La Crypte

H-2

La porte ouverte par Voile-de-mort révéla une pièce plongée dans l’obscurité. Il y faisait sombre, très sombre, et la seule source de lumière provenait de l’embrasure de la porte qui venait de céder, du couloir où les aventuriers étaient. Les torches éclairaient approximativement les trois premiers mètres de la salle, révélant sa nature…

Elle semblait toute en longueur, bien plus longue que large. À peine trois mètres de large pour au moins dix de long, voire plus, puisque le fond de la pièce n’était pas si aisément distingué, de l’entrée. Sur toute la longueur, les murs étaient percés d’alcôves contenant chacune un cercueil de pierre. Entre elles, des colonnes portaient d’étranges symboles entremêlés. Des symboles semblables marquaient le sol et le plafond, profondément gravés dans la roche qui constituait les lieux.

Un souffle glacial semblait provenir de l’endroit, même si seules l’ombre et la poussière étaient visibles. Chaque tombeau portait des armoiries différentes, gravées sur un écu de pierre, sculpté dans la roche formant le cercueil.

À peine discernable, au fond de la pièce, une sorte d’autel, ou un nouveau tombeau, se dressait. Mais lui n’était pas au sein d’une alcôve : il était au centre de la pièce, faisant face à tout intrus pénétrant ce lieu obscur. Un macchabée semblait y être allongé, une forme squelettique aux amples habits mais… si peu discernables, depuis l’entrée.

La crypte était ouverte…

Sans broncher, l'immense créature blafarde suis les ordres d'Ezak et s'affaire à ouvrir la porte qui nous fait face. A l'ouvrir, ou plutôt, s'affaire à la détruire complètement. La force de la chose est encore plus impressionnante que ce que je croyais et je suis bien heureux qu'elle se montre aussi docile avec le maitre d'armes et moi. Nous avons eu l'occasion de voire notre..."amie" en colère, et que Gaïa nous préserve, j'espère ne plus jamais à voir ça, sauf si sa colère est dirigée contre nos obstacles, un peu comme cette foutue porte.

D'ailleurs parlons-en de cette porte. Je pensais qu'elle nous donnerait accès à quelque chose d'important, voir même aux équipements qu'on nous a confisqué, mais non! Bien sûr que non. Qu'est-ce que j'espérai franchement ?! Vu la chance que j'ai depuis que je me suis réveillé ici, je ne pouvais rien trouver de mieux que...qu'une salle lugubre remplie de tombes poussiéreuses! C'est vrai que des cadavres coincés dans des boites en pierre vont nous être drôlement utile pour comprendre ce qu'il se passe ici, pourquoi nous sommes là et comment partir. Je crois que je vais vraiment finir par devenir dingue, je regrette presque de ne pas avoir choisi la compagnie de l'ignoble Garzelfours. Pourtant, je ne veux pas rebrousser chemin. La porte était fermée et il y a forcément une raison à tout ça.

"Mes amis, la porte est ouverte."

Une petite pointe d'ironie pour rompre le silence naissant. L'endroit est déjà suffisamment morbide, je n'ai pas envie qu'en plus il règne un silence...de mort. M'emparant d'une torche accrochée non loin de la porte, je pénètre le premier dans la crypte et je me dirige vers ce qui semble être la partie la plus importante de l'endroit. Enfin, je ne vois pas ce qu'il peut y'avoir d'important dans des trous dans les murs remplis chacun par un cercueil de pierre. Non, vraiment, je ne vois pas. Pourtant, bien que difficilement discernable, un autel dans le fond de la salle semble être mis en valeur. Et sur ce même autel, un corps est allongé. C'est bête mais je n'en vois pas plus, tout ce que je peux dire, c'est que c'est...mort! Enfin du moins je l'espère.

"Ezak, je vais voir dans le fond, essaye juste de faire en sorte que notre bestiole de compagnie ne bouffe pas un bout de cadavre ou autre...quoique, si ça peut nous empêcher qu'on se vide de notre sang pour la faire obéir."

Lentement, pour ne pas trébucher, je me dirige vers l'autel pour déposséder le macchabée de tout ce qui pourra m'être utile.

Ezak était pour l’instant encore resté dans le couloir, n’osant peut-être pas franchir le seuil de cette pièce qui pouvait, peut-être, lui rappeler de curieux et lointains souvenirs. Même disposition, même ambiance sombre… même tombeaux ?

Karz, lui, avait pénétré plus avant dans la pièce, mais… N’avait pu rejoindre son but. Car à peine était-il arrivé à la moitié de la pièce que, subrepticement, le cadavre allongé s’était mis à bouger. Et lentement, en flottant dans les airs, il s’était levé. Ses pieds ne touchaient pas le sol, perdus dans une longue robe renforcée comme une armure sur le buste. Un casque muni de piques écérées encadrait un crâne vide de toute chair, aux yeux verts luminescents. Sa présence seule glaçait les os, gelait tout courage…



Il tenait à la main un bâton certainement magique… Et n’avait visiblement aucune intention pacifiste. Sitôt levé, sa main s’embrasa, et il envoya une terrible boule de feu vers Karz qui… heureusement parvint à l’éviter. Elle explosa derrière lui, sur le sol de pierre.

Notre créature de son côté fit preuve d’une force incroyable, obéissant à mon ordre et martelant la porte de coup de pied. La pauvre ne résista pas longtemps et dans une sorte d’explosion incroyable, elle sortit de ses gonds et alla s’écraser sur le sol. M’avançant légèrement, je jetais un coup d’œil rapide à l’endroit. Et à cet instant, je me dis que jamais je n’aurais dû le faire. Car mes pensées les plus profondes s’animèrent, renvoyant des flashes difficilement supportables devant mes yeux. Les corps sans vie de Dumbaroth, Lassiria et Maxasnith. Le cri de Randaar perçant le silence signe qu’il était mort.

Car c’était une crypte qui se présentait devant moi, sensiblement identique à celle que j’avais vu sur l’ile interdite. Mon cœur fit un bond douloureux. Ce plongeon sans fin dans mes souvenirs d’antan ne me faisait pas du bien. D’abord le Dragon Mauve, puis Shaam et ensuite ça. Non… Ce devenait réellement trop insupportable. Mes traits se déformèrent légèrement sous ce constat tragique. Je fronçais légèrement les sourcils. J’avais mal… Le corps de Max sans vie serait une expérience beaucoup trop douloureuse pour moi mais je devais en avoir le cœur net.

Mais alors que toutes ces pensées défilaient dans ma tête une boule incandescente éclaira brièvement la pièce me ramenant à la réalité. Une liche, créature revenu des morts se tenait face à Karz le menaçant sérieusement. A cet instant, je me dis qu’il fallait réagir, cet histoire c’était la mienne, et celle de personne d’autre. J’allais la régler et mettre fin à tous ça. Mais avant je devais faire quelque chose.

« Karz attrape ça. »

J’envoyai d’un geste de ma main encore viable la lance qui était accroché à mon dos.

« A partir de maintenant tu coordonnes les autres. Je veux que vous me protégiez. Je dois avoir le temps de faire quelque chose pour nous sortir de la. Tout de suite ! »

Sans attendre, je pénétrai dans la pièce aussi vite que je pouvais observant chaque tombeau et leurs symboles. Je cherchais un signe rappelant l’obscurité. Si ma théorie était la bonne, je comptais réveiller le monstre.

Bon sang! Quand est-ce que je vais commencer à avoir un peu de chance ? Il serait franchement temps, parce que je suis en train de me demander si les dieux eux mêmes n'ont pas une dent contre moi. Pourquoi je me retrouve dans des situations incroyable partout où je mets les pieds ?! Sérieusement, ça commence à être lassant. Il a fallu que j'atterrisse dans une prison ou les morts dans la crypte ne sont pas complètement morts...franchement. Pourquoi tout doit être aussi compliqué ? Pourquoi ma vie doit elle être une succession de dangers tous plus improbables les uns que les autres ? Surtout que cette fois, je vois mal comment je vais m'en sortir. Ezak ne m'a pas suivi et je me retrouve face à un mort vivant avec pour me défendre un stupide et inutile cor. Puis bien sûr, pour couronner le tout, ce n'est pas un simple mort vivant tout décrépi ayant du mal à tenir debout, non, bien évidemment, ce serait tellement simple.

Je me retrouve face au corps décharné d'une sorte de mage de guerre, solidement protégé par une robe-armure et un casque à pointe des plus inquiétants. Un squelette animé qui me regarde avec ses terrifiants yeux verts luisants. Une lueur qui va chercher la peur au plus profond de mon âme pour la faire ressurgir. Cette même peur que j'avais réussi à contenir, à combattre, elle rejailli de nouveau pour s'emparer de moi. Et je suis comme paralysé. Ce n'est que par pur réflexe que je parviens à éviter la boule de feu que la créature m'envoie. Comment faire ? J'ai promis à Ezak de ne plus fuir, d'agir en homme, mais face à une telle chose...

C'est alors qu'Ezak fait son entrée, et tout en m'envoyant une lance, il me demande de le protéger, avec Ashaar et la créature blanche. Tout repose sur moi donc...Merci Ezak, j'apprécie, vraiment. Laisse l'archer se débrouiller avec une lance, un chien bipède et un zombie blanc géant contre un mort vivant magicien pendant que tu fais je ne sais quoi. Mais ai-je vraiment le choix ? Je fais confiance au maitre d'armes...Et pourtant. Ramassant la lance qui est tombée à mes pieds, sans quitter notre ennemi du regard, j'énonce mes consignes.

"Ashaar, protège Ezak. Il dit qu'il a un moyen de nous faire sortir de là, je lui fais confiance, alors fait en sorte que RIEN ne lui arrive s'il te plait. Et notre chère créature géante, si tu m'aides à faire la pe...euh, les os à cette chose, tu pourras boire gratuitement."

Sur ces mots, je lève ma main ensanglantée pour la montrer à la chose et sans un mot de plus, je fonce sur le zombie flottant, pour tenter de lui couper la tête avec une arme que je ne sais pas manier. Oui, la chance est vraiment de mon côté...

Karz : attaque AA : réussite (de justesse)
Voile-de-mort : attaque SA : réussite
Liche : attaque magie : échec.

Les créatures suivirent avec précision les consignes du protecteur. Voile-de-mort, aguiché par le sang dégoulinant sur le poignet de Karz, se rua avec force et puissance sur la liche terrible, qui reçut un violent coup de poing dans les côtes. Le choc contondant ne transperça bien sûr pas l’armure, mais le mage mort-vivant semblait bien affecté par ce puissant coup, tout de même. Si bien qu’il ne vit pas la lance de l’humain arriver sur lui, maniée avec maladresse cependant. Elle ripa contre le casque, manquant de peu la gorge, mais troublant encore un peu plus l’ennemi doté d’une demi-vie. Si bien que lorsqu’il voulut répliquer, il prononça d’une sombre voix des mots lugubres dans une langue incompréhensible, une sorte d’incantation terrible, mais qui manqua apparemment son but, puisque rien, ni feu ni magie, ne sortit de son être, bien qu’il se prépara sitôt pour son prochain sortilège offensif, dans une position flottante mettant en scène ses bras écartés et son bâton tendu droit vers Karz.

De son côté, Ezak reluquait un à un les symboles des tombes de pierre se trouvant dans la crypte. Hélas, il ne trouva guère ce qu’il y cherchait. Car les blasons qui figuraient sur chacune des stèles ne se référaient pas spécifiquement à chacun des éléments.

Le premier à gauche en entrant était un blason tranché à la verticale, orné d’une gravure représentant un soleil luisant, peint d’une couleur dorée. Son voisin, directement à sa droite, était simplement paré d’un arbre. Un conifère, s’il s’en référait à sa forme presque triangulaire. Le suivant était également tranché en deux dans le sens de la hauteur, et arborait une fontaine peinte d’or. Et le dernier de la rangée de gauche était lui aussi tranché en deux, par la verticale, et orné d’une botte de blé elle aussi peinte d’or.

Les symboles présents sur ceux de la rangées d’en face étaient différents, eux aussi. Le premier à droite en entrant était un écusson simplement barré d’un marteau de guerre, disposé en oblique. Le second, à sa gauche était barré à la verticale, et orné d’une sculpture d’araignée. Le troisième de la rangée était uni, mais croisé de deux os sculptés dans la pierre. Et le dernier, enfin, était muni d’un crâne doté de deux dents plus pointues que les autres. C’était sans doute celui qui était le plus ressemblant à ce qu’il cherchait mais… rien ne l’assurait.

Je ne me préoccupais pas de ce qui pouvait se passer du coté de mes alliés. Une trop grande assurance ? Surement pas. Un désintérêt total ? Il y avait peut-être un peu de ça. Je sentais que cette chose grandissante en moi influait sur ma personnalité, m’attachant de nouveaux codes, de nouvelles valeurs. Nous étions une équipe et je considérais à cet instant que chacun avait sa tâche et que si l’un d’entre eux devait mourir ce ne serait que justice. Une simple punition pour avoir échoué. C’était aussi valable pour moi. Nous étions tous dans le même sac, et aucun de nous n’échappaient aux règles de la mort. Suivant cela, à quoi bon s’inquiéter de leurs sorts. Tout en sachant que je n’allais pas tarder à leurs venir en aide. En effet, en entendant les bruits de la bataille, mon corps frissonna d’une envie irrésistible. J’avais envie de voir cette liche danser sous les coups de Mongoor. Encore cette chose en mon sein qui s'agitait de nouveau.

De mon côté, bien loin de l’agitation perpétuel qui régnait j’observais chacun des tombeaux et plus j’avançais dans mon expertise, plus je me rendais compte avec une colère grandissante que ce que je cherchais n’était surement pas ici. Je me rappelais sans problème de chacun des tombeaux que j’avais vu, de chaque symbole et des noms de chaque mage gravé sur la pierre. Même si certains de ces vulgaires graffitis ressemblaient vaguement à ceux des mages, je pouvais maintenant dire avec une quasi-certitude qu’ils ne contenaient pas leurs corps.
Face à ce constat terrible je ne pus m’empêcher de taper du poing sur le dernier tombeau sur lequel je m’étais arrêté. Il ne servait maintenant plus à rien de me protéger car mon plan venait de tomber à l’eau. Sans même jeter un regard à Ashaar je lui donnai mon ordre :

« Ne reste plus près de moi à me protéger et va les aider. Visiblement sa spécialité est les attaques lointaines. Rester près de moi ne me protégera pas plus. Attaque-le et continue à le gêner. Une dernière chose et j’arrive. »

Car maintenant, si loin, je ne pouvais plus reculer. Je voulais voir ce que contenais ce tombeau. Car même si il ne contenait pas le corps de Vlash, je supposais que pour être protégé ainsi, il devait avoir une certaine importance. C’est pourquoi, j’exerçais toute ma force pour découvrir ce qui se trouvait dans ce dernier tombeau avant de me lancer corps et âme dans la bataille.

(Hors-Jeu : Tombeau au crane aux dents pointues.)

Voyant Ezak tenter d’ouvrir le tombeau comportant le symbole du crâne aux dents pointues, Ashaar grogna entre ses babines et commenta de sa mystérieuse voix.

« Profaner un tombeau, acte d’un sombre cœur. Car il faut être sombre pour troubler ainsi le repos de ceux qui sont mort et n’aspirent plus qu’à la paix. Ezak Sombrecoeur, guerrier de basses mœurs. »

Il ne s’interposa cependant pas. D’autant que le maître d’armes semblait en difficulté devant l’ouverture de ce couvercle de pierre plutôt lourd. Sans doute y serait-il parvenu plus facilement en cherchant une astuce, en demandant un peu d’aide, ou en évitant de déraper sur le sol pierreux, ce qui lui valut de quasiment tomber à la renverse, ne bougeant la pierre recouvrant le tombeaux que de quelques centimètres, sans en voir l’intérieur. (échec au jet)

Le combat, pendant ce temps, faisait toujours rage. Voile-de-Mort donna à nouveau un coup de poing monumental en direction de la liche, mais celle-ci esquiva le coup aisément en changeant de position. Aussitôt, elle envoya sur l’étrange compagnon amateur de sang une terrible boule de feu, qui explosa sur lui en lui dévorant les chairs du buste, qui noircirent dans une atroce odeur de chair brulée. La victime du sort recula, visiblement grièvement blessée par la magie de feu de la liche. Il porta ses grandes mains sur son torse blessé, sans comprendre apparemment ce qui se passait. Il souffrait, sans doute. Ou peut-être pas.

Mes efforts pour ouvrir le tombeau furent malheureusement sans succès. Le monde semblait vouloir soudainement. Le couvercle de ce tombeau était horriblement compliqué à déplacer. Redoublant d'effort, je ne réussis qu'a glisser sur le sol poussiéreux, m'écroulant sur le tombeau de façon lamentable.

Les dents serrés dans une expression de fureur à peine contenue et les ongles des doigts grattants le couvercle jusqu'au sang, j'écoutais les paroles d'Ashaar tout en observant pour la première fois le combat devant moi. D'un côté des paroles mystérieuse, m'acquittant d'un nouveau titre. Sombrecoeur, guerrier de basse moeurs. Et de l'autre, un échec cuisant se soldant par une boule de feu cuisante s'écrasant sur le poitrail de ma créature suceuse de sang. Elle semblait souffrir le martyr et ne pas vraiment comprendre ce qui lui arrivait. Pauvre bête.

Ashaar et Karz n'avaient pas bougés le moindre petit doigt, alors que si ils avaient alliés leurs force peut-être que tous ça ne serait jamais arrivés. Que l'un de nous meurt dans l'exercice de son devoir était acceptable, mais qu'il le soit à cause de l'inactivité de ses alliés m'était
insupportable.

Me relevant à la force de mes bras, je jetait un regard assassin aux deux être que j'avais acceuillit sous mon aile. La chose en mon sein me dévorait, de plus en plus. Elle réclamait du sang et de la justice. Une interdiction de fuir un certain code d'honneur qu'ELLE avait erigé. Pour la première fois je la laissais prendre possession de moi. Tout me semblait plus obscure et limpide à la fois et je retrouvais des pensées et des gestes que j'avais cru oubliés depuis longtemps.

Attrapant Mongoor de ma main encore mobile, les mots sortirent seuls de ma bouche. Pendant un court instant, sous cette envie folle de me battre. Je n'étais plus moi. En fait, oui. J'étais en train de redevenir moi. Mais je ne comprenais pas ce que ça signifiait. Tous ce que je savais, c'est que les pourquoi de mes réactions, de mes désirs et de mes sentiments exacerbé venait de la. Je voulais réveiller un monstre, mais c'est moi qui arrivait enfin à son apogée.


" Mon coeur est peut-être sombre mais il sait quelle direction il emprunte. Toujours plus en avant sans jamais reculer devant rien ni personne ! Pas même les dieux. J'ai un but : Sortir d'ici en vie, et je vous amènerais avec moi si vous êtes à mes côtés. Combien de temps allez vous continuer à regarder sans vous battre ? Nous sommes une équipe ! Alors battez vous ou fuyez ! Je ne le répèterais pas."

Sans attendre la moindre réaction, je levai mon arme, horizontalement à ma ligne de vue et je m'élançai vers l'ennemi. Une attaque frontale, risqué, et sans panache qui avait aussi pour but de créer une ouverture pour les autres. Mais à cet instant, tous ce que je voulais était tester sa force. Je voulais luis transpercer la gorge et voir de quel bois il était fait avant de passer aux choses sérieuses. Au fond de moi, durant ce court instant ou je parcouru l'espace qui me séparait de mon ennemi, j'espérais secrètement qu'il était puissant. Je voulais apprendre de lui. Un mode qui ne me ressemblait pas. Quelque chose était en train de changer: Moi. Et j'en ignorais la raison.

Ezak : Jet d’attaque AA : réussite.
Voile-de-Mort : échec.
Ashaar : Réussite.
Liche : Réussite.

Karz restait immobile, au milieu de la fureur du combat. Était-il déçu de son coup de lance ? Quoi qu’il en soit, il lâcha celle-ci sur le sol, dans un bruit de métal… Et sans explication.

Heureusement, Ezak était là pour veiller au grain. Si leur compagnon brûlé tenta vainement de frapper l’ennemi de son poing puissant, ce ne fut pas le cas du maître d’armes, qui toucha le mort-vivant comme convenu, lui arrachant un cri strident particulièrement douloureux à l’ouïe. Il ne saignait pas, bien sûr : c’était un être dépourvu de sang qui se tenait devant le groupe. Un mort-vivant mage, une liche. Il n’en fut pas moins blessé, ce qui attira aussitôt sa haine sur Ezak. Il lui envoya à son tour une boule de feu monstrueuse, qui explosa sur l’humain avec force, lui causant des dégâts de brûlure plutôt désagréables, mais heureusement partiellement résorbés par son armure (-25PV).

Ashaar se joignit aussi au combat, armé de sa lance émoussée… Mais son résultat ne fut guère plus vaillant que celui du protecteur, et l’arme ripa sans grands dégâts contre la robe renforcée de la créature.

Agir sans vraiment savoir pourquoi, être paralysée par la peur, voilà des choses dont je pensais être débarasser. Pourquoi n'ai-je pas pu agir ? Pourquoi ai-je lâcher mon arme sans pouvoir la retenir ? Tout s'est passé si vite, je n'ai même pas eu le temps de m'en rendre compte. Deux de mes compagnons onté té blessé et j'ai été incapable de faire quoi que ce soit. Je n'ai pas la puissance que je pensais. Tout ce que j'ai dit, n'était-ce que de belles paroles lancées dans le vent ? tout ce que j'ai fait ces derniers jours, cela a été vain ? J'espère que non. Mais que puis-je faire maintenant ? Que puis-je faire contre un adversaire qui m'est nettement supérieur.

C'est en voyant Ezak fondre sur la liche et lui arracher un cri de douleur que je comprends, encore...Je dosi me battre. Quitte à mourir, autant défendre ma peau aussi chèrement que possible, mais je suis incapable de blesser cette créature. Je ne sais pas me battre comme Ezak, je n'aime pas le combat rapproché. Je ne vois donc qu'un chose que je peux faire, pour aider les seules personnes capables de vraiment terrasser la chose. Sans hésiter, malgré la peur qui me triture les entrailles, je fonce sur la liche, non pas pour l'attaquer, non pas pour la blesser, masi bien pour la maintenir. Je dois lui aggriper les bras et la retenir, je dois l'empêcher de lancer une autre de ses terribles boules de feu et l'immobiliser suffisamment longtemps pour qu'Ezak puisse la renvoyer dans le monde des morts.

"Ezak, essayer de ne pas te tromper de cible !"

Je sais pas si ça va fonctionner, je ne sais même pas si je vais avoir le temps de m'approcher de la liche, mais...Que puis-je faire d'autre ?

Ma lame alla transpercer le corps de la liche transperçant son torse avec une redoutable efficacité. Qui aurait pu en douter ? Le cri que poussa la liche était strident, emplie d’une douleur qui aurait été à peine supportable pour un être encore en vie. Mais cette chose à la chaire décomposer et grouillant d’organismes carnivore ne faisait plus partie de ce monde. Sous l’impulsion de l’adrenaline j’enfonçais encore plus ma lame à travers cette peau nécrosé.

Je voulais entendre ce monstre souffrir, et je voulais la voir mourir sous mes mains qui en ce moment même étaient la seule justice à laquelle il devait se soumettre. Dans ce monde de douleur et de haine je n’existais que pour lui. Mais je n’allais pas tarder à vivre le même calvaire. Car, visiblement vexée, la créature tendit la main vers mon torse à quelques centimètres de cette dernière. Je savais ce qui allait arriver et pourtant, je savais que je ne pouvais rien faire dans une telle position risquée. Je l’avais adapté consciemment, et j’allais en subir les conséquences. Je voulais tester es capacité, j’allais être amplement servie.

Les dents serrés et les yeux exorbités dans une crainte que je savais irrémédiable, je pus voir la matière incandescente prendre forme dans son horrible main avant de foncer vers mon armure avec une puissance terrible. L’explosion qui eu lieu me propulsa de quelque bas en arrière alors que mon torse rejoignait avec douleur les mains abruptes de Meno. Agiter de léger spasme, mes muscles se contractèrent comme pour soulager mon thorax qui semblait se craqueler sous l’effet de la fournaise.

C’était une sensation horrible, l’une des pires douleurs physiques que j’avais eus à affronter jusqu'à ce jour. A contrario, je ne m’étais jamais senti aussi en vie. J’étais de retour, plus faible, incomplet mais bel et bien là. Même si je ne savais pas vraiment ce que tout cela voulait vraiment dire. Une chose était sûr j’avais envie de détruire chaque parcelle de mon ennemi ici présent. Mais avant ça je devais encore contenir la douleur que s’estompait peu à peu. Posant, un genou à terre, je tentai de reprendre mon souffle qui s’était coupé net durant ces quelques secondes monstrueuses.

C’est à ce moment que je pus apercevoir Karz, mon ami, fonçant sur la liche sans armes et de façon encore plus imprudente que moi juste avant. N’en croyant pas mes yeux, je manquais de lâcher mon arme sous cette vue que me coupa une nouvelle fois le souffle. Etait-il devenu fou ? Tentant d’agripper le monstre de toutes ses forces, il fit appel à moi me demandant de ne pas me tromper de cible.

Observant l’archer d’un regard ahuri, mon cœur s’emballa alors qu’une agréable sensation s’empara de mon corps. Une sorte d’euphorie, comme cette fois la ou nous avions combattu la garce de Tihanna ensemble. Je devrais être en colère à cet instant, et pourtant, j’étais heureux de livrer encore un combat à ses côtés. Il me rappelait quelqu’un, mais mes souvenirs vagues en cet instant n’arrivèrent pas clairement dans ma tête.

« Chacun ses emmerdes Karz ! »

Bien sûr, je ne le pensais pas une secondes et je réfléchissais à un moyen simple et efficace de le sortir de cette situation délicate dans laquelle il venait de se fourrer.

« Il faut l’empêcher de contre-attaquer sinon la mauviette risque de se faire écraser d’un seul coup pour son acte stupide. Ashaar, avec moi sur son bras lanceur de flamme, enfonce lui ta lance dans l’épaule. »

Puis, me retournant brièvement vers nôtre créature je lui pointais du doigt l’ennemi, une expression de détermination sans faille afficher sur le visage.

« Toi, écrase lui le crâne et enfonce tes longs doigts dans ses orbites.»

Mes ordres prononcés, je me concentrai, laissant ma puissance intérieure prendre forme en moi alors que mon regard ne cessait de fixer la main de l’ennemi. Je me concentre sur ce seul objectif, tentant d’oublier toute chose m’entourant. Prenant une grande respiration, je peux presque deviner chaque os sous la peau de ses doigts, chaque détail et chaque imperfection. Au moment, même ou je crois avoir deviné ou se trouve sa faiblesse, je laisse toute ma puissance intérieure se diriger vers mon bras alors mes veinent gonflent d’elles même sous cette impulsion. J’étais prêt à lui détruire broyer la main de mon adversaire.


Hors jeu : Apprentissage spontané Main du géant, lvl 15.

Jets :
Karz : Maîtrise SA : échec.
Ezak : Attaque AA : échec (mais l’apprentissage est néanmoins validé)
Ashaar : Attaque AA : échec (décidément, z’êtes pas en veine !)
Voile-de-Mort : Attaque SA : réussite (enfin !)
Liche : attaque AA : échec.

Suite invraisemblable de fiascos d’affilée, tel était le spectacle joué dans la crypte. Karz n’eut guère l’occasion de se saisir d’un des membres de la liche furieuse pour la retenir et l’empêcher de bouger, ce qui fit qu’elle évita le coup furieux d’Ezak sans aucun mal, en enlevant brutalement sa main de la trajectoire de l’épée mauve du maître d’armes. Ahaar n’eut guère plus de chance, car cette fois, son coup de lance n’atteint même pas sa cible. Sans doute manquait-il de précision. Peut-être voulait-il éviter de blesser malencontreusement Karz…

Déjà, la liche préparait un nouveau sortilège, qui tuerait, cette fois, presque certainement, l’une des autres personnes présentes. La magie affluait, et la puissance se rassemblait dans sa main, alors qu’il regardait tour à tour les personnes présentes, comme pour jauger de celle à laquelle il allait donner la mort.

Et puis, sans qu’il puisse faire quoi que ce soir, intervint le sauveur de la situation, en la « personne » de Voile-de-Mort. Furieuse d’avoir été carbonisée, la créature dénudée prit son élan, et envoya un monumental coup de pied droit dans le menton de la liche. Un craquement sec se fit entendre, et la mâchoire osseuse ne mit guère de temps à rebondir sur le mur le plus proche, totalement arrachée au visage squelettique de l’ennemi mort-vivant. Celui-ci tituba en arrière momentanément, et tenta vainement d’atteindre Karz avec son bâton, d’un geste un peu hasardeux… Sans y parvenir, bien sûr. C’était le tournant du combat, à n’en pas douter. La liche, encore puissante juste avant, venait de prendre un sacré coup, qui l’avait foncièrement affaiblie. C’était tout juste si elle tenait encore debout…

Non, rien à faire, je suis un véritable incapable quand il s’agit de faire quelque chose au corps à corps dans une bataille. Transpercer un ennemi avec une lance ? Aucune chance. Le maintenir pour que mes alliés puissent le tailler en pièce ? Encore moins. Je ne sais rien faire d’autre que de me battre lâchement de loin et mon echec cuisant dans ma dernière entreprise en est la preuve. Pourtant, je sais que notre victoire est proche. Est-ce la présence d’Ezak, qui parvient à me faire sourire avec ses habituels sarcasmes, ou le coup de pied ravageur de notre ami géant qui me donne cette confiance ? Je n’en sais rien. Toujours est-il que le combat touche à sa fin et je me rends compte que je peux être utile, je le sais. J’ai été stupide de ne pas y avoir pensé plus tôt, vraiment stupide. Certes, je ne peux me battre comme Ezak, mais depuis peu, mes compétences se sont étendues, diversifiées. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais il faut bien tenter quelque chose non ?

« Ezak, veille à ne pas trop de moquer de celui qui peut te sauver la vie, de celui qui peut apaiser tes souffrances. »

Je prononce ces mots tout en essayant de m’éloigner d’un pas ou deux de la liche et je m’efforce de concentrer mes fluides récemment acquis dans ma main droite. Je les imagine se mouvoir à l’intérieur de mon corps, je les imagine s’accumuler à l’intérieur de chacun de mes doigts avant les voir se rejoindre au creux de ma main. J’essaye d’y accumuler progressivement, toutes les pensées bienveillante que je peux, de donner une personnalité, un rôle à mes fluides. Je les investis petit à petit d’une mission propre : celle de soigner les maux d’Ezak. Tendant la mains vers se derniers, j’essaye de visualiser mes fluides, de faire une sorte qu’il forme une sorte de ruisseau de lumière appaisant, que leur contact soit chaud et rassurant. J’essaye de visualiser la plaie de mon ami se refermer lentement à leur contact, je ne néglige aucun détail…

« Tu me remercieras plus tard »

…pas même quelques sarcasmes !

[HRP : Apprentissage et utilisation du Souffle de Gaïa sur Ezak au level 10 – 3PM et 4 ini pour + 20 PV (si tu as la flemme de chercher) ]

Toujours aussi concentré, je manquai de perdre l'équilibre quand mon attaque manqua sa cible. Karz n'avait pas pu retenir la liche qui s'était écarté de la trajectoire de ma lame aisément. Ashaar n'eut pas plus de réussite manquant totalement la cible. Heureusement pour nous, dans un mouvement de rage notre créature envoya un coup de pied surpuissant dans la mâchoire de l'être qui ne manquai pas de se désolidariser du reste du crâne,Nous étions en train de prendre sérieusement l'avantage. Pour moi, nôtre victoire ne faisait aucun doute.

Devant cette vue, mon sentiment d'euphorie se décupla. Mauvais perdant que j'étais, cette fois je n'étais même pas déçu d'avoir rater mon attaque. J'en étais même plutôt heureux. Je voulais que le plaisir dure. Si cette liche devait mourir si facilement, quelle expérience de ce combat aurais-je engranger ? Quel plaisir pourrais-je en tirer ? Je devais me surpasser. J'étais décider à ce que ce soit moi qui porte le coup final. Je voulais prouver ma supériorité alors que tout me désavantageait. Ma condition physique, mon équipement incomplet, ma main infirme. Je devais me surpasser et devenir un guerrier parfait.

Et alors que ma détermination ne faisait qu'augmenter se mêlant au plaisir ultime que me provoquait cette situation. Plusieurs flash vinrent occuper mon esprit tourmenté. Des corps brulés, démembrés, s'entrechoquant dans une bataille horrible. Des hommes d'armes, une famille, une ultime bataille pour le changement. Un quotidien, une vie passé que je partageai avec un être d'un autre temps. Une sorte de voile semblait se lever, révélant les cotés obscure de mon être, les pourquoi de certains comportement, et de certains changement. Je fus bombardé de flash de plus en plus intense, jusqu'à ce qu'une voix imaginaire vint me susurrer à l'oreille des mots que j'avais oubliés.

"Au crépuscule d'une vie nouvelle, tu renaitra de tes cendres."

Loin de me troubler, ces mots ne firent qu'accentuer mon état de joie. J'étais proche de la jouissance, proche de mon horrible vérité. Levant mon sabre je le fis décrire un demi- cercle avant de le faire de le lever une nouvelle fois horizontalement à ma vue. J'étais un artiste, et tout ne devait être qu'esthétisme, que pureté, et franchise. J'allais donner à cette liche les plus belles notes de mon art. C'était le seul moyen d'en découvrir plus.

Jetant un coup d'oeuil rapide à Karz, je dévoilai mes rangées de dents blanches, les traits étirés par le plaisir de cet instant présent.

"Tu parles trop ! Contente toi d'observer mon retour parmi vous."

Encore des mots dénué de sens. Encore une fois, ils étaient sortis seuls. Mais n'allaient pas tarder à trouver une réponse. Déjà, je n'étais plus le même. Ezak D'Arkasse était en train de s'achever vers quelque chose de plus grand. En bref, vers ce qu'il aurait du être depuis le début.

Sans attendre, je m'élançai vers l'ennemi mimant ma précédente charge. Mais cette fois la finalité n'était plus la même. Car arrivant à quelques centimètres de l'ennemi je me retournai en une pirouette. Un pas puis deux. Puis vint le troisième tentant de me placer dans son angle mort. A cet instant, parfaitement placé, j'allongeais mon bras pour tenter de planter Mongoor dans la nuque de l'ennemi. Ce n'était ni plus ni moins que le travail d'un artiste. L'oeuvre final était sur le point de s'achever.