Alors que je rangeais les parchemins dans mon escarcelle, Antariasi m’annonça qu’il préférait aller s’entraîner dans sa propre cabine, arguant de la dangerosité que pouvait représenter cet exercice sans connaître ses capacités. D’un signe de tête, j’acquiesçai et le remerciai du souci qu’il avait de ne pas me blesser par inadvertance. Tout en me relevant, je le rappelais avant qu’il ne sortît de la pièce.

« Antariasi !… Si vous avez de nouvelles questions, n’hésitez surtout pas. Comme je vous l’ai dit, j’essaierai de vous expliquer au mieux. »

Même si à présent je sentais que je pouvais lui accordais une plus grande confiance qu’avant cette « leçon », ce fut avec un soulagement non feint que je quittai à mon tour la salle à manger pour m’enfermer dans ma cabine, bien décidée à m’atteler à l’apprentissage du sort offensif. Sans prendre le temps de regarder autour de moi, je m’assis sur le matelas et sortis doucement le parchemin. Comme pour les premiers, je le décachetai et le dépliai lentement avant de me plonger dans la lecture de ses écrits. Cette fois-ci, l’encre me semblait avoir des reflets métalliques apparaissant vivement avant de disparaître comme si les éclats étaient projetés vers un point invisible. Je m’absorbais dans ces scintillements, pour faire mienne la magie contenue dans le parchemin, oubliant le temps, l’endroit où j’étais et les conditions. Je ne pensais plus qu’à la seule magie du moment et en emplissais chacun de mes sens pour laisser pénétrer cette connaissance dans mes fluides, l’assimiler dans mon sang, dans mon être.

Comme pour les « vents infernaux », la mana m’habitant réagit et s’harmonisa à celle du parchemin, énergie vive et fière, directe et libre. Le moment où je devais laisser libre court à cette magie était venu, la laisser s’exprimer pour mieux la guider. Aussi, je me relevai avant de me saisir du couteau de bois passé à mon ceinture, arme nécessaire à la réalisation du sort. Totalement sous l’emprise de l'enchantement du parchemin, je me retournai vers le panneau surmontant mon lit pour y projeter, d’un geste sec et sous l’impulsion aérienne, le poignard boisé. Mais à trop oublier les étranges conditions de mon apprentissage, il ne fallait pas s’étonner des effets obtenus. Au lieu d'un puissant jet rectiligne allant se ficher avec force dans la cloison, je vis mon arme tourner sur elle-même, perdant très rapidement toute sa vitesse, avant qu’elle ne tombe lamentablement à la place que je venais de quitter et toute ceci dans une explosion de bulles plus inoffensives les unes que les autres. Rageusement, je repoussai l’extrémité du turban qui semblait se moquer de mon échec en flottant ainsi autour de ma tête. Il n’était pas dit que j’abandonnerais, aussi je ramassai le poignard bien décidée à trouver une solution au problème que représentait le milieu aqueux dans lequel nous évoluions par obligation. Et je m’y appliquai, cherchant comment appliquer ma magie pour que celle-ci ne se transformât pas en simple feux d’artifice aériens.

Plusieurs heures plus tard, je trouvai enfin une alternative plus ou moins satisfaisante. Plutôt que d’envelopper tout le couteau par de l’air pour le soutenir et le guider vers ma cible, première image que je m’étais faite du « Lancer du vent », j’appliquais en continu une forte poussée sur le manche tout en parvenant à guider la lame tant bien que mal. Malheureusement, il me faudrait plus d’entraînement pour améliorer encore la précision de cette attaque, ainsi que la portée très certainement, et je ne pouvais empêcher la formation en panache de bulles partant à l’assaut des cieux aqueux. J’avais l’impression de gâcher pas mal d’énergie pour un maigre résultat mais je devais m’en contenter pour le moment, nous ne retournerions pas à l’air libre de sitôt. Trop fatiguée pour songer à apprendre le second sort et consciente qu’il me fallait récupérer la mana dépensée, je m’allongeai avant de m’endormir profondément.

Alors que le navire arrive en approche de la cité sous-marine, celui-ci ralentit son allure et finit par stopper entièrement sa marche. Sur le pont, chacun est sur ses gardes. Jerth Longargent est à la barre, près de sa fille, et Aalys est non loin de Logan et Erfandir. Raek, lui, reste à l’écart, près de la porte du couloir menant dans les entrailles du navire.
Le blond répond au guérisseur d’une voix paisible.

« Vous saurez toutes ces choses, Erfandir, mais je crains qu’il ne soit pas le moment d’en parler, désormais… Je n’ai aucune stratégie, puisque je ne sais pas avec exactitude ce qui nous attend. Il faudra improviser, je le crains… Sachez que vous avez également ma confiance, vos gestes et paroles ont maintes fois prouvé votre valeur, depuis le début de la chasse… »

Mais il est interrompu par Aalys, qui crie soudainement :

« Attention !!! »

Mais trop tard, Erfandir vient de se faire assommer par une créature étrange d’une cinquantaine de centimètres. Presqu’aussitôt après avoir été éveillé de son inconscience, le guérisseur tombe à nouveau dans les pommes, alors que son agresseur rapide rejoint une véritable armée de créatures semblables : il ne s’agit pas moins de vingt bestioles étranges qui gravitent autours de l’Aigle des Océans. Munies de tentacules, tels des pieuvres, le dessus de leur corps fait plutôt penser à celui d’un humanoïde, muni de deux bras et d’un torse. Leur tête fait, elle, plutôt penser à celle d’un insecte, ou d’un oiseau, avec la présence d’un long bec effilé, véritable arme en soi… Ils sont également munis de petites ailes sur le haut de leur dos… Et ne semblent pas avoir des intentions pacifiques à votre égard…



(C’est donc, vous l’aurez compris, un petit combat qui s’engage ici, et que j’espère rendre original de par sa nature sous-marine. Je vous demande donc, dans vos actions, de tenir compte de l’élément dans lequel vous vous trouvez et de ses diverses et nombreuses possibilités. On commence le combat en dirigé, le nombre d’action par tour est déterminé par votre agilité… et un tour dure 3jours (et pas un de plus, je serai intransigeant ! En avant !)

Étrange, très étrange même car je sais parfaitement que je suis censé être à bord d'un navire en train de couler mais l'endroit où je me trouve en ce moment ressemble fortement à un temple. Je suis à la surface dans un temple de Phaïtos d'après la statue à tête de corbeau se trouvant en face de moi à quelques mètres. La salle est très grande est entièrement de marbre noir au sol comme aux murs et au plafond où pendent des dizaines de lustres d'onyx. Alors que je m'approche de la superbe statue, un cri se fait entendre et une petite douleur traverse mon crâne.

Dure retour à la réalité, je suis malgré moi à nouveaux dans ma cabine allongé sur le sol après être très certainement tombé de ma couchette. L'eau a du très probablement ralentir ma chute ce qui fait que je ne me suis pas cogné très fort contre le sol mais suffisamment pour me réveiller complètement. Je regrette de mettre réveiller aussi vite car ce rêve m'intrigue, le temple où j'ai atterri n'est pas celui que je connais, plus petit et moins impressionnant que celui dont j'ai rêvé. Le cri m'a paru réel et c'est plus surement ça que la chute qui m'a ôté de force de mon sommeil étrange.

Étant donnée la nature dangereuse de notre quête jusqu'à maintenant, il me faut peu de temps pour imaginer quelques choses qui nous attaquent ou autre bizarreries étranges et mortelles que peut nous offrir ce damné nécromancien. C'est aussi vite que je peux dans cet univers liquide mais sans enthousiasme que je me dirige vers le pont. Une fois à l'air libre, enfin l'expression n'est pas des plus appropriée dans ce cas, un spectacle étonnant m'attend.

Qu'est ce que c'est que ces trucs encore?

Une exaspération sans borne trouble ma voix car la vingtaine de créatures bizarroïdes n'ont pas l'air franchement commodes ce qui veut dire qu'il va falloir encore combattre. Ce n'est pas spécialement que tuer me gêne, au contraire, mais risquer sa vie sans savoir si ce sont nos ennemis ou nous-même qui allons mourir m'ennuie. On se bat toujours mieux quand l'on est sûr de rejoindre Phaïtos et envoyer des faibles à la mort est moins fatiguant qu'en expédier des forts.

Vous poussez pas il y aura de la place pour tout le monde en enfer!

Je ne sais même pas si ces bestioles me comprennent mais ce n'est guère important car cette phrase est plus destiné à convaincre mes compagnons que je vais effectivement me battre qu'à faire peur à nos ennemis. En parlant de nos compagnons, l'adolescent est toujours dans les vapes et Angharad n'est même pas présente.

(L'eau ne lui va décidément pas à ce gamin et où peut bien être notre magicienne?)

Je crois en effet que la magie nous sera plus utile dans ce combat que nos armes ce qui m'empêche pas de sortir mon poignard noir. Aussitôt celle ci au contact de ma peau, je sens une vague irrésistible de haine et d'envie de meurtre m'envahir. Pendant une fraction de seconde, je sens que je pourrais tuer tout ce qui me passe à porter, amis comme ennemis mais je dompte dans bien que mal ce sentiment et cette envie morbides l'un comme l'autre.

Ne sachant aucunement nager, l'idée de rejoindre les bestioles me semble incongrue si bien que pour le moment, je dois me contenter de les attendre comme une araignée qui espère qu'une mouche se prendra dans sa toile.

Je me réveillai avec le sentiment d’avoir dormi un très long moment. Impression confirmée par l’arrêt du navire, nous étions arrivés à destination. Ce temps de repos m’avait été bénéfique, même s’il avait été troublé par des cauchemars dans lesquels je me voyais tourner le dos à ceux qui demandaient mon aide, mon esprit empli de leurs suppliques. Malgré tout, je sentais une nouvelle vigueur me parcourir, forte de la détermination que j’affichais sans forcément la ressentir auparavant. Les idées légèrement embrumées, je me levai tout en m’emparant de ma cape pour l’endosser quand j’entendis le cri d’alerte d’Aalys suivi d’un bruit sourd de chute. Dans ce monde étrange, faussement emprunt de paix et d’éternité, nous serions toujours poursuivis par notre ennemi. Sous l’impulsion de l’urgence qui m’habitait maintenant, je replaçai rapidement mon poignard en bois à la taille avant de me saisir du bâton. Ces préparatifs me ramenèrent la veille au soir quand nous fûmes assaillis par la horde de squelettes. Quel danger nous guettait-il cette fois-ci ? Je ne perdis pas de temps en spéculations inutiles et me dirigeai aussi vite que possible vers le pont, à la suite d’Antariasi que je vis disparaître par les escaliers.

Dans un premier temps, je ne vis rien de la menace, mes yeux cherchant à situer les aventuriers. Le sombre prêtre et Raek étaient proches de moi tandis que le capitaine et sa fille étaient au poste de commandement de l’Aigle des Océans, juste derrière nous. Quant à Erfandir, il était plus loin et toujours inconscient, aux côté de Logan et d’Aalys. Mais que faisait-il si près du bastingage ? Pas le temps de s’interroger, un mouvement rapide attira mon attention sur nos étranges adversaires dont la silhouette cauchemardesque se découpait sur les fonds océaniens où se dressait une citadelle tordue, sinistre et étrangement majestueuse ainsi nimbée de lumière. Je n’avais jamais vu ça de ma vie, et pour cause, comme tout à chacun, je n’étais jamais allée aussi profondément sous l’eau. Ces créatures ne ressemblaient à rien de ce qui m’était connu et paraissaient être le fruit de l’assemblage monstrueux de diverses parties de différentes espèces.

(Par les Dieux, quelle nouvelle plaie nous arrive-t-il sur la tête ?)

Pas bien grandes, elles paraissaient pourtant menaçantes ainsi disposées tout autour de nous. Leur dispersion leur donnait trop d’avantages sur nous qui ne connaissions rien de leurs points forts et encore moins de leurs faiblesses. Tenter de les abattre un à un était impensable, la jeune archère y dilapiderait ses flèches, comme nos guerriers gâcheraient leur énergie et les lanceurs de sort épuiseraient leur pouvoir à agir de la sorte. Je frémis en repensant aux effets inattendus de mes sorts sous l’eau et tournai mon attention vers l’homme taciturne. Comment un électromancien pourrait-il nous aider dans cet environnement ? Il n’avait pas vraiment participé au combat de la veille mais la protection dont il nous avait tous fait bénéficier à la fin nous avait grandement aidés à l’instant le plus périlleux. Le mieux était encore de lui demander, je me rapprochai donc de Raek pour lui poser la question simplement.

« Raek ! Malgré l’eau qui nous entoure, avez-vous un moyen d’agir sans risquer de tous nous foudroyer ? Votre aide serait plus que la bienvenue. »

En attendant une réponse, je cherchais une solution pour réunir ces créatures en un même point, mes yeux courant sur tout ce qui se trouvait sur le pont, fouillant les possibilités qui étaient à notre disposition. Ces créatures n’accepteraient certainement pas de rester bien gentiment en place pour notre bon plaisir, il nous fallait quelque chose pour les capturer. La vision des cordages me donna une idée, un filet en cordes robustes, voilà qui pourrait convenir si un bâtiment de guerre tel que le vaisseau kendran en possédait dans son attirail.

« Capitaine ! Y-a-t-il des filets en bon cordage sur ce navire ? »

Sur le pont de l’Aigle, chacun se prépare donc à affronter la vingtaine de bestioles hargneuses qui vous attaquent. Aux mots d’Antariasi, Jena Longargent jette un regard noir au serviteur des dieux sombre, et s’arme de sa lance, alors que son père dégaine ses deux sabres d’abordage. Logan a lui aussi dégainé son sabre, et Aalys son arc et une flèche, visant déjà l’un de vos vingt adversaires…

Raek, lui se contente de répondre d’une voix lasse à l’aéromancienne.

« Cet élément décuple mon pouvoir, et le rend plus dangereux… Si je l’utilise, c’est à nos risques et périls, bien que nos ennemis seront certainement terrassés… »

Il croise les bras quand il s’aperçoit que tu t’adresses désormais au capitaine, qui hausse les épaules à ta question pour y répondre d’un ton agacé.

« Évidemment qu’on a des filets ! Mais ils sont à la cale, et je ne crois pas qu’on ait le temps d’y aller, à moins de tous se réfugier à l’intérieur du navire ! »

Logan Tiercevent, lui, n’a pas la même version, et répond à son tour :

« Demoiselle Angharad, si vous avez besoin de filet, utilisez ceux qui permettent de grimper sur les voiles ! Quel est votre plan ? »

Visiblement, il se tient prêt à obéir à tes ordres…

C’est le moment que choisit Aalys pour décocher sa première flèche, qui vient transpercer avec efficacité les tentacules d’une des bestioles, réduisant fortement son habileté à se mouvoir sous les mers…

Mais c’est aussi l’événement qui semble déclencher l’hallali chez vos ennemis, qui descendent en piqué sur le pont, tous sauf celui touché par Aalys.

Les trois qui descendent vers Jena ratent lamentablement leur cible, qui, agile, parvient même à en décapiter un de sa lance tranchante, alors que les deux autres remontent planer au dessus du navire.
Trois se dirigent aussi vers Logan, mais lui, il n’arrive qu’à en éviter deux. Le troisième le percute et il tombe à la renverse sur le pont, sans grande gravité, visiblement, puisqu’il est relevé l’instant d’après.
Trois autres sont pour Angharad. Le premier rate tellement lamentablement sa cible qu’il s’écrase tout bonnement sur le pont, aux côtés de la magicienne, visiblement assommé. Elle parvient à éviter le second, et le troisième qui remontent ‘planer’ au dessus du pont.
Antariasi a, quant à lui, deux ennemis, qu’il parvient à éviter tous les deux. Mais un troisième le surprend par derrière et lui frappe l’épaule avec l’extrémité d’un de ses tentacules. (-3pdv)
Raek fait lui aussi face à deux ennemis : un qui, passant à sa portée, ne faisant guère attention, se prend dans un cordage et choit sur le pont, debout sur ses tentacules immondes. L’autre a bien plus de chance, puisqu’il parvient à planter furieusement son dard acéré dans l’épaule de l’électromancien, qui tombe à son tour, blessé, sur le derrière.
Les trois qui veulent attaquer Jerth semblent soudainement, au dernier moment, changer d’avis, délaissant avec une crainte évidente le capitaine pour retrouver leurs congénères au dessus du pont.
Les deux qui restent s’en prennent à la rousse. Le premier lui envoie un tentacule dans le bras gauche, et l’autre rate son coup…

(bilan de ce tour : 1ennemi mort, 1assommé sur le pont, 1 planté dans l’épaule de Raek, 1 transpercé d’une flèche qui ne s’approche pas, et 16 qui s’apprêtent à fondre à nouveau sur vous en piqué…)

Tout le monde était paré à subir la première vague d’assaut qui ne saurait tarder. Le cœur battant la chamade, je resserrai ma prise sur le bâton et grimaçai en entendant la réponse de Raek. Il n’y avait aucune échappatoire dans ce milieu aqueux, aucun moyen de se protéger face à la foudre et pourtant, la puissance qui en résulterait pourrait bien nous aider à nous débarrasser plus facilement de ces bestioles. Je n’eus pas le temps d’exposer mon idée aux deux capitaines qui semblaient vouloir se faire une guerre ouverte depuis notre immersion qu’Aalys engagea les hostilités, lâchant un trait qui alla se ficher directement dans l’un de nos nombreux ennemis. Dès lors, ses compagnons se ruèrent sur tous les aventuriers encore debout sur le pont. Avant que je pusse ne serait-ce qu’esquisser un geste d’esquive, une première bestiole passa près de moi pour aller se fracasser la tête sur le plancher du navire. Par reflexe à cette attaque ratée, je sautai en arrière et me retrouvai à flotter entre deux eaux, tentant tant bien que mal de me remettre d’aplomb. Bien m’en prit puisque, de manière assez involontaire je devais bien l’avouer, je parvins à éviter deux des homologues de celle qui gisait à quelque pas de moi maintenant.

Quand je réussis à me rétablir sur le pont, j’entendis le jeune guérisseur, enfin revenu à lui, énoncer sa vision de la situation. Il n’avait pas tout à fait tort, si Jena n’était pas apte à nous soigner peut-être pouvait-elle nous protéger mais que faire si ce n’était pas le cas ? Moi-même, je ne connaissais aucun sort permettant de le faire et je grinçai des dents à la pensée du parchemin resté dans mon escarcelle. Si je n’avais pas eu tant de mal à dompter le « Lancer du Vent » lors de mon apprentissage, j’aurais pu continuer avec ce bouclier d’air que le nécromancien semblait également maîtriser.

« Erfandir a raison, nous devons nous regrouper… Pour les filets, ils peuvent nous servir pour les capturer et les regrouper. S’ils restent dispersés et hors de portée comme ils le sont actuellement, nous nous épuiserons inutilement. Et puis, ainsi, nous n’aurons pas à nous exposer plus qu’il n’est nécessaire… Pour la protection, je n’en connais malheureusement aucune face à la magie… Je pourrais peut-être tenter de créer un écran d’air pour nous isoler. » ajoutai-je sans grande conviction quant à la faisabilité d’une telle démarche.

Joignant le geste à la parole, je partis à la recherche du filet le plus proche de moi pour m’en saisir avant de rejoindre le groupe et d’attendre de pied ferme la nouvelle vague de ces bestioles. Il ne serait surement pas facile de les piéger de la sorte mais cela valait le coup d’essayer, je n’étais pas du tout certaine que la résistance qu’opposait l’eau à mes sorts me permettrait de les atteindre alors qu’ils étaient en orbite autour de nous.

Jets :
Angharad : jet d’habileté sous-marine : réussite.

Aussitôt les paroles du jeune guérisseur prodige prononcées, la formation qu’il a conseillée se met en forme, chacun rejoignant le poste qui lui a été confié. Raek le blanc se place au centre du cercle, après s’être débarrassé de l’ennemi planté dans son épaule à l’aide de Jena. Son regard est sévère, et il semble réellement irrité d’avoir été blessé, et que son sang s’échappe en volutes rougeâtres de sa plaie. La lance de Jena a vite finit de tuer tout bonnement cet ennemi un peu trop entreprenant.
Ainsi donc, Raek est au centre de la formation, et semble former dans ses mains des boules de métal juste un peu plus grosses qu’un poing.

Aalys rompt sa garde à distance pour vous rejoindre au milieu, préparant à nouveau une flèche à encocher. Jerth vous rejoint également plus vite que prévu, puisque Logan se charge seul d’achever l’ennemi assommé, tranchant sa gorge avec une netteté effrayante. Il rejoint ensuite le groupe.

De son coté, Angharad se propulse vers les échelles de corde, qu’elle arrive à détacher facilement avant de redescendre avec ses compagnons, son filet de fortune à la main. Tous sont parés pour l’assaut suivant…

C’est alors que Jena joue son rôle de paladine sans même répondre oralement (même si elle aime ça) à Erfandir. Même au plus profond des océans, elle semble trouver la voie de Gaïa, et une aura de lumière blanche semble venir vous protéger suite à ses incantations pieuses.

C’est alors que les monstres tentaculaires attaquent. Ils fondent sur vous en un groupe compact, où l’on n’arrive presque pas à les discerner les uns des autres. C’est une charge impressionnante, et Antariasi s’abaisse d’un coup vers le pont, désirant visiblement être à l’abri de leurs dards, et ne faisant pas forcément confiance à la magie de Jena.

La lumière ne les arrête pas, mais elle a le bon sens de vous protéger efficacement ! Les rares coups qui parviennent à percer votre formation serrée, des coups de tentacule assommeurs, sont comme absorbés par la magie de lumière. En revanche, les dégâts sont tout autres de votre côté : Raek, sur le passage de la troupe, lance une boule de métal sur un ennemi, et elle vient se ficher sous sa gorge. Une fois le banc un peu éloigné, la décharge fulgurante de la magie de foudre retentit, et ça n’est pas moins de quatre ennemis qui tombent, morts, sur le bateau, alors que les autres, tous sans exception, semblent choqués par l’onde électrique, qui hélas, se propage jusqu’à vous, heureusement en moindre mesure. Vous sentez tous une légère décharge désagréable, mais n’ayant pas d’autre conséquence qu’un bref dérangement. Les autres défenseurs n’ont pas été particulièrement chanceux dans leurs entreprises, à ce tour… Et déjà les monstres se rassemblent pour fondre à nouveau sur vous.

(Situation : 7ennemis morts, un blessé d’une flèche, et 12 tourneboulés qui vont bientôt foncer sur vous.)

Jets :
Erfandir : maîtrise magique : réussite.

Le jeune guérisseur parvient à guérir le mage électrique, qui n’a pas un seul geste de remerciement à son égard, trop occupé à veiller d’un œil sévère sur vos nombreux ennemis, qui semblent vous jauger en hésitant de vous attaquer. Profitant de ce répit, Aalys décoche une flèche et achève son ennemi déjà planté… tout en répondant à Erfandir.

« Je ne peux envoyer un filet si lourd avec un arc ! C’est impossible. »

Les aventuriers au corps à corps sont clairement inutiles, dans la situation présente. Et pourtant, vous sentez qu’il est temps d’agir, et non plus de subir passivement les assauts de ces ennemis. C’est le moment, là, maintenant, pendant qu’ils hésitent… Après, il sera peut-être trop tard…

(((HRP : Angharad s’occupera de ta solution à ton retour, je ne peux me permettre de jouer à sa place sans que son personnage n’ait pas été prévenu en jeu de ce plan.)))

Mes paroles très vindicatives ne sont pas forcément appréciées de tout le monde comme me le montre la paladine en me jetant un regard noir au sens figuré du terme contrairement au mien. Tout le monde se prépare au combat et tire ou prend son arme afin d'envoyer ses bestioles dans les abysses qui les ont engendrées. Angharad est entré peu de temps après moi et s'exprime désormais à l'électromancien alors que je regarde plus bas et aperçoit une cité sous marine, mais malgré mon étonnement je détourne le regard pour me consacrer à plus urgent: les bestioles.

« Raek ! Malgré l’eau qui nous entoure, avez-vous un moyen d’agir sans risquer de tous nous foudroyer ? Votre aide serait plus que la bienvenue. »

Ayant passé mon temps enfermé soi dans un temple, soi dans une prison je ne sais pas du tout ce que peut faire de l'électricité dans de l'eau mais apparemment ça fait des dégâts vu la suggestion de la magicienne de l'air. Surveillant les ennemis non loin, j'écoute la réponse de Raek attentivement afin de parfaire ma connaissance en magie.

« Cet élément décuple mon pouvoir, et le rend plus dangereux… Si je l’utilise, c’est à nos risques et périls, bien que nos ennemis seront certainement terrassés… »

Selon mon avis et ma tendance très légèrement suicidaire, il vaut mieux tenté un truc qui peut éliminer tout nos problèmes gênant d'un coup au risque de mourir que de souffrir inutilement en utilisant une méthode plus lente mais moins dangereuse pour nous. Malheureusement pour moi, je crois que je suis le seul à penser cela et je ne pense même pas aux pouvoirs de protection éventuels de Jena.

« Capitaine ! Y-a-t-il des filets en bon cordage sur ce navire ? »

Je suis plus qu'étonné de la suggestion, je ne pense pas que partir à la pêche soit le plus approprié en ce moment quoi que... En regardant bien les bestioles et malgré l'élément liquide qui transforme légèrement la vision, nos ennemies ont l'air plutôt petit mais il faut les grouper pour tous les attraper en même temps.

« Évidemment qu’on a des filets ! Mais ils sont à la cale, et je ne crois pas qu’on ait le temps d’y aller, à moins de tous se réfugier à l’intérieur du navire ! »

Fuir n'est pas vraiment de mon avis premier et grogne donc aux paroles du capitaine, c'est donc foutu pour les filets. Dommage car j'aurais bien gouter les monstres pour voir si ils sont comestibles ou non ce qui contenterais mon estomac bruyant.

« Demoiselle Angharad, si vous avez besoin de filet, utilisez ceux qui permettent de grimper sur les voiles ! Quel est votre plan ? »

La voix de Logan arrive à ms oreilles et c'est avec un scepticisme important que je regarde les fameux cordages. Ils sont très solides et ont une surface très importantes parfaits pour attraper nos ennemies mais penser pouvoir les manipuler est une folie. Je commence par ailleurs à me demander si ils ne sont pas devenus un peu dingue quand ils ont vu nos adversaires. Je ne dis cependant rien et me contente d'observer les bestioles et d'attendre leurs attaques en serrant le poignard dans ma main droite.

Tout à coup, je vois une flèche se planter dans les tentacules d'une des bestioles, provoquant ainsi leurs attaques. Je pousse un juron sonore et me prépare à l'assaut des dix-neuf créatures encore indemnes. Je suis surpris de constater l'inaptitude au combat de nos ennemis: j'esquive tant bien que mal deux de ces genres de pieuvres bizarre, une s'assomme lamentablement sur le pont en ratant la magicienne et comme moi, la plupart des personnes arrivent à éviter les attaques sauf Logan qui se fait percuter de plein fouet et tombe à la renverse avant de se relever rapidement, visiblement au mieux de sa forme. Alors que je m'assure de la bonne santé du blond, une douleur se fait ressentir au niveau de l'épaule si bien que je me retourne vivement et voit une des bêtes nager vers son groupe.

Saleté!

Je ne suis pas malheureusement le seul à être touché car un bruit de chute détourne mon regard haineux de la bestiole qui m'a touché vers Raek qui est assis sur le pont avec une créature planté dans le dos. Je grimace de dégout et regarde vers les quelques bêtes qui rejoignent leurs congénères et semblent prêtes à attaquer de nouveaux.

« Compagnons, l’union fait la force, surtout face au surnombre ! Regroupons-nous en un cercle compact pour affronter nos assaillants, je pourrais aussi vous soigner. Logan et Jerth, prenez position devant et achever cet ennemi sur le pont… Aalys, couvrez nos arrières… Tous les magiciens, au centre de la formation…… Je suis d’avis d’utiliser la magie de Raek, à nos risques et périls, moi, Jena et Angharad pourront peut-être trouver des défenses pour nous protéger ! Jena , vous êtes une paladine, vous devriez être apte à protéger vos partenaires ? Alors, que pensez-vous de mon idée ? »

Mes yeux sont encore détournés de leur cible alors que je soupire à l'écoute de la voix de l'adolescent. A peine réveillé qu'il faut déjà qu'il nous donne des ordres, c'est à peine supportable pour moi mais j''obtempère tant bien que mal car faute de meilleurs idées c'est tout ce que j'ai à faire. Je hais les ordres ne venant pas de mes dieux ou leurs serviteurs, seul le capitaine à selon moi le droit de m'ordonner quelque chose dans ce contexte sous-marin. Mais le capitaine obéissant aussi je m'exécute et jette un regard empli de haine à l'ennemi si bien que mes yeux commencent à être douloureux.

« Erfandir a raison, nous devons nous regrouper… Pour les filets, ils peuvent nous servir pour les capturer et les regrouper. S’ils restent dispersés et hors de portée comme ils le sont actuellement, nous nous épuiserons inutilement. Et puis, ainsi, nous n’aurons pas à nous exposer plus qu’il n’est nécessaire… Pour la protection, je n’en connais malheureusement aucune face à la magie… Je pourrais peut-être tenter de créer un écran d’air pour nous isoler. »

Ne comprenant rien à toutes ses magies et ses discussions stratégiques, je me contente de prier Phaïtos et Thimoros et de haïr les genres de pieuvres. Raek saigne pas mal et Jena nous rejoint après avoir tuer l'agresseur de l'électromancien sans pour autant l'avoir soigné ce qui m'étonne. La mort d'un de mes compagnons ne me dérangeant aucunement, je détourne les yeux du mage et regarde Angharad revenir avec un filet. Une lumière blanche nous entoure étrangement et en regardant les différents aventuriers, je crois que Jena est responsable de ça étant donné son expression concentré.

Et une nouvelle attaque se déclenche, plus le combat s'éternise et plus cela m'énerve au plus haut point. Avec cette colère et cette haine envahissante, mes yeux me font de plus en plus mal jusqu'à un point où je me jette à terre et mets mes mains sur mes yeux tout en gardant le poignard en me mordant les lèvres pour ne pas crier. Alors que je souffre le martyr au niveau de mes yeux, une légère décharge se fait sentir mais n'est strictement rien à côté de la douleur dans mes yeux.

N'entendant plus rien, la souffrance me vrillant la cervelle comme jamais, j'ignore tout et rien ne compte plus que la haine, la colère et la souffrance. Toutes ses choses étaient liées à Thimoros et dans une lueur de conscience soudaine, je me souviens de ma conversation avec Angharad et sais que ces choses sont précurseurs de ma magie.

Me relevant soudainement, empli de haine, de colère et les yeux douloureux, je crie tous mes mauvaises pensées aux créatures diverses en lâchant ma sombre magie inconsciemment sans savoir quelles en seront les conséquences.

Allez tous crever! Vous ne méritez même pas le repos en enfer bêtes infâmes! Thimoros vous offrira la souffrance éternelle!

[Je lance donc souffle de Thimoros sur n'importe quelle bestiole]

Jets :
Antariasi : Jet de magie : réussite.
Erfandir : Jet d’habileté sous-marine : réussite.

Angharad paraissait un peu perdue au milieu de toute cette agitation. Elle s’en alla rejoindre Raek pour être soutenue d’un autre magicien. Avec Antariasi, ils faisaient le trio des mages du groupe dont avait parlé Erfandir. Raek avait encore préparé une boule électrique, qu’il tenait au creux de sa main dans l’attente d’un nouvel assaut. Le serviteur des dieux sombres, lui, passa à son tour à l’offensive. Un projectile noirâtre fonça droit sur un ennemi qui survolait la zone, et le toucha de plein fouet. Il parut réagir étrangement à cette décharge de fluides noirs. Non seulement il parut blessé, bien que cela resta superficiel, mais en plus, il prit tout bonnement la fuite, laissant ses 11 camarades seuls face à l’assaut qui se préparait.

L’archère remplit à la perfection son rôle de couverture, puisqu’elle décocha deux flèches qui vinrent se planter dans deux ennemis différents, déconcentrant leurs rangs et portant l’attention vers elle. Le groupe de monstrueux tentaculaires se scinda alors en deux, cinq se projetant vers le trio magique et l’archère, et les six autres restant en rang serré. Hélas pour eux, conformément au plan du guérisseur, un filet vint s’abattre sur eux, porté par Erfandir et Logan. Cinq furent fait prisonniers, et un réchappa au filet. Les cinq prisonniers furent rapidement plaqués contre le pont, à la portée désormais des sabres de Logan et Jerth.

Ce dernier, inactif, ne bougea pas plus, cependant. Il s’approcha juste du filet avec ses deux sabres dégainés, et les créatures semblèrent effrayées par son aura… Autant dire que la paladine, située de l’autre côté du filet, s’en donna à cœur joie pour transpercer de sa lance deux de vos ennemis prisonniers et paniqués.

Les cinq monstre s’étant jetés sur les mages furent une nouvelle fois accueillis par une décharge fulgurante de Raek, qui balança sa boule avant de se faire percuter par un tentacule. Angharad fut miraculeusement épargnée, alors qu’Antariasi ne put en éviter un autre (-3pdv). Se tenant le bras, le mage aux yeux blancs déchaina alors sa magie, et quatre ennemis supplémentaires succombèrent à ses foudres destructrices… Il ne restait donc que deux ennemis libres, voletant au dessus du pont, et trois prisonniers dans le filet…

C'est avec un soulagement non feint que je sens ma douleur refluer et je me permets un soupire pendant que je me relève tant bien que mal. Il semblerait que ma magie et ma colère soient comme certains vins spéciaux avec des bulles quand on les secoue, il faut que ça sorte ou ça explose. Voilà que je commence à penser à n'importe quoi, mon cerveau a du être endommager à cause de la douleur de mes yeux ce qui n'est pas bon signe. Quoi qu'il en soit de ma santé mentale, il semblerait que mon sort est atteint une cible qui se comporte d'une manière étrange soit disant passant. Alors qu'elle semble n'être qu'à peine blessée, elle s'enfuit comme si elle avait Thimoros à ses trousses. Peu importe la raison pour le moment, seul le résultat compte et ça fait toujours une bestiole de moins ce dont je ne peux que me féliciter. La seule ombre à ce tableau idyllique est que Raek en tue bien plus que moi et sans souffrir ce dont je suis très jaloux. Je me rends compte que je suis très faible pour le moment et ne sers quasiment à rien ce qui me chagrine et me mets hors de moi également.

(Être aussi faible est désolant... Comment servir qui que ce soit si je ne peux même pas abattre une bestiole aussi faible?)

Deux traits rapides de la part d'Aalys et deux autres de ces immondices sont blessées mais ne partent rejoindre le domaine de Phaïtos. Je souhaiterais bien que leurs âmes souffrent pour l'éternité en compagnie du frère du dieu de la mort mais elles ne sont pas dignes de lui car à peine plus intelligent qu'un poisson mayen et à peine plus fort qu'une sardine. Je grimace alors que les créatures tentaculaires se scindent en deux groupes afin de nous attaquer plus efficacement sans doute. Cinq bestioles se dirigent vers nous, surement mises en colère par ma magie et les flèches de la fille des montagnes. Un bruit de chute atteint mes oreilles et mon regard se porte aussitôt à sa source malgré l'attaque et ce que je découvre est très... comique dans un certain sens. La pêche aux créatures a commencé et le second groupe de créatures est pris dans un filet qui s'avère être une des échelles de corde permettant d'accéder aux voiles du navire et seul un réussit à s'échapper.

(Ces bêtes sont vraiment stupides pour tomber dans un piège pareil...)

Ma colère face à ses créatures s'est dissipée aussi vite qu'elle est arrivée, je ne suis maintenant que affligé de voir à quel point elle manque d'organisation, d'intelligence et d'habileté. C'est avec une certaine joie malsaine que je voix la paladine commencer à achever la prise de poiscaille mais un crépitement sonore suivi d'une blessure au bras droit me ramène à notre groupe d'assaillant... douloureusement.

Saleté de bestiole! Tu vas crever!

Ma colère revient aussi vite grâce à la créature qui m'a blessé et ma magie avec ce qui est plutôt une bonne chose pour nous mais par pour nos ennemis. Mes yeux s'avèrent être à nouveau douloureux sans pour autant être aussi intense que précédemment ce qui ne m'empêche pas de me tenir le crâne avec ma main encore intacte. Je laisse sortir mes sombres pouvoir avant de trop souffrir conscient que le sort serait peut être moins puissant que le précédent mais j'ai trop mal aux différents endroits où les bêtes tentaculaires m'ont frappé pour supporter en plus mes yeux.