Comment fuir les ténèbres quand ceux-ci s'emparent peu à peu de votre cœur ? L'obscurité, entité puissante crainte de tout les mortel. Au coucher du soleil, à l'heure ou le ciel s'embrase de sang. L'homme espère, prie, pour la nuit ne s'éternise pas. Que la lumière lui soit visible au matin. Une nuit éternel les attends tous… Indignes… Depuis combien de temps avais-je perdu le bout du tunnel, la lumière ? C’était une très bonne question. J'avais enfin accepté mon sort… Je laissai mon cœur s'obscurcir. Il n'y avait plus d'espoir pour moi. J'étais déjà mort...
C'est sur cette pensée que mon regard s'ouvrit, se refusant à l'idée de mon corps pourrissant plusieurs mètres sous terre. Et pourtant, c'est sur un monde cruel dédié à la mort qu'il tomba. Des visages tourmentés, horriblement laids semblaient me fixés avec délices mon réveil de ce monde qui n'était pas le mien. Je ne mis pas longtemps à comprendre malgré, mes trous de mémoire, malgré cette pâteuse dans la bouche, comme au lendemain d'une nuit trop arrosée. Couché sur un autel tel une bête en sacrifice, j’étais donné à Phaistos qui, de son immobilité de pierre froide semblait également m'observer. Je ne pus cacher le dégout qui s'empara de moi à cet instant. Je voulais bruler cet endroit en faire un feu de joie, dans lequel je danserais riant face à la gueule de cette divinité infâme. J'allais faire de ce monde une nuée de poussière s'élevant et me suppliant de le laisser vivre. Mais tout serait déjà finit, car dans un monde parfait, il n'y aurait pas de dieux, pas de cultes, pas de fidèles. Eux, seraient tous donnés en pâtures. Parjures que j’aurais éliminé de ma propre main en proclamant ce monde : "Terre des hommes ".
A cet instant mes yeux glissèrent vers l'un de ces chiens croyants, récitant ses prières sombres comme si ça vie en dépendait. A travers son visage dépourvu de chaire, je devinais son adoration pour cette ignominie divine.Il ne me fallut qu'une seconde pour le lien entre mon bras sanguinolent donné en sacrifice et sa l'âme suintante encore de mon sang frais. S'en était trop…
Me redressant sur mes pied debout sur l'autel, lit de mon sacrifice récent, je tirais Mongoor de son fourreau et le levant haut dans le ciel je poussais un cri, avant de le faire glisser, les muscles tremblants sur… mon autre bras. Je recommençais encore et encore dardant mon regard sur cette chose qui allait subir mon courroux, mais indirectement. Idiot, je n'étais plus, impulsif je l'étais encore, mais avec intelligence et réflexion. Ezak D'Arkasse allait jouer une belle prestation.
Je laissai, mon arme tombée retentissant sur le sol dans un tintement lourd. Le métal rejoignait la terre couffin de sa naissance avec mon sang alors que je m’agenouillai face à Phaistos, tremblant de dégout. D'aucun ne me connaissant pourrait prendre ces tremblements pour des spasmes, de fidèle en transe. Et pourtant, c'était bien la haine des dieux qui m'animait alors que mes bras écartés laissaient le sang couler en plusieurs filament abondant à mes côtés. Le visage caché, non visible de mon "hôte" c'est un regard de haine que je lançais à cette statue de pierre. L'homme défiant les dieux… J'étais peut être fou, pour vouloir m'attaquer à plus grand que moi. Fou pour avoir créer sur mon corps des marques à vie pour cette charogne divine. Mais c'est justement cette folie qui faisait que j'avais la force de bafouer un temps mon honneur… Je jurais à cet instant que c'était la première et dernière fois que je jurais allégeance à ces non-mortels, même pour de faux...
_________________
"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien." - George Smith Patton
|