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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 2 Oct 2012 05:15 
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Une Flamme



Une Fin




Après des mois passés à en suer, ils voyaient enfin tous la fin de leur calvaire. L'Autarcie prenait fin, la neige cessait de tomber, le fleuve de geler... Iguru et Mercurio furent chaudement remercié par la milice magique de Henehar, qui leur offrit généreusement en plus de leur salaire une prime conséquente pour le travail accompli.

Ils ne savaient véritablement pas en quoi tout ce qu'ils avaient pu raconter pouvait être d'une quelconque importance et il s'en fichait, ils avaient tenus bons et ils n'allaient pas cracher sur cet argent. De leur côté, les jumeaux, Plagg et Elias ont pendant ce temps compris qu'aucun navire capable de prendre la mer n'était stationné dans ce port. Il y avait juste des bateau de pêche fluviaux qui n'auraient pas été capables de supporter la moindre vague du large. Les charpentiers d'Henehar demandaient un salaire exorbitant pour la construction d'un navire qui tienne la route, mais rien que leurs six mois de salaires combinés ne puissent leur offrir. Ils avaient même assez pour se permettre de loger pour la durée des travaux dans l'auberge de Jerko. Eux-même mettaient la main à la patte pour accélérer le processus. Pour sûr, ils l'avaient mérité celle-là.

Pour Mercurio, ça faisait un bien fou d'être enfin sorti de cet endroit maudit et des fous qui y erraient. Il se demandait d'ailleurs lui-même comment il ne l'était pas devenu, ayant engrangé chaque jour un peu plus d'effarement, de peur et de dégoût envers les adeptes de Meno qui rabâchaient les mêmes discours jours après jours jusqu'à l’écœurement. Il en faisait presque des cauchemars et il espérait bien ne pas avoir à être confronté de nouveau à tant de flammes avant plusieurs siècles à venir.

Maintenant, la troupe était réunie, plus soudée que jamais.

Toute la journée travaillant au navire sous les regards curieux des passants qui ne devaient pas avoir l'habitude de voir l’édification d'un tel ouvrage dans leur petite ville, la nuit s'aspergeant volontiers des plus forts alcools du Père Jerko en jubilant à l'idée de leur départ.

Les autochtones, dans l'ensemble, étaient bien sympathiques. Les jumeaux, Plagg et Elias s'étaient liés au fil des mois avec des pêcheurs locaux qui leurs filaient de temps en temps du coup de main pour la construction et se trouvaient être de bons compagnons de beuverie. Un Fenris du nom de Utgarloki se prit d'affection pour les plats d'Iguru que Jerko lui permettait de confectionner de temps en temps et Mercurio s'était mis en temps de charmer la belle Eir, une jeune guérisseuse comme lui, une belle petite blonde avec laquelle il finit par conclure et chez qui il avait fini par loger toutes les nuits. Assez vite, la plupart des habitants du village, même si on ne les connaissaient pas forcément, étaient devenus des visages familiers.

Finalement, elle était vraiment bien cette ville, au sens de l'humoran. Bien différent de Dahràm certes mais, s'il n'avait de prime abord pas très bien compris ce qui pouvait pousser des gens à rester dans un endroit totalement immobilisé pendant la moitié de l'année et sans véritables occupations, il était devenu sensible à ses charmes. Pas assez cependant pour se dire qu'il y resterait. Il n'avait encore rien vécu des aventures qu'il espérait toujours et faire chaque jour le même travail harassant, il avait déjà donné. De plus, au contraire de Dahràm, cette ville n'avait pas besoin d'un guérisseur de plus. Et le charme d'Eir ne lui suffirait pas à le décider de rester.

Et chaque soir s'instaura une sorte de rituel après le travail de charpenterie. Tous se retrouvaient à l'auberge de Jerko et fêtaient la tombée de la nuit à grands coups de bouteilles de liqueurs maisons et de cervoise en barrique. Le patron les bénissait presque de leurs présences et de lui attirait si fidèle clientèle et personne, absolument personne, ne semblait se soucier de ce qu'il se passerait une fois qu'ils seraient tous partis avec en main leur vaisseau tout neuf.



Celui qu'on avait oublié

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 2 Oct 2012 06:28 
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Une Fin



Celui qu'on avait oublié

Chapitre I




C'était une des dernières soirées. Il le savait. Plus que quelques jours, le navire était achevé et ils s'étaient dit qu'ils iraient voguer loin au Sud, direction l'Imiftil et faire escale à Tulorim. Elias et les autres ne cessaient de lui ressasser de vieux souvenirs de bons vins, de liqueurs d'agrumes et de whiels torrides aux cheveux d'ébènes, aux yeux d'azur et aux parfums d'amande, enivrantes, ouvertes aux expériences les plus téméraires et prêtes à s'offrir au premier aventurier capable de la surprendre... Il n'en fallut pas plus pour le convaincre. Tous amusés et abreuvés par l'alcool, la soirée allait bon train lorsqu'un personnage curieux rentra dans l'auberge, suivi de près par deux gardes qui le repérèrent mais, pourtant, lorsqu'ils vinrent son visage, s'excusèrent et s'en allèrent en annonçant qu'un criminel rôdait dans la ville.

La scène était curieuse. Certes, les deux gardes qui venaient de passer, Laurits et Tõnn, n'étaient pas vraiment reconnu pour leur vive intelligence, mais tout de même ! Et puis qui pouvait être cet homme ? Ce vieillard, attifé comme un clochard, d'où pouvait-il arriver alors que l'Autarcie avait cessé depuis si peu longtemps ? Les elfes gris n'étaient pas encore revenus, le fleuve était toujours impraticable et il n'avait certainement pas fait le voyage à pied par ce froid. Un des bandits du Nord peut-être ? Un ami de celui que les miliciens recherchait ?

Jerko, en bon commerçant, en profita pour lui vendre son alcool, comme si de rien n'était. De toute façon, il n'avait jamais nié que pour lui l'argent n'avait pas d'odeur. Mais que cet ancêtre lui réclame sa fameuse Goutte, c'en était presque comique. Personne ne savait véritablement où les bandits du Nord se réfugiaient durant l'Autarcie, période pendant laquelle ils se faisaient si calme que c'en était à oublier leur existence... Mais visiblement, une partie du cerveau de celui-ci avait dû geler.

Il faut dire que la Goutte du Père Jerko, c'était vraiment quelque chose, même pour un buveur aguerri. Il n'y avait pas plus fort dans le coin et c'était pas loin de rivaliser avec le Sang de Thimoros qu'il avait pu gouter à Dahràm. Il avait lui-même du mal à tenir plus de deux verres de cette saleté et le soir où ils firent tous un concours de Goutte, ce fut finalement Utgarloki le seul qui réussit à tenir jusqu'au sixième verre avant de repeindre tout les murs de l'auberge de toute sa bile. Pour sa part, l'Humoran finit ex æquo bon deuxième au cinquième verre avec Elias avant de s'effondrer la tête contre la table et de se réveiller avec la pire gueule de bois de toute sa vie. Heureusement que Jerko, en bon aubergiste, s'était improvisé arbitre ce jour-là, sinon personne n'aurait eu le moindre souvenir de la soirée.

Ce douloureux souvenir lui revenant en tête, il ne put s'empêcher d'aller s'assoir au comptoir près du curieux ancêtre. Si le vieux paraissait fou, il n'en paraissait pas moins totalement inoffensif, avec sa petite canne qu'il serrait comme si son âme y était contenu. Il se mettait presque à croire que le "criminel" recherché par les gardes était peut-être ici à la recherche du grand-père sénile qui ne se rendait plus compte de ses actes... Et, pour une fois qu'ils pouvaient s'amuser avec un vieux bandit du Nord, ils n'allaient pas se priver.

L'Humoran se leva de son siège et s'avança vers lui sous le regard de la compagnie de l'auberge qui pouffait.
"Jerko ! La même chose pour moi, et offre à monsieur un second verre de ma part !"

Il attendit que l'aubergiste serve les verres, pris le sien en main en fixant le vieillard et finit par lui sortir :
"Alors grand-père, on vous avez encore jamais vu dans le coin ! C'est si terrible l'endroit d'où vous venez pour vouloir vous murger à la première auberge venue ?"



Celui qu'on avait oublié - Chapitre II

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Dernière édition par Mercurio le Mar 2 Oct 2012 23:32, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 2 Oct 2012 19:54 
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Un visiteur inopportun vint briser la fausse tranquillité du borgne. C'était un humoran à la fourrure tigrée, une armoire à glace bourrée de poils qui s'affala sur le comptoir à côté de l'aveugle trouble. Il claqua des griffes pour commander deux autres Gouttes, une pour sa consommation, et une autre "en guise de bienvenue", en d'autres mots, pour mettre la résistance de l'étranger à l'épreuve. Sa gueule pleine de crocs, il l'ouvrit pour se moquer, il avait le profil d'un ivrogne local, et l'haleine aussi.

- Alors grand-père, on vous avez encore jamais vu dans le coin ! C'est si terrible l'endroit d'où vous venez pour vouloir vous murger à la première auberge venue ?
- Et voilà messieurs !

Jerko fit irruption et glissa deux verres pleins sur le comptoir avant de revenir à ses œuvres. Heartless porta la chope à ses lèvres et murmura, assez fort pour que son interlocuteur puisse le comprendre :

- Froid surtout.

En buvant la mixture, Sirius eu l'impression de faire passe un simple verre de cidre dans son estomac. Mais il subit ensuite un double choc. Le premier était d'apercevoir et d'entendre, derrière l'enquiquineur tigré, des visages et des rires connus provenant d'un lointain passé. Ce fut à cet instant que l'alcool fit son effet : l'imposteur toussa bruyamment et se raccrocha au bar tout en tenant sa gorge qui était en proie à un véritable incendie. Les moqueries se firent plus fortes alors que sa douleur s'amenuisait. Lorsqu'il put enfin parler, ce ne fut que pour en commander un autre que Jerko allait lui apporter sous peu.

- Une autre, tavernier !

Heartless colla son visage contre le bois, marmonnant, comme à son habitude, des jurons à son égard et à celui des autres. Encore aplati contre le comptoir et sonné par la fameuse Goutte, le borgne demanda à l'humoran, qu'il savait sorti de cette troupe :

- Ces mecs qui se tapent une barre derrière toi, tu les connais ? Z'ètes des marins, non, pourquoi vous êtes pas à la flotte ?

Sa question fut ponctuée par une exclamation de Jerko qui lui tendit un autre verre, non sans quelques scrupules.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 2 Oct 2012 23:31 
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Celui qu'on avait oublié - Chapitre I



Celui qu'on avait oublié

Chapitre II




Le vieillard lui répliqua que c'était plutôt le froid qui l'avait amené à quitter sa précédente résidence. Dans sa tête, Mercurio concluait donc qu'il devait en effet s'agir d'un de ces brigands qui en avait eu assez de vivre dans le froid et qui venait chercher un peu de chaleur dans ces murs et avec cet alcool.

Aussitôt dit, l'individu porta son verre jusqu'à sa bouche. Mercurio l'accompagna prudemment, buvant une petite gorgée, loin de se douter que l'inconnu allait s'aventurer à en vider son contenant. Il le regarda un peu étonné, se demandant un instant si l'étranger était bien capable de supporter la Goutte de Jerko en cul sec, faisant silence en attendant le verdict. Ça n'y manqua pas, après quelques secondes, il se mit à tousser grassement, au grand plaisir d'un Mercurio riant aux éclats avec la compagnie de l'auberge.

"Héhé, c'est quelque chose c'te Goutte hein ? C'est qu'il lésine pas sur les doses not' bon Jerko !"

Il ne savait même pas s'il l'avait entendu que le vieillard ne se démonta pas, demandant son second verre avant de pitoyablement laisser porter sa face contre le bois humide du comptoir en marmonnant quelques jurons dans sa barbe. Ce vieux bonhomme était décidément tout ce qui manquait pour égayer un peu plus la soirée.

Un peu remis de ses émotions, il lui demanda qui était les gens derrière eux en supposant qu'il devait être des marins et la raison de leur escale.

"Ah ça ! C't'une longue histoire... En gros, on s'est retrouvé sans navire et on a été coincé ici à cause de l'Autarcie... Mais là, on va avoir un beau bateau tout neuf, prêt à affronter l'Aeronland ! C'pas vrai, la troupe ?", dit-il en se tournant vers les intéressés, qui jubilèrent aussitôt.



Celui qu'on avait oublié - Chapitre III

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Dernière édition par Mercurio le Jeu 4 Oct 2012 00:30, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mer 3 Oct 2012 19:26 
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Laissant son verre reposer sur le bistrot, Heartless inspira lentement, laissant le choc disparaître avec la brûlure dans sa gorge. Il reconnut en les hommes qui se moquaient de lui ses anciens compagnons de route.

C'est une longue histoire, mais, pour faire simple, c'étaient simplement des gens qui s'étaient retrouvés dans la même galère, voués à l'esclavage. Leur liberté du moment s'expliquait par la présence d'un homme plus ambitieux que les autres : Sirius Heartless. Il avait eu le cran de défier sa destinée. Ensemble, ils parvinrent à se débarrasser de leur bourreau, le capitaine Von Klaash, et lui dérobèrent son navire, mais le meneur du groupe s'était attiré une malédiction. Ils firent des voyages pleins de danger avant de faire naufrage sur la banquise de Nosvéris. A l'écart de toute civilisation, les pirates étaient livrés à eux-mêmes, mais la malédiction du capitaine Heartless les avait poursuivis jusqu'à Nosvéria, endroit où il se sacrifia pour permettre à ses confrères de s'échapper. Six mois il passa emprisonné dans les glaces pour revenir à cet instant précis, découvrant que ses amis étaient eux aussi restés bloqués sur le continent, rongeant leur frein, en mal d'aventure, et sans capitaine. Et il les avait retrouvé. Zewen est décidément un fin tisseur de toile.

Ainsi le marin se retrouva confronté à son passé plus vite qu'il ne l'avait prévu, et cela le déboussolait, un comble pour un pirate. Pendant ce temps, l'humoran imbécile répondait à sa question tout en faisant de grandes gestes : c'était un fêtard.

- En gros, on s'est retrouvé sans navire et on a été coincé ici à cause de l'Autarcie... Mais là, on va avoir un beau bateau tout neuf, prêt à affronter l'Aeronland ! C'pas vrai, la troupe ?
- Ouais !!
lui répondirent les hommes euphoriques.

Heartless se sentit oublié, une colère indescriptible s'empara de lui à cet instant : avaient-ils oublié leur ami qui était resté prisonnier des glaces pendant qu'eux se goinfraient et buvaient des litres de rhum ? Ses mains se crispèrent sur son verre lorsqu'il prononça ces mots, cachant son visage déformé par ressentiment :

- Sans capitaine ?

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mer 3 Oct 2012 20:36 
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Six mois, six long mois étaient passés. Les recherches à la boutique n’ont rien données. J’ai entrepris à grand peine l’exploration de la ville, dans ses moindres recoins. J’ai vu nombre de pseudo-guérisseurs, aucun ne fut capable de m’aider. J’ai vite réussi à me débarrasser de Mazhui, désirant sur le moment avoir un peu de solitude. J’ai vite regretté cet acte, mais il était trop tard pour reculer et je ne voulais plus rencontrer à nouveau les pirates. Eliwin m’en voulait, c’était sûr. Je ne sais pas pourquoi, mais il éprouvait une sorte de haine envers moi, et ça si je pouvais le supporter sans trop de soucis, je ne savais pas combien de temps lui pourrait me supporter moi avant de m’enfoncer une épée au travers du gosier.

Six mois passés dans le froid, à chercher vainement un guérisseur, à errer de ci de là, à échanger petit à petit mon argent contre des chambres où dormir. Six mois d’un ennui profond. J’ai aussi cherché un bateau, un temps, mais la réponse que j’obtenais ne me laissait d’autres espoirs que celui d’attendre que la situation change. Alors j’ai passé ces six mois à pratiquer ma magie dans des souterrains, dans des salles secrètes, ou même simplement dans la chambre que je louais. Non mes pouvoirs n’étaient plus les mêmes. Non, je n’ai pas perdu de ma puissance, je dirais même que celle-ci ne fait que croitre chaque jour, mais j’ai perdu une grande partie de mon contrôle. C’est à peine si je choisis la forme de mes sortilèges et une vague direction les concernant. Cela me fit enrager de plus en plus, car si je faisais petit à petit des réussites, et que je reprenais le contrôle, je ne le reprenais que très très lentement, trop lentement. Le pouvoir laisse un gout si amer dans la bouche lorsque l’on perd la mainmise dessus. Sans compter sur le cout financier des réparations que j’ai dû payer dans certain cas, où les courses ridicule alors que j’étais tellement bardé de fourrure que l’on aurait cru voir en moi un ours de faible constitution qui avançait en titubant. Je n’ai jamais appris à bien marcher dans ces satanées fourrures.

Quand à mon bras, il est de plus en plus douloureux. Chaque jour qui passe le laisse plus engourdi, plus amorti, et alors qu’avant il ne me dérangeait que lorsqu’il touchait quelque chose ou effectuait un mouvement brusque pour quelque raisons que ce soit, il se met des fois à me lancer sans raison. C’en est de plus en plus exaspérant.

C’est alors qu’est venue la déprime. Je me suis rendu compte que je suis coincé en terre étrangère et inhospitalière, que je suis blessé, que je suis seul, et que je n’ai pas de moyens de retourner ni chez moi, ni d’aller à Oranan où je croyais devoir aller. Je me suis surpris à maudire plus d’une fois la Déesse Rana et même à la rendre responsable des vents qui ont fait s’échouer ce bateau sur ce continent gelé. Je m’en suis toujours repenti, enfin souvent, mais je ne vois pas de fin à ma situation. Elle est bloquée, sans suite. Ce qui me mine le plus est sans doute la solitude. Malgré mon caractère plutôt solitaire, il est dur de n’avoir personne à qui parler pendant six longs mois, de n’ouvrir la bouche que pour des formules de politesse sans âme et des demandes commerciales. Même les pirates se sont mis à me manquer. J’espérais même revoir ce capitaine de pacotille avec qui j’étais en si mauvais termes, et qui pourtant m’avait sauvé la vie, sans doute au coût de la sienne.

Et c’est alors que je me retrouve dans cette voie, là, devant la taverne où j’ai appris que ce sont rendues les pirates. Les eaux sont à nouveaux navigables, et je ne veux m’attarder ici. J’ai remisé ma fierté, pris mon courage à deux mains et me voilà ici, devant cette porte. Et là, alors que j’essaie de le saisir à pleine main, le courage me file entre les doigts. D’innombrables questions se pressent dans mon esprit : qu’est-ce que je vais leur dire ? Vont-ils se souvenir de moi ? Vont-ils toujours accepter de me convoyer ? Eliwin va-t-il me faire décapiter et me traiter de déserteur sitôt qu’il me verra ?

Une rafale de vent arrache mon capuchon. Le blizzard se met alors à rendre lipide mes cheveux blancs, devenu un peu grisâtres de crasse, je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de me laver, et surtout n’y ai pas pensé. Et alors que le froid me rosis les joues avec douleurs, me faisant par-là presque oublier celle de mon bras, l’envie d’un feu de cheminé me tint lieu de courage, et je poussai la porte.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Jeu 4 Oct 2012 00:09 
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Celui qu'on avait oublié - Chapitre II



Celui qu'on avait oublié

Chapitre III




Lorsque la troupe cessa de se faire entendre, le vieillard demanda s'il n'avait donc pas de capitaine. Cette question aurait pu ruiner la soirée de l'équipage et Mercurio, bien que finalement peu touché par la disparition du fameux Heartless qu'il n'avait jamais connu que de nom et de l'Eliwin qu'il croisa moins d'une minute, il savait que ces péripéties avaient grandement perturbés les autres. Mais en finissant son verre de Goutte de Jerko et l'alcool qu'il avait déjà ingurgité avant aidant, il n'eut pas la moindre pudeur quant à parler de ce sujet avec l'accent et l'intonation propres aux alcoolisés :
"Ah ! C't'histoire ! Voulez que j'vous dise ? Moi cette bande de lurons j'l'ai connaissais pas le moins du monde avant d'débarquer ici. A Dahràm, y avait juste un gros chauve qui t'nait une baraque d'la Confréééééérie d'Out'mer, qui disait ! Résultat, j'prends un bateau rempli d'putes qui m'emmène ici tu vois ? Et j'suis sensé retrouvé l'patron d'la baraque, un certain Heartless et puis paf ! J'tombe sur un chauve -Pas l'même qu'à Dahràm, un autre hein...- qui m'dit qu'y a pas d'Heartless et qu'c'est lui qui dirige tout maint'nant. Et pis le lendemain, voilà pas qui disparait lui aussi ? Haha ! Donc pas d'cap'tain, nada ! Bon, faut dire aussi qu'coincé ici, on en a pas trop eu b'soin non plus hein..."

Sur cette phrase, il se retourne d'un mouvement lourd vers l'assemblée et leur lance :
"Hey mais c'est vrai ça les gars ! Faut qu'on s'désigne un capitaine maint'nant qu'le rafiot va être prêt à flotter ! Moi j'prends pas hein, c'est trop d'emmerdements... Nan... Moi j'dis Elias c'est bien. F'rais un bon capitaine Elias. En plus, il a d'la barbe ! Ou alors l'un d'entre vous s'laisse pousser la barbe, un vrai capitaine faut qu'ça a une belle barbe. Ouais c'est imp..."

En entendant la porte de l'auberge s'ouvrir, il s'interrompit au milieu de sa divagation et marcha en titubant pour se mettre à un endroit d'où il pourrait voir qui était entré. En voyant qu'il ne le connaissait pas, il conclut immédiatement que celui-ci devait être l'individu recherché par la milice et, dans son délire, il devait être ici à la recherche du vieillard fugueur pour le ramener dans leur cachette du Nord.

Il le toisa rapidement, conforté dans son idée par la saleté dont été couverte le nouveau-venu et pointa du doigt le vieillard en lui lançant :
"Ah ! Il est là le grand-père ! Venu se réchauffer à la Goutte de Jerko ! Pas l'impression qu'il ait envie de r'partir s'geler dans vot' planque ! Héhé !"



Celui qu'on avait oublié - Chapitre IV

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Dernière édition par Mercurio le Jeu 4 Oct 2012 22:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Jeu 4 Oct 2012 21:33 
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La délicieuse chaleur du lieu m’envahit alors que je pousse la porte. Je sens une légère douleur salvatrice envahir tous mes membres gourds dont je retrouve petit à petit l’usage, sauf pour ce qui est de mon bras gauche bien sûr. Malgré six mois d’hiver, je ne me suis toujours pas habitué à cette sensation, et je reste un instant sur le perron à la savourer. Le froid ce n’est vraiment pas mon truc. Je renifle d’ailleurs un bon coup et essuie mon nez qui coule.

A peine entré, je remarque immédiatement les pirates. Ils sont toujours les mêmes, bruyant et festif, bien que je n’ai pas eu l’occasion de le voir, et même jamais en fait, c’est parfaitement comme ça que je me les imaginais. Je reconnais certains visages ce qui me confirme qu’il s’agit des même, et Eliwin semble ne pas être en vue alors je pousse un soupir de soulagement. Mais je ne me souviens absolument pas de cette bête qui boit avec eux et semble leur servir un discours. On dirait un espèce de tigre des prairies, mais se tenant sur ses deux pattes arrières et que l’on aurait vêtu. Mais qu’est-ce donc que cette bête. La peur se mêle à la curiosité pour me maintenir encore en place et ne plus bouger. C’est ce moment que choisi la bête pour venir me parler d’une voix de soudard, sans doute parce qu’il est fort loin de son premier verre. Je fais un bond sur place quasi imperceptible, et ne comprends quasiment rien à ses paroles, si ce n’est qu’il semble me croire associé à un vieil homme qu’il me montre.

Intrigué par ses gestes je détourne mon regard vers cet homme qu’il me désigne. Non, ce n’est pas possible. Non ce ne peut être lui, oui c’est sans doute un sosie, un homme qui a un visage ressemblant, tiens d’ailleurs le corps est différent, et il ne dégage pas la même aura. Non, ce n’est sans doute pas lui, sinon il serait mêlé à l’équipage. Ce ne peut pas être …

« Heartless ? »

Mes gestes ont dépassé ma pensée et j’ai prononcé mon interrogation à voix audible. J’en ai oublié jusqu’à la bête qui me l’a désigné. L’homme qui s’est sacrifié pour moi, cet homme qui fut piégé dans les glaces serait devant moi à présent. Cette brute épaisse qui m’a maltraité, ne m’a convoyé qu’à contrecœur, mais qui n’a malgré tout pas hésité à payer sa vie pour sauver la mienne. Le froid doit m’être monté à la tête, je n’ai pas d’autre explication. J’en suis au point de toucher mon membre invalide pour voir si cela va faire disparaître cette illusion, mais à part m’arracher une grimace de douleur cela n’a aucun effet.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Jeu 4 Oct 2012 22:37 
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Celui qu'on avait oublié

Chapitre IV




L'individu qui venait de rentrer semblait un tantinet intimidé par l'Humoran, osant soudainement à peine bouger. Encore un qui ne devait jamais avoir vu de Woran de sa vie. Il détourna cependant son attention vers le vieillard lorsque Mercurio lui pointa du doigt. Il sembla pendant quelques secondes le dévisageait, comme s'il s'agissait d'une vieille connaissance qu'il n'avait pas revu depuis des lustres.

Enfin, au bout d'un instant, il demanda, dans une intonation que l'on pouvait sentir pleine d'espoir :
"Heartless ?"

A l'évocation de ce nom, Mercurio était confus. Qui c'était ce gars ? D'où il sortait et d'où il connaissait le nom d'Heartless ?

N'ayant plus véritablement la capacité de réfléchir, il se tourna vers l'équipage, pointant le nouveau-venu du doigt :
"Heu... Vous connaissez ce bonhomme les mecs ?"



Celui qu'on avait oublié - Chapitre V

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A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !

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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi


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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Ven 5 Oct 2012 22:41 
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L'Humoran éméché commença un grand discours sur ses mésaventures et celles de l'équipage, ponctué par de brefs hoquets. Sirius en apprit que son second, un homme au crâne chauve nommé Eliwin, avait disparu le jour de leur arrivée à Henehar et que l'ivrogne s'y était rendu à cause d'un malentendu : une affiche que Heartless avait fait faire pour rameuter de la main d’œuvre sur son ancien navire. Cependant, à son arrivée, le capitaine était prisonnier des glaces et son second, porté disparu.

Tout cela n'était que de l'huile jetée sur le feu de la colère du Cyclope. Ce dernier se sentit capable d'éclater la tête de son interlocuteur contre le comptoir si une autre vieille connaissance n'avait pas fait irruption dans l'auberge, à son tour. En se retournant il reconnut le jeune homme qui lui valut six longs mois de coma, Tal'Aer.

C'était un jeune aéromancien désireux de perfectionner sa maîtrise des fluides, qui avait rencontré l'équipage d'Heartless par un concours de circonstances : le bienfaiteur du petit avait payé le pirate une fortune pour qu'il l'amenât au port d'Oranan. Cependant, il n'arriva jamais à destination, et il était là, coincé, comme les autres, et en piteux état. C'était pour sauver cette graine de mage que Sirius avait brisé le pacte de Nosvéria pour s'abandonner au glaces, et il était navré de voir qu'il était encore plus pathétique qu'à son arrivée. Six mois auparavant, le gamin était un être frêle d'à peine seize ans mais en pleine santé, aux yeux argentés dénués d'assurance et aux cheveux aussi pâles que sa peau. L'être qui avait franchi les portes de la taverne avait des habits en loque qui recouvraient son corps maigrichon, et sa tignasse était grise comme celle d'un vieil homme; de minces poils ponctuaient sa moue anéantie. De plus, il traînait une vieille blessure au bras qu'il s'était fait en luttant contre le rude climat de Nosvéria. Son bras était caché sous ses habits, mais fort était à parier qu'il avait aussi mauvaise mine que tout le reste. Dans ses yeux, un faible éclat suppliait quiconque de l'extirper de sa misère.

Si les marins s'étaient entraidés pour atteindre un niveau de vie convenable, Tal'Aer, rongé par la culpabilité, n'avait pas osé revenir auprès d'eux et avait décidé de se débrouiller en solitaire. Le destin était une toile finement tissée, et un instrument sadique, pour avoir ainsi rassemblé tous ces hommes brisés, cherchant un refuge à leur misère, aussi bien extérieure qu'intérieure.

Tal'Aer, qui avait gravé l'image d'Heartless dans son esprit, fut le seul à le reconnaître lorsqu'il plongea son regard dans celui de son bienfaiteur. Sa voix frissonnante reconstitua les syllabes de son surnom :

- Heartless ?

L'évocation de ce nom installa un silence pesant à la table des marins. Sirius, quant à lui, fixait Tal'Aer avec une profonde intensité : il était à la fois désolé de le voir dans un tel état et passablement rassuré de ne pas avoir été complètement oublié. Le feu de sa rage avait été calmé par cette seule phrase. Hébété, l'humoran demanda à ses amis matelots :

- Heu... Vous connaissez ce bonhomme les mecs ?

Le vieil aveugle se saisit de sa cape et la jeta sur une chaise, l'illusion se dissipa : c'était bel et bien l'insolent capitaine pirate qui était apparu comme par miracle là où personne ne l'attendait. Il se saisit de la choppe contenant la Goutte de Jerko et déversa son contenu sur le visage de l'homme-tigre avant de briser le verre contre le sol. Après cela, Sirius l’attrapa par le col et, lui montrant un regard tiraillé entre l'animosité et le sarcasme, il lui hurla à la gueule :

- Mais bien sûr qu'ils le connaissent !

Puis il bouscula le poivrot pour frapper du poing sur la table voisine, remuant les esprits de ses anciens camarades qui avaient la mémoire trop courte à son goût. Son discours bilieux leur intima l'interdiction de prononcer le moindre mot.

- N'est-ce pas ?... N'est-ce pas ?! Vous reconnaissez Tal'Aer, vous m'reconnaissez, moi, votre capitaine à vous tous ? Vous vous êtes bien amusés pendant que j'étais coincé dans les montagnes, hein ? A c'que je vois, c'est le cas. Vous avez profité d'la retraite, vous m'avez abandonné, et quand Eliwin a disparu aussi, personne ne s'est mis à sa recherche ? Ha~ha ! C'est bien beau l'amitié, quand c'est pour se partager le butin, mais quand il faut risquer ses fesses pour aider un pote, là y'a plus personne ! Rappelez moi, qui a sauvé vos fesses dans la cité gelée, qui vous a sorti de la galère de Von Klaash, hein, qui ?!

Personne ne répondit. Même les plus gaillards d'entre eux étaient confus.

- La mémoire courte, c'est peu dire... Au final vous êtes comme ces chiffes molles de Kendrâ Kâr, vous avez peur de vivre, vous vous murez dans la routine en attendant que des gens comme moi vous en sortent par la force. Vous êtes des lâches doublés de traîtres ! Alors laissez-moi vous rafraîchir la mémoire...

Sur ces mots, le grand trident du capitaine déchu heurta la table et la brisa en deux, renversant les mixtures de tous les convives. Cette agression déclencha la réaction de Jerko qui gronda derrière son comptoir, et des pêcheurs de la taverne qui se levèrent dans un même brouhaha, sentant venir une bonne vieille bagarre, et proliférèrent des insultes à tout-va. Ce fut dans cette cacophonie que l'oublié hurla en secouant son bâton :

- JE SUIS LE REDOUTABLE CAPITAINE HEARTLESS, DOMPTEUR DES FLOTS, POURFENDEUR DE SIRÈNES ET TOMBEUR DE CES DAMES !

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 9 Oct 2012 20:09 
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Le bête bipède me pointe à nouveau du doigt, et en regardant les pirates, me demandent si ils me connaissent. Je me redresse fièrement pour mieux me montrer. Après tout, je me souviens qu’il y a six mois de cela, ils m’ont félicité quand j’ai battu le golem de glace, même si les autres évènements que l’on a subis dans la cité de Nosveria ont sans doute un peu obscurcis ce fait d’armes. En parlant d’évènement obscur, c’est là que le capitaine Heartless s’est sacrifié pour moi, et pour son équipage. Là qu’il m’a sauvé du géant rocheux, et qu’il s’est emprisonné dans les glaces pour que celui-ci ne s’attaque pas à nous.

Alors que je me perds dans les pensées de ces évènements, l’homme que j’ai désigné du nom d’un capitaine pirate que j’ai connu se lève et se débarrasse de sa cape. Le doute se dissipe instantanément, il n’y a que ce vieux marin pour agir ainsi avec son mauvais caractère. Il saisit le tigre après lui avoir jeté son verre à la figure.

Et il commence son discours, le hurlant à la face du pauvre animal qu’il a saisi de ses mains puissantes, blâmant ses marins pour l’avoir abandonné, pour avoir laissé Eliwin aussi. Je suis pour ma part, au contraire, très satisfait de ce point-là du discours. Cet Eliwin semblait avoir une dent contre moi, enfin comme le capitaine, mais lui ce n’est pas pareil, comme il nous le démontre, il maltraite tout le monde.

Son discours me voit faire poindre un peu de culpabilité, alors pourtant que je ne suis même pas le sujet de son discours. En effet nous avons fui, et je ne sais pas ce qu’ont fait les autres pirates, mais il est vrai que moi-même je n’ai rien fait si ce n’est me lamenter, désespérer, me plaindre et me lamenter encore au cours de ces six derniers mois. Pour la première fois je revois mon parcours sous un autre angle, pendant un instant, avant que mon esprit ne chasse l’étincelle qu’avait embrasé le discours du capitaine, je me suis mis à voir mon parcours comme héroïque et enviable. A voir les combats comme des actions épiques qui méritent d’être chantés, mes douleurs comme de simples contreparties à la chance qui m’a été offerte de me battre et de survivre, mon chemin avec les pirates comme un coup de pouce de destin plus que comme un accès de malchance. Pendant un instant j’ai connu ce mot qu’on appelle l’espoir, et j’en étais galvanisé.

Le capitaine se redresse alors de tout son long, brise une table et émet la phrase la plus cliché que je puisse avoir vue dans ce genre de situation. Je réprime un rire, mais je ne peux empêcher un sourire de m’éclairer tout le visage alors que je me sens l’âme heureuse. Il n’y a que ce fou d’Heartless pour agir de manière aussi théâtrale et exagéré. Pour un peu j’exprimerai ma joie dans un cri souhaitant bon retour à mon capitaine ! Euh, au capitaine, vu que je ne suis pas un pirate, et que je ne fais pas réellement partie du groupe.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mer 10 Oct 2012 14:26 
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Celui qu'on avait oublié - Chapitre IV



Celui qu'on avait oublié

Chapitre V




Nul dans l'équipage n'eût le temps de lui répondre que le vieillard avec qui il discutait fut soudainement comme habité par le démon du théâtre en apparaissant dans un soudain coup de cape non plus comme un ancêtre fatigué mais comme un corsaire fringuant et fougueux.

Mercurio regarda sans comprendre, se disant que c'était bien la première fois que l'alcool lui donnait des hallucinations de la sorte. Il n'eût le temps d'aller vers une réflexion très poussé que l'individu, sorti comme un diable en boîte, lui prit son verre et lui lança son contenu sur la figure avant de le jeter violemment contre le sol et de lui hurler à en le prenant par le col que, bien sûr, ils le connaissent avant d'être poussé d'un grand geste plus loin.

L'humoran, surpris, ne comprit pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Et alors qu'il tentait de garder son équilibre, que l'individu était parti continuait ses hurlements à la table de l'équipage. Il n'écoutait plus. Etat d'ébriété oblige, il partit dans des pensées stériles en se disant qu'ils étaient quand même bizarre, les bandits du Nord. Il vit sans y penser aussi Jerko qui avait fait sortir d'ici sa jeune serveuse de fille avant de véritablement s'énerver alors que l’hurluberlu qui saccagea la table avec un grand trident. Mercurio n'avait plus bonne conscience de ce qu'il se passait depuis un bon moment, se contentant alors de se demander d'où il avait pu sortir une arme pareille.

Toute l'auberge, qui avait les yeux tournés vers l'individu depuis son arrivée ici, se leva comme un seul homme.
Les deux tables des pêcheurs sur lesquelles étaient réunis Sjael, Fynn, Loll et cinq de leurs employés râlèrent avec brouhaha. La table de la Légion des Fenris sur laquelle se trouvait Utgarloki, la Phalange qui s'était lié d'amitié avec Iguru, Orglaf le forgeron et deux autres solides spécimens de leur corps de combat, eux, se dressèrent sans sortir un mot, prêts à en découdre, se disant qu'ils ne défendaient tout de même pas Henehar des hordes d'Oaxaca pour que des vagabonds l'envahissent en se mettant à croire que tout leur était permis.

L'équipage resta quant à lui un peu bête, leurs visages ne semblant pas s'accorder entre une expression de joie, de honte ou de colère. Iguru et Plagg se regardaient silencieusement en se demandant comment réagir alors qu'Elias s'emporta, soutenu par les jumeaux, lorsqu'ils furent traités de lâches et de traîtres.

L'excentrique personnage ne se démonta pas pour autant, agitant son bâton à tout-va en clamant qu'il était le redoutable capitaine Heartless, dompteur des flots, pourfendeurs de sirènes et tombeur de ces dames. Bref, il crânait à n'en plus pouvoir.

Mercurio lui, resta sur place, se disant que c'était donc lui le capitaine glaçon dont ils lui parlaient depuis le début. Il ne poussa pas vraiment sa réflexion plus loin, se contentant de penser que pour un capitaine, sa barbe était plutôt petite et que celle d'Elias était quand même meilleure.
Il tenait à peine sur ses jambes et n'était vraiment pas à état de se battre, imbibé au point de ne même pas lui tenir rigueur de son comportement, se disant juste qu'il en avait marre de cette soirée et qu'il irait bien faire un câlin à Eir...



Un collier pour les gouverner tous - Chapitre I

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Dernière édition par Mercurio le Dim 24 Fév 2013 15:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Dim 14 Oct 2012 21:29 
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Les anciens pirates restèrent bouche-bée devant le discours grandiloquent qu'avait tenu Heartless. Seul un homme osa s'opposer à lui et c'était Elias, le doyen du groupe. Un vieux pêcheur sans terre et sans famille qui avait fait de la navigation son domaine d'expertise, et il manœuvrait un navire comme personne. Cependant, son penchant un peu trop prononcé pour l'alcool et les vieilles superstitions de marin qui, chez lui, avaient la dent dure, en faisait un homme sur lequel on ne pouvait compter que momentanément. Sirius était certes doué en manœuvre, mais comparé à Elias, il n'était qu'un vulgaire lanceur de filets. Ce qu'il manquait au vieillard, c'était l'énergie et le charisme : ses yeux étaient éternellement soulevés par les cernes de l'âge et il n'était plus que l'ombre de ce qu'il était jadis. Ce fut l'une des raisons pour lesquelles lorsque celui-ci protesta, en se levant sur son dos courbé pour ruminer dans sa longue barbe grisonnante...

- Sirius, espèce de p'tit con, tu t'crois tout permis ?!

... Alors le borgne lui asséna une autre phrase cinglante de détermination.

- C'est exact ! Je suis le seul parmi vous à connaître mes désirs et à avoir le cran de les assouvir !

Et quand bien Elias ne se laissait pas abattre...

- Tu parles comme un enfant gâté !
- Et toi, comme un vieillard grabataire ! Qu'est-ce que tu attends pour lever l'ancre ? Le nouvel an ?
- La banquise nous barrait la route, bordel de Gaïa !


... Heartless lui claquait son clapet avec un sourire le sourire du requin qui tourne autour d'un gigot saignant, en prenant un appui ferme sur la moitié de la table encore debout.

- Moi, la glace ne m'a pas arrêté.

Pour la première fois, semblait-il, Elias regardait le borgne avec crainte, il avait terriblement gagné en aura et en assurance. Il semblait s'être forgé un cœur de pierre pour introniser l'ancien sur l'autel de ses ambitions. Était-il vraiment devenu sans foi ni loi ? En tout cas une flamme était apparue dans ses yeux bleus comme la mer qu'il voulait conquérir.

- M-mais... Mais que veux-tu à la fin ?

L'homme au trident destructeur n'eut pas le temps de lui répondre, la silhouette d'un homme de deux mètres dix de haut apparut derrière son dos. C'était un de ces "apprivoisés" que Sirius avait méprisé dès le premier regard, un milicien du peuple de Fenris qui n'appréciait pas les fauteurs de trouble. En se retournant, le pirate vit qu'il y en avait trois d'entre eux prêts à en venir au mains pour lui faire ravaler ses paroles. En les voyant, un tremblement parcourut son échine mais d'un autre côté, il s'estimait plus digne qu'eux de leurs tatouages exotiques en l'honneur du dieu de la survie et de l'acharnement. Le plus costaud d'entre eux, et celui qui était le plus proche d'Heartless, proliféra calmement des menaces.

- Rassied-toi et tiens-toi tranquille. Maintenant.
- Non.
- C'est un ordre !
- Personne ne me donne d'ordres.


Son insolence avait le don d'énerver même un homme de sang-froid. L'albinos dégaina une longue épée à deux mains capable de décapiter un ours en un coup bien placé et la brandit au-dessus de sa tête pour réitérer son "ordre".

- Je t'interdis de faire le moindre geste ! Ou bien je te tranche la tête !

Le borgne se mit à rire la gorge haute. Le coup d'épée suivit, mais la lame trancha dans le vide. Pourtant, Sirius n'avait pas fait un pas pour s'écarter, son bras avait frappé les poignets de son adversaire pour que le coup parte en vrille. L'épée bâtarde vint s'encastrer dans un pilier de bois. Tandis que le soldat à la peau pâle comme la neige tentait de décoincer son arme, Heartless avait sauté jusqu'au comptoir. Il s'était placé à côté d'une jeune femme, probablement la serveuse et l'avait attrapé par la fesse pour l'attirer jusqu'à lui et l'embrasser sur la bouche. Lorsque la fille parvint enfin à libérer ses lèvres, l'aventurier continua de narguer ses opposants.

- Personne ne peut m'enchaîner. Ce que je veux, je le prends ! C'est ça d'être un homme libre, vous, les Phalanges, vous faites pitié à voir. La vie citadine vous attendrit.

Sur ces mots, il poussa la serveuse vers les combattants tatoués qui la rattrapèrent. Le chef du groupe, ayant enfin débloqué son tranchoir, se tourna vers Heartless avec un visage déformé par la violence de ses sentiments.

- Par Fenris, tu vas voir ce que c'est de s'attirer le courroux de l'un des nôtres !
- Ne m'fais pas rire !


Son sourire narquois se transforma en rictus malsain. Il était le genre de prédateur qui attendait que sa proie l'attaque pour frapper. Dans le regard du Cylcope, il y avait du dédain et du défi. Son trident déguisé attendait le moment propice pour blesser le courroucé, et il frapperait fort, sans se préoccuper de la survie de son adversaire. Sirius comptait se servir de cette dispute comme une démonstration de force.

Ce fut à cet instant que Jerko intervint, intéressé lui aussi par la tournure que prenaient les événements, mais inquiet pour son établissement.

- Pas d'armes ici, Utgar ! Et ça vaut pour toi aussi. J'te préviens, tu paie c'que tu casse !

Dans un long soupir, la Phalange dénommée Utgar confia son arme à un de ses confrères et fit craquer ses poings à l'adresse du marin insolent. Celui-ci laissa son bâton sur le comptoir et s'y accouda, toujours avec la même arrogance.

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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Mar 5 Fév 2013 15:47 
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Localisation: Nirtim, Temple de Meno: Se prépare à la guerre.
Mise à part la taille et le confort du lit, Aztai passa là une des meilleures nuits de toute sa vie. Enfermé dans une chambre miteuse de chez Jerko, l'aubergiste du coin, le fauve avait retrouvé une partie de ses forces, et son esprit restait branché sur Xaï To, maître magicien de terre.

(Nous devrions attendre un jour de plus)
(Inutile. Il nous glisse l'info et je m'en vais récupérer l'armure)
(Répète ces mots là à Xaï To et sois certain qu'il te coupera la langue en deux! Lui et Lictaria se sont serrés les coudes pendant cinq longues années à la recherche de l'armure, il refuserait que tu gâches leur travail. C'est lui qui a découvert qui est son actuel possesseur, mais Xaï est un shaakt vieux et il ne souhaitait pas s'engager dans une bataille. Malgré la motivation de Lictaria à son encontre, il a refusé. C'est là qu'ils ont, je dirai, presque coupé les ponts...)
(Comme ça d'un coup il s'est désintéressé de la relique?)
(Je pense qu'il a perçu un trop grand danger, un trop grand ennemi derrière)
(Et il a préféré se terrer dans son coin plutôt que de l'affronter, au moins le signaler?)
(De la part d'un maître magicien, c'est vrai qu'on peut trouver ça lâche...)
(Donc il en sait pas mal d'après ce que tu me dis)
(C'est lui le plus au courant! Et je suis certain qu'il ne se soit pas complètement désintéressé du sujet depuis tout ce temps. Allons le taquiner un peu, je suis sûr que ma présence va raviver la curiosité de vieil aveugle!)

Un léger goût d'appréhension dans la gorge, le fauve régla l'aubergiste pour la nuit et s'en alla à l'encontre de la brise matinale glaciale. Capuchon relevé, Ascalon dans le dos, le woran avançait la gueule basse, les sens en éveil. Sous les indications de Zénith, il marcha une vingtaine de minutes sur la terre gelée recouverte de neige avant d'atteindre les portes de la demeure de Xaï To, maître magicien de Nosvéris.

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Fléau des légion d'Oaxaca Image Champion de Meno Image Allié de la Lance Ardente


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 Sujet du message: Re: Auberge de Jerko
MessagePosté: Jeu 21 Mar 2013 17:21 
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Quel chaleureux endroit. Déjà que le village entier était paisible et très convivial malgré le froid, cette auberge était réellement un coin de paradis pour les voyageurs. La salle principale était à moitié remplie, ce qui rendait l'atmosphère encore mieux. Warren s'avança vers une sorte de comptoir/réception, surement là où le chef de l'établissement était. La salle n'était pas une pièce à manger, en effet il s'agissait plus d'une 'accueil', comme dans la faculté de magie. Une cheminée, des sièges, le tout était pour pouvoir se reposer après une dure journée … Ce qui pour le fulguromancien ne serait pas de refus vu que ces derniers jours il n'arrêtait pas de transiter entres plusieurs ville. Mais malheureusement il ne voulait pas perdre une seule minute, son impatience d'arriver à destination le poussait toujours à avancer sans se poser quelques secondes. Alors qu'il arriva au niveau du comptoir, le gérant se présenta à lui. Jerko del Uhn, d'où le nom de l'auberge. C'était un homme d'un certain âge, on voyait sur son visage l'expérience. Il expliqua rapidement à Warren ce que proposait son établissement, mais en réalité le jeune homme n'était pas venu pour cela.

-"Vous possédez une très belle auberge monsieur Jerko. Mais pour tout vous dire, j'aimerai bien m'y reposer quelques temps mais justement ce dernier est contre moi. Je suis venu car j'aurai besoin d'un léger renseignement, savez-vous où pourrai-je trouver le nécessaire pour monter les Monts Éternels ? Je veux dire je viens d'assez loin, de Kendra Kar précisément, mais je n'ai pas prévu de quoi me réchauffer et faire l'ascension d'une telle montagne."-

Son interlocuteur hocha de la tête puis lui dit qu'en effet il serai mieux de bien se couvrir si son intention était bel et bien de gravir les Monts. Il l'invita tout de même à s'asseoir voyant qu'il était complètement gelé, ce à quoi Warren ne pu dire non. Les deux hommes prirent place puis Jerko expliqua qu'à Henehar les échoppes d'étoffes ou de ce type n'étaient pas au bout de chaque ruelles, les habitants étant en général pauvre, ce genre de commerce était plutôt rare. Mais il proposa une solution alternative, plus simple, si le fulguromancien lui commandait quelque chose, il lui prêterai ce dont il avait besoin. C'était équitable cela revenait à lui louer, donc Warren accepta l'offre et au moment où il finit de le dire, l'homme appela quelqu'un, qui se nommait apparemment Ilka. Il semblait que c'était sa fille et qu'elle travaillait elle aussi ici avec son père. Souriante et de bonne humeur, elle leur apporta à tout deux de quoi boire. Pour la jeune homme, ce fût la boisson de l'établissement : la Goutte du Père Jerko. Selon son inventeur cela 'tenait chaud', à prendre bien sûr avec des pincettes car comment ce mélange pouvait donner de la chaleur. Warren déporta son regard vers la fille qui ne devait pas dépasser les 20 ans puis lui rendit un sourire à son tour pour la remercier.

-"Savez-vous exactement ce qu'on peut trouver à Faërlom ? Car c'est là-bas que je dois me rendre et je n'ai que pour seul indication son nom."- Dit-il à Jerko.

Ce dernier après avoir prit une gorgée dit qu'en réalité ce village était non seulement difficile d'accès, mais qu'il risquait de se perdre en montagne à cause des tempêtes de neige incessantes et des routes très accidentées. Certes cette mission était très importante, mais fallait-il y risquer sa vie ? Il se doutait bien que la suite allait surement être encore plus dure, mais si c'était nécessaire pour trouver cette arme, il fallait le faire. Jerko expliqua aussi où se trouvait plus ou moins le village et quelles chemins il faudra prendre une fois arrivé sur les Monts Éternels. Cette homme en savait beaucoup on aurait dit qu'il avait voyagé toute sa vie, c'était peut-être le cas. Après quelques longues minutes de conversation il était temps de repartir pour Warren.

-"Je vous remercie beaucoup. Sans vous je n'aurai donc jamais pu trouver ce que je cherchais."-

À ces mots l'homme se leva puis se dirigea vers l'étage en disant à Warren de l'attendre. Il revint avec un long manteau qui sous tout les angles allait surement bien tenir au chaud. Le fulguromancien l'enfila puis sorti quelques yus de sa bourse pour payer ce qu'il devait. Le chef de l'auberge le raccompagna alors jusqu'à la porte là où il sorti, pour se refaire attaquer par le froid sauf que, il était à présent bien couvert.

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