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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Ven 24 Juil 2009 16:27 
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Le coffre s'ouvre facilement et sans problème tandis que mes craintes que celui-ci soit piégé s'envole. Une exclamation de surprise franchit mes lèvres alors que je découvre un poignard posé sur un coussin de satin. L'intérieur du coffre me rappelle celui des boites contenant les armes sacrificielles des temples de Phaïtos et Thimoros. Je n'ai jamais assisté à une de ces cérémonies car j'étais alors trop jeune et pas assez élevé dans la hiérarchie. L'arme à l'intérieur du coffre, par contre, est différente des poignards utilisés pour les sacrifices: moins ornée au niveau de la garde mais au tranchant plus aiguisé et à la lame d'une drôle de couleur. En effet, elle est d'un noir absolu et semble absorber la lumière environnante comme un vampire le ferait du sang d'une jeune vierge.

(Cette arme est fantastique et surement plus efficace pour trancher que celle utilisée par le grand prêtre de Thimoros)
(Oui...Mais lui c'est fait exprès pour provoquer plus de dégâts. On souffre toujours plus quand on nous plante une lame émoussée et rouillée dans le corps)

L'extrémité de la garde m'intrigue car il semble manquer un ornement, une pierre précieuse par exemple, comme le prouve un petit socle argenté. Une voix autre que celle dont je commence à avoir l'habitude m'appelle dans mon esprit en murmurant mon nom. Je suis complètement abasourdi par cet événement aussi soudain qu'inattendu, je suis sûr de nager en plein délire.

(Étrange... Je suis quasiment sûr que l'arme m'a appelé)

Alors que je tente de savoir depuis quand j'ai des hallucinations sonores ou comment j'ai pu croire que le poignard m'ait appelé, une irrésistible envie envahit ma tête. Une envie à peine différente de celle qui m'a prise au port bien que celle ci soit nettement moins dangereuse que la précédente.

(Il me faut cette arme, je sens qu'elle est faite pour moi)
(Si tu le dis...)
(Il faut que je la nomme aussi, elle veut un nom qui me corresponde)

Plusieurs noms me viennent à l'esprit comme mort, souffrance, solitude et bien d'autres encore. Mais c'est un autre nom que je choisis finalement et celui ci me correspond entièrement et résume bien ma façon de penser, de choisir, de vivre en fait.

Abnégation

Je vis en effet que pour servir mes dieux et rien que pour cela, toute autre considération ne rentre pas dans mes calculs. Je mourrais si il le faut et tuerais quiconque se mettra entre moi et les desseins de mes sombres maitres.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Ven 24 Juil 2009 16:37 
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Logan s’accorda avec moi sur le fait de tenter le maximum afin de sauver l’équipage. J’en étais réellement soulagée car c’était une chose que j’avais crainte dans ce qu’il m’avait dis en premier lieu. C’était peut-être un souhait chimérique de le faire, certes, mais comme le disait si bien le proverbe, « Qui ne tente rien, n’a rien ». Cependant, je me demandais pourquoi il n’avait pas essayé de nous aider, Erfandir et moi, à convaincre le capitaine. A moins qu’il ne l’eût fait auparavant, en vain connaissant la position du vieux barbu sur la question. Mais je laissai ces premières considérations de côté quand j’entendis la suite. Ce fut avec affliction que j’écoutais mon compagnon souligner que le dénouement de toute cette chasse dépendrait uniquement et entièrement de tous les aventuriers embarqués sur chacun des navires. Cette constatation m’ouvrit les yeux sur la profondeur de l’émoi que l’enchaînement des évènements avait créé en moi, me mettant des œillères là où il aurait fallu garder un esprit aiguisé et posé. Et il n’était pas facile d’écarter totalement ce trouble alors que le simple fait d’imaginer ce qui pouvait nous attendre dans la suite de l’aventure pesait déjà bien trop lourdement sur mes épaules et mon âme. De quels moyens disposions-nous pour faire face à une personne capable de déclencher de telles ondes d’envie de meurtres et de visiter les rêves ?

Un nouveau coup arriva avec les révélations du marin blond, amenant sa part d’obscurantisme dans cette affaire. Cette histoire de traître était vraie selon lui, alors qu’il m’expliquait avoir déjà eu à faire avec notre ennemi. ‘Le Marionnettiste’. Ce nom lui allait à ravir, il se jouait de nous et nous manipulait comme des pantins en dictant les conditions, en tissant ce climat de malaise et de suspicion autour de nous. Alors que j’écoutais Logan jusqu’au bout sans dire un mot, je sentis une vague d’incertitude s’abattre sur moi et forcer ma conscience à tenir compte de la petite voix que j’ignorais depuis que je l’avais suivi de plein gré. Il n’avait rien, aucune preuve, contre aucun des aventuriers engagés sur le navire kendran, mais il m’avoua connaître quelques uns des serviteurs de l’être sombre et en avoir reconnu un montant à bord d’un des bateaux adverses. Il enchaîna pour me convaincre qu’il n’était pas ce traître, avec une tentative d’explication quant à l’origine de ce qu’il savait. Tout dans son attitude me montrait qu’il n’était pas à l’aise de m’en parler mais il s’y astreignait malgré tout. Et pourtant ces hésitations ne correspondaient pas à l’image qu’il offrait depuis le départ de la chasse. Là encore, ce pouvait être une mascarade visant à éloigner les soupçons, pour un excellent comédien. Qui accuserait, sans en douter une seule seconde, une personne qui attirait les doutes sur elle par ce qu’elle acceptait de dire tout en insistant sur ses craintes de la méprise ? Peut-être parce qu’il appuyait justement trop sur ce dernier point. Le gaillard blond semblait en savoir beaucoup, beaucoup trop pour être entièrement honnête peut-être. Ce n’était pas un soldat de Kendra Kâr mais, d’après ce que j’avais compris, un capitaine de navire libre de voguer là il le souhaitait. Comment pouvait-il en connaître autant ? Et qui pouvait l’obliger à accepter des gens à son bord s’il était réellement son propre chef ?

Pendant que toutes ces questions, ces doutes, tournaient et s’ajoutaient dans mon esprit au fur et à mesure qu’il parlait, je l’observais sans réellement le voir, mes pensées parties loin dans le cercle infernal de l’hésitation. Je ne cherchais pas à cacher la perplexité qui venait de nouveau me hantait, je souhaitais simplement garder les idées assez claires pour continuer à avancer. Aussi, je sursautai quand je me rendis compte que Logan se penchait pour s’arrêter à seulement quelques centimètres de moi, me retrouvant à ne voir que ses yeux et sentir son souffle sur mes lèvres. La bouche sèche, le cœur battant et les joues s’empourprant, je ne bougeai pas d’un cil alors que je reportai toute mon attention sur lui, emprisonnée entre lui, ma couche et la paroi en bois. Ce diable d’homme ne ratait aucune occasion de s’amuser à mes dépends et le prouvait une nouvelle fois. Toute cette mise en scène pour en profiter tandis qu’il extirpait de sous mon lit la caisse noire contenant les masques avant de se redresser sous mon regard interrogatif. Puis je restais silencieuse un long moment, à repousser les questions inopportunes quant au comportement du marin qui me faisait face pour me fixer sur celles concernant l’avenir des aventuriers. Je n’observais plus mon compagnon mais le coffre trônant à mes pieds.

(Si tout cela est exact, comment découvrir qui est le traître en si peu de temps ? Sans indice probant ?)

L’instant fatidique où nous allions devoir désigner un coupable, décider de manière arbitraire qui était le fourbe parmi nous, s’approchait à grand pas et nous n’avions rien pour nous y aider. Je ne mettais plus en doute les dires du nécromant, avec cette boite sombre sous les yeux et les explications de Logan auxquelles j’accordais crédit pour le moment, faute d’autres arguments allant dans son sens ou non. L’angoisse de ce qui adviendrait revenait par petites vagues successives et je luttais contre ma curiosité éveillée, contre mon envie d’ouvrir ce coffre pour en découvrir le contenu. Il fallait remonter avec, sans qu’il fût ouvert pour ne pas attirer les soupçons sur nous, qu’il ait été trouvé dans le navire et non sur le pont serait déjà assez ambigu. De plus, je ne voulais pas être la seule personne, avec Logan, qui déciderait qui devait vivre ou mourir. Me relevant à mon tour, je détachai mes yeux de l’objet et pris une profonde inspiration avant de me lancer.

« Je vous accorde ma confiance, oui… Alors agissons de concert pour réussir à battre ce ‘Marionnettiste’ avant qu’il n’atteigne son but. Pour le moment, je ne vois pas ce que nous pouvons faire de plus ici, à moins que vous ne vouliez ajouter des précisions que vous jugez importantes. Personnellement, je ne connais rien de notre ennemi, ni de ses intentions finales… Sinon, remontons sur le pont avec la caisse pour faire enfin bouger le capitaine. Il a beaucoup de choses à faire et des décisions à prendre, maintenant que nous avons la preuve qu’il attend pour croire à la réalité des menaces du nécromant… Pour ce qui est du traître et des masques… Et bien, je ne sais que faire, à part en parler tous ensemble, même si ça veut dire inclure le traître dans la discussion. »

Je me tus, attendant la réponse de ce baroudeur avec lequel je venais de m'allier. Il ne me restait plus qu'à espérer ne pas m'être trompée sur lui et, si c'était le cas, je devrais assumer mon erreur. Alors qu’une petite question me venait à l’esprit, je repris avant qu’il ne parle, pour me taire de nouveau ensuite.

« Si nous sommes amenés à croiser les aventuriers montés à bord des autres navires, vous me direz qui sont les serviteurs du ‘Marionnettiste’ que vous connaissez ? »

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Dernière édition par Angharad le Mar 28 Juil 2009 12:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Dim 26 Juil 2009 22:17 
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Antariasi :

Lorsque tu énonces tout haut le nom que tu as choisi pour ton poignard, celui-ci se met à vibrer momentanément, et tu sens une puissance ténébreuse entrer en lui, comme si elle émanait de toi. Dans le même temps, le socle argenté se pare d’une pierre noire et opaque semblable à de l’onyx, comme par magie, terminant d’offrir à ce poignard une apparence obscure… Elle semble se satisfaire du nom que tu lui as trouvé…

(Tu peux désormais écouter la conversation du dessus à partir de ce post-ci, ou faire tout autre chose… à ta guise :p Les caracs seront notées sur ta fiche !)

Angharad :

Le visage de Logan est grave, et il plisse un instant les yeux tout en te scrutant avec concentration, avant de tourner la tête de gauche à droite…

« Nous mèneront ce coffre sur le pont, certes… mais pas tout de suite. Je ne l’ai pas amené ici par pur hasard, et si je l’ai caché, c’est qu’il y a une raison. Je veux à tout prix éviter des débordements à ce bord. Je connais Jerth Longargent, et c’est un homme honorable. Un homme que j’ai du mal à reconnaître, depuis le début de cette aventure. Il n’est sans doute pas le traître du Marionnettiste, c’est une personnalité trop médiatique, trop impliquée dans la vie active kendrane pour s’offrir de tels divertissements. Seulement… je crains sa réaction si nous amenons ce coffre à sa vue. Ça risquerait de tourner rapidement au conflit. Aussi, je vous ai demandé de venir ici pour… pour éviter que de telles manifestations de violence naissent sur l’Aigle… »

Il ferme les yeux un instant avant de les rouvrir en te regardant fixement.

« Voilà quelle était mon idée. Ici, dans votre cabine, nous ferions venir chacun à son tour une personne en qui notre confiance est sans faille, afin qu’il se munisse d’un masque… Lorsque toutes les personnes ayant notre entière confiance en seront munies, nous en prendrions un également, avant d’amener les autres sur le pont… C’est, je pense, le meilleur moyen de s’offrir des facilités, là où on va… La confiance de l’un envers l’autre sera importante, voire même cruciale, je le crains… »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 13:51 
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Le poignard n'apprécie peut être pas le nom que je viens de lui donner car il se met à vibrer un moment avant de s'immobiliser. Alors que j'attends dans l'appréhension qu'une catastrophe arrive, je sens une énergie ténébreuse entrer dans l'arme et qui semble provenir assez étrangement de moi même. Cet événement étrange me fait hausser un sourcil d'incompréhension et je ne suis pas vraiment au bout de mes surprises. En effet, non content de me pomper quelque chose, le poignard se pare d'une perle d'un noir onyx à l'emplacement où j'ai cru qu'il manquait quelque chose. L'arme ayant fini de faire des choses étranges pour le moment, j'hésite à la prendre pour l'instant bien qu'une envie terrible de l'avoir dans ma main m'étreint. Je regarde vers l'escalier pour voir si personne ne vient et ferme le coffret tout en laissant le poignard à l'intérieur dans un élan de volonté contre cette envie pressante.

(Je ne sais pas ce qu'elle a de spéciale cette arme mais il vaut peut être mieux que je la laisse dans son coffret pour l'instant)
(Avec un peu de chance, la conversation de tout à l'heure n'est pas encore terminée)

Les voix que j'ai entendues il y a peu de temps sont totalement sorties de ma tête, chassées par le poignard ténébreux. L'esprit encore occupé par l'arme dans son coffret, mes pas me ramènent vers l'endroit où j'ai commencé à entendre quelque chose avant de reprendre mon avancé à l'oreille. Une fois positionné juste sous les personnes discutant, je tends l'oreille pendant que le corbeau lâche un très discret croassement.

Chuut.

L'oiseau se tait ce qui me permet de bien comprendre et reconnaître la voix de celui qui parle. Les paroles atteignent mes oreilles en un flot continu et je crois savoir qu'elles appartiennent à Logan bien que je n'en suis pas totalement sûr. D'après ce que je peux comprendre, le grand blond a trouvé le coffre mais l'a caché quelque part pour préparer la répartition des masques entre les aventuriers. Ce qui m'est inconnu pour l'instant par contre, c'est à qui il s'adresse. J'exclus juste Aalys qui me semble trop stupide bien qu'un réfléchissant bien, ce pourrait bien être un rôle qu'elle joue pour qu'aucun soupçon ne pèse sur elle. Je baisse la tête et soupire d'exaspération car je suis absolument sûr de ne pas faire parti du duo de personnes composant ceux en qui les deux comploteurs ont une confiance étendue.

(Il faut prendre un masque avant qu'il n'emmène le coffre sur le pont, on en aura un à coup sûr comme ça)

La voix a raison, il me faut un de ces masques au plus vite car je suis sûr de ne pas en avoir si j'attends de trop. Tenant le coffre sous le bras et luttant toujours contre l'envie de prendre le poignard dans ma main, je sors de la cale au trot en montant les escaliers deux à deux. Une fois dans le couloir, je tente de me faire une image de la cale afin de trouver où sont les deux aventuriers comploteurs. Lorsque je suis un peu près sûr de la cabine, j'entre sans ménagement à l'intérieur et tombe nez à nez avec Angharad et Logan, preuve que je sais reconnaitre sa voix. Mon visage affiche une expression faussement surprise bien que le coup ait été parfaitement calculé.

Oups!

Le corbeau croasse fortement, comme surpris de trouver là les deux aventuriers alors que je reste immobile avec mon air surpris et mon coffre sombre sous le bras.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 14:41 
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Logan s’était rembruni, toujours un peu plus à mes paroles, et il était clair qu’il ne voyait pas les choses de la même façon que moi. Ignorant ma dernière question qu’il devait juger inutile dans les circonstances actuelles, il m’exposa la raison de son acte : empêcher les débordements à bord de l’Aigle des Océans. Mais en quoi m’impliquer dans son plan pouvait empêcher les violences d’arriver ? Sous le regard perçant de mon compagnon, je l’écoutai m’expliquer comment il voyait le déroulement des opérations et je ne cherchais pas à cacher la répugnance que ça m’inspirait. Il confirmait la crainte que j’avais en mon cœur, il voulait être de ceux qui décideraient qui méritait de continuer l’aventure ou non. Même si ces raisons apparaissaient légitimes - après tout il était lui-même un commandant de navire et aucun ne devait vouloir se retrouver avec une mutinerie sur les bras -, je ne trouvais pas équitable le fait d’être les deux seuls juges.

A présent pensive et inquiète, un pli amer se formait sur mes lèvres tandis que je restais silencieuse alors que je cherchais à démêler le sac de nœuds qu’étaient redevenues mes réflexions. Bien sûr, moi non plus, je ne souhaitais pas qu’une nouvelle folie étreignît nos cœurs pour la possession d’un masque mais le faire dans le dos des autres aventuriers et de l’équipage pouvait avoir exactement les mêmes conséquences. Il suffisait qu’une seule personne se rendît compte de ce qui se tramait pour faire échouer cette tentative et mettre notre cou sur le billot. Et avec la chance qui me caractérisait depuis quelques jours, je le redoutais fortement. D’un autre côté, il était vrai que je ne comprenais pas le manque de réaction du capitaine Longargent, que je ne le connaissais pas pour prévoir correctement ses réactions à la vue de ce maudit coffre noir. Dans mon esprit, l’image d’un homme honorable avait bien du mal à cadrer avec celle que je me faisais du vieux barbu sur lequel nous ne pouvions pas compter depuis le début de cette aventure. Mais si tel était vraiment le cas, qu’est-ce qui pouvait bien perturber un homme reconnu comme notre cher capitaine semblait l’être ? Cette interrogation réveilla en moi quelques souvenirs que j’avais jugé sans importance auparavant, je revoyais Jena lancer des regards d’incompréhension à son père, cherchant manifestement une explication à son comportement. Ou alors, la jeune femme connaissait parfaitement les problèmes qu’il traversait et avait décidé de le soutenir quoiqu’il arrivât au cours de cette chasse au trésor. Mais un tel renoncement envers l’équipage, venant de deux personnes qui ne n’auraient jamais dû s’y plier…

(Quel est le moyen de pression du nécromant ? Ce n’est clairement pas la survie des hommes… Alors quoi ?)

L’équipage ! Nous étions encore en train de perdre du temps et je ralentissais d’autant plus que je tergiversais sur les conséquences que pouvait avoir le plan détestable du baroudeur blond. Lui était peut-être habitué à prendre de telles décisions sans sourciller mais moi pas. Logan avait souligné l’importance de la confiance pour la suite de cette quête, et je ne pouvais que le rejoindre sur ce point. Mais comment les autres réagiraient-ils face à cette dissimulation ? Y-avait-il d’autres choix possibles ? Par Gaïa, j’aurais donné beaucoup pour savoir ce qui se tramait dans la tête de chacun à cet instant. Le temps jouait contre nous et il ne fallait plus en perdre. Je me dégoûtais d’envisager si sérieusement la solution de mon compagnon, de juger ces personnes sur la seule image que je m’étais fait d’eux sans les connaître et plus encore de la révéler à un homme qui m’était encore énigmatique. Je voulais bien croire en sa bonne foi pour ce qu’il m’avait dit et il fallait bien commencer à crever ce silence soupçonneux qui s’était installé sur le bateau mais tout ceci me rendait assez difficile le fait de soutenir le regard du gaillard me faisant face. Dans un murmure troublé, je me résignai donc à lui exposer mes sentiments envers chacun des aventuriers du navire kendran.

« De ceux qui restent… Je dirai que seul Erfandir me semble complètement hors de soupçons, de par le dévouement qu’il a montré envers nous et l’équipage lors du combat et après, de par sa réaction au refus du capitaine quant à faire bouger ses hommes pour tenter de les sauver… Je ne vois pas non plus un serviteur de Gaïa trahir, ce qui innocente également Jena à mes yeux, de même que sa parenté avec le capitaine. Si lui n’est pas le traître pourquoi le serait-elle alors qu’elle le soutient depuis le début malgré ses manquements. Pour les autres, je ne sais pas vraiment… Aalys me paraît trop spontanée et candide pour être le traître. Raek est une énigme, mais un tel comportement taciturne ne veut pas forcément dire qu’il cache un secret inavouable. Et Antariasi… Eh bien… Sa croyance est connue de tous et en fait une cible désignée, bien trop visible à mon avis. En bref, je ne les connais pas assez, c’est pourquoi je ne leur accorde pas plus de confiance que je ne vous en accordais avant que vous veniez me parler. Ne le prenez pas mal, mais vous en savez beaucoup et ça peut soulever bien des interrogations… Cependant, vous n’étiez pas obligé de partager avec moi… »

Après réflexions, mon interlocuteur ne serait pas beaucoup plus avancé. Les seuls en qui j’avais suffisamment confiance, ou que les évènements avaient plus ou moins innocentés pour moi, étaient très certainement ceux qu’il voulait éviter de prévenir en premier de son stratagème. Maintenant qu’il connaissait ce que je pensais de chacun, je lui laissais le loisir de choisir la première personne qu’il voudrait voir. Ensuite, j’agirais s’il n’était pas trop tard. Mais alors que j’attendais son avis, un bruit de pas précipités remonta du fond du navire avant de s’arrêter devant la porte qui s’ouvrit pour laisser la place au jeune homme aux yeux enténébrés. Antariasi nous observait, un air surpris ornant son visage, portant un petit coffret laqué de noir et accompagné de son corbeau qui croassa à notre encontre. Le saisissement qui m’avait prise à son entrée fracassante dans ma cabine se fissura à ce cri alors que je divisais mon attention entre les deux hommes. Pourquoi était-il venu ainsi ? Y avait-il un nouveau problème ? Non, ce ne pouvait pas être ça, sinon il n’aurait pas eu l’air si étonné de nous trouver ici. Non sans gêne, je l’invitai à fermer la porte derrière lui bien que ce faisant nous nous retrouvions à l’étroit dans la petite pièce. Aussi, je reculai vers Logan autant que je le pouvais sans perdre l’équilibre à cause du coffre encore à mes pieds pour laisser de la place au serviteur des Dieux sombres. Il n’était assurément pas le premier que je serais allée chercher mais maintenant qu’il était là, autant régler cette affaire avec lui.

« Et bien Antariasi, que venez vous faire dans ma cabine ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 15:24 
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Logan hoche lentement de la tête à tes explications et à ta vision des choses. Visiblement, c’est pour avoir un autre avis que le sien, sans doute subjectif, qu’il a fait appel à toi, et sombrement, il commence à te répondre avec la même discrétion.

« Pour ma part, je fais une entière confiance à Aalys. J’ai discuté avec elle, et c’est une innocente fille de berger des montagnes. La sincérité se lisait dans ses traits, et je ne pense pas qu’elle mente sur ce cas… Nous devrons donc partir chercher Erfandir et Aalys sans plus tarder. Allez-y, et je veille sur… »

À cet instant, la porte s’ouvre violemment en faisant apparaître Antariasi le Sombre, déclenchant la surprise de Logan, qui hausse les sourcils dans une expression un peu sévère. Il accuse les conséquences de cette apparition inopportune, et jette un regard sur le coffre sombre alors qu’Angharad pose sa question. Suite à quoi, il rajoute :

« Oui, fermez cette porte, Antariasi. Votre présence ici n’est certainement pas due au hasard. Expliquez-vous. Angharad, vous pouvez aller chercher Aalys et Erfandir, si vous le voulez, je surveillerai ce serviteur des dieux sombres… »

Sur le pont de l’Aigle des Océans, la situation a bien évolué : Des sombres nuages recouvrent maintenant tout le bleu du ciel, et ont commencé à déverser sur les marins humains une fine pluie qui ne tardera sans doute pas à s’intensifier, vu l’obscurité soudaine et l’épaisseur de la masse nuageuse. Le capitaine est toujours à la barre, esseulé des autres. Aalys, quand à elle, se trouve au sol, assise. Elle vient visiblement de se faire frapper par Jena, qui semble furieuse, alors que la rousse n’ose pas se relever, se tenant la joue d’une main avec une expression de douleur et d’incompréhension.

Raek, lui, tente avec flegme et sévérité de sermonner la paladine sur son fait incompréhensible…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 14:18 
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Bien que les deux comparses semblent être étonnés de me voir ici, ils retrouvent vite leurs esprits et je sens un brin de reproche dans l'expression de Logan. La jeune femme recule précautionneusement pendant que je jette un coup d'œil dans toute la chambre jusqu'à tomber sur le coffre. En le voyant, je ne peux retenir un petit sourire satisfait qui s'efface bien vite pour laisser place à un air contrit. Je ferme la porte lentement et sans faire trop de bruit comme on me l'a demandé et m'assied sur le lit sans rien demander. Alors que je reluque toujours le coffre près d'Angharad, je pose le mien sur mes genoux avec mes deux mains dessus.

Il vaudrait peut être mieux qu'elle reste, je suis entré dans sa chambre tout de même et c'est à elle que je dois des explications d'abord. Quand à vous, je vous prierais de m'appeler par mon nom car il me viendrait pas à l'esprit de vous appeler le grand blond.

Le corbeau quitte mon épaule pour se poser sur le coffre aux pieds d'Angharad et donne de petits coups de son grand bec dedans.

(C'est peut être le coffre recherché)
(Probablement, il semble assez grand et je ne pense pas la jeune demoiselle capable de se promener avec un coffre aussi grand et aussi noir)

Je me racle la gorge et tend la main droite vers le coffre sombre qui trône aux pieds de la magicienne.

Vous pourriez aussi m'expliquer ceci. J'ai toutes les raisons de croire que c'est ce que nous cherchons tous et c'est aussi pour cela que je suis là.

L'absence du scorpion m'inquiète par contre, il peut sortir maintenant que je suis là mais il ne le fait pas ce qui m'amène à penser deux choses: soit c'est pas le bon coffre et je me suis ridiculisé, soit il n'est pas près du coffre et peut être n'importe où ce qui m'ennuierais fortement. Une autre chose m'inquiète maintenant que j'y pense, mes animaux ne pourront surement pas nager dans l'eau et je ne crois pas qu'il y ait des masques pour eux. Il me faudra donc les renvoyer vers leurs propriétaires respectifs qui se demanderont surement pourquoi je m'en suis séparé. C'est avec un air soucieux que je spécule qu'ils pourraient peut être croire que je les ai trahis. Je finis par secouer la tête: ce n'est pas maintenant que je dois m'occuper de ceci, chaque chose en son temps et la priorité maintenant est d'obtenir un masque coute que coute.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 17:41 
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Avant l’arrivée intempestive du jeune prêtre, Logan avait eu le temps de me dire ce qu’il pensait de la jeune femme des Duchés et, pour lui aussi, elle ne pouvait pas être le traître à la botte du Marionnettiste, confirmant ma première impression d’Aalys quand je lui avais adressé la parole sur le pont ce matin. Il ne dit rien de plus, sur aucun autre aventurier, acceptant la confiance que je plaçais en Erfandir comme allant de soi semblait-il. Cependant, j’étais assez surprise qu’il n’ajoutât rien sur ses propres sentiments envers Jena, Raek ou encore Antariasi. Je ne lui avais rien caché et pourtant, lui, m’envoyait déjà chercher les deux personnes les plus sûres sur ce bateau selon nous. Le temps pressait, certes, mais je n’avais pas accepté de devenir un bon petit soldat attendant les ordres de ce capitaine loin de son navire. Malgré tout, je ne doutais pas un instant que le marin aguerri qu’était le gaillard blond pût se débrouiller, sans soucis et bien mieux que moi, avec le jeune homme sombre. De son côté, le serviteur de Phaïtos et Thimoros paraissait à son aise, allant même jusqu’à s’asseoir sans autre forme de procès avant de nous interroger sur la présence du coffre noir à mes pieds. Bien que la dernière question me semblât tout à fait légitime de sa part, je rageais d’être ainsi prise en tenaille par un plan qui devenait une véritable prison. Malheureusement, je ne voyais pas quoi faire d’autre, surtout que Logan n’était visiblement pas décidé à changer d’avis et refuserait très certainement de remonter la caisse maudite à cet instant. Pour moi, il était clair que je n’aurais jamais le dessus pour couper court à tout ceci et je m’étais laissée entraîner trop loin pour reculer maintenant.

(De l’air !… Il me faut de l’air…)

Oui, j’irais chercher la jeune femme rousse et l’adolescent. Sortir d’ici, de cette pièce que tout à chacun sur ce bateau semblait considérer de plus en plus comme un moulin dans lequel tout le monde pouvait entrer sans s’annoncer, voilà ce qu’il me fallait pour laver une partie de la répugnance que je m’inspirais pour avoir accepté un tel stratagème déloyal à mes yeux. Mais si ça évitait effectivement le sang de couler pour la possession d’un masque, alors je pourrais peut-être me sentir mieux. Plus tard.

« Je vous remercie de me reconnaître le droit à une explication, Antariasi… Mais vous tombez plutôt bien, à dire vrai. Et Logan peut vous écouter et vous répondre tout aussi bien que moi… »

Je ne dis rien de plus, la gorge trop sèche par l’anxiété et le dégoût tandis que je sentais ma voix tendue et mon cœur s’emballer. Je ne savais rien de ce que pensait mon compagnon à propos du sombre prêtre et je redoutais qu’il ne lui accordât pas la même confiance relative que moi. Même si cet homme me mettait mal à l’aise par son regard insondable et ses croyances, il méritait d’avoir les mêmes chances que tous, ne serait-ce que pour son soutien lors du combat et sa préoccupation pour le repos des victimes de la folie du nécromant. Et qui pouvait dire si son intrusion n’était pas un signe ? Le tout était de savoir dans quel sens le comprendre ce signe. Je fixai tour à tour chacun des deux hommes, inquiète, ajoutant une moue de contrition envers Logan, avant de les abandonner pour aller chercher le réconfort de la brise marine. Je fuyais la responsabilité qu’était la mienne dans cette histoire bien qu’en mon âme j’avais déjà décidé de laisser les rênes au marin, étant dans l’incapacité de trancher entre les aventuriers que je ne connaissais pas. Je sortis rapidement dans le couloir, refermant derrière moi la porte avant de m’y adosser quelques secondes pour tenter de me calmer avant de partir à la recherche du jeune guérisseur.

Je commençai par le fond, l’appelant tandis que je scrutais la pénombre de la cale, en haut des marches, non loin de la porte de la salle à manger. Sans réponse, ni d’en bas, ni d’à côté. Je continuais donc en remontant le couloir, ouvrant précautionneusement les différentes portes se présentant à moi, excepté celle qui devait correspondre à la chambre du capitaine, fermée à clef. Chaque fois, je tombais sur une cabine ayant plus ou moins le même agencement que la mienne et vide de toute présence. Il devait être retourné sur le pont, peut-être avait-il eu une nouvelle idée pour la sauvegarde de l’équipage tandis qu’il cherchait la caisse noire. Tout en inspectant l’intérieur du bâtiment de guerre kendran, je me demandais comment l’adolescent réagirait au plan de Logan, lui qui était si entier dans tout ce qu’il entreprenait, si sincère et fervent. Je redoutais qu’il ne réagît brutalement, sans prendre le temps de peser le pour et le contre. Moi-même, j’avais accepté presque sur un coup de tête, choisissant la solution de facilité dans l’urgence où nous nous trouvions tous, étouffant mes scrupules sur l’iniquité d’une telle démarche. Le baroudeur blond et moi érigeaient en juges. Cette pensée ramena un goût de bile dans le fond de ma gorge et, d’un pas rapide et quelque peu tremblant, je grimpai les escaliers menant enfin à l’air libre.

Alors que j’attendais une brise fraîche et apaisante, je fus accueillie par une pluie fine et glacée, annonciatrice de tempête si j’en jugeais aux nuages noirs et lourds qui avaient occulté le ciel bleu. Cette masse menaçante ôtait tout espoir de survie pour l’équipage, pas dans les frêles embarcations de secours qui étaient à notre disposition malgré tout ce que nous aurions pu envisager pour les améliorer afin d’en débarquer un maximum avant le sabordage. Ma douleur au ventre revint, boule d’appréhension et de contrariété face à la cruauté de notre ennemi et du destin. Et je n’étais pas au bout de mes surprises. Alors que je faisais le tour d’un regard, cherchant l’aventurière et le guérisseur, je remarquai l’absence d’Erfandir, tandis que le capitaine était toujours à la barre, faisant face aux déchaînement des éléments et ignorant superbement la scène insolite qui se déroulait maintenant sous mes yeux : Aalys assise par terre, dévisageant la paladine d’un air déboussolé tout en se tenant la joue ; Raek sorti de sa réserve pour blâmer la fille du vieux barbu ; Et Jena debout à côté d’elle, leur rendant des regards furieux.

(Tout le monde devient-il fou ?)

Sans attendre, je rejoignis le petit groupe et aidai Aalys à se relever tout en les interrogeant.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 10:26 
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Antariasi :

Au départ d’Angharad, Logan se tourne vers toi avec un air sévère et attend que les pas s’éloignent dans le couloir avant de t’adresser la parole.

« Je ne crois pas que vous soyez là par hasard, Antariasi. Mais qu’importe le moyen par lequel vous avez découvert que le coffre était ici, maintenant que vous y êtes, il est trop tard pour faire demi tour. Vous êtes assez mal placé pour demander des explications, tout comme moi. Aussi tenons-nous en aux faits : Il s’agit bien du coffre contenant les masques de survie prévus par l’entité qui nous accable. Maintenant que vous êtes là, je ne vois plus de raison de dissimuler ce coffre des yeux des autres. »

Il a un regard las, comme si tout un plan échafaudé avec précaution venait de s’effondrer… Puis sans un mot de plus, ramasse le coffre avec force et le cale sur son dos dans un soupir d’effort.

« Suivez-moi, Antariasi. Et veuillez ne pas trahir en quoi que ce soit les paroles que je prononcerai. Sachez que j’ai fait ceci pour le bien de tous sur ce navire… »

Il pousse la porte de la cabine et se dirige alors vers le pont, où est disparue Angharad quelques secondes auparavant…

Angharad : (et Antariasi, par la suite)

Le temps que tu rejoignes le petit groupe sur le pont, la pluie s’est nettement intensifiée, et des bruits de tonnerre apparaissent autours du navire, alors que le roulis des vagues se fait plus fort. Ça n’est pas encore la tempête, mais elle est tellement proche, tellement imminente, qu’elle est presque palpable dans l’air.
Lorsque tu arrives près du petit groupe pour les questionner, vous êtes déjà tous trempés par la pluie diluvienne. Aalys s’aide de ton bras tendu pour se relever, et tente une explication d’une voix hésitante, entre la peur et l’indignation.

« C’est elle, Jena… J’ai dit qu’il ne servait à rien de chercher, que nous étions perdus de toute façon et elle… elle m’a frappée… »

La paladine, fulminante, intervient avec virulence.

« Nous ne devons pas abandonner l’espoir ! Ce coffre doit bien se trouver quelque part, et nous le trouverons pour survivre !! Ce genre de parole sapant le courage n’a pas sa place sur l’Aigle des Océans ! »

Raek, silencieux, tourne la tête de gauche à droite en signe de dénégation, et se recule d’un pas, le visage clos et l’expression grave.

C’est alors que par la porte menant au couloir des cabines, sort Logan Tiercevent, qui porte sur son dos un coffre de bois sombre. Dès son arrivée, tous les regards, tant des aventuriers que des marins, sont fixés sur lui. Son regard, sitôt sur le pont, plonge sur Angharad avec une expression impérieuse, puis il embrasse toute la petite foule du regard avant de poser le coffre devant lui.

« Marins et aventuriers de l’Aigle des Océans, nous avons trouvé le coffre recherché ! Le voici, contenant les masques qui nous sauveront. Nul mouvement de panique ou de convoitise n’arrangera quoi que ce soit. Amis aventuriers, rassemblez-vous autours de moi, je vous prie… »

Ils ne se font pas prier deux fois avant d’avancer vers Logan : Jena se précipite avec ardeur vers le blod gardant le coffre, suivie de Raek, taciturne, qui avance à grandes enjambées sans pour autant se presser. Il est suivi à son tour d’Aalys, qui tire sur le bras d’Angharad pour qu’elle la suive.

De son côté, le capitaine pousse un lourd soupir avant de crier un ordre à son équipage, de sa voix de commandement :

« Marins, préparez les chaloupes et mettez-les à la mer. »

Les matelots semblent effarés par cet ordre, et l’un d’entre eux s’apprête à répliquer, sans doute pour dire que ce serait folie par ce temps… mais il n’en a pas le temps.

« L’Aigle doit couler ce jour. C’est la seule voie d’issue. Je ne le répèterai pas : mettez à flot les chaloupes ! »

Aussitôt, les marins abandonnent leur poste pour se ruer sur les chaloupes, en insuffisance pour leur nombre, alors que Jerth Longargent se dirige à son tour vers le coffre. Une fois qu’il arrive, Logan ouvre lentement le couvercle du coffre pour en découvrir le contenu. Chacun, le voyant, pousse un soupir de surprise : Huit cavités sont présentes, ouvertes chacune sur un masque argenté cerné d’une sorte de turban noir…

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Huit, le nombre suffisant pour chacun des aventuriers plus le capitaine… Un mot est fixé sur la dernière cavité, et c’est Jerth qui s’en empare pour le lire à voix haute :

« Le sacrifice de votre compagnon aura permis une chose : la survie de tous les aventuriers, traître compris. »

Chacun reste prostré dans la mémoire de la mort tragique de Torald Krath, qui, en plus de vous sauver, a garanti un passage presque unanime des aventuriers sous la surface de l’Océan… Sans sacrifice de plus.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 18:34 
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Les nerfs de chacun commençaient à craquer et je ne pouvais pas leur jeter la pierre vu l’état dans lequel je me trouvais moi-même. J’en arrivais à me demander si je supporterais vraiment la suite de cette aventure sans perdre ma raison, et même si une grande partie n’avait pas déjà disparue dans les affres du doute et du dégoût. Et pourtant, nous devions tous garder la tête froide pour ne pas faciliter la tâche à notre ennemi. Chose plus facile à dire qu’à faire. A l’écoute des explications, je poussai un soupir exaspéré et lassé, plus pour laisser s’échapper la frustration que je ressentais à n’avoir plus le temps pour trouver une meilleure solution que les chaloupes pour assurer la survie d’au moins une partie de l’équipage ainsi que pour tenter d’éliminer la tension qui m’habitait et ne me quittait plus. La tempête s’était mise au diapason de mon humeur, sombre et grondante, et les nuages déversaient à présent une pluie drue et pénétrante. Le moment de se décider était venu et les éléments prêts à se déchaîner étaient comme un rappel menaçant. Il n’y avait plus un seul instant à perdre pour agir, aussi je pris la parole pour faire cesser cette discussion qui paraissait être sans fin entre les trois aventuriers restés sur le pont, bien décidée à envoyer Aalys chercher Logan pour qu’il montât rapidement avec la caisse maudite.

« Jena a raison, il ne faut pas désespérer… Mais ce n’est pas une raison pour en venir aux… »

Toujours une main tenant le bras de la jeune femme rousse, je m’arrêtai de parler quand je vis le gaillard blond sortir des entrailles du navire, le coffre fermement calé sur l’épaule et me devançant dans la nécessité, aussi saisie que les autres, quoique pour une raison bien différente. Toute âme vivante sur l’Aigle des Océans avait son attention rivée sur lui et la caisse noire tant recherchée et convoitée. Pour ma part, je restais sans voix et ne me détournais pas sous le regard de Logan. Je ne comprenais pas cet homme. Pourquoi avoir refusé quand je lui avais demandé d’amener cet objet de malheur sur le pont pour se décider quand je croyais qu’il ne s’y résoudrait jamais ? Et que signifiait ce coup d’œil péremptoire ? Je ne savais pas ce qui avait bien pu être dit entre lui et Antariasi mais au moins la situation était plus claire, même si elle était plus périlleuse pour la survie de tous. La suite me montra que j’aurais dû garder confiance dans la nature humaine, surtout maintenant que je voyais la réaction du vieux barbu qui prenait enfin son rôle de capitaine en main tandis que les aventuriers se regroupaient autour du baroudeur blond comme il l’avait demandé. Je suivis également le mouvement, sous l’impulsion de l’archère des Duchés. Et tandis que les marins kendrans se précipitaient vers les chaloupes pour avoir une place à bord, synonyme de survie dans leur cas si Moura le voulait bien, Jerth Longargent nous rejoignit. Mais il y avait un absent à cette réunion, le jeune guérisseur, et je craignais pour lui. Où était-il donc passé ? Il ne serait sûrement pas possible de prendre un masque sous le nez et à la barbe d’un autre aventurier pour pouvoir le lui procurer. Je n’avais pas fouillé l’entièreté du navire, aussi pouvait-il s’être caché à l’intérieur mais pour quoi faire ? Aurait-il décidé de ne pas prendre de masque ? Se pouvait-il qu’il eût déjà assez de force morale pour accepter un funeste sort et laisser sa place à un autre ? Ou bien… ?

Mais alors que je m’interrogeais, jetant un bref coup d’œil circonspect au prêtre obscur, Logan ouvrit la caisse, livrant à nos yeux les masques, sombres et grimaçants. Il y en avait huit, un pour chacun de nous comme le soulignait un mot écrit par le nécromancien, grâce au sacrifice du noble kendran. Je sentis monter en moi un rire irrépressible, un rire nerveux face aux tourments que la présence du traître et le choix « imposé » avaient soulevés, face au rappel de la loyauté d’un homme de valeur mort pour nous sauver. Crise de soulagement sans joie, rapidement étouffée par un malaise plus grand encore. Nous allions tous vivre, nous les aventuriers restants de l’Aigle des Océans, mais pas l’équipage. Le cœur véritablement au bord des lèvres, je me ruais vers la rambarde pour vomir par-dessus bord le repas que je n’avais pas pris, expulser le dégoût de soi que je ressentais, rendre les infamies que nous encaissions depuis le début, douloureusement et inefficacement. Je le savais, je devrais apprendre à vivre avec ce poids, avec les regrets de ne pas avoir envoyé balader le capitaine pour améliorer les chaloupes, ne pas m’être penchée plus efficacement sur une solution, ne pas les avoir faits partir avant l’arrivée de la tempête sur nous, et les remords de m’être laissée convaincre de la nécessité de trouver une caisse qui n’était pas égarée, de la garder cachée alors qu’il n’y avait pas lieu.

(Jamais plus.)

La crise passée, la bouche emplie d’amertume et le mal-être toujours présent, je me redressai enfin tout en m’essuyant les lèvres du revers de la main. Personne ne paraissait avoir bougé, transformé en statut de sel par la missive laconique et libératrice du Marionnettiste. Aussi, je revins vers eux, ruisselante d’une pluie qui se mêlait aux larmes de nouveau versées, et pris la parole d’une voix sans sentiment.

« Prenez tous un masque et qu’une personne s’occupe de saborder le navire pendant que les autres partent à la recherche de l’un des nôtres. Si vous ne l’avez pas remarqué, Erfandir n’est pas ici. »

J’évitai soigneusement le sujet épineux et intolérable des marins restants sur le bâtiment de guerre, voués à une mort certaine. J’étais trop anéantie pour avoir une seule idée de ce que nous pourrions faire pour tenter de les sauver en si peu de temps, trop lasse pour ne pas avoir envie que tout ceci fût déjà terminé, trop concernée pour en tenir rigueur au vieux barbu ou à quiconque. Pourquoi n’avais-je pas suivi mon envie et ouvert le coffre ? Peut-être qu’ainsi, un peu de temps aurait été gardé pour essayer ce que le capitaine avait dit impossible à faire. Mais c’était le moment de me plier à ce que j’avais dit, de faire ce qui devait être fait. Je me penchai donc et me saisis d’un des masques enturbannés avant de pénétrer dans les entrailles du l'Aigle des Océans pour une fouille plus minutieuse, pour retrouver l'adolescent.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 23:07 
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Angharad ne semble pas trop se formaliser de mon intrusion soudaine dans sa cabine en compagnie de Logan car elle n'est même pas intéressée par mes explications et s'en va sans autres formes de procès. Une fois celle ci partie, l'homme blond se retourne vers moi avec un regard sévère qui ne me plait pas du tout. Il m'explique alors qu'il sait que je ne suis pas là par hasard mais qu'il s'en fout et que je suis mal placé pour demander des explications. Ce Logan commence sérieusement à m'énerver car il n'est en aucun cas qualifié pour me reprocher quoi que ce soit, lui qui était en train de comploter il y a peu de temps. Je me tais mais n'en pense pas moins, le regardant avec une haine invisible dans le regard.

C'est là qu'il met le coffre sur son épaule dans un soupire, appuyant l'effort surhumain dont il doit faire preuve. Juste après ça, il m'ordonne de ne pas contredire ce qu'il dira, soit disant pour le bien du navire. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est surtout pour lui qu'il s'inquiète et qu'il a surement horreur de se faire contredire à cause de son ego surdimensionné. Il sort alors à son tour, me laissant seul dans la cabine avec mon corbeau qui s'est remis sur mon épaule. Reprenant le coffre sous le bras, je le suis mais retourne dans ma cabine afin d'y reprendre ma besace et d'y déposer doucement la dague à l'intérieur, une fois celle ci sortie de son coffre.

Une fois cela fait, je sors sur le pont ayant vu Logan remonter et le suis avec un petit temps de retard. Je suis à peine surpris de le voir avec le coffre au sol et tout le monde autour de lui. Je ne peux m'empêcher de sourire devant l'obéissance dont font preuves ces différentes personnes devant quelqu'un qui est censé être au même niveau qu'eux. Dire que j'avais de la sympathie pour eux, maintenant je n'ai que de la pitié et même de la haine envers certains. Cependant, je me rapproche tout de même tout en restant assez en retrait pour entendre ce qui se dit. Le son du coffre s'ouvrant atteint mes oreilles alors que je remarque des gouttes de pluie qui mouille mes cheveux et levant les yeux vers le ciel, je ne peux m'empêcher de penser que ces nuages noirs sont un bon signe pour moi.

Je me décide quand même de me rapprocher pour prendre un masque et lorsque ceux-ci sont enfin à porté de main, je siffle de surprise et d'admiration mêlées. Je trouve ces objets magnifiques et m'en empare d'un sans demander quoi que ce soit à quiconque, l'enfilant en vitesse avant qu'on me le retire. Le corbeau, sentant surement le temps venu, quitte mes épaules et s'en va à tire d'aile vers l'horizon lointain en croassant fortement. La voix du capitaine atteint mes oreilles et c'est avec joie que j'apprends que personne ne sera laissé sur la touche grâce au sacrifice de Torald. Moi qui le trouvais inutile de son vivant, sa mort nous a beaucoup simplifié la vie et je me demande si ce serait pas le cas de tout mes autres compagnons.

Le bateau me semble bien vide et c'est sans aucun sentiments, sinon du soulagement de voir se problème résolu, que je vois les marins s'entasser sur des chaloupes bien trop petites ou pas assez nombreuses. Je manque de rire devant ses hommes paniqués qui ont surement peur de mourir dans cette mer déchainée. J'ai pitié aussi pour eux car je n'ai pas peur de la mort et j'affronterais tout ce qui ce mettra devant moi et la volonté de mes dieux.

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Les dieux sombres sont tout puissants


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 17:32 
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(Ferveur)

La dague résonna en moi comme un coup de tonnerre après que je l’eu nommé. Je la sentis s’ancrer au plus profond de moi, glissant ses racines au plus profond de mon être. Sa force spirituelle vint renforcée ma volonté, influençant désormais chacun de mes décisions. Sa puissance se déversait en moi tandis que je sentais son emprise sur moi s’accroître. Cette arme devenait une partie de moi et forgeait un peu plus mon âme et mon corps pour l’aventure qu’il me fallait continuer. Je la sentais de plus en plus influente sur mon être et je la sentais vibrer d’impatience, cette arme était faite pour le combat et non pour la patience de la réflexion. Ce trait pourtant omniprésent chez moi était combattu avec fougue par cette dague qui m’inquiétait de plus en plus. Je ne voulais pas être sous l’emprise d’une quelconque force. Je ne voulais qu’être Erfandir, le jeune guérisseur qui pour l’instant ne connaissait pas grand-chose à la vie. Quoique j’apprenais de manière accélérée depuis une longue et malheureuse journée.

La dague gagnait en force avec moi mais son contrôle sur ma personnalité augmentait et je n’aimais pas ça. Cette dague avait été trop simplement laissée la pour moi, j’en étais convaincu. Qui sais ce qu’elle me réservait ou qui la contrôlait réellement. Je ne voulais pas tomber sous le joug d’un cœur sombre. L’artifice d’une superficielle luminosité pouvait bien cacher la noirceur d’une âme telle que celle du nécromant. A aucun moment je ne voulais que lui, me domine. Je serais devenu un pantin à son service et j’aurais été obligé de nuire à mes compagnons que je respecte et apprécie.

J’avais peur et en même temps j’étais fasciné par cette arme. Je ne voulais pas lui faire confiance mais elle m’attirait irrésistiblement par sa puissance. Je vis émerveillé une pierre flamboyante se former dans le vide de l’arme. Ce cristal magique resplendissait par sa beauté et sa pureté. Tout en lui ne pouvait être qu’un hommage à la sainte et divine sagesse de Gaïa, ma déesse adorée. Cette pierre était un flambeau à toutes les âmes vaincues et elle ne pouvait que leur rendre espoir et les encourager à continuer le combat quoi qu’il advienne. Ce signe me rendit moins méfiant à cette dague qui se liait à ma croyance. Elle continua dans ce sens lorsque je vis que le nom que je venais de lui donner se graver au plus profond de la tranchante lame noire. La dague se faisait mienne de son plein gré et acceptait que je sois son maître. Que faire ? Comment ne pas être touché par un si grand geste de servitude… tant de questions pour une simple dague. Mon esprit devait être vraiment tourmenté par les événements qui s’abattaient en chaînes sur moi pour me faire douter de tous les coups du sort qui m’arrivait désormais. Je ne faisais plus confiance au hasard et au destin, me disant que tout mes actes pouvait être déterminés et utilisés contre moi par une puissance supérieure et sans nulle doute obscure.

J’aurais donné ma vie pour pouvoir enfin prendre du recul face à tout ce qui m’arrivait. Je n’avais plus le temps de réfléchir sereinement et calmement à un événement qu’un autre venait déjà le chasser. Comment analyser la situation et en sortir avec l’esprit clair et être lucide avec toutes ces péripéties. Mon esprit et mon cœur n’en pouvait plus de tenter de démêler des situations inextricables et de ne pas réussir à comprendre le dixième de tout ce qui m’arrivait. Moi, Erfandir, je n’avais jamais rien fait d’extraordinaire pour être ici, aux côtés d’aventuriers chevronnés, dans une aventure sans doute trop grande pour moi comme disait l’autre. Pouvoir réfléchir à mes actes et les mesurer avant de les commettre, je n’avais pas le temps de faire ça dans ce climat de précipitation perpétuelle et dans cette course à je ne sais quoi. Je n’avais pas le temps et personne ne viendrait me l’accorder… Il me fallait du calme.


(Erfandir, tu n’as que deux grand buts dans cette vie ! Servir Gaïa et venger tes amis ! Cette dague n’est qu’un moyen, utilise sa puissance et ne la laisse pas te dominer. Cependant fais lui une confiance relative, elle en a besoin. Gaïa est avec toi, tu ne risque rien !)

Voilà, j’avais pris quelques rares secondes pour enfin faire le point sur la dague. Ce n’était qu’une infime partie de tout ce qui me tourmentait mais ….

(Bordel de merde, qu’est ce que ça vient foutre là ?)

De surprise et de peur, je bondis en arrière renversant chaise et affaire, et brandis Ferveur en réflexe pour me protéger au cas où. En effet, de là où je venais de croquer, le scorpion d’Antariasi venait de s’échapper. Cette infâme bestiole se baladait donc dans ma nourriture, sans doute à la recherche d’une proie facile …. Un guérisseur par exemple. La bête semblait énervée, pince ouverte, aiguillon dressé farouchement et le regard haineux plantés hargneusement dans le mien. Il m’inspectait avec cruauté et dédain, comme animé d’une force macabre mais surtout, il dévisageait Ferveur avec une crainte et une violence inouïe. Elle lui faisait peur.

Pour ma part, j’étais ébranlé, mes secondes de réflexions pour écarter un problème avaient volées en éclat pour m’amener un nouveau problème. Que faire avec ce satané scorpion ? Ce symbole du dieu maudit m’horrifiait et l’envie de m’en débarrasser était forte. Cependant, il appartenait à un de mes compagnons et mon geste amènerait sans doute un conflit interne dont notre équipe se passerait aisément. D’un autre côté, cet animal était dangereux et il ne fallait pas le laisser nuire à l’équipage ou à tout autre chose. Mais que faire, je ne pouvais ni le tuer, ni l’approcher ? A une moindre échelle, ce choix ressemblait fort à celui proposé par le nécromant, soit la vie, soit la mort…

Je sentis en moi un désir de meurtre monter, c’était Ferveur qui semblait vouloir aller trancher du scorpion. La dague tentait de m’influencer et je ‘étais bien décidé à lui faire comprendre que ce n’était pas possible. Personne ne me dominerait désormais, j’avais été trop balloté par les ordres du nécromancien. Pour résoudre mon problème, il fallait donc faire comme pour ce malheureux bateau, trouver la solution tierce auquel personne n’aurait pensé et qui nous sortirait de cette situation de la meilleure des façons.


(Ferveur, je ne t’obéirais pas ! Scorpion, tu n’iras pas en paix ! Ma solution, c’est ça ! )

Et volant telle la flèche de Rana, je tranchai d’un coup sec le dard meurtrier du scorpion, le laissant inoffensif mais en vie. J’espérais secrètement que cela résoudrait mes problèmes futurs. Je repris lentement mon souffle tout en rangeant Ferveur dans ma ceinture. Je la dissimulai du mieux que je pus et lui adressa une petite remontrance psychique lui disant qu’il ne faudrait pas qu’elle croit que mon esprit était si friable que ça. Je n’avais nullement l’intention d’être dirigé. Je voulais maintenant agir selon mes croyances et en accord avec ma personnalité. J’étais quelqu’un de mesuré et je me faisais confiance pour ne pas me décevoir.

Tout en calmant mon cœur qui battais à tout rompre, je ramassai mes affaires, empoigna ma crosse et remit un peu d’ordre dans la salle de dîner. Je n’avais désormais plus rien à faire à l’écart des autres et il fallait me remettre en quête de cette satanée boîte. Ce fut avec la même colère vindicative mais investi d’une nouvelle puissance que je sortis de la pièce. Il fallait en finir avec ces histoires de traîtres et de masques. Je fis un rapide tour de mes doutes et de mes idées. Aucun ne me plaisait vraiment pour sauver les marins, mais jamais je ne laisserais tant de marins mourir pour le bien de cette aventure. Pour le traître, je ne faisais désormais confiance qu’en Angharad même si je la connaissais peu. Il me fallait retrouver les autres et la plupart devait être sur le pont. C’est donc dans cette direction que je m’avançai. Je vis alors Angharad qui rentrait dans le navire venue du pont et je l’apostrophai pour savoir ce que j’avais pu manquer durant mon absence que je croyais assez courte.


«Angharad ! J’ai fini ce que j’avais besoin de faire au calme et me voilà ! Y a-t-il du nouveau ? N’avons-nous toujours aucune solution pour les marins ? »

Je venais de m’exprimer avec un sérieux et une maturité que je ne me connaissais pas mais mon cœur me disait qu’il me fallait désormais grandir pour devenir un homme et prendre une place prédominante dans cette funeste aventure.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 18:21 
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Je n’eus pas à chercher bien longtemps pour le retrouver. A peine avais-je posé le pied dans le couloir que je vis Erfandir émerger de l'encadrement de la seule porte que je n'avais pas ouverte, celle de la salle à manger, tandis qu’il m’apostrophait pour savoir où nous en étions. Il paraissait plus calme que tout à l’heure et c’était bien mieux ainsi malgré le nouveau coup que j’allais certainement lui porter en lui apprenant ce qu’il en était réellement. Armée d’une froide détermination, armure contre la souffrance et l’écœurement engendrés depuis le début de cette journée, je le laissai venir à moi pendant que je lui répondais, toujours de cette même voix exempte de tout sentiment.

« Le moment est venu Erfandir… Et aucune solution n’a été trouvée pour les marins. Tous ne pourront pas monter dans les chaloupes et ceux qui auront cette chance ne survivront certainement pas à la tempête qui est sur nous… Seule Moura peut les aider maintenant. Quant au traître, ce problème est repoussé. Nous avons tous un masque pour assurer notre survie. Grâce au sacrifice de Torald une fois de plus… Venez, le temps joue contre nous. Il vous faut un masque et je crains qu’il ne soit pas bon de rester seul. »

Sans prendre la peine d’apporter un soutien que j’étais dans l’incapacité de transmettre à l’heure actuelle, je fis signe au jeune guérisseur de monter sur le pont, puis je lui emboitai le pas pour rejoindre le groupe des aventuriers de l’Aigle des Océans.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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Angharad Larmanya, Humaine, Magicienne Niv.9


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 19:44 
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Angharad me parut chamboulée et c’est sans aucune verve mais une farouche colère dans la voix qu’elle me dit :

« Le moment est venu Erfandir… Et aucune solution n’a été trouvée pour les marins. Tous ne pourront pas monter dans les chaloupes et ceux qui auront cette chance ne survivront certainement pas à la tempête qui est sur nous… Seule Moura peut les aider maintenant. Quant au traître, ce problème est repoussé. Nous avons tous un masque pour assurer notre survie. Grâce au sacrifice de Torald une fois de plus… Venez, le temps joue contre nous. Il vous faut un masque et je crains qu’il ne soit pas bon de rester seul. »

La menace était donc vraie et le coffre tant attendu avait été trouvé… Par Gaïa , ô combien cette nouvelle était affreuse pour notre avenir à tous car cela voulait dire que le nécromant disait la vérité et qu’il ne se jouait pas de nous mais simplement qu’il se savait plus fort… bien plus fort. Il s’autorisait même de nous annoncer à l’avance nos futurs problèmes sans que nous ne puissions rien faire pour les contrer. Il se savait bien plus fort que nous et s’amusait sans doute de nous voir nous débattre tant et plus pour contrer ces manipulations sordides. Comment osait-il ? Par Gaïa, tout ceci devenait insupportable, quelqu’un se riait de nous et jouait avec nos vies. Je ne voulais plus être impuissant face à ce monstre, je voulais le contrer, l’affronter, le vaincre, le tuer. Je voulais venger mes amis, je voulais venger Torald qui nous permettait de remettre à plus tard la probable présence d’un traître.

D’ailleurs y en avait il un ? Jusqu’à quel point fallait-il croire ce nécromant ? Son but n’était peut-être que de semer le trouble et la zizanie dans notre équipe pour y détruire la solidarité dont nous aurions besoin dans des moments encore plus cruciaux. Il nous faudrait bien à un moment tirer ça au clair mais à quoi bon maintenant alors que chacun des aventuriers pouvait vivre et que nous étions pressé par une tempête. Diablerie fourbe, j’étais persuadé qu’elle n’était pas là par le fait du hasard mais que notre ennemi de la veille y avait quelque chose à voir. Plus rien sur ce bateau n’était laissé au hasard et seul notre lucidité relative sur ce qui nous arrivait nous permettait d’entrevoir une sorte d’infime espoir qui pouvait être refoulé à tout instant par un changement d’humeur de ce satané encapuchonné.

Mais nous étions pressés selon Angharad, et une mutinerie devait être proche pour qu’elle termine son discours par de si sombres paroles. Je passais donc devant elle et débarqua sur le pont du navire. Il était battu par les vents et la mer devenait forte et houleuse. Une grosse tempête se préparait en effet et mettre des chaloupes à la mer par ce temps n’était que pure folie, je ne comprenais plus rien aux réactions de Jerth. Cet homme n’était qu’un imbécile sans cœur.


(Pauvres marins, je ne sais que faire pour vous aider ! Gaïa, aide-moi, je ne sais plus quoi faire pour eux et les laisser mourir m’est insupportable. Comment les sauver ? Gaïa, je t’en prie, aide-moi !)

La prière intérieure laissait des émotions vives éclater sur mes joues. En effet, mes yeux pleuraient d’une tristesse sans nom de devoir abandonner tant de personnes à un sort pire que la mort : l’errance funeste. Et tout en séchant mes larmes, je me dirigeai vers les hommes sans cœur que j’accompagnerais en enfer. Ils se tenaient tous là, autour d’une caisse, cette fameuse caisse maudite. Chacun avait un masque dans sa main, pas fou celui qui laisserait un masque traîner à portée d’un marin. Allant de Jerth l’incompétent à Jena la faible, en passant par Logan le dragueur, Raek l’insondable, Aalys la stupide et Antariasi le cruel, je les vomis tous du regard face à leur inactivité devant un sacrifice si grand. Comment pourraient-ils avoir une conscience après un tel abandon ? Jamais je ne pourrais dormir si j’échouais dans cette mission, les visages de ces marins, mes compagnons d’armes, me hanteraient comme la peste. Acerbe et sous le regard de mes compagnons, j’allai me saisir du dernier masque. Ils étaient affreux mais je n’en attendais pas moins au vu du commanditaire.

Je me retournais pour voir les marins désespérés monter dans les chaloupes et en voir tant et plus se voir refuser l’accès de chaloupe déjà archicomble. Je sentais les pleurs monter chez certain, la colère chez d’autres et déjà certains nous lançait des regards étranges comme s’il comprenait peu à peu l’utilité de ces masques. Je sentais une sorte d’avidité monter chez les marins qui rompaient toute l’obéissance qu’il avait envers leur capitaine. Les voir comme cela ne me permettait plus de me retenir une seconde de plus.


(Pardonne-moi Gaïa, mais je ne peux en supporter d’avantage !)

« Nous y voilà, Compagnons ! La menace d’un traître étant écarté, nous sommes sûrs de survivre, tous ! Je vous dis cela car je voudrais savoir si chacun de vous dans sa plus profonde conscience est prêt à sacrifier la vie de nombreux marins innocents sans bouger le petit doigt. Je voudrais savoir Capitaine, si vous êtes prêt à affronter vos propres marins, à tuer ceux qui vous accompagnent depuis tant de temps ? Vous ne faites rien pour eux, et ceux qui doivent rester sur le bateau vont surement comprendre à quoi servent nos masques. Malgré toute votre autorité, ils ne se laisseront pas mourir pour votre bon vouloir. Nous allons sans doute devoir nous battre pour ces masques, nous allons répandre le sang de marins qui hier à peine était nos camarades. Alors je vous le demande à tous, votre âme est elle prête à les affronter ? Ou voulez vous comme moi, tout tenter pour trouver une ultime solution ! »

J’avais pris une voix méchante et acerbe mais posée pour que seuls les aventuriers puissent m’entendre. J’avais fusillé la moitié de mes compagnons du regard. Ces pauvres lâches n’avait pas plus de remords que ça d’avoir perdu Torald et j’étais outré de les voir s’abandonner à des ordres inacceptables. Quand l’ordre était stupide, il fallait se rebeller. C’est ce que j’avais toujours appelé l’esprit critique et le courage.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 21:45 
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Inscription: Ven 24 Avr 2009 21:44
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Le masque couvrant mon visage doit me donner un air encore plus sinistre que d'habitude et cela me plaît. Le seul détail cassant mon apparence est la chemise blanche de l'adolescent qui cache mes scarifications dédiés aux dieux que je sers. M'apportant aucune protection et ne servant qu'à couvrir ce que je ne veux pas cacher, je l'enlève promptement et la jette par dessus bord. C'est alors que j'hésite à me débarrasser de mon maigre bagage, qu'Erfandir revient parmi nous, les larmes aux yeux. Un petit sourire s'affiche derrière mon masque car il s'inquiète surement du sort des marins qui vont très certainement mourir soit par Moura, soit par le nécromancien ce qui ramène à la même chose.

Alors, que j'affiche fièrement mon apparence aux dieux sombres, le jeune guérisseur montre très bien qu'il a la compassion ridicule des serviteurs de Gaïa, trop faibles pour rechercher l'efficacité et le pouvoir par tous les moyens. Je me détourne de ce spectacle amusant au début mais pitoyable à la fin et jette la longue vue et la serpe à la mer, met l'anneau à mon doigt et cale le sombre poignard entre ma cuisse droite et ce qui reste de ma bure. C'est pendant que je sautille pour voir si le poignard tient bien que j'entends les paroles ridicules d'Erfandir. Mes yeux se portent sur les marins et il est vrai que certains ont l'air récalcitrant à s'offrir à Phaïtos, ses faibles d'esprits ne comprennent pas l'honneur qui leur est fait et ils me font profondément pitié.

Prenant le sombre poignard entre mes mains, je m'approche du guérisseur et lui parle d'une voix emplie de mépris.


Je suis près à tuer n'importe qui ou n'importe quoi qui nous séparera de notre but, marins compris. Si ils sont assez fou pour endurer la colère de mes dieux et ne pas se laisser conduire tranquillement dans le domaine de Phaïtos par Moura, alors je suis près à les y envoyer moi même.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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