Celui qu'on avait oublié - Chapitre IVCelui qu'on avait oublié
Chapitre V
Nul dans l'équipage n'eût le temps de lui répondre que le vieillard avec qui il discutait fut soudainement comme habité par le démon du théâtre en apparaissant dans un soudain coup de cape non plus comme un ancêtre fatigué mais comme un corsaire fringuant et fougueux.
Mercurio regarda sans comprendre, se disant que c'était bien la première fois que l'alcool lui donnait des hallucinations de la sorte. Il n'eût le temps d'aller vers une réflexion très poussé que l'individu, sorti comme un diable en boîte, lui prit son verre et lui lança son contenu sur la figure avant de le jeter violemment contre le sol et de lui hurler à en le prenant par le col que, bien sûr, ils le connaissent avant d'être poussé d'un grand geste plus loin.
L'humoran, surpris, ne comprit pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Et alors qu'il tentait de garder son équilibre, que l'individu était parti continuait ses hurlements à la table de l'équipage. Il n'écoutait plus. Etat d'ébriété oblige, il partit dans des pensées stériles en se disant qu'ils étaient quand même bizarre, les bandits du Nord. Il vit sans y penser aussi Jerko qui avait fait sortir d'ici sa jeune serveuse de fille avant de véritablement s'énerver alors que l’hurluberlu qui saccagea la table avec un grand trident. Mercurio n'avait plus bonne conscience de ce qu'il se passait depuis un bon moment, se contentant alors de se demander d'où il avait pu sortir une arme pareille.
Toute l'auberge, qui avait les yeux tournés vers l'individu depuis son arrivée ici, se leva comme un seul homme.
Les deux tables des pêcheurs sur lesquelles étaient réunis Sjael, Fynn, Loll et cinq de leurs employés râlèrent avec brouhaha. La table de la Légion des Fenris sur laquelle se trouvait Utgarloki, la Phalange qui s'était lié d'amitié avec Iguru, Orglaf le forgeron et deux autres solides spécimens de leur corps de combat, eux, se dressèrent sans sortir un mot, prêts à en découdre, se disant qu'ils ne défendaient tout de même pas Henehar des hordes d'Oaxaca pour que des vagabonds l'envahissent en se mettant à croire que tout leur était permis.
L'équipage resta quant à lui un peu bête, leurs visages ne semblant pas s'accorder entre une expression de joie, de honte ou de colère. Iguru et Plagg se regardaient silencieusement en se demandant comment réagir alors qu'Elias s'emporta, soutenu par les jumeaux, lorsqu'ils furent traités de lâches et de traîtres.
L'excentrique personnage ne se démonta pas pour autant, agitant son bâton à tout-va en clamant qu'il était le redoutable capitaine Heartless, dompteur des flots, pourfendeurs de sirènes et tombeur de ces dames. Bref, il crânait à n'en plus pouvoir.
Mercurio lui, resta sur place, se disant que c'était donc lui le capitaine glaçon dont ils lui parlaient depuis le début. Il ne poussa pas vraiment sa réflexion plus loin, se contentant de penser que pour un capitaine, sa barbe était plutôt petite et que celle d'Elias était quand même meilleure.
Il tenait à peine sur ses jambes et n'était vraiment pas à état de se battre, imbibé au point de ne même pas lui tenir rigueur de son comportement, se disant juste qu'il en avait marre de cette soirée et qu'il irait bien faire un câlin à Eir...
Un collier pour les gouverner tous - Chapitre I
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Playlist de Mercurio
A propos, j'ai trouvé la morale de la fable que ton grand père racontait,
celle du petit oiseau que la vache avait recouvert de merde pour le tenir au chaud et que le coyote a sorti et croqué...
C'est la morale des temps nouveaux.
Ceux qui te mettent dans la merde, ne le font pas toujours pour ton malheur
et ceux qui t'en sortent ne le font pas toujours pour ton bonheur.
Mais surtout ceci, quand tu es dans la merde, tais-toi !
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Jack Beauregard (Henry Fonda), Mon nom est Personne, écrit par Sergio Leone, Fulvio Morsella et Ernesto Gastaldi