Lorsque Cromax arrête Ello et se positionne devant lui pour le bloquer, ce dernier le regarde, visiblement surpris d'avoir était suivi. Il lève la tête pour te regarder dans les yeux, essayant de comprendre ce que tu lui veux. Il te coutourne alors en continuant de te fixer uniquement avec la tête jusqu'à être devant toi. Finalement, il se retourne et repart.
[Je présume que tu vas le suivre, alors j'écris la suite. Si tu ne comptais pas le suivre, mais j'en doute, tu me dis et je changerai...]

Lorsqu'il se rend compte que tu le suis à nouveau, il s'arrête et se retourne de nouveau, te fixant dans les yeux. Il perd alors son regard sympathique qui devient plutôt neutre. Il te fait alors un signe en pointant du doigt l'endroit d'où tu viens. Ello fait quelques pas en arrière tout en restant face à toi, puis repart.

Cromax, tu as trois choix : Soit tu continues de le suivre en t'affichant, soit tu continues de le suivre discrêtement, ou alors tu renonces à le suivre... Ici, comme tu es le seul à être avec lui pour le moment, c'est à toi (ton personnage) que revient le choix. La suite dépend de toi...

À mon interpellation, Ello me regarde sans mot dire, visiblement très surpris de me voir là, comme si il avait décidé de nous fuir, de nous quitter dans nous dire au revoir. Il lève les yeux vers moi dans une grimace d'incompréhension. Je ne sais que faire, que dire. Il n'attend pas plus longtemps, voyant mon hésitation. Il mon contourne tout bonnement, sans rien ajouter, sans prononcer le moindre mot ou grognement qui pourrait signifier un adieu. Il me fixe, juste, gardant sa tête face à la mienne jusqu'à avoir fait le tour de moi. Il se retourne alors et continue ainsi son chemin sous mon regard étonné.

(Qu'est-ce qui lui prend? Ce n'est quand même pas normal ce genre de réaction...)

Curieux de savoir, je me remets à le suivre, insoucieusement... Peut-être veut-il me mener quelque part, après tout... Mais quand il se retourne à nouveau vers moi, son regard change. Il n'est plus le petit enfant rieur et sympathique de la veille, d'il y a quelques instants. Ses yeux semblent maintenant emprunts d'un blasement sans pareil. Il lève la main et de son index, m'indique la direction du campement, où mes compagnons, toujours invisibles dans le brouillard, sont encore.

(Ainsi donc ma première intuition était la bonne... Il veut partir sans que nous le suivions... Il veut sans doute rejoindre ses parents, secret que je ne suis pas parvenu à lui arracher hier... Peut-être devrais-je le laisser à son intimité...)

(Fou! Réfléchis un peu... Crois-tu qu'il se trouvait là par hasard? Suis-le et tu découvriras ce que tu as voulu savoir hier... Et ne te fais pas remarquer surtout...)

(Tu as peut-être raison, comme toujours... Pour ce qui est de la discrétion, fais-moi confiance, même un animal à l'ouïe fine ne pourrait percevoir mes pas, ni entrevoir ma silhouette, quand silencieux et invisible je me fais...)

(Belles pensées... Assumes-les, maintenant...)

Alors que le petit humanoïde poilu fait quelques pas en arrière, me fixant toujours, j'esquisse un signe d'adieu avant de feindre de me retourner, en même temps que lui. Mais quand il est à nouveau dos à moi, je me retourne à nouveau vers lui, un sourire en coin collé sur les lèvres. Je deviens comme un chasseur traquant doucement sa proie, attendant le bon moment pour bondir. Sauf que je ne bondirai pas, j'attendrai qu'il soit à sa tanière, qu'il me montre sa famille, ses proches, son butin, son secret... je suis avide de savoir et pour rien je ne dois me faire repérer...

Je m'enveloppe le plus possible dans ma cape elfique, confiant de ses effets trompeurs certainement décuplés dans cette brume épaisse. Je vêts ma longue chevelure noire du capuchon aux teints changeants, qui devient pâle dans ce paysage évanescent, reflétant presque la brume. Je m'écarte de la voie que je suivais jusqu'à présent pour le suivre. Là où il regarderait en premier si il doutait encore d'être suivi... je m'excentre par rapport à son chemin, me mettant plus en bordure.

Mes pas se font légers, discrets, calculés. Jamais je ne m'approche trop près de lui, et jamais je ne le perds de vue, le laissant prendre un peu d'avance, mais ne perdant jamais sa silhouette dans le brouillard. Le moindre de mes pas est assuré par une prise confortable, ne laissant pas la moindre chance aux glissades impromptues et aux chutes maladroites. Aucun bruit, aucun son.

Mes compagnons ne sont pas encore reparus. Ils sont encore derrière, et je doute qu'il puisse nous retrouver, moi et le petit fauve, dans cette purée de pois...

J'ai alors comme un mauvais pressentiment, comme une sensation de déjà vu, de déjà vécu. Je me souviens alors l'autre île, une nuit près d'un lac, semblable à celui-ci. J'avais suivi Fizold lors d'une escapade nocturne et... je m'étais retrouvé devant un homme qui soulageait une envie pressante venant de sa vessie. Je me souviens m'être sorti pas trop honteux de cette situation plutôt embarrassante...

(J'espère que monsieur le mini-tigre aura fait ses crottes autre part... Aucune envie que ça recommence...)

(T'inquiète, je ne crois pas que ce soit ça...)

(Tu crois toi? Depuis quand n'es-tu plus sûre de ce que tu dis?)

(Ne pose pas tant de questions, mon amour, concentre-toi sur ta tâche... Je veille à ce que tu ne le perdes pas...)

Et c'est ce que je fais... J'abandonne toute discussion avec Lysis, cet étrange être énigmatique qui m'habite l'esprit, et me concentre sur ma tâche, veillant à ne pas le quitter des yeux...Je le suis, silencieusement, curieux comme jamais...

(Je veux savoir où il va...)

Ello repart alors. il contourne le lac pour se rendre à son opposé exacte où vous étiez peu avant. Plus vous vous en approchez, plus le brouillard se dissipe, et une sorte de microclimat tantôt rythmé de petites bourrasques de vent tiède ou de vent froid qui vous arrivent dessus semble apparaitre.

Il continue sa marche, impassible. Il fait encore sombre autour de toi. Le soleil ne va surement pas tarder à se lever même s'il reste une bonne heure. Régulièrement, de petites ondes proviennent du lac jusqu'à la berge que tu longes, parfaitement parallèle à ta route. Tu suis toujours Ello, mais il devient presque impossible de se cacher à présent.

La brume a totalement disparu, mais Ello ne se retourne heureusement pas. Peu à peu, tu remarques une lumière au loin. Un feu de camp peut être. Mais, plus tu t'approches, plus le souffle du vent devient fort, mêlé de chaleur et de fraîcheur.

Tu te rapproches davantage, Ello te menant toujours plus près. Finalement, tu te rends compte que le "feu" semble être immense. Il éclaire énormément autour de lui. Plus tard, tu te rends compte que ce n'est pas un feu...

En effet, la créature dont émane la lumière ne t'est pas inconnue puisque c'est le Dragon de Feu que vous avez vu de loin sur l'autre île ! Celui-ci est enroulé sur lui même, ne laissant dépasser que sa queue d'un coté, et la partie avant de son corps de l'autre, avec notamment les pattes.

Non loin de lui, ce qui aurait pu être pris dans la pénombre pour un énorme rocher est le dragon de glace borgne !

Ello vient se blottir dans la queue du Dragon de Feu qui le regarde approcher sans broncher, le suivant uniquement du regard. L'onde du lac a disparue, tout est de nouveau calme...

Ello ne semble pas détecter ma présence. Il marche paisiblement, à un rythme pas trop rapide, comme s'il se baladait. L'hypothèse des crottes se dissipe en même temps que le brouillard dis parait petit à petit, sans pour autant s'effacer totalement. Je poursuis ma traque discrète, seul, silencieux. L'épisode de mon intrusion dans le campement orque me revient à l'esprit... Et après coup, je préférais peut-être cette situation là. Au moins je savais ce qui m’attendait. Ici, je ne sais rien. Je suis un étrange enfant dans la brume, dans un paysage totalement inconnu, sur une île qui n'a jamais été visitée. Qui sait quelles créatures se terrent autour de moi, qui sait quels pièges de la nature renferme ce brouillard?

J'avance, sans quitter des yeux le petit humanoïde. Il fait encore sombre, et l'aube n'est pas encore là, mais l'obscurité ne me gêne pas plus que ça. Mes yeux d'elfes percent les ténèbres et je vois la chevelure rousse d'Ello flotter devant moi, agile et souple dans les brumes nocturnes. Toute mon attention est requise pour cette chasse discrète. Je dois toujours le garder en vue, tout en faisant attention où je pose les pieds pour jamais ne faire aucun bruit, aucun son. Même la plainte des cailloux frottant contre la terre ne doit pas exister. Je ne fais donc presque pas attention aux douces ondes qui troublent l'eau du lac, qui semble doucement respirer de sa propre volonté, comme s'il vivait, et qu'il assistait au spectacle d'un elfe gris soigneusement dissimulé qui marche doucement le long de ses berges. Mais pour cette immense vie faite de silence et d'eau, je suis certainement plus bruyant qu'un nain armé d'un marteau devant un bloc de roche...

J'essaie de me coordonner à son souffle, à sa respiration, marchant au rythme de l'ondée, suivant toujours mon but, sans savoir ce qu'il est... Je n'ai plus aucun mal à suivre Ello désormais. Le brouillard est tombé, et il poursuit sa marche vers l'inconnu, sans se retourner. Inutile maintenant de prendre tant de précautions... S'il le voulait, il me verrait sans aucun souci. Je relâche mon capuchon, laissant ma longue chevelure noire parcourue de fines mèches blanches glisser hors de ma cape, qui s'entrouvre sur l'avant, dévoilant ma cuirasse, mes armes dans leurs fourreaux, et l'éclat doré de la hache d'Andelys, que je tiens toujours à la main, tel un fardeau que je me suis obligé à porter.

Je garde cependant une marche la plus silencieuse possible, car il ne m'entend toujours pas. Inutile de forcer un destin fatal en faisant maintenant, après tant de discrétion, l'erreur qui me perdrait. Je le suis toujours, jusqu'à voir apparaître au loin une lueur, une lumière rougeoyante, telle un feu de camp, un bûcher incandescent... La curiosité reprend le dessus et mille doutes et interrogations envahissent mon esprit... Qui sont ces gens? Quel est ce camp? Telles sont les questions que je me pose à présent... Ello a-t-il une famille, est-il unique? Tant de problèmes sans réponses, tant de vaines pensées qui sassent et ressassent dans ma tête.

Je marche toujours au rythme de la respiration... Mais ce n'est plu l'ondée du la paisible qui cadence lentement ma marche. Sans m'en être volontairement rendu compte, j'ai remplacé l'eau par l'air, qui arrive vers moi par intervalles régulier. La respiration de la montagne, avec sa touche de fraîcheur, venue droit des neiges éternelles des hauteurs magnifiques. Une touche plus chaleureuse me parvient également, agréable, réconfortante, comme la promesse du soleil qui marquerait bientôt le point du jour.

Ello continue sa route vers les flammes, vers le foyer. Je le suis, de plus en plus perturbé par cette forme enflammée qui se cesse de grandir à notre approche. Nous nous approchons, toujours plus près. Et le feu semble toujours plus grand. Il en devient bientôt immense à ma vue.

(Cela est-il possible? Ma vue me joue-t-elle des tours?)

Un tel âtre chaleureux au milieu d'une montagne ne peut signifier qu'un incendie, mais un incendie de quoi? Toutes les hypothèses qui me viennent à l'esprit sont aussitôt effacées par manque de réalisme. Aucune explication ne me semble plausible, et pourtant, le feu est bien là, immense, colossal. Ello en semble attiré comme une luciole le serait par le soleil... Et cet air mêlé de froid et de chaleur qui s'intensifie à mon approche.

Mais en avançant, ma vue se précise, et la forme du feu devient plus nette. Cette chaleur abondante et cette lumière chaleureuse n'est ni feu ni flamme. Ce n'est pas la lave qui se trouve là, ce n'est pas des cendres incandescentes. Une forme précise se dessine sur mes rétines, qui sous le choc de la surprise, se colorent d'un rouge flamboyant. Nulle colère en moi, nulle peur... Mon esprit est possédé par ce que je vois. Une vieille connaissance vient d'accueillir Ello dans la chaleur réconfortante de sa longue queue... Les souvenirs remontent à la surface sans que je puisse en contrôler le flux. Le feu, la lave.


°°L'enfer surgit de mes pensées. La mort fait surface et je nous revois, échappant à une coulée ardente faite de braises et de boue noirâtre. Au milieu d'un cataclysme, surmontés par sa terreur, sa puissance. Nous étions faibles, nous étions insouciants, mais nous sommes pour la plupart toujours vivants! Un maître du feu se tient là couché, alors que je suis estomaqué par ce que je vois. Le dragon, notre vieil ennemi, celui qui a failli terminer ma vie. C'est comme si je le voyais encore tournoyer au dessus de ma tête, semblant flotter dans le ciel, remuant ses anneaux flamboyants.°°


La folie s'empare de mon esprit. Plus rien ne compte. Je m'arrête, contemplant sans rien pouvoir faire la bête assoupie. Je suis immobile, je ne bouge plus. Je ne ressens plus rien. J'ai l'impression d'être seul face à un cauchemar, face à un rêve. Une perfection maléfique si belle et si terrible, qui semble dormir si paisiblement à l'ombre d'un rocher. Mon regard se porte sur le rocher en question, immense lui aussi.

...

Je tombe à genoux sur le sol, laissant s'échapper de mes lèvres un soupir sonore. C'est comme si mille flèches m'avaient transpercées en même temps, tout en épargnant ma vie. Nulle douleur, nulle sensation, même plus celle d'être vivant. La lueur rougeoyante de mes yeux est d'une telle intensité qu'elle semble éclairer mon visage de pierre telle des flammes de l'Enfer. Car ce n'est pas un rocher qui est là, ce n'est pas un roc. Aux côtés de l'être fantastique de feu se trouve un autre vieil ami... Là aussi des souvenirs confus s'entremêlent dans mon esprit.


°°La montagne, la neige, la nuit. Des bruits de combat qui raisonnent dans mon crâne. Puis soudain comme un éclair, une flèche qui file d'un trait. Puis plus rien, l'obscurité, l'ombre, un cri, un rugissement qui me retourne l'âme. C'est mon esprit qui déraille. Mes yeux s'ouvrent à nouveau, leur lueur plus vive encore qu'avant. L'être magique qui dort là est le dragon de Glace, la merveille blessée par Seldell...°°


S'il est un dieu qui veille sur ce continent et à qui je donnerais mon âme, le voici sous deux formes... la glace, le feu. Avec difficulté, et toujours sans la moindre volonté propre de ma part, une pression dans mes jambes me fait me relever. Ils ne m'ont toujours pas vu, mais mon corps est comme attiré par eux, et ne peut se résigner à faire demi-tour. Mes pas, toujours aussi silencieux, bien que ce soit désormais futile, et involontaire, me font avancer doucement, tel un automate non maître de ses mouvements. Mes yeux rugissent de leur couleur vive qui ressemble à deux brasiers que rien ne peut éteindre. Les images défilent encore dans mon esprit, sans que je puisse en comprendre la logique.


°°Les deux dragons sont allongés l'un à côté de l'autre, l'un contre l'autre, et bientôt, les formes se modifient, changent. Le dragon de glace devient un homme à l'armure de cristal, aux cheveux noirs et à la peau pâle. Lillith repose contre le feu, contre la chaleur. Le dragon de feu se change en elfe à la peau grise comme le métal, qui rougeoie presque de sa chaleur intense. Je me vois contre Lillith, enlacés à jamais dans une union de nos deux corps, une fusion du froid et du chaud, de la glace et du feu...°°


Mes yeux s'ouvrent à nouveau. Les dragons n'ont pas bougés. Je gémis, je ne contrôle plus rien. De mon regard écarlate s'échappent des larmes. Mais ce sont des larmes de sang, qui laissent des longues traînées rouges sur mes pommettes et sur mes joues. Le sang coule, comme à chaque fois que mon regard s'allume de braises incandescentes. Mais cette fois, ce n'est pas la haine qui a créé ça, ce n'est pas la colère. C'est la folie qui m'envahit, et je suis ici mon seul ennemi. Aucun rival pour en faire couler le sang afin de me dédouaner de ce regard flamboyant, je suis mon seul ennemi, et je saigne. C'est mon sang qui coule, doucement, alors que je pleure...

Je m'approche encore, je sais qu'ils m'ont vus, je sais qu'ils connaissent ma présence. Je m'approche jusqu'à ressentir leur souffle contre ma peau. Cet air semble traverser ma cuirasse, transpercer ma peau et mes chairs, pour glacer mes os et les brûler. Mes yeux pleurent toujours le sang de mon corps, et ma voix retentit hors de ma bouche, sans que je puisse en contrôler le flux des paroles. Ma gorge semble saigner aussi, et ma bave rouge dégouline sur mes lèvres alors que je parle avec une voix qui m'est inconnue, tendant à deux mains la hache dorée d'Andelys, telle servie sur un présentoir, un plateau...

« Âmes qui peuplez ces corps parfaits, recevez ce présent... Il est le plus cher à mon coeur car il fut à celui qui me sauva la vie en périssant... Symboles de force et de puissance, de sagesse et de justice, acceptez à votre côté mon être meurtri... »

Mes mots raisonnent dans l'air, mais ne trouvent aucune répercussion dans ma tête. De nouvelles images apparaissent...


°°Je marche sur un fil, solitaire funambule dans les ténèbres de la nuit. La lune brille doucement au loin, tranchée d'une ombre de cheval noir. Lune, mon étalon, au bout du fil... Ne pas quitter... De part et d'autre du câble tendu, le feu et la glace qui m'envahissent de leurs pouvoirs mortels, qui m'attirent à eux. Je marche tel un somnambule, insouciant de savoir où il va. Et soudain, je chute, je tombe...°°


Je m'effondre sur le sol, laissant tomber la précieuse hache devant moi. Je suis conscient, bien que fou, mais vidé de toute force. Le sang coule de mes yeux et de ma bouche, sans qu'aucun coup ne m'ait été porté. Je sens la vie m'abandonner, ainsi que la raison... Les images reviennent...


°°L'obscurité, uniquement, et moi attaché par un doigt à un câble de métal, flottant au dessus de deux gueules béantes, une rouge orangé, une bleue pâle. Les forces m'abandonnent et je vais lâcher...
Quand soudain...°°


(CROMAX)

Lysis me rattrape, la lumière revient, je suis dans le monde réel. La raison n'est pas en moi, et je suis à genoux devant mes maîtres, devant mes bourreaux et mes dieux. La tête baissée, entièrement soumis à leur colère... Les larmes de sang coulent sur les pierres...

Alors que tu t'avances, un véritable geyser d'eau arrive de derrière toi et tu es éjecté entre les deux dragons. Aussitôt, alors que tu rebondis presque au sol, le dragon de glace te plaque violemment avec sa patte avant droite comme un chat attrape un oiseau. Il a la patte entièrement sur ton corps pour t'empêcher de bouger, ta tête dépassant entre deux griffes énormes. Il approche près de toi son visage ce qui te refroidit la peau.

Ello arrive, et te regarde, neutre , son pendentif en forme de clés virevoltant. Tu le vois à l'envers car il est au dessus de toi. Tu entends soudain :

( Je t'avais demandé de partir pourtant... )

Le dragon de feu se déploie alors et commence à virevolter dans les airs. Même le reste du groupe en route peut le voir car le brouillard commence à se dissiper.

Tu entends alors un bruit qui provient du lac. Mais tu es incapable de tourner la tête pour regarder. Quelque chose de visiblement énorme vient de sortir de l'eau et se rapproche de toi, laissant entendre chaque seconde le même son qu'une vague venant s'échouer sur la plage.

Quelques gouttes te tombent dessus. Derrière Ello se tient un autre dragon, ressemblant à un Léviathan. Il te fixe également.

( Misérables êtres ! Nous vous avions prévenu ! Vous deviez quitter l'île ! Vous payerez votre témérité par la mort ! )

Soudain, Ello parle dans son étrange langage au Dragon de Glace borgne. Son ton est assez neutre, ne laissant pas transparaitre de sentiment. De temps en temps, il s'arrête de parler pendant quelques secondes, puis recommence.

Le Dragon borgne te fixe dans les yeux. Tu sens sa respiration glaciale sur ton visage. Sa pression sur ton corps se fait un peu plus pressante.

Ello finit de parler. Il te regarde de nouveau et te sourit. La pression sur ton ventre diminue et tu peux enfin prendre une grande bouffée d'air.

Le dragon te souffle un grand coup dessus pour te montrer son mécontentement, faisant virevolter tes cheveux qui se recouvrent d'une fine pellicule de neige. Il relâche alors complètement son appuie...

je trotte durant une bonne partie de la nuit, longeant le lac en essayant de ne pas ralentir, malgré la fatigue. Heureusement, Lelma est à mes cotés, une compagnie agréable même si aucun de nous deux ne parle, pour ne pas perdre notre souffle. Lothindil doit être plus en avant et Cromax bien plus loin.

(Et si on se trompe de chemin ? Si ils s'étaient éloignés du lac ?)

L'incertitude m'envahit tout au long des foulées que je parcours, mais je garde mon cap.

(Le lac est le seul repère que nous avons. Il vaut mieux si fier, car si on s'en éloigne, on se perdra à coup sûr.)

Les ténèbres reculent un peu, laissant un bleu moins foncé envahirent le ciel, mais une brume commence à s'intaller.

(Décidemment, nous ne verrons rien.)

Le trajet continue, encore et encore, sans nouvelle ni signe de vie. Mes jambes sont lourdes, mes traits tirés et mes paupières mi-closes. Je lutte contre le sommeil et garde un rythme de petite course, car je sais que si je m'arrête, je ne pourrais plus repartir, prêt à m'écrouler pour dormir un peu.

Et l'ennui !!! L'ennui est presque pire que la fatigue physique. Le paysage est le même depuis des heures et nous n'avons aucune idée de ce vers quoi nous allons, ni si nous y allons vraiment.

Le jour finit par poindre, et le brouillard se lève. Toujours pas de traces de Cromax ou Lothindil. Puis soudain, je suis éblouis par une autre lumière que le soleil. Une lumière qui réveille en moi immédiatement des souvenirs douloureux et brûlants.

(Je dois rêver ! C'est une hallucination !)

Pourtant, ce ne peut qu'être vrai : le dragon de feu, ce serpent volant luminescent semble mu par une excitation soudaine, entamant une chorégraphie aérienne. Cela aurait pu être beau si je n'avais pas vécu la nuée ardente. Mais là, je sais de quels maléfices abominables cet créature est capable. Et je sais aussi qu'elle vole pile dans la direction que nous empruntons.

(Droit sur Cromax...)

"Cromaxxxxxxxxxxxxxx !!"

Oubliant toute prudence et surtout ma fatigue, je cours comme un dératé, pour atteindre au plus vite cet endroit, même si c'est encore trop loin. Je ne sais même pas si Lelma me suit et peu m'importe...

(Je n'ai plus que lui au monde, je ne peux pas le perdre maintenant !!)

Perdue dans le brouillard du lac, je suis toujours à la recherche de Cromax et du petit. Je me penche régulièrement au sol, à la recherche de traces. Les deux sont légers et les traces rares, mais d'autres traces plus grandes me surprennent sans que j'y prête gaffe plus que ça.

(Mais où sont-ils?)

Un bruissement à la surface plane du lac. Quelque chose bouge. Le brouillard se fait de plus en plus épais au fur et à mesure que j'avance. Le vent se lève, frais, glissant sur ma peau. Je continue à marcher, suivant les traces. Visiblement Cromax a dû se faire discret, ses traces ne suivant pas celle du petits directement. Il devait marcher sur le coté, sans se faire voir.

La brume soudain se lève, laissant place à un ciel sombre et sans voile. Une flamme brûlante s'élève dans le ciel, vive, aveuglante dans cette obscurité. Le spectacle inouï est magnifique, cette langue de feu dansant sur fond bleu sombre. Sans doute aurais-je pris plaisir si cette forme n'était pas celle du dragon ayant failli nous brûler tous autant que nous sommes, crâmant une quantité inouïe de végétation.

(Cromax!)

Craignant soudain pour notre compagnon, je cours dans la direction approximative, espérant me diriger vers le maître d'armes et la boule de poils....

La folie s'est emparée de mon âme, je ne sais plus la contrôler. Je ne vois plus rien, et mes pupilles aveugles se perdent dans un néant rouge, dans une mer de sang qui envahit mon âme. Alors que mon corps, mû par une impulsion qui ne m'est pas due, se relève doucement, un bruit de flots mouvants me parvient par l'arrière. Je n'en suis pas conscient, même si je sais que je l'entends. Je n'ai plus le contrôle, ni la volonté de réagir. Sans le vouloir, peut-être est-ce Lysis qui s'est emparé de l'entièreté de mon esprit, je fais un pas en avant, au même temps où un puisant jet d'eau me frappe le dos dans un bruit de torrent qui s'écrase sur des rochers après une chute de plusieurs dizaines de mètres. Je suis propulsé en avant tel un pantin de bois désarticulé, et atterrit entre les deux dragons majestueux. Mon corps de chairs et d'os reçoit durement le coup, rebondissant presque sur les bords larges du lac de montagne. Je finis ma chute sur le dos, complètement perdu.

Pour moi, il n'y a plus d'endroit, il n'y a plus d'envers. Je n'ai le temps que d'inspirer une fois, et une puissante patte du dragon de glace vient plaquer ma carcasse encore vivante sur le sol, me coupant la respiration. La moindre parcelle d'air qui me reste s'échappe de mon corps pour mieux supporter la pression exercée sur mon poitrail. Je ne sais plus bouger, je suis complètement sous leur emprise... Est-ce eux et non ma faera qui possède ainsi mon esprit et lui enlèvent toute raison? Je ne le sais, et n'ai pas la force de me poser la question. Je suis perdu dans les méandres de mes délires. La patte glacée du dragon venu du froid est pour moi comme une allégorie au corps de Lillith, qui me recouvre de sa force, qui m'enserre de sa puissance mâle. Des vertiges se font sentir encore plus forts, des images naissent devant mes yeux, transformant la réalité à mon regard.


°°Je vois le cryomancien dans la tenue des nouveau-nés poser son corps contre le mien, pas plus habillé. Il m'étreint fortement, si bien que les mouvements de nos respirations coordonnées ne forment plus qu'un. Sa force et la puissance de ses muscles saillant me plaque entre le sol et son corps, ne laissant aucun répit au désir qui s'empare de moi... Il avance doucement ses lèvres vers les miennes, et un souffle glacé me refroidit le visage.°°


Les images redeviennent à peu près normales, même si elles sont toujours floues. L'iris de mes yeux est redevenu noir. Je suis à nouveau conscient de ma situation, mais ne peut m'empêcher de croire réellement aux visions qui apparaissent sans cesse... Mes yeux rougis par les pleurs ne discernent pas encore bien tous les détails, mais la forme impressionnant de la tête du dragon de glace s'abaissant sur mon pauvre corps meurtri m'est très claire. Autour de mes oreilles, je discerne sans peine deux griffes démesurées qui me retiennent prisonnier. Une forme apparaît au dessus de mon visage, plus petite que celle du dragon, bien plus petite...

Ello me contemple. Je le vois à l'envers, et ne parvient pas à me faire au fait que je sois allongé. Je le crois ainsi pendu par les pieds à un plafond invisible. Ses yeux, son regard, tout exprime la neutralité. Le petit garçon qui jouait dans l'eau hier a disparu, plus d'amusement, plus que l'amertume de me voir dans une si piteuse situation. Son pendentif en clé balance autour de son cou...

Soudain, une voix retentit dans mon esprit. Une voix que je ne connais pas, ce n'est pas Lysis. Je perds à nouveau pied. Je ne parviens pas à distinguer l'émetteur... Ello? Un des dragons? Je ne sais pas, mais visiblement, ce n'est pas une bonne chose que je sois là à présent.

Comme pour me prouver ma position de faiblesse, le dragon de feu prend son envol au dessus de moi. Je n'ai le temps que de sentir un souffle chaud me parcourir le visage, et j'aperçois quelques uns de ses anneaux avant qu'il ne disparaisse dans le ciel. Peut-être est-ce lui qui m'a parlé intérieurement... peut-être est-ce la manière de s'exprimer des dragons...

Un bruit retentit derrière moi, provenant du lac, comme si toute l'eau se soulevait en un bloc pour sortir d'elle même. Des gouttes dégoulinent comme si une pluie soudaine s'abattait sur le paysage montagnard. Je ne tarde d'ailleurs pas à en sentir les premières gouttes, et la clarté du jour nouveau, sans doute chassée par des nuages. Mais ce n'est pas du tout le cas. Mes paupières se ferment plusieurs fois d'affilée pour que mes yeux s'assurent de ce qu'ils voient. Un troisième dragon vient de faire son apparition juste derrière le petit humanoïde mystérieux. J'ai presque envie de crier pour qu'il s'échappe, de le sauver, mais aucun son ne sort de ma gorge écrasée. La pression du dragon commence à attenter petit à petit à ma vie, et je sens de plus en plus de vertiges m'assaillir. Il ne fait aucun doute que je succomberai bientôt si il ne desserre pas sa pression sur mon corps, que je sens petit à petit s'engourdir. Je n'arrive plus à percevoir les sensations dans mes membres. Je ne sens plus ni mes jambes, ni mes bras, et déjà, la douleur sur ma poitrine se fait moins importante.

Je perçois mal le dragon qui s'est posté derrière Ello, mais il semble me regarder, et on dirait que c'est de lui que tombe les gouttes qui m'arrosent. Je suis persuadé maintenant que l'élément associé à celui-ci est l'eau. Aucun doute n'est permis...

Une voix retentit à nouveau dans ma tête, bien plus agressivement que la première fois. Et même si je ne parviens toujours pas à en trouver l'émissaire, je pense bien qu'il s'agit du dragon d'eau, cette fois. La haine qu'il me porte n'est en aucun cas justifiée, et si Lothindil avait été là pour entendre ces paroles, elle n'aurait pas hésité à gifler violemment le saurien géant, comme elle l'avait fait avec moi suite à des paroles semblables...

C'est alors qu'Ello commence à parler au dragon borgne qui a toujours sa lourde patte posée sur moi. Je ne sens plus mon torse désormais, et n'entend rien à ce que le petit raconte. Toute mon attention est requise pour ne pas sombrer dans les ténèbres de la mort. Je ne fais peut-être qu'allonger cette vie à laquelle je tiens tant de quelques secondes, mais je le fais, profitant de l'occasion pour me rappeler combien toutes les sensations sont belles, combien tous les souvenirs et les projets sont beaux... Si je meurs, jamais je ne pourrai comprendre qui je suis. Si je meurs, rien ne me sera révélé, je perdrai goût pour tout, je n'aurai plus aucune sensation...

Alors qu'un souffle froid vient se poser sur mon visage, une nouvelle fois, l'appui du dragon de glace se fait plus fort en l'espace d'un instant. Je sens toute vie m'abandonner, mes yeux se révulsent, ma bouche s'ouvre pour laisser s'échapper ce que je crois être mon dernier souffle, un ralle rauque à peine audible. Mais alors que je crois que toute vie m'a quitté, la pression sur mon corps meurtri diminue, petit à petit. Aussitôt, mes poumons, comme dans un automatisme, se remplissent d'air, et j'accueille cette sensation grisante de vie qui coule en moi. Le sang repart dans toutes les directions, mon cœur se remet à battre, ma peau à frémir sous le contact douloureux du dragon. Mais ô combien ce contact m'est agréable...

je retrouve la vue, pour voir un visage souriant, si beau, si pur. Le petit Ello a retrouvé sa joie, et j'en suis heureux. Je respire à nouveau, profitant de cet air, quand mon regard croise celui, borgne, du dragon blanc. Il me souffle un vent glacial sur la tête, qui me glace la peau, recouvrant d'une fine couche de givre mes cheveux. Mais j'apprécie aussi ce contact avec la vie, toutes les sensations qui m'entoure. Mon bourreau bienfaiteur relâche totalement la pression sur mon corps, me libérant de mes entraves mortelles. Jamais je n'étais passé aussi près de la mort, et j'en suis conscient. Ce dernier souffle glacé a fini de me ramener vers la conscience, et la folie malsaine m'a quitté. La réalité s'offre à moi, et j'en suis heureux...

Restant un moment couché au milieu du dragon de glace et de celui d'eau, je regarde celui de feu tournoyer au dessus de moi dans le ciel. Je me crois dans un rêve, le plus beau qui soit. Je ris, clairement, sincèrement, pour prouver ma joie d'être là, et l'instant d'après, j'essaie de me relever. Je n'y arrive pas, trop faible pour le moment. Je tends la main à Ello, un regard rempli de gratitude emplissant mes yeux. D'une voix rauque, je lui dis:

« Merci, petit homme... »

Sans qu'il la saisisse, ma main redescend vers le sol et en arrache une petite poignée d'herbe, que je lui tends ensuite avec un sourire complice. Par ce geste, je lui fais part de ma gratitude, imitant le geste que la veille, lui m'avait appris... Je ris à nouveau, et les larmes naissent sur mes yeux, mais plus emplies de sang, de vraies larmes, réparatrices, purificatrices. Des larmes de joie.

Un instant passe avant que je me tourne, toujours aussi souriant, vers le dragon de glace. Je ne sais s'il peut me comprendre, mais je lui parle...

« Nous ne savons rien de vous, nous ne voulons aucun mal à quiconque ici. Par pitié, ne nous confondez pas avec ces orques qui veulent détruire ces îles! Nous ne sommes que des explorateurs, pas des envahisseurs. Nous ne sommes pas comme eux... »

(((HRP: Et en prime, je fête mon 9999eme message sur yui...c’est émouvant )))

Alors que Cromax essaye de parler aux dragons, Lothindil arrive. Pas effrayés pour un poil, ils t'ignorent.
Ello reste en retrait lorsque une voix retentit dans ton esprit Lothi :

" Gardienne de Yuimen, peux-tu nous garantir le bienfondé de votre venue ici et surtout celle des autres créatures avec vous ? "

Le dragon borgne te regarde, Cromax à mi-distance entre vous. Le dragon de feu continue de virevolter dans le ciel, visible au loin alors que le jour se lève pour de bon.

Lillith, tu approches de plus en plus et aperçois au loin Lothi/Cromax/Ello et les dragons.

La scène où j'arrive précipitemment me surprend au possible. Cromax essayant de parler au dragon borgne, le dragon de feu survolant et éclairant la scène comme une scène de théâtre où moi, nouvel acteur entre prendre mon rôle.

Les dragons ne bougent pas à mon apparition. Ello reste en retrait, de tel manière que je ne peux lire son expression. Je n'ai pas le temps de comprendre l'acte qui vient de se jouer qu'une voix forte différente de celle de Lirelan résonne directement dans mon esprit.

Aussi calme que les sauriens géants, je me tourne vers le dragon borgne qui me regarde. Je lui réponds à voix haute, pensant tout aussi fort ce que je dis espérant qu'il me comprenne.
"Dragon de Glace, que pourrais-je dire ou faire pour vous garantir le bienfondé de notre venue à tous ici? Dis-le, si j'ai moyen de le faire, je le ferais. Le Dieu Yuimen a désiré ma venue en ces lieux pour que je contemple le sanctuaire perdu. Je suis ici sous sa volonté et je me porte garante de chacun de mes compagnons."

Je reste là, debout impassible devant la masse de ce qui pourraient devenir un adversaire fort redoutable, même pour la Gardienne de Yuimen que je suis. La cape du grand prêtre volète dans le vent tandis que le diadème sur mon front et le bracelet de Yuimen à mon bras brille d'une lumière ternie par la brillance de l'être de feu.

Je cours le plus rapidement possible, faisant fis des douleurs piquantes qui mitraillent les muscles de mes jambes. J'aperçois maintenant d'autres silhouettes sous le dragon de feu. Une immense masse et ce qui ressemblerait à un serpent géant.

M'approchant toujours plus près, je distingue mieux les créatures. Le serpent semble effectivement être un serpent de taille inouie, mais fusionné à un poisson. C'est un monstre immense et à la gueule dissuassive. Et la masse n'est autre que...

(Yuia !!! Le dragon de glace !! C'est impossible ! Avec le dragon de feu ? Et... Oh ! Par les neiges éternelles ! Son oeil...)

Devant les dragons se trouve Lothindil, plein de prestence avec sa cape au vent, bien que je doute qu'elle puisse affronter 3 dragons, aussi forte soit-elle. En arriavtn à bout de souffle, je perçois ses paroles tonnantes. Elles me permettent de mieux appréhender la situation et je ralentis, pour finir ma course non loin derrière elle.

(Il ne faut pas avoir l'air aggressif, ni entreprenant...)

Les mains sur les genoux, je reprend difficilement mon souffle. Des yeux, je cherche intensément à savoir où est mon bel elfe gris. Je finit par voir la petite silhouette d'Ello et juste à coté, un corps au sol, àc oté de la patte du dragon de glace. Son bras est tendu vers l'enfant.

"Cromax !!"

J'aurais du réprimer mon appel, mais je n'ai pas réussis à m'en empêcher. C'était déjà dur de me retenir de ne pas foncer sur lui pour voir comment il allait.

Un silence de plomb demeure durant quelques secondes. Le dragon de feu vient se poser d'une facon élégante près de celui d'eau.

" Je te crois gardienne de Yuimen. Néanmoins vous n'êtes plus les bienvenus sur cette île. Vous devez partir maintenant que tu as contemplé le sanctuaire. Rien ne vous retiens ici. "

Ello a dans la main l'herbe que lui a tendu Cromax. Il te regarde en souriant, d'un oeil protecteur. De l'autre main, il joue avec son pendentif.

Le dragon de feu vient rejoindre les 2 autres dragons. Tandis que la voix résonne à nouveau en moi.

(Il a raison...)
(Si on excepte les cartes et les Garzoks.)

Je reste debout, plantée là, calme.

"En effet, géant de cette terre, ma mission est accomplie ici. Cependant, tu dois savoir qu'il est de mon devoir en tant que Gardienne de Yuimen de lutter contre les forces d'Oaxaca, fille de Thimoros et de son père. Les êtres sombres ont décidé de s'établir ici et nous en avons déjà vu. Leur puissance comme leur haine est colossale."

Me tournant vers les trois sauriens géants, je pose ma main droite sur ma poitrine.

"Je ne vous demande aucune aide, mais par le Serment que j'ai fait à Yuimen, je dois faire mon possible pour réduire à néant cette tentative d'envahissement."

(Pourvu qu'ils vous aident...)
(C'est ce que je voudrais en fait...)

J'attends leur réponse, leur réaction, sachant très bien les dangers qui me guettent par cette appel au Serment.

Un rire léger se fait entendre dans ton esprit.

" Nous nous sommes déjà chargé d'eux. Ils ne sont plus une menace pour personne. Maintenant, quittez cette île ! "

A la réponse du dragon, je ris intérieurement, laissant juste paraître un sourire franc sur mon visage.

"Merci à vous, Amis de Yuimen, nous avions déjà tenté de les empêcher de nuire, mais nous n'avons point votre puissance, ni votre grâce."

Etrangement, quelque chose me pousse à vouloir rester sur cette île, malgré toute sa dangerosité. L'impression que tout n'est pas encore fini ici et que nous avons encore un rôle à jouer.

"Cependant, parmi les Garzoks se trouvaient un humain fort particulier, sa puissance rivalisant sans aucun doute avec la mienne. Cet homme est un nécromancien excessivement doué. Il était leur chef. Est-il mort? J'ai peur de voir revenir ici des forces en grand nombre pour vous tuer et prendre l'île sinon."

(Crimson... Tu as pas tort.)
(J'aimerais bien le tuer de mes mains, venger l'affront au campement.)

Je suis toujours là calme, mon bâton serré dans ma main gauche.