Le Shaak revient avec une gamelle que je m'empresse d'engloutir, les épreuves, même comateuses, de cette nuit m'ayant donné une faim de loup.

"Il s'est passé quelque chose de spécial?"

Regardant mes compagnons, tous semblent dans un état similaire au leur après un combat. Les uns discutent, les autres se taisent. Je ne vois cependant pas Lillith, ce qui m'étonne.

"Où est le mage de glace?"

Je me redresse, bien que personne ne semble s'être rendu compte de cette disparition...

(Qu'est-ce qu'il s'est passé?)
(Assied-toi et laisse causer l'elfe... Il s'est passé pas mal de chose.)

Je me rassieds et pose mes yeux dans ceux de l'elfe.

Elle pose la question fatal, Où est le mage de glace? Je prends une grande respiration et commence mon récit:

" Je vais te raconter d'abord la fin du combat que tu n'as pas du connaître. Avec mon groupe nous nous sommes donc fait attaquer par des orcs beaucoup plus organisé que les premiers. Nous avons combattu avec rage, nous commencions à faiblir quand vous êtes arrivés pour nous sauver.

Heureusement pour nous, jusque là tu le connais mais tu es tombé dans ta léthargie avant la fin. Nous avons vaincu nos ennemis ensuite mais nous en avons gardé trois en vie pour les faire parler. Savoir qui est derrière tout ceci, mais une invocation macabre a fait apparaître six squelettes, trois nous ont occupés pendant que les autres égorgaient nos prisonniers. Nous n'avons rien appris"

Des larmes commencent à apparaître dans mes yeux, je me remémore la nuit qui venait de passer.

" Je suis resté à tes côtés pendant toute la nuit. Je guettais ainsi toutes attaques éventuelles pour toi ainsi que pour le groupe. Puis soudain je vis le mage de glace se lever pour ..."

Je ravale ma salive, je sens une boule dans ma gorge ne voulant pas descendre. Je repris avec une voix empli de tristesse:

" Il se leva pour aller chercher la petit de Lelma, Seyra. il l'amena à côté de ton corps endormi. Ils parlèrent du fait que tes cheveux ont changé de couleur puis il y a eu un silence."

Je me tais un instant pour dis:

" Seyra le regarda dans les yeux et lui dit pourquoi? Je ne sais pas de quoi elle parlait, je n'ai strictement rien compris. Lilith était surpris, il se recula d'elle puis il se fondit en larmes."

Je frappe avec peine sur le sol.

( Si seulement j'avais pu l'aider, le voir avant)

" Il a dit pour derniers mots « Je suis désolé… Seyra, Lallydir, Hammith, maman… Je suis désolé… » car juste après .... * je rassemble mes forces pour dire la plus grande fatalité* il s'est lancé un sort de glace en pleine poitrine."

Je serre mes poings de plus en plus fort pour finir mon récit douloureux:

" Seyra poussa un cri qui m'a déchiré le coeur, j'en souffre encore. Tout le monde est venu voir ce qui se passait. Puis une lumière brune est venue aspirer le cryomancien pour ne laisser que ses vêtements de lui."

Je baisse la tête, les yeux remplient de douleur et je fini en disant:

" J'aurais pu le sauver de lui même mais je n'ai rien vu venir."

Je marche et frappe de toutes mes forces dans un arbre puis je cherche dans mes poches la pièce que Cromax m'avait donné en plus pour Lothindil.

" Après que tes questions soient fini tu tendra la main s'il te plaît"

J'écoute calmement le Shaak, surprise par ses paroles,mais le visage totalement impassible. Je souris légèrement à la fin de son récit sur les squelettes, mais n'esquisse pas une ombre de tristesse à l'annonce de la disparition de notre compagnon d'infortune.

(Lothi... Que se passe-t-il? Je ne te reconnais plus.)
(J'ai changé Lirelan... Dis, tu pourrais m'en dire plus sur la disparition du mage? Je n'ai jamais vu quelqu'un qui se tuait disparaître ainsi.)
(Le Shaak t'as tout dit... Mais s'il n'est pas mort, cela ne saurait tarder.)
(Ah?)
(Rares sont ceux qui peuvent créer des portes spatiales ainsi.)

Je n'ai pas décroché une larme pour notre compagnon, le sachant vivant.

"Pourvu qu'il soit heureux où il est..."
Ma gorge est nouée, plus par le fait de savoir qu'il serait sans doute bien mieux mort, même si j'ignore où il est. Mais avoir été stupide au point de vouloir se tuer, il faut qu'il craigne réellement quelque chose de puissant.

Je reviens sur l'épisode des squelettes, me rappellant brièvement une rencontre avec un nécromant en route vers Dehant.

"Des squelettes dis-tu? Il y aurait un nécromant parmi nous?"
Je soupire... c'est impossible... je l'aurais senti, j'aurais senti la présence de fluide obscure. A moins que ça soit Bogast, la puissance de son aéromancie aurait pu me cacher cela.

Elle reste le visage calme, elle ne sourcille même pas, je ne la connais pas assez pour connaître son passé, je ne peux la juger.

Je décide répondre à sa question en me reprenant:

"Oui des squelettes, mais pas d'une grande puissance car nous étions tous dans un état de grande fatigue quand nous les avons vaincu. Un nécromant parmi nous, excuse moi mais je pense que se serait vu, le style vestimentaire, le visage, il y aurait eu quelque chose qui nous l'aurait dit. De plus je pense que j'aurais reconnu ce genre de magie car mon père utilisait les magies occultes. Aurais-tu une idée sur la personne?"

Je souris alors à ses préjugés sur les nécromants.

"Je pense que quelqu'un maniant les magies obscures pourraient très bien se cacher s'il voulait... Tous n'affichent pas leur magie, surtout dans certaines expéditions."

Je fais une petite pause, buvant un peu d'eau avant de continuer.

"Oui, j'ai une idée... Je pense à Bogast en fait. J'aurais dû sentir les magies obscures pour les avoir combattus de nombreuses fois, mais la présence de fluide d'air chez lui, me fait frisonner de même. S'il maniait la magie ténébreuse, je ne saurais la sentir..."

Je regarde tout le groupe, le visage toujours fermé.

"Puis sinon qui le pourrait? Qui aurait fait jaillir de nulle part ces tas d'os?"

Elle réponds à ma phrase en me parlant de Bogast puis elle dit qui pourrait d'autre?

" Je voudrais savoir si un mage pourrait diminuer l'intensité de son pouvoir pour qu'on ne puisse le ressentir? Parce que dans ce cas nous tournerons longtemps en rond."

De lance une autre hypothèse, je soupire en hochant la tête.

"Pas à ma connaissance du moins... Peut-être que quelqu'un ayant plus de maîtrise des arcanes le pourrait, mais je n'ai jamais entendu parlé."

Apparemment mon hypothèse n'est pas courante du tout. Je réfléchis à Bogast, à tout ce qui se passe depuis cette aventure. Je regarde Lothindil et lui dis:

" Les combats pour monter sur le navire ont été truqués pour certains de nos compagnons. Un nain qui saute trop haut et j'en passe. C'est le seul qui m'est marqué. Puis l'histoire de ce aynore qui s'écrase comme ça, à part les dragons, nous n'avons pas rencontré d'animaux particulièrement dangereux et de plus il n'y a pas eu non plus de temps particulièrement violent. Quelque chose t'intriguant se déroule ici mais alors la question a posé pourquoi il a besoin de nous?"

De pose le problème de la raison réelle de notre présence. Il semble clair à chacun de nous désormais que nous ne sommes pas là juste pour faire de l'escorte de cartographe dans une région difficile. Je repense à tout ce qui nous est arrivé.

"Depuis que Lelma nous a raconté son histoire avec le dragon, j'ai eu un doute... J'ai l'impression aussi que la raison n'est pas celle qui nous a été donnés. Mais je ne veux pas parler de mon idée maintenant... On verra plus tard."

(L'enfant?)
(Qu'est-ce qui pourrait faire bouger un aynore kendrain, un groupe de mercenaire et un groupe d'orc à part un de ces enfants dont tu m'as parlé?)
(C'est une possibilité en effet...)

Je vais pour me lever et finir de rassembler mes affaires, mais me rassied, tendant ma main, faisant comprendre à De que la discussion est finie. Sur le dos de ma main que je lui tends, le tatouage a retrouver toute sa grâce et ses détails.

Je respect le choix de Lothindil de ne pas vouloir m'exposer son idée. Puis elle tend sa main pour m'indiquer comme convenu que la discution est terminé. Je pose délicatement la pièce et dis:

" Cromax voudrait que nous gardions chacun une pièce qui a appartenu à Lilith en signe de mémoire."

Je la regarde puis lui dis:

" Je suis heureux que tu me traite d'égal à égal, c'est rare que ce cas de figure m'arrive."

Je prends la pièce et la regarde avant de la ranger dans la bourse suspendue à mon cou.

"Soit..."

Je me lève et sourit au Shaak en hochant la tête.

"Comment pourrais-je te considérer autrement? Nous sommes tous des créatures de Yuimen et égaux devant lui. Si pour lui nous sommes égaux, pour moi nous le sommes aussi."

Mon visage se ferme, laissant juste un sourire franc sur mes traits.

Je reponds à ce qu'elle me dit:

" Certes, nous sommes tous égaux car nous naissons, nous vivons, nous mourons mais pour certains comme mon peuple, tout le reste est juste esclave. Que je haïs cette idée. Plus j'avance plus je souhaite retourner la tyranie mais je sais que je ne peux point pour le moment mais un jour si. Je ne sais pas si les dieux comme Yuimen sont forcément du côté des justes mais j'apprécie ses disciples."

( Je me demande comment va tétard le velu, j'aimerais le revoir un jour ou l'autre.)

Je hausse les épaules, mais me retourne quand même vers De.

"Ce n'est pas la tyrannie qu'il faudrait changer. Mais les gens eux-même, tout le monde n'est pas comme toi et moi. Les Horiöns vous haissent, les Sindels se croient égals aux Dieux qu'ils refusent de vénérer pour la plupart et supérieur à chacun d'entre vous... Je ne doute pas que ton peuple soit comme tout les autres à craindre ce qui est différent. Quant aux croyants en Yuimen, méfie-toi, tous ne sont pas comme moi et certains vous trancheraient la tête juste parce que vous avez la peau noire."

Mon visage toujours impassible, seul le ton de ma voix laisse percer la passion de mon discours... Sans doute le brillant de mes yeux fait-il de même.

Je souris à sa réponse puis dis:

" Le monde est ce qu'il est certes mais ce n'est pas une raison pour le laisser dans la boue, il faut le faire avancer. Puis la mort est le dernier de mes soucis."

Je le regarde droit dans les yeux, un sourire sur le coin des lèvres:

"Oui, il faut le faire avancer... Chacun sa manière, tentons déjà d'éviter qu'il recule. Quant à la mort, pour l'avoir frôlé sans doute bien plus souvent et de bien plus près que vous, on peut ne pas s'en soucier, mais quand elle vous touche, vous comprenez alors seulement le risque. Je me soucie de la mort car je sais qu'elle est la fin de ma vie, la fin de mon voyage."