Mathis et Rosie :
Shrez semble désolé des paroles de Rosie, et tourne la tête de gauche à droite dans un signe de dénégation.
« Rosie… Tu as un cœur d’or, et si je ne doute pas de ta bonne volonté, elle n’est pas celle de tous, tu dois le savoir… »
Il jette ensuite un regard vers Mathis, Anarazel et Ruméus avant de poursuivre.
« Il se présentera lui-même, je crois que vous devez tous le savoir… Mais ne le prenez pas mal, ne jugez pas ce que vous ne connaissez pas… »
Les muscles de son cou puissant se serrent à cette affirmation, comme s’il redoutait le moment des révélations…
Hallena, elle, répond de manière simple au kendran blond, d’un ton se forçant à la neutralité.
« Je pense qu’aucun être vivant ne peut se retrouver enfermé, qu’importe sa cage. Mais comme un loup sauvage, il faut s’assurer qu’il ne nous causera aucun mal avant de le libérer. »
Dôraliës, Silmeï et Léonid :
Si Maelan semble retrouver une once de confiance en lui lors de la déclaration de l’elfe bleu, celle-ci disparait totalement à l’intervention du cryomancien aldryde, qui se racrapote sur lui-même face à la menace de l’armure d’harpie. Il ne tente même pas de se protéger, et son regard apeuré se perd dans une grimace de frayeur intense, pas du tout contrastée par l’intervention de l’humain, qui tout en disant le protéger, le menace tout aussi directement que Silmeï. Le nain, lui, semble un peu retrouver contenance, et s’exprime de son habituelle voix tonitruante, claquant le manche de sa hache contre le sol de pierre :
« Boup, mais qu’est-ce qu’on fout ici !? »
Maelan bredouille tout de même quelques mots, faiblement :
« Il ne faut pas, non, il ne faut pas… N’attaquez pas cet être enchaîné… Cet éternel prisonnier… »
Madoka, Antariasi, Erfandir, Angharad :
Raek, impassible, répond d’une voix profonde à Erfandir et Angharad :
« Il s’attend à ce que nous le libérions… Et il vous dira comment, et pourquoi… »
Puis, se tournant vers Angharad :
« Je ne vous croyais pas vénale, aéromancienne. Quel autre intérêt que celui de la liberté pourriez-vous servir ici ? Le Marionnettiste sait se montrer reconnaissant… Quant à son Maître, il y est rattaché de force, il ne le sert que par une servitude servile, même s’il espère le trahir… pour retrouver sa liberté. »
Il croise alors le regard assassin de la Cornue, et lui rend un regard glacial… La demi-démone, elle, répond après à Madoka, d’une voix froide et sèche :
« Oui, je le pense. Vous êtes perspicace, Ynorienne… Je pourrais avoir besoin de gens comme vous… »
Et sans un mot, elle se tourne vers Angharad pour lui fourrer un sabre à la lame fine et noire dans les mains… un sabre d’une grande beauté, qui semble appeler à lui l’âme d’Angharad en l’appelant de l’intérieur…
« Angharad… »
Appel que seule la demoiselle peut entendre, avant de se retrouver dans une envie irrépressible de nommer la lame par un nom la caractérisant…
Tous :
Mais à ce moment, le Marionnettiste semble vouloir sortir de son mutisme, et se lance une nouvelle fois dans un long discours, sa voix profonde envahissant les lieux…
« Vous êtes tous les victimes d’une machination qui me tient pour cible, aventuriers. Je n’en maîtrise pas les cordes maîtresses, et je vous dois une explication. »
Il prend une longue respiration avant de continuer :
« À une certaine époque de mon existence, période lointaine et oubliée, j’ai été un serviteur de la Sombre Reine Oaxaca. Ses sbires requéraient ma puissance nécromantique pour peupler une armée squelettique, avec d’autres nécromants. Ténébreux sont les sentiers qui m’avaient menés à Elle, et aujourd’hui je le regrette… Dans la fougue qui m’habitait alors, je n’avais pas compris le Mal qui l’habitait, et qu’elle voulait répandre. Elle n’était pour moi qu’un camp comme un autre, qui ne dédaignait pas user des morts pour servir ses intérêts… Mais lorsque j’eus compris ses motivations de pouvoir, de destruction, j’ai voulu me retourner contre elle, et j’ai fui après avoir subi un échec cuisant en tentant de l’atteindre… Je me suis heurté à la barrière la plus infranchissable qui soit : Ses treize sbires… Un en particulier : Perailhon, maître obscur des profondeurs océanes, créateur démoniaques de créatures aquatiques…
Mais fuir les treize n’est pas chose aisée, et bien vite, ses sergent me rattrapèrent… Après un âpre combat dont je ne me tirai vivant que par la cruauté de mes ennemis, ils m’enfermèrent ici, dans une solitude pesante et odieuse. C’est ici, dans cette salle immense, ma prison, que j’ai commencé à déceler chez moi des pouvoirs que je ne soupçonnais pas, après de longues décennies de solitude : télépathie, suggestion mentale d’images. C’était pour moi le seul moyen de sortir de ma solitude carcérale, voyager dans l’esprit des gens, visiter par eux le vaste monde… C’est ce qui m’a permis de tenir si longtemps. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de mes compagnons ici présents, et avec lesquels j’ai partagé de longues discussions. Ce sont eux qui m’ont suggéré un plan d’évasion, après avoir effectué de nombreuses recherches sur cette Citadelle des Profondeurs. Il y ont vu un moyen de me libérer… »
Mais son long discours est interrompu par une vois féminine brulant de haine et de hargne, celle de Jena Longargent, fille de Jerth, Paladine de Gaïa :
« Non !! La prophétie du Temple parlait d’un être des ténèbres qui était enfermé en ces lieux, et dont la libération provoquerait une vague de Chaos sur le monde libre sous la forme d’une arme dévastatrice rassemblant sous son pouvoir toutes les âmes mauvaises peuplant Yuimen. Cet être d’Ombre vous trompe, aventuriers ! Ne l’écoutez pas, il faut le détruire ! »
Elle est auréolée d’une vive et puissante lumière, près du cadavre sans vie de son père. Farouche, lance à la main pointée de manière guerrière vers le centre de l’immense salle. Elle n’inspire que puissance, vengeance, haine et ferveur…
Mais le Marionnettiste intervient de sa voix profonde :
« Et la prophétie dit vrai, paladine. Je suis cet être de ténèbres, car je manie d’obscurs fluides magiques. Mais les ténèbres ne signifient pas le Mal. Cette arme dont vous parlez ne serait pas en mon pouvoir, mais en celui de celui qui me détient prisonnier ici. Cette arme doit être forgée, car c’est la seule qui puisse briser mes chaînes. Mais elle doit ensuite être détruite, chose à laquelle le Maître de ces lieux ne s’attend pas… C’est une arme dévastatrice qui serait mortelle en la possession de Perailhon. Et moi seul détiens le pouvoir de la détruire, ainsi que de la forger. Cette arme du Mal, elle ne peut être créée qu’à partir des lames noires qui ont été placées sur votre chemin par la servante obscure de cette entité démoniaque, celle à laquelle vous devez tous ces morts, toute cette cruauté : la Capitaine de ce Vaisseau Noir, qui s’alimente de haine et de mort pour avancer. Oui, c’est à elle qu’est du le déferlement de haine sur le Port Kendran, l’attaque de l’Aigle des Océans, la défense de cette citadelle par les créatures marines… »
La Cornue, visée directement par les paroles du Prisonnier, s’est écartée du groupe, et est auréolée de ténèbres menaçantes. C’est avec une voix ténébreuse qu’elle s’exprime alors :
« Oui, je suis ici pour semer le Chaos sur terre, et vous êtes tous prisonniers de ma volonté. Rejoignez-moi, et vous connaîtrez la puissance, le pouvoir, l’Ombre et la richesse. Dressez-vous contre moi, et vous ne connaîtrez que la mort. Cette Lame des Profondeurs doit me revenir ! »
« Elle doit être forgée, et détruite ! »
« Elle ne peut être forgée, et ils doivent mourir ! »
Trois camps se dressent lentement, promesse d’une guerre intestine au cœur de cette Citadelle des Profondeurs…
[A vous donc, de choisir celui que vous voulez rejoindre : Soit la vision de Jena : la destruction du Marionnettiste et de la Cornue, soit la vision du Marionnettiste : la destruction de la Cornue et de l’arme forgée pour le libérer, soit celle de la Cornue : destruction de tous les ennemis après avoir forgé la Lame des Profondeurs… Précision : Vous ne devez bien entendu pas forcément tous vous retrouver dans le même camp ^^]
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