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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 20 Aoû 2017 00:08 
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Mer de Saphir – Île de Meriarvi

    Le regard du vieil earion se posa sur la dague et il fit quelques pas vers elle avant de tendre une main tremblante au-dessus d’elle, sans oser la toucher au début. Ses yeux étaient remplis d’une émotion forte, profonde et ses yeux ne tardèrent pas à s’emplir de larmes qu’il laissa couler sans honte aucune. Sa main se posa enfin sur la lame et il la ramena vers lui, la manipulant comme si elle était l’objet le plus précieux qu’il y ait au monde. Il en caressa les contours, ses doigts s’attardant sur le visage de la femme qui ornait la dague.

    Ce n’est qu’au bout d’un long moment qu’il tendit de nouveau la dague à Earnar, ne s’en séparant qu’avec regret. Ses yeux étaient encore humides.

    - Les vôtres pourront repartir sereinement de ces lieux.

    Il marqua un temps de pause.

    - Je… merci d’avoir montré cette Dague au vieil earion que je suis. Depuis longtemps elle n’est plus digne de moi, mais je chéri son souvenir.

    Il poussa un soupir las, très las et releva la tête.

    - Suivez-moi.

    Il les mena vers le bâtiment duquel il était sorti. Il était autant en ruine que les autres, mais à l’intérieur, on sentait que des tentatives avaient été faites pour rendre les lieux plus vivables, mais ils restaient humides et décrépits. En chemin, la voix d’Aaria’Weïla se fit entendre dans son esprit. Elle n’était pas très claire et souffrait d’interférences, néanmoins il put comprendre :

    (... Kerenn ... localisé un sec... artefact ...voir sur ... territoire de l’amiral Ta... ... ... emplacement ... l’Occultiste. Il va ... un sindel survivant... récupérer l’artéfact. ... mettre en commun vos découvertes, ... là pour servir d’intermédiaires...)

    Le vieil elfe les fit entrer dans ce qui ressemblait à une cuisine au milieu de laquelle se trouvait une grande table de bois entourée de bancs, mais seul un emplacement semblait usé par le temps. Il leur indiqua de s’asseoir et sortit une bouilloire du feu. Il versa le liquide dans une théière et la posa sur la table avant de sortir quatre tasse et de servir à chacun du thé. Il s’assit là où la table était poncée par le temps.

    - J’ai… longtemps attendu votre venue, l’espérant autant que la redoutant. L’être annonçant une nouvelle fin des temps. Ma chère et tendre, ma bien-aimée Meriarvi me l’a murmuré dans ses derniers instants avant qu’elle ne s’éteigne, emportée comme les autres par le Crépuscule. Elle m’a prié, m’a imploré de rester en vie et de vous guider dans ces heures sombres alors que jusqu’à présent je n’ai souhaité que la rejoindre.

    Il releva les yeux, ne regardant qu’Earnar et faisant écho aux paroles du jeune earion prononcées quelques instants plus tôt.

    - Je n’ai plus rien, plus aucune famille que le souvenir de l’être que j’aimais, Déesse aux yeux du monde, mais épouse tendre et chérie pour moi seul. A présent, ce sont ses derniers mots que je me dois de partager, mais avant, je désire m’assurer d’une chose : jusqu’où irez-vous pour sauver le monde où régnait jadis la Déesse des Flots Déchaînés ?


[Earnar – xp : 1 (introspection), 0,5 (prêt de la Dague), 0,5 (paroles), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 20 Aoû 2017 21:52 
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Un genou au sol, la Larme de la Déesse tendue vers le manche ornementé du buste de la Déesse des Flots déchaînés, l'ancien earion tendit une main frêle et hésitante au-dessus de la poignée, une émotion aussi puissante qu'un raz-de-marée agitant son esprit avant que de ses yeux opalins ne coulent un torrent de larmes sans pourtant que le gardien ne sanglote. Ses larmes portaient en elles le fruit de la tristesse et pourtant également d'une certaine magnificence. Un tel être accablé par le chagrin devait avoir perdu beaucoup et Earnar ne fit le lien entre son chagrin et la dague que tardivement, lorsque celui-ci prit enfin l'objet, ses doigts fébriles à la peau parcheminée semblant caresser le visage de la femme qui ornait la poignée de l'arme. Lorsque l'earion comprit, ses yeux semblables à deux perles accrochèrent le regard du gardien. Le gardien n'était autre que l'amant de la déesse Meriarvi, il ne s'agissait donc pas d'un humain sauvé par la déesse suite à la destruction de sa famille mais d'une idylle entre une divinité et un elfe bleu.

Le gardien tenait à l'évidence énormément à la Larme de la Déesse et le servant de Meriarvi qu'il était ne le pressa pas. Rien ne devait rompre ce moment. Pourtant, à son grand étonnement, l'elfe aux yeux encore humides des larmes versées tendit à nouveau la dague. Earnar s'en saisit respectueusement avant de ranger l'objet source d'une grande peine pour le vieil earion.

Celui-ci ne tarda pas à s'exprimer à nouveau, affirmant qu'aucun mal ne sera fait ni aux deux aventuriers, Aedon et sa sœur, ni aux marins de l'Aube Rouge et qu'ils pourraient repartir en toute tranquillité dans leur cité côtière. Cela le rassura un peu, l'assassin avait fini par apprécier certains humains, ne les voyant plus tous comme les héritiers des meurtriers de sa femme et de son enfant.

Le gardien marqua une courte pause avant de le remercier et de considérer que l'amour qu'il ressentait envers la Larme de la Déesse ou Meriarvi elle-même, il ne sut, n'était plus digne d'elle. Earnar voulut rétorquer le contraire, mais il préféra laisser le vieil earion accepter sa peine avant qu'il ne décide de le mener dans un bâtiment en ruine, le même duquel il était sorti.

L'assassin nota quelques aménagements pour rendre le lieu plus vivable, mais lorsque l'humidité et le temps grignotaient une demeure, il n'y avait plus grand chose à faire. Pendant ce temps, Earnar écoutait la voix d'Aaria lui fournir des informations, informations entrecoupées par les interférences de l'île de Meriarvi. De ce que l'assassin put décrypter, l'agaçant sindel avait localisé un second artéfact situé sur le territoire d'un amiral, donc potentiellement sur une île et qu'il allait le récupérer. Quant à l'obligation de mettre en commun les découvertes, l'earion considéra que ce n'était ni l'heure ni le moment. De plus, il n'était même pas certain de pouvoir communiquer avec Aaria'Weïla.

Oubliant l'appel de la reine des sylphes, il s'installa autour du table avec Aedon et Méline pendant que le gardien leur servait du thé. Earnar le remercia avant de se saisir de sa tasse, buvant avec délice son thé tout en l'écoutant parler. Selon le gardien de Meriarvi, il attendait sa venue depuis longtemps, depuis la mort de Meriarvi lors du dernier Crépuscule, soit une attente de plus de trois mille ans, une attente interminable même pour une vie d'elfe. Meriarvi qui était son épouse, lui a confié la tâche de le guider personnellement pour sauver ce monde d'un nouveau Crépuscule. Ce qui marqua le plus l'assassin fut d'entendre ses propres paroles dans la bouche du vieil earion faisant écho soudainement à son douloureux passé. Était-il seulement digne d'être le servant de Meriarvi alors que lui avait toujours cherché la vengeance, l'oubli de la mort de sa tendre épouse, quémandant la mort et tout cela en à peine un siècle ? L'époux de Meriarvi, lui, avait dû supporter la solitude et la mort de sa promise pendant plusieurs millénaires, attendant l'hypothétique élu.

Le gardien s'apprêtait à prononcer les derniers mots confiés par la déesse, mais avant, il voulut s'assurer de l'engagement pris par lui envers Meriarvi.

Earnar réfléchit un instant, un léger doute transparaissant dans son regard, la tête basse, observant les ridules à la surface du thé. Cela constituait une parfaite symétrie avec les ridules parcourant la surface de sa peau, un don offert par Elysian et par les Aigails en un sens. Était-il légitime à protéger ce monde autrefois sous la garde de la Déesse Meriarvi ? Pouvait-il le sauver ? Était-il digne de la déesse, lui l'assassin ? Tout comme les ondes parcourant le thé, l'assassin se rappela que chaque action ou inaction entraînait son lot de conséquences. Plus un être était puissant, respecté ou craint, plus ses propres actions affectaient le cours du monde.

Au bout de longues minutes, Earnar releva la tête, plongeant son regard dans celui du gardien.

- La première fois que j'ai entendu la voix de Meriarvi à travers la Larme de la Déesse, j'ai eu envie de protéger ce monde, de le sauver. Je suis venu sur cette île en ayant à l'esprit que je pouvais mourir à chaque instant lors de la traversée et lorsque je suis tombé à l'eau, balloté par la marée, et échouant sur cette plage, je ne ressentais aucune peur parce que je savais que je pourrais devenir le servant loyal de la Divine Meriarvi.

L'assassin se tut un instant avant d'affirmer solennellement:

- J'irais jusqu'au bout pour ma Déesse, pour sauver son monde et ses habitants. Je serais son serviteur tant qu'une étincelle de vie animera mon corps. Je serais sa Lame et sa Volonté.

Earnar ne doutait plus, il était enfin prêt à accomplir son destin, qu'importe les conséquences de son acte présentement. Il gagnerait la dignité de sa déesse par ses actes dans ce monde et le sauverait.

(1048 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 21 Aoû 2017 00:51 
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Mer de Saphir – Île de Meriarvi

    L’earion écouta les paroles d’Earnar avant de hocher profondément la tête, satisfait de ce qu’il venait d’entendre. Il attendit que tout le monde finisse le thé puis se leva et d’adressa à ses hôtes.

    - Venez, suivez-moi.

    Lentement, il les mena hors de sa petite maison et s’enfonça dans la ville, vers le fond de la gigantesque caverne, jusqu’aux pieds de la statue colossale. A ses pieds se trouvait un trou qui menait à un tunnel qui ne tarda pas à s’arrêter pour s’ouvrir sur une autre caverne. Celle-ci contenait un unique bâtiment recouvert de mousse et d’humidité. Un temple, sans aucun doute. De part et d’autre se trouvaient deux colonnes pourvues de deux visages, représentant les deux visages de la Déesse de la mer, celui, doux, de la mer nourricière et celui plus implacable des flots déchaînés.

    Image


    L’earion marcha jusqu’à l’entrée d’un pas lent, mais égal, comme s’il s’agissait d’un chemin qu’il avait fait des milliers de fois et qu’il ne nécessitait plus d’ouvrir les yeux pour s’y rendre. A l’intérieur se trouvait une grande pièce reprenant une statue de la déesse, bien qu’elle fût cette fois-ci plus petite. A ses pieds se trouvait un grand bassin, profond dans lequel une unique goutte tombait de la main tendue de la statue. A chaque fois qu’une goutte touchait l’eau, elle l’agitait d’ondes irisées, opalescentes.

    L’earion s’arrêta à quelques pas du bassin et s’appuya lourdement sur son bâton. Il regarda Earnar :

    - Entrez dans cette eau et immergez-vous entièrement à l’intérieur.

    Il se tourna vers les deux membres de l’Ordre :

    - Nous resterons ici en attendant.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (vœu), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mar 22 Aoû 2017 00:05 
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Ses paroles durent satisfaire le gardien puisque celui-ci acquiesça de la tête et lorsqu'ils finirent leur thé, se leva lentement et leur demanda de le suivre. Ainsi allait-il finalement devenir le servant de la Déesse Meriarvi en personne, un honneur pour un earion ayant servi l'océan et la mer pendant des siècles, une opportunité également pour l'assassin d'œuvrer pour une juste cause, de redorer le blason de sa famille et d'honorer finalement son peuple.

Le guide silencieux les mena hors de la demeure et ils cheminèrent un moment à travers la ville fantôme, jusqu'à se retrouver au fond de la crevasse, à l'endroit exact où se situait la gargantuesque statue de la déesse des flots déchaînés. Aux pieds de la statue se trouvait un tunnel qui sembla déboucher à une autre caverne. Dans cette caverne cependant, l'earion sentit que l'atmosphère était différente, que le lieu était fort ancien, à n'en pas douter au vue du pas lent mais régulier de l'époux de Meriarvi qui devait s'être rendu fréquemment dans le temple au loin, entièrement couvert de mousse mis à part quelques pierres de l'édifice symétrique qui étaient encore visibles en dépit de l'humidité et des ravages du temps. Deux piliers soutenaient la caverne tandis qu'à leurs pieds reposaient deux visages de la déesse de l'océan. L'un semblait doux, presque maternel, l'autre était dure et implacable comme les raz-de-marée. Cette double facette illustrait toute la dualité de la déesse Meriarvi. Un moment, en observant le temple, l'assassin se demanda si les critiens avaient pu visiter l'île de Meriarvi, s'ils avaient été un peuple honorant la déesse. Evidemment, il ne put avoir de réponses à ses questions, ce peuple ayant disparu tout comme sa culture lors du Crépuscule des Dieux. Tellement de choses avaient disparu à ce moment. Si un nouveau Crépuscule était à l'ordre du jour et que même Meriarvi avait été au courant de cette éventualité, cela supposait que le coupable pouvait être âgé de plusieurs millénaires, cela pouvait être un dieu encore vivant ou un être très ancien et puissant.

L'earion n'eut pas l'occasion d'approfondir sa pensée que déjà ils se trouvaient dans une grande salle meublée par une statue de la déesse d'une taille plus raisonnable qui tendait la main vers un grand bassin plutôt profond. La surface de ce bassin n'était troublée que par une unique goutte s'écoulant le long de la main de la statue au même rythme qu'un métronome. Le guide s'arrêta près du bassin, s'appuyant lourdement sur son bâton avant de le fixer et de déclarer qu'il fallait qu'il entre dans ce bassin et qu'il s'y émerge complètement. Il annonça par la suite à Aedon et Méline d'attendre ici.

Earnar était certain d'une chose, ce n'était pas aussi facile que l'earion faisait croire. Il mettrait sa main à couper qu'il y a quelque chose dans le bassin, une créature aquatique. L'earion se remémora de son passage à l'âge adulte et du rite que les earions devaient accomplir: rester le plus longtemps possible sans bouger flottant sur l'océan, au milieu des créatures marines. Il esquissa un sourire presque enfantin lorsqu'un baleineau s'était approché de lui, puis il reprit son sérieux et retira son armure de cuir et son gantelet où étaient fixées les trois lames rétractables. Retirant sa chemise, il dévoila sa peau écailleuse aussi bleue que l'océan. Avant de s'immerger, il retira le médaillon, ne gardant que le pendentif où sa larme s'était cristallisée.

L'earion plongea sans hésitation, ses yeux à l'affût du moindre mouvement.

(632 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 27 Aoû 2017 11:42 
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Meriarvi - ?

    Lorsque la tête de l’earion se retrouva immergée, le monde bascula autour de lui. Ses perceptions furent brouillées et plus aucun de ses repaires n’avait de sens. Il n’y avait plus de haut ou de bas, plus de droite ou de gauche. Il était en un endroit à la fois, puis l’instant d’après dans tant d’autres.

    Cet instant sembla durer éternellement, à moins que ce ne fut qu’une fraction de secondes, des minutes ou des heures.

    Lorsqu’il revint à lui, il n’était plus dans le bassin, semblait flotter dans les airs ou dans l’eau. Autour de lui, il n’y avait qu’une brume grisâtre et une gigantesque pierre veinée de volutes bleues. Sous lui, son corps allongé, inerte et inanimé tandis ce que l’enveloppe dans laquelle il se trouvait était une représentation de lui-même, éthérée et lumineuse.

    Image


    La Larme de la Déesse s’illumina et soudain, le décor changea, s’aspirant lui-même pour créer une nouvelle matière.

    Tout autour, une mer agitée et un empire de nuages et d’étoiles mouvant, irréel. Tout semblait flotter autour de lui. La Larme flotta dans ce décor surréaliste avant de disparaître lentement, tout aussi lentement, comme une silhouette gigantesque se détacha de l’empyrée, émergeant de la mer comme si elle n’avait été qu’une avec elle. Une silhouette féminine aux yeux impénétrables faits d’étoiles, posés avec douceur sur Earnar.

    Image


    « Approche, mon enfant, nous avons à parler et trop peu de temps pour le faire » entendit-il dire dans son esprit. Une voix féminine et douce. Puissante, dans laquelle on entendait le ressac des vagues sur les rochers, le murmure des flots.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (saut dans l’inconnu), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 27 Aoû 2017 22:12 
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Alors qu'il s'attendait à rencontrer une créature aquatique, l'assassin sentit littéralement son monde basculer autour de lui. Ses yeux s'agrandirent de stupeur et il chercha un instant à lutter avant de se rendre compte qu'il ne distinguait plus le haut du bas, plus de la droite de la gauche. Earnar semblait voyager de monde en monde, d'univers en univers sans jamais s'arrêter ni se reposer. Ni l'espace ni le temps n'avaient d'effet sur sa personne, il lui semblait flotter dans les airs, à moins que cela ne soit de l'eau. Earnar se rendit compte qu'il ne parvenait plus à distinguer la matière elle-même et stupéfaction, lorsque son regard put enfin accrocher une image tangible, l'earion vit son propre corps flotter au gré de la brume grisâtre qui s'étendait partout autour de lui, sans aucune limite d'espace. Il regarda ses propres mains et constata qu'il n'était plus qu'une fine enveloppe céleste, une aura lumineuse et éthérée. Etait-ce son âme ? Sans doute aurait-il pensé qu'elle serait noire en raison des meurtres perpétrés.

Légèrement paniqué et dépassé par les événements, il chercha à réintégrer son corps mais sans succès. Etait-il définitivement mort ? Pourquoi ? Les questions s'enchaînaient, flottant presque dans cette ambiance surnaturelle tout autour de lui. Tout ce qu'il apercevait d'ici étaient cette purée de poix épaisse et cette gigantesque pierre veinée de striures azurées.

Tout était si calme, si paisible. Si la panique avait empli un instant son esprit, il était à présent détendu, plus rien ne comptait lorsque ni le temps ni l'espace n'étaient délimités. Combien de temps était-il ici ? Cela lui paraissait des heures, presque des années, lorsque soudain, près de son corps physique brillait intensément telle une étoile la Larme de la Déesse. Un intérêt d'une pureté inégalée stimulait ces sens et l'assassin suivit le mouvement de la matière, se faisant aspirer par celle-ci.

La matière sembla se différencier dans ce nouveau monde. Des nuages, des étoiles filantes et une mer agitée étaient en harmonie dans ce monde. Il comprit qu'il n'était plus une individualité mais était devenu un tout. Intrigué, il fixa la lame qui semblait disparaître petit à petit avant qu'une immense silhouette sembla se détacher de la mer pour prendre forme humaine. Si ses yeux la découvraient, son cœur, lui savait qu'elle était Meriarvi, déesse autant protectrice que destructrice, déesse des eaux calmes et tumultueuses. Son regard était bienveillant, maternel. Soudain, l'image de sa propre mère tenta de se frayer un chemin dans son esprit, comme en écho à ce qu'il ressentait en ce moment. Cependant rien ne vint, il ne l'avait pas connu, la mer a toujours été sa Mère.

Il entendit soudainement sa voix dans son esprit, résonnant doucement en lui, aussi douce que puissante comme le flux et le reflux de l'océan. Instinctivement, reprenant conscience de son être, il projeta naturellement ses pensées dans ce monde.

- Meriarvi... Quel est ce monde ?

La réponse importait peu cependant et naturellement, il se dirigea vers la Déesse Meriarvi sans crainte.

(535 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 27 Aoû 2017 23:54 
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Meriarvi - ?

    La Déesse esquissa un sourire, tordant le ciel sur le sillage de ses lèvres.

    « Ce monde est celui de l’esprit, mon enfant. Le tien, sculpté par mon essence pour que nous puissions nous y rencontrer. »

    Elle marqua un temps de pause avant de se pencher vers Earnar, comme si elle voulait le regarder de plus près.

    « Tu es un de mes enfants venus d’un autre monde, mais tu n’en restes pas moins un fils, un fils qui a souffert ».

    En prononçant ces mots, elle tendit la main devant elle, paume relevée et la tint devant l’earion, à quelques mètres de lui. Les vagues, lentement, déferlèrent et les étoiles filèrent. Elle faisait sa taille. Le cristal qu’il avait au cou se mit à briller, et la Déesse se redressa.

    « Je vois… » fut tout ce qu’elle dit, avant de poursuivre. « Mon monde est en péril et sa sauvegarde repose sur des êtres qui n’en proviennent pas. Shill avait vu juste. »

    Elle marqua un nouveau temps de pause qui aurait pu durer quelques secondes comme quelques siècles dans ce monde où le temps n’avait plus de sens.

    « Sache qu’il existe deux artéfacts puissants en ce monde, l’un prend tandis que l’autre donne, ils sont les réceptacles des fluides et devraient à jamais fonctionner l’un avec l’autre. Mais cet ordre est rompu, mettant en péril les garants de cet équilibre précaire. »

    Elle se pencha en avant, comme pour être certaine qu’il entendrait la suite de ses mots et les vagues se firent plus grandes et plus violentes sous Earnar.

    « Les deux artéfacts sont des cristaux qui nécessitent un catalyseur de nature divine pour fonctionner. Trouvez les cristaux, trouvez le catalyseur et donnez-lui vos forces. Il aura besoin du concours des êtres de ce monde qui auraient dû posséder des fluides ou qui les possèdent. »

    La voix se tut, laissant à Earnar le soin de poser des questions.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mer 30 Aoû 2017 23:55 
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Lorsque la Déesse Meriarvi lui sourit, le ciel sembla se tordre et se distendre le long de ses lèvres. Ce monde n'était décidément régi par aucune logique, néanmoins l'assassin s'y sentait bien et lorsque la déesse des flots déchaînés répondirent à sa question impertinente, Earnar en comprit la raison. Ils se trouvaient actuellement dans son esprit, un esprit que la déesse sculptait pour entrer en contact plus facilement. Cela tenait la route effectivement, même s'il ne parvenait pas à savoir pourquoi une énorme pierre bleue illuminait les lieux il y a quelques instants ou quelques siècles au milieu d'une épaisse purée de poix. Earnar regarda un instant cet étrange monde dépourvu de matière et d'espace-temps. Dans un tel monde où seul l'esprit de la déesse et le sien communiquaient, plus rien ne semblait compter, cependant il sut que cela n'allait pas durer, Meriarvi l'avait prévenu du peu de temps qu'ils disposaient.

L'assassin manqua de défaillir en remarquant la déesse s'approcher et se pencher sur sa personne. Elle le détaillait minutieusement sans pour autant le juger ni être troublée par son apparence. Il n'y avait rien d'étonnant à cela lorsqu'elle le traita comme son enfant, l'un de ses fils venus d'un autre monde. Sa seule existence remettait en cause le culte de la déesse des océans sur Yuimen, même si en réalité, Earnar considérait qu'elles n'avaient seulement que le nom de différent. Par ailleurs, l'Esprit de l'eau lui avait montré la naissance des tout premiers earions et des earions habitaient Elysian. Lorsqu'elle évoqua ses souffrances, il ne put s'empêcher de baisser la tête, troublé que la déesse prenne soin de lui à ce point. La tête basse, il remarqua sous lui des vagues qui déferlèrent paisiblement tandis que des étoiles filantes illuminaient les cieux autour d'eux. Lorsqu'il releva la tête, il remarqua que la déesse était à présent aussi grande que lui et qu'en tendant sa main, paume vers le haut, elle faisait briller le cristal autour de son cou.

Elle ne tarda pas à commenter d'une simple phrase ce qu'elle vit. L'assassin ne sut quoi dire, il ne voyait pas ce qu'elle pouvait voir en lui. Finalement, elle reprit la parole en annonçant que son monde courait un grave danger et qu'une certaine Shill avait vu juste à propos d'êtres venant d'un autre monde.

- Qui est Shill ?

La pensée troubla le silence de ce monde, planant longtemps dans les cieux. Mais Meriarvi continua sur sa lancée au bout d'un certain temps difficile à déterminer, elle lui révéla qu'il existait deux artéfacts ou plutôt cristaux, l'un prenant et l'autre donnant. Leur séparation était la cause du drainage. Si Earnar avait compris cela du message lapidaire d'Aaria, la suite se révélait plus intéressante. Elle l'informa que leur réunion nécessitait d'une part un catalyseur d'essence divine et que ce dernier devait se nourrir de leur force et des êtres qui possédaient et ne possédaient pas les fluides. Terminant son explication, elle lui laissa le loisir de s'exprimer.

- J'ai encore du mal à appréhender l'existence de fluides, au sens où j'en suis dépourvu au sens où on l'entend sur Yuimen. Ma souffrance n'est rien comparée à celle qu'éprouve mon peuple depuis la chute de notre civilisation et de notre cité. Beaucoup de fils et de filles auraient besoin de vous.

- Concernant les cristaux, je suis au courant de leur existence, d'autres personnes ont apparemment trouvé leur localisation et sont en train de les récupérer. Mais je n'ai nullement entendu parler d'un catalyseur divin. Est-ce une personne ou un objet ? Et comment pourrons-nous donner nos forces ? Qui combattons-nous vraiment ? Pourquoi les dieux ont-ils disparu ?

L'assassin se tut un instant, songeant qu'il s'agissait d'une certaine quantité d'interrogations.

- J'ai dit à votre époux que je vous servirai loyalement, que je serais tant votre Lame que votre volonté sur ce monde et les autres. Si je dois rassembler les humains selon vous pour lutter contre ce drainage, je m'y attèlerai, cependant leur perfidie et leur aveuglement n'ont aucune limite. J'ai prévenu les quatre souverains humains du risque d'un nouveau Crépuscule, aucun ne m'a prêté une oreille attentive. Belliqueux et ignares, voilà ce qu'ils sont dès qu'ils accèdent à un peu de pouvoir. Quant aux elfes et aux lutins, ils restent sagement dans leur forêt en attendant que la tempête passe, je crains fort qu'il n'y ait rien de plus à attendre d'eux.

(802 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Sam 2 Sep 2017 12:01 
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Meriarvi - ?

    A la question d’Earnar sur Shill, les lèvres de la Déesse s’étirèrent en un léger sourire.

    « Avant le Crépuscule des Dieux, Araguesha, Déesse des Tourments, conçut une fille avec un mortel, une fille du nom d’Aesha qui grandit parmi les Dieux. Si bien qu’une fois arrivée à l’âge adulte, elle rencontra Ankh Onaka, Dieux de la Magie et époux de Caelès. La jeune fille et le Dieu tombèrent amoureux, et de leur amour s’ensuivit une grossesse. Mais si Aesha était fille de divine, elle était aussi fille d’humain et c’est de celui-ci qu’elle avait hérité la faiblesse et la mortalité. Elle mourut en couche, laissant derrière elle une jeune enfant, Shill. »

    Lorsqu’Earnar mentionna les enfants de Meriarvi qui auraient besoin de son retour, elle esquissa un doux sourire :

    « Mon existence sur ce monde-ci est révolue. Mais mon essence sur le tien subsiste, bien qu’elle ne soit pas régie par les mêmes règles qu’ici. Sache cependant, mon enfant, que même au plus profond de ma torpeur, je pleure quand vous mourrez et me réjouis de chacune de vos naissance. »

    Aux questions suivantes d’Earnar, la douceur disparut soudain du visage de la Déesse.

    « Nul autre que toi ne sait pour le catalyseur divin, personne d’autre en mon monde ne possède ce savoir et il est de ton devoir de le partager avec les tiens. Il existe trois catalyseurs arpentant Elysian. Le premier n’est autre que Shill réincarnée, si ses visions se sont avérées juste, elle parcourt actuellement ces terres, quant aux deux autres, je perçois leur nature, mais ignore qui ils sont. Quant à qui vous combattez, je ne puis te donner une réponse que je ne possède pas, car mon regard est affaibli et ne porte plus si loin. Au-delà de cette dague et des souvenirs qui y sont accrochés, je ne suis rien. Vous posséderez ou possédez des objets qui vous lieront à Elysian, assez pour donner vos forces au catalyseur. Le moment venu, vous saurez. A vos côtés se trouveront d’autres êtres natifs d’Elysian, ceux qui auraient dû posséder des fluides si le Crépuscule ne les en avait pas privés. »

    Les vagues causèrent des remous, comme s’ils répondaient à l’humeur soudain attristée de la Déesse des Flots lorsqu’elle répondit à sa question sur le pourquoi de la disparition des Dieux.

    « La mort d’Aesha causa l’ire de sa mère et ainsi la Déesse des Tourments déchaîna sa rage sur Ankh Onaka, emportant dans son sillage les autres Dieux. Ainsi débuta le Crépuscule, par la naissance d’un enfant et la mort d’une femme. »

    Elle marqua une légère pause.

    « Notre combat ravagea ces terres car nos pouvoirs n’étaient pas faits pour être déchaînés de la sorte. Nous drainâmes nous-même ce monde que nous aimions et en le drainant, c’était notre âme qui partait. Ainsi avons-nous disparu, par notre propre main. »

    « Shill pouvait entrapercevoir l’avenir et elle vit que l’ère des Dieux allait s’achever au profit d’une nouvelle, mais qu’une menace allait apparaître. Toutes deux, nous tentâmes de vous préparer à l’inévitable et c’est ainsi que tu te retrouves devant moi, fils. »

    Les dernières paroles d’Earnar causèrent un regain dans les remous, la mer s’agita sous le flot de sentiments qui submergèrent la Déesse des Mers à la mention de son époux. Lentement, ces remous finirent pas se calmer et elle retrouva la parole.

    « Toutes les races ont leurs perfidies et leurs bontés, Earnar de Yuimen, ne sois pas trop prompt à les juger » le rabroua-t-elle gentiment, « les Dieux ont disparu depuis bien, bien longtemps au regard des hommes et leur mémoire est volatile, ils peinent à croire ce qu’ils ne voient pas. Telle est leur nature mais il y a aussi du bon en eux, ils viendront à la raison, même si cela prend du temps et de la persuasion. Quand à tes frères elfes et les lutins… ils possèdent leurs propres démons, peut-être parviendront-ils à voir la vérité avant que le monde n’arrive à sa fin. »


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 1 (questions pertinentes), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Mer 6 Sep 2017 19:15 
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Le sourire maternel de la déesse Meriarvi, déesse des flots déchaînés, émut l'earion, ce qui ne l'empêcha pas d'écouter l'histoire de la déesse Shill dont la naissance causa la destruction involontaire des Dieux. Fille d'Ankh Onaka, dieu de la magie, lui-même, et d'une humaine et petite-fille de la déesse des Tourments, Araguesha. L'histoire de Shill était tragique et sa responsabilité indirecte du Crépuscule des Dieux ne devait sans doute pas l'apaiser.

Lorsque la déesse mentionna que son temps sur ce monde était révolue, l'assassin eut un peu honte d'avoir demandé une si triviale requête auprès de sa déesse tutélaire. Sans doute aimerait-elle pouvoir le faire, mais elle savait que cela était impossible. Il apparaissait que même les dieux avaient leurs limites.

- Même si ma déesse est présente sur mon monde, vous voir disparaître de celui-ci remplit mon cœur de chagrins. Vous êtes notre Mère et vous le resterez à jamais.

Si la douceur colorait son visage, celle-ci disparut presque aussi soudainement lorsqu'il s'agissait du sujet du prochain Crépuscule. Elle lui rappela que personne d'autre ne connaissait l'existence du catalyseur divin et qu'il devait partager ce savoir. Earnar comptait de toute manière le faire, il ne supporterait pas que son égoïsme ne mène à la fin d'Elysian, détruisant toutes vies, y compris celles des Aigails et des earions. La déesse des flots déchaînés lui apprit qu'il existait trois catalyseurs disséminés sur Elysian, l'un d'entre eux n'était autre que la déesse Shill, réincarnée. Les deux autres étaient sans conteste des personnes dotées d'une certaine essence divine, mais Meriarvi ignorait totalement leur personnalité. Autant aller chercher une aiguille dans une botte de foin en somme. Elle ignorait également ce contre qui ou quoi ils combattaient, mais elle était persuadée qu'ils le verraient bientôt.

Apparemment la Larme de la Déesse avait quelques pouvoirs également, de quoi aider à donner des forces au catalyseur et de surcroît, il fallait réunir tous les habitants d'Elysian pour contrer cette menace. C'est ici que le mât blesse, Earnar n'était pas certain qu'ils puissent arriver à former une véritable alliance des peuples pour empêcher le Crépuscule avant que cela ne soit trop tard.

Sous ses pieds, la mer semblait s'agiter, des remous se faisant sentir avant que l'étendue d'eau ne soit lisse de nouveau, paisible. La déesse des océans et des mers répondit à ces derniers propos, lui rappelant que toutes races avaient ses qualités et ses défauts. Dans ce monde en dehors du temps et de l'espace, Earnar inclina la tête, recueillant ses paroles pleines de sagesse. L'assassin savait qu'elle avait raison, mais cela ne l'empêchait pas de ressentir de la rancœur envers les humains de Yuimen et ceux d'Elysian. Il avait été le témoin de trop nombreux massacres perpétrés par leur race pour oublier. Elle évoqua ensuite les elfes et les lutins en proie à leurs démons intérieurs, à leurs peurs les plus profondes. Là encore les paroles de la déesse ne parvinrent pas à enlever ses craintes.

- Je sais qu'il y a du bon en eux, mais je n'arrive pas à me débarrasser de ce sentiment. Je n'ai pas envie de l'oublier
, ajouta-t-il d'une voix triste.

Il se reprit rapidement pour faire face de nouveau à la déesse.

- J'ai juré devenir votre Lame et votre Volonté sur ce monde comme sur les autres, je tiendrais parole. Tout comme je tiendrai parole envers le roi et la reine d'Elivagar. Je suis prêt à accomplir ma mission.


(615 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Dim 10 Sep 2017 13:39 
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Meriarvi - ?

    Lorsqu’Earnar mentionna sa tristesse de voir la Déesse disparaître d’Elysian, elle esquissa un doux sourire et tendit tendrement la main pour la poser sur la joue de l’earion. Son contact était froid, presque polaire, pourtant, lorsqu’elle la retira, il ressentit les rémanences d’une douce chaleur.

    Elle hocha la tête, compréhensive, aux paroles d’Earnar sur les humains et répondit :

    « Parfois, il y a plus de force dans le pardon que dans l’oubli. »

    Aux paroles finales d’Earnar, la Déesse hocha lentement la tête, emportant sur son sillage les constellations et les flots.

    « Rassemblez les artéfacts, le catalyseur et les natifs d’Elysian qui possèdent des fluides. Ils sont rares, mais vous les trouverez, j’ai confiance en vous. »

    Sur ces paroles, elle tendit de nouveau la main, la portant devant le cristal d’Earnar. Le diamant qui n’était autre que ses larmes cristallisées se mit soudain à luire d’une vive lumière bleutée qui crût tandis que la déesse devenait de moins en moins palpable et de plus en plus irréelle jusqu’à disparaître entièrement. La lumière du cristal décrut jusqu’à n’être plus qu’une faible lueur qui disparut à son tour.

    « Mon temps ici est révolu, mais je veillerai sur toi et les tiens, par-delà les âges et le temps. Cette larme possède une infime partie de mon essence, elle saura te soigner dans les moments les plus sombres. Quant à ma Larme, puisse-t-elle t’illuminer dans les moments les plus sombres. »

    Sa voix résonna dans l’air, tout autour de lui. Il sentit alors son esprit tourbillonner, perdant tous ses repars. Avant qu’il ne sombre dans l’inconscience, la voix résonna de nouveau. Elle contenait une infinie tristesse.

    « Dis… dis à mon époux que sa tâche est achevée et que je l’attends de l’autre côté du Voile… »

    Puis : « Adieu, mon fils ».

    Et l’inconscience.

    Il reprit soudain ses esprits dans l’eau du temple, au-dessus de lui se trouvaient les silhouettes de l’earion et des deux humains qui le regardaient, inquiets.


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 2 (rencontre avec la déesse), 0,5 (larme devenue relique), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 15 Sep 2017 23:12 
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Lorsque la main de la déesse Meriarvi toucha doucement sa joue, l'earion ressentit un froid intense avant que de son toucher naisse une étrange chaleur qui se propageait dans tout son être. Ses maux semblaient s'être dissipés, ses peurs dissoutes et sa foi dans la déesse de l'océan et des mers, aussi calmes que tumultueuses, grandissait en son for intérieur.

A sa remarque sur les humains, elle hocha simplement la tête, lui rappelant l'effet salvateur du pardon plutôt que de l'oubli. L'assassin savait cela, mais est-ce que cela suffirait pour pardonner véritablement les humains, pour éviter de nouveau de les méjuger ? La réponse à cette question était toujours en suspens, comme la matière de ce monde onirique.

Lorsqu'Earnar confirma sa volonté de sauver ce monde en son nom, le monde parut s'étioler, cette dimension disparaître et la déesse avec, les constellations se faisant de plus en plus imprécises sur la toile de ce monde. Earnar comprit la dure vérité, le temps de ce monde touchait à sa fin, tout comme sa conversation avec la déesse Meriarvi. De la tristesse de ne plus la revoir en cette forme naît le sentiment de dévolution suprême envers elle et sa volonté coûte que coûte de sauver Elysian, ce monde à la fois étranger et si familier pourtant. La déesse lui rappela sa tâche, lui remémora leurs tâches à vrai dire. Chacun aurait son rôle à jouer. Si cette idée avait été naissante lors du commencement de l'enquête, celle-ci était à présent très claire.

Alors qu'il ne bougeait pas, de peur d'accélérer le départ de la déesse, cette dernière tendit la main vers son cristal qui se mit soudainement à luire d'une vive lumière bleutée avant de diminuer alors que le corps physique de la déesse était de moins en moins réel, presque transparent.

De cette rencontre, elle assura continuer à assurer son rôle de gardienne auprès des earions et elle lui confia une partie de son essence. Son pendentif avait à présent le pouvoir de le soigner et la Larme allait pouvoir l'illuminer dans les moments les plus sombres qu'aient connus Elysian. Il était reconnaissant de ces présents, même s'il ne parvenait à le formuler par des mots, de tels mots étant insuffisants pour exprimer la palette de sentiments que l'earion ressentait en cet instant.

Le monde tourbillonna autour de lui, disparaissant à nouveau comme il apparut la première fois, les derniers mots de la déesse lui parvinrent tel un chuchotement mélancolique. Elle lui donna pour tâche d'annoncer à son époux que sa mission était accomplie et qu'elle l'attendait dans le royaume des morts, avant de lui dire adieu.

A cet instant précis, le monde autrefois coloré se teinta de noir, obscurité qui l'entoura subitement. Il ne sut combien de temps s'était écoulé avant que ses oreilles n'entendirent à nouveau le bruit de la goutte d'eau s'écraser contre la surface du bassin, ses ridules parcourant sa surface et caressant son corps. Ses yeux blancs s'ouvrirent au monde mortel, ses membres commençant à bouger de nouveau, alors qu'il sentait au-dessus de lui, perchés, les regards de rois silhouettes qui se reflétaient sur le bassin.

L'assassin reprenait brutalement conscience de son retour dans ce monde et ses mains agrippèrent fermement le bord du bassin pour se hisser. Il sentit la roche sous ses pieds palmés et ses mains attrapèrent le pendant d'Uraj pour le remettre autour de son cou. Il enfila ses vêtements malgré l'eau qui s'écoulait encore le long de son corps écailleux avant de prendre pleinement conscience de la présence des trois individus.

Earnar regarda un instant les deux humains, avant de fixer le vieil earion. Ils semblaient tous trois particulièrement inquiets sans pour autant qu'il sut véritablement pourquoi. Les paroles de la déesse retentirent dans son esprit et il baissa un instant les yeux, se rendant compte qu'une autre vie allait s'éteindre en sa présence. Sa gorge semblait nouée par l'émotion avant qu'il ne finisse par s'exprimer.

- Meriarvi m'a parlé, je connais à présent le moyen de sauver Elysian de la catastrophe qui s'annonce.

Ses yeux se posèrent sur le gardien earion et il prononça les mots suivants avec une infinie douceur.

- Notre Mère m'a chargé de vous annoncer que votre mission est terminée, qu'elle vous attend de l'autre côté du Voile... Une part de moi aimerait que vous m'accompagniez, que vous m'aidiez à accomplir le rêve de Meriarvi, mais une autre part de ma personne ne saurait vous imposer un tel choix, vous avez rempli votre quête, vous méritez de trouver le repos. Si tel est le cas, je m'occuperai de votre dépouille mortelle dans la plus pure tradition de notre peuple et vous implore de prend soin encore une fois de notre Mère.

Earnar attendit sa réaction, son esprit des plus calmes malgré l'expérience qu'il avait vécue. Il ne sut si l'eau contenait un puissance hallucinogène ou si sa foi était si puissante qu'il avait permis sa communion avec la déesse Meriarvi. Dans tous les cas, il était à présent sa Volonté et sa Lame.

(887 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 18 Sep 2017 21:01 
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Mer de Saphir – Île de Meriarvi

    Lorsqu’Earnar expliqua avoir parlé à Meriarvi, le frère et la sœur hoquetèrent de surprise tandis que l’earion ne perdit rien de sa calme prestance. Il écouta les paroles suivantes du Yuimenien, le visage figé, sans expression. Il finit par fermer les yeux, inspirant profondément alors qu’une unique larme perlait. Il finit par rouvrir les yeux pour les poser sur Earnar.

    - Merci, jeune étranger. Ma Déesse et moi avons attendu bien longtemps séparés l’un de l’autre. Mon âme n’aspire à rien d’autre qu’au repos éternel dans Ses bras, mais je vous accompagnerai. Je sens que ma tâche n’est pas achevée.

    Il marqua un temps de pause, puis dit :

    - Suivez-moi.

    Il les fit sortir du temple, jetant, avant de partir, un regard aux eaux à présent calmes où s’était retrouvé immergé Earnar, comme s’il envoyait vers elles, à travers elle, un pensée pour sa bien aimée. Il les ramena jusqu’à la cité, s’enfonçant de l’autre côté de là où ils étaient venus, jusqu’à un réseau de galeries, ou plutôt de canaux à moitié immergés. Là, ils débouchèrent sur une grande cavité dans laquelle se trouvait un navire. Un navire des plus étranges, aux voiles membraneuses, semblables à des ailes de libellules et iridescentes comme des ailes d’un coléoptère. Il était amarré et l’earion s’arrêta devant.

    Image


    - La libellule. Ce navire a attendu ici presque aussi longtemps que moi, dit-il avec mélancolie et admiration pour le vaisseau. Avez-vous des choses à faire sur cette île ?


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (paroles), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Ven 22 Sep 2017 23:57 
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La surprise se lut sur le visage d'Aedon et Méline lorsqu'il annonça avoir conversé avec la déesse Meriarvi en personne. Rien d'étonnant en soi, quel être lambda aurait pu imaginer une discussion avec l'esprit d'une divinité et celui d'un être fait de chairs et de sang ? Personne en réalité. Cependant le lien qui existait entre l'earion et la déesse des Flots déchaînés surpassait le seul lien entre divinité et élu, puisqu'il s'agissait pour l'assassin plus d'un lien filial que d'un lien spirituel. Elle représentait leur Mère à tous, elle avait donné naissance en quelque sorte à tous les earions et autres créatures peuplant les fonds marins. Les earions, les descendants des tritons, qui étaient sortis de leur habitacle naturel, de leur confort, pour ériger tout un pan de la civilisation.

C'est en vertu de ce lien spécial qu'il comprit sans doute avec plus de profondeur les émotions qui traversaient le vieil earion. Une larme unique perlait au coin de ses yeux, cette larme exprimait tant sa douleur passée loin de l'être aimée et chérie pendant des millénaires que le réconfort de voir son tourment enfin prendre fin. Earnar pensait chacun des mots qu'il avait prononcés, s'attendant à ce que le vieil elfe demande la fin de sa vie et le début d'une autre par-delà le voile sépulcral de la mort.

C'est pourquoi lorsque le gardien marqua sa volonté de les accompagner, considérant que sa tâche n'était pas encore achevée que l'earion marqua sa surprise. Cependant, il n'eut guère le temps de répliquer que le vieil earion, l'époux de Meriarvi, leur demanda de le suivre.

Curieux par nature, Earnar emboîta son pas lent mais décidé. Avant de sortir du temple, il capta le regard langoureux que le vieillard posa sur la surface à peine troublée du bassin dans lequel il s'était immergé. Il ne le commenta pas, respectant son intimité et ses pensées les plus personnelles.

Sortant du temple et parcourant à nouveau la cité en ruine, ils traversèrent tout un réseau de galeries à demi immergées pour certaines. La traversée se faisait néanmoins sans encombre jusqu'à ce qu'il débouche sur une large cavité creusée dans la roche où se trouvait sur la ligne d'eau un navire des plus majestueux. Les voiles iridescentes le laissaient songeur et émerveillé face à un tel spectacle. La voilure légère et complexe semblait suffisamment résistante pourtant. Lorsque l'earion révéla le nom du navire: La Libellule, Earnar songea que le nom était mérité en raison de son architecture si particulière. Le gardien révéla que le bateau était présent dans cette grotte depuis presque aussi longtemps que lui, soit presque quelques millénaires. Il se tourna finalement vers lui pour lui demander s'il avait des choses à faire sur l'île.

Il secoua la tête, l'air légèrement peiné.

- Malheureusement non... Mon envie est forte, mais nous devons accomplir notre mission la plus sacrée, tous les habitants d'Elysian comptent sur nous. Je récupérerai au passage les marins de l'Aube Rouge dont le bâtiment est en morceau sur la plage s'ils sont encore là, sinon autant s'éloigner de lui afin que je puisse informer les autres émissaires de mes découvertes.

Ce faisant, Earnar s'installa à bord du navire, admirant le bateau de long en large avant de se diriger vers le poste de commandement. Songeant que le navire ne devait être autre qu'un autre cadeau de la déesse et un bien précieux aux yeux du gardien de Meriarvi. Se tournant ainsi vers lui, il lui demanda solennellement et respectueusement la permission de le diriger.

- Souhaitez-vous le diriger ou me laisserez-vous cet insigne honneur ?

Si l'earion acceptait, l'assassin allait mettre le cap en direction de la plage pour faire embarquer les marins de l'Aube Rouge s'ils étaient encore là, avant de se mettre hors de portée de la magie de l'île de la déesse.

(679 mots)

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 Sujet du message: Re: La Mer de Saphir
MessagePosté: Lun 25 Sep 2017 23:33 
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Mer de Saphir – La Libellule

    L’earion esquissa un bref sourire à la demande d’Earnar, comme s’il se rappelait par son biais ce que pouvait être la fougue de la jeunesse et lui fit signe de prendre la barre.

    Aidé de l’earion et des deux illyriens, ils purent mener le bateau hors de la grotte et faire le tour de l’île pour récupérer les matelots de l’Aube Rouge. Ces derniers virent avec effarement le bateau aux allures si étranges arriver et s’en approchèrent, d’abord craintifs, puis avec émerveillement lorsqu’ils virent qu’à bord se trouvaient Méline et Aedon. Ceux-là semblaient être sur un nuage duquel ils n’arrivaient pas à descendre, le but d’une vie achevé.

    Ils mirent de nouveau les voiles, cette fois vers le large et vers la tempête. Cependant, peu avant de l’atteindre, l’earion sortit de son paquetage une corne de brume dans laquelle il souffla de toutes ses forces. Le bruit fut strident et tonitruant, forçant toutes les personnes à proximité de lui à se boucher les oreilles. Pourtant, petit à petit, les nuages noirs s’écartèrent, laissant une ouverture pour permettre au navire de sortir de la tempête sans entrer dans la tourmente. Le navire fendait les vagues avec vitesse et précision. Il était très maniable, un véritable plaisir pour tout navigateur chevronné.

    Quelques heures plus tard, Earnar fut en capacité d’utiliser son Pendant. L’Earion, lui, alla vers lui en lui demandant :

    - Vers où souhaitez-vous voguer ?


[Earnar – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (direction de la Libellule), 0,5 (longueur)]


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