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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Mer 13 Oct 2010 05:32 
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Une fois le choc initial passé et ses esprits quelque peu retrouvés, Cornélius put observer les regards qui se posèrent sur lui et qui en dirent long sur la situation présente et eux-même, bien plus d'ailleurs que leurs aspects physiques pour le moins contrastés. Personne ne fut surpris plus qu'il ne se doit de ces transformations (Cornélius comprit assez vite qu'il n'avait en effet pas été le seul à subir cette étrange épreuve), et se lisait sur beaucoup des visages présent cette expression blasée caractérisant les vétérans que le jeune homme avait pu côtoyer lors de son séjour à l'armée. Le séjour pour tous ici-bas avait dû être rude !
Une jeune homme brun, affublé d'une armure émeraude lui adressa un signe sans piper mot, l'air pensif. Déjà ses pensées semblaient ailleurs.
Puis ce fut au tour de la frêle et ondine créature aux traits fins, caractéristique de son origine elfique, de souhaiter la bienvenue avec toutefois plus de consistance que son prédécesseur, mais restant non moins mystérieuse dans ses propos. Celle qui se nommait ainsi Rose s'adressa tout particulièrement à Cornelius, d'une teneur dont il ne n'en saisit le sens. S'inclinant légèrement en signe de politesse il voulut parler mais ce fut à ce moment qu'une autre elfe présente dans le cube, à l'allure plus guerrière et dont l'identité lui était inconnue, détourna l'attention de son interlocutrice. Le jeune homme, loin de s'en offusquer et laissant, pour un temps du moins en suspens sa discussion avec Rose, reporta son intérêt sur les autres membres du groupe. Un dénommé Kal, que l'enodien associa mentalement au corbeau de par ses sombres atours, se présenta comme venant de Tulorim. En d'autres circonstances Cornélius se serait méfié comme la peste de ce genre d'individu, qui lui faisait trop penser à certains maniaques du couteau croisés dans les bas fonds de la ville au cour de ses anciennes...activités. Mais là il n'avait pas vraiment le choix, d'autant plus que le bougre semblait être de bonne fois. Ainsi le gratifia-t-il d'un signe de la main amical et de quelques mots polis.

-Mon nom est Cornelius, enchanté.


Puis il détourna le regard sans cérémonie et s'intéressa à celui qui était de loin le plus impressionnant de tous, un orc à la stature colossale comme le jeune homme n'en avait jamais vu auparavant. Celui-ci lui fit forte impression et il ne sut si il devait être horrifié ou émerveillé devant une telle créature, mais se garda bien de laisser filtrer quoi que se soit de ses impressions intérieures. Curieusement la présence du livre d'histoires imaginaires refit surface dans la mémoire du jeune homme. Il repensa aux créatures fantastiques décrites dans ces boniments pour enfants qu'il appréciait, et se dit que celle devant lui aurait très bien pu en faire partie. Et, tel dans un conte, les sages paroles du géant vert dissipa vite toute forme de crainte. Si son physique évoquait la violence attribuée à sa race, ses mots apposaient un fort contraste car ils furent respectueux et avisés, remplit d'intelligence. Epardo, c'est ainsi qu'il se nommait, était une énigme. Une de plus.

-Je vous remercie pour votre sollicitude sieur Epardo. Je tâcherai d'être le plus utile possible à l'équipée... J'ai déjà échoué une fois et l'amertume de la défaite ne me goute guère.

Un bref coup d'œil porté dans la direction de Rose informa Cornélius que le moment fut de nouveau propice à l'échange. Il se retourna de nouveau vers l'énigmatique Rose :

-Permettez moi de vous présenter mes excuses car, par impolitesse, je ne me suis pas moi-même présenté. Je me nomme Cornelius, simple humain originaire d'Eniod. Par ailleurs j'ai le regret de vous dire que vos propos, madame, me paraissent bien opaques. Je ne sais de quel lien vous parlez ni de quel relai j'aurai hérité, mais je serai ravi que vous éclairiez ma lanterne.

_________________
Cornélius, Humain, Guerrier

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"I must not fear.
Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration.
I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me.
And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path.
Where the fear has gone there will be nothing.
Only I will remain."


The Fear Litany, F.H.


Dernière édition par Ghrill le Dim 17 Oct 2010 20:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 19:28 
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« Celui-là même que j’ai tenté de tuer avec mon arc et mes flèches. »

Voilà ce qu'avait répondu Gwaë au regard sombre, les yeux rivés sur cet homme dont la présence semblait provoquer en elle un peine si grande, une douleur si amère. Je n'avais jamais éprouvé pareil élan, les fibres de mon cœur ne s'étaient pas ainsi distendues dans l'affrontement de deux brasiers ardents, dont l'un était un violent ressentiment, l'autre quelque chose de moins déterminé ; pourtant je pouvais entrevoir ce dont il s'agissait, parce que les mythes sur les amours des eaux et de la mer parlent souvent de cette fureur, ou de cette... ivresse dolente. Ces mots, s'ils étaient familiers de la plus profonde mémoire que je porte et que chaque elfe issu de l'eau porte au fond de soi comme le seul héritage réel de cette mère exigeante, ces mots m'étaient inconnus, les ardents brasiers, le désespoir proche de la folie que je lisais dans les yeux de Gwaë. Le sentiment qui m'envahit était proche du deuil, du deuil impuissant. Instinctivement, et j'eus peut-être tort de faire cela, je me détournai d'elle, sans pourtant m'en éloigner. Il me semblait que ce que je ressentais n'était qu'un vent portant l'écho de ce que l'elfe connaissait en ce moment, et que ce que je décrivais pour moi était en fait le substrat, le reflet de ce qui valait pour elle. J'aurais voulu savoir ce qui faisait naître la nouvelle Gwaë, la cause de la métamorphose, aussi je demandai doucement :

« Que s'est-il passé, vous le connaissiez bien ? »

Je restai silencieuse un instant, les autres ne semblaient pas s'être rendu compte du silence de notre amie. Ils discutaient, beaucoup souhaitant en savoir plus sur ceux qui leur étaient inconnus ; en effet, il était visible que chacun de nous avait, dans cette pièce dont je n'attendais que du danger et du malheur, et qui faisait monter en moi une angoisse que je tentais de contrôler, un visage inconnu, vu pour la première fois et dont le nom restait indéterminé.
L'ancien reptile prit la parole, se présentant sous le nom de Kal. Kalkalkalkalkal... drôle de nom, si court qu'il incitait à le répéter à l'infini pour parer son inconsistance, pour le faire exister et le rendre suffisent pour désigner une personne entière. Mais il nomma également l'homme qui fascinait et blessait Gwaë, il s'appelait Arhos. Ce dernier balaya la salle d'un regard hautain et indifférent, et quand il vit la demoiselle armée et ses yeux brillants, il n'eut qu'une infime réaction : ses sourcils s'arquèrent, il eut un imperceptible mouvement de recul, mais peut-être l'avais-je imaginé tant il était discret ; enfin il ne marqua aucune autre réaction, de sorte qu'hormis les deux jeunes elfes qui le regardaient en ce moment personne n'avait dû comprendre qu'il la connaissait. Une vague d'un sentiment très ambigu me submergea, venant de la dame, aussi je m'écartai de quelques pas, dépassée et désarmée. Je ne pouvais pas supporter d'endurer cela avec elle, et puis je ne lui étais ainsi d'aucun secours. Je fusillai l'humain blond du regard, et me détournai de tous deux.


« Bah, vous l'avez trouvé. Et... et maintenant? Ne laissez pas tout tomber non plus... Il faut sortir de là malgré tout. »

Il se trouva que l'ami d'Amaryliel se nommait Cornélius. Comme de coutume je fus trop abstraite dans les maladroites paroles de bienvenue que je lui adressai, disant seulement ce que ma pensée avait conclu. Tant bien que mal, empêtrée dans un intérêt porté à trop de choses en même temps et qui faisait s'entrechoquer et s'emmêler ensemble les phrases et les idées, créant un amas d'incohérence assez comique à observer de l'extérieur ; de l'extérieur, puisque lasse et engourdie, je ne me donnai pas la peine de saisir au vol l'un des fils de ce chaos, et ne pensai donc à peu près à rien.

"Ah, c'est vrai, pardon... Je voulais dire, vous avez l'air d'être digne de confiance, ce que visiblement je ne suis pas, et puis... j'ai d'autres choses à penser maintenant. Si vous vous révélez un fourbe, alors peut-être je serai jalouse, et lors gare à vous, hein Ama'? Il n'écoute pas, mais faites attention à lui, je vous prie. Il a parfois besoin qu'on le guide un peu. Quand il marche vraiment dans le noir, vous voyez. Moi je partirai tantôt, pour toujours peut-être, qui sait?"

Car c'était bien inévitable. L'enfant que je connaissais n'existait plus, et bien que cette perspective me fût en quelque sorte douloureuse, je savais bien que je devrais rayer de mes pensées cet être étrange et fragile comme une jolie statue de porcelaine. Il ne recevait déjà plus rien. Mon regard passa sur lui sans trop s'y arrêter, lumineux d'une ombre de mélancolie. Je reculai légèrement, fuyant à la fois ce phantôme vivant et les puissants rayonnements d'alarme que m'envoyait encore Gwaë.

Tandis que je m'approchai à nouveau du mur, ma cheville poussa l'un des nombreux marcassins qui étaient entrés et qui, curieux, fouillaient de leur groin luisant chaque élément de la pièce, des murs uniformes aux personnes qui la peuplaient (il y avait à présent, depuis qu'Epardo avait fermé la porte, si peu de place qu'aucun de nous, sauf peut-être les plus bas, qui coïncidaient avec ceux dont les bras étaient les moins longs, ne pouvait les étendre complètement à la verticale sans heurter quelqu'un. Je maugréai un « Oh, pardon. » peu réfléchi et pensai déjà à autre chose, quand l'animal aux formes arrondi, archétype même de tout ce qui peut susciter l'attendrissement chez la plupart des Parlants : de très grands yeux par rapport à son visage, un pelage soyeux et fourni aux couleurs douces et tièdes, des pattes droites, assez courtes et épaisse ; quand l'animal, donc, émit un drôle de bruit, comme un grincement aigu. Immédiatement je me penchai vers lui, qui commençait à s'étouffer, pris de toux et de convulsion comme si son gosier eût voulu chasser et expulser de son corps ce qui le gênait. Impuissante à nouveau, sur un autre plan, ne sachant ce que je pouvais faire pour lui, je m'apprêter à demander le secours de quelqu'un, n'importe qui, peut-être le sieur Selen qui avait fait la preuve d'une certaine compréhension d'un représentant du règne animal dépourvu de parole – bien que ce dernier se soit révélé non seulement Parlant, mais très humain, même trop dans ses vices les plus apparents, le mépris, la peut de l'inconnu, le mensonge. Le marcassin, à force de se courber dans l'espoir d'éjecter ce qui l'empêchait de respirer, parvint à déloger le corps intrus de ses voies et le faisait violemment anhéler, et cracha sur le sol un petit objet sphérique. Croyant qu'il ne s'agissait que d'une grosse pierre, je regardai encore sans rien faire l'enfant au duvet couleur de sable, qui reprenait son souffle, visiblement soulagé, et passait sa langue sur ses babines et sur ses pattes pour se rassurer, puisque sa mère n'était pas là pour le faire. C'est alors que je ressentis quelque chose contre ma hanche ; je me tournai vivement, mais personne ne s'était approché de moi, je ne croisai même pas le moindre regard, on ne s'occupait pas de moi. Je fourrai une main dans ma poche, effrayée que quelque chose de vivant s'y fût glissé, et en ressorti ce que les récents événements m'avaient fait oublier : la gemme d'eau et la gemme de vapeur. Je repassai devant mes yeux, aidée des images précises et vivantes que me conférait l'étrange sort mémoriel que j'avais créé, les circonstances dans lesquelles j'avais obtenu ces pierres, et comment j'avais lancé celle liée à la glace pour la perdre dans le brasier de la forge. La sphère glaciale était inerte, mais sa sœur s'agitait dans le creux de ma main : la pierre d'eau, illuminée d'un étrange éclat de lumière solaire que je ne comprenais pas, roulait en tous sens, frémissait convulsivement dans un mouvement plus aléatoire et capricieux que strictement circulaire, de plus en plus large. Le marcassin attira à nouveau mon attention, quoique captivée par ce phénomène que je pressentais d'une magie aussi supérieure à la mienne que l'est l'Elemental sur le triton carmin, par ses jappements suraigus, je remarquai alors que le caillou qu'il avait expectoré était pris, sur le sol, les mêmes convulsions. Les deux gemmes, attirées concentriquement comme des aimants au rapport de force inconstant et anormal, bondirent l'une vers l'autre, l'on eût dit ces pois sauteurs qui amusent les enfants. Ébahie, je regardai la danse qu'elles effectuaient à un mètre du sol, montant et descendant, je la suivais des yeux en essayant de comprendre quelque chose à leurs révolutions aériennes. Lorsqu'elles ralentirent leur mouvement, j'osai me pencher un peu, mais grand mal m'en prit : reprenant soudainement vitesse et vigueur, les deux sphères s'élevèrent au-dessus de ma tête et, pour la première fois, se heurtèrent, juste au-dessus de mon front. Je fus au premier plan pour assister à l'explosion silencieuse qui advint au choc des deux sphères dont je remarquai alors seulement la similarité des teintes, et qui couvrit ma vision de couleurs et de mouvements tellement larges et détonants que je me demandais si les deux gemmes, leur danse et leur union dans la destruction de toute matière, n'avaient pas été des inventions de mes sens, un tableau mouvant et psychédélique peint par mes yeux. Une grande douleur vint à poindre sur mon front, concentrée en un endroit bien précis. Ma vue se troubla, encore! Combien de fois ai-je perdu la vue, combien de fois me suis-je sentie tomber et perdre conscience depuis le début de ce jeu infernal?Je ne comptais même plus les tas de pommes qui avaient offert de recevoir mon corps et mon esprit inertes dans leurs bras ronds et fruités. Mais vraiment, même en ouvrant grand mes yeux las et encore éblouis de trop de lumière, je ne distinguais plus qu'un vaste flou, qui pourtant se précisa tantôt : tandis que je sentais une cascade d'eau fraîche couler sur ma peau et jusque dans mes membres, raviver mon sang et s'y mêler, mes yeux contemplaient un vaste néant océanique, de l'eau à perte de vue, imprimant aux battements de mon cœur le rythme bien connu du lent et monotone ressac de l'onde calme. Je restai ainsi, le souffle suspendu, ravie et apaisée de cet univers qui me manquait tant. J'aurais voulu y croire, pourtant quelque brin de raison, plus sage que moi, ne me laissait pas en paix et me criait :


« Ne rêve même pas, tu sais très bien que tu es encore dans la petite pièce blanche avec les autres, où te crois-tu? Il suffit qu'on trompe tes sens pour que tu adhères à tout et n'importe quoi, hein? C'est un fluide que tu as accueilli en toi, tu devrais avoir l'habitude maintenant pourtant. La pierre d'eau est entrée en résonance avec le fluide qu'avait avalé le marcassin, rien de plus, tu n'as pas été miraculeusement téléportée. Dis, tu m'écoutes? Rose, j'ai honte d'être ta raison, tu ne suis jamais que ton instinct et ton envie. Allez, réveille-toi maintenant. Avec cela tu seras plus forte, tu te sentiras mieux. Tout le monde sait ici que ce sera nécessaire, très bientôt, très bientôt... Réveille-toi, jeune fille. »

Pour que ma propre raison se voit obligée de se dissocier de ma conscience pour me parler, il fallait que l'occasion soit grave. A contre-cœur, je me résolus à mettre fin à ce beau rêve assez réaliste pour être cru. Faisant violence à l'apaisement qui avait coulé en moi, même au risque qu'il disparaisse et laisse à nouveau la place aux douleurs et aux malaises que je ressentais dans le cube blanc, auprès de tous ces inconnus, de Gwaënelle au cœur brisé pour laquelle je ne pouvais rien faire, d'Amaryliel qui semblait me renier, je me débattis mentalement. Forçant sur l'eau pure que je voyais tout autour de moi, tant avec mes pensées qu'avec mes membres, je vainquis finalement : la salle réapparut peu à peu, avec sa chaleur, ses bruits, ses angoisses, son Amaryliel concentré sur sa propre magie. Tandis que mon organisme reprenait son poids terrestre, ma raison encore un peu dissociée de permit quelques derniers commentaires :

« Amaryliel ne te voit même plus, cela te blesse et tu ne comprends pas bien. D'un autre côté, toi aussi tu as changé, n'est-ce pas? Ta position envers lui est différente d'auparavant. Ce qui va se passer dans la prochaine heure te dira sans doute ce que cela donne. Et puis, ce nain... N'est-il pas insupportable? »

Je souris, amusée de ce discours, et répondis à mi-voix tandis que toute impression d'eau s'estompait :

« Oui, la prochaine heure nous le dira... Et pour l'autre, s'il cesse d'être aussi brutal, je n'ai pas de raison de lui en vouloir. »

Tout cela s'était déroulé en peu de temps. Dans le creux de ma main, la gemme d'eau gisait, immobile mais brillant encore d'un éclat étrange, à la fois profond et illuminant tous les visages et contenu, invisible, une lueur impalpable. Une lumière noire. De la sphère généreusement offerte par le marcassin, il ne restait rien, du moins je ne la trouvai pas. Comme ma raison l'avait supposé, je se sentais mieux, quoique l'instabilité de la situation n'ait pas changé et eût bien vite ravivé une certaine angoisse. Amaryliel s'adressait à tous, l'oeil inquiet, en un discours auquel je ne s'attendais pas - « en même temps il ne peut que te surprendre maintenant, il a changé lui aussi » me rétorqua la petite voix critique. ( Oui, lui répondis-je, mais dans quel sens sera-t-il surprenant? Vers quelle voie va-t-il se tourner?)
Il me prenait à témoin. Insistant sur la cohésion nécessaire de tous en une assemblée luttant côte à côte, au nom d'une connaissance immédiate et tenant d'une source qui s'élevait au-delà de sa propre conscience. Je le crus, bien sûr, ce genre d'allégation expliquait l'état de concentration dans lequel je l'avais vu avant de commettre ma propre magie, et le puissant lien qui le reliait avec ses fluides depuis quelques temps. Pour la première fois à ma connaissance, il révéla son intimité avec l'ombre. Cette confession ne me surprit pas, et des souvenirs me revinrent en images rapides et fixes, qui s'estompèrent aussitôt : Amaryliel étendu sur le chemin, le bras paralysé et la tête entourée d'une nuée obscure, Amaryliel qui fait d'étranges allusions, qui parle seul comme à une foule d'amies. Je me rendis alors compte que, sans l'avoir jamais formulé en ces termes rationnels, il y avait longtemps que j'avais connaissance de ce penchant. Aujourd'hui il le reconnaissait après l'avoir combattu, et aurait à choisir entre ces ombres et la lumière qu'il manipulait quelquefois.
Quand il eut terminé son beau discours, je répondis sombrement, incapable de partager un optimisme aussi malsonnant :


« Pour moi, je ne réponds pas de l'exactitude de tout cela. Tu nous apportes une information précieuse car elle semble confirmer ce qui nous a déjà été dit, mais prends garde à l'interprétation, c'est là que tout peut devenir faux et même contraire à ce qui va réellement se passer. En même temps, les ombres mêmes peuvent bien mentir, tes sœurs de batailles peuvent très bien être ici de mauvaises conseillères, mon cher, ne l'oublie pas, ne l'oublie jamais. De même pour toute magie, elle peut se retourner contre ceux qui prétendent la manier et l'utiliser à son profit. J'aurais tendance à avoir foi en ton jugement, mais méfies-toi qu'il ne soit pas trompé, sinon tu nous tromperais tous.
Allions-nous, si tu veux... S'il faut se battre je me battrai pour moi et pour tous, dans ma mesure. Si quelque chose s'emparait de moi et s'élevait contre le bien de vous tous... eh bien, je vous prie de me tuer, si possible lentement, pour me laisser le temps de lutter moi-même contre l'usurpateur et d'avoir une chance de le vaincre et d'en revenir. Gwaë, Ama', je vous en fais les garants. Il se peut que je sois parmi les plus faibles ici, et donc une bonne cible pour quelqu'attaque que ce soit. Enfin bref. Quoiqu'il en soit préparons-nous. »


Ces sombres pensées continuèrent à converser, libres et indépendantes, dans mon esprit, à qui se contredirait le mieux. Le petit être aux grands yeux ébahis interrompirent une réflexion pessimiste et défaitiste :

« On m’a toujours appelé Fenouil. Et puisque je suis mort, je n’ai plus besoin de tout ce bric à brac. »

Il fit dégringoler de son énorme sac divers objets, qui vinrent échouer à grand bruit sur le sol immaculé ; il y avait là un véritable trésor pour le groupe que nous prétendions former, aussi certains d'entre nous n'hésitèrent pas à se servir, le sieur Selen d'un gracieux et mystérieux collier, Amaryliel et son compagnon Ghrill une arme chacun. Une petite chose avait roulé jusques à mes pieds, un objet cubique sculpté dans le bois et que j'identifiais comme un petit dé écarlate ; je la ramassai et la tendis à celui qui venait de se présenter sous le nom de Fenouil :

« Mais vous n'êtes pas mort, monsieur, pas encore. Du moins, je ne crois pas. Vous feriez mieux de garder tout cela, ou d'en garder ce qui peut vous être utile, parce que les prochaines heures seront sans doute dangereuses... Il est généreux de votre part de partager ce que vous avez, mais vous devriez conserver avec vous tout ce qui peut vous être du moindre secours, une arme, de quoi vous équiper convenablement... Est-ce que vous maniez la magie? »

Les grands yeux de Fenouil me firent comprendre qu'il faudrait lui expliquer mieux que cela sa situation, mais je n'en avais pas le courage.

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Dernière édition par Rose le Dim 24 Oct 2010 22:35, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Lun 18 Oct 2010 04:23 
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Gwae répond en chuchotant à la question de Rose afin de s’assurer que seule celle-ci l’entende. Gwae semble sous le choc et se confier, lui enlève un poids important :

« J’en suis amoureuse depuis fort longtemps, pour sa part je ne sais même pas s’il ne m’a remarqué. Je suis venu ici pour le retrouver. »

Elle s’arrête un moment puis reprend

« J’ai failli tuer celui que j’aime. On peut tuer par amour, mais on ne tue pas son amour. »
Puis elle se tait et baisse la tête honteuse.

Lorsque Selen plaça le bonnet sur l’un des petits marcassins, Fenouil observa attentivement ce dernier, puis jeta un coup d’œil ver Epardo, amorça un mouvement puis le réprima.

Le petit marcassin pour sa part, continuait à se déplacer parmi ses congénères comme si de rien n’était sans chercher à retirer son nouveau bonnet.


Pour ce qui est du marcassin qui se collait à Amaryliel, il pouvait se distinguer des autres par une petite tache blanche sur la fesse gauche. Au lieu de demeurer près des autres, il persistait à demeurer tout près d’Amaryliel, peut-être même un peu trop près, il agissait un peu comme un petit enfant qui s’accroche à la jambe de sa maman de peur qu’elle ne le quitte.

Fenouil répondit fit un large sourire lorsqu’Amaryliel le remercia.

Epardo écoute attentivement les révélations d’Amaryliel. Après que celui-ci ait terminé, l’orque se tourna vers le mur sur lequel il était adossé et le sonda. Perplexe il fit de même avec le plancher laissant accidentellement tomber un des bonnets qu’il tenait dans sa main.

Fenouil sourit à Rose :

« Mais ça m’aurait plu une mort comme ça ! La magie, moi non, je laisse ça à Ti-Jean, mais vous avez raison, je prendrai bien quelque chose moi aussi. »
Et de façon décontractée, sans aucune angoisse, il se dirige vers Epardo et ramasse le petit bonnet que ce dernier a laissé tomber et le met sur sa tête. Puis, son visage se contracte, mais pas de douleur mais de surprise et il vous regarde tous ou plutôt vos lèvres une à près l’autre, puis perplexe, il vous demande :

« Mais qui a dit ça.... pourquoi il faut fuir ? »

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 18:22 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Le marcassin au bonnet de diablotin continuait à paître parmi les siens sans plus de changement. Je n’avais pas su décrypter le message de ces bonnets, ni leur utilité. La fatigue commençait à peser sur moi, irrémédiablement. Depuis combien de temps n’avais-je plus dormi ? Sous terre, les heures se suivaient et se ressemblaient, aussi ne pus-je déterminer avec exactitude le temps que nous y avions passé. Longtemps, sans doute. Mais cette approximation ne me convenait pas. Je voulais savoir si dehors il faisait jour, ou si la lune était la seule source de lumière. Mon cycle interne était perturbé, et je passai une main nerveuse sur mon front, comme pour remettre mes idées en place.

Les aventuriers de la salle discutaient avec emphase, ou s’écoutaient parler. Des discours pessimistes et d’autres volontaristes et idéalistes. Des récits de vie, de simples témoignages. Des inquiétudes, et des observations. J’en étais un peu las. Je gardai donc le silence, fermant un instant les yeux, jusqu’à ce que quelques mots fassent changer ma perception de la chose. Ceux-ci venaient d’être prononcés par le petit gobelin dénommé Fenouil. Il avait entendu, une voix, apparemment. Et il n’y était pas coutumier.

Je rouvris vivement les yeux pour regarder dans sa direction. Il était doté d’un bonnet de diablotin. Un de ceux qu’Epardo tenait dans sa main. Une nouvelle idée me vint à l’esprit. Ces couvre-chefs n’étaient en rien des métamorphoseurs de marcassins, mais bien des moyens de communication avec les hautes instances de ces lieux. Sans en souffler un mot aux autres, je repris le bonnet que j’avais posé sur la tête du marcassin et se le vissai sur ma tête. J’avais plusieurs questions qui me flottaient dans l’esprit…

(Qui êtes-vous ? Où allons-nous ? Pourquoi sommes-nous là ?)

_________________
- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Dim 24 Oct 2010 23:46 
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Localisation: J't'en pose des questions?
L’étrange petite créature verte, qui était, malgré tout, assez attachante par la candeur qu’elle affichait dans cet univers si sombre, avait vidé sa sacoche sur le sol, laissant dégringoler une étonnante quantité d’objets hétéroclites. Il y avait là, ça-et-là, des brassards cuivrés, d’épaisses bottes de voyage qui côtoyaient bijoux étincelants et fioles aux substances étranges –ce petit être se révélait finalement plein de ressources ; malgré sa taille minuscule, il avait réussi à porter jusqu’ici cette quantité considérable d’objets. La façon dont il se les était procurés était un mystère de plus. Dès que le sac fut entièrement vidé sur le sol d’un blanc toujours aussi aveuglant, les divers personnages réunis contre leur gré –en étais-je sûr ? – se saisirent tour à tour, selon leurs préférences, de tel ou tel gri-gri. Cédant au mouvement général, ainsi qu’à une certaine curiosité, je me rapprochai à mon tour de l’amoncellement, le détaillant attentivement. Mon regard s’arrêta, ou plutôt fut contraint de s’arrêter, par un tressautement dans ma poitrine, sur une petite ampoule ouvragée, au verre opaque qui laissait cependant entrevoir, sous une patine épaisse, un liquide sombre qui remuait faiblement, accompagnant les frémissements de mon cœur. Le bouchon, taillé en un ovale grossier, semblait –était-ce un bossèlement signe des injures du temps ou de réels creux taillés intentionnellement ?- posséder deux yeux irréguliers, comme ceux des crabes sous les rochers pleins de varech, luisant faiblement. Cette sensation si familière et pourtant, toujours aussi désagréable était là, cette sensation qu’en moi, une entité inconnue et inconnaissable poussait de toute sa force contre le seuil de ma conscience, pour la forcer à faire des choix dont elle ignorait les causes réelles. Ce que mon esprit ne savait pas, mon corps lui, savait, ou plutôt se souvenait de sensations jadis vives, aujourd’hui occultées ; et, comme une revanche contre cette mémoire défaillante et la méfiance de la raison, il se mouvait, gagnant une autonomie soudaine. Ma main, dont j’avais depuis peu retrouvé l’usage, se referma sur le flacon -nouveau tangage dans mes entrailles- pour le plonger dans la large poche de ma veste élimée.

L’esprit vague et errant, je me tournai, cherchant lentement du regard le dénommé Fenouil, pour le remercier de sa donation, peut-être involontaire. A sa vue, ma concentration, poussée par l’étonnement, revint subitement ; le petit individu, que j’apparentais, bien qu’il soit vert, à un enfant, s’était coiffé innocemment d’un des bonnets des diablotins qui avait échappé au colosse, puis s’était figé étrangement. Le regard hébété, une étrange expression sur son petit faciès, à mi-chemin entre la stupéfaction et une certaine incompréhension, il se tournait vers les personnes discutant autour de lui, cherchant sur leurs lèvres la trace d’une parole que je ne pouvais entendre. Ahuri, je pus lire sur ses lèvres, malgré les bruits parasites des nombreuses conversations, qu’il cherchait la provenance d’une parole entendue par lui seul, lui intimant de fuir. Instantanément, ou presque, me revint en mémoire le souvenir d’une voix qui, j’étais incapable de dire combien de temps auparavant, m’avait aussi, dans ces souterrains malsains, adressé la parole, sans que personne ne pût l’entendre. Fermant les yeux, mon propre bonnet que j'avais récupéré du combat sur la tête, j’attendis un signe, quelconque, adressant des questions en silence, désireux d’avoir enfin un interlocuteur plus ou moins proche, d’après les dires d’Epardo, du maître de ces lieux.

(Vous voici de retour ? Pourquoi faudrait-il fuir ?)

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 00:06 
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L'appel fut vain. Non pas que personne n'écouta le discours d'Amaryliel mais plutôt que tous continuèrent après coup à tergiverser. Rose lui répondit, sans trop de surprise de sa part avec une grande et mauvaise estime de soi, comme pour lui rappeler qu'il n'est rien de plus qu'un être coincé, cherchant une solution dans ce cloaque blanc. Elle avait raison et tort sous beaucoup d'aspect ; mais le temps manquait à la discussion, il fallait agir.

( Rose a murit, elle est devenue plus dure. Et aussi plus fausse. Eh bien, l'esprit reprend ses droits, les apparats de sauvagerie et d'isolation devaient bien se dissiper un jour. Je me doute bien que les ombres ne m'ont pas tout dit, petite. Cependant, elles parlent une langue que tu nous n'oserais traduire ni même entendre, un dialogue douloureux pour les oreilles du pur. Ce n'est pas un travail facile que de...)

Il interrompit le fil de sa pensée pour remarquer que, sous ses airs silencieux, le « grand » mouton noir de la troupe menait ses propres expériences sans en partager les fruits. Après avoir placé un bonnet sur un marcassin, c'était sur lui qu'il l'appliquait. Dans un espoir quelconque que notre sorcier avait peine à comprendre. Le gobelin avait fait de même il y a peu et se met à discuter seul, comme si une autre présence lui murmurait des choses effrayantes. Peut-être que Selen avait la volonté d'entendre ces choses ? Absurde pourrait penser l'elfe... et c'est d'ailleurs ce qu'il pensa. Absurde pour lui, qui avait enquêter depuis le début et qui n'attendait que la réponse finale, le dénouement ultime. Cela ne l'était pas pour l'autre homme au bonnet rouge. Encore plus discret que le premier, il s'était armé de son chapeau grenat dans l'espoir de capter quelque chose aussi. Après avoir glaner les informations, épreuves après épreuves, on en arrive quand même à une conclusion. Devant cela, il eut l'impression qu'il fut le seul, ou du moins que son équipe fut la seule, à avoir récupérer des données « intéressantes ». Les autres ne disaient presque rien, ne partageait presque pas ce qu'il savait malgré les nombreuses conversations qui se suivaient depuis un petit moment. Après avoir lorgner Selen qui, après son action, était encore une fois dans son petit monde, il tourna son regard vers Epardo qui semblait l'épier vivement. Le discours l'avait aiguisé l'esprit sur quelque chose, ça en avait bien l'air.

( Dois-je le déranger ? Du fait de mon antipathie, je ne lui ai pas montré beaucoup d'appréciation alors qu'au final... il a été, pour moi, l'une des personnes les plus claires d'intentions pour l'instant. Je n'espère juste que cela ne soit pas une supercherie.)

Il fit un pas près de Rose puis lui narra, de bon cœur:

« Sais-tu que, normalement, notre lune approche. Que nous allons devenir adulte selon la coutume de NOS traditions ? Je ne sais si cet événement nous fait éviter cela car nous ne savons combien de temps nous sommes enfermés dans ce misérable tournoi. Encore une fois, nous avons une longue discussion à entretenir tout les deux. »

Il est difficile pour Amaryliel se parler avec Rose de façon claire ou directe, par peur de redevenir trop enfantin. Mais la mage avait grandit, elle donnait un air plus calme, plus sérieux dans ses propos que le jeune elfe ne comprenait presque pas venant d'elle.

Un lien difficile arriva enfin à destination du lanceur de sort, un lien abrupte pour lui qui était peut-être ce que cherchait – ou ne cherchait pas -, les possesseurs des bonnets.

( La première mise en garde, le discours d'Epardo sur le même genre de voix, les hallucinations auditives de Fenouil... les recherches de Selen sur le chapeau, cet homme là-bas qui fait de même... recherche-t-il cette voix ? LA voix qui me conseilla de me méfier de mes compagnons et de ne pas user des ténèbres trop longtemps ? Cette voix que je n'ai même pas tenté de recontacter ? Si elle devait revenir, elle reviendrait d'elle-même. Sauf si elle ne peut pas et ses bonnets... ils raflent les données pour eux, ces volatiles aux tuniques verdâtres sont en train de nous devancer tous ! )

Ce n'était pas la rage qui le consumait à ce moment précis mais la peine de ne pouvoir aider plus que cela. Il avait tenté par une faible magie de connaître ses lieux, de les sentir par l'esprit. Tandis que ces deux êtres solitaires avait utilisé leur tête pour percer le plus rapidement possible une solution.

( Synthétisons ce que j'ai pu trouver depuis que j'ai rencontré le reste des équipes. J'ai pu constaté que chaque personne en connaissait déjà au moins une autre. Rose était avec la dame, Epardo avec Selen et l'autre homme à la même tunique, Bölin avec Cornélius et moi-même. Puis il nous reste les deux derniers qui doivent se connaître... en tout cas, la tunique que porte ce Kal est différente des autres. J'en déduis quatre groupe. J'ai remarqué que nous représentions le Soleil, Rose et Gwae, l'eau puis j'avais des doutes sur les états de sieur Selen, Epardo ainsi que l'autre individu... s'ils étaient de la terre ou des airs... peu importe, les deux derniers montrent qu'il y a ici quatre élément. Ils représentent tous un état symbolique de l'élément. Notre équipe comme représentant de l'esprit, les verts sont clairement axés vers la réflexion. Pour ce qui est de Rose et de son amie, je pense qu'ils sont plus sur le sentiment. Les derniers encore une fois pose problème, le blanc pâle de sa tunique ne me dit pas grand chose, Sithi ? Non, nos ancêtres n'accorderaient jamais qu'un homme porte une parure bénie par elle ! Mais bon, je dois me lancer et demander ! )

« Au risque de paraître fou, nous avons tous été propulsé ici par des mésaventures diverses. Le plus important est que nous sommes arrivés par équipe. Ses équipes ont un sens précis et si je m'abuse, elles répondent aux nombres de quatre. Il y a celle de Rose et de dame Gwae qui représentent l'eau ou ce que je nomme les sentiments. » Puis, pointant Epardo, il continua « Celle de messire Epardo, qui nous éclaircira sur l'élément représenté mais qui représente l'intelligence, la faculté de pensée. » En montrant Cornélius et Bölin, il poursuivit « La notre, celle du Soleil qui, après mure réflexion, représenterai l'esprit. J'entends par esprit, une certaine spiritualité, l'intuition. » Puis, terminant par ce qu'il n'avait pu décrypter: « et les derniers arrivés, à la tunique pâle et blanchâtre. Je n'ai pas pu vous cerner, mais vous, vous allez pouvoir nous éclairer sur votre nature. »

Soufflant de sa petite tirade, il conclut par un: «  Je ne cherche pas à vous à vous placer dans une catégorie précise mais j'ai l'intime conviction que nous n'avons pas été mis dans nos équipes par hasard, que nous avons un but commun où nous allons devoir mettre en œuvre toutes nos capacités. Vu que nous sommes très propice à la discussion et, s'il nous reste encore un peu de temps, j'aimerais qu'on tente d'analyser tout cela. Encore merci de m'avoir écouté. »

( Et si tu as une réponse, vous qui parlez à l'oreille des orcs et des gobelins... permettez-moi de vous louez aussi.)




[ J'éditerai ça plus tard, l'essentiel est là ]

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 02:43 
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Pour Selen et Erow :

Lorsque vous exprimez vos pensées, Fenouil se retourna tour à tour vers l’un et l’autre, intrigué. Si vous conservez votre bonnet sur la tête et que vous êtes bien attentifs, vous aurez des réponses à vos questions.



Pour Amaryliel :

Epardo t’écoute en fronçant les sourcils puis te répond d’une voix résignée et grave :

« Je crois que les équipes sont inutiles désormais. Il n’y a plus de tournoi, les choses ont mal tournés et nous semblons en payer les frais. Je ne reçois plus de messages et je ne crois pas que j’en recevrai. La petite, sans doute trop incompétente, ne s'est plus manifestée, il faudra se débrouiller tout seul pour sortir de ce trou, si on ne veut pas qu’il devienne notre tombe. »

Après ces paroles, il s’adossa de nouveau au mur. Il avait complètement ignoré le don de Fenouil.


Pour tous :

Fenouil semble encore très attentif avec son petit bonnet sur le crâne, puis il se détend.

Il ne se passe pas une minute de délai que ses traits se raidissent de nouveau, mais cette fois, il n’est pas le seul. Epardo se relève la tête et fronce les sourcils, Arhos semble très concentré, Bolin plisse les yeux et se gratte la barbe et Gwae semble sortir de son état de dépression, son regard est redevenu celui d’une guerrière.

Et puis Fenouil regarde le plafond et lui parle comme s’il s’adressait à une personne : « Mais non, moi c’est Fenouil, c’est Azalée qui est guerrière, mais elle n’est pas morte, elle. »

A peine il eut terminé de prononcer ces paroles, qu'il devint comme plus pâle, puis transparent, et pour terminer, on ne le vit plus. Il s'était volatilisé et son sac aussi.

((( les réponses aux questions posés par la pensée, seront répondus par la pensée (par mp))))

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 06:43 
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Inscription: Mar 26 Mai 2009 03:58
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Les paroles de Rose furent un peu moins sibyllines cette fois, mais Cornélius ne comprit tout leur sens car une dimension de la relation entre elle et Amaryliel échappait au jeune homme. Cependant le penchant sombre de son compagnon dont fit allusion Rose ne lui avait évidement pas échappé, et il n'eut besoin de la révélation de l'intéressé pour s'en rendre compte. Mais ayant foi en ce dernier, il ne le pensa ni assez mauvais, ni assez faible pour tomber dans les travers d'une telle magie.

« Nous sommes tous dans le même bateau, et je ferais attention à quiconque présent ici qui ne se révèle être un traitre, et spécialement aux personnes dont j'ai pus apprécier la compagnie. Jusqu'à la fin de cette étrange aventure je veillerai oui. Après, si il y a un après, je ne puis vous dire... Qui sait ce que l'on nous réserve...»

Le jeune homme s'arrêta de parler et prit conscience que ses paroles paraissaient aussi funèbre que celles de son interlocutrice. Décidément il était dur de rester optimiste dans de telles conditions. Au delà même d'une fin précipitée, c'était l'incertitude, l'inconnu qui était le facteur le plus anxiogène. Mieux valait ne pas se poser trop de questions et s'imposer une certaine rigidité d'esprit.
Un esprit solide dans un corps solide. La logique martiale a parfois ses bons côtés, pensa ironiquement celui qui fut, dans un temps qui paraissait déjà lointain, une jeune recrue militaire.
Mais qu'arrivera-t-il quand la barrière s'abaissera ne serait-ce qu'un petit peu...
Amaryliel, par une sagesse qui plusieurs fois déjà l'avait caractérisé, tenta de rallier les esprits dans une déclamation pleine d'optimisme. Cornélius, si il n'eut de doute sur la sincérité de son compagnon, n'eut que peu d'espoir en revanche que lui-même croient en ses paroles.
Mais il a raison se dit-il, il faut aller de l'avant. Après tout l'important ce n'est pas la chute mais l'atterrissage...
Le jeune enodien n'eut le courage de répondre par l'affirmative à Amaryliel, mais il adhéra cependant à ses propos qui avaient agit sur son mental, imperceptiblement. Si il n'était pas beaucoup plus rassuré quand à leur avenir il retrouva un esprit plus cartésien adapté à la situation. D'ailleurs, sa première réaction fut, à l'instar de son chaleureux compagnon, d'aller se servir parmi le bric-à-brac que le petit être lâcha au sol. Une épée gisait là. Quoi de mieux qu'une épée pour rappeler un esprit un peu trop enclin aux divagations métaphysiques primaires à la réalité des choses. Un objet pragmatique jusque dans la forme des plus commune, une simple garde en té sans fioritures. Cette arme en particulier dégageait une neutralité, une vision tellement commune que l'on pouvait légitimement se demander si son concepteur n'avait pas mis un point d'honneur à réaliser l'épée la plus austère jamais forgée. Elle ne s'encombrait d'aucunes parures inutiles et seul une bandelette de soie recouvrait la poignée, posée là presque à contrecœur de peur que cela soit prit comme un signe de décoration.
Alors que Cornélius se baissa et prit l'objet dans ses mains, il en découvrit la quasi perfection. Aucun défauts apparents, ni sur la lame ni sur la garde en plus d'être étonnement bien équilibré. Une épée terne et froide pour les non-initiés mais un formidable outil de guerre pour le spécialiste.
Quand il voulut remercier le dénommé Fenouil, celui-ci semblait en proie à un profond désarroi, lançant une unique phrase énigmatique.
Fuir ? Où ca ?
Le trouble de Fenouil ne pouvait être feint, c'est pourquoi Cornélius ne prit pas l'événement à la légère. Il remarqua le ridicule couvre-chef du gobelin sans en tirer quoi que ce soit mis à part l'effet produit sur son porteur. Ce ne fut que lorsque deux autres occupants du cube se parurent de la même coiffe qu'il fit le lien. Cornélius avait manifestement raté beaucoup de chose, mais soit. Il restait quelques bonnets au sol et le jeune homme se demanda bien si il devait lui aussi s'en couvrir.
Sans avoir prit de décision, il écouta Amaryliel qui de nouveau prenait la parole. Celui-ci, désireux d'en connaître d'avantage émettait certaines hypothèses sur notre situation. Le jeune homme n'osa exprimer à haute voix ses doutes quand au « but commun » de peur de créer des dissensions. En effet il se remémora les paroles de son étrange libérateur, messager funeste qui l'avait mis en garde contre « des êtres qui ne mériteront que ton mépris ». Simple provocation destinée à impressionner ? Mais il y avait eut aussi cette étrange voix dans sa tête...

(C'est mon rattrapage pour les majs précédentes. J'édite ou reposte dans la semaine pour la maj de cette semaine !)

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Cornélius, Humain, Guerrier

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"I must not fear.
Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration.
I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me.
And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path.
Where the fear has gone there will be nothing.
Only I will remain."


The Fear Litany, F.H.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 17:08 
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Le discours du haut Cornélius tinta du son d'une loyauté extrême et sans faille... presque trop, les mots qu'il employait étaient si clairs et absolus que leur exécution pourrait se révéler très difficile. Pourtant, je le crus, sachant bien par ailleurs que notre ami renfermait en lui bien des armes et qu'il se passerait un moment avant qu'il ait, peut-être, besoin d'être soutenu. Je souris à cette être calme et pacifique, dont l'esprit semblait contraster avec les agitations tourmentées ou agressives de nos compagnons.

Gwaënelle avait accepté mon mouvement de recul sans s'en plaindre ni s'en sentir trahie ou rejetée, et en cela elle me parut faire preuve d'une grande sagesse, car un autre à sa place en eut été blessé. Elle avait écouté sans un mot ce que chacun disait et, lorsque je revins auprès d'elle, surprise par la réponse de Fenouil et indécise – fallait-il que je le tienne en grande estime comme un être qui, sans être pourvu d'une aussi longue vie et du genre de mort dont les elfes profitent, se montrait détaché de sa propre existence? Ou, au contraire, une telle légèreté par rapport à la vie tenait-elle de l'inconscience? Je penchai finalement vers le premier avis, et portai dorénavant sur ce petit monsieur vert un regard interrogateur et respectueux – Gwaë se pencha à nouveau vers moi comme si je ne m'étais pas éloignée. En levant les yeux vers elle, car tout de même elle me surplombait d'assez, je vis que plus probablement elle n'avait pas même remarqué que j'avais discuté avec d'autres, ni été prise dans un tourbillon magique qu'elle, au moins, aurait dû sentir. Elle me souffla quelques mots détachés et lourds, pesants d'un sens presque palpable tant étaient évidemment sincères toutes les réflexions et les épouvantes, effervescences et désarrois qui soutenaient la réalité des aveux qu'elle me confia en secret, et dont je me sentie encore une fois honorée. Peut-être était-ce dû à ce que je tenais, comme elle, de la femelle parmi tous les mâles qui nous entouraient ; toujours est-il que je me sentis chargée d'un trésor précieux, bien que sinistre et englué, que je devais garder en moi sans le déprécier, autrement dit sans l'oublier ni le révéler. Pourtant quelque chose chez la demoiselle me laissait parfaitement décontenancée, ce n'était pas là du tout une sphère dans laquelle j'étais à l'aise. Prise d'une sorte de glissante et nébuleuse panique, j'en devins presque suppliante.

« Allons, Gwaë... C'est évident qu'il vous a remarquée, vous n'avez pas vu son regard? Remettez-vous, je vous en prie ! Il sait très bien que vous êtes là, n'avez-vous pas vu comment il s'est redressé quand il vous a reconnue? C'était presque imperceptible, mais je suis sûre que vous l'avez remarqué, parce que si je l'ai moi-même noté, c'est par vos yeux seulement, sinon je n'aurais même pas fait attention. »

Je me tus un instant, ne sachant plus que dire, ou dans quel ordre et avec quels mots, qui seraient fatalement gauches et malhabiles.

« Si vous avez eu quelque velléité de le tuer lorsqu'il était sous sa forme animale, c'est que vous portez de tous temps cette ambition en vous. Ne vous accusez pas de cela, quoi de plus normal alors qu'il est la cause de toute cette agitation en vous? De même, je pourrais faire du mal à Amaryliel quelquefois, mais j'offrirais sans hésiter ma vie pour le préserver d'un danger devant lequel il ne pourrait faire face. Souvenez-vous dans la cathédrale, vous avez bien montré que lorsque vous êtes irritée rien de vous arrête. Si vous aviez vraiment voulu le tuer, vous n'auriez pas attendu que le sieur Selen et moi-même nous interposions, vous n'aviez aucune raison d'attendre. Ne baissez pas la tête comme cela... tenez, allez lui parler. Si vous en restez au langage du non-dit sans y être encore préparés, vous pourrez vous tromper de beaucoup, tous les deux. Allez donc régler cela avec lui, après tout c'est pour cela que vous êtes là, non? Qu'est-ce que vous pensiez faire une fois que vous l'auriez trouvé? »

Ce disant, je l'invitai d'un geste à aller vers son hautain amant.
J'examinai alors l'étrange objet qui avait roulé jusqu'à mes pieds, et qui s'était joint à moi plutôt que je ne m'en étais emparée. La surprenante réponse de Fenouil me permettait probablement de le garder, pourtant j'hésitai ; ce n'était pas là une résistance éthique qui me retenait, mais un tout autre sentiment : une terrible ambiguïté me semblait émaner de ce petit cube. D'apparence, il était très simple, taillé dans un bois... plutôt dans deux bois différent ; l'un, très léger, se présentait à mes yeux et au contact de mes doigts, et l'on pouvait croire au premier abord qu'il n'y avait que cet arbre-là. Puis, en soupesant et en faisant tourner ce petit corps dans mes mains, je compris qu'à son cœur, quelque part derrière la matière opaque, il y avait un centre de gravité, plus lourd, mieux équilibré. Cette dualité du pesant et du volatile, du vaporeux aérien opposé à la noueuse densité, communiqua à mon âme une idée que je ne saisis pas bien. L'ambivalence de cet objet me paraissant tendue et active, et pourtant le résultat...

(Oui, au fait, quel est le résultat de cet objet qui parvient à me tenir un muet discours qui... qui m'effraierait presque? Voyons cela.)

Ouvrant une main en découvrant sa paume vers le haut, les palmes aidant à former la surface la plus plane qu'il était possible à mon corps vivant, et par conséquent inégal et changeant, j'y fis tant bien que mal rouler mon singulier cadeau. Les points noirs formés par les creux qui y étaient sculptés, peints d'une épaisse encore noire, tournèrent devant mes yeux, se mêlèrent en d'étranges figures qui ne représentaient rien, ne m'évoquaient pas la moindre cohérence compréhensible. Je me surpris à en être quelque peu déçue. Sa rotation s'interrompit bientôt, oscilla quelques instants entre deux faces ; je crus qu'il allait me montrer l'Un, mais il retomba et s'immobilisa sur le numéro Trois.

(Au diable les allégories numériques... Ou plutôt, pas maintenant.)

Mon regard resta quelques moments encore accroché à la vive et sombre couleur, écarlate comme le liquide qui coule dans les veines d'un être de sang chaud. Cette chose, qui était sans aucun doute destinée à laisser au hasard ou à quelque autre entité le choix d'un nombre, peut-être simplement pour jouer, m'interpellait de bien des façons ; cependant la voix d'Amaryliel s'éleva alors, me décidant sans peine à quitter des yeux mon énigme carrée.
Sans que je l’ait remarqué, il s'était approché de moi et me parlait bas.

« Ah, c'est vrai... Il ne restait que quelques jours quand nous sommes partis, combien de temps crois-tu que cela fasse maintenant? Tu sais, ce n'est sans doute pas au jour près... La tradition invente beaucoup de choses pour qu'on puisse la croire sans la comprendre, cette histoire d’un passage d’un âge à l’autre en un jour fixe m’a toujours paru douteuse... est-ce que cela n'a pas déjà commencé, depuis longtemps? »

Je restai pensive, puis repris rapidement :

« Il me semble que ce sera le même jour pour nous deux, exactement, pas la veille, pas le lendemain, notre Lune se lèvera une fois pour nous deux. Cela signifie que nous l'avons vue pour la première fois la même nuit, peut-être au même moment... Tes nouvelles camarades ne t'apprennent rien à ce sujet, n'est-ce pas? »

Sans vraiment le regarder, je souris doucement.

« Je sais bien que nous devrons parler, je n'y ai pas renoncé. La mort pour l'un de nous deux, peut-être? Peut-être n'aurons-nous pas le loisir de disposer du temps dont tu parles.»

Il éleva la voix pour s'adresser à l'ensemble du misérable groupe que nous formions. Ce pendant, je lançais un regard à Gwaënelle.
Son discours éclaira beaucoup de choses qui m'étaient jusque là demeurées obscures. J'observai tandis qu'il les énonçait les couleurs qui liaient et distinguaient chacun de nous en quatre groupes, quatre castes. Il avait raison, mais quelque chose manquait à cette réflexion, quelque chose comme un sens, un réponse qui illuminerait les faits énigmatiques que chacun avait sous les yeux. Beaucoup d'entre nous avaient déjà parlé, aussi il était probable qu'hormis un ou deux qui pourraient se révéler des ennemis, tous avaient donné les éléments de compréhension dont ils disposaient.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 17:19 
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D'une voix qui commençait à être plus sombre et plus faible, altérée par cette lassitude énorme, vague qui s'élevait au-dessus de moi et menaçait de tantôt m'ensevelir, je répondis à Amaryliel.

« Il y a parmi les gens de... de « mon peuple » une légende comme cela. Nous n'avons pas le temps de nous assoir autour de l'eau et d'écouter toutes les péripéties des héros, mais enfin voilà ce que le conte dit finalement.
C’est l’histoire d’un humain, un humain… un peu comme vous.
Ce disant elle fixa son regard sur l’humain qui lui faisait face.
Il était prince d’un royaume, un royaume terrestre. Il aimait son père plus que tout au monde. Le roi était vieux mais sage, et nul dans le royaume ne doutait que le prince lui succédât tantôt. Nous avons si peu de temps… bref, d’un geste maladroit le prince blessa gravement son père, qui mourut. Fou de peine et de honte, l’humain s’enfuit. Les chimères et les ombres lui ôtèrent la vue et le poursuivirent, et elles l’auraient bientôt englouti, se servant de sa faute et de sa douleur, quand il tomba, au fond d’un bois, sur une demoiselle qui, voyant sa détresse, devint une femme. Elle se nommait Melyssine. De ses yeux, elle guida le prince, apaisant sans cœur. Sur le chemin, le Néant se présenta aux deux voyageurs, leur barrant la route, et menaça de les aspirer en lui, où ils ne seraient plus rien. Ce néant se nommait… hum, mais son nom est un secret elfique, je ne peux pas le révéler aussi légèrement. Passons, le prince était désespéré. Melyssine lui indiqua qu’il y avait deux moyens pour vaincre le Pl… le néant, par Moura ! Je ne dois pas prononcer ce nom. Comme il était prince, il pouvait faire appel à d’autres rois, les seuls qui fussent présents, et qu’elle voyait de ses yeux : c’étaient Moura et Yuimen.
Moura et Yuimen proposèrent alors de combattre le néant pour le prince, à condition qu’il leur prêta son corps comme arme.
« Je voudrais bien, mais je sais que le néant fut parmi vos amis. Je ne peux pas laisser mon corps aux amis de mon ennemi. »
Une autre voix se fit entendre ; c’était l’ami du prince qui, secrètement, l’avait suivi et qui s’exprimait ainsi :
« D’autres rois sont présents, tu peux appeler à leur aide. Ce sont Rana et Meno. Prête-leur ton corps, ô prince, et ils combattront pour toi. »
Le prince répondit alors :
« Ils sont trop éloignés de mon ennemi, je ne peux pas leur laisser mon corps. Mais comme je suis Roi moi aussi, je combattrai avec vous.
Moura était presque comme le néant, tandis que Meno n’avait rien de commun avec lui. C’est ainsi que les Rois, l’humain à leur tête, vainquirent le néant qui fut contraint de se retirer.

Il se passe beaucoup d’autres choses dans cette histoire. Ce que je voulais dire… c’est que s’il doit y avoir un combat qui nous allie tous contre un ennemi commun, il faudra que chacun apporte ce qu’il est. Il y aura deux forces, l’un invoquée par Mélyssine, l’autre par l’ami du prince. Si ces deux forces en venaient à s’opposer au lieu de se compenser, eh bien… l’ennemi n’aurait pas même le temps d’intervenir que nous serions tous battus.
Je ne suis pas sûre, mais… enfin il me semble que les deux forces existent ici. Tous ceux qui ont entendu une voix au début… savent à quelle force ils appartiennent. Dans chaque… « équipe » les deux forces sont représentées, ce qui veut dire que de celle des Servants de l’Eau, comme Karzik nous a appelés, il en manque peut-être une. Tout dépend de la tâche qui vous est incombée, Gwaë. En cela, vous avez sans doute raison, Epardo, les quatre équipes se sont effacées devant les deux camps.
Il s’agit seulement ne pas s’annuler les uns les autres. »

Mais Epardo ne m’écoutait plus. Aux aguets, les yeux fixes et les pupilles dilatées comme sous le coup d’une mauvaise surprise ou d’une pressante terreur, l’orc avait levé la tête et ne s’intéressait pas le moins du monde à mes théories.
Je me désintéressais bien vite d’Epardo et des autres. L’air absent, je fis ce que probablement tout le monde faisait en cet instant : j’écoutai.





[Un double-post, ce n'est pas très régulier... J'éditerai ou posterai encore brièvement si d'autres écrivent... Ou pas.]

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 18:05 
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Localisation: J't'en pose des questions?
Comme des poissons argentés qui glissent subrepticement sous la surface des eaux, des paroles, ou du moins, des pensées, traversèrent mon esprit, presque trop rapidement pour que je puisse les comprendre pleinement. Il était délicat de s’adapter à cette étrange communication mentale, -si l’on pouvait nommer cela ainsi-, qui sortait des mécanismes habituels de la pensée personnelle ; il me fallait, pour que ces éclats chuchotants, impalpables, se transforment en mots articulés, me les réapproprier, et, pour ainsi dire, les reformuler constamment dans mon esprit, faire un effort de mémoire et de compréhension pour qu’ils restent imprimés et bien visibles. C’est pourquoi la situation ne m’apparut pas directement de façon claire ; il y avait d’abord ces voix graves et rocailleuses, qui éveillaient insensiblement dans ma mémoire le souvenir terriblement déplaisant des diablotins grotesques et mesquins de la forêt artificielle, et qui semblaient s’appliquer à vouloir se taire. Puis, la voix de Selen, et ses questions toujours aussi identifiables par leur rationalité et leur efficacité, allant droit, sans être grossières, à leur but. A mes interrogations, comme à celles de Selen, ce fut la voix fluette et un peu cocasse de Fenouil qui répondit, qui ne saisissait apparemment pas grand-chose à la situation, comme moi d’ailleurs.

Ainsi, les différents bonnets permettaient à leurs porteurs d’entendre ce qui se tramait dans le crâne des autres ; autant dire que c’était des outils à la fois appréciables mais également dangereux. Si nous pouvions, ou si Fenouil en tout cas avait pu entendre les diablotins malfaisants qui à présent semblaient faire leur possible pour se taire, cela signifiait également que ces derniers pouvaient à tout instant nous espionner.

Rassemblant du mieux que je pouvais mes pensées, je fis en sorte de les domestiquer et d’adresser distinctement aux autres, mais surtout à Selen, une phrase dont je détachai précautionneusement les mots : « Nous ferions mieux d’enlever ces couvre-chefs ; à vive voix nous serons finalement plus silencieux. »

Je rouvris alors les yeux, que j’avais dans un réflexe un peu idiot fermés, et la blancheur de la salle, après les ténèbres de ces méandres mentaux, me parut encore plus vive. Pourtant, l’impression de fausseté ne me quittait guère ; cette sorte d’œuf clos et lacté qui nous emprisonnait autant qu’il nous protégeait était de nature complètement illusoire : ni nos conversations, ni nos pensées n’étaient à l’abri de la malfaisance des hautes instances de ces lieux sombres.

Alors que je m’apprêtais à retirer mon grotesque couvre-chef qui m’inspirait à présent encore plus de répulsion, une mimique de Fenouil, en face moi, m’arrêta. Ses traits s’étaient contractés dans un effort de compréhension, alors que je pouvais lire sur les visages de tous mes compagnons forcés que la même voix féminine résonnait dans leurs cervelles. L’héritière de l’hypothétique mage blanc se montrait à nouveau, ne laissant personne indifférent. Une vague électrique avait envahi la salle, et ses habitants, dont les réflexes guerriers, auparavant légèrement assoupis, trompés par l’impression sécurisante de la pièce, s’étaient réveillés avec une fulgurance stupéfiante.

Fenouil, le regard au plafond, répondit à haute voix à cette intervention mentale, avec une candeur une nouvelle fois surprenante. Mais, dès que ses derniers mots se furent éteints dans sa bouche, la coloration vive de sa peau s’adoucit, prenant une teinte plus pâle, comme diluée dans le blanc qui nous entourait. Je crus d’abord à un effet d’optique, ayant coutume en ces lieux de me méfier de mes sens, mais les effets de cette étrange métamorphose s’accéléraient à vue d’œil ; en quelques secondes, la petite créature devint évanescente, presque translucide, ses contours se brouillant, pour finir par disparaitre corps et biens.

Aussitôt, je portai ma main à ma tête et, précipitamment, retirai le bonnet maléfique, qui pouvait être la cause de cette disparition. Puis, adressant à cette hypothétique alliée miraculeuse une pensée la plus forte possible : « Nous avons besoin d’aide en effet, s’il était possible qu’elle soit plus rapide, et plus efficace, nous vous en saurons gré ! »

Puis, me tournant vers mes compagnons d’infortune, légèrement ébranlé bien que je fis tout pour le cacher, montrant d’un geste le bonnet que j’avais toujours à la main :

« Pour que tout le monde ait en main les éléments de compréhension que je possède, et que nous puissions, à tous, allier nos forces pour trouver une solution de survie viable, voici ce que je sais : ces bonnets, dérobés aux diablotins de la forêt que nous venons de quitter, permettent visiblement d’entendre, si le terme est juste, ce qu’il se passe dans les pensées de chacun de leurs porteurs ; ces objets, qui sont indéniablement issus de la malice du maître des lieux, ne sont certainement pas sans lien avec… »achevai-je en montrant vaguement de la main l’endroit où se tenait quelques instants auparavant Fenouil.

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Erow.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 22:13 
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Inscription: Sam 27 Juin 2009 15:20
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Le petit marcassin voulait vraiment se coller à lui. Dans un élan de compassion, il le prit dans ses bras pour le caresser un peu. Cette bête qui pouvait en dégouter plus d’un avait un petit air mignon, un museau finement et agréablement beau à voir. Et la bestiole possédait des yeux d’une rare tendresse pour ceux qui pouvait la déceler. Tout en cajolant le petit être, il donna une réponse au débité Epardo.

« Je ne m’attendais pas à un quel pessimiste de votre part, Epardo, rétorqua Amaryliel d’un ton neutre, cependant, je pense que vous avez tort. Nous n’avons pas été placé par hasard et la symbolique qui en découle joue et jouera toujours. La comprendre, c’est pouvoir l’utiliser. »

Après cela, il écouta les dires de Rose ainsi que son histoire. Il avait son mot à dire, ses remarques à faire. Ca n’allait certainement pas plaire à Rose mais il fallait lui dire et, personne ne semblait s’interrompre. Une petite aubaine.

« Rose, n’oublie jamais qu’une partie de nous ne vient pas de ce monde, que ce ne sont pas nos Dieux, nos traditions et que nous ne sommes pas inclus dans leur système. Je vis peut-être en temps que citadin et toi comme une sauvageonne… je sens comme je peux ressentir les ombres que les hinions nous méprisent et nous haïssent. Retins-toi de nommer les divinités même si dans ton esprit et dans l’esprit de nos pairs qui n’ont pas oubliés nos origines que ce ne sont que des symboles dignes d’interprétations. Même Sithi la grande, notre Déesse, en est un. Alors garde-toi bien de nommer les Dieux alors qu’ils ne sont notre que par l’intermédiaire du peu de sang qui nous relie à cette terre. »

Il la regarda encore un instant puis poussa un léger soupir en terminant : « Tu y es attaché à ce sang, je sais. »

( Ce n’est pas mon cas, l’engeance taurion qui coule en moi… j’ai mieux à faire que de me rappeler ceci.)

Et il y avait plus important, oui. Pendant que la majorité continuait à spéculer sur ce qui se tramait en ces lieux, Amaryliel se tourna vers Bölin et Cornélius. Peut-être par manque de tact ou simplement pour se rassurer, il leur dit habilement :

« Cornélius, Bölin. Je sais que nous nous connaissons depuis peu mais je crois que mes capacités ne m’ont pas menti, préparez-vous. Je ne suis pas dupe, je sais que vous le faites depuis longtemps mais ce qui arrive risque d’être assez intense, nous en avons tous l’intuition. Nous la découvrons tous de notre manière. »

Puis, fixant plus spécialement Bölin, il continua :

« Bölin, maître torkin, vous demeurez le plus mystérieux de notre ancienne équipée. Peu importe ce qui arrivera, je vous considérerai comme un guerrier aguerri ainsi qu’un esprit aussi grand que vos compétences. J’espère que vous parlerez un peu plus de vos motivations. »

N’ayant plus grand-chose à dire, il s’inclina doucement devant ses deux compères et coupa son esprit de tout ce qui l’entourait. Il voulait la paix. La paix et le silence avant la tempête que tous attendaient avec impatience maintenant. Le jeune sorcier sortit son paquet de cartes. Les inscriptions étaient en elfique mais les cartes, elles, lui semblaient indescriptible. C’est en les regardants qu’il méditait, rentrant ainsi dans une activité qui le plongeait dans une pensée autre.

_________________
Valla-Meär Amaryliel Il Alamitz
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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Dim 31 Oct 2010 21:57 
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Inscription: Mar 26 Mai 2009 03:58
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Puis la disparition de Fenouil chassa, pour un temps, les préoccupations de Cornélius. L'événement, aussi brusque qu'insolite ne troubla pas l 'humain autant que l'on aurait pus le croire car après tout ce n'était qu'un autre maillon insolite d'une chaîne étrange. Dire cependant que cela ne provoqua aucune réaction chez lui serait faux, celle-ci n'appartenait pas au même champs émotionnel voilà tout. Cela creusa encore plus le sentiment d'agacement du jeune homme, dont l'accumulation de questions commençait à atteindre un taux record. Garder la tête froide...
Les bonnets revinrent au centre de ses préoccupations, car cela paraissait être un élément qui, dans l'immédiat, pouvait sembler être clé. Que fallait-il en faire ? Le groupe semblait divisé à ce sujet et pour sa part il n'avait aucun apriori sur la chose, si ce n'était leur ridicule aspect. Cornélius resta là, à réfléchir sur la bonne décision à adopter quand, une voix féminine vint s'immiscer dans ses pensée. Même si ce n'était pas la première fois qu'une intrusion de la sorte se produisait, cela restait toujours une expérience déroutante. Des indications, un maitre et des armes. Une certaine Azalée, qui à l'évidence ne se trouvait pas ici...mais ailleurs. Supposant que la communication se fit à double sens, et si celle-ci n'avait pas déjà été rompue, Cornélius formula, en pensée les questions -il en refoula des dizaines d'autres- qui lui vint sur l'instant.
Qui est cet être que vous décrétez comme notre ennemi alors que nous-même ne savons qui il est ? Et comment trouver cette fameuse guerrière, cette... Azalée ? Déjà que nous sommes assez fou, ou idiot c'est selon, pour vous suivre aveuglement, éclairez, ne serait-ce qu'un petit peu, notre chemin.
L'homme brun, dont Cornélius ne connaissait toujours le nom, fit généreusement part de ses réflexions au groupe, ou lui-même gardait tout égoïstement dans sa tête. Il s'adressa à lui en ces termes :

-Si je ne me suis pas fais tromper, cette voix que tous nous venons d'entendre me laisse penser que ces...choses -il désigna un bonnet au sol- ne nous seront pas d'une grande utilité... Même si il est vrais que faire des affirmations ici semble hasardeux tant les événements sont étranges... Mais est-il prudent de jouer avec des reliques conçues par celui que l'on désigne comme notre ennemi ?

Peut-être était-il maladroit dans ses propos, et ce n'était pas contre son interlocuteur qu'il avait dit cela, car celui-ci ne semblait pas être un mauvais bougre. Enfin il se tourna vers Amaryliel, son ami, qui fit écho à ses propres pensées.

-Je ne peux qu'appuyer vos dires, j'ai aussi ce sentiment que le pire est devant nous et que le moment de vérité est proche. Peut être est-ce la dernière fois ou nous nous parlons véritablement. Sachez que je ne serais loyal envers aucun maitre, sinon vous tous, ici présent dans cette pièce. Notre seule chance réside sans doute dans l'unité du groupe, auquel j'aimerai croire qu'aucun fourbe ne s'y soit infiltré. Bonne chance à vous compagnons du soleil, même si je ne pense pas que la chance ait été invitée à cette aventure... 

_________________
Cornélius, Humain, Guerrier

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"I must not fear.
Fear is the mind-killer. Fear is the little-death that brings total obliteration.
I will face my fear. I will permit it to pass over me and through me.
And when it has gone past I will turn the inner eye to see its path.
Where the fear has gone there will be nothing.
Only I will remain."


The Fear Litany, F.H.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Lun 1 Nov 2010 04:19 
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Inscription: Lun 7 Sep 2009 04:57
Messages: 13066
Pour tous :

(La pièce est petite et personne ne chuchote, alors vous êtes tous conscients de tout ce qui se dit, même si on ne s'adresse pas à vous. )

Gwae écoute les conseils de Rose la tête baissée et les yeux clos, et finit par dire :

« Vous avez sans doute raison. » Elle ignore par contre la dernière question de Rose.
La salle est petite et Arhos voit bien le geste que Rose fait pour diriger Gwae vers lui. Il s’adresse alors à Rose puisque Gwae n’a pas bougé et demeure la tête basse.

« Mais que se passe-t-il, que complotez vous dans mon dos ? » dit-il avec méfiance.

Puis remarquant enfin Gwae, « Il me semble t’avoir déjà rencontré ? »

Gwae l’ignore.

Bolin prend Rose de court et répond à sa place :

« Bah, c’est simple, si Selen et Rose, n’étaient pas intervenus, Gwae s’apprêtait à te tuer avec sa flèche. »

Puis il se tourne vers un petit sanglier et le regarde fixement, il semble vraiment prêt à en tuer un.

Arhos surprit, dépose sa main sur la garde de son sabre et les sourcils froncés, dévisage Rose et Gwae attendant des explications.

Lorsque le dé, que Rose a lancé, s’immobilise, il s’allume et illumine les alentours (région assez restreinte) pour ensuite s’éteindre.

Epardo regarde un instant Rose, Gwae et Arhos ainsi que le dé, puis se tourne vers Erow lorsque ce dernier explique le pouvoir des bonnets.

Montrant les deux bonnets qu’il avait encore dans les mains.

«Et bien, gardons-les, ils pourraient nous êtres utile si jamais on se retrouve séparé. Pour l’aide, Erow, n’espérez pas trop. Cette femme qui nous a envoyé le message n'est pas expérimentée, c’est pourquoi nous avons reçu que le début du message disant : qu’elle était la fille du mage blanc et la fin où elle voulait nous envoyer une guerrière. Le milieu, on l’a perdu. »

Il secoua la tête et reprit :

« Cette guerrière nommée Azalée ne viendra pas, c’est ce petit gobelin qui se croyait mort que la fille du mage a envoyé à la place par erreur, c’est lui-même qui nous l’a dit avant de se volatiliser. …Nous devons désormais ne compter que sur nous… et travailler en équipe comme nous l’a proposé Cornélius et éviter d’annuler nos efforts comme Rose nous l’a souligné. »


Bolin hoche la tête positivement lorsqu’Amaryliel lui parle, mais affamé, il leva sa hache et s’apprête à la laisser tomber sur le cou du petit marcassin.

Et le cube commence à perdre de son opacité, sans disparaître, pas encore du moins.

_________________
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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 5: Un cube tout blanc mais pas pour longtemps.
MessagePosté: Mer 3 Nov 2010 15:26 
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Inscription: Sam 6 Juin 2009 22:31
Messages: 363
Localisation: Alentours de Kendra Kâr
Je restai un long moment silencieux, comme prostré dans une attitude concentrée et sévère. J’étais debout, dans cette pièce aux murs immaculés, mais mon esprit était ailleurs, dans des limbes communicantes, dans un esprit commun plus grand, plus étendu, plus omniscient. J’entendais des voix tant par mes oreilles que par l’intérieur de moi-même. Des voix intérieures qui ne m’appartenaient pas. Et le tout rendait un imbroglio indescriptible et incompréhensible qui me fit serrer les poings. Mon regard se posa tour à tour sur Erow et sur le jeune gobelin, qui portaient eux aussi des bonnet sur le sommet de leur crane. Leur voix mentale était semblable à leur voix physique, et c’était une bonne chose, car ça me permit de les percevoir plus clairement.

Mais alors que mes yeux d’émeraudes restaient fixés sur le sekteg, celui-ci se dématérialisa petit à petit, devenant d’abord pâle, puis transparent, avant de carrément disparaître physiquement de la salle. Azalée. Cette voix féminine s’était bien plantée, et avait invoqué une stupide peau-verte au lieu d’une farouche guerrière. Cela ne faisait que confirmer mes pensées : nous étions seuls, ici. Nulle aide extérieure efficace ne nous serait apportée. Et il faudrait compter sur la solidité et la solidarité d’un groupe à peine formé. Aucun lien ne nous attachait, sinon le fait d’être prisonniers ici, au même moment. Et c’était de cette force que nous devions tirer profit. Une force friable, qui pourrait se désagréger à la moindre occasion, mais qui était la seule à disposition.

Erow avouait à toute l’assemblée l’utilité et la nature des bonnets, enjoignant chacun de s’en débarrasser au plus vite. Je ne l’écoutai pas. Je l’entendais, mais je n’avais aucune envie de me débarrasser de ce seul lien potentiel avec la source de tout ce mal. Mes pensées n’étaient pas si aisément lisibles, j’en étais persuadé. Et alors qu’il poursuivait sa tirade sur l’explication de tout ceci, je tentai de me faire discret, aussi en retrait que possible dans cette pièce de taille réduite. Mon regard s’était porté vers le sol, et je pensai. Intérieurement, je tentai de contacter le maître des lieux. Encore.

(Ouvrez-moi votre esprit, je sais que vous m’entendez. Qu’attendez-vous de nous ? Que devons-nous faire ? Que dois-je faire pour en réchapper ?)

Je cessai là toute communication mentale. L’ex-cerf était visiblement arrivé aux mêmes conclusions que moi sur Azalée et le gobelin. Un simple échange, une erreur de dosage. De l’inexpérience. Et Rose, parmi tout ceci, jouait de ses dés mystérieux. Et dans le même temps, le cube dans lequel nous étions commençait à disparaitre petit à petit. Enfin, nous allions savoir ce qui se cachait derrière ces parois immaculées. Toujours silencieux, taiseux même, comparé aux discours des autres, je dégainai mon sabre en scrutant les alentours avec précaution…

_________________
- Selen Adhenor -


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