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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 05:18 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Il s’avère bien vite que Silmeï accueille l’aide que je lui propose tacitement avec une reconnaissance sincère et obligée, bien loin de prendre la mouche en considérant que je suis en train de le prendre pour un volatile docile bon à se percher sur mon épaule pour l’esbroufe à la manière d’un perroquet sur celle d’un pirate tel qu’on peut voir un de ces forbans des mers représenté dans l’un ou l’autre livre de contes pour enfants. C’est ainsi que, comme précédemment peu avant de nous retrouver tous les deux précipités dans ce fichu sommeil magique de tout à l’heure, nous constituons à nouveau cet étrange duo de partenaires de voyage unis par un esprit de bonne entente accort et optimiste en dépit de nos différences évidentes, tant au niveau de notre physique que de nos origines, celles de l’aldryde m’étant d’ailleurs toujours aussi inconnues qu’au premier instant de notre rencontre d’ailleurs quand j’y pense…
Enfin bon, telle n’est pas la préoccupation du moment, celle-ci étant plutôt de savoir comment nom d’une pipe nous allons bien pouvoir faire pour régler ce fichu problème de déterminer qui d’entre nous va devoir faire le sacrifice de rester en arrière. Cela, je peux en être convaincu, car l’humanoïde volatile me détrompe bien vite sur mon interprétation erronée provenant d’une mésinterprétation de la conversation que lui et Aëlwinn tenaient, m’assurant que nos préoccupations à tous les trois ne divergent pas plus qu’auparavant. Je grimace un peu lorsque, après un petit temps de pause qui montre qu’il a lui aussi son compte de lassitude, il mentionne qu’il faudra avoir recours à un critère relationnel discriminant pour prendre la meilleure décision possible quant au larron dont nous allons nous défaire ; mais je suis bien forcé de reconnaître qu’il n’a pas tort, même si la pilule est un peu difficile à avaler.

Et en se fondant sur un pareil élément de comparaison, lequel d’entre nous ne sera pas de la partie ? Je préfère ne pas me retourner la tête à creuser un problème de ce genre pour le moment, jugeant plus sage de ne me livrer à de telles réflexions que s’il s’avère sans doute possible que nous sommes tous aussi acharnés les uns que les autres à rester dans la danse pour la suite des évènements, si dangereuse fût-elle.
De son côté, mon passager s'avoue pour le moins tiède à l’idée de laisser le hasard déterminer l’exception pour nous, arguant pour source de ses réticences une poisse lui collant à la peau, raison qui pourrait bien me faire sourire si je ne voyais pas, en portant mes yeux en direction de ceux de Silmeï, que celui-ci se réfère d’après l’expression qu’il arbore à une expérience des plus profondément douloureuses pour lui. Préférant me faire le plus discret et respectueux possible de manière à ne pas remuer le couteau dans la plaie du passé de cet être au destin apparemment plus malheureux qu’il ne peut en donner l’impression, je reporte mon attention vers la Capitaine pyromancienne qui se montre on ne peut plus réticente à l’idée de recourir à Dame Fortune, la chance étant un arbitre qui lui revient manifestement fort peu pour qu’elle affirme ainsi sans hésitation préférer couper court à toute possibilité d’aléatoire en assumant le rôle de pseudo traîtresse. Voilà qui est bien noble de sa part, et honnêtement, j’en irais presque jusqu’à espérer qu’il y ait vraiment un traître à bord histoire que nous n’ayons pas à subir le déchirement de nous séparer à contrecœur d’un équipier loyal et utile… enfin… à la réflexion, non, je préfèrerais qu’il n’y ait pas le moindre traître et que… enfin non… ah zut ! Maudit sois-tu Machin pour nous imposer un dilemme pareil !

C’est au milieu de mes fulminations intérieures qu’intervient la voix de nouveau calme, posée et conciliante d’Eleth (car je connais désormais son nom grâce à Aëlwinn, ha ha !), lequel rejoint en compagnie de Maelan la conversation qui compte désormais cinq participants, regroupant ainsi la majorité des aventuriers du Vaisseau-Lune. Manifestement, le sylvain n’escompte pas voir cette cumulation s’arrêter en si bon chemin car, avisant du regard les deux poids lourds du bord, il les convie sans ambages à venir leur emboîter le pas de manière à ce que nous puissions tous ensemble nous concerter de la façon la plus juste possible. Contre toute attente, l’un et l’autre obéissent sans broncher, ce qui prouve d’une part qu’Ergoth obéit de son propre chef à d’autres injonctions que celle de le Capitaine au service inconditionnel de laquelle il est, et d’autre part que Gleol semble avoir décidé de se montrer moins tête de cochon qu’avant, à moins que sa docilité de surface ne dissimule qu’une envie de ne pas être laissé à l’écart de ce qu’il serait bien capable de considérer comme un complot.

Toutefois, comme le fait remarquer l’archer qui paraît avoir l’œil perçant et l’esprit perceptif requis pour la voie qu’il s’est choisie, il y a deux absents à cette réunion improvisée en la personne du joueur de flûte et de l’émissaire, lesquels ne sont visibles nulle part sur le pont confortablement dégagé du bateau, ce à partir de quoi on peut assez facilement conclure que ces deux-là se trouvent dans l’intérieur du navire. En réalisant cela, je ne sais pas pourquoi, mais une angoisse ténue m’étreint soudain la poitrine le temps d’un battement de cœur, la sensation disparaissant aussi vite qu’elle est venue tout en me laissant cependant une impression suffisamment marquante pour me donner envie de me presser : en vérité, ne l’oublions pas, ils n’ont pas arrêté de se bouffer le nez depuis notre réveil, et s’ils viennent à se croiser, il y a fort à parier que leur rencontre fera des étincelles !

« Ils doivent être à l’intérieur. Je vais aller les chercher tout de suite. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, et je tourne les talons pour prendre la direction de la porte d’un pas à la hâte qui ne passera probablement pas inaperçu, ce dont je me préoccupe assez peu, mon seul souci pour le moment étant d’empêcher que le couple fort mal assorti ne se mette à s’écharper, que ce soit physiquement ou verbalement. Au passage quand j’ai dit « je vais », c’était plutôt « nous allons », car par la force des choses, j’ai embarqué avec moi l’aldryde toujours perché sur mon épaule dont la présence amicale, je dois l’avouer, m’apporte un réconfort certain à la pensée de ce qui pourrait s’ensuivre à devoir s’interposer entre les gaillards dont l’inimitié réciproque n’est un secret pour personne.

« J’ai un mauvais pressentiment… » Fais-je part à Silmeï en un murmure qui me desserre à peine les lèvres.

Ils n’iraient quand même pas jusqu'à régler leurs différends les armes à la main alors qu’ils font partie du même équipage, ce serait complètement stupide, sans compter que l’agresseur se ferait sévèrement taper sur les doigts –c’est un euphémisme !- pour un écart de conduite aussi grave ! Non, ce doit être l’humeur lourde du moment qui me fait avoir l’imagination trop fertile en la matière… et pourtant, qui sait si au sein de l’ambiance électrique exacerbée par les provocations pernicieuses du Machin, les tensions ne vont pas se mettre à éclater ? Nom de Rana, je n’aime pas ça, et tant pis si je me fais un sang d’encre pour rien, mieux vaut une fausse alerte qu’un vrai drame, aussi je ne me prive pas de presser le pas, trottinant presque pour atteindre la porte dont j’actionne la poignée d’un geste non dénué de précipitation, m’engouffrant ensuite sans tarder dans les profondeurs du Vaisseau-Lune que je commence à arpenter tout en hélant les intéressés :

« Dôraliës ? Sire Fein ? Vous êtes là ? Nous aurions besoin de vous sur le pont ! »

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 10:37 
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Alors que je venais à peine d'entrer dans le Vaisseau-lune à proprement parler, j'entendis la porte que j'avais emprunté s'ouvrir et se refermer en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Cela ne faisait aucun doute que quelqu'un m'avait rejoins dans ce monde nouveau où régnait ordre et propreté. Peut-être qu'une autre personne désirait inspecter ce lieu pour trouver des indices sur le traître embusqué ? À moins que ce ne soit tout simplement un membre de l'équipage qui voulait récupérer des outils pour la construction du nouveau Navire. Bref ! Dans tous les cas, je devais changer de comportement rapidement pour ne pas que l'on croie que j'étais un fouineur sans peur et sans reproche !

(Mais qui voilà ! C'est notre cher Blanc-bec !)

Ah ben ça pour une surprise... On pouvait dire qu'elle tombait à l'eau... S'il y avait bien un «pseudo-aventurier» que j'aurais vu entrer dans les profondeurs du bateau c'était bien lui. Enfin, que pouvais-je y faire, son obsession pour moi paraissait sans fin... Malheureusement pour lui, je devais bien avouer que ce n'était pas réciproque ! N'en avait-il pas assez d'allonger le nombre de fautes à son actif ? S'il voulait vraiment être soupçonné, hé bien il avait gagné ! Était-il possible d'être aussi empoté ? Apparemment oui, j'en avais la preuve vivante à quelques pas de moi, mais, sa haute modestie prit le dessus et Valor commença à me toiser d'un air hautain mêlé à une très grande hypocrisie... Il ne manquait plus que ça, me prendre de haut, MOI ? Il commençait à m'horripiler sincèrement, tout ce qu'il méritait, c'était une bonne raclée qui l'aurait remis à sa place une bonne fois pour toute ! En tout cas, j'en avais assez d'être pris pour un idiot surtout venant de lui !

(Ça commence à bien faire !)

Mais, ce fut sur un ton glacial surmonté de frimas qu'il me frappa verbalement l'esprit !Moi ? Un scélérat indigne ? Était-il suicidaire ? J'étais peut-être pacifiste, mais, il ne fallait tout de même pas abuser, il était hors de question que je me fasse insulter par un criminel ! Mais, dans un élan d'invraisemblances, il critiqua ouvertement ma noble musique que j'avais mis tant de temps à apprendre à maîtriser... Ça n'allait pas se passer de cette manière, ses menaces ne me faisaient pas peur, il pensait que j'étais le traître du navire, hé bien soit ! Je le serais si ça pouvait lui faire plaisir, je n'allais tout de même pas me laisser marcher sur les pieds par cet imbécile ! Ce fut sur un ton tout aussi transperçant que je lui répondis :
«Vous avez peur d'avoir un rival sur le Navire ? Vos plans perfides risquent de tomber à l'eau, je peux vous comprendre vous savez. Mais, vous devriez cacher vos émotions car elles trahissent vraiment vos obscures intentions. Je pense avoir ce que je cherchais, je n'ai même pas eu à fouiner pendant des heures.»

Mais, une étincelle métallique attira mon œil sur la dague travaillée qu'il venait de dégainer... Oups ! Je n'aurais jamais cru que cet elfe pouvait se transformer en attaquant, en avait-il vraiment le courage ou était-ce une diversion ? Je ne pouvais pas nier que la vue de cette arme blanche ne me disait rien de bien, surtout que j'avais laissé sur le pont mon sac contenant ma flûte et mes autres affaires... Enfin ! Je possédais toujours mon sécateur, outil qui faisait, certes, plus paysan, mais qui était tout aussi redoutable. Je dégainai à mon tour, me plaçant en position d'attaque au cas où mon adversaire me sauterait dessus...

(Que le combat de coq commence ! Il n'en restera qu'un !)

«Santias cache-toi !»

Dans ce cri sorti tout droit des profondeurs de mon océan intérieur, je me jetai sur mon adversaire hautain au plan maléfique. Dans ma course, j'entendis la voix de l'Humain qui paraissait nous chercher, mais, cela ne m'importait guère, l'être détestable que j'avais en face de moi devait recevoir une leçon pour toutes les imbécilités qu'il m'avait jeté à la figure !

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 14:44 
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Je suis bien vite détourné de mes obscurs souvenirs par Aëlwinn, qui reprend la parole. Allez mon petit Silmeï, ce n'est pas le moment de te morfondre et de sombrer dans une affliction vengeresse. On a de plus gros problèmes sur les bras: celui qui va laisser sa peau sur la réplique du Vaisseau-Lune par exemple! En effet, étant donné la fichue tempête qui fond sur nous en crachant éclairs et grondements, j'émets de gros doutes quant aux chances de survie de l'équipage et de l'aventurier esseulé... Mais bon, un espoir persiste. Sait-on jamais. Le Visage pourrait tout d'un coup en avoir marre d'être démoniaque et de jurer notre perte (dans d'horribles souffrances, sinon, c'est pas marrant.), et se mettre à la confection de napperons au crochet . Mhh... Oui, non, on est foutus.

(Quel optimisme, Sil'!)

(Je flaire le sarcarsme, là. Je fais comme je peux hein, mais tu avoueras que ce fichu Visage nous met dans une sacrée panade!)
(Oui, mais n'oublie pas que nous sommes petits et puissants! Et une fois qu'on aura énucléé le Visage, tout rentrera dans l'ordre.)
(Tu es vraiment affreuse parfois!) réponds-je dans un éclat de rire mental.

Nous disions donc: Aëlwinn. Cette dernière, avec une lucidité amère, nous fait remarquer que dans cette aventure, il ne faut même pas compter sur un hasard impartial, et qu'elle préfèrerait se sacrifier plutôt que de laisser un innocent morfler. Voici qui est noble de sa part, et qui décidément me conforte dans l'admiration que j'éprouve pour la pyromancienne. Cette dernière termine sa tirade en proposant un nouveau conciliabule général, afin de déterminer une fois pour toutes quel aventurier va quitter le Vaisseau-Lune.

Et justement à ce moment, Eleth et Maelan se joignent à nous, fidèles à eux-mêmes: l'un dans la diplomatie, l'autre dans la discrétion (je vous laisse deviner qui est qui. Difficile, je sais.). Il semble donc que l'heure de la prise de décision est venue. L'elfe sylvain invite d'ailleurs Ergoth et Gleol à participer à la réunion, qui s'exécutent sans protester (il fait bien de la fermer ce nain, pour une fois!). Cependant notre joyeuse équipée n'est toujours pas au complet: il nous manque encore Dôraliës, et notre chère Galoche, comme le fait remarquer l'archer elfique! Où diable sont-ils passés, ceux-là?

Perché sur l'épaule de Léonid, je balaye le pont de mon regard, et ne les trouve nulle part. Ils sont allés s'aventurer dans le dédale de coursives que doit être l'intérieur du navire, alors? Etrange, étrange... Les deux aventuriers qui se sont montrés carrément hostiles manquent à l'appel. Ca sent mauvais, ça. Qui sait de quoi ces imbéciles d'excités sont capables... Au moment où j'allais de nouveau prendre mon envol pour partir à leur recherche, j'entends mon compère humain annoncer qu'il compte faire de même sur le champ. Soit, allons-y, ça m'évitera quelques courbatures. Et apparemment, j'ai été étreint du même mauvais pressentiment que Léonid, ce dernier me glissant ses inquiétudes au travers de lèvres serrées par la suspicion, et accélérant manifestement le pas en direction de la porte menant à l'intérieur du Vaisseau-Lune. Et moi de lui murmurer à l'oreille, perplexe:

" Vous ne pensez tout de même pas qu'ils pourraient... "
Quoique. Ils se sont montrés sacrément agressifs tout à l'heure. Jusqu'à vouloir faire passer l'autre pour un traître, et réclamant son exécution. Sans compter qu'ils se sont copieusement insulté... Avec la suffisance de la Galoche, et le tempérament explosif de Dôraliës...
" Mh, je n'ai rien dit. Hâtez-vous. "

Quelques grandes enjambées préoccupées, et nous voilà à passer le panneau de bois blanc pour pénétrer l'intérieur du Vaisseau. Léonid ne perd pas de temps, et dès son entrée, il s'engage activement dans les couloirs, faisant résonner sa voix, hélant nos deux absents.

Et soudain, un cri. Mais c'est la voix de Dôraliës!! Nom d'une fichue Akrilla, apparemment nos pires craintes se révèlent exactes: ces foutus imbéciles vont se crêper le chignon! Et si nous n'intervenons pas, tout ça va finir dans un bain de sang (si ça se trouve, ça gâcherait un masque en plus. Vraiment inadmissible.). D'une voix tendue, je demande à Léonid:

" Vous avez entendu??! C'était Dôraliës, j'en suis sûr! Vite, il faut y aller, ça sent mauvais! "

Et sans guère plus d'avertissement, j'enclenche avec force le battement de mes ailes, et m'envole avec rapidité pour me lancer dans le couloir devant moi. Le sentiment d'urgence et de danger imminent semble anesthésier mes pauvres membres endoloris, et la protestation sourde de mes ailes est noyée par des vagues d'inquiétude, tandis que j'accélère toujours la cadence. Je vole à tire d'aile, encadré de tous les côtés par du bois blanc, que je manque de justesse de heurter violemment plusieurs fois de suite, à cause des foutus tangages du bateau. Et soudain, alors que le sang bat à mes oreilles, je les aperçois au détour d'un couloir.

Ils se font face. D'un côté, Valor drapé dans son arrogance, un éclat meurtrier dans le regard, et la galoche violemment redressée. Ah oui, une dague effilée dans la main aussi. Et de l'autre côté, Dôraliës, qui semble avoir perdu contrôle de lui-même puisqu'il se met à courir en direction de son ancien coéquipier et désormais adversaire, un étrange instrument à la main, mais dont le pointu et le tranchant sont univoques. Ohlala, que faire, que faire?! Il faut les empêcher, ces abrutis dénués de raison, de s'étriper!!

(Sil'! Vite, interpose-toi!!)


Je ne me le fais pas répéter deux fois, et tandis que mon corps physique se rue dans l'étroit corridor à la rencontre des deux fous, je plonge au plus profond de mon âme avec une colère allant crescendo, et saisis implacablement ma magie de la glace. Immédiatement mon corps est chargé à ras bord de fluides glaciaux, et je m'empresse durant ma course, de les concentrer dans mes mains. Alors que je fonce en leur direction le plus vite possible, mes mains se mettent à scintiller d'un éclat azuré, qui cette fois prend des reflets macabres. Malheureusement, je n'ai pas le pouvoir de téléportation, et j'arrive trop tard: Dôraliës s'est jeté sur Fein sous mes yeux effarés.

Je m'immobilise tant bien que mal pendant qu'ils s'empoignent comme des chiffonniers, et j'atterris, histoire de me camper fermement sur mes pieds (ils ne tarderont pas à rouler par terre, de toutes façons.). Je tends devant moi mes mains chargées de pouvoir, les visant approximativement. Et je hurle, laissant échapper la colère que m'inspire leur comportement, exorcisant ma tension et ma fatigue:

" STOP!!!!! SEPAREZ-VOUS IMMEDIATEMENT OU JE VOUS TRANSFORME EN GLACON!! "

L'intensité de mon ire semble décupler mon contrôle sur les fluides, et préférant me montrer prudent (ces deux fous risquent de ne pas revenir à la raison!), je prépare dans chacune de mes mains une flèche acérée de glace. Et je n'hésiterai pas une seconde à faire feu (si je puis dire.).

Vraiment, quels imbéciles.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mar 28 Juil 2009 17:05 
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Jet pour l’attaque de Dôraliës : Réussite.

Le sécateur à l’air, le choc avec Fein est brutal, et l’elfe noble ne peut parer le coup rageur de l’elfe bleu. Les lames de l’instrument jardinier s’enfoncent dans le ventre de l’émissaire de la reine alors qu’il recule sous le choc, estomaqué, une main sur la blessure qui commence à saigner, laissant filtrer un coulis rouge entre ses doigts pâles…

À l’intervention opportune de l’aldryde, Valor fronce les sourcils vers le petit magicien de glace. C’est d’ailleurs d’une voix gelée qu’il s’exclame, tout en gardant son rictus douloureux :

« Gelez-le, lui ! C’est le traître, nul doute n’est plus possible désormais ! Il furetait ici en vue de nous causer du tort ! Regardez, il m’a attaqué ! »

Puis, il se tourne à nouveau vers le musicien, dague en main, prêt à parer son prochain coup, ou à lui enfoncer son arme dans le cœur…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 06:09 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Devrais-je être rassuré ou effrayé que Silmeï partage mes impressions au sujet de ce qui pourrait se tramer entre les deux elfes dans les entrailles du Vaisseau-Lune ? D’un côté, cela signifie que je ne suis par conséquent vraisemblablement pas en train de virer paranoïaque, mais de l’autre, cela confirme les soupçons que j’avais et qu’il serait en réalité pour le moins préoccupant de voir se confirmer ! Enfin bon, comme le fait remarquer l’aldryde perché sur mon épaule, ce n’est pas le moment de se perdre en conjectures, mais plutôt de presser le pas pour dissiper les doutes au plus tôt et pouvoir intervenir avant qu’il ne soit trop tard dans la pire des éventualités qui serait de découvrir Dôraliës et le Fein en train de laver leur honneur dans le sang.
Hélas, à peine ai-je ouvert la porte que ce scénario semble se confirmer comme par un tournant que le destin aurait malignement pris lorsqu’un cri poussé à gorge déployée émane d’un des corridors intérieurs du bateau, le timbre clair et encore juvénile du locuteur l’identifiant sans doute possible comme étant le musicien. Bon sang de bonsoir, moi qui me disais qu’ils ne seraient tout de même pas inconscients au point de se livrer à des luttes fratricides telles qu’on peut supposer qu’il s’en déroule une en ce moment même, on dirait bien que je me suis montré trop optimiste sur la capacité à écouter la raison de mes deux compagnons !

Aussitôt le cri entendu, le petit être ailé a réagi au quart de tour et s’est empressé de sonner la charge pour se ruer aussitôt sur les lieux de la bataille afin de faire cesser les hostilités, mettant sur le champ ses directives en application en battant des ailes aussi follement qu’un oiseau en grande hâte, talonné par votre serviteur. Ainsi, tous les deux lancés à plein régime dans les coursives légèrement tanguantes du navire, nous déboulons sur une véritable situation de vendetta mettant en scène les deux ennemis, couteaux à la main, parés à en découdre, ce que fait justement l’elfe bleu qui se rue sous nos yeux ébahis à l’encontre de l’émissaire, lequel encaisse le choc avec un mouvement de recul ébahi pour se mettre hors de portée du coutelas qui vient de lui percer la peau en une estafilade laissant échapper un ruisselet de ce fluide rouge bien connu de tous.
A en juger d’un coup d’œil par le débit de sang qui s’écoule de la blessure, celle-ci n’est pas trop profonde ; rien dont un être vivant bien portant ne puisse se remettre en relativement peu de temps avec les soins adéquats, mais il reste que l’impair qu’a commis ici Dôraliës n’est pas moindre : celui sur lequel il a levé la main est non seulement un coéquipier, mais en plus un envoyé des plus hautes autorités de son pays ! Je ne sais pas ce que l’on peut encourir pour avoir agressé un émissaire en mission, mais il y a fort à parier que s’il a affaire aux gendarmes de ces contrées, l’earion risque de passer un sale quart d’heure !

Enfin bon, pour le moment, le sale quart d’heure, c’est moi et Silmeï qui allons le leur administrer s’ils n’observent pas sur le champ la cessation de ces hostilités entamés de manière si dégradantes pour ceux qui se prétendent d’ordinaire des parangons de raffinement et de bonnes manières, l‘aldryde s’étant pour sa part déjà interposé, si bouillonnant de magie que le froid qui s’abat soudain sur les alentours a de quoi donner des frissons. Manifestement, le cryomancien ne plaisante pas, et si ces messieurs pris la main dans le sac ne se donnent pas la peine de baisser leurs armes, il est clair qu’ils risqueront bien d’écoper d’une émanation pure de fluides de glace qui leur laissera certainement un souvenir cuisant (sans mauvais jeu de mots).
Cependant, je crains que si puissant qu’il soit et si exercé qu’il puisse être dans le maniement des énergies qui habitent son corps, sa taille fort réduite et sa frêle stature ne soient des points qui pourraient jouer en la défaveur de sa tentative d’intimidation, hypothèse qui se vérifie lorsque l’hiniön prend la parole sans se départir aucunement de son ton impérieux et guindé de toujours, exigeant derechef que son vis-à-vis soit exécuté sans autre forme de procès. Ouaip, on dirait bien que du renfort ne sera pas de trop pour faire valoir le bon droit du petit gaillard, et c’est avec résolution et dans ce but que je m’empare du bâton de guerre toujours suspendu dans mon dos avant de passer devant l’elfe marin, m’imposant sans brutalité mais avec fermeté pour aller rejoindre la position du magicien entre les deux lascars, mon arme maintenue à l’horizontale de manière à maintenir un écart obligé de deux bons mètres de distance entre les belligérants, et ensuite énoncer à haute et intelligible voix :

« Ça suffit ! Baissez vos armes ! Vous allez tous les deux venir vous expliquer auprès de la Capitaine pour que Dôraliës rende compte de ses actes ! »

Normalement, il n’y a pas de raison pour qu’ils n’obéissent pas étant donné que suivre cette ligne de conduite serait dans leur intérêt : s’ils en venaient à poursuivre leurs agissements violents, le raffut finirait par attirer l’attention du reste des aventuriers, y compris Aëlwinn dont la puissance de feu n’est plus à démontrer et Ergoth dont la stature a de quoi mettre au pas même l’insurgé le plus récalcitrant. Toutefois, ils ont l’air bien échauffés, et c’est pour cette raison que j’ai cru bon d’interposer l’outil de guerre susmentionné entre les deux opposants de manière à ce qu’ils n’aient pas la marge de manœuvre nécessaire pour s’atteindre l’un l’autre dans ce couloir si peu large. Bien entendu, ça n’excepte pas la possibilité qu’un de ces deux combattants excités par le premier sang versé ne s’en prenne à moi histoire de me faire débarrasser le plancher, mais ils ne seraient quand même pas d’une inconscience qui pourrait les pousser à se faire un ennemi d’un pacificateur qui n’a d’ailleurs quand même rien d’un freluquet sans défense… n’est-ce pas ?

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 13:45 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Le sécateur en avant, le choc entre nos deux corps fut incisif, faisant reculer mon adversaire de quelques mètres qui ne put parer le coup. Bien entendu, cette petite joute, n'avait rien de mortelle, ce n'était qu'un simple jeu entre lui et moi, jaugeant chacun notre propre courage. Jusqu'où pouvait-il aller ? Pas bien loin, apparemment son air pédant rimait avec couardise ce qui ne m'étonnait pas vraiment... Même si son jouet pointu m'avait quelque peu impressionné, j'aurais dû me douter que cet elfe n'avait rien de dangereux à part peut-être sa langue de vipère injectée de venin. Mais, ma morsure fut la plus rapide, un mince ruisseau de sang commença à couler de son abdomen de riche prétentieux. Pensait-il être le maître du monde entier alors qu'il n'avait jamais mis le pied hors de son logis ? Était-il déjà venu à Lùinwë voir où vivaient les elfes bleus ? Cela m'étonnerait énormément, il pensait que j'étais le traître de ce Navire simplement à cause de ma peau ! Croyait-il que je le laisserai m'insulter de la sorte ? Non ! Mon passé terrible ne faisait que ressortir la haine que j'avais contre les personnes de son acabit !

(Comme quoi, je n'ai pas l'impression qu'il m'aurait cru capable de me jeter sur lui... Quel gringalet !)

Mais, rapidement je me rendis compte que nous n'étions plus seuls et que l'Humain et l'Aldryde étaient partis à notre recherche... Cela commençait à bien faire ! On ne pouvait jamais avoir un peu d'intimité et c'était vraiment très pesant à la longue. Venais-je m'immiscer dans leur conversation ? Non ! Alors, je ne voyais pas pour quelle raison, ils venaient nous déranger alors que nous réglions nos comptes dans notre coin sans gêner personne... En plus, s'il me croyait capable de tuer quelqu'un, hé bien il se mettait le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Ce n'était quand même pas pour rien que j'avais défendu sans grand succès la plus belle valeur à mon égard : la vie... Enfin, cela n'avait pas dû les marquer, m'écouter devait les ennuyer au plus profond de leur être, que pouvais-je y faire ?

Toutefois, le mage de glace intervint de ses petits poings espérant nous congeler au moindre geste... Si ça pouvait lui faire plaisir, je n'étais pas contrariant, notre rixe venait de se terminer au moment même où ces deux créatures indésirables nous avaient rejoints... Chacun d'entre eux voulait nous faire baisser les armes, chose qui m'ennuyait vraiment, j'aurais pu mettre hors d'état de nuire ce sale traître et nous aurions ainsi pu continuer notre route vers le trésor tant désiré. Néanmoins, mollesse, couardise et sagesse à n'en plus finir semblaient être les maîtres mots du Vaisseau-Lune... Où était la fantaisie ? L'envie de jouer et de démasquer l'émissaire de notre ennemi juré ? Apparemment cela ne les intéressait pas trop, la prudence enchaînait mes coéquipiers qui préféraient mettre un terme à notre petit manège. Toutefois, je n'avais pas dit mon dernier mot, sous ces menaces perfides, je ne m'abaisserais pas à donner la dernière parole à Valor ! Ça jamais !
«Oui je furetais et alors ? Et oui, je suis traître à ma patrie, mais c'est à cause de personnes comme vous Valor. Vous n'êtes qu'un sale conservateur ventripotent et me rebutez. Je cherchais simplement des indices pour tenter de détecter le traître. Comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai pas envie de me retrouver avec un couteau planté entre mes deux épaules. Et en ce qui concerne mon attaque, je pense que cet imbécile pourrait vous expliquer que ce n'était qu'un simple acte de défense de ma part. Mais, mensonge et trahison font bien trop partie de sa personne pour qu'il avoue sa traîtrise. Je n'ai donc aucun compte à rendre à quiconque, si vous voulez savoir ce qui s'est passé, sondez mon esprit, je n'ai rien à cacher. Je trouve de surcroît que cette interruption est très déplacée de votre part, où est l'intimité ? Je suis rentré ici tout seul et je me retrouve accompagné de mon chat, d'un assassin, d'un Aldryde et d'un Humain... Trouvez-vous ça normal ? Moi pas vraiment.»

Las de toutes ces tergiversations, je m'adossai à la cloison, cette attaque inattendue aurait pu tourner au cauchemar. Cependant, si ces deux êtres n'étaient pas entrés nous aurions pu régler la question du traître d'une manière peut-être dangereuse mais efficace. Mais, non, il fallait une nouvelle fois respecter des règles préétablies qui ne feraient que nous ralentir dans notre progression. Apparemment, nous n'avions pas la même notion du mot «aventure»... Cela était dommage car jouer avec le danger faisait émerger des sensations plutôt inattendues et fantastiques. S'embourber dans des lois inutiles ne ferait que creuser le fossé qui me séparait d'eux... Pourquoi avais-je quitté la terre ferme ? J'aurais au moins pu profiter d'une nature profonde dans laquelle j'avais l'habitude de puiser ma force. La fragilité de ma personne ne pouvait perdurer, j'allais devoir m'entraîner afin de combattre à leur côté dignement. La magie de la musique était une aide merveilleuse, mais je doutais de ses capacités sur un champ de bataille...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 17:37 
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Et voilà, il fallait bien que ça arrive. Non mais vraiment! La Galoche se retrouve avec un trou sanglant dans la panse, mais il est encore capable de suer l'arrogance et de cracher son hostilité à la tête de son adversaire, sans oublier de m'ordonner d'une voix impérieuse de neutraliser Dôraliës, qui ne peut être, selon lui, que le "traître". Tssss. Lui clouer le bec, ça au moins, ça aurait été utile! Franchement, leur comportement dépasse ma compréhension: comment diable pouvait-on se battre comme deux vieilles mégères à coups de battoirs alors qu'on était censé être du même bord (littéralement d'ailleurs.)? Les voir ainsi, des rictus hargneux plaqués sur leurs visages, les armes au clair et le souffle court, cela me met dans un tel état de fureur que je suis à deux doigts de les transpercer d'une bonne flèche de glace en plein coeur. Au moins, ils se seraient tenus tranquilles! Nom d'une fichue Akrilla arthrosée, on avait d'autres chats à fouetter que de régler leurs différends, et de leur tenir la main comme à deux sales gosses orgueilleux! Et en plus, chose qui ne fait que décupler mon ire, ils ne tiennent même pas compte de mes menaces, puisque la Galoche se détourne de moi, ne rengainant pas le moins du monde son arme.

Heureusement, l'intervention opportune de Léonid m'empêche de céder à la tentation et de clouer ces deux abrutis au mur. Ils ne mériteraient pas mieux. Le sage humain vient se placer entre les deux belligérants, pour les séparer à l'aide d'un long bâton de bois à l'air redoutable, avant de leur ordonner avec autorité de descendre immédiatement de leurs grands chevaux. Voilà qui tiendra lieu de barrière, au moins.

Voyant que la situation semble finalement se désamorcer, je lâche un petit soupir de soulagement, mais ne commets pas l'erreur de lâcher l'emprise sur mon pouvoir. Qui sait de quoi ces elfes sont capables encore? Tout à coup, la voix d'Aurore retentit dans mon esprit, et se fait pressante:

(Sil'! Il faudrait que vous remontiez sur le pont maintenant! La tempête sera sur nous dans très peu de temps, il faut absolument que tu prennes un masque! Il est hors de question que tu meures!)
(Oui oui, tu as raison, ces timbrés nous mettent en danger en plus. Et...)

Je ne finis pas de formuler ma pensée, car c'est à ce moment que Dôraliës ouvre la bouche. Et là, je dois dire que je suis proprement interloqué. Ce bougre de fichu d'imbécile d'elfe ose nous réprimander, Léonid et moi, pour nous être interposés??!! Pour lui avoir probablement sauvé sa misérable vie??! En invoquant une raison aussi dénuée de pertinence que "l'intimité"??! Mais... Mais... Mais! Cet elfe est complètement cinglé, ce n'est pas possible! Léonid, retenez-moi, je vais le mettre en pièces!! Je crois que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Sacrée goutte d'eau. Après une matinée de tension croissante, alors que nos vies ne tiennent plus qu'à un fil, Dôraliës lui décide d'aller transpercer le ventre de Fein, détruisant tout espoir d'entente entre les aventuriers de ce bateau, et mettant encore plus en danger nos fichues vies! Est-il seulement conscient de cela??! Apparemment non, c'est donc d'une voix exprimant toute ma fureur rentrée que je m'adresse au fou:

" Pardon? Je dois avoir mal compris. J'espère avoir mal compris. J'ose espérer que j'ai mal compris!!! "
Je sens le rouge me monter aux joues, et mes mains semblent lancer des ondes glacées de mauvais augure.
" Vous trouvez notre intervention "déplacée"? Déplacée?! Mais réveillez-vous, dérangé personnage! Une tempête magique meurtrière fonce sur nous à l'heure qu'il est, et au lieu de débattre sur le pont le plus efficacement possible pour savoir qui nous quittera, et pour distribuer les masques qui nous sauveront, nous voilà ici, à COURIR APRES VOUS, qui vous amusez A VOUS BATTRE COMME UN ALDRON DECEREBRE!! Votre comportement irresponsable nous met en danger!! Tous autant que nous sommes!! Et vous osez nous réprimander, Léonid et moi, alors que nous tâchons de veiller à votre survie?! Mais réveillez-vous!! "

Je suis à bout de souffle. Non mais vraiment! Je crois que finalement, je suis plus incrédule qu'en colère face à une telle incohérence. Calmons-nous. Maintenant que j'ai poussé ma gueulante, je suis un peu moins furieux. Et de toutes façons, avec des imbéciles pareils, ce n'est pas la peine de gâcher sa salive. Je ferme les yeux quelques instants, et me masse les tempes, histoire de me recentrer. Aurore intervient une nouvelle fois dans mon esprit, m'implorant de me dépêcher. Elle a raison, nous n'avons que trop perdu de temps ici. Je me tourne vers Léonid, bourru:

" Léonid, nous devons nous hâter de retourner sur le pont. L'arrivée de la tempête est imminente, et je tiens à la vie. "

Sombre, je me tourne vers la Galoche. Ne comptant guère plus sur leur coopération, je m'envole pour me poser sur l'épaule de l'elfe blanc. A califourchon sur son épaule, je pose mes deux mains chargées de pouvoir sur sa gorge, et lui annonce d'une voix au moins aussi glaciale que mes mains:

" Sire Fein, je vous prie d'aller sur le pont rejoindre le capitaine. Et ne tentez rien, si vous tenez à la vie. Nous allons régler cette histoire sans délais, aussi je vous demanderais d'être rapide et coopératif. "

Je tourne la tête vers Léonid, avec un air excuse:
" Nous n'avons plus le luxe d'attendre qu'ils reviennent à la raison. Je vous laisse escorter Dôraliës auprès du capitaine, s'il vous plaît."
Je me doute que mon initiative ne doit certainement pas lui plaire, mais nous ne pouvons plus faire dans la dentelle.

Je reporte mon attention sur l'elfe blanc, que je fixe froidement, tenant fermement la bride à mes fluides. Allez, hue dada!

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 19:45 
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Bon point : conformément à ce que j’espérais en m’interposant de la sorte de concert avec Silmeï, aucun des deux combattants ne commet l’énormité stupide de poursuivre les hostilités en essayant de se jeter sur une des parties présentes pour faire parler l’acier plutôt que le verbe. Pour autant, je n’en reste pas moins sur mes gardes, agrippant toujours aussi fermement mon bâton pour le maintenir dans cette position d’obstacle à la violence déraisonnée qui a eu lieu dans les coursives du Vaisseau-Lune et qui n’a aucune raison de continuer, des fois que l’un des deux manieurs de couteau voudrait s’aviser de reprendre les hostilités par surprise. Au sein des entrailles tanguantes d’un navire en perdition, future épave prête à s’abîmer dans les flots, la situation n’est certainement pas de celles qui pourraient se prêter à une discussion entre gens bien pensants, surtout avec une personne blessée, mais au moins, la tension, bien que présente, s’est en quelque sorte stabilisée grâce à notre intervention.
Mauvais point : loin d’obtempérer devant nos injonctions dont l’impériosité est pourtant appuyée par nos moyens d’attaque assez conséquents, voilà que Dôraliës se rebiffe en un discours qui semble devoir ne jamais en finir, et dont chaque parole me paraît aggraver son cas tant elles dénotent d’une mauvaise foi ostentatoire en plus d’user ma patience qui a de moins en moins lieu d’être étant donné l’urgence de la situation. Au cas où cela serait sorti de l’esprit de ces deux messieurs, il y a droit devant nous une tempête qui peut littéralement nous tomber dessus d’un instant à l’autre, aussi le moment n’est-il pas aux vaines palabres outrées mais à une action prompte et réfléchie pour sauver les meubles au milieu de la débâcle à venir ! Le musicien joue peut-être très bien de la flûte, mais en ce moment même, à le voir nous débiter sa tirade à rallonge qui ne repose au fond sur rien d’autre que l’indignation de ne pas avoir pu mener son entreprise de meurtre à bien, je souhaiterais bien qu’il nous joue un tout autre air !

Et lorsqu’il parle d’intimité, de surcroît juste après avoir argué qu’il n’avait rien à cacher, je dois avouer que je sens mes mains resserrées sur ce bâton de guerre orque me démanger, comme si l’esprit de son défunt porteur m’incitait à rabattre le caquet de cet elfe arrogant en lui assénant une bonne volée de coups sur son intimité au sens physique du terme. Heureusement pour l’earion et pour ma conscience, je n’ai pas le temps d’éclater que Silmeï s’en charge pour moi, sa petite voix aigrelette du fait de sa taille n’en résonnant pas moins avec la force de la conviction et de la colère alors qu’il tance sévèrement le prévenu pour sa présomption, lui exposant les faits tels qu’ils sont dans un style des plus lapidaire histoire d’enfoncer de force un peu de plomb dans la cervelle du « dérangé personnage ».
Voilà en effet qui a de quoi remettre les pendules à l’heure, et moi-même j’en reste étonné quelques secondes, ne ressentant d’ailleurs plus le besoin de me défouler, comme si cet être que j’ai tenu sur mon épaule avait agrippé au passage de ses mots une partie de ma rage en plus de la sienne afin de déverser notre colère à tous les deux par le biais de sa seule bouche. D’ailleurs, jeter un œil vers lui ne donne pas envie de faire le malin tant son visage transfiguré par la hargne fait ton sur ton avec la brillance glacée de ses mains qui me semble avoir redoublé depuis quelques secondes, emplissant l’air d’une sorte de bourdonnement cristallin de mauvais augure pour celui qui oserait contester l’avis de l’aldryde.

Me sortant de mon étonnement, le cryomancien en question se tourne justement vers moi après avoir un peu repris ses esprits et son souffle, mentionnant la nécessité absolue et indiscutable de faire sur le champ demi-tour pour rejoindre le reste de l’équipage, avis dans lequel je ne peux que le rejoindre d’un hochement de tête. En ce qui concerne le mage des glaces, aussitôt dit, aussitôt fait, et de quelques coups d’ailes, il se charge en ce qui le concerne de l’hiniön, se posant sur son cou blanc pour y appliquer ses deux mains chargées d’un pouvoir magique qui ne demande qu’à se décharger au moindre signe de révolte de la part du désobligeant personnage : espérons que la perspective d’avoir une troisième narine par le pouvoir de l’élément de Yuia le fera se tenir à carreau !
De mon côté, je n’ai pas envie de faire dans la dentelle non plus après avoir vu ce que je viens de voir et entendu ce que je viens d'entendre, et me repose donc sur ma force physique manifestement supérieure dont Dôraliës m’avait justement fait l’éloge hier pour empoigner fermement ce dernier d'une main au niveau de son bras, l’autre tenant toujours l’arme garzok en une menace latente à l’égard de cet insubordonné : si jamais l’envie de s’insurger de manière plus directe lui prenait, le voilà averti qu’il en résultera pour lui des plaies et des bosses !

« Venez. Le temps nous est précieux et nous en avons déjà assez perdu comme ça. »

Et en route mauvaise troupe : faisons diligence pour réunir les aventuriers au grand complet, et de toute façon, je ne laisse pas vraiment le choix à l’elfe bleu, ne relâchant pas une seconde mon étreinte alors que je me mets en marche à grandes enjambées, pressé de retrouver les autres afin de leur exposer en vitesse le cas de Dôraliës et Fein afin qu’une décision soit prise à cet égard au plus vite pour pouvoir ensuite s’occuper d’orchestrer dans les plus brefs délais la distribution des si vitaux masques.

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 20:08 
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L'Humain entre Valor et moi avait quelques penchants suicidaires, heureusement pour lui que je n'étais pas un assassin et que je n'avais aucune intention de me jeter sur sa personne... Enfin ! On ne pouvait pas l'en vouloir de nous séparer, il devait certainement avoir quelques problèmes avec la vue du sang... Dans tous les cas, je devais me détendre, toute cette tension n'était pas bonne pour mon cœur, tout ce que j'allais gagner, c'étaient les foudres de mes partenaires qui faisaient preuve d'une trop grande prudence. Pourquoi les blâmer ? Ils avaient leurs principes, ils étaient d'une autre espèce, ils étaient butés dans leurs idées très différentes des miennes... C'était ça la vie ! Mais que faire ? Me battre avec eux aussi alors qu'il n'y avait aucune raison à cela à part nos différences qui faisaient notre force ? J'en doutais... Non ! Je devais accepter leurs paroles malsaines même s'ils ne savaient pas du tout ce qui s'était produit entre Valor et moi. Dommage ! Cela leur aurait sans doute ouvert les yeux sur cet être terrible qui désirait me voir pendu au bout d'une corde pour décorer le pont du Vaisseau-Lune... Heureusement que je n'étais pas un meurtrier car je me serais rapidement jeté de nouveau sur lui...

(Pitoyable Blanc-bec, tu me paieras cet affront !)

La main crispée sur mon sécateur, je n'avais plus qu'une seule envie : le lacérer de coups pour le soumettre à ma bonne volonté. Cet intolérant sous tous rapports m'écœurait au plus haut point, je ne le laisserais pas me maudire une nouvelle fois ! Il avait intérêt à ravaler ses paroles avant qu'il ne lui arrive une tuile... Néanmoins, dans une fureur foudroyante, le petit Silmeï sortit de ses gongs à cause de mes paroles venues tout droit de mes entrailles à fleur de peau. Et bien que sa réponse soit violente et là encore agrémentée de venin comme les mots de Valor, cela ne me fit ni chaud ni froid... Je ne comprenais pas sa façon de réagir, l'elfe blanc avait montré à plusieurs reprises son caractère de crétin et pourtant, il semblait reconnaître qu'il n'avait rien de traître. Pour moi cela était complètement inconcevable et je devais bien avouer que m'insulter de la sorte ne faisait qu'appeler ma colère déjà bien marquée sur mon visage. Mais, la lassitude était elle aussi présente, s'il croyait m'impressionner de sa petite voix, hé bien soit ! Je n'avais rien d'autres à lui dire que :
«Et bla et bla et bla...»

La seule personne qui avait la possibilité de me réprimander était ma mère, or, cette dernière n'était pas sur le navire. Donc, logiquement, je n'avais d'ordres à recevoir de personnes autres que moi-même et ça ils le savaient déjà... Pensaient-ils pouvoir me donner des directives ? J'étais libre comme le vent, la nature était ma deuxième maison, comment diable croyaient-ils me soumettre à leur volonté ? Bien entendu, j'irai voir cette chère Capitaine, mais, jamais je ne lui expliquerai quoique ce soit, si elle voulait savoir ce qui s'était réellement produit, l'unique moyen était qu'elle sonde mes pensées si elle avait le courage de briser mes secrets les plus enfouis en moi... Chose qui me paraissait complètement impensable étant donné le puissant courage dont faisait preuve l'ensemble du navire. En réalité, ils avaient tous peur de mourir lors de cette aventure, et même si cela était assez effrayant, ils avaient choisi de venir en connaissant les risques, alors pourquoi tant de craintes ? Il fallait voir la réalité en face, rien ni personne ne pourrait changer leur destin déjà tout tracé... Perdu au fond de moi, j'essayais de comprendre ce qu'ils ressentaient, mais rien ne me vint à l'esprit, à part peut-être leur désir profond de vouloir me soumettre à leur volonté chose que je ne ferai jamais de manière consentante. Rangeant mon sécateur à ma ceinture, j'avançai en direction de la porte, jetant des regards menaçants à ce crétin d'elfe blanc qui n'avait toujours pas perdu tout son égo incrusté de façon définitive à l'intérieur de son corps étriqué.
«Allons écouter la version de ce cher Valor, je pense que ça me distraira un court instant. Et puis peut-être qu'ensuite, on me montrera du doigt en me cataloguant de traître, ce qui n'est pas faux dans un sens. Ah ! Quelle ironie du sort, je sais que fouiner n'est pas ce que l'on peut qualifier de bien, mais je n'aurais jamais cru que les Dieux s'en prennent à moi aussi rapidement. Je suis prisonnier, ça ne m'était encore jamais arrivé, c'est ça l'aventure !»

Pouffant en réalisant la bêtise de la situation, je ne pus m'arrêter de rire face à ce revirement de situation. Mais, au fond de moi perdurait cette noirceur envahissante et si grisante qui m'hurlait de me retourner et de frapper Valor au visage. Continuer cette chasse au trésor à ses côtés allait se révéler plus que difficile vu tout ce qui s'était produit en si peu de temps. Nous ne pouvions continuer l'aventure côte à côte, trop d'événements nous séparaient à présent et la seule chose qui aurait le pouvoir de nous réunir était un duel sans merci ! Mais, avant de partir, le jeune Humain m'attrapa le bras d'une manière peu aimable chose qui ne me plut pas du tout... Je ne comptais pas m'échapper le moins du monde, où pourrais-je bien aller ? Sauter par dessus bord et m'enfuir ? Non ! Pas du tout, donc s'il pouvait me lâcher ça me ferait très plaisir...
«Je ne partirai pas, vous voyez bien que nous sommes sur un bateau... Vous permettez que je reprenne mon membre ? D'ailleurs, Santias viens ici, le monstre est mis hors d'état de nuire !»

Rapidement, le chat tigré refit son apparition, apparemment il était pétrifié par ce qui venait de se produire devant ses yeux félins qui n'avaient rien raté de l'attaque sournoise de Valor. Son corps poilu se mit à avancer à côté de ma jambe gauche, la touchant par moments ce qui me produisit un réconfort intense en cet instant tragique... Enfin, tout cela était bien relatif, il n'y avait rien de dramatique et je n'avais rien à me reprocher, c'était soit lui soit moi qui prenait un coup et le destin voulut que ce soit Valor... Que pouvais-je bien y faire ? Je ne contrôlais pas la destiné de chacun, je ne possédais aucun pouvoir magique d'ailleurs et mon affinité avec les Dieux se limitaient avec quelques prières de temps en temps. Mais, Santias me rappela à l'ordre, miaulant près de moi comme s'il sentait une menace imminente :
«Qu'y a-t-il ? Tu ressens quelque chose, c'est ça ? Faisons vite ! Allez, Léonid on accélère le pas ! Si Santias a peur, c'est qu'il y a vraiment de quoi s'inquiéter et je doute que ce soit Valor qui l'effraie autant...»

Quelques frissons apparurent sur mon bras bleuté, mes poils se hérissèrent tout comme ceux de mon chat qui n'avait pas l'air dans son assiette. Se pourrait-il qu'une tempête magique puisse être réelle ? À moins que ce ne soit la visite de notre adorable maître au visage empli d'une terreur profonde ? Une chose était certaine, il fallait faire vite, nous avions assez joué Valor et moi, nous reprendrons ce combat plus tard.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 11:11 
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Valor jette un regard dédaigneux au petit être ailé qui le monte, mais s’abstient de tout commentaire déplacé en sentant contre sa gorge blanche la magie glaciale qui pourrait le transpercer. Il se permet toutefois un commentaire non moins froid que la magie du petit aldryde :

« Je ne suis pas stupide, quel serait l’intérêt de tenter quoi que ce soit ? Je vais évidemment aller près de la capitaine pour dénoncer cet elfe retors qui mérite la potence. Je vous conseille de rester à une distance respectable de moi, désormais, je ne mérite pas tel traitement. »

Et sans un mot de plus, il avance jusqu’à la porte menant au pont du navire.

Sur le pont, d’ailleurs, la situation semble avoir changé : Les nuages qui recouvraient avec une menace de tempête le ciel se sont ouverts en une pluie diluvienne qui s’abat sur les Vaisseaux-Lune et fait gonfler les vagues alentours. Avec une prévoyance chronométrique, tous les elfes matelots se sont rendus sur la réplique du navire elfique, comme si l’homologue sur lequel vous restez, aventuriers, n’avait jamais existé, chacun rejoignant son poste comme si de rien n’était.

Le petit groupe d’aventurier a lui aussi quelque peu changé. Maelan est un peu en retrait, le visage fermé, solitaire, et l’expression triste, les yeux fixés sur les planches blanches du pont… Gleol se dresse fièrement de toute sa petite taille et faisant grincer son armure, aux côté d’Aëlwinn, qui a elle aussi une expression un peu triste collée sur les traits. Ergoth, à ses côté, est toujours aussi inexpressif qu’à l’accoutumée. En réalité, si l’on excepte le nain, le seul qui ne semble pas affecté par une mine négative est Eleth, l’elfe sylvain. En vous voyant arriver, il vient à votre rencontre avec un sourire paisible. Il s’élance alors dans une explication de la situation, et malgré son expression sereine, vous sentez dans sa voix une once de regret, comme si sa gorge était serrée.

« Compagnons, l’heure est venue. Nous avons un peu discuté, et chacun a prononcé des mots convaincants sur la raison de sa présence ici. Je ne doute pas un seul instant que vos paroles seront tout aussi sages que les leurs. Aussi ai-je décidé de partir de cette aventure. C’est moi qui irai sur la réplique du Vaisseau-Lune, vous permettant de poursuivre ce périple. Un elfe des forêts n’a que trop peu de place sur les océans, et vous serez certainement plus aptes que moi à percer les mystères et les énigmes de cet être infâme. Je vous quitte donc ici, et maintenant, en préservant un souvenir vivace de chacun de vous… en espérant un jour vous revoir. Mon aventure sera au final tout à fait différente que la vôtre, mais c’est avec le cœur léger que je m’en vais la vivre, aussi faible soit l’espoir de survie. »

Il sourit un peu plus, puis se dirige vers la rambarde jouxtant celle de la réplique du bateau, et se retourne une dernière fois vers vous :

« Adieu, compagnons. Je place en vous ma confiance pour déjouer les tours de ce démon. »

Et d’un signe de la main, il quitte le navire en une profonde inspiration, et prend la place qui lui est réservée sur le second Vaisseau-Lune : la barre.

Le tonnerre gronde au dessus de vous, et le silence tombe parmi les aventuriers restant sur le pont… Bientôt, les liens unissant les deux navires seront tranchés…

Aux pied d’Aëlwinn, le coffre noir est ouvert sur huit masques à votre disposition…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 20:54 
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Décidément, cet elfe bleu mériterait qu’on lui couse la bouche afin de l’empêcher pour son propre bien autant que pour celui des oreilles lasses de ses protestations de continuer d’ânonner ses plaintes, mais aussi pour lui donner une leçon de bonnes manières et de prudence, matières en lesquelles il a l’air d’être trop peu conscient des impératifs à suivre. Je ne sais pas pour le commun des mortels, mais en ce qui me concerne, quand un cryomancien sur le point de vous décharger tout un sort manifestement pas très agréable en pleine figure si vous ne vous tenez pas à carreau vous fait la leçon, vous l’écoutez au lieu de lui tenir tête de la manière la plus effrontée qui soit ! L’étourdi a bien de la chance d’avoir affaire à quelqu’un au tempérament plutôt généreux comme Silmeï et non à un caractériel au sang chaud tel que Gleol, sinon il se serait certainement déjà retrouvé avec la température corporelle dans le négatif dès son premier « bla ».
Quelle casse-pieds, je vous jure… un prévenu n’est-il pas normalement censé garder le silence pendant qu’il est conduit devant les autorités compétentes à juger de son sort ? Apparemment, si c’est le cas chez les Ynoriens, telle n’est pas la règle à suivre au sein du peuple des earions, car Dôraliës n’en finit pas de jacasser comme une pie sur son sort, ergotant à n’en plus finir à un tel point que l’on le croirait directement issu d’un mauvais roman d’aventures à l’écouter s’ériger en martyre comme il le fait d’une manière si teintée d’hypocrisie. Rien qu’à l’entendre, c’est d’un geste machinal mû par l’énervement que je raffermis mon étreinte sur son bras en espérant que la pression redoublée le fera redescendre sur terre et surtout cesser son verbiage incessant et difficilement supportable en cette heure de tensions.

En réalité, je me moque bien de ce qu’il aurait pu objecter ou exiger, comme cela devait probablement être le cas pour mon compagnon magicien vis-à-vis de Fein, et tout ce qui m’importe était de le ramener dans les plus brefs délais auprès du reste de la compagnie, manu militari. Cela ne l’empêche pas de continuer de blablater, demandant à récupérer son « membre », formulation bien étrange qui me fait l’espace d’un instant flotter dans l’esprit l’image de moi tendant au musicien son bras arraché avec un air de détachement afin de lui restituer son bras comme il le demande. C’est peut-être d’une absurdité sadique, mais cela me soulage un peu et un demi-sourire crispé apparait sur mes lèvres alors que je ne détourne même pas la tête, continuant de mener l’elfe bleu à ma suite sans broncher, pressé d’en finir avec ce problème pour passer à un autre plus important : notre survie !
D’ailleurs, à ce sujet, le matou paraît plus avisé que son maître pour s’être rendu compte que nous sommes en train de courir droit à la catastrophe comme l’indique l’espèce de détresse qui se perçoit dans le miaulement aigu qu’il pousse, signe que le zigomar interprète heureusement correctement, me sommant ensuite de presser l’allure. Quoi, il ose me demander une chose pareille alors que c’est justement lui qui traîne la patte à déblatérer tout ce qui lui passe par la tête au lieu de se concentrer sur le parcours à suivre ? Il va voir ce qu’il va voir, et pour lui montrer la vitesse à laquelle j’entends mener notre train, je le prends au mot, forçant l’allure en le tirant sans ménagement à ma suite quitte à devoir le traîner les quatre fers en l’air histoire de lui donner une leçon de modestie, poussant le battant de la porte d’un geste excédé, aussitôt accueilli par un souffle de vent accompagné de quelques gouttes qui me saisissent d’un étonnement visible sur mon visage alors que je continue de m’avancer en direction du groupe toujours rassemblé sur le pont, ne m'étant pas attendu à ce que la tempête soit sur nous aussi vite.

« Nous n’en avons pas fini. »

Lâché-je à l’intention de Dôraliës que je laisse partir, voyant qu’il est manifeste que la situation actuelle ne se prête pas à ne serait-ce qu’un semblant de jugement à l’égard du fautif qu’il est.

En effet, même si l’on prend en compte l’approche de la tempête suscitée de toute évidence par le Machin, l’ambiance faite d’un silence pesant qui règne parmi l’hétéroclite groupe ne manque pas de me frapper, me faisant l’impression d’un maussade recueillement qui ne ressemble pas vraiment aux membres de l’équipage : autant le mutisme renfermé de Maelan et l’indolence d’Ergoth n’ont rien d’étonnant par rapport à d'ordinaire, autant l’affliction d’Aëlwinn la vaillante et l’impassibilité de Gleol le susceptible me laissent pour le moins perplexe. Le seul à faire bonne figure est notre fier Eleth qui nous rejoint pour nous faire très vraisemblablement un exposé de la situation avant même que l’un d’entre nous quatre ait pu dire quoi que ce soit.
Et dès les premiers mots qu’il prononce, mon faciès se décompose presque en une expression de déconfiture, devinant au commencement même de son discours qu’il s’est désigné comme victime volontaire pour laisser la place aux autres d’accomplir la suite de l’office malgré toute l’ardente motivation dont il a fait montre et l’envie qu’il a tout autant que les autres d’en découdre avec notre ordure de persécuteur. Je l'écoute la gorge serrée, à son instar bien qu’il fasse de son mieux pour ne pas le montrer, s’efforçant de trouver de bons arguments pour affirmer qu’il est sans aucun doute celui qu’il serait le moins pertinent d’emmener avec nous pour la suite du périple, de même que pour nous assurer de la motivation qu’il a à suivre ainsi sa propre voie.

A plusieurs reprises, ma bouche s’ouvre et se referme en des contre-arguments qui ne veulent pas sortir, et en jetant un coup d’œil en direction des autres, je peux tout à fait comprendre pourquoi ils ont l’air aussi morose : le même sentiment de culpabilité que celui qui m’étreint doit tous les habiter à un degré plus ou moins fort, et malgré la lâcheté de l’acte que nous commettons en laissant partir le brave sylvain sans une plainte, aucun de nous n’ose s’insurger, trop content au fond que l’un d’entre nous ait bien voulu encaisser le choc d’une décision nécessitant un pareil dévouement. Je me déteste de le laisser partir ainsi, aussi, lorsque, après une dernière réplique, il fait mine de rejoindre le second Vaisseau-Lune, je me décide à ne pas faire de chichis et me précipite à son contact pour le gratifier d’une accolade sincère et pleine d'amitié, ne me détachant de lui que pour lui affirmer avec une résolution vibrante :

« Vous pouvez ! »

Puis c’est le départ de ce brave homme dont l’attitude dément sur le champ l’incapacité qu’il s’avouait puisqu’il se positionne à la barre du navire, empoignant le gouvernail d’une telle manière que je ne peux m’empêcher de penser qu’il doit avoir au moins quelque compétence en la matière : pour quelqu’un qui n’a « que trop peu de place sur les océans », on dirait au contraire qu’il sait y faire ! Ah le… le… le héros ! Il va tout droit à un probable sacrifice, de même que c’est le cas de ces marins qui ne se laissent pourtant pas envahir par le désespoir, cette assemblée elfique amassée sur le pont irradiant d’une dignité superbe à voir en un tableau qui restera probablement gravé dans ma mémoire jusqu’à la fin de mes jours.
Mais pour l’heure, je me dois de m’en détourner pour faire face à notre propre situation afin d’y réagir avec une promptitude qui ne saurait souffrir d’un retard puisque le Machin n’est certainement pas du genre à nous accorder un délai supplémentaire sous peine que nous offrons un spectacle marquant. Me dirigeant vers le coffre qui contient ces satanés masques à la noix, je suis surpris de voir que contrairement à ce à quoi je m’attendais, ceux-ci ne sont aucunement dénués d’une élégance certes glacée, mais d’une finesse admirable : moi qui croyais voir des espèces de déguisements démoniaques à faire peur, me voilà détrompé ! En réalité, au sein de la solennité de la scène, et grimés de pareils ornements, la situation s’apparente de manière troublante à une représentation de nô, impression renforcé par l’intensité dramatique du moment qui ne peut certainement en laisser aucun indifférent.

Décidant de rompre l’insupportable silence uniquement troublé par l’ondée battante, manifestation combinée de Rana et de Moura qui me met d’ordinaire en liesse mais qui ne fait aujourd’hui que renforcer ma pénible tristesse empreinte de honte, je prends la parole tout en m’acheminant en direction du coffre dans lequel je me saisis d’un des muets faciès de ce qui est une sorte de pierre semblable au marbre, froide au toucher :

« Compagnons ! Eleth n’a pas hésité à se désigner comme volontaire pour nous permettre de mener notre entreprise à bien. Rendons honneur à son geste et faisons preuve de bravoure : que chacun prenne un masque et se tienne prêt à ce qui viendra en attendant l’occasion de rendre justice envers ce maudit Visage ! »

Et sur ce, je me vêts de mon propre masque, m’attendant sur le coup à recevoir quelque chose comme un choc électrique ou à sentir une chape de ténèbres s’abattre sur moi, presque étonné de me rendre compte qu’il ne se passe en fin de compte rien d’extraordinaire. M’accroupissant afin de me tenir d’une manière qui permettra que je ne m’écroule pas sur le pont dont le tangage est de plus en plus violent, je rabats d’un mouvement sec le capuchon de ma cape sur mon visage afin de me préserver de la pluie tombant dru avant de croiser les bras, attendant la suite des évènements, heureux dans un certain sens d’être recouvert de ce second visage impassible qui permettra de ne pas laisser voir l'affliction qui crispe mes traits.

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Ven 31 Juil 2009 12:08 
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Mon discours enflammé laisse place à un silence pesant mais ô combien soulageant. Tout semble avoir été dit quand cet... inqualifiable (de manière civilisée) Dôraliës intervient le plus intelligemment possible, me lançant une stichomythie d'une spiritualité rare que je ne peux que retransmettre fidèlement afin de ne pas en altérer la subtilité: " Et bla et bla et bla. " Je sais, à vous aussi, ça vous la coupe. Toujours est-il que moi, ça me donne plus envie de le couper, lui. En tous petits morceaux bien saignants. Une nouvelle vague de fureur est à deux doigts de me submerger, et je me mets à bruyamment respirer pour éviter tout débordement malvenu. Si mon regard avait eu ce pouvoir, j'aurais littéralement réduit en cendres fumantes ce... cet... cet elfe!! J'essaye de me convaincre de ne pas congeler immédiatement l'abruti. Ca ferait tache (en passant sous silence le fait que je n'en suis probablement pas capable...). Inspirer, expirer; inspirer, expirer... Pense donc à autre chose, Silmeï. Avec un peu de chance, la tempête lui règlera son compte dès notre arrivée sur le pont. Hé hé.

Alors que je suis bien content -pour lui!- de voir Valor Fein se la fermer et avancer le moins hautainement possible vers le pont, j'essaye d'évacuer un peu toute la colère qui m'a enserré dans un impitoyable étau quelques instants auparavant. Je ne prête guère attention à la Galoche qui me conseille de rester loin de lui désormais. C'était bien mon intention, de toutes façons. Il est hors de question que je fraye avec la bêtise faite elfe. Et justement, en parlant de stupidité personnifiée, voilà notre cher Dôraliës qui refait encore des siennes, et qui s'étale en palabres aussi dénuées de sens qu'inutiles, dans un babil incompréhensible qui n'a même pas le charme de celui des nouveaux nés. Je pensais déjà avoir tout vu avec Dôraliës et ses réactions farfelues et ô combien horripilantes, mais c'est bien naïf de ma part! En effet voilà qu'au détour d'une coursive, notre mauvaise troupe croise le chat de l'elfe bleu, qui avec ses yeux grands ouverts et un miaulement plaintif, semble sortir (enfin!) son maître de son monologue inintéressant au possible, le ramenant les pieds sur le bateau: il a (bis) compris qu'un danger dans le genre létal nous fonçait droit dessus (ter! Alleluia! Chantons, chantons mes frères!). Mais le comble, c'est qu'alors que Léonid le traînait plus ou moins littéralement vers le pont, Dôraliës a le toupet de lui intimer de se dépêcher!! Alors que tout ce temps perdu est uniquement de sa faute (ou presque)?! Je retiens de justesse un râle d'exaspération, et vois avec satisfaction mon compère humain resserrer sa prise sur le lascar pour effectivement l'emmener plus vite sur le pont, cette fois-ci le tirant carrément derrière lui.

(Décidément, je l'aime bien cet humain!)

(Oui, moi aussi. Dommage qu'il ne se soit pas servi de son bâton, mais c'est un crime pardonnable.)

Pour ma part, mon trajet se passe sans encombres, Fein semblant bien décidé à aller imposer son histoire à Aëlwinn avec sa connerie coutumière. Aussi atteignons-nous enfin le pont, pour y voir -comme si nous n'avions pas eu déjà notre comptant- une scène étrange à connotation funeste. Tous nos compagnons sont immobiles, la plupart avec déjà un masque de tristesse incrusté sur leur visage, le tout sous une pluie battante qui arrose abondamment le pont. J'arrive à distinguer le faciès satisfait du Torkin, le seul parmi les visages tristes ou fermés des elfes. Que diable s'est-il donc passé sur ce pont pendant notre absence? Je remarque que Maelan s'est isolé, encore plus solitaire qu'à l'accoutumée. Nous faisons quelques pas vers eux, puis la Rapière s'avance vers nous, serein, pour nous expliquer la situation: il s'est sacrifié, c'est lui qui va nous quitter. Je crois déceler une légère étincelle de regret dans son regard lorsqu'il s'adresse à nous, mais je me doute qu'il doit fermement tenir la bonde à sa déception...

Etrangement, ma gorge se serre à l'écoute de notre compagnon. Car Eleth me paraissait être la bonne humeur de ce navire, toujours chaleureux et porté sur la communication. C'est lui qui nous invita à monter sur le pont, Dôraliës et moi, c'est lui qui vint nous aider à ranimer le nain, c'est lui qui, encore une fois montrant son altruisme exemplaire, quoique un peu fou, s'est sacrifié pour nous permettre d'aller botter les fesses du Visage. Bon sang, dire qu'il est voué à une mort certaine... Je ne peux pas le laisser partir!! Qu'on le remplace par une raclure du genre Fein! Pas lui, enfin! Mais il semble décidé. Aëlwinn le regarde avec une tristesse non dissimulée, tandis qu'il passe par-dessus la rambarde pour rejoindre la réplique du Vaisseau-Lune, rejoignant l'équipage déjà en place, rejoignant son linceul... Celui-ci se retourne pour nous dire adieu, et placer ses espoirs de réussite en nous. Réellement bouleversé, d'autant plus d'ailleurs après une matinée aussi éprouvante, j'agite mes bras illuminés sur l'épaule de Valor, et lance un cri:

" Adieu Eleth! Et merci! "

Nul doute que le vent impitoyable aura emporté mes paroles avant qu'elles atteignent leur destinataire, aussi continué-je à agiter mes bras au dessus de ma tête tandis qu'incontrôlables, des larmes de tristesse, de fatigue et de colère dévalent mes joues pour rejoindre les milliers de gouttes que pleure le ciel déchaîné.

Me sentant vidé et affreusement creux, je lâche mon emprise sur mon pouvoir, et mes mains redeviennent enfin normales. Sans un mot de plus pour un elfe qui me dégoûte, je bats faiblement des ailes pour descendre de son épaule, et plus tomber qu'atterrir sur le sol de bois inondé de pluie. Bon sang quel déluge!! Je me prends sur la tête d'énormes gouttes d'eau, qui claquent avec force sur le bois près de moi. J'ai les oreilles emplies de clapotis assourdissants, tandis que je replie soigneusement mes ailes dans mon dos, histoire d'éviter tout dommage. Pour l'instant chanceux, le vent ne semble pas trop faire des siennes, je peux donc progresser sur le vaisseau sans m'envoler vers la mer plus qu'agitée, qui semble vouloir happer au creux de ses vagues déferlantes tout ce qui a la malchance de passer à sa portée.

Avec cette foutue pluie, je nage presque plus que je marche vers le coffre ouvert aux pieds du capitaine. Avec tout le raffut provoqué par la tempête qui fait ses vocalises, je n'entends que des bribes incompréhensibles du discours de Léonid, cependant le voyant s'avancer vers le coffre et se saisir d'un masque, je hâte le pas. Encore quelques mètres à lutter contre deux des quatre éléments qui s'amusent à sournoisement se déchaîner, et j'arrive enfin au coffre salvateur. Je me hisse à l'intérieur, et vois avec stupeur des visages argentés me fixer avec leur regard aveugle. Ce qui me frappe surtout, c'est la beauté pâle de ces masques que nous allons revêtir. De la part du Visage, je m'attendais à quelque chose d'horrible sinon de mauvais goût, mais certainement pas à une telle grâce figée. Un peu rassuré, je me saisis d'un masque, qui fait malheureusement ma taille, tout en songeant comment diable j'allais pouvoir coller ce truc à mon visage. La réponse arrive d'elle même, car au moment où je touche l'objet, il rapetisse d'un coup dans un scintillement magique, pour finalement s'adapter parfaitement à mon faciès.

Bon ben, quand faut y aller, faut y aller. Je ferme les yeux et colle le masque sur ma figure, qui s'y fixe immédiatement, comme une seconde peau. J'attends, quelques secondes, crispé, qu'une saloperie magique me tombe sur le coin du nez, mais non, rien. Je rouvre les yeux, et constate que je vois parfaitement, même au travers les yeux opaques du masque. Me voilà paré à la suite des évènements.

Je ressors non sans difficultés du coffre, et m'écroule sur le pont, pilonné par les gouttes de pluies qui tombent toujours plus dru. Je me relève tant bien que mal, et je place au dessus de ma tête mon bouclier-bogue de marron, le transformant pour l'occasion en parapluie sommaire. Je regarde autour de moi, à la recherche de mon ami humain, que je repère non loin, accroupi et prostré, emmitouflé dans sa cape, équipé de son masque inexpressif. Laborieusement, je parcours les mètres qui me séparent de lui, manquant trois fois d'être emporté par une vague téméraire. J'arrive devant lui proprement épuisé, épuisé par la tension, épuisé par la lutte contre cette fichue tempête qui ne fait que commencer. Avec un sourire vaguement espiègle, je me hisse sur ses genoux, et lui dis : " On m'a dit que l'humain était confortable." (ah zut, il ne peut plus voir que je souris. Bon ben il identifiera la boutade au ton flagorneur alors.).

Sans plus de formalités, je me blottis contre lui, à la recherche un contact réconfortant dans ce maelström de chaos qui nous engloutit désormais.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: Le Vaisseau-Lune
MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 16:21 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Santias ne pouvait mentir, son instinct animal était la chose la plus importante faisant partie de lui. Nous allions devoir faire face à une force incommensurable capable de frapper le chat dans son joli minois. Il fallait survivre à cet puissance maléfique, à ce chaos naturel qui se préparait à s'abattre sur nous sans attendre que nous ayons réfléchi à tout ce qui pouvait nous arriver. Le monde s'écroulerait peut-être devant mes yeux, des éclairs consumeraient la vie de mes compagnons et des rafales dévastatrices balaieraient le Vaisseau-lune, mais, jamais je n'abandonnerais mes principes, mes valeurs et ma philosophie. Que croyaient ces détracteurs ? Pouvoir me faire changer ? Moi ? Leur niaiserie ne m'effrayait pas, ni leurs capacités apparemment si spéciales. Nous possédions chacun des aptitudes différentes et même si les miennes divergeaient amplement des leurs, je ne laisserai personne se mettre en travers de mon chemin au cours de cette si plaisante aventure. Leurs menaces me faisaient bien sourire, tout comme l'étreinte ignoble de cet humain fadasse. Mon regard chargé de malice se posa sur sa main qui se resserra fébrilement pour tenter de me faire flotter vers le pont du navire. Malgré sa grande force, sa vitesse me donnait envie de rire aux éclats car les elfes possédaient une endurance plus que développée. Cependant, ce n'était pas la seule chose qui dépassait potentiellement les humains car notre grâce avait rendu nos mouvements plus fluides, plus rapides. Je n'eus aucun mal à suivre son rythme qui me semblait même un peu lent, pourtant nous devions faire vite et même si l'envie de mordre ses doigts pour qu'ils me lâchent ne me manquait pas, je devais retourner sur le pont pour en finir avec cette force déplaisante qui tournoyait autour de nous.

(Pauvre de moi ! Cette expédition ne sera pas de tout repos, il va falloir que je me le coltine avec Valor... Quelle chance !)

Néanmoins, une fois arrivés à la porte d'entrée, le jeune Humain, pour me montrer sans doute sa hargne, poussa violemment la porte... Comme si ça allait changer quelque chose aux événements... En même temps, on ne pouvait pas leur en vouloir, cette perte de contrôle était soit due à sa jalousie bouillonnante envers mon peuple qui vivait plus longtemps que le sien, soit à l'émergence de sa véritable nature de petit chef tyrannique encore plus fausse que la personnalité de Valor. Et pourtant, le blanc-bec faisait preuve de la plus grande superficialité encore jamais vue... Bref ! Ces deux personnes devraient un jour ou l'autre discuter, j'étais persuadé qu'ils s'entendraient à merveille dans leur désir de me faire la peau ! Au moins, je savais à quoi m'en tenir ! Toutefois, la pluie battante qui me frappa de plein fouet, une fois dehors, me remit les idées en place, la situation était grave et nous devions nous dépêcher ! Mais, avant d'annuler sa constriction, l'Humain me lança une dernière phrase remplie de défi... Devrais-je me battre avec lui aussi ? Héhé ! Si les événements continuaient dans cette direction, j'allais bientôt devenir un véritable marginal ! L'idée me paraissait intéressante, donner des coups me permettrait sans doute de gagner une bonne réputation au sein des aventuriers présents sur le bateau. Mais, avant de le laisser s'en aller afin qu'il puisse régler les nombreux problèmes qui siégeaient encore sur le Navire et qui bien entendu ne le regardaient en rien, je devais répliquer !
«Avec plaisir ! Jeune Léonid.» dis-je avec un regard transperçant et cheveux au vent.

Mais, le temps semblait se dégrader petit à petit, les rafales de vent étaient plus qu'impressionantes et les vagues venaient cogner le navire dans l'unique but de le faire chavirer. Je dus m'accrocher à un pilier pour ne pas passer par dessus la rambarde. Puis, je me rendis compte que mon sac était toujours sur le pont, posé là où je l'avais laissé précédemment... Zut ! Attrapant Santias, je me dirigeai vers mon coffre à trésor en toile pour y récupérer mes biens. La route était semée d'embuches, j'avançai lentement pour ne pas m'effondrer ce qui aurait provoqué les rires sévères des marins entraînés pour ne pas flancher dans ce genre de situations. Me rattrapant parfois d'une manière plus miraculeuse que gracieuse, je finis par atteindre mon sac qui contenait mes nouveaux gants de combat et ma flûte ensorceleuse. Finalement, je me mis à scruter les environs du regard, au début je crus voir double, il n'y avait plus un mais deux Vaisseau-lune identiques...
«Alors ça ! C'est complètement fou ! Ils ont fait un travail remarquable.»

Ébloui par cette technique époustouflante, je restais coi devant tant de rapidité et d'imitation. Tout l'équipage s'affairait déjà sur le nouveau Navire, réalisant avec toute la minutie dont ils étaient capables, leurs travaux entamés sur l'ancien bateau. Tout ceci était incroyable et pourtant la magie n'avait rien à voir avec cette performance des océans... Il n'y avait pas à dire, Aëlwinn avait su choisir la totalité de ses compagnons sans erreur. Mais, en regardant de plus près les visages des dernières personnes qui restaient sur ce bon vieux Vaisseau-lune, on pouvait voir une certaine mélancolie se peindre sur la figure de chacun... Ceci dit, Gleol, Ergoth et Eleth ne semblait pas être affectés de la même manière : les deux premiers semblaient complètement sans cœur et le dernier plutôt heureux... Rapidement, je compris le problème qui émergea comme un énorme iceberg prêt à nous couler dans les profondeurs sous-marines ! Ce joyeux drille avait choisi de jouer le «traître» alors que tout le monde savait pertinemment que Valor n'avait qu'une envie : nous planter un couteau dans le dos le plus rapidement possible ! Pourquoi cet ami de la nature allait-il devoir nous quitter ? Pourquoi ce choix ? D'autres personnes auraient dû s'en aller à sa place... Un vent de tristesse souffla sur le pont du navire, ses paroles étaient assassines, il savait qu'il allait peut-être mourir et pourtant il faisait preuve d'un énorme courage en traversant la mince portion d'eau qui s'immisçait entre les deux bateaux... Certains devraient en prendre de la graine ! Mais, respectant son choix, je restais à ma place la mine sombre en le regardant s'en aller sur le Vaisseau qui le mènerait peut-être à bon port :
«À bientôt Eleth ! Que Rana souffle sur les voiles de ton Vaisseau et te protège des mains de Thimoros !»

Cachant le pouvoir du mélodrame qui s'abattait sur mon esprit noirci par les événements désastreux qui s'apprêtaient à nous toucher tous autant que nous étions, je regardais Eleth prendre place à la barre de la réplique. Ce Capitaine improvisé avait toutes les capacités requises pour ramener au port de Kendra Kâr l'équipage entier. Je venais de prendre conscience du fardeau que nous portions sur nos épaules, cette chasse au trésor n'en était pas vraiment une... Une créature aux dons incroyables nous guidait vers un lieu inconnu où nous allions devoir affronter les forces maléfiques qui nous barraient la route... En étais-je capable ? Si j'étais encore en vie, c'était que je devais posséder quelques aptitudes utiles à l'ensemble de notre nouvelle communauté... À l'ensemble ? Non ! En tout cas pas à cet imbécile de Valor ! Lui et moi étions définitivement ennemis et rien ne nous rapprocherait, ça c'était sûr !

(Je vais devoir garder un œil sur ce traître !)

En attendant, les masques précédemment enfermés dans le coffret d'Aëlwinn semblait être à notre disposition. D'ailleurs, Silmeï et Léonid en avaient déjà pris un chacun, ce devait donc être à mon tour de prendre le visage qui symbolisait notre survie... Je me penchai pour en prendre un, Santias était encore dans mes bras et ce fut à cet instant précis que je me rendis compte que le chat n'avait pas de masque ! Quoi ?! Pauvre petite créature ! Je n'allais tout de même pas l'abandonner dans cette tempête, il mourrait certainement et cela était complètement inconcevable ! Je pris donc le masque et fis une petite expérience : j'approchai le plus possible le minois du matou de ma bouche et tentais tant bien que mal de placer le masque, mais j'ignorais tout de ce que cela entraînerait...

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