Cromax a écrit:
Le doux son du silence reposant est partout dans mon sommeil cotonneux, moi qui dors à poings fermés. La jouissance de ce repos mérité m'enlève toute sensation réelle et matérielle. Plus aucun douleur, courbature, frisson ou autre mal ne me parvient. Je suis comme flottant dans une immensité brumeuse, interdite de la moindre sensation, comme si mon âme était séparée de mon corps.
Soudain, les sensations reviennent brutalement. On me touche, on m'appelle. Tous mes sens se mettent en éveil en même temps que j'ouvre les yeux. Je semble être toujours dans ce pays brumeux si magique qui forme mes songes, mais maintenant, je ressens tout. Seule ma vue est semblable. Je lève un peu plus les yeux. Lothindil me secoue énergiquement et me prévient du départ d'Ello, qu'il faut rattraper. Encore à moitié réveillé, je me lève comme par réflexe et file vers la direction qu'elle m'a indiquée, comme si je n'étais plus maître de mes mouvements, sans aucune volonté propre. Mais petit à petit, rapidement, je reprends mes esprits et vois la petite silhouette marcher dans le brouillard au bord du lac. Le rattrapant rapidement, je dis d'une voix forte, qui n'a pour seul but que d'attirer l'attention du petit humanoïde poilu:
« Ello! Attends-moi! »
Je le rejoins bientôt et m'interpose devant lui, lui posant une main protectrice et amicale sur l'épaule.
« Où comptais-tu donc aller ainsi? Attends-nous donc! »
Je souris au petit être, les yeux encore embués. Je ne distingue même plus mes compagnons dans la purée de pois.
(Quelle poisse ce temps... On n'y voit goutte... Où sont-ils?)