GM9 a écrit:
Maxanisth ne tarde pas à rappliquer, après Ezak et Tathar, près du tombeau ouvert par Tiniis. Il porte alors les mains à sa bouche dans une expression de surprise, qui laisse vite place à une moue triste. Très triste même. Il laisse doucement échapper un sanglot, tandis que ses yeux s’emplissent de larmes.
« Non ! »
Il secoue la tête de gauche à droite, visiblement accablé de cette funeste apparition. La découverte de la mort d’une personne de plus à laquelle il semblait tenir énormément. Dumdaroth, Ifthiel, Sissiline, le piteux état de Shalim, la traîtrise et transformation de Mongoor, Maxanisth n’en peut plus. Ses compagnons d’antan, tous morts, tous torturés. Il craque et fond en larme en se laissant tomber à genoux sur le sol, se racrapotant sur lui-même. Il sanglote, il pleure, et vous le voyez se crisper sous l’effet de ses tristes pensées. C’est un homme qui avait un rêve, le même qu’un groupe d’amis, et aujourd’hui ce rêve est brisé, et ses amis déchus. C’est un homme qui n’est plus que faiblesse, là, sous vos yeux. Il est accablé par ce tourment plus gros que lui.
Tiniis, pendant que Max continue de se lamenter sur le sol de la crypte, s’approche de Tathar pour réciter d’une voix assurée, bien plus sûr de lui depuis la disparition de Naral :
« Vous êtes sans cœur, elfe. Vos moqueries ne trouvent de sens que dans votre bêtise. Ma peur est justifiée, car qui à part un inconscient ne serait pas ému et tremblant devant une mort si peu naturelle. Regardez ses traits glacés et magnifiques, regardez sa jeunesse, sa pureté. Qui sait quels tourments elle a enduré avant de succomber. Aucune trace de blessure, ni de poison. Ce n’est pas la maladie qui l’a tuée, ça se verrait sur ses traits. Quelle puissance est capable d’une telle chose ? »
Puis il se retire dans les ombres de la pièce, s’écartant du cercueil de pierre pour ne plus affronter la vue de ce superbe macchabée. Visiblement, malgré son désaccord, il va respecter la mise en garde de Tathar, et ne plus s’occuper d’aucun cercueil.
Dans le même temps, Max est pris d’un spasme de colère. Il se redresse vivement et hurle puissamment sa haine nouvelle, que vous ne lui connaissez pas, lui, autrefois peureux et bavard. Il n’est plus que sauvagerie, dans ce cri de détresse, et l’œil rageur, il se relève en serrant les dents.
« Mongoor doit payer pour ces crimes, pour ses traîtrises. Peu importe le prix que je devrai payer pour atteindre la mort du monstre qu’il est devenu, rien ne m’arrêtera dans ma tâche. Ils doivent être vengés, et il n’y aura aucune rédemption pour ce traître ! Il mourra de mes mains, dus-je mourir avec lui. Ce lieu ne trouvera pas la paix tant que son âme noire hantera les lieux. Il faut détruire cet être, qu’il n’en reste plus rien. Il est le symbole suprême du mal qui habite cette île, et il n’y a pas de chemin retour pour ce qu’il a fait. Son cadavre ne suffirait pas à combler ma colère, il me faudrait détruire jusqu’à son souvenir pour qu’enfin cesse ma douleur… Amis, ne tardons pas à faire payer à ce parjure le prix de ses actes odieux ! »
Il inspire un grand coup, puis expire dans le même temps, assez violemment. Il se détend, semblant retrouver son calme, pour rester maître de lui-même. Les connaisseurs du genre pourraient même déceler une trace de magie lumineuse dans cette soudaine accalmie de comportement…
Il est alors prêt à entendre ce que lui dit Ezak, et accueille les mots avec impassibilité. Quand le maître d’armes parle de détruire Vlash, sa mâchoire se crispe, mais il reste stoïque.
« Si Dumdaroth a dit une telle chose, c’est qu’elle est vraie. Ainsi, ces pierres détruiront le mal de ces lieux. Montrez-moi celle que vous avez là… hmm oui, cette émeraude est sans en douter celle qu’avait Shalim, autrefois. Gardez-là, Ezak, ainsi que celle de Dumdy. Elles seraient un trop gros fardeau pour mon cœur, et vous en serez meilleur maître. Hâtez-vous d’ouvrir ces tombeaux, je ne peux vous y aider, ma peine serait trop grande. Nous devons fouiller ce temple et aller à la rencontre de notre ennemi. Allons, pressons ! »
Quand Tathar approche du caveau de Shalim, et ouvre celui-ci, et ce malgré toutes ses précautions, il ne se passe rien, strictement rien. Le cercueil ouvert est entièrement rempli de terre, une terre meuble et belle, parsemée de ci de là de quelques cailloux insignifiants. Un vrai jardinier y verrait là une aubaine pour ses plantations ou son potager, car c’est la terre la plus noble et pure qui soit qui comble ce caveau. L’essence même de ce monde…