Porté par Moura, Sirat allait empaler son ennemi. On pouvait lire dans son regard tétanisé la terreur de la mort. Mais le bras de l’humoran se stoppa net. Les sueurs enveloppaient sa carcasse, glissant sur lui. Le souffle court il ne pouvait plus bouger. Il laissa tomber l’arme à terre et s’abattit sur le sol. Le colosse était à genou devant le shaakt qui se sentit enfin sortit d'affaire. N’kpa était sa proie, elle s’était transformé et il la retenait prisonnière. Il se détendait enfin quand il vue son dernier ennemi chancelant, le regard hagard. Sirat ne vit pas l’esclavagiste s’approcher de lui, il n’entendit pas ses fanfaronnades ni les cris de son amie changé en lémurien. Il sombrait peu à peu dans l’abîme de l’inconscience. Ses membres était bercé dans du coton, faible, ne répondant à aucun ordre. Un bruit sourd parcourait son esprit, malaise patent, paralysant son âme. Épuisé, il ferma les yeux et le titan à la crinière orangé s'écroula.
Il ouvrit les yeux sur une plaine, poser sur une monture il dominait le funeste endroit. Il la surplombait sur un cheval de guerre ébène, aux muscles massifs et à l'air agressif. Au creux de cette paume de verdure, bordé de sous bois, une cité fortifiée attendait patiemment son sort imminent. Des nuages sombres voilaient  l’endroit, présage d’un destin maudit. Des cliquetis d’arme derrière lui, éveillèrent sa curiosité, l’enchanteur en armure de combat se retourna. Il arborait des armoiries inconnue et sa lourde cuirasse s’entrechoqua dans le mouvement. Sa cape virevolta dans la litanie du vent. Funeste alizé messagère de Phaistos, devait déjà avoir prévenu la ville de son inéducable futur. Une armée entière d’orque, de gobelin se trouvait derrière lui. Geignard, râleur et puant ils attendaient. Deux milliers de têtes, préparé au combat, aux commandes d’arme de siège, baliste et catapulte prête à déverser leur lot d’horreur et de destruction. La bourrasque s’arrêta et laissa l’enchanteur à sa perplexité, immergeant la scène dans un silence mortuaire. Un gobelin, montant un woger, s’approcha de lui. Il semblait devoir forcer sur les rênes de son abominable destrier, bavant et hirsute, qui ne voulait pas s'approcher de l'humoran.
"Nous attendons vos ordres Capitaine…"Il ferma les yeux, dirigeait-il réellement cette cohorte maléfique et nauséabonde. La nausée monta en lui, tandis qu’il s’éveillait à nouveau dans un nouvel endroit. Il était au centre d’une pièce sombre, désuète, vide. Il essaya de jauger la distance des murs, mais s’il s’en approchait, il s’éloignait. Leur couleur terne et jaunie l’emprisonnait, aucune porte n’était décelable. Une cellule cendré sans vie l’emprisonnait. Il continua d’observer l’endroit restant immobile et tentant de rassembler ses pensées. Il se rendit compte qu’une table était juste devant lui, faite en bois usée, rectangulaire, vieillit par les années. Une souris était dressée devant lui, tendu sur ses deux pattes, sur ce billot  sale. Il remarqua qu’aucune source de lumière n’expliquait le fait qu’il voyait, pas de cheminée, pas de bougie ni de torche, juste un halo blafard enveloppant la pièce de son caban. Il passa la main sur son visage, il ne souffrait pourtant plus ni de tremblement, ni de sueur, il conclut à l’effet du poison.
"Tu te trompes, je n’ai aucunement besoin d'un quelconque breuvage."Surpris il lança des regards dans la pièce, plissant ses yeux, cherchant à vaincre la pénombre qui aurait pu lui cacher un homme présent dans la pièce. 
"Ne cherche pas ce qui est évident."La voix venait de la table, le petit mulot debout sur ses pattes ne le quittait pas des yeux. 
"C’est toi qui parle?""Effectivement, nous ne sommes que deux dans cette pièce.""Qui es-tu ?"
Tu apprendras à me connaitre Sirat Ybelinor, nous serons bientôt liés…La voix du rongeur résonna dans son crâne, alors que l’humoran sombra dans un malaise. Il tomba à la renverse, son cœur frappant dans son thorax, essayant de s’arracher de son écrin physique. Les yeux révulsé, plus aucun de ses membres ne répondaient alors que son esprit continuait d’entrechoquer ses pensées et ses émotions.
Une remonté acide parcourait ses entrailles le déchirant de l'intérieur sans qu'il puisse rien y faire.
Quand il retrouva ses forces, il n’était plus dans ce tombeau, l’air pourtant était lourd, nauséabond, chargé de sang et de fumée. Il se retrouvait au centre d’une place de village, autour de lui des corps calcinés, meurtrie. Une fontaine voyait son eau empoisonné par les blessures suintante de pantin décharné, empestant. Les maisons alentours brulaient encore, des armes éparses jonchaient cette terre affectée par l’horreur des combats. Il se releva et tituba hébété, évitant les morts, dépouille figé dans des contorsions affreuses. Il évita leur regard, observant l’horizon.il buta sur l’un des macchabés, un lutin, plus précisément une lutine, il se baissa pour retourner la défunte qui avait la face dans le sol. Un vomissement l’assaillit alors, il tenait dans ses mains la petite Guasina, le corps déchiqueté et sans vie. Il la lâcha et s’écarta, toussant et ne pouvant reprendre son souffle. Il effleura un autre tué, un chevalier, la chevelure blonde taché de poussière et de sang. 
"Ezak !!"
Il se releva pour découvrir les cadavres qui l’entouraient. Un à un, il remua les trépassés, une belle humorane la peau.
"N’kpa !!"Un woran tigré, âgé et massif.
"Mon oncle !!"La rage montait en lui, rage vindicative, magma bouillant. Il serra les points, la colère et les larmes obscurcissant ses yeux. Avant de faire exploser et jaillir fureur dans un hurlement.
"Qui a fait cela ?!""C’est toi et tu vas le payer."Sirat reconnu la voix d’Azalée, la paladine se tenait devant lui l’arme à la main. Elle ne perdit pas de temps, déjà blessée, la jeune femme attaqua l’enchanteur qui ne dut sa survie qu’à un réflexe chanceux. Il dégaina son épée et contra les autres coups d’Azalée, exaspérée et emporté par sa soif de vengeance. 
"Je n’ai pas fait cela…"Murmura-t-il.
"Leur destin était de finir ainsi, en cela tu n'as rien fait"La souris trônait sur son épaule. Il n’eut pas le temps de s’en préoccuper que la lame d’Azalée s’abattit sur son flanc. Il grimaça de douleur, mais contre attaqua et de son glaive perfora le cœur de son ancienne amante. Sa gorge se noya sous un flot de sang avant qu’elle s’écroulât inanimée dans la boue.
"C’est bien." Le mulot parlait d’un ton neutre, toujours sur l’épaule de Sirat, qui lui était prostré, abattu par ce qu’il venait de faire. Aucun son ne sortait de sa bouche, il avait laissé tomber son arme et était hypnotisé par le sang d’Azalée sur ses mains. Un orage éclatât frappant ce charnier de son chagrin, comme si Yuimen désirait nettoyer ses plaies.