Antariasi :Au départ d’Angharad, Logan se tourne vers toi avec un air sévère et attend que les pas s’éloignent dans le couloir avant de t’adresser la parole.
« Je ne crois pas que vous soyez là par hasard, Antariasi. Mais qu’importe le moyen par lequel vous avez découvert que le coffre était ici, maintenant que vous y êtes, il est trop tard pour faire demi tour. Vous êtes assez mal placé pour demander des explications, tout comme moi. Aussi tenons-nous en aux faits : Il s’agit bien du coffre contenant les masques de survie prévus par l’entité qui nous accable. Maintenant que vous êtes là, je ne vois plus de raison de dissimuler ce coffre des yeux des autres. »Il a un regard las, comme si tout un plan échafaudé avec précaution venait de s’effondrer… Puis sans un mot de plus, ramasse le coffre avec force et le cale sur son dos dans un soupir d’effort.
« Suivez-moi, Antariasi. Et veuillez ne pas trahir en quoi que ce soit les paroles que je prononcerai. Sachez que j’ai fait ceci pour le bien de tous sur ce navire… »Il pousse la porte de la cabine et se dirige alors vers le pont, où est disparue Angharad quelques secondes auparavant…
Angharad : (et Antariasi, par la suite)Le temps que tu rejoignes le petit groupe sur le pont, la pluie s’est nettement intensifiée, et des bruits de tonnerre apparaissent autours du navire, alors que le roulis des vagues se fait plus fort. Ça n’est pas encore la tempête, mais elle est tellement proche, tellement imminente, qu’elle est presque palpable dans l’air.
Lorsque tu arrives près du petit groupe pour les questionner, vous êtes déjà tous trempés par la pluie diluvienne. Aalys s’aide de ton bras tendu pour se relever, et tente une explication d’une voix hésitante, entre la peur et l’indignation.
« C’est elle, Jena… J’ai dit qu’il ne servait à rien de chercher, que nous étions perdus de toute façon et elle… elle m’a frappée… »La paladine, fulminante, intervient avec virulence.
« Nous ne devons pas abandonner l’espoir ! Ce coffre doit bien se trouver quelque part, et nous le trouverons pour survivre !! Ce genre de parole sapant le courage n’a pas sa place sur l’Aigle des Océans ! »Raek, silencieux, tourne la tête de gauche à droite en signe de dénégation, et se recule d’un pas, le visage clos et l’expression grave.
C’est alors que par la porte menant au couloir des cabines, sort Logan Tiercevent, qui porte sur son dos un coffre de bois sombre. Dès son arrivée, tous les regards, tant des aventuriers que des marins, sont fixés sur lui. Son regard, sitôt sur le pont, plonge sur Angharad avec une expression impérieuse, puis il embrasse toute la petite foule du regard avant de poser le coffre devant lui.
« Marins et aventuriers de l’Aigle des Océans, nous avons trouvé le coffre recherché ! Le voici, contenant les masques qui nous sauveront. Nul mouvement de panique ou de convoitise n’arrangera quoi que ce soit. Amis aventuriers, rassemblez-vous autours de moi, je vous prie… »Ils ne se font pas prier deux fois avant d’avancer vers Logan : Jena se précipite avec ardeur vers le blod gardant le coffre, suivie de Raek, taciturne, qui avance à grandes enjambées sans pour autant se presser. Il est suivi à son tour d’Aalys, qui tire sur le bras d’Angharad pour qu’elle la suive.
De son côté, le capitaine pousse un lourd soupir avant de crier un ordre à son équipage, de sa voix de commandement :
« Marins, préparez les chaloupes et mettez-les à la mer. »Les matelots semblent effarés par cet ordre, et l’un d’entre eux s’apprête à répliquer, sans doute pour dire que ce serait folie par ce temps… mais il n’en a pas le temps.
« L’Aigle doit couler ce jour. C’est la seule voie d’issue. Je ne le répèterai pas : mettez à flot les chaloupes ! »Aussitôt, les marins abandonnent leur poste pour se ruer sur les chaloupes, en insuffisance pour leur nombre, alors que Jerth Longargent se dirige à son tour vers le coffre. Une fois qu’il arrive, Logan ouvre lentement le couvercle du coffre pour en découvrir le contenu. Chacun, le voyant, pousse un soupir de surprise : Huit cavités sont présentes, ouvertes chacune sur un masque argenté cerné d’une sorte de turban noir…

Huit, le nombre suffisant pour chacun des aventuriers plus le capitaine… Un mot est fixé sur la dernière cavité, et c’est Jerth qui s’en empare pour le lire à voix haute :
« Le sacrifice de votre compagnon aura permis une chose : la survie de tous les aventuriers, traître compris. »Chacun reste prostré dans la mémoire de la mort tragique de Torald Krath, qui, en plus de vous sauver, a garanti un passage presque unanime des aventuriers sous la surface de l’Océan… Sans sacrifice de plus.