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 Sujet du message: Re: La côte aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Lun 21 Nov 2011 19:25 
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Dirigé pour N'Kpa et Sirat


Alors que Sirat s'étalait à terre, laissant son corps et son esprit aux mains de ses hallucinations, les bruits de course se faisaient de plus en plus proches. Finalement, c'est une petite troupe de six hommes qui approchèrent, contemplant la scène avec un regard étonné et soufflant sous l'effort.

"Et vous ne pouviez pas arriver plutôt bande d'incapables !?" lança le shaakt à leur attention.

Un autre elfe à la peau grise et qui semblait être à la tête du petit groupe prit la parole.

"Mais ... Nous croyions qu'il n'y avait que la petite ... Qui est cet Humoran et qu'est donc que cette bestiole dans votre filet ?" rétorqua-t-il sur un ton d'excuse.

"Je me fiche de ce que vous pensez, vous êtes là pour exécuter ! Soyez sûrs que ça va se payer !" Il marqua une pause, regardant un à un chaque homme de la petite troupe. Ses yeux trahissaient son sadisme. Il ajouta, désignant deux homme du groupe : "Tarn est encore vivant, vous deux, occupez-vous de lui." Puis au shaakt : "Alith, la jeune femelle est dans ce trou là. Va la déloger, sans l'abîmer, compris ?" Puis à un autre homme : "Et toi, tu t'occupes du singe, et fais-y attention, c'est une perle rare. Les autres, vous venez avec moi, on va enterrer Malth."

L'un des hommes qui venaient d'arriver prit la parole en balbutiant légèrement.

"Euh ... Sauf votre respect, chef, je crois que vous avez une dague plantée dans le ventre"

Le shaakt qui donnait les ordres baissa les yeux vers son abdomen et soupira. Il attrapa l'arme coincée dans ses chairs et tira en grimaçant. La lame s'extirpa, rougissant encore un peu plus les bandages qui entouraient le shaakt. De la même façon qu'il l'avait fait en recevant cette blessure, il lança un rugissement frissonnant et ses yeux reprirent leur couleur habituelle. Le reste des hommes restait silencieux, comme si tout ceci était parfaitement normal. Lorsque le shaakt laissa tomber la dague, on pouvait apercevoir que ses contours avaient été comme rongés, comme si elle avait été rouillée et émoussée par le temps ...

La suite sembla se passer très vite pour N'Kpa, à quelques mètres de là, les plaintes du dénommé Tarn s'élevaient tandis que ses compagnons essayaient de le brancarder. Encore un peu plus loin, près de la falaise, deux hommes creusaient la tombe de leur ami sous l'oeil critique du shaakt. Enfin, émanant de la cachette de la très jeune humoran, cris, pleurs et feulements se succédaient tandis que l'elfe se débattait pour sortir le lapin apeuré de son terrier. Une patte pleine de griffe jaillit soudain du trou et le shaakt se vit le visage égayé de quatre belles griffures sur la joue gauche.

Mais la seule chose que la jeune humorane ne pouvait voir, c'était ce que préparait l'homme restant, celui qui la tenait fermement à terre en lui écrasant l'abdomen sous l'un de ses pieds. Seuls quelques bruits de fioles et vagues relents acres atteignaient ses sens. Elle comprit lorsque l'homme en question lui cacha le visage d'un linge sale et malodorant. Son esprit s'embourba et tomba dans le sommeil.

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 Sujet du message: Re: La côte aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Lun 8 Déc 2014 20:41 
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Le vent venant du large souffle dans les voiles de la Charmeuse des eaux, une de ces tempêtes automnales qui balaye les airs et noie les terres. Rana et Moura s'en donnent à cœur joie, terrifiant les marins à son bord, ballottés par les flots dansant et les creux de plusieurs mètres. La côte de la péninsule de Bouhen est là, à quelques encablures, palpable, mais cachée par le crépuscule naissant et les bourrasques d'embruns. Le danger est réel, récifs affleurants et falaises de granit sont les pièges du littoral. Seul, je suis là à rester sur le pont, malgré le tangage et les vagues s’abattant en rythme soutenu. Seul, je suis le dernier résistant à cette fureur de l'Océan, le dernier courageux d'un navire de lâches.

Je m'appelle Dems, j'ai tout juste quinze ans, je suis le gamin à tout faire de cette cogue de commerce que l'on nomme Charmeuse des eaux. La répugnante des eaux serait plus juste tant ses marins sont d'une saleté ignoble. Cela fait cinq ans qu'on m'exploite sur ce navire de malheur dans les tâches les plus dures et risquées. Ce qui fait que je me retrouve une fois de plus à la manœuvre sur le pont, seul pour réduire l'imposante voilure, avant que les terribles rafales de vent ne viennent à abîmer les deux mats de la cogue. Ce n'est pas la première fois, j'ai l'habitude du risque et de la difficulté de la tâche. Je donnerai tout pour avoir quelques années de plus et surtout assez de muscles pour arrêter tout ça, me révolter, me défendre et défoncer les crânes de mes persécuteurs. Mais je ne suis qu'un gamin des rues, pas très grand, pas très musclé, mais rapide, agile comme les singes d'Eniod, volant de voiles en voiles, grâce aux cordages et les structures des mâts.

Je dois à tout pris réduire les six voiles sans cela le bateau sera à la merci de la mer. Il me faut faire attention au vent mais aussi au roulis incessant qui peux me jeter à la mer à tout moment. Sans compter que la visibilité est quasi nulle et que je suis trempé jusqu'au os. Mes pieds nus tentent désespérément d'accrocher au bois des drisses, mes mains agrippent les cordes et glissent jusqu'à m'en brûler les paumes. Une à une les voiles sont carguées de façon à n'avoir plus de prise au vent et de ne plus foncer à travers la mer démontée qui, coup de boutoir après coup de boutoir, ne cherche qu'à nous dévorer. C'est ainsi que, après près d'une heure d'effort, je parviens à finir ma tâche, non sans mal ni frayeur. Ma rapidité et mon agilité m'ont sauvé une fois de plus des flots tumultueux.

Une lumière scintille à l'horizon sur tribord, le phare de Bouhen! Je suis si soulagé de revoir cette ville qui m'a vu naître après un périple si long et dur. Je rentre enfin et j'ai pris ma décision : je quitte l'équipage. Je fuis cette servitude pour me bâtir une vie décente. Une existence qui m'échappe depuis ma naissance, je veux vivre libre et manger à ma faim ! Plus que quelques milles et nous serons à l’abri au port. Déjà les terres de la péninsule au sud nous protègent du plus gros de la tempête. Je me dois de dire au capitaine que j'ai fini ma tâche et que l'on voit le phare pour qu'il puisse diriger correctement le bateau.

(Et que je puisse poser pied à terre sain et sauf... )

J'entre dans la cabine d'équipage à la proue du navire. Un profond remugle de sueur et de vieille vinasse m'agresse les narines dés que je passe le seuil. Je me fais agresser directement par un des marins: "Tu vas la fermer cette putain de porte, bordel de drôle ?" en me prenant une vilaine claque sur le haut de mon crâne détrempé. Je ne dis rien comme à mon habitude et vais à la rencontre du capitaine, le chef de tout ces lascars, qui m'ont servi de compagnons pendant cinq ans et qui m'ont pris comme souffre-douleur.

"Capitaine, les voiles sont hissées comme vous le vouliez. J'ai aperçu le phare de Bouhen à tribord encore à quelques milles, il vous faut barrer vers le port." Une violente douleur sur ma joue me rappelle que je dois tenir ma langue, combien de fois l'ai-je oublié !!

"Depuis quand tu oses me dire quoi faire Dems ? Me prends-tu pour un demeuré ?"

Je n'ose pas répondre, sachant pertinemment que chaque mot sortant de ma bouche sera autant de coups dans ma gueule. Je subis une fois de plus un flot d'insultes et de moqueries de tout l'équipage. Plus que quelques milles et je m'évade de cet enfer à tout jamais. Cinq ans d'âpre solitude, seul au milieu d'un monde d'adulte, à subir les pires dérouillées pour un oui ou pour un non. A être celui que l'on hait, parce qu'il est un enfant rappelant trop ceux restés à terre. Corvéable à souhait, ne disant jamais non, ne bronchant même pas sous les coups et bousculades journalières. Et bien heureusement les escales étaient fréquentes de villes en villes, sur Imiftil ou Nirtim à échanger et vendre nombre de marchandises, ce qui me permettait de fuir à terre quelques heures, à échapper à l'enfer de l'Océan, à tenter de manger à ma faim, en volant de-ci de-là ma nourriture dans des échoppes peu fréquentées.

Je prends une dernière claque derrière la tête et, sans demander mon reste, je vais me réfugier dans le petit débarras à l'écart des autres où j'ai créé ma tanière, mon dernier refuge. Je suis trempé et glacé, je tremble de tout mes membres, dégoulinant de tous mes haillons. Je tente désespérément de me sécher avec quelques hardes pas trop moisies par l'humidité ambiante. Je ne vais plus tenir longtemps à ce rythme infernal. Pour ma survie je dois partir et loin de ces marins de malheur, plus contrebandiers que commerçants, profiteurs et esclavagistes ! Il faut en finir de l'exploitation, je dois être libre de vivre la vie que je veux. Je me roule en boule dans un coin de la pièce pour tenter de me réchauffer un peu et d'épuisement je m'endors bercé par l'incroyable tempête au dehors.

S'il est des choses les plus difficiles pour moi c'est bien de dormir en paix. Je ne contrôle pas mes rêves, qui le peut ? Mais souvent mes songes se transforment en cauchemar morbides. Je rêve des morts, ceux passés errants sans buts sur nos terres ou ceux actuels en train de rompre le fin fil de la vie. Ces visions malsaines m'ont profondément touchées toute mon enfance et même aujourd'hui je ne comprends pas ce qu'il en est réellement avec ça. Parfois, lors de mes escales dans les ports, je partais en quête de réponses, j'entrai dans les temples les plus sombres et demandais aux prêtres noirs et gris. Aucun, jusqu'à présent, ne m'a permis de trouver les réponses à mes nombreuses questions. Mais je ne désespère pas de soigner le mal qui me ronge dans le plus profond de mon esprit.

Je suis réveillé d'un coup de pied par un de l'équipage, un dénommé Cartehm, un Wiehl de Tulorim. Une saleté d'une quarantaine d'année, le visage ravagée par une barbe poivre et sel des plus hirsutes. Ses cheveux se confondent avec sa barbe tant il n'y a aucune délimitation claire. Ce petit monsieur est un des pires connard de l'équipage, nombre de fois j'ai eu à faire à lui, à être pris par les cheveux et balancé au sol pour frotter ses immondices, à récurer ses marmites et casseroles, car oui Cartehm est aussi le cuisinier à bord. Comprenez ainsi que mes rations étaient des plus frugales, depuis qu'à mes débuts sur la Charmeuse, j'ai été pris en train de voler des bouts de viande séchées dans un tonneau de salaison. Je paye depuis mon erreur de jugement et suis devenu l'esclave du vrai maître à bord.

"Lève-toi pouilleux, on est en vue du port, le Capitaine te veux tout de suite !"

Tenir, il me faut tenir, mais la haine est si forte que je serre mes poings, j'attends ce moment depuis des semaines, depuis que j'ai décidé de fuir dans la ville qui m'a vu naître.

"Le petit coquelet veut se rebeller ? Baisse les yeux larve !" M'aboie-t-il en m'assenant un coup de pied supplémentaire. Cette fois-ci s'en est trop, subir pendant cinq ans sans rien dire, mais l'heure de la révolte a sonnée. J'attrape son pied et le pousse violemment vers l'arrière. L'homme est déséquilibré et chute sur un autre gars en train de curer ses ongles avec son couteau. Tout le monde s'arrête et tourne le regard vers la scène inhabituelle et rie pour la bonne blague du petit. Tous sauf Cartehm et le Capitaine. Le cuisinier a un regard noir, celui du genre cours ou tu vas prendre !

"Qu'est-ce ça signifie ?" Demande le Capitaine.

"Il m'a poussé Cap'tain, je vais lui faire passer l'idée de rébellion !" Crie le cuisinier hors de lui, repoussant le gars sur qui il est tombé.

Je me redresse prêt à me battre, s'il faut en passer par là, mes petits poings crispés, une lueur de défi dans les yeux, comme si, après ces années de servitudes, je me relevais en homme libre. Un couteau frôle mon bras gauche, le cuisinier, habitué de l’ustensile, m'a lancé le cure-ongle de trois pouces de son coéquipier qui vient fortement se planter sur une poutre de la cabine. Silence dans la pièce, chacun se réjouie à l'avance du combat qui se prépare, de me voir certainement me faire massacrer et revenir dans ma condition normale d'esclave. Mais tous se trompent, je ne me laisserai pas faire, plus faire, plus jamais ! Le cuisinier s'avance vivement pour me coincer sur les bords de la cabine, je me baisse et d'un mouvement ample le bouscule sur le coté ce qui le propulse dans les bras du Capitaine. Personne n'ose broncher. Le cuisinier surpris se fait dégager violemment par le chef qui le repousse sur d'autres de l'équipage.

"Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Dems, espèce de sale fils de putain, qu'est-ce qui te prends ? Tu te crois où ? Baisse les yeux petit merdeux ! Il n'y aura pas de mutinerie à bord je vous le garantis !"

Le capitaine s'approche et me fout une de ses torgnoles réputée qui tuerai un bœuf, me laissant la lèvre inférieure en sang et à moitié étourdi. Il m'attrape par le col. "Après tout ce que j'ai fait pour toi espèce d'ingrat ! Tout ce que je t'ai appris, tout ce que je t'ai donné, voila enfin mon remerciement ?" Hurle maître du navire. La baffe me laisse sans réponse, trop sonné par le choc. "Venez-vous autres, voyez ce qu'il en coûte d'être un rebelle !" Il me transporte sans mal toujours me tenant au cou par mes vieux haillons. Les embruns, le froid et le vent du dehors me font retrouver instantanément les esprits. Tous sortent à sa suite des flambeaux à la main pour voir dans la nuit. Par chance la tempête s'est bien calmée, reste une puissante houle mais le fort vent a diminué et la pluie s'est arrêtée de tomber. En cercle autour de nous, l'équipage a l'air menaçant, grogne et m'invective de toutes les insultes qu'ils connaissent du bas monde.

"Dems, mon petit, je suis désolé de te dire que tu es renvoyé après cinq ans de bon et loyaux services !" Dit narquoisement le Capitaine. Tous se mettent à hurler de rire, comme fous. "Tu es devenu trop grand pour bien me servir, et il faudrait que je te paie désormais comme un vrai membre de mon équipage. Tu peux comprendre que nous ne voulons pas d'un bâtard comme toi, juste bon à récurer les latrines ?" L'air de plus en plus mauvais, le Capitaine me cause une angoisse sourde, mais que vont-ils faire de moi ? "Vois les lumières de Bouhen tout proche, son phare et ses remparts éclairent tout le golfe, c'est ta chance, ta seule chance, regarde ces lueurs et grave dans ta tête à jamais à quel point tu n'es rien ! Vois-les et rejoins-les si tu le peux car à présent et à jamais tu ne peux prétendre à fouler le noble bois de la Charmeuse des eaux !"

Le Capitaine s'approche du bastingage, l'Océan agité nous éclabousse de ses embruns froids. "Meurs et rejoins Moura dans son antre maritime ou vie et rejoins la terre de Yuimen, peu m'importe, mais ne croise plus jamais notre chemin !". D'un coup sec le Capitaine m'envoie dans les eaux noires démontées. Je coule sans savoir où je suis, au milieu de la mer, mon corps entier engourdit par la froideur des eaux. C'est dans cet instant que la seule chose qui me vient à l'esprit est que je vais mourir, libéré et accueilli dans les profondeurs de l'Océan, par Moura la Divine Déesse de l'Eau. La seule pour qui je prie chaque jour de dévorer mes tortionnaires, vils et arrogants incroyants de la Divinité leur permettant de voguer à loisir sur ses flots.

Je remonte à la surface et prends une grande bouffée d'air, les flots forment des creux que je ressens impressionnants. Je ne vois rien, ni le bateau, ni la côte illuminée de Bouhen. Je ne m'en sortirai pas si je lutte, je suis bon nageur, mais les courants sont si forts que mes efforts seront vains. Avec de la chance les vagues vont me ramener sur le rivage. Je décide donc de faire la planche du mieux que je peux pour m'éviter des efforts superflus. Je tente, sans me décourager, à rester le plus calme possible malgré l'énormité des ondulations maritimes. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans l'eau, mais tout à coup je sens une vague me projeter sur la cote rocheuse. J'évite par chance les récifs tranchants comme des rasoirs et me retrouve écrasé par la masse liquide sur une barre rocheuse où je tente de prendre prise. Plusieurs vagues ont failli me tuer mais petit à petit me remonte plus haut sur le rivage. J'arrive à me traîner avec mes dernières forces jusqu'à une zone protégée des puissantes déferlantes, plus haut sur le rivage. Mort de fatigue et de terreur je m'évanouis là dans les galets et rochers.


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Dernière édition par Dems le Dim 8 Mar 2015 22:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La côte aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Dim 8 Mar 2015 21:17 
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Je me réveille complètement gelé et trempé sur une plage de rochers et galets. Le soleil est déjà haut dans le ciel, de rares nuages blancs filent à toute allure vers les terres, poussés par un vent de la mer, chargé de fraîcheur. J'ai mal partout, comme si j'avais été battu par mille personnes. Je dois avoir mauvais aspect, mais qu'importe, le plus urgent est de me trouver un abri et surtout d'étancher cette soif qui me dévore. J'entends les vagues se briser en contrebas de la plage et les goélands crier au dessus de moi. Leur simple vue me fait réaliser à quel point j'ai faim, je mangerai bien de l'oiseau, même cru, si je pouvais en attraper un... Mais je suis si faible que rien que de me dresser sur mes jambes est un calvaire. Avec l'énergie vitale qu'il me reste je remonte péniblement la côte pour aller dans les terres, dans l'espoir de rejoindre un endroit habité, et le but final de mon évasion raté: Bouhen.

Par chance, quelques dizaines de mètres plus loin, derrière une barre rocheuse, une vieille cabane de pèche se dresse là, à l'abri de l'Océan, dans une minuscule crique qui semble creusée dans la pierre. La cabane est d'un style typique du coin, comme celle que j'allais visiter les jours d'été, lorsque je m'échappais toute une journée de la ville. Composé d'un mur en planches de bois, imperméabilisées comme celles des bateaux, pas de fenêtres et un toit d'ardoise couvert de lichens jaunes. La particularité est que la cabane a une grande porte à double battant s'ouvrant en direction de la mer, pratique pour y stocker une petite barque de pèche. La crique est déserte, personne n'est présent malgré la matinée bien avancé, sans doute les pécheurs ne veulent pas sortir avec des vagues encore forte après la tempête.

Il y a toujours une faiblesse dans ces cahutes, d'autant plus qu'elles sont rongées par le sel et l'humidité. Ici c'est le grand portail d'entrée, un jeu d'enfant pour s'infiltrer dedans. Un simple bout de bois flotté glissé sous un des battants, moi en contre poids et un craquement de vieille planche et me voila rentré. Une barque délabrée est au milieu de la pièce, quelques filets troués sur le fond et quelques tonneaux sur les bords. Rien de terrible à première vue. Mais je me doute que ces tonneaux peuvent m'aider. En effet l'un est un tonnelet d'eau fraîche. La délicate sensation du liquide coulant dans ma gorge est un bonheur, laver cette sensation salée, râpeuse, retrouver un peu de vie. Mais l'eau ne fait qu’accroître mon malaise, j'ai tellement faim que je boufferai le bois du canot, même de la cabane ! Mais je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Après tout il reste de quoi explorer pour se mettre quelque chose sous la dent.

Et à manger il y a de quoi faire. Un des tonneaux contient une bonne quantité de poisson à l'huile. Un à un je gobe ces délices. Un peu gras il est vrai, je m'en mets partout sur le visage et les mains, mais qu'importe je suis en vie. Après un repas plus que copieux, bien arrosé d'eau, je me débarbouille un minimum. Puis je me pose sur un coté, comme sonné et rattrapé par les derniers événements. Finalement je n'ai connu que deux choses : le bateau avec la vie rude, brutale et la rapine de mon enfance où je devais survivre seul, malgré toutes ces dames qui m'entouraient dans la grande maison. Je me souviens des dérouillées que je prenais par le vieux, gros et moche de Kiem. Ce salopard a institué la terreur dans la maison, chacune savait qu'il ne fallait pas énerver le coq du poulailler sans prendre sa fureur dans la gueule. Et quand il y avait personne il y avait moi. Je ne sais pas comment il a fait pour me supporter jusqu'à mes dix ans.

Couché sur des vieux filets, je m’assoupis peu à peu, pour une fois au calme, le ventre plein et la tête vide. Un peu de repos après de telles péripéties. Mais le sommeil n'est pas toujours de tout repos pour moi. Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je ne fais pas que dormir la nuit. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, je suis comme un guide, comme un phare dans la nuit. Un phare pour des personnes qui ne sont plus de ce monde. Et je n'y peux rien, je n'ai pas choisi ce « pouvoir » , je ne saurai dire quand est-ce qu'il a commencé, mais il hante mes nuits avec la plus grande cruauté. Car n'est-il pas sadique, pour moi qui suis si seul, d'avoir tant d'amis la nuit, pour me rappeler parfois qu'ils sont morts ? Rares sont les fois où j'ai pu confirmer ce que j'ai vu la nuit, car ils viennent me voir à n'importe quel moment de leur... mort ? Humains, Hinions, Taurions, Sindels, Thorkins, l'ensemble de ce qui compose Yuimen a pu venir me voir et à chacun je pouvais parler dans sa langue, comprendre ses coutumes et croyances. Moi qui sait tout juste parler le commun, qui ne sait ni lire ni écrire. Et pourtant je savais tout cela, la nuit, en dormant.

Sursaut, du bruit à coté de la cabane. Un vieux juron gueulé à l'entrée. Quelqu'un est venu, et il ne semble pas très content d'avoir de la visite. Je me lève précipitamment, sur la défensive. Il faut que je fuis, loin de la cabane, loin du danger. Fuir encore et toujours, rester seul. Je sors comme une trombe, percutant le propriétaire surpris par mon agilité. En trois pas je suis derrière les rochers. M'as-t-il vu ? Qu'importe je cours vers les terres jusqu'à arriver à une route empierrée. La ville de Bouhen est juste à quelques pas, j'en suis sûr ! Mais le pécheur n'est pas loin et je suis obligé de me cacher dans un fossé sur le bas coté. L'homme, d'un certain âge, est furieux et arrête une charrette de marchand. De la position où je suis, j'entends tout, et bien heureusement que je suis loin de ses mains car j'aurai pris la raclée de ma vie, à ce qu'il dit à l'autre homme, qui, par politesse, ne dit mot. Il n'est pas le premier ni le dernier à se vanter de me mettre ma raclée de la vie, j'en ai tellement prise, mais je me suis juré que plus personne ne portera la main sur moi.

Je suis bien resté une heure dans mon fossé, tranquillement caché par les joncs. Le pécheur est parti vers la ville en pestant et jurant de tous les dieux. La route est fréquenté, mais personne ne fait attention à moi quand je foule ses pierres. L'après-midi est déjà bien entamée. Au nord, les remparts de Bouhen se détachent nettement dans le ciel, je ne suis pas si loin. J'accélère le pas, dépassant les carrioles de légumes, de peaux et de bric et de broc. Je suis insignifiant parmi tous les marchands et voyageurs, tous plus important que moi. Je dois figurer comme un sans-abri avec mes nippes et mon air affamé. Mais en y réfléchissant oui, je n'habite nulle part, je suis sans argent, sans rien. La vie ne va pas être facile, mais j'y penserai plus tard, une fois entré en ville ou il ne sera pas si difficile de retrouver mes habitudes d'il y a cinq ans.

La ville enfin, je rejoins les portes plus vite que tous les chargements, qui doivent être contrôlé par la garde de la ville, ce qui engendre un incroyable foutoir où chacun veut passer avant l'autre, où d'autres contestent les taxes de passage, ou d'autres encore qui tentent de passer en douce. Une vie de marchand en somme. Moi c'est bien plus simple, je passe devant le garde qui me demande où je vais. Je lui répond innocemment que je rentre voir ma mère, rue du temple... Il y a toujours une rue du temple dans chaque ville. Sans insister le garde me laisse passer, car je ne transporte rien ni encore moins d'arme. Bien me voila à Bouhen, et maintenant où aller ? Ah oui chez les dames elles sauront bien m'aider au moins pour la nuit !


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 Sujet du message: Re: La côte aux alentours de Bouhen
MessagePosté: Lun 23 Oct 2017 17:54 
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La traversée jusqu’au rivage fût rapide. Accostant facilement sur cette plage de récifs,
l’endroit en question ressemblait plus à une lagune qu’à une plage. L’étendue du terrain était recouverte d’eau, et on pouvait voir les différents coraux et algues qui se développaient au fond. L’eau arrivait jusqu’à nos genoux mais certains endroits paraissaient plus profonds que d’autres. Il allait être compliqué de repérer les Costracas au fond de l’eau tout en essayant d’éviter les différentes crevasses ou coraux.
Le capitaine regarda tout autour de lui, caressant sa barbe.

"Bon. Les bestioles doivent pulluler dans le coin. Je ne sais pas comment on doit s’y prendre pour les chasser mais nous improviseront. Les Costracas ressemblent à des gros homards dont la carapace violette est réputée invincible. Nous avons besoin de leurs carapaces pour confectionner de nouveaux harpons plus solides que les précédents."

Yaco prit la parole, enchainant juste derrière la phrase du capitaine.

"Pourquoi avoir besoin de harpons plus solides. Ceux d’hier l’était bien assez."

Le capitaine sourit de la réflexion mais ne semblait pas décidé à répondre précisément.

"Cela pourrait servir plus tard, on ne sait jamais quelle bête nous allons croiser dans l’océan. Aller, ne tardons pas. Sortez vos sabres mais ne comptez pas trop dessus pour vous défendre. Ramenez moi au moins deux Costracas chacun. Je ne sais pas grand-chose d’eux. Ils sont assez lents et ne peuvent se repérer que grâce à leurs antennes. Nous devrions pouvoir tirer profit de ces faiblesses. Répartissons-nous afin de pouvoir chasser sur une plus grande zone, bonne chance à tous."

L’équipe ainsi prête, nous nous éloignions les uns des autres afin de couvrir plus d’espace. Partant de mon côté, j’observais l’eau tout autour de moi, cherchant le moindre indice qui trahirait la présence d’un Costraca. Je pouvais distinguer nettement mes pieds mais le fond devenait trouble si je regardais à plus de cinq mètres devant moi rendant mes recherches plus compliquées. Je me repris plusieurs fois à admirer les différents coraux tout autour de moi, qui rendaient les fonds de la lagune magnifiques. Mes bottes en cuir épais étaient trempées et ralentissaient mes mouvements mais le capitaine nous avait conseillé de les garder afin de se protéger un peu plus. Les Costracas possédaient une force surprenante en dépit de leur taille.

Après une heure de recherche, mes yeux commençaient à me piquer à force d’observer le fond trouble. Les rochers étaient trop nombreux et je prenais plus de temps à esquiver les crevasses qu’à réellement rechercher les Costracas. Je pris le temps de faire une pause afin d’observer autour de moi, pour voir si les autres réussissaient. Tout comme moi, ils semblaient encore en train de chercher sans avoir la moindre trace de ces animaux. De là où je me trouvais, on pouvait distinguer un rocher nettement plus gros que les autres, situé à une dizaine de mètres.

"Qui sait, ils sont peut-être cachés là". Dis-je tout haut espérant peut-être qu’un de ces homards me réponde, sait-on jamais."

Le soleil tapait fort et je regrettais de ne pas avoir mis un couvre-chef. Je m’accroupissais dans l’eau afin de pouvoir mouiller ma nuque. L’eau était fraiche et la sensation me fit un bien fou.
Un mouvement rapide dans l’eau me fit reculer brusquement. Glissant sur le sol couvert d’algues, je tombais dans l’eau en arrière. Un spasme parcouru tout mon corps à cause de la température de l’eau qui était nettement différente de celle de l’air. Je me relevais précipitamment afin de rechercher ce qui avait bougé si rapidement. Ma chute avait rendu l’eau trouble et je ne distinguais plus très bien le fond. Je dus patienter ainsi debout, vulnérable, attendant que le sol redevienne discernable.
Après plusieurs minutes à observer mes pieds, l’eau redevenait enfin claire. Un poisson passa rapidement entre mes jambes.

"Tout ça pour un poisson. Lâchais-je dépité.

Je donnais un coup de pied de rage dans l’eau. Je venais de perdre du temps pour un poisson inutile.

Accélérant le pas vers le gros rocher, j’évitai maintenant les crevasses, sans prêter la moindre attention si un Costraca était potentiellement caché près de moi.
Après quelques minutes, j’arrivai enfin devant ce monstre fait de roche. Ma première impression avait été mauvaise, le rocher devait bien mesurer une bonne vingtaine de mètres de diamètres. Des failles semblaient plonger en dessous représentants un abri potentiel pour la faune qui vivait ici.
Je m’appuyais sur la surface du colosse de pierre afin de contourner une des crevasses. Je ne fis pas attention à mes mouvements et m’entaillai le doigt sur un des coquillages accrochés à la roche. Le sang coulait lentement sur ma main mais la blessure ne semblait pas très grave. Je décidai de rincer mon doigt dans l’eau et de me faire un bandage avec un morceau de ma veste. Cette journée se passait décidément très mal.
Après une bonne heure de recherche, les autres avaient décidés eux aussi de venir près du rocher afin de se reposer à l’ombre. Nous retrouvant tous au même endroit sans aucun résultat, Yaco donnait un coup de pied dans l’eau par déception.

"Il faut se rendre à l’évidence il n’y a rien ici."

Les ondes sur la surface de l’eau suite au coup de pied semblèrent se propager tout autour sur une très grande distance. Après quelques secondes à les observer, les mouvements sur la surface de l’eau n’avaient pas disparu. Le capitaine s’adressa à nous d’une voix silencieuse.

"Ils sont là, tout autour de nous."

En observant l’eau, on pouvait en effet distinguer des mouvements un peu partout. Il devait y en avoir une bonne dizaine qui se déplaçaient lentement dans notre direction. Ils étaient venus discrètement et nous cernaient désormais devant le rocher.
Tyrah fût la plus rapide et donna un coup d’épée sur le Costraca le plus proche. La lame ricocha sur l’armure de la créature sans lui faire le moindre dégât. Il allait falloir se battre avec stratégie.
Le capitaine ordonna le repli sur le rocher afin de pouvoir se mettre à l’abri le temps de réfléchir. Tout le monde se précipita vers la paroi afin de l’escalader. Yaco, terrifié par ces créatures qui nous encerclaient me poussait afin de passer en premier. Je tombais dans l’eau emporté par mon élan. J’atterrissais dans un renfoncement du rocher, devant ce qui semblait être une crevasse qui passait à l’intérieur. Cela représentait ma seule solution maintenant que je ne pouvais plus escalader. Je me précipitais à l’intérieur de la faille sans réfléchir, déchirant au passage mes vêtements.
J’étais à l’intérieur du rocher que je découvris creux. Un puit de lumière descendait du plafond, éclairant faiblement la caverne où je me trouvais. Les Costracas ne pouvaient pas venir jusqu’ici. La faille dans laquelle je m’étais engouffré était trop serrée pour eux.

"Ça va là-dedans ? s’exclama le capitaine."

Je levais les yeux vers le puit de lumière où je pu voir la tête de mes quatre coéquipiers qui dépassaient. La voix résonnait dans la caverne, faisant écho contre les parois.

"Oui c’est bon. Je vais bien, ils ne pourront pas passer. En plus il n’y a pas d’eau ici, je vois mieux où je mets les pieds."

J’eu à peine le temps de finir ma phrase qu’un Costraca sortit de l’ombre devant moi, faisant claquer sèchement ses pinces dans le vide. Le bruit avait surement attiré cet individu qui trainait dans la caverne. Il s’avança sous le puit de lumière, et je pu enfin distinguer nettement la créature. Doté d’une carapace violette qui ressemblait à une armure impénétrable, il mesurait plus de cinquante centimètres. Ses antennes parcouraient le sol, lui servant surement à se repérer.
La créature avançait doucement dans ma direction et je devais agir rapidement. Je ne pouvais pas rebrousser chemin car une dizaine de ces bestioles m’attendaient sagement devant la faille. J’allais donc devoir l’affronter. Je sortis mon épée, prêt au combat.
Je donnais le premier coup dans la carapace, plus pour la tester que pour essayer de la transpercer. Ma lame ricocha sur cette armure en acier trempée.

"Trouve une faille petit. Détruit cette chose avant qu’elle te découpe les jambes."

Les remarques du capitaine n’étaient pas très encourageantes. Je décidais d’effectuer une seconde percée, mais mon coup manqua la cible. J’avais préféré esquiver la pince qui frôla ma cheville, plutôt que de me concentrer sur mon attaque.
Ma troisième tentative fut la bonne et je réussi à planter mon épée entre deux morceaux de carapaces. Dans cette percée, la lame ne traversa toutefois aucune chaire, laissant la créature indemne. Suite à cet échec, le Costraca me frôla la cheville avec sa pince, me faisant trébucher dans une tentative d’esquive. Je m’étalais de tout mon corps sur le sol, me cognant la tête contre le mur. Me redressant rapidement, je m’adossais à la paroi, faisant face à la créatur qui se rapprochait lentement de moi, faisant trainer ses antennes partout devant lui.
L’idée me vint d’un seul coup. Si je coupais ses antennes, l’animal serait surement aveuglé. J’aurais alors un net avantage sur lui. J’usais de toutes mes forces afin de me redresser rapidement et me précipitais sur la créature. Je me plaçais rapidement derrière elle et la plaquais au sol avec mes genoux. Rapidement, je me saisis de ses antennes et les coupa d’un seul coup d’épée. Les antennes étaient étonnements fragiles et furent coupées net. Un sifflement sorti de l’orifice qui servait de bouche au Costraca et sa pince réussi à saisir la manche de ma chemise. Sa force de poigne était trop forte et je n’arrivais pas à me dégager, esquivant désespérément la seconde pince qui me frôlait plusieurs fois de suite. Je l’avais énervé, le rendant plus rapide et plus brusque. Ses coups de pinces se rapprochant de plus en plus il me fallait agir vite. Après une énième tentative, ma manche se déchira et je fus libéré de l’emprise de la bête. J’avais perdu mon épée dans la lutte et je me retrouvais torse nu face au Costraca en colère. Sans me laisser de répit, il chargea directement sur moi sans prendre le temps cette fois de vérifier s’il allait dans la bonne direction. Je réussis sans peine à l’esquiver, mais je ne pourrais pas jouer à ce jeu éternellement.
Réunissant toutes mes forces, je saisis un rocher suffisamment gros qui trainait dans le coin de la grotte et me jetais sur le dos de la créature pour la seconde fois. Je ne lui laissais pas le temps de réagir et asséna le rocher sur la carapace du Costraca. Le rocher ne fit que ricocher mais je ne me laissais pas abattre et enchainait coup sur coup, ne lui laissant aucun répit. Après de nombreux coup, m’entaillant les bras lorsque la pierre ricochait sur la carapace, l’armure de la bête se fendit et un dernier coup suffit à l’ouvrir entièrement. Sans réfléchir, je martelais le corps désormais visible de la créature afin de l’achever le plus rapidement possible.

"C’est bon, lâche ce Costraca. Il est mort je pense."

La voix de Tunak me ramena à la raison, lâchant la pierre ensanglantée que je tenais encore dans mes mains. Les voix de mes compagnons résonnaient en haut, ils discutaient entre eux.

"Très bien, nous savons maintenant qu’il faut couper leurs antennes afin de les rendre aveugles. Il suffit ensuite de briser leur carapace avec des rochers. Laissons les armes ici et équipons-nous avec des rochers."

Une tête apparue dans l’office du plafond, c’était le capitaine.

"Hertann reste ici et reposes toi le temps que nous débarrassons la sortie. Nous allons chasser les Costracas devant le rocher et nous viendrons ensuite te chercher."

La tête disparue et je me retrouvais de nouveau seul dans la grotte. J’observais la carcasse du homard, me demandant comment un si petit animal avait pu me donner autant de fil à retordre.
Après quelques minutes, je décidais de me relever tant bien que mal, saisissant la carcasse de l’animal afin de pouvoir l’emporter. Surpris par le poids, je trébuchai en avant et me retrouvais de nouveau au sol.

"Maudit sois-tu homard, toi et toute ton espèce !"

La carcasse devait peser à peu près aussi lourd que moi. Plus prudemment cette fois-ci, je me relevais et chargeais le cadavre du Costraca sur mon dos. Au bout de quelques minutes qui me semblèrent une éternité, Tyrah vint me chercher annonçant que la voie était libre.
Je la suivais vers la sortie, rejoignant le reste du groupe devant lequel se dressait une pile d’une petite dizaine de Costracas. Le capitaine s’approcha de moi me félicitant.

"Bravo. Après t’avoir vu combattre, c’était facile de t’imiter. On leur a tous coupés les antennes un à un avant de les fracasser avec des rochers. Leurs pinces sont puissantes mais ils sont très lents et aucun d’entre nous n’est blessé.
Aller on se dépêche, on ramène tous les Costracas à bord de la barque et on s’en va."


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