L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mar 23 Mai 2017 15:55 
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Le haut prêtre les salua une dernière fois, leur faisant ses adieux, preuve que cette mission s'annonçait des plus périlleuses. Earnar ne s'embarrassa pas de plus de cérémonies, l'inquiétude de Hergand était plus portée envers ses deux disciples qu'envers sa propre personne, ce qui était logique. Il admirait la bravoure d'Adeon et Méline, peu de personnes communes iraient au devant du danger et surtout pas en la présence d'un elfe. L'assassin omit volontairement de leur préciser qu'il ne venait pas de ce monde, estimant que cette information devait être gardée secrète, ses possesseurs se devant d'éviter trop d'interactions entre Yuimen et Elysian, quant bien même leur simple présence sur ce monde suffisait à bouleverser la balance des pouvoirs et l'échiquier politique. Il en voulait comme preuve la nomination de la reine d'Illyria et les changements apportés par les royaumes de Valmarin et de Sihle. Accompagné de ses deux acolytes fin prêts pour cette périlleuse quête, ils déambulèrent sur les quais jusqu'à trouver le navire personnel d'Hergand, l'Aube Rouge. Des marins avaient été envoyés pour transporter une lourde cargaison: la fameuse cloche de plongée que l'earion avait demandé. Montant à bord du navire de l'Ordre de l'Aube, les marins se dépêchaient déjà d'aller l'installer tandis que d'autres s'évertuaient à ramer pour faire sortir du port le bateau. Le bâtiment s'ébranla et quitta le port d'Illyria, l'earion songea que la prochaine fois lorsqu'ils allaient rentrer, s'ils étaient toujours vivants, l'embarcadère pourrait se retrouver envahi de vaisseaux ennemis et un blocus pourrait s'installer comme à Arden. En ces temps troublés, la folie des Hommes n'avait aucune limite, un nouveau Crépuscule pourrait renaître si rien n'était fait, il en était infiniment convaincu.

Lorsque l'Aube Rouge prit la direction des eaux tumultueuses de la mer, les marins mirent les voiles dehors, poussées par le vent, le navire pourvu de vastes cabines s'élança vers l'île de Meriarvi. Alors que Méline et Aedron s'installèrent dans les cabines jouxtant la sienne, il croisa Aedron qui lui remit en main propre le petit carnet de ce fameux marin qui s'était approché de l'île aux courants marins imprévisibles. Prenant possession de l'ouvrage, il remercia le jeune Aedron et se dirigea à son tour dans sa cabine pourvue d'un hamac et d'un lit, d'une table, d'une chaise et d'un grand coffre. Rares étaient les bâtiments à être aussi confortables. Earnar, habitué au roulis des vagues, prit place autour de la table et tourna soigneusement les pages du carnet de ses mains palmées.

Il y apprit que le voyage avait été effectué il y a de cela trente ans, les notes du capitaine étaient des plus détaillées comme on pouvait s'y attendre d'un navigateur. Position par rapport aux étoiles, changement climatique, changement de direction du vent, tout y était. La partie la plus intéressante restait l'approche de l'île, la mer semblait y être agitée, les vents violents et les orages dévastateurs. Le capitaine s'en était approché pour décrire une île couverte de grands arbustes touffus avant d'écrire qu'il s'en était écarté pour éviter un naufrage. Atteindre l'île ne sera pas chose aisée et des sacrifices seront sans doute nécessaires avant de pouvoir entrer dans l'antre de la déesse Meriarvi. Perdu dans ses pensées, l'assassin n'entendit pas Aedron et Méline entrer dans sa cabine.

Lorsqu'il les entendit rentrer, il leva un instant ses yeux vides fixant les deux invités. Les deux souriaient, grisés par l'envie d'aventure, loin de tout, loin de tout ce qui était connu pour entrer dans l'inconnu. Jeune, il avait déjà de nombreuses fois expérimenté cette sensation, aujourd'hui elle était plus ténue et laissait place à une extrême prudence doublée d'une volonté de fer de survivre. Aedron annonça que le voyage durerait trois jours si les vents leur étaient favorables. Nul doute qu'ils le seraient si on se référait au voyage du capitaine il y a trente ans de cela. Pensant qu'il en avait fini, il fit juste un signe de la tête pour signifier qu'il avait compris, cependant le jeune homme s'approcha pour lui demander la raison de la sortie de leur réclusion, à eux earions, et le questionna également sur son intérêt sur l'île de Meriarvi.

Cette fois-ci il releva les yeux en direction des jeunes gens et leur répondit:

- Le roi de Sihle, le roi de Valmarin, la reine d'Arden et même la nouvelle reine d'Illyria sont aveugles à ce qui se passe sur ce monde, ils ne comprennent pas les risques qu'encourent Elysian au-delà de leur petit intérêt personnel et de leur vulgaire querelle. La réclusion des elfes est à mon sens une erreur mais je la comprends à défaut de la partager, si je décide d'agir c'est également pour sauver mon peuple. Après tout nous faisons tous partis de ce monde. Quant à mon intérêt pour l'île de Meriarvi, je suis lié à l'océan et donc à la Déesse, j'ai perçu ses émotions, sa douleur à travers la dague et elle peut me montrer la véritable raison du Crépuscule des Dieux.

Il se tut un instant avant de lui retourner la question.

- Pourquoi l'Ordre de l'Aube s'intéresse-t-il autant à cette île et quelles sont vos raisons pour m'avoir rejoint pour ce voyage, cela a-t-il un lien avec la Larme de la Déesse ?

Il était très curieux à propos de raisons personnelles qui avaient poussées ces jeunes gens à rejoindre sa folle quête. De nouveau, c'est Aedron qui lui répondit après mûres réflexions. Ils étaient à la recherche d'artéfacts pour se rapprocher des Dieux, Earnar comprenait parfaitement cela pour l'avoir vécu personnellement. Leur conviction d'atteindre l'île de Meriarvi s'attachait à la présence de la dague auparavant sur l'île et à présent entre ses mains.

- C'est en effet probable, de plus anciennes civilisations que les humains ou les elfes ont disparu depuis le Crépuscule, je me suis rendu dans ces vestiges et il est possible que leur avancée leur ait permis d'atteindre l'île de Meriarvi, cependant les artéfacts choisissent leur propriétaire et non l'inverse.

Passant à un autre sujet de conversation, il les questionna à propos de l'origine de l'Ordre de l'Aube.

- La reine d'Illyria semble vous prendre pour des illuminés, cependant j'ai plus l'impression que votre Ordre est plus au courant de ce qu'il se passe qu'elle-même. Quel est le lien de votre Ordre avec les anciennes divinités, quelle est l'origine de sa fondation ?

Cette fois-ci, la réponse vint de la sœur qui semblait amère. Elle rappela que les dirigeants les prenaient pour des fous à cause de leur conviction du retour des Dieux, de leur résurrection prochaine, cette théorie pouvait expliquer le rôle de l'artéfact de Caelès et le phénomène de drainage. Elle évoqua la théorie selon laquelle les Dieux ne pourraient revenir d'un coup sur Elysian, toujours en stase à la recherche de leur énergie fluctuante mais qu'elle espérait que leurs prières pourraient les ramener parmi eux.

- Ramener les Dieux sur Elysian pourrait causer des cataclysmes à la chaîne de par leur essence divine mais peut-être que l'évolution d'Elysian doit se faire dans ce sens, nous verrons bien assez tôt cela sur l'île de Meriarvi. A ce propos, quand nous approcherons de l'île, prions pour que la coque et que le mât ne se brisent pas lors de la tempête, je vais essayer de communiquer avec l'esprit de la déesse mais il me faudra un bac d'eau de mer où je pourrais m'y émerger ou au moins un seau d'eau salée pour cela.

Après avoir discuté avec eux, Earnar se décida de quitter la cabine pour rejoindre le pont et observer l'océan.

(1368 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mer 7 Juin 2017 12:18 
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Mer de Saphir – L’Île

    L’océan accueillit l’Aube Rouge et Earnar sur ses eaux paisibles et il en fut ainsi durant la plus grande partie de leur trajet.

    Cependant, alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques heures de l’emplacement supposé de l’île, un terrible orage éclata. La mer se déchaîna autour du navire dont la figure de proue ne cessait de s’enfoncer toujours plus profondément dans les vagues à présent plus grandes que lui. A bord, c’était la débandade, les matelots s’agitaient dans tous les sens sur les ordres du Capitaine, tandis que le frère et la sœur s’agrippaient l’un à l’autre et au bastingage dans l’espoir de ne pas passer par-dessus bord.

    Ils étaient violemment ballotés d’un côté à l’autre, jusqu’à ce que soudain, un énorme craquement se fasse entendre. Le mât, lentement, presque comme dans un rêve, bascula sur le côté, emportant avec lui une partie du pont pour ne laisser qu’un trou béant dans lequel l’eau s’engouffra. Le mât, lui, fut rapidement englouti par la mer.

    L’équipage criait et s’afférait, les visages étaient fermés, inquiets, pourtant les matelots faisaient leur possible pour maintenir le vaisseau à flot.

    Les foudres fussent-elles celles du destin, de la volonté de la Déesse des Flots Déchaînés ou simple coup du sort, s’abattirent sur Earnar. Il fut soudain arraché du pont par une vague et précipité dans la mer. Il était earion et l’eau était son élément, il était puissant dedans, aussi ne fut-il pas écrasé sous la force des vagues, mais simplement ballotté. Il parvint à survivre, tandis que le bateau était emporté loin de lui.

    Il put alors nager ou se laisser emporter par les courants. Toujours est-il qu’au bout de quelques heures de lutte dans la tourmente, ses forces le quittèrent et les ténèbres l’embrassèrent…

    ***


    Il fut éveillé quelques heures plus tard, le visage chatouillé par le soleil. Il était allongé sur une plage, sur une île. De chaque côté de lui s’étendait la plage tandis que vers l’intérieur, une forêt vierge émergeait. Prometteuse, aussi bien en richesses qu’en dangers. Tout autour de l’île, un anneau de nuages noirs orageux s’étendait, à quelques kilomètres à peine, laissant pourtant ce petit bout de terre émergé à l’abri de sa rage.

    Image


    Earnar allait-il décider de retrouver ses compagnons, peut-être eux aussi échoués, ou allait-il s’enfoncer seul dans les profondeurs de la forêt ?


[Earnar : 0,5 (introspection), 0,5 (questions), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 9 Juin 2017 19:04 
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Si les deux journées en mer se passèrent sans accroc, Earnar s'occupant surtout à relire le carnet de bord du capitaine ayant tenté la traversée jusqu'à l'île de Meriarvi, la Déesse des Flots Déchaînés, pour voir si rien ne lui échappait, rien ne fut pareil par la suite. Longeant le pont, ses mains palmés palpant le bois de chêne dont était composé le bastingage, il observait depuis un moment le roulis lent et apaisants des vagues de la mer de Saphir. Alors que les marins s'évertuaient à passer la serpillière sur le pont, que le capitaine tenait la barre et que les deux aventuriers en herbe devaient encore dormir dans leur cabine personnelle, l'earion déplia une carte dessinée à partir des cartes marines du capitaine indiquant l'emplacement présumé de l'île avec les courants marins et les points cardinaux, en marin averti, il sentit un brusque changement de température et un vent violent qui arracha presque les voiles de l'Aube Rouge. L'orage décrit par le marin apparaissait comme par enchantement sous leurs yeux. Si la Déesse habitait véritablement sur cette île comme le pensaient Aedon et Méline, elle était du genre à protéger farouchement son intimité.

L'earion entendit le capitaine de l'Aube Rouge beugler ses ordres à son équipage qui courait dans tous les sens pour affaler la grande voile dont le cordage s'était empêtré à cause des puissants bourrasques qui leur giflaient le visage sur le pont supérieur du navire. L'assassin vit rapidement Aedon et Méline, le frère et la sœur, s'agrippaient l'un à l'autre contre le bastingage, une idée qui paraissait folle alors que des lames de fond venaient balayer le pont et que la figure de proue disparaissait sous l'écume de mer à chaque vague qui submergeait le bateau.

Earnar avait passé quelques siècles à bord de rafiots, il avait connu de nombreuses attaques de pirates et de nombreuses tempêtes mais rarement d'une telle ampleur. Alors que le capitaine beuglait encore ses ordres dont la sonorité se perdait dans le brouhaha ambiant, l'assassin s'élança en direction du mât de misaine et y grimpa avec une agilité presque déconcertante. Une fois à hauteur du cordage emmêlé, il sortit de son étui la Larme de la Déesse et coupa la corde pour permettre aux marins en contrebas d'affaler la grande voile correctement et rapidement. Satisfait de son ouvrage, il descendit le long du mât juste à temps avant d'entendre celui-ci craquer violemment sous les coups répétés de la houle.

- Attention, le mât ! cria-t-il en écartant un marin du lieu du désastre.

Le désastre eut tôt fait de se réaliser puisque le mât tomba avec un bruit sourd tel un arbre qu'un bûcheron aurait fini de couper en plein milieu du pont supérieur du navire avant de se faire arracher par une plus violente vague encore qui l'envoya au fond de la mer de Saphir. Il avisa un instant le capitaine et porta ses mains comme un porte-voix pour lui hurler:

- Lâchez le gouvernail, laissez le courant nous porter ou la coque va finir par se fissurer !

Il ne sut jamais s'il l'eut entendu puisqu'à ce moment là une lame de fonds le projeta par-dessus bord. Ses mains et ses pieds palmés lui permirent de faire face à la colère des vagues qui le projetaient de toute part cherchant à fracasser son corps qui arbora instinctivement le muutos, cadeau de l'Esprit de l'Eau. Les vagues l'emportèrent au loin et dans les profondeurs où peu de marins même expérimentés pouvaient y survivre. Il alterna en vain entre la nage et se laisser porter par les courants marins parfois contraires. Cette tempête n'était définitivement pas naturelle. Au bout de plusieurs heures, la fatigue l'emporta et il arrêta de nager, son champ de vision s'obscurcissant.

Il ne se réveilla que bien plus tard, contre ses écailles il sentait le sable chaud réchauffé par le soleil et le va et vient des vagues translucides qui berçaient son corps. Il se redressa lentement encore épuisé après cette journée tumultueuse en mer. D'abord sur les genoux, il vit devant lui une large plage qui s'étendait sur tout le pourtour de l'île tandis qu'en son centre régnait une forêt vierge. Le marin avait du avoir une sacrée bonne vue pour apercevoir cette forêt tout en s'éloignant de l'orage. En parlant d'orage, lorsqu'Earnar se retourna, il put admirer l'anneau de nuages menaçants qui protégeaient les lieux. Il se rappelait des paroles d'Ixtli, des échos de la Déesse pouvaient encore se faire ressentir. Ce lieu en devait être un. En parlant d'Ixtli, il songea qu'il devait y en avoir un autre à informer de la situation. Il sortit son pendentif et pensa au sindel.

(Cromax, c'est Earnar. Je me suis échoué sur une île non répertorié sur les cartes, cela semble être la demeure de la Déesse Meriarvi, la Déesse des Flots Déchaînés, je vais essayer d'en apprendre plus sur le Crépuscule des Dieux et sur le Drainage.)

Rangeant son pendentif, il s'élança en direction de la forêt avant de remarquer l'absence de l'Aube Rouge, de son équipage et surtout d'Aedon et Méline. Il balaya la zone du regard mais n'en trouvait pas trace. Méline affirmait qu'ils n'avaient pas besoin de leur aide, pourtant il ne sut pas pourquoi, quelque chose le poussa à s'éloigner de la forêt pour partir à leur recherche. Si la marée avait effacé les traces, des débris du navire ont sans doute dû atterrir sur la plage.

- Ma bonté d'âme me perdra, soupira-t-il.

C'est alors qu'il parcourut les bandes de plage à la recherche de Méline et d'Aedon.

(987 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 11 Juin 2017 07:44 
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    Dans le message qu’Earnar envoya à Cromax, il sentit que quelque chose ne se passait pas exactement comme il devait. Etait-ce sa localisation à lui qui causait des interférences ou était-ce celle de Cromax ? Impossible de le savoir, ce pouvait même très bien être les deux.

    Earnar marcha durant plusieurs dizaines de minutes avant de commencer à apercevoir des caisses venues du navire, des bouts de bois, de voile ou de mât. Il croisa également plusieurs carcasses de bateaux indiquant qu’ils n’avaient pas été les seuls à tenter la traversée de l’orage pour se rendre dans l’île de la Déesse. Certains semblaient même en relatif bon état. Si beaucoup avaient fini par accoster tant bien que mal, combien en était-il ressorti en vie ? Finalement, il retrouva la carcasse de l’Aube Rouge avec une partie de son équipage. Certains commençaient à se relever et aider leurs camarades blessés tandis que d’autres ne se relèveraient manifestement jamais, leurs corps brisé par les flots. Le navire, lui, n’était pas beau à voir, le mât était manquant et il était peu probable que le navire parvienne un jour à reprendre la mer.

    Earnar avisa rapidement d’Aedon qui commençait à se relever, manifestement sonné, mais sans rien de casser. Non loin de lui gisait le corps de Méline. Il ne l'avait pas encore vu, mais cela ne saurait tarder.

    La femme était sur le ventre et ne respirait plus, cependant, s’il le cherchait, Earnar pourrait trouver un pouls de plus en plus faible.


[Earnar : 0,5 (introspection), 0,5 (aide à la navigation), 1 (découverte de l'Île de Meriarvi), 0,5 (recherche de l’Aube), 0,5 (message à Cromax), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 23 Juin 2017 23:04 
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Earnar ressentit une mauvaise sensation lorsqu'il utilisa son pendentif. Les pouvoirs de celui-ci étaient-ils bloqués sur cette île ? Cela était largement possible au vu de l'émergence des nuages noirs orageux qui ceinturaient le bout de terre perdu au milieu de la mer de Saphir. Cela compliquait également sa tâche puisqu'il ne pourrait partir de l'île de Meriarvi avec l'aide de son pouvoir de téléportation, or rien n'indiquait qu'une possible embarcation ne pourrait le ramener sain et sauf sur le continent, ni qu'il pouvait nager, tant bien même l'assassin était un earion donc une créature maritime, au-delà du cercle de nuages noirs et qu'ainsi, au-delà, il pourrait se téléporter là où il le désirait. Cela signifiait également qu'il était le seul aventurier à pouvoir s'y rendre et que personne n'allait pouvoir l'aider, pour cette dernière partie il ne s'en inquiétait pas tellement puisqu'à Arden, il avait dû gérer un domaine qu'il ne maîtrisait pas à la perfection sans aide extérieure.

Laissant ces pensées de côté, il marcha le long de la plage de sable fin dont les grains fins étaient illuminés par un soleil qui n'arrivait à percer les cumulonimbus menaçants. Au cours de sa pérégrination l'assassin vit plusieurs épaves de navires ce qui indiquait qu'ils n'étaient point les seuls à avoir tenté de passer outre l'orage surnaturel pour espérer obtenir une récompense sur l'ile de la Déesse Meriarvi, déesse des flots déchaînés. S'il trouvait des épaves de bateaux déchiquetés par l'orage et par l'impact contre le sable, cela signifiait que soit des marins avaient survécu et habitaient ici ou étaient morts ici dans les bois au centre de l'île, soit ils avaient été projetés par-dessus bord et la mer les avait porté loin de l'île. Sa première hypothèse sembla se confirmer de plus en plus alors qu'il croisa au fur et à mesure de sa promenade des navires en bon état, même si la coque semblait être endommagé par endroits. Au fil du temps, il aperçut l'Aube Rouge, ou tout du moins la carcasse de celle-ci, car il n'en restait pas grand chose. Il n'y avait nul cri, nulle plainte, nulle exultation de joie. Les marins aidèrent leurs camarades blessés tandis que l'earion remarqua qu'une partie de l'équipage ne se relèverait plus jamais, à ceux là il adressa une brève prière et souhaita que leur âme navigue vers l'horizon.

Plus important, il avisa Aedon qui était sonné par le choc brutal et semblait doucement s'en remettre, mais Méline n'eut pas cette chance, si bien qu'il s'agenouilla auprès d'elle pour prendre son pouls. Son pouls était faible et s'amenuisait de minutes en minutes. A première vue, il ne vit aucune blessure apparente, peut-être avait-elle les poumons plein d'eau. Il l'allongea doucement contre le sable fin balayé par les roulis des vagues et commença par pratiquer sur elle un bouche à bouche. Elle le tuerait sans doute après mais s'il pouvait la sauver par ce simple geste, cela valait la peine d'essayer.


(537 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 3 Juil 2017 11:47 
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    - Mais qu’est-ce que vous f… commença à protester Aedon en voyant Earnar se pencher sur Méline, mais ses protestations moururent rapidement sur ses lèvres alors qu’il se rendait compte qu’il n’y avait pas d’autre choix.

    Earnar eut à recommencer à plusieurs reprises sans que la jeune femme ne réagisse. Elle restait allongée sur le sable, sans mouvement aucun.

    Au bout de quelques secondes, à moins que ce ne furent de longues et douloureuses minutes, elle finit par cligner des yeux puis son corps se mit à trembler. Elle fut secouée de soubresauts alors que de l’eau sortait de sa bouche. Elle se pencha sur le côté et toussa le reste de l’eau hors de ses poumons. Cela dura plusieurs minutes avant qu’elle ne se redresse. Son visage était blanc et ses lèvres bleues, son corps tremblait mais elle était bel et bien vivante. Soudain, elle sembla se rendre compte de ce qui s’était passé et écarquilla les yeux en regardant Earnar avant de reculer et d’être doucement saisie par son frère qui lui murmura des paroles rassurantes. Elle finit par se calmer et reprendre son empire sur elle-même avant de s’avancer vers l’earion en disant :

    - Je… vous dois des remerciements. Merci de m’avoir sauvé la vie.

    Manifestement guère désireuse de s’attarder sur les raisons pour lesquelles elle était encore en vie, elle regarda autour d’elle, avisant la carcasse du bateau et les quelques marins qui se relevaient petit à petit au côté des morts.

    - Nous ne pouvons pas tous partir à l’intérieur de l’île. Qu’allons-nous faire ? dit-elle d'une voix rendue rauque par l'eau de mer et la mort encore si proche.

    Ses dernières paroles étaient manifestement adressées à Earnar, même si elle ne le regardait pas en face.


Earnar : 0,5 (sauvetage de Méline), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mar 11 Juil 2017 20:05 
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Earnar entendit un instant le début de protestation sortir des lèvres d'Aedon alors qu'il posa ses lèvres contre celles de la jeune femme pour lui faire du bouche-à-bouche, mais son frère n'émit pas plus de critiques à son égard lorsqu'il remarqua la peau bleuie de sa sœur Méline. L'elfe bleu dut s'y reprendre à de multiples reprises, remarquant avec un peu d'affolement que Méline ne semblait pas réagir à son traitement, elle restait définitivement inconsciente, alanguie sur le sable fin de l'île de Meriarvi. Un moment, son regard se tourna vers le frère qui semblait désemparé face à la situation. N'abandonnant pas pour autant, Earnar continua son massage cardiaque, alternant entre bouche à bouche et pression sur la poitrine de la jeune femme qui finit par trembler, faisant sursauter légèrement l'elfe qui la fit se pencher pour qu'elle puisse expulser l'eau de mer qui avait emplie ses poumons un peu plus tôt. Elle semblait terriblement affaiblie, son corps tremblant alors que ses doigts palmés la maintenaient doucement le temps qu'elle recrache le reste d'eau de mer de sa bouche.

Elle finit par reprendre conscience, tout du moins à distinguer clairement qui se tenait à ses côtés et sans grande surprise, elle prit peur, ses yeux s'écarquillant alors qu'elle semblait se remémorer des événements et ce qui s'était passé sur cette plage. Il ne chercha pas à la brusquer en s'approchant vers elle alors qu'elle reculait, l'assassin se tenait immobile, assis sur ses genoux, presque en transe, l'esprit paisible. Il regardait sans broncher ni émettre aucun son Aedon, le frère de Méline, la prendre dans ses bras, lui murmurant des paroles sensées la rassurer. Il pouvait comprendre les lèvres humides d'un earion n'étaient pas forcément ce que les humaines rêvaient toutes les nuits, mais Méline n'apparaissait pas le genre de femme à rester bien sagement s'occuper du foyer en attendant un mari, de ce fait elle se remettrait bien vite de cette expérience.

Arrêtant de trembler, ses yeux autrefois remplis de peur et de surprise, Méline s'avança dans sa direction pour le remercier de lui avoir sauvé la vie. Ses yeux blancs observèrent un moment l'humaine alors qu'il ramenait ses mains palmés le long de ses cuisses.

- J'ai déjà vu trop de personne mourir dans ma longue existence, il est heureux que je puisse sauver une vie, répondit-il doucement à son encontre.

Méline restait troublée par le fait d'être encore en vie, ce qu'il pouvait comprendre, lui-même parfois se demandait pourquoi il était encore en vie malgré les blessures et les défaites subies depuis plusieurs décennies. Tout n'était que souffrance dans sa vie, et petit à petit, il se sentait happé par les ténèbres, perdant tout espoir, regrettant ce qu'il avait perdu et ressassant des pensées douloureuses. Tout ce qu'il voyait à présent était un monde en déliquescence, corrompu par l'avarice de l'humanité et l'orgueil de ses frères et soeurs elfes. L'Esprit de Critias lui avait montré une autre voie et Earnar espérait tant bien que mal pouvoir la suivre, cependant l'assassin n'était pas encore sage pour apprécier la lumière de ce monde, pour abandonner sa souffrance, car celle-ci était une partie de son identité en un sens.

Pensif, il écouta les paroles de Méline qui le ramenèrent sur terre. Elle songeait à la même chose que lui: tout le monde ne pourrait pas s'aventurer au centre de l'île, cependant elle continuait encore de lui demander ce qu'ils allaient faire à présent. Earnar posa ses yeux immaculés sur les marins qui pleuraient leurs morts et tentaient de reprendre leur esprit après ce déferlement de violence. Réfléchissant un moment, il finit par se retourner vers le frère et sa sœur.

- Vous avez raison, cela ne ferait que faire échouer notre expédition si tout le monde nous suivait, mais je ne suis pas sûr qu'ils aient très envie de l'entendre de ma bouche.

Il s'agissait d'une simple vérité, il le savait, bientôt les marins verraient en ce naufrage un malheur causé par la présence d'un représentant du peuple elfique. Méline et Aedon allaient devoir leur parler ou le capitaine allait devoir expliquer le nouveau plan à son équipage si celui-ci était encore vivant après le naufrage. Il ajouta à l'intention du frère et de la sœur:

- Nous devrions y aller uniquement tous les trois si vous vous sentez en pleine possession de vos moyens. Un petit groupe serait plus sûr que plusieurs groupes, surtout que d'autres personnes ont déjà accosté sur cette île et je ne suis pas certain qu'ils nous veuillent du bien s'ils sont encore vivants. Dîtes à l'équipage de s'occuper dignement de leurs morts, d'utiliser les épaves le long de la plage pour réparer le navire afin que nous puissions nous en aller après avoir trouvé ce que nous cherchons. Je vous attends à l'orée de la forêt...

Il se releva, prenant appui sur ses mains et se dirigea en direction de l'épaisse forêt vierge. A l'écart du groupe, il activa son Muutos, cela devrait fonctionner en principe malgré la magie de ces lieux. Il dégaina sa dague prestement de sa main droite et des griffes d'acier couvrirent le dessus de sa main gauche. Quoiqu'il s'y trouvait, il était bien décidé de le découvrir. Il espérait aussi des réponses à propos de l'artéfact de Caelès et à propos de la guerre entre les Dieux d'Elysian. Il n'attendait plus que la venue d'Aedon et de Méline pour s'engager dans cette épaisse végétation. Il ne savait pas si Méline serait en état de se battre et l'earion espérait éviter une confrontation en ces lieux étranges.

(994 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Sam 29 Juil 2017 12:04 
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Mer de Saphir – L’Île de Meriarvi

    Le frère et la sœur se regardèrent à la proposition d’Earnar et acquiescèrent. Ils adhéraient à son plan. Ils s’exécutèrent, Aedon s’en allant discuter avec les membres de l’équipage pendant que Méline, toujours manifestement secouée, prenait ce qu’elle pouvait parmi les débris pour préparer leur expédition.

    Le muutos de l’earion s’activa sans mal, donnant à sa peau cet aspect si étrange. Il pouvait voir des serpents s’agiter parmi les branchages et entendait des bruits provenir de l’intérieur de l’île. Manifestement, s’il n’y avait pas d’humains sur l’île, elle grouillait tout de même de vie.

    Image

    Le frère et la sœur rejoignirent Earnar à l’orée de la forêt et Méline dit :

    - Il ne reste plus beaucoup de nourriture et plus d’eau douce. J’ai pu emmener un bout de voile pour nous servir de protection pour la nuit, si nous devons la passer à l’intérieur de l’île.

    Ils se mirent alors en route vers l’intérieur de la forêt luxuriante. La première heure de marche fut laborieuse, surtout pour Méline qui parvenait à maintenir le rythme, mais qui accusait le coup de sa presque mort. Malgré tout, elle gardait les lèvres serrées et ne protestait pas, regardant autour d’elle à la recherche d’ennemis. La forêt était dense, aussi devaient-ils se frayer, bien souvent, un chemin à coup de lames, dérangeant parfois un serpent, une fourmilière ou encore une grenouille aux couleurs bariolées. Dans l’ensemble, ils parvenaient cependant à suivre des pistes laissées par des animaux de grandes tailles qu’ils ne virent pourtant jamais. L’île n’était cependant pas si grande que ça, aussi finirent-ils, deux heures plus tard, par rejoindre ce qui semblait être son centre. Ils n’avaient rien croisé qui les mette directement en danger, mais l’aura oppressante restait indubitablement présente.

    Soudain, sans que rien ne le laisse présager, ils parvinrent à un gouffre dans lequel le ressac de la mer, pourtant si lointaine, parvenait. Sur l’un des pans de ce gouffre semblait se trouver une structure humaine, un temple ou une habitation en ruine, mangée par la jungle.

    Image

    Au-dessus de ce gouffre se trouvait également une falaise, haute d’une trentaine de mètres en haut de laquelle il était également possible de distinguer un bâtiment en ruine. Les deux seraient manifestement difficiles d’accès et le frère et la sœur regardèrent Earnar avec anticipation.


[Earnar : 0,5 (introspection), 0,5 (propositions), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 4 Aoû 2017 20:14 
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La forêt vierge de l'île posait sur lui un regard menaçant, vindicatif, sans pour autant permettre à l'earion de déterminer d'où venait cette étrange sensation ni de savoir si une quelconque menace planait réellement sur eux. Etait-ce le regard de la déesse Meriarvi sur sa personne ou était-ce quelque chose de plus étrange encore ? Earnar ne put le savoir, cependant son défaut de compréhension de ladite situation ne le troubla pas davantage, restant parfaitement calme malgré le naufrage et la mort de certains marins qui s'en suivit. La présence de la longue et interminable étendue d'eau salée semblait le détendre, atténuant son mauvais caractère pour un temps, annihilant la souffrance même induite par la réminiscence de sa défunte épouse et la mort de leur enfant à naitre.

Lorsque l'earion tenta d'activer son Muutos, celui-ci fonctionna sans mal, produisant des ridules à la surface de sa peau bleutée et écailleuse. Cette situation ne parut effrayer ni estomaquer les deux aventuriers en herbe, fidèles de l'Eglise de l'Aube qui l'accompagnaient et revenaient à présent à ses côtés, à la lisière de la forêt dense, après avoir sans doute rapporté son plan aux marins de l'Aube Rouge. En effet, il escomptait que l'explication délivrée par des êtres humains pourrait être mieux perçue que si de telles informations avaient rapportées par un elfe, espèce ô combien détestée sur Elysian. En même temps, l'earion pouvait comprendre la méfiance réciproque entre les humains et les elfes puisqu'une telle situation se reproduisait au sein même de Yuimen avec quelques nuances notoires cependant. Ce monde paraissait fait exclusivement pour les humains et pourtant, en dépit de toute attente, ces derniers disposaient d'un territoire bien moins grand que les elfes et les élémentaires réunis.

Earnar fit signe à Aedon et Méline, toujours manifestement en état de choc, le contraire eut été étonnant, de le suivre à travers la forêt vierge de l'île au milieu de la mer de Saphir. L'assassin se méfia vivement de bruits aigus et des mouvements prestes qu'il percevait, cependant aucun danger ne sembla les menacer pour l'instant. La faune vivait sa vie sans se préoccuper davantage des intrus qui foulaient les lieux. Il y avait surtout une multitude de serpents arboricoles aux teintes naturelles qui s'agitaient parmi la végétation luxuriante. Aussi loin qu'ils pouvaient l'affirmer, il n'y avait sur l'ile aucun signe de présence humaine à part eux. Méline l'avait prévenu du peu de nourriture et de l'absence d'eau potable, cependant Earnar ne s'en fit pas tellement, la nourriture ne semblait pas manquer sur l'îlot à condition de savoir chasser et quoi chasser évidemment. Quant à l'eau douce, la présence de reptiles impliquait une source d'eau inévitablement, tout comme les êtres humains, la faune locale ne pouvait s'abreuver dans des sources d'eau salée. Le problème restait de la localiser cette dite source d'eau douce. Lorsque Méline avança qu'elle avait emmené un bout de voile pour leur servir d'abri pour la nuit, il espéra de tout cœur de ne pas devoir le faire et cette espérance monta d'un cran lorsqu'au bout de plusieurs heures passées à débroussailler, dérangeant au passage quelques serpents, des fourmilières et quelques grenouilles sans doute toxiques, il tomba nez à nez sur des traces laissées par des animaux de grande taille.

Il n'y avait nul moyen de savoir ce que c'était et l'assassin préféra d'ailleurs ne pas le savoir, tout ce qu'il espérait était de ne pas tomber dessus et tel ne fut pas le cas alors qu'en suivant la piste, ils débouchèrent sur une gouffre béant dans lequel l'écho du ressac de la mer se faisait entendre. L'earion se pencha un instant pour estimer la profondeur du gouffre et y vit du même coup une structure qui n'était pas naturelle, quand bien même elle était accolée à la roche. L'érosion et le temps semblaient avoir endommagé la structure mais celle-ci restait plutôt intact et il pouvait s'agir d'un temple, celui de la déesse des flots déchaînés. Au-dessus du gouffre se trouvait une falaise, haute d'une trentaine de mètres environ, sur laquelle se trouvait semble-t-il un bâtiment en ruine. Dans tous les cas, il allait falloir décider s'ils devaient monter ou plutôt descendre. Dans les deux cas, l'escalade n'était pas une option et de surcroît les bâtiments paraissaient manifestement difficile d'accès. Sentant le poids du regard du frère et de la sœur, Earnar se retourna vers eux, réfléchissant un instant à ce qu'il était le plus sage de faire. Une fois sa décision prise, il l'expliqua au reste du groupe d'une voix calme malgré les circonstances.

- Les premiers hommes à être arrivés sur l'île de Meriarvi ont sans doute gravi la falaise cependant à première vue le bâtiment semble en ruine et totalement désert. De surcroît si ces premiers sont encore en vie, rien ne nous garantit une attitude pacifique de leur part. Je préconise de descendre jusqu'à ce temple, peut-être est-ce le temple de Meriarvi, dans ce cas nous aurons trouvé ce que nous cherchons. Je passe en premier pour y trouver des encoches dans la pierre pour assurer notre descente dans les meilleures conditions, vous me suivrez en plaçant vos mains et vos pieds là où je suis passé. Ne vous pressez pas en descendant, il vaut mieux le faire lentement plutôt que de prendre des risques inconsidérés, prévint-il en les fixant tous les deux de ses yeux semblables à des perles.

Earnar se mit à l'œuvre rapidement, ce n'était pas ses premières acrobaties en l'espèce, mais escalader les murs lézardés des maisons de Kendra-Kâr était autre chose que d'escalader un mur naturel potentiellement humide. Descendant le long du gouffre, il chercha des aspérités sur lesquelles s'accrocher avec ses mains palmés et tâta la roche en contrebas de ses pieds pour en tester la solidité et trouver des failles dans lesquelles placer la pointe de ses pieds.

(1034 mots)
(Utilisation de la compétence RP: escalade)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 7 Aoû 2017 23:37 
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    Lentement, Earnar parvint à descendre. Par deux fois il manqua de glisser sur la roche humide, et par deux fois ses réflexes parvinrent à le rattraper pour le maintenir contre la falaise. Au fur et à mesure de sa descente vers le bâtiment en ruine, cependant, un spectacle tout à fait saisissant se laissait petit à petit entrevoir. D’abord, ce fut une petite corniche qu’il put apercevoir à côté du bâtiment en ruine. En suivant cette corniche des yeux, il était possible de voir la grotte s’agrandir et se parer de nouvelles ouvertures vers le ciel. Mais le plus étrange de tout n’avait rien à voir avec la nature, car face à lui se trouvait une cité enfouie dans cette grotte, dans ce palais des eaux pourvu de multiples cascades. Les bâtiments au style ynorien étaient tout à fait étonnants et beau, mais, même à cette distance, il était possible à Earnar de distinguer des signes d’usure, comme si la période de gloire de cette cité appartenait à un lointain passé. Des bâteaux se trouvaient également dans les eaux de cette grotte souterraine, mais leurs voiles semblaient déchirées, comme s’ils n’avaient pas été utilisés depuis bien, bien longtemps.

    Si une cité enfouie n’était pas assez étrange, celle-ci était dominée par une statue gigantesque, colossale, de plus d’une dizaine de fois la taille du plus grand des bâtiments. Elle représentait une femme étrangement vêtue, les bras levés vers le ciel en signe de supplique ou de bienvenue. Elle ressemblait à celle dessinée sur la Larme de la Déesse.

    Image


    Aedon et Méline rejoignirent lentement, bien plus laborieusement, Earnar devant les ruines du bâtiment qui, de plus près, ressemblait plus à un bâtiment de garde ou à un baraquement qu’à un temple. Il était évident que les deux humains, moins dégourdis qu’Earnar en matière d’escalade, n’auraient pas pu arriver jusque-là s’il ne leur avait pas montré au préalable le chemin. Ils regardaient autour d’eux, les yeux remplis d’émerveillements.

    - Nous avons réussi… murmura Méline, comme si elle n’en croyait pas ses yeux.


[Earnar : 0,5 (introspection), 0,5 (escalade), 0,5 (montrer l’exemple), 0,5 (découverte de la cité enfouie), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 11 Aoû 2017 10:56 
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La descente fut plus laborieuse qu'il ne l'aurait précédemment cru, en effet la roche était humide, spongieuse comme il l'avait craint et il manqua à plusieurs reprises de dévaler le long de la falaise, ne parvenant à s'accrocher contre la paroi rocheuse qu'in-extremis parfois. Ses doigts s'incrustèrent dans la roche pour y trouver des points d'appui, se balançant au-dessus du vide dont les vagues d'eau salées continuaient à mugir en s'écrasant contre la roche. Il indiqua patiemment aux deux autres aventuriers en herbe où passer sereinement, cependant ils n'étaient manifestement pas des grimpeurs dans l'âme et leur progression était lente. Au fur et à mesure, un spectacle magnifique se découvrit à leurs yeux, ce qu'il avait pris pour un simple temple se révélait être un assemblage de bâtiments au style étrangement ynorien. Est-ce que des ynoriens de Yuimen s'étaient retrouvés propulsés sur Elysian à un moment de l'histoire ? De multiples cascades à l'eau cristalline accentuaient cette impression de magnificence et cela était sans parler de l'immense statue qui trônait au milieu des demeures délabrées.

Alors qu'Earnar posa pied à terre, aidant le frère et la sœur à le rejoindre, il put jeter un regard plus méticuleux sur la statue dont l'apparence résonnait étrangement dans son esprit. L'assassin sortit sa dague, plaçant le pommeau de sa dague en perspective par rapport à la statue. C'était assurément la statue de la déesse des flots déchaînés, la déesse Meriarvi, celle que les Critiens vénéraient peut-être même avant le Cataclysme. La statue ouvrait ses larges bras en signe de bienvenue, l'earion espérait vraiment que c'était un signe annonciateur, mais doutait trouver une quelconque forme de civilisation au milieu des ruines du passé. La présence d'une cité indiquait au moins une potentielle source d'eau douce et la présence de bateaux pourvus d'une ligne de flottaison basse indiquait peut-être une sortie par le biais des navires, tant est que l'érosion naturelle des roches ne l'ait pas bouchée au fil du temps. Il entendit derrière lui Méline annoncer qu'ils avaient réussi, son attitude rentrant en résonnance avec celle béate d'Aedon.

- Au moins nous avons la preuve d'un culte de Meriarvi, culte qui semble appartenir au passé. Allons-y, fouillons un peu la cité, il y a peut-être une source d'eau potable, dans ce cas les marins pourront nous rejoindre pour camper au cœur de la cité.

Earnar se dirigea vers les bâtiments abandonnés, espérant découvrir également la déesse elle-même et l'origine du conflit des Dieux.

(441 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 14 Aoû 2017 23:57 
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    Earnar, Méline et Aedon s’approchèrent petit à petit de la cité. Du plafond s’écoulaient de longs filets d’eau et les lieux étaient très humides. Il n’était donc nullement étonnant, lorsqu’ils arrivèrent à la cité, de la découvrir mangée par l’humidité, de la mousse poussant sur les maisons et certains murs éclatés. La cité, comme vu de l’extérieur, donnait l’impression d’avoir été désertée depuis bien longtemps.

    Il parvint à l’entrée, marquée par un gigantesque portique derrière lequel se jalonnaient de grandes maisons de pierre blanche aux toits de briques rouges pour beaucoup craquelées. Si ses bâtiments étaient de taille impressionnante, à l’image de la colossale statue qui dominait l’ensemble, elle n’était pas si grande que ça, mais semblait s’enfoncer jusque dans la pierre même. Beaucoup de caches, ici, semblaient être devenus les lieux de villégiatures de plein d’animaux, qu’ils soient oiseaux, serpents, chauves-souris. Il y en avait plein d’autres sans doute invisibles.

    Image


    Au bout d’une dizaine de marche à l’intérieur sans croiser rien d’autre que des ruines, ils entendirent soudain une voix. Elle était grave et résonnait de partout à la fois, masculine et profonde. Elle était si puissante que plusieurs oiseaux s’envolèrent sous cette vibration inattendue.

    - Qui va là ? Qui ose éveiller les Lieux Oubliés, qui ose déranger le Tombeau ?


[Earnar : 0,5 (a la découverte de la cité)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mar 15 Aoû 2017 23:54 
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Le décor était à couper le souffle, cependant l'assassin était néanmoins sur ses gardes, il se souvenait de la présence pesante planant sur eux telle une menace alors que Méline, Aedon et lui-même traversaient de part en part l'île de Meriarvi. Méline avait dit qu'ils l'avaient enfin trouvé, la cité où jadis des fidèles priaient la déesse, mais qui étaient ces derniers ? Pourquoi avaient-ils déserté ce lieu ? Où étaient-ils à présent ? Tellement de questions et aucune réponse ne venait pour mettre fin à ses questionnements.

L'assassin posa ses yeux translucides sur les structures ynoriennes du fait de leurs toits penchés, les bâtiments semblaient faits à même la roche. L'humidité était omniprésente dans ces lieux, cette cavité gardait toute la fraîcheur et était propice à la vie. Une mousse drue poussait le long du chemin, épongeant les longs filets d'eau translucides qui s'écoulaient des cavités rocheuses. Lorsqu'ils s'approchèrent près de l'arche dont le bois putride à cause de l'humidité semblait avoir subi les assauts du temps, Earnar vit de grandes demeures toutes de pierre d'un blanc immaculé en dépit des fissures qui lézardaient les murs. Les tuiles carmines étaient pour la plupart craquelées, certaines étaient tombées et étaient tombées sur le sol.

La cité était déserte, elle ressemblait à un cimetière ou un caveau abandonné. Autrefois cette ville fantôme devait faire la joie de ses habitants, à présent elle était un refuge pour la vie animale: des serpents enroulés les uns sur les aux autres profitaient de la fraîcheur des cavités, des oiseaux exotiques se réfugiaient dans les orifices, des chauve-souris étendaient leurs ailes avant de les refermer le long de leur corps, pendus sous la toiture délabrée de certaines habitations. La végétation et la vie animale avaient repris le dessus il semblerait. Était-ce un signe de la chute de toute civilisation sur cette île perdue au milieu de la mer de Saphir ? Etaient-ils vraiment seuls pour autant ?

La réponse ne tarda pas à arriver, une voix grave, indéniablement masculine et lourde provoqua quelques échos dans la cité, le son de sa voix ricochant contre la roche. Cette voix apparemment humaine avait troublé la quiétude des lieux, les oiseaux s'étaient envolés suite à cette vibration inquiétante. L'earion regarda un instant leur vol désordonné, tendant ensuite l'oreille pour déterminer l'origine de cet écho. Tout ce qu'il percevait était le bruit tonitruant des cascades et cette voix sortie d'outre-tombe qui demandait leur identité. Un humain avait-il pu survivre ici tout seul ? Et de quoi parlait-il par les "Lieux Oubliés" et ce "Tombeau" ? Les dieux étaient peut-être morts mais une part d'eux même continuaient à vivre sur Elysian, l'assassin en était convaincu. Il prit pour parti de répondre au nom du groupe tout entier, ces deux autres compagnons restant dans l'expectative.

- J'accompagne deux membres de l'Ordre de l'Aube. Je m'appelle Earnar Corail, noble descendant des chevaliers de corail et détenteur des Larmes de la Déesse.

Puis d'une voix plus forte, il provoqua son interlocuteur:
- Montre-toi Gardien ! Fais-moi face, car en tant que servant de Meriarvi, je ne partirai pas d'ici sans avoir obtenu la vérité, sans avoir accompli ma destinée ! Révèle-toi et mets moi à l'épreuve !

Il sortit sa dague de son fourreau, révélant le corps de la déesse sculptée à même le pommeau. Il la tint de façon à ce qu'elle soit visible sans aucune intention de paraître menaçant.

(598 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mer 16 Aoû 2017 00:06 
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    La voix resta un instant silencieuse avant de se révéler de nouveau. Cette fois, elle était bin moins forte, même… hésistante.

    - La Larme de la Déesse ? Servant de Meriarvi ?

    Il y eut cette fois un long silence jusqu’à ce qu’un léger claquement se fasse entendre. Ce claquement s’accentua jusqu’à laisser apparaître, dans l’entrebâillement de l’une des demeure, une silhouette qui s’aidait d’un bâton pour marcher. Elle s’avança jusqu’à un rai de lumière, révélant une peau d’un bleu indéniable, virant très légèrement sur le violet. Il était évident qu’il s’agissait là d’un earion, un très, très vieil earion vêtu de simples fourrures. Ses yeux se posèrent d’abord sur Méline, puis sur Aedon et enfin sur Earnar. Ils se fermèrent un instant, comme s’il souffrait, avant de se rouvrir.

    Image


    - J’ignore ce qu’est l’Ordre de l’Aube, mais… La Larme, montrez-moi la Larme.

    Sa voix restait puissante, bien qu'elle ne soit plus accentuée par un quelconque dispositif, elle était grave, légèrement parchemineuse, comme s'il l'utilisait rarement. Mais dans ces derniers mots, il y avait un accent de désespoir qui traînait.


[Earnar : 0,5 (introspection), 0,5 (injonction), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Jeu 17 Aoû 2017 20:50 
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Le silence se fit dans la cité déserte, Earnar tendit l'oreille, sur ses gardes, attendant la réponse du gardien de ces lieux autrefois majestueux. La voix masculine s'éleva de nouveau, mais cette fois-ci avec une tonalité plus basse, plus hésitante comme si l'interlocuteur cherchait ses mots ou digérer difficilement les mots que l'assassin avait prononcés. Celui-ci ne retint que deux informations qui semblèrent faire écho à son esprit. L'artéfact et sa qualité de servant de Meriarvi avaient retenu son attention. Instinctivement, il caressa le pommeau de la dague, seul réconfort dans ces ruines, symbole autrefois de la grandeur de la déesse Meriarvi. Ces habitations dataient-elles d'avant le Crépuscule des Dieux ? Nul ne pouvait le savoir, sauf peut-être le gardien lui-même.

Celui-là même qui après un insoutenable silence, fit claquer un long bâton de marche contre le pavé de la cité, ce dernier se révélant par l'entrebâillement de l'une des masures au style ynorien. Earnar eut un choc en apercevant le gardien, ce n'était autre qu'un très vieux earion, plus ancien et sage que les anciens de son peuple sur Yuimen. L'individu était chichement vêtu, de simples fourrures animales lui donnant un air sauvage couvraient son corps mince. Sa peau bleutée virait aux mauves et l'être était pourvu d'une coupe de cheveux laissant les deux côtés de son crâne dégarnies alors qu'une queue de cheval centrale maintenait ses cheveux grisâtres. Sa barbe et sa moustache de même couleur renforçaient cette impression de sévérité et de vieillesse.

L'earion posa ses yeux aussi blancs que les siens sur les deux aventuriers en herbe, avant de rencontrer les siens. Le regard ne fut que furtif pour autant puisqu'il ferma n instant les yeux, ses traits exprimant une souffrance, qu'elle soit d'ordre physique ou psychologique.

Le gardien se décida à s'adresser à eux, eux qui étaient les étrangers, les intrus de ces lieux oubliés, de cette fameuse sépulture. Sa voix était tout aussi grave qu'avant mais légèrement graveleuse, comme s'il ne lui arrivait pas fréquemment de parler, une chose ô combien évidente vue les dangers de l'île de Meriarvi. Il dit ignorer ce qu'était l'Ordre de l'Aube, en cela ce n'était pas tant une surprise, puis il demanda à ce que l'earion lui montre la Larme de la Déesse. Ces derniers mots étaient empreints d'un certain désespoir, d'une certaine tristesse qui l'affectèrent, faisant écho à son douloureux passé.

Earnar baissa un instant les yeux, puis fit face à l'earion, le regard assuré malgré la sensation que tout allait échapper à son contrôle l'instant d'après.

- Pourquoi ai-je l'impression que plus rien ne sera jamais comme avant, chuchota l'assassin plus pour lui-même que pour ces interlocuteurs.

Il montra la dague au vieil elfe, la lui tendit en s'agenouillant respectueusement devant l'Ancien.

- Aujourd'hui je n'ai plus rien, plus aucune famille. Je désire simplement servir la déesse de l'océan, accomplir mon destin, protéger mon peuple et si possible ce monde du mal qui les menacent tous. Ma seule requête est que ceux qui m'accompagnent et leurs semblables sur la plage puissent repartir sans risque dans leur cité.

Ainsi attendait l'assassin, le cœur battant, curieux de la suite des évènements. Son regard était ancré dans celui du gardien, ne cillant pas ou presque, dévoilant son âme à la Déesse Meriarvi si elle observait la scène.

(590 mots)

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