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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Dim 27 Fév 2011 18:47 
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A terre, en larme, je dois vraiment avoir l'air pitoyable. Je ne sais plus vraiment où j'en suis, ce que je dois faire, dire. Je suis là, à genoux au milieu de mes compagnons et je touche le fond, probablement. J'entends quelques mots, bien incapable de les discerner et soudain, la douleur, encore. Une violente douleur dans la mâchoire, Ezak vient de me frapper. Une action logique après mes propos, mes actes et cette fois, je comprends, un peu. "Agir comme un homme ." Que veut-il dire ? Comment un homme est censé agir dans de telles situations ? Je ne sais pas, je n'ai jamais su. Toujours allongé par terre, je regarde l'homme qui vient de me remettre les idées en place. J'observe la scène, écoute ce qui se dit, immobile. Le pardon d'Eliss. Je ne m'y attendais pas. En suis-je digne ? Alors que la plus grande des bontés semble habiter son cœur, j'ai douté d'elle, l'ai menacée. Je les observe, elle et Ezak, la scène du baiser, simple moment d'amour qui contraste avec tout ce que nous avons vécu jusqu'à maintenant. Voilà ce que nous devons chérir, rechercher et protéger. Ezak m'aide alors à me relever et il me lance quelques sarcasmes. Je prends la chose plutôt bien en fait. Je me rends compte quel genre de personne est le guerrier et, instinctivement et en souriant je lui réponds.

" Dans ce cas, je ferai en sorte que tu sois le prochain que je vise ."

Je m'approche finalement un peu plus d'Eliss, difficilement, le corps toujours endolori, je me dois, même si j'ai eu son pardon, de lui faire des excuses, je n'étais pas dans mon état normal.

" Dame Eliss, votre bonté n'a d'égal que la miséricorde de Gaïa, veuillez me pardonner je vous prie, je..."

Voilà une bonne chose de faite. Je remarque alors Dame Guasina sur l'épaule de l'hôtesse et la première chose qui me vient en tête, c'est qu'elle doit se sentir plus que mal à l'aise au milieu des deux tourtereaux. Peut-être devrais-je lui demander de venir avec moi, pour elle...Et pour moi, pour m'empêcher de déraper à nouveau, d'une certaine manière. Je ne veux pas, je ne veux plus être seul.

" Dame Guasina, si vous le voulez, vous pouvez venir avec moi. Laissons un minimum d'intimité à nos deux compagnons. Je ne serai pas la meilleure des montures, mais je suis encore capable de marcher ."


Je ne fais même pas attention au petit dragon qui viens de faire son apparition, tout du moins, je préfère ne pas m'en occuper, de peur de commettre un autre impair.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 1 Mar 2011 04:39 
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Rien ne semblait pouvoir arrêter ces compagnons d’infortune. Sirat jaugeait la scène, avec du recul, sans trop bouger. A vrai dire il ne savait pas trop quoi faire afin de rétablir l’ordre dans ce capharnaüm. Il se battait entre eux, se fustigeait, pleurait, s’embrassait, puis s’excusait et se raillait, tout cela sans tenir compte d’une quelconque logique.

"En fait peut être que rien n’étais voulu, je pensais être avec des guerriers sur cet Aynor mais finalement je m’étais trompé."

Sirat avait murmuré ses mots, il s’était parlé à lui-même dépité de la situation et surtout désireux de ne pas rajouter sa pierre à cet édifice cacophonique. Son regard revint sur le Minotaure, il observa plus longuement sa stature et son armement. Il cracha par terre et souria à l’imposant mastodonte.

"Ne t’en fait pas mon grand, on est dans le même bateau, mais si à la fin de toute cette histoire cela te tente on pourra se mesurer l’un à l’autre."

Sirat n’ut pas le temps d’attendre la réponse, qu’il sentit derrière lui le souffle plein de souffre d’une ombre gigantesque. Cette haleine lui rappela alors le souvenir encore frai de ce dragon qui les avait attaqués deux jours plus tôt. Il fit volte face rapidement, parant son bouclier et prêt à contre-attaquer. Mais la monstrueuse silhouette s’extirpa de sa pénombre pour découvrir un petit saurien, à l’air joviale et bêta. Sirat baissa la garde, alors que ses acolytes restaient prudents. Il hésita un court instant mais rengaina son glaive et son pavois.

"Zewen, guide-moi."

Contre toute attente l’humoran s’avança vers l’animal, les paumes relevé en signe de paix.

(De toute façon s’il avait voulu me tuer, je serais déjà mort.)

Il avança jusqu'à se rapprocher de lui, jusqu'à sentir sa respiration caresser ses cheveux, la main effleurant ses écailles, le visage légèrement baissé.

"Je me nome Sirat, comment tu t'appelles ? "

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Ven 4 Mar 2011 22:47 
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Dédale rocheux (Aenaria, Ezak, Guasina, Karz, Sirat, Margh, Eliss)

Guasina ne repéra rien de la présence d’un autre dragon alentour, à cause de la brume épaisse qui s’étendait partout. Le dragonnet, lui, regardait tout le monde tour à tour, avec une sorte de sourire béat et imbécile. Eliss leva la main pour excuser Aenaria alors qu’Ezak monologuait sur son parcours personnel.

Margh, lui, ne semblait pas s’offusquer plus ça de l’intervention de Sirat. Il le fixa juste fixement, un air bovin (forcément) collé au visage, et il désarma son marteau, qu’il fixa à son dos en un renâclement sonore. Il regarda alors l’homme-bête s’approcher du saurien, et tenter de le caresser.

Le petit dragon recula, chétif face à ce contact, mais ne s’en alla pas pour autant. Il resta tout à proximité, fixant Sirat qui s’approchait de lui en lui parlant. Il lui répondit par un petit gémissement guttural tout à fait sympathique et mignon, mais repoussant le contact, le refusant. Et puis, sans prévenir, il gronda. Enfin, il mugit, plutôt, tant son cri était curieux, profond et puéril à la fois :

« Braaaaam ! »

Évidemment sonore, ce cri n’allait sans doute pas tarder à rameuter tous les êtres vivants alentours…

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Sam 5 Mar 2011 12:55 
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Localisation: Aliaénon
"Un gamin et farouche en plus... "

Sirat observa le dragonnet s'esquiver à son contact, comme une jeune pucelle. Il esquissa un sourire et se stoppa, laissant l'animal prendre de la distance.

"Ok mon grand... "

Sirat se retourna offrant son dos au bébé saurien. Il prit appui sur une pierre afin de s'asseoir. Il fit mine de bouder afin d'attirer la convoitise et la curiosité de l'animal. Si un des parents arrivait au moins il comprendrait que Sirat n'en voulait aucunement à leur rejeton. L'humoran se remémora se jeune chiot qu'il avait trouvé dans les rues de la cité blanche quand il était petit. Il l'avait prit en pitié, comme lui le chiot était perdu, transit de froid et misérable. Il repensa a la prise de contact et que la petite boule de poile était prudente, grondant et jappant de sa petite voix afin d'impressionner l'enfant. A cette époque Sirat avait un bout de viande sécher pour s'attirer les grâces du canidé. Il regarda ses acolytes et leur glissa en chuchotant.

"Vous n'auriez pas un truc pour jouer ou le nourrir, afin de l'appâter. "

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Lun 7 Mar 2011 02:33 
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Le jeune archer, remis de ses émotions, remarqua mon malaise d’être dans l’intimité des nouveaux amoureux. Gentiment, il m’offrit de prendre place sur son épaule.
Par mon doux regard timide, je lui fis savoir mon approbation face à sa proposition. Éduquée comme il se doit par des parents conscients de l’importance des bonnes manières, je voulais d’abord indiquer mes intentions à la jeune hôtesse, ce que je fis sans tarder.

« Je vous remercie de votre accueil, Eliss. Mais je vais accepter l’offre de l’archer. Vous êtes très gentille, mais vous avez besoin d’une certaine intimité avec votre bien aimé. »

Ceci dit, je lui fis mon plus beau sourire avant entreprendre de me rendre à terre. Avec toute l’amabilité et la douceur qui lui est propre, Eliss m’assista dans la descente.
Rapidement, malgré ma claudication imputable à ma blessure à la cheville, je me rendis près de l’archer avec l’intention première d’accepter sa main tendue et me rendre sur son épaule gauche. Mais le comportement de Sirat détourna mon attention et je remis à plus tard mon ascension sur l’aimable hôte archer.

J’observai quelques instants le mi-homme orangé dans sa tentative de se rapprocher du jeune dragon. Tournant finalement le dos à la petite bête, ce courageux ami nous demanda si on avait de quoi sustenter le petit animal.

Après quelques moments d’hésitation, je lui répondis enfin :

« Je n’ai malheureusement plus aucune nourriture. Je peux par contre servir d’appât. Ma petite taille ne risque pas de l’intimider, et puis, je sais qu’en cas de pépin, vous serez là Sirat pour me porter secours. »

Sans attendre son assentiment, je joignis le geste à la parole. Passant à côté de l’humoran, je ne lui dit mot, me contentant de lui faire un petit clin d’œil, lui signifiant ainsi que j’avais la situation bien en main. Moins courageuse que je le laissai paraître, je m’approchai nerveusement du jeune dragonnet. J’avais l’intention, s’il m’en laissait l’occasion, de grimper sur une de ses pattes pour me rendre jusqu’à son cou et le caresser derrière l’oreille, espérant ainsi l’amadouer, voire même, dans un futur proche, m’en faire un ami.

J’étais consciente que mon bandage à la jambe pouvait nuire à mon projet d’escalade, mais mon désir d’aider activement mes amis prenait le dessus. J’étais encore jeune, naïve et inconsciente du risque que je prenais.

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Guasina, protectrice d'âme


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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 15 Mar 2011 01:48 
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Les paroles de Karz à mon égard ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd. Je fronçai d’abord les sourcils, piqué au vif, comme si il venait de m’envoyer un coup de poing en pleine figure. Et puis, sans même me retourner, sans lui jeter un seul regard, je compris. Il était en train de jouer le même jeu que moi. Remarquable ! Je n’attendais pas une telle réaction de lui, après que je lui ai infligé un sévère coup de garde dans la figure. En fait, l’archer possédait sûrement plus de crans que je ne le pensais, cela demandait juste à ressortir. C’est pourquoi un sourire se dessina sur mon visage et je ne pus m’empêcher de « contre-attaquer » en repensant à la phrase que je lui avais dite un peu plus tôt.

« Bienvenue chez les hommes ! »


C’est ce moment que choisit le bavard Woran pour faire mumuse avec le dragon. En effet, celui-ci s’approcha de la bestiole, qui avait toujours l’air aussi idiote, pour tenter de le toucher. Mais que voulez vous ? Il y a de ces créatures que l’on n’apprivoise pas. Et le dragonnet lança un mugissement, une sorte de menace qui pourrait paraître mignonne pour certaines personnes. Moi, ça me révulsait. Et pour ne rien arranger à la situation, la lutine se prêtait au jeu. Je me demandais pourquoi nous perdions autant de temps avec ce dragon. Seul, je ne lui aurais accordé aucune importance et aurais continué ma route. Mais voila, nous étions un groupe et je m’étais fait la promesse de faire en sorte qu’il reste soudé, pour Eliss… Enfin du moins, je ferais tout mon possible dans les limites de l’acceptable pour un D’Arkasse.

Dans l’espoir de me calmer, je me dirigeai vers ma dulcinée. Je pensai sincèrement qu’à cet instant, elle serait la seule qui pourrait me calmer en cas d’excès. Elle me l’avait prouvé lors du combat contre Margh, si elle n’avait pas été la, je pense que j’aurais continué à découper le minotaure en rondelle. Enfin, ça n’aurait pas été une grande perte je suppose. Il aurait finit de jacasser à tout bout de champ et arrêter d’être un danger public dans les escaliers…

Comme si cela était devenu complètement naturel, je déposai un baiser sur les lèvres de la belle avant de baisser mon regard vers sa ceinture. Simple hasard. A cet instant j’aperçus ces fioles contenant un liquide étrangement clair. Intrigué, je ne pus m’empêcher de l’interroger du regard mais à cet instant, je déposai mes mains sur les gardes de mes lames par réflexe et la sentence fut immédiate. A nouveau, comme lors de mon combat contre Margh, j’eu envie de tourner trois fois sur moi-même et de crier à la mort. Alors, je le fis.

Interdit, je ne bougeai plus d'un poil. Qu’est ce qu’il m’arrivait ? Je ne comprenais pas et visiblement les autres non plus. Qu’est ce qu’il se passait avec mon corps ? Mon esprit fit un rapide calcul, se remémorant de la première fois ou c’était arrivé.
(Cette fois la, j’avais empoigné mes deux lames et …)
C’était ça ! Quand j’avais frappé Karz avec une seule de mes armes rien ne s’était passé. Hors de moi je me jurais de trouver la personne qui m’avait fais ça et étrangement, je soupçonnais cette femme aux yeux jaunes.

(La catin ! Je vais la tuer ! Et pour rien arranger, avec mon cri, cette fois c’est sûr, les dragons vont tous rappliquer ! Oh et puis mince ! )


Je ne sais pas qu’est ce qui me prit, quelle idée me passa par la tête. Je sus juste que j’en avais ras le bol de cette île, des dragons, des minotaures, et des femmes aux yeux jaunes. Et ce fut surement les tréfonds de mon âme qui souhaitèrent s’exprimer alors je la laissa faire. Mauvaise idée...

«BOR-DEL ! Hého ! Petit bébé dragon cherche sa maman à l’accueil ! Pourrait-elle se dépêcher de venir on à autre chose à faire. Ah oui, et si celui d’entre vous qui à eu l’idée de nous amener sur cette île pouvait aussi montrer sa tête de lard pour nous donner une explication, ça nous ferait TRÈS plaisir.

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Lun 11 Juil 2011 07:47, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mer 16 Mar 2011 12:15 
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Je vis que tout le monde s’entendait à peu près pour le mieux. Eliss me pardonna, Margh rengaina son marteau, Karz semblait se reprendre car il proposa à Guasina de la porter pour laisser un peu d’intimité à Eliss et Ezak. Sirat qui nous avait rejoins depuis peu essaya d’avancer vers le dragonnet afin de l’amadouer mais sans aucun résultat. Ce petit dragon ne semblait pas trop peureux, c’était peut-être une porte de sortie pour nous.

Guasina tenta de l’amadouer en avançant vers lui, même après que ce dernier est crié …un prénom ? Non mes oreilles avaient du me tromper. Ezak craqua littéralement. Il se mit à faire des pirouettes insensées tout en gardant un œil sur les fioles sur la ceinture de sa douce. Je n’avais pas encore remarqué qu’elle en portait. Il serait bon de lui demander ce qu’elles font.

Pour le moment, je voulais plutôt soutenir Guasina dans sa quête pour amadouer ce petit dragon. Comment faire pour qu’il croie qu’une personne aussi grande que moi ne lui veuille aucun mal ? Machinalement, je portai ma main à ma tête pour me gratter. Je sentis alors sous mes doigts le diadème magique ! Mais oui, je pouvais prendre la taille d’un lutin pendant 30 minutes avec cet objet.

Me concentrant pour activer son pouvoir, je me mis à avancer vers Guasina, histoire de ne pas perdre de temps en marchant avec des jambes plus petites. Quelques secondes plus tard, j’étais de la taille de Guasina. Ce diadème était bien mais avait néanmoins ces limites, l’effet ne durait pas très longtemps. Me postant à côté de Guasina, je lui adressai la parole.

- « Dame Guasina, je viens vous épauler dans votre tentative. Les dragons ne sont peut être pas aussi méchant que cela. Nous avons peut être une chance de nous faire transporter sur son dos jusqu’à la tour. Cela nous ferait gagner beaucoup de temps. »

C’est vrai, c’était un bon moyen de transport pour nous faire gagner un temps précieux.

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 00:51 
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Dédale rocheux (Aenaria, Guasina, Karz, Sirat, Lilo, Eliss, Margh)

Le petit dragon ne perçut même pas qu’il avait offusqué l’humoran par son attitude nonchalante. S’il ne dévora ni Guasina, ni Aenaria, soudainement aussi petites l’une que l’autre, ce ne fut pas pour autant qu’il accepta de bon gré se faire monter dessus. Sitôt les petits pieds de la lutine posé sur les écailles de ses pattes, il s’ébroua et recula encore en poussant à nouveau son petit cri grognant.

« Braaaam »

Il semblait toujours aussi stupide et ailleurs, mais regardait maintenant les deux petites créatures avec un certain intérêt.

Pour toute réponse aux cris d’Ezak, un grognement puissant, beaucoup plus proche et présent, se fit entendre. Juste derrière le petit dragon venait d’en apparaître un autre, gigantesque, immense, impressionnant et terrible. Ses yeux luisaient d’une lueur verte encolérée, alors qu’il sortait de la brume à pas lourds. Sa gueule ouverte et rugissante était garnie de crocs acérés qui auraient pu broyer en un seul coup de dent n’importe quel aventurier présent. Il mesurait près de dix mètres de haut, et semblait plus impressionnant encore.

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Sous ses pattes, le petit dragon jappait joyeusement, alors que la gueule du géant s’abaissait à votre hauteur. Une voix terrible, venue des profondeurs putrides de sa gorge, d’où émanait de verdâtres fumeroles, retentit alors.

« Viles créatures suicidaires. Que faites-vous en mon domaine, que voulez-vous à mon fils ? Quelle raison pourriez-vous me donner pour que je ne vous dévore pas sur le champs ? »

Son ton était plein de menace et de mépris. Il était clair qu’il n’était pas aussi avenant que sa progéniture…

Sur ces entrefaites, Lilo venait de sortir de terre, comme Sirat l’instant d’avant. Elle s’était réveillée dans la cage, tout comme l’humoran, et n’y voyant goutte, avait réussi finalement à trouver la sortie, discrètement, en tâtant le sol de ses mains, sans se faire remarquer par les esprits de la grotte. Ses genoux et mains portaient les écorchures de son périple souterrain, mais c’était debout qu’elle se dressait maintenant derrière le petit groupe, face au dragon immense. Eliss était pétrifiée par l’apparition, et Margh avait sentencieusement baissé la tête en signe de respect…

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 03:27 
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L’homme blond, une vraie tête brûlée, s’était écrié, espérant ainsi provoquer les autres dragons, défiant une fois de plus la mort. Et la grande Aenaria, pour sa part, s’était fait plus discrète adoptant ma taille pour se donner elle aussi en appât. Quant à moi, mon plan échoua, j’avais été trop naïve de croire que le petit dragon se laisserait monter par des étrangers sous prétexte qu’ils étaient de petites tailles. Même tout jeune, son instinct était juste. Bien que moi et l’elfe grise étions tout à fait inoffensives, il en était tout autrement des insectes, des vers et des parasites qui pourtant s’avérait être minuscules.

C’est ainsi que j’eus à peine le temps de frôler ses écailles de pieds que le dragonnet recula, frémissant de peur. Il poussa un second hurlement qui eut tôt fait d’alerter sa maman.

En fait, le petit cri de dragon n’avait rien d’éprouvant à côté du mugissement profond et puissant de l’énorme bête qui avait répondu à l’appel de sa progéniture. Et si le grondement m’avait ébranlé, l’apparition de l’énorme monstre ailé à la tête orné de cornes le fit encore davantage.

Instinctivement, je reculai moi-même d’un pas quand cette grosse tête munie d’yeux verts vitreux s’approcha de nous. Mes oreilles écoutaient cette voix grave, mais tout le reste de mon corps m’échappait; mon cœur battait si vite et si fort que je le sentais même dans mes tempes, mes jambes qui auraient dû m’éloigner très loin de ce prédateur, toutes molles et tremblantes, peinaient à me tenir debout. J’aurais donné toutes mes possessions pour me retrouver, tout comme ce petit rejeton, bien en sécurité dans le bras de ma maman.

Mais il en était autrement. Cette gigantesque créature nous avaient questionné et l’on devait répondre et assez rapidement si on ne voulait pas terminer dans son immense gueule. Je déglutis plusieurs fois, essayant de sortir des paroles qui ne venaient pas.
Essayant de puiser au plus profond de moi tout le courage nécessaire, je baissai la tête et fit une révérence au dragon adulte. Je profitai de ce petit moment pour faire une prière silencieuse à Yuimen, le suppliant de ne pas me conduire à Phaïtos, le dieu de la mort. Même si ma grand-mère ne cessait de me répéter que l’on devait prier nos dieux régulièrement, ce réflexe de prière ne me venait qu’en moment de très grand danger.
C’est d’une voix chevrotante, mais qui se voulait tout de même courageuse et sincère que je répondis enfin :

« Nous violons votre territoire, mais je vous assure que nos intentions sont bonnes. Nous voulons seulement récupérer un objet, nommé artéfact qui permettra de sauver votre île et qui nous permettra à nous de la quitter. »

Je déglutis bruyamment, ma gorge était sèche, alors que mes yeux étaient humides. Je repris la parole à nouveau :

« C’est ainsi qu’humblement, nous vous demandons le droit de passage. »

Je gardais la tête baissée en signe de respect et de soumission. Et puis, une fois de plus, je me mis à prier silencieusement.

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 09:18 
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Ça faisait un bien fou. Ça, je ne pouvais le nier. Si à cet instant on me demandait de me décrire en un mot je dirais que j’étais colère. Cette exacerbation que je ressentais pour cette île ne faisait que grandir et me rappeler à quel point ma terre me manquait. Nirtim, Oranan… Je voulais au plus vite quitter cet endroit synonyme d’étrange. J’étais juste en manque de connexion avec mes terres natales et cet endroit ne faisait qu’accentuer cette absence. Et dire que tous ça était la faute d’un seul homme. Dire que si cet imbécile d’Elan n’avait pas décidé de quitter en grande pompe la demeure, je serais encore là-bas, dans mon confort.

Etrangement, j’aurais cru que cet excès de frustration que je venais d’éliminer d’une façon si extravagante m’aurait valu des commentaires déplacés des autres. Mais il n’en était rien. La seule réaction qui fut notable fut celle d’Aenaria, nôtre Sindel. La demoiselle grâce à je ne sais qu’elle stratagème, avait réussi en quelques secondes à faire en sorte de faire la même taille que la lutine. Je n’en crus pas mes yeux sur l’instant. Etais-je en train de perdre la tête par un autre sort de cette maudite femme ? Non les autres semblaient voir la même chose que moi. Alors, quelle magie avait permis cela ? Serait-ce un objet Sindel qui le lui en avait donné le pouvoir ? Ces gris et leurs inventions étranges… Quand finiraient-ils de dénaturer ce monde avec leur égo ? Tous ces objets superflus allaient finir par être le symbole de leur décadence.

(Quel sombre devin de malheur je fais.)


Au final, l’action d’Aenaria avait un but précis. Elle voulait apparemment grimper sur la bestiole qui ne se laissa pas amadouer par la petite taille des deux filles. Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant cela. Cet animal remontait dans mon estime malgré ses cris agaçants. Je n’imaginais pas ces créatures légendaires se laisser abuser si facilement par nos espèces.

(Brave bête.)

Cependant, mon sourire cessa bien vite, car un rugissement sortit des entrailles de l’enfer parvint à mes oreilles, me glaçant littéralement le sang. Mes appels n’allaient pas rester sans réponse et sur le coup je me sentis très bête. Un idiot… Voila ce que j’étais ! Un idiot qui se laissait dominer par son impulsivité. Et à cet instant, sortit de la brume, apparut un dragon, un vrai.

Damne ! Quel colosse se tenait devant moi ! Un saurien, aussi grand et aussi menaçant qu’une tour. Serais-je en train d’exagérer ? Peut être mais une tel présence ne pouvait qu’altérer votre jugement. Il n’en restait pas moins impressionnant, menaçant, prêt à nous dévorer de sa gueule grande ouverte d’où émanaient une odeur pourri et des fumées verdâtre. Vert était aussi ses yeux. Un regard menaçant et empli de colère. Je me sentis à cet instant faible, apeuré comme une brebis devant un loup. Mon destin n’était plus mien et je me mis vraiment à croire que je ne pouvais échappés à ces créatures. Comme si j’étais liés à elles par je ne sais quel pacte. J’espérais juste que de ce lien ne découlerait pas la mort. La mienne...

Le dragon s’avança jusque derrière le dragonnet visiblement heureux de le voir. Moi, j’étais tendu dans chacun de mes muscles, comme si une pression émanant de ce mastodonte appuyait sur mon corps. Mon thorax semblait figé et bientôt j’eus du mal à respirer. J’avais peur, en des mots plus simples. Mais cette crainte était emplie d’une sorte d’admiration pour la créature dont la couleur des écailles oscillait entre le bleu et le vert. Une seule de ses griffes ou même une seule de ces cornes gargantuesque aurait raison de moi. A quoi bon sortir les armes ? Se défendre ne servirait sûrement à rien.
Un respect immense. Voila ce que je ressentais en ce moment même. Cette peur mélangé à de l’admiration était-ce ce que ressentaient les croyants envers les dieux ? Si oui, j’avais trouvé le mien.

La créature nous observant de son regard mauvais nous parla alors. C’était donc vrai… Ces sauriens étaient doués de paroles. Impressionnant ! Vraiment, j’étais stupéfait.
La lutine flancha, je devinais à quel point elle devait être impressionnée. Avec sa petite taille, elle devait percevoir ce monstre encore plus menaçant qu’il ne l’était. La rouquine répondit tout de même à la question qui était posée. Les jambes un peu raides, je décidai de venir à son secours. Alors je me rapprochai du monstre, par je ne sais quel courage et plus j’avançais, plus mes émotions grandissaient. C’était étrange ce mélange de sentiment contradictoire. C'était nouveau pour moi. Je ne regrettais plus de ne pas être dans le confort de ma maison. Je vivais ce que beaucoup se contentait d’imaginer. Alors peut-être que j’étais chanceux dans mon malheur.

Je me postai au coté de la lutine, presque devant elle en fait pour essayer de la couvrir. Pourquoi ? Mon action semblait suivre ce que je m’étais dit un peu plus tôt. Garder la cohésion du groupe et même peut être plus. Le protéger ? Je me devais bien ça. Je nous le devais bien pour que l’on puisse sortir d’ici. Sur une île ou les dragons règnent en maîtres, je n’avais aucune chance de survivre seul.

Alors, je levai la tête vers le dragon, plongeant mon regard dans le sien. Quelle aura ! Je crus flancher moi aussi, mais je ne pouvais pas, je n’en avais pas le droit. C’est en restant droit et fier que nous gagnerions cette bataille. Je me concentrai un instant pour garder le contrôle de ma voix, et puis, d’un coup d’un seul, elle sortit. Elle était claire, droite, comme moi. Je ne sus pas comment je faisais dans cet état intérieur qui se rapprochait de la panique. J’arrivais à garder ma maitrise de moi devant cette bête mais pour combien de temps encore ?

« Noble créature ! Cette lutine dit vrai. Tous ce que nous voulons c’est partir de cette île et rentrer chez nous. N’en doute pas ! Mais pour cela nous devons rejoindre la tour pour sauver l’île avant qu’elle n’explose. Nous ne voulions pas être ici, croyez le ! C’est l’un des vôtres qui nous y a amenés et qui en quelque sorte nous condamne à passer sur vos terres. Nous n’avions rien demandé à personne ! Laissez nous finir ce que nous avons entrepris pour laisser vos terres libres. Je suis Ezak D’Arkasse de la République d’Ynorie et je me fais garant de la bonne volonté de toutes ces personnes qui m’accompagnent. Je serais prêt à accepter les conséquences de tous si seulement l’un d’eux profane vos terres ! »

Wow ! Je m’impressionnais moi-même ! Mon regard planté dans celui du dragon, je venais de prendre des engagements forts, lourds de sens. J’espérais juste qu’ils ne seraient pas lourds de conséquences.

(Fichtre ! Je suis à quelques mètres d’un dragon ! Espérons qu’il pourra lire la franchise dans mon regard.)

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"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Lun 11 Juil 2011 08:03, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 12:41 
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Sirat ne put empêcher la lutine de sauter sur le dragon. Bien que cette idée de jouer avec le dragon venait de lui, il ne voulait pas que celle-ci risque sa vie inutilement. Intérieurement il s'était attaché à elle et à sa frimousse taquine. Mais Guasina venait de passer devant lui et avec Aenaria qui s'était transformé en lutine, elles tentaient maintenant de monter sur le dragon. Il ne se laissa pas faire et se déroba au geste des deux femmes.

Le guerrier semblait ne plus avoir toute sa tête, il s'adressa dans le vide, raillant l'action de ses pairs, arguant un dragon imaginaire qui ne le resta pas longtemps. Le grognement fit trembler le sol, remontant dans les entrailles de l'humorane, qui sentit au fond de lui résonner la semonce.

Il se retourna vers le petit dragon et vit apparaître derrière, sextirpant de la brume, un dragon gigantesque.

(Par Zewen... )

Il se dressait devant eux, immense, puissant et majestueux, une gueule énorme bordé de croc fumant et reluisant de salive. Des griffes acérées terminaient ses pattes énormes, avec lesquels il aurait pu écraser le groupe d'un seul coup. De sa tête saillait deux énormes cornes, ses yeux flamboyaient d'une étincelle infernale. L'endroit s'était empli de son haleine de souffre, vapeur verdâtre dégueulant de son gosier, tandis que le monstre donnait ses mises en gardes. Une peau écaillés grise recouvraient des muscles bondés et robuste taillés depuis des siècles, tandis que ses ailes voilaient maintenant la lumière du soleil, recouvrant tel un obscure présage la petite troupe.


C'est à ce moment que Lilo sortit de la terre, fatigué, écorchée et visiblement courbaturé à la façon dont elle se déplaçait, mais vivante. Sirat se raccrocha à cette chaleur de savoir son amie en vie, il déplora de ne pas voir le nain la suivre, mais la satisfaction de savoir qu'elle avait survécu au spectre lui suffisait. En tant normal il lui aurait sauté dessus, la serrant dans ses bras, la faisant tournoyer dans les airs, mais la situation ne s'y prêtait pas, elle attendrait.

Sirat restait prostré, la menace du dragon l'empêchait de se mouvoir et annihilait toute réflexion. L'énorme tarasque les observait prêt à les dévorer au moindre mouvements. Sirat remarqua le minotaure baisser la tête et instinctivement il comprit que son salut passerai par là.

(Lui, il vit ici, il doit savoir ce qu'il faut faire, Zewen garde nous. )

Il posa un genou à terre, écartant ses bras de son corps, la tête baissée vers le sol. Il voulut parler, mais Guasina et Esak avait tour à tour prit la parole. Si la lutine s'était montré déférente, il en était tout autre pour l'humain. A eux deux ils avaient résumé la situation aux dragon, mais Esak l'avait fait avec une telle arrogance et de façon si cavalière que cela provoqua l'énervement de l'enchanteur. Sirat serra les dents, silencieusement, il aurait rêvé d'être derrière le maitre d'arme afin de lui faire plier le genou et baisser la tête. A lui seul, cet homme représentait tout ce que détestait Sirat, tout ce qui l'avait finalement rejeté et conspué. Ce dédain des autres et cette façon monarchique de se mettre en avant tel le grand chevalier de renom qu'il devait être. Esak lui faisait penser à son père et il détestait son père. La rage montait en Sirat, il perçut la terre se mettre au diapason de son âme et frémir légèrement autour de lui, la poussière se soulevait répondant à son état d'anxiété et d'exaspération. Son coeur s'accélérait, la chaleur emplissant le corps du colosse. Sirat pourtant expira lentement, il se calma et reprit son sang-froid. Le sol répondant à son état et redevenant une terre inerte balayé par les effluves nauséabonde provenant de l'imposant dragon.

Doucement et le visage toujours planté dans le sol, l'humoran prit alors la parole.

"Seigneur, excuse l'impertinence de ce fou, mais lui et mon amie la lutine disent vrai. Regardez nos armes, elles sont rangées, nous n'avions réellement aucune mauvaise intention. Zewen a guidé nos pas jusqu'à votre domaine. Nous ne voulons qu'empêcher la destruction de cette île et retourner chez nous "

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Jeu 17 Mar 2011 15:51 
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"Lilo, lève-toi..."

Dans un soubresaut loin d'être élégant, je me réveille aussi aveugle qu'une taupe. je frotte mes yeux endoloris mais rien ne vient éclaircir les ténèbres dans lesquelles je suis actuellement plongée. La peur s'insinue en moi et vient jouer du tambour dans mon coeur, je ne saurais décrire avec exactitude cette sensation mais je me sens à la fois seule et au milieu d'un grand danger auquel je ne peux même pas imaginer une simple esquisse. Mon corps me fait horriblement souffrir, ma tête est lourde et semble vouloir remettre ma raison en état de marche mais j'ai bien peur de constater deux choses : je suis incapable de me rappeler quoi que ce soit après cette attaque de lapins et Elenya est le nom de ma tante. Avec un pincement au coeur et un petit sourire sur les lèvres, je me rappelle alors que ma mémoire était devenue subitement accrue lorsque j'aperçus le massacre de ma famille. Suis-je encore au milieu d'atrocités qui m'arracheront encore une fois à mon ancienne vie si douce ?

J'aurais presque aimé me replonger avec délectation dans mes souvenirs d'autrefois mais pour le moment, mes mains prennent le relais de mes yeux. Après quelques palpations, il se révèle que je suis dans une cage. Mon ouïe fine et délicate remarque aussi quelques mouvements éthérés par-ci par-là. Je ne suis définitivement pas seule et je ne vois rien. Doucement, je continue de fouiller un peu partout et je retrouve assez rapidement mon matériel, mes armes et même mon pique pour cheveux que m'avait offert Sakura. Immobile soudain, je sens un vent glacé réveiller mon échine. Telle une statue, je ne bouge plus et arrête même de respirer. Mes yeux sont cependant grands ouverts et je sens une haleine digne d'un poivrot nécrotique se répandre sur mon visage et envahir mes narines. Je voudrais vomir mais je me retiens avec grande difficulté. Heureusement pour moi, cette chose sans nom qui aime à priori les endroits très sombres s'écarte de moi et je me sens soudainement soulagée. J'étais à deux doigts de mourir, je le sais mais je n'ai pas le temps d'avoir peur. Je dois sortir d'ici.

Commence alors une longue et très lente série de mouvements audacieux de mon propre corps. Comme un asticot, je m'échappe de ma prison de fer grillagé et sans le moindre bruit. Comme une voleuse, en fait, et je dois avouer que je ne suis pas très fière. Pourtant, je ne peux vaincre un ennemi invisible, aussi talentueuse que je puisse être. Et pour être franche, rester un instant de plus en compagnie de cette engeance qui sensiblement ne connaît pas les bienfaits du bicarbonate de sodium et des essences de menthe ne me dit guère. Se battre, je veux bien, inculquer les valeurs de l'hygiène bucco-dentaire à une bande de troglodytes ténébreux, je dis non. Malgré moi, pendant que je me hisse sur un terreplein quelconque, je glousse un peu en imaginant une telle situation. C'est très bête, j'en conviens, de vouloir éduquer quelque monstre aux joies du bain et des bulles savonneuses mais cela me fait terriblement du bien et m'évite de penser trop à la peur que j'éprouve en ces lieux obscures.

Rapidement, mon petit rire se change en souffle court, je ne sais pas comment j'ai fait mais avec réflexe, un petit bond me fait me plaquer au plafond de cette grotte humide. Seul mon sac pend et oscille, surement tout comme mes cheveux. Je sens une présence, la même que peu de temps auparavant bien que l'odeur diffère légèrement et tend plus vers le faisan pourri. En temps normal, je pourrais tenir dans cette position inconfortable mais toutes ses blessures sans compter l'engourdissement de mes membres encore endormis font que je commence à trembler. Pourtant, je dois tenir bon et rester encore comme ceci, telle une araignée attendant son heure. Ah ! Si j'étais une chauve-souris ! La chance me sourit encore une fois, je ne saurais que trop la remercier car cette chose ne semble pas m'avoir aperçu et continue son chemin dans ce labyrinthe de pierre. C'est alors que je remarque une légère brise caresser mon visage. Je ne vois toujours rien mais je sais qu'elle est là, présente, et qu'elle semble m'indiquer le chemin vers l'air libre.

L'instinct, sans doute, me fait alors faire une chose que normalement, dans une situation pareille, je ne ferais jamais. Je redescends du plafond, tant bien que mal et masse un instant mes articulations qui ont beaucoup souffert de cette position d'araignée collée au plafond quand soudainement, je rebondis aussitôt comme une chatte sur les murs et empoigne avec vigueur une sorte de poutre, je ne sais pas trop. Le vent frappe mon mollet, une chose vient de tenter de m'agripper par la jambe. Heureusement pour moi, mon petit numéro de saltimbanque vient encore une fois de me sauver la vie. Instinctivement, donc, au lieu de fuir, je me rétablis sur cette poutre en hauteur et plonge vers cette brise légère. J'aurais pu m'écraser sur le mur ou pire, me retrouver à terre avec cette chose, mais au lieu de çà, je m'engouffre dans un boyau très serré, suffisamment large pour moi. Le vent caresse toujours mon visage, j'ai le souffle court mais je suis heureuse, je sens que je vais pouvoir m'en sortir vivante.

Voilà que ma bouche est aussi terreuse qu'un ver de terre, mes genoux me font affreusement souffrir et mes mains sont le terrain d'une succession de coupures diverses et d'égratignures pourtant quand un filet de lumière vient m'aveugler, je creuse avec force et vigueur, sans m'arrêter, à en devenir presque folle. Au dehors, mon bras entier sort des entrailles de la terre, bientôt suivi de son frère. Et c'est comme si je renaissais lorsque je m'extirpe enfin de boyau que je croyais sans fin. Le bonheur. Le soleil qui réchauffe ma peau, le vent sur mes plaies, la voix de Guasina et de Sirat. J'aimerais me lever et les retrouver, prendre de leurs nouvelles mais je ne peux pas bouger, je dois d'abord reprendre mon souffle. Etalée sur le sol, ma poitrine fait de grands allers-retours et mon sourire reprend ses droits sur mon visage crasseux et plein de terre.

"Je suis là ! Tout va bien !"

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Ven 18 Mar 2011 04:42 
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Les secondes passent et je suis spectateur de choses toutes plus étranges les unes que les autres. J'observe, écoute, par choix bien sûr, mais aussi que je me sens incapable de faire quoi que ce soit, incapable d'être utile à quelque chose pour le moment et puis, j'ai commis suffisamment d'impairs pour le moment, je ferai sans doute mieux de garder profil bas, quelques temps. Mes compagnons s'activent tous auprès du petit dragon, un être d'apparence ridicule, mais des plus mystérieux quand on sait ce qu'il va devenir. Ils agissent alors que dans ma tête, une phrase résonne, quelques mots lourds de sens en ces instants troublés, cette mauvaise passe que je traverse : Bienvenue chez les hommes. Messire Ezak avait prononcé ces mots, et ils avaient eu un certain impact. Est-ce parce que je me suis relevé ? Sans doute, je dois me tenir droit, affronter les dangers, probablement, devenir fort, pour protéger les autres, oui, je dois être "un homme" pour moi, pour eux.....Pour Sylana. Ezak est un modèle pour moi, indéniablement, et, même lorsqu'il est pris d'une étrange crise de folie, tournant sur lui même en hurlant, le respect fraichement né que j'ai pour lui ne disparait pas.

Tous les autres continuent leurs efforts auprès de la petite créature, en vain, mais moi, je reste là, à les regarder. Je ne veux rien tenter, de peur de faire une erreur, je veux attendre le bon moment, pour enfin prouver que je suis capable de faire quelques chose, pour ne pas donner tort au guerrier. Le gros lézard recule, encore, poussant le même petit cri, encore, et soudain, un moment d'angoisse, un rugissement effroyable retentit, faisant vibrer mon corps tout entier, me tordant les entrailles et l'auteur de ce cri ne tarde pas à faire son apparition. Créature mystique et légendaire, un dragon, un vrai. Gaïa, grande et miséricordieuse déesse de lumière, protège nous, guide nos pas et nos choix, je t'en prie, ne laisse pas Phaïtos nous accueillir dans son royaume, écarte nous du chemin qui mène aux portes des enfers. Oui, je prie, que faire d'autre face à une telle chose ? Voilà des année que je n'avais pas prié Gaïa, mais une créature immense se tient devant nous, aussi grande que cinq ou six Garzoks, une mâchoire qui semble capable de broyer n'importe quoi, affublée de dents aussi grandes que mon bras, des ailes puissante, probablement capable de balayer le château de Kendra-Kâr d'un simple battement, des cornes qui font passer celles des sanglier à l'état de cure-dents et des yeux, d'un vert profond, étrangement envoutant. Cette créature est effrayante à n'en pas douter, mais elle force le respect et l'admiration...Majestueuse, oui, c'est un mot qui peut la décrire. Qui a pu se vanter de croiser un dragon ? Surtout, qui a survécu pour le raconter? Je suis paralysé, hypnotisé par le regard d'émeraude du saurien, à tel point que j'en oubli la douleur, que les évènements récents sont balayés de mon esprit.

Le dragon nous parle alors, une voix terrifiante, au diapason avec sa stature, mon cœur se serre, je ne suis définitivement plus bon à rien. J'admire le courage de mes compagnons, capables de s'adresser à la chose. Je ne parviens qu'à la fixer, immobile, attendant la réponse, laissant faire les autres. Je les envie, mais soudain, un autre événement, une autre apparition me tire de ma léthargie. L'elfe qui a combattu les gargouilles à nos côtés vient de sortir de terre. Plus rien en m'étonne vraiment maintenant que j'ai croisé un saurien, mais le plus important, c'est qu'elle semble dans un sale état, fatiguée, blessée, effrayée peut-être. Voilà l'occasion de me monter utile, à ma manière. Prenant mon courage à deux mains, je détourne mon regard du lézard géant, espérant de tout mon coeur qu'il ne prenne pas cela comme un affront et, claudiquant, je m'approche de l'elfe. Elle affirme que tout va bien..N'a-t-elle pas conscience de l'endroit où elle vient d'atterrir ? C'est peut-être mieux ainsi après tout. Grimaçant, je pose un genoux à terre, je me rends compte que nous traversons tous les mêmes épreuves, probablement pour la première fois...Quel idiot j'ai été. Nous devons nous entraider, nous serrer les coudes et agir comme un groupe soudé si nous voulons survivre. Je tente tant bien que mal de faire apparaître un sourire sur mon visage, pour rassurer la jeune femme allongée au sol. Un membre de plus, quelle aubaine.

« Vous auriez besoin d'un bon bain si vous voulez mon avis .»

Ne me demandez pas pourquoi j'ai dit ça, c'est sorti tout seul. Peut-être pour évacuer un peu de tension, pour détendre l'atmosphère qui est devenue pesante depuis l'arrivée du dragon. Toujours est-il que je ponctue mon « trait d'humour » d'un bref éclat de rire. Je me sens mieux, je peux repartir de zéro, enfin.

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Sam 19 Mar 2011 21:33 
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La situation était devenue incontrôlable. Guasina qui avait tenté de monter sur le dos du dragonnet avait du reculer dans sa tentative. Cette boule de feu en puissance s’ébroua et cria de nouveau. Me trouvant à côté, je portai les mains à mes oreilles car le son me transperça les tympans. Il regarda alors avec gourmandise dans notre direction à Guasina et moi. J’allais rester encore 30 minutes avec cette taille, je me sentais un peu démunie face à ce dragonnet.

Mais cette petite version d’un dragon n’était pas le plus gros problème pour l’instant car une version immense venait de faire son apparition de la brume. Ses yeux semblaient lancer des éclairs verts vers nous, ses pas faisaient trembler le sol. Nous étions des agneaux devant le loup et nous n’avions aucune bergerie pour nous protéger. Nous allions probablement finir en casse-croûte pour ce dragon.

La petite version était venue se réfugier entre ses puissantes pattes. En ouvrant sa gueule, je pus voir deux énormes rangées de dents acérés et sentir une odeur qui pourrait réveiller un mort. Une voix caverneuse sortit de sa gorge et nous posa la question à un million de yus, que faisions-nous ici ? Son attitude faisait vraiment peur à voir, nous allions passer un très mauvais quart d’heure.

Nous vîmes alors une autre apparition sortir de la brume, Lilo qui devait probablement sortir de la grotte d’où était sortit Sirat quelques minutes plus tard. Eliss quand à elle semblait pétrifiée par l’arrivée de Lilo alors que Margh faisait la révérence devant le dragon. Se pouvait-il qu’il le connaisse ?

Guasina fut la première à intervenir. On pouvait entendre les tremolos de sa voix même si elle se voulait convaincante dans son discours. Elle lui expliqua qu’elle voulait simplement le droit de passage pour récupérer un artefact pour éviter à l’île d’exploser. Ezak à ses côtés, comme dans un geste de protection et se mit de nouveau à monologuer. Il précisa que nous étions ici grâce à Margh et que nous voulions simplement rentrer chez nous. Sirat appuya son point de vue en disant que nous n’étions pas dangereux car nos armes étaient toutes dans leurs fourreaux.

Lio nous signala sa présence en nous disant que tout allait bien et Karz répliqua qu’elle devrait prendre un bon bain. La situation ne serait pas si dangereuse, j’aurais envie de rigoler mais je me retins et gardai mon sérieux. A mon tour de rajouter de l’eau à notre moulin pour essayer de convaincre ce dragon que nous ne lui voulions aucun mal.

- « Tous mes compagnons ont entièrement raison seigneur dragon. Nous ne voulons aucun mal à votre fils, nous n’avions nullement l’intention de lui faire peur. En nous laissant passer pour rejoindre cette tour, nous pourrons sauver cette île, votre île, et ainsi permettre à votre famille de vivre encore des années. Nous ne sommes que de passage ici, nous voulons tous rentrer chez nous sain et sauf. Je vous en prie, croyez-nous… »

Ma voix se mit à chevroter quelque peu vers la fin, les larmes commençaient à me monter aux yeux.

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 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Lun 21 Mar 2011 16:45 
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Dédale rocheux (Aenaria, Guasina, Sirat, Karz, Lilo, Ezak, Eliss, Margh)

Tour à tour, le dragon vous écouta, soufflant de son souffle rauque et pestilentiel. Lorsqu’enfin tout le monde eut fini de parler, nul ne savait s’il avait ou non bien pris vos remarques. Il se tourna néanmoins vers le nord, et souffla fort dans la brume… Le brouillard, sous l’effet de son souffle, se dissipa sur une large voie toute droite, qui révéla à vos yeux votre future destination : la tour que vous cherchiez…

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Il se tourna alors vers vous, parlant une nouvelle fois de sa lourde voix.

« Misérables créatures pleines d’orgueil. Vous êtes en effet les seuls à pouvoir sauver ces lieux, même si je doute grandement de votre réussite. Allez, droit devant, et récoltez les artefacts. Mais soyez certains que vos pas, désormais, seront surveillés. Je ne vous laisserai pas nous mettre en danger. »

Et sur ces mots, l’énorme dragon prit son envol, saisissant entre les griffes de ses pattes son petit dragonnet, qui, dans un ultime sursaut joyeux, cria son nom :

« Braaaaaam ! »

La voie vous était ouverte… Et le sol, sur ce chemin, vous était désormais visible. Un chemin fait de roches tranchantes…

[À vous de RP ce chemin jusqu’à la tour. Un dé sera tiré pour chacun de vous, malussé ou bonussé en fonction des précautions que vous prenez pour cette traversée. Les blessures en résultant dépendront d’un second éventuel jet de dé.]

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