle sous le coup, et l’envoyant choir sur son derrière, emportant l’aldryde dans sa chute.

C’est alors qu’Aëlwinn décide d’intervenir : Elle prononce un mot, un seule, dans une langue que personne ne semble comprendre sur ce navire, une langue magique, la langue des flammes, et son regard se fait de feu. Ses yeux émeraude semblent s’enflammer alors qu’elle s’approche à pas rapide de la zone où le nain vient d’étaler Léonid. Sa voix se fait impérieuse, ferme, alors qu’elle brandit son bâton dans sa main avec détermination.

« Torkin, il suffit ! Vous n’avez visiblement pas compris votre position ici. Soit vous vous rendez et nous pourrons penser au fait de vous accueillir à ce bord comme compagnon, soit vous irez rejoindre les vôtres en tentant de combattre des personnes qui ne se présentent pas en ennemis. Où est donc l’honneur nain dont parle l’humain ? Rendez-vous maintenant, ou mourrez… »

Le nain grimace de plus belle, mais semble assez impressionné par la magie flamboyante de la capitaine du bord. Il scrute tour à tour les aventuriers avant de s’exclamer d’une voix désabusée :

« Oh et puis fourte… Par Valyus, si on m’avait dit qu’je finirais sur un bateau d’mangeurs de salades, je s’rais pas venu ! Mais si j’me rends, c’est juste pour décapiter l’enfoiré qui a coulé l’Eclair de Roc ! Y doit payer, celui là ! »

Aëlwinn le regarde avec un sourire satisfait, et les flammes de son regard disparaissent.

« Sage décision, maître nain… »

Valor Fein semble révulsé par l’idée de se coltiner un nabot à son bord, et soupire bruyamment en levant les yeux au ciel. Maelan finit par ranger sa flèche, non sans perdre une seconde le nain du regard. Eleth se précipite vers Léonid et se penche vers lui pour le redresser.

« Ça va, ami, vous n’avez rien ? »

Le nain, quant à lui, tombe assis contre la balustrade et croise les bras d’un air bougon…

La soirée commence, et le Vaisseau-Lune s’éloigne petit à petit du lieu du naufrage de l’Eclair de Roc. Aëlwinn a repris sa place à la barre sans un mot de plus…

[Soirée en libre, je gère les PNJ. Il ne se passe rien de bien particulier.]

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Jeu 25 Juin 2009 18:22 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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L'Humain n'avait pas l'air de se soucier du danger qui rôdait autour de lui... Quelle idée de s'interposer entre le nain et Maelan ? À cause de ce petit malentendu, il était en proie à une hache à la lame effilée et à une flèche aussi pointue qu'une aiguille ! S'il comptait que je coure à son secours alors il se mettait le doigt dans l'œil... Je trouvais déjà la présence du nain plutôt embarrassante, je n'allais pas non plus tenter de le sauver des eaux profondes. D'ailleurs, j'avais déjà essayé de le calmer et cela n'avait pas fonctionné, je ne voyais réellement pas pourquoi je me motiverais une fois de plus pour venir en aide à cette carcasse robuste... Non ! Il n'avait qu'à se débrouiller tout seul et par ailleurs, il aurait très bien pu atterrir sur un autre navire ou couler comme du plomb, cela nous aurait causé moins de soucis. À ses côtés, Maelan n'était pas prêt à relâcher son arc et il semblait plutôt vouloir participer à l'extinction de cette sale petite espèce ! Finalement, il n'était peut-être pas aussi bizarre qu'il n'y paraissait, au fond de lui ce devait être un Elfe aussi méfiant que moi...

(Ah tiens ! Les ragots commencent à devenir intéressants !)

De son côté Valor était du même avis que moi ! Enfin, quelqu'un qui n'appréciait guère la présence de ce résidu de l'humanité, de cette créature laide et inutile ! Mais, l'irréel du passé employé n'avait aucunement sa place dans cette phrase qui pouvait se réaliser à tout moment si nous appelions Ergoth à la rescousse. Ligoter ce monstre n'était que question de temps et d'ailleurs, nous pourrions très bien nous occuper de lui au cours de la nuit, cela aurait été plus que facile de fondre sur le nain en plein somme ! Pourtant, personne ne semblait rechercher la simplicité et résoudre le problème de manière brute et barbare... Enfin ! Si cela les intéressait tant, ils n'avaient qu'à le sauver, ses muscles pourraient nous être utiles au cours de notre si tendre aventure. Toutefois, le Rouquin ne devait pas avoir connecté ses neurones pour réfléchir à la sombre situation qui s'imposait malheureusement à nous. Posant sa hache sur le sol, son regard se chargea d'une frustration implacable, sentiment complètement inadapté alors que nous n'avions qu'à claquer des doigts pour l'envoyer dans les bras de Phaïtos.

(Je crois que l'on va atteindre le paroxysme de la bêtise... Ah tiens !)

La bestiole hideuse frappa Léonid au niveau de l'abdomen le faisant valser accompagné de Silmeï... Enfin un peu d'action ! L'atmosphère était tellement tendue que rien d'autre ne pouvait se produire à part une rixe au beau milieu de l'océan... Mais, notre chère Capitaine apparut pour tenter de calmer les deux partis, j'étais intéressé pour voir les arguments qu'elle allait utiliser ! Rapidement, je vis des flammes vacillantes luire dans ses yeux, la magie était à l'œuvre, mais ce sort de base semblait accroître le charisme naturel d'Aëlwinn. J'étais totalement impressionné par cette femme, j'étais même persuadé qu'elle aurait pu balayer d'un geste de la main tous les problèmes du monde. Une chose était sûre, le Nain ne faisait plus le malin face à l'ambassadrice des flammes qui invoquait la puissance de la chaleur ! Ses mots étaient cinglants, les paroles s'étaient changées en véritables crocs venimeux qui injectaient l'entièreté de son venin dans ses maigres veines. Utilisait-elle les phrases pour le réduire à néant, lui montrer qui elle était réellement ? Tout ceci était réellement croustillant !

(Pourquoi ne l'enflamme-t-elle pas ?)

La Capitaine devait se douter que sa persuasion était tout sauf remplie de failles, elle ne laissait aucun choix au nabot, l'incitant à se taire et nous accompagner comme un adorable petit chien ! Satisfait par l'éloquence de l'Elfe, un sourire immense se peignit sur mes lèvres en entendant la ridicule bestiole se rendre ! Enfin, nous allions pouvoir nous reposer ! L'otage s'assit contre la balustrade attendant que le temps passe, à moins que ce ne soit tout simplement pour ravaler son orgueil... Par contre, Valor n'avait pas l'air aussi heureux que moi étant donné son regard rapide vers le sombre ciel qui commençait à recouvrir nos têtes en toute bienséance. De son côté, Eleth bondit sur Léonid pour lui venir en aide, il devait en avoir bien besoin vu le coup qu'il venait de se prendre... De mon côté, je n'avais pas envie de soigner les aventuriers trop téméraires et préférais m'asseoir dans un coin en compagnie de Santias. Le chat paraissait tout excité, il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas vu dans cet état d'agitation. Afin de le calmer un peu, je me mis à m'amuser avec lui, j'espérais qu'une seule chose : le fatiguer avant qu'il ne saute à l'eau par mégarde.

L'animal sautait sur ma main qui glissait sur le sol, peut-être croyait-il que c'était une petite créature bonne à grignoter ? Mais, à chaque fois je retirais mon membre au dernier moment pour ne pas sentir les griffes mortelles se planter dans ma chair qui aurait pu se retrouver ensanglantées !

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mar 30 Juin 2009 01:30 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Fièrement dressé face à l’adversité, le vaillant Léonid se tient sans sourciller, pareil à une entité pacificatrice, inébranlable, irrésistible et inexorable, le regard d’une fermeté d’acier, la stature digne d’une antique mais immortelle statue célébrant la majesté et la chevalerie. En face de lui, le torkin rendu furieux par le désastre passé qui vient de s’abattre sur lui menace de la tailler en rondelles pour évacuer sa fureur, mais le courageux Oranien sait que ses paroles portent la vérité, aussi ne cille-t-il pas en fixant le boule de nerfs qui lui fait face, confiant dans le dénouement que prendra cette triste affaire grâce au dévouement désintéressé dont il a su faire preuve : seul un ignoble monstre de la pire espèce oserait frapper quelqu’un qui se présente sans aucune hostilité, aussi est-ce avec la certitude qu’il n’a rien à craindre qu’il attend la réaction du porteur de hache bouillonnant d’une fureur qui ne pourra de toute évidence que s’estomper devant la verve puissante dont il a été gratifié.
C’est ce que l’on pourrait dire pour décrire la situation présente, sauf que je suis loin d’être aussi superbe dans mon attitude. Oh bien sûr, je fais mon possible pour me donner une contenance, et il est possible que j’aie l’air d’avoir la situation parfaitement sous contrôle, mais en réalité, pour dire les choses simplement, je me pète de trouille, et au fond, je n’ai qu’une envie, me sauver à toutes jambes pour éviter de finir tranché à la mode naine. D’accord, l’Empreinte de Rana est une protection légendaire à la solidité tout simplement inimitable, mais ça n’empêche que j’ai devant moi un petit gars aussi large que haut dont les biceps font la taille de ma cuisse et qui pourrait sûrement me diviser par deux si l’envie lui en prenait ! Enfin bon, je ne vais pas me plaindre de la situation dans laquelle je me suis moi-même plongé à pieds joints, et même si je voulais y échapper, qu’est-ce que je pourrais bien faire nom d’un siroco ? Décamper, supplier, hurler au secours ? Parfaitement grotesque : je suis peut-être dans un sacré pétrin, mais j’ai quand même ma fierté, alors autant conserver la même posture qui est sans doute la meilleure à adopter devant l’épreuve que représente la situation potentiellement explosive.

Quand même, j’ai peut-être bien fait une belle bourde en approchant un être agité à ce point aussi effrontément, car à voir les mimiques dont son visage s’orne alors que je lui parle, on pourrait davantage croire que je ne suis qu’une mouche qu’il est impatient d’écraser qu’une personne digne de son attention. Toutefois, il finit par choisir la voie d’une sorte de reddition, laissant tomber sa hache non sans se départir de l’hostilité dont ses yeux sont emplis, comme s’il me rendait personnellement responsable de l’attitude plus pacifique qu’il n'adopte manifestement que sous la contrainte. De mon côté, je me retiens de soupirer de soulagement, ce que le costaud barbu risquerait fort de prendre comme de la condescendance, préférant me cantonner à un sourire pour l’encourager dans la résolution dont il fait preuve. Me voilà soulagé, puisque maintenant que la tension retombe enfin après qu’elle se soit accumulée de manière intolérable après l’explosion de l’Eclair de Roc, je vais pouvoir…
… me prendre un coup de poing dans le bide ! Bon sang de bonsoir, moi qui croyais que Noir était doté d’une puissance qu’aucune créature ne pourrait jamais égaler, me voilà détrompé de la manière la plus percutante qui soit par ce coup qui me défonce les côtes aussi sûrement qu’un maillet de démolition, m’envoyant par chance les quatre fers en l’air en arrière sous la brutalité de l’impact plutôt que de me laisser m’écraser face contre terre comme une bouse, sauvant ainsi Silmeï d’un pénible plaquage. En effet, alors que je m’effondre sans rien pouvoir faire, le dos déplaisamment cambré par mon sac à dos, l’aldryde que je n’ai pas pu convenablement retenir se retrouve à nouveau en une chute libre heureusement courte, celle-ci s’achevant rapidement par un atterrissage relativement en douceur sur mon abdomen, douceur qui n’est pas au rendez-vous pour ce pauvre Ynorien qui peine à reprendre son souffle, sa vision encombrée d’ombres floues.

Comme on s’en doutera, je suis par la force des choses mis de côté de la suite des évènements, les paroles prononcées par Aëlwinn se réduisant à mes oreilles à un incompréhensible galimatias dont la teneur m’échappe à moitié, tout ce que je peux comprendre étant qu’elle lance au torkin une sorte d’ultimatum. En tout cas, les propos lapidaires qu’elle lui envoie ont le mérite non négligeable de le mettre au pas, ce qui évite qu’il s’acharne sur moi pour évacuer sa colère alors que je ne suis pas en état de parer des attaques, surtout celles d’une masse comme lui : merci Capitaine ! La volubilité a définitivement changé de mains, car alors que l’altière dame elfique parle, l’humain, lui, ne peut qu’inspirer bruyamment et disgracieusement le temps que cette atroce douleur à la poitrine veuille bien s’estomper. C’est que le salaud ne m’a pas raté, et si je ne savais pas pertinemment que ce serait complètement immature et déraisonné, je penserais bien à lui rendre la monnaie de sa pièce à ce gros phacochère !

Finalement, le verdict en fin de compte définitivement favorable tombe, même si notre étonnante nouvelle recrue concède son enrôlement de fort mauvaise grâce, n’acceptant de rejoindre notre camp que par la force des choses. Ce n’est peut-être pas l’élément le plus brillant que nous aurions pu souhaiter, mais en tout cas, il a pour son mérite une force de frappe dont je peux témoigner ! Voilà un atout qui lui sera des plus utile pour l’œuvre qu’il se propose fort peu courtoisement d’exécuter avant de se laisser choir contre la rambarde du bateau, se renfermant sur lui-même, rendu moins furieux mais plus amer par l’intervention de la maîtresse à bord. Autour de lui, avec plus ou moins de naturel, chacun retourne vaquer à ses occupations, tous étant cependant indubitablement incommodés par la présence nouvelle à bord que trop doivent ressentir comme une indésirable verrue sur la chair immaculée du Vaisseau-lune.
Pendant ce temps, l’elfe forestier s’empresse de se ruer à mon assistance maintenant que tout danger est écarté, me prêtant ses mains qu’il place sous mes épaules afin de m’aider à reprendre une position plus digne d’un être bipède, office que j’accomplis non sans quelques difficultés, une main sur la balustrade, l’autre récupérant Silmeï qui ne cesse décidément de se retrouver tantôt juché sur ma paume, tantôt renversé. Maintenant que mes sens de même que ma respiration ont pu avoir le loisir de retrouver une certaine netteté, j’entends clairement la voix de mon secoureur s’enquérir de mon état, m’appelant « ami », ce qui ne manque pas de me marquer : pas « l’ami », mais « ami », dénotant quelque chose de plus cordialement poli que familier.

« Non, mon ami, je vous remercie. » C’est avec un sourire un peu crispé mais sincère et gaillard que je lui réponds, sourire qui s’efface alors que mon regard se porte dans la direction du torkin renfermé dans son mutisme et que je glisse à l’oreille de sylvain : « Je n’ai été blessé qu’à l’amour-propre, alors que lui a perdu bien plus. »

Fixant le baraqué, je me demande tout de même bien comment je pourrais l’aborder étant donné qu’il risquerait fort de mal prendre que l’on aborde le sujet de la destruction de l’Eclair de Roc, aussi, ayant eu mon compte de bourre-pifs je m’abstiens de prendre le problème par ce bout, même si la question me brûle les lèvres. Embarrassé, je reste un moment sans savoir quoi dire, avant de toussoter pour m’adresser à lui :

« Je suis Léonid. Comment vous appelez vous ? »

Peut-être pas l’abord le plus brillant qui soit, mais bon, il faut bien commencer par quelque chose !

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Ven 3 Juil 2009 21:48 
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Eleth s’en va vaquer à ses occupations diverses, observant les flots et rangeant son matériel de soin rudimentaire, et te laisse parler au nain, qui se tourne vers toi avec un air condescendant et rustre, te toisant de haut en bas, du bas de sa taille réduite.

« Et t’es quoi pour parler avec Gleol Mirr’Brathass ? Un ami d’la nature et des p’tits zoziaux ou un homme, un vrai, un d’mi guerrier bon à charpiller sur les champs de bataille ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 16:52 
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(Et voilà! Qu'est-ce que j'avais dit?? Nom de ce sacré foutu nain aussi borné que stupide et rustaud! J'avais pas raison d'être pessimiste?)
(Eh bien... Il faut croire que si.)

Car si Léonid n'a heureusement pas terminé en chair à poisson prédécoupée, le nain n'a pas manqué de lui signifier le plus clairement possible son irritation face à cette situation bien triste, c'est-à-dire en lui collant un violent coup de poing en plein dans le ventre, lui remontant par la même occasion de quelques centimètres l'ensemble de l'appareil digestif (c'était pourtant bien parti. Il me semble bien l'avoir entendu baragouiner un "je me rends" plus ou moins convaincu...). Le pauvre humain en hoquète brutalement tandis qu'une douleur sourde le saisit, et se plie en deux sous la violence de l'impact. Perché sur sa main, je ressens la secousse dans une moindre mesure, et grimace amèrement lorsque j'essaye d'imaginer ses souffrances. Ca doit bien valoir trois coccyx cassés, ça. Je ne sais par quel miracle la main qui me tenait ne se crispe pas, réflexe qui aurait facilement pu broyer ma fragile personne. Léonid finit par tomber à la renverse, dans un gémissement étouffé, et pour la deuxième fois aujourd'hui, j'échappe à sa poigne, et affronte les dents serrées ma troisième chute. Heureusement, cette dernière n'est pas aussi rude que les précédentes, et le torse du jeune homme se trouve être une plateforme d'atterrissage bien plus confortable que le bois clair du pont. Je n'ai pas le temps de gémir, ou de crier que je suis déjà en train de me réceptionner sur mes deux jambes, qui d'ailleurs tremblotent de façon assez marquée, épuisées par une journée aussi riche en bondissantes cavalcades. Elles finissent d'ailleurs par rendre subitement les armes, et je m'écroule de tout mon long sur le torse de Léonid. Rude, rude journée.

Au même moment, la voix d'Aëlwinn résonne sur le pont avec une puissance, une autorité et une colère rentrée proprement stupéfiantes, et tout le monde se fige sur le Vaisseau-Lune. Le capitaine intervient enfin avec tout son pouvoir pour résoudre la situation, en proposant un marché on-ne-peut-plus clair, et accessible à l'esprit un peu perturbé du nain: se rendre ou crever. Une dichotomie qui ferait pâlir les moins manichéens d'entre nous. Dans l'un ou l'autre cas, je ne compte plus m'approcher de ce rustaud de sitôt! Lorsque le nain finit par se rendre, et bouder près de la balustrade, je ne peux m'empêcher de penser un amer :
(Dommage...)
Il m'en a sacrément fait baver, ce sanglier caparaçonné à l'aboiement de roquet revanchard. Non mais.

Alors que je suis toujours affalé sur un Léonid lui-même affalé par terre, la Rapière se précipite dans notre direction, toujours le plus prompt à aider son prochain. Il tend une main secourable à l'humain, s'inquiétant de son état, pour l'aider à se relever. Pour ma part, je ne me suis même pas rendu compte que ma chute m'avait fait perdre le contrôle de mes fluides, qui m'ont subitement quitté, me laissant étrangement vide et inerte.
(C'est un bien beau mage que je fais là...)

(Ne t'inquiètes pas, je suis sûr que tu vas progresser, tu n'as commencé ton apprentissage il y a quelques jours à peine! Petit et puissant!)
(Petit et puissant!) répliqué-je sans grande conviction.
(Haut les coeurs Sil', tu es toujours parfaitement capable de lui geler la cervelle en passant par ses trous de nez, à l'autre colosse miniature.)

Au bord de l'épuisement, je me hisse, fourbu, sur l'épaule de Léonid juste avant qu'il ne se relève. Je pose au passage ma petite main sur sa joue, tentant de lui transmettre ma sollicitude et mon amitié, d'une autre manière qu'avec des mots que je n'arrive plus à prononcer. Je me campe le plus fermement possible sur son épaule droite tandis qu'il se relève avec l'aide de la Rapière.

Me surprenant une nouvelle fois, Léonid, au lieu d'ignorer ce nain de toute façon complètement revêche, se relance à la charge. Trop gentil, cet humain, ça lui jouera des tours... Toujours est-il qu'il demande au nain son patronyme. Bien évidemment, l'autre ne peut pas se contenter d'une réponse laconique, aussi en plus de grogner son nom demande-t-il à Léonid quel genre d'homme il est. C'est bien une question de barbare, ça.

(Gleol... L'appellerons-nous le Teigneux?)

(Avec moult plaisir, mon cher!)

Un éclat d'amusement me redonne une étincelle d'énergie pour glisser facétieusement à l'oreille de mon compère humain:

" Vous croyez que si je lui défrise sa moustache à coups de fluides de glace, il me considèrera comme un homme, un vrai? "

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Dim 5 Juil 2009 14:40 
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Alors que la soirée avance, que la nuit progresse, au-delà encore de tous les événements passés, mésaventures sanglantes et dangereuses où tous ont risqué leur vie, une profonde lassitude vous gagne. Une fatigue puissante qui engourdit aussitôt vos sens et votre esprit, un anéantissement total qui repousse toutes vos forces hors de votre corps, tout comme vos capacités de réflexion. Même si cette fatigue soudaine est tout sauf naturelle, vous n’avez même plus l’esprit de vous poser la question, tant celui-ci est embrumé et recouvert du voile cotonneux de la demande explicite d’un sommeil réparateur. Vous êtes alors tous comme des marionnettes inconscientes, à peine lucides pour sentir l’assoupissement vous gagner, vous laissant juste assez de force pour rejoindre une couche décente…

***


Sur le Vaisseau-Lune, même les elfes les plus résistants au sommeil se sentent accablés d’une torpeur soudaine qui atteint lentement tous leurs sens. C’est néanmoins Gleol, le nain roux, qui manifeste en premier son désir plus que vif de piquer un bon roupillon : Après un bâillement sonore et sans retenue, la masse de métal d’effondre littéralement sur elle-même, le long de la rambarde du bateau elfe.
Aëlwinn propose alors des paillasses pour la nuit, qu’elle étend sur le pont à l’aide d’Ergoth. Les elfes n’ont pas coutume de se reposer en dormant, pourtant, cette fois, c’est irrésistiblement que tous se sentent attirés par le sommeil. Les matelas improvisés sont toutefois confortables, et Eleth s’y installe en se couvrant d’une couverture de laine, bien vite rejoint par Maelan.
Le sieur Valor rechigne un peu de s’étendre ainsi presque à même le pont, mais il finit par céder, et, s’emparant de deux paillasses empilées, s’y couche de mauvais gré, avant de s’endormir comme une masse.
Ergoth, lui, ne fait que s’appuyer sur la balustrade de la proue du Vaisseau-Lune avant de plonger dans un sommeil étrange : debout, comme une statue de roc…
Les marins elfes sont depuis quelques minutes tous endormis lorsqu’Aëlwinn se couche enfin, près du gouvernail, aussi sobrement que le reste de son équipage…

Alors que le sommeil vous gagne, d’étranges rêves viennent peupler vos pensées…

(RP ici jusqu’à ce que vous soyez arrivé à un endroit pour dormir. Vous avez la force de vous rendre jusqu’à une paillasse. Si vous faites une action de plus qui demande un tant soit peu de force ou de concentration, vous tomberez endormi à l’endroit même où vous avez commis cette action…Ceci est le dernier RP demandé pour le chapitre 2. Le chapitre 3 commencera donc à votre réveil… Et ce sera chose précisée dans le sujet adéquat…)

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