L'effroi... C'est ce genre de sentiment qui vous provoque un frisson désagréable quand quelque chose vous effraie. Et c'est ce que je ressentis à cet instant. Je ne saurais dire pourquoi. Simple mauvais pressentiment. Il avait fallu de deux choses pour me faire réagir ainsi : L'intervention de nôtre hôte et celle de Guasina. Un code d'accès nous étaient réclamé et Guasina nous apprrîmes à tous que la personne à qui nous faisions face n'avait rien d'un être vivant. Je sentais comme une menace pesante sur nos têtes et l'étrangeté de ce lieu n’aidait pas à faire disparaître ce sentiment.

Que ferait un animal, se sentant menacé ? Il sortirait les crocs.

Ainsi, le corps raidi par cette tension qui venait de m'envahir, je contournai le comptoir alors que mes compagnons semblaient tenter de trouver ce fameux code d'accès. La vision des deux elfes dans la cité me revint en mémoire et je commençai sérieusement à me demander qui était à la tête de ces... choses.

Des elfes à moitié conscients, une chose sans vie et un administrateur superviseur. A la solde de qui ? Pourquoi ? Cette ile avait quelque chose d'étrange.

Posté derrière la chose sans vie, je posai la main sur la garde de mon sabre prêt à l'éliminer à tout mouvement suspect. Cette histoire de code d'accès, je m'en fichai éperdument.

"Qui est votre supérieur ? Pourquoi sommes-nous ici ? Ou se trouve l'artefact que nous cherchons ?"

Le robot, dans un premier temps, ne bouge pas d’un poil à vos tentatives nombreuses et vos palabres bavards. Si Eliss sursaute au cri que pousse Guasina, ce n’est en rien le cas de la créature de l’accueil de cette tour étrange, qui ne répond aucunement aux polies présentations de Karz. Elle n’en répond d’ailleurs pas davantage à ses questions, ni à celles d’Ezak, et pas plus à l’interrogation induite d’Aenaria. Au contraire, ses mots semblent ne pas augurer de bonnes nouvelles :

« Intrusion indésirée, initiation du système de dératisation enclenchée. »

Les parois du mur, si lumineuses l’instant d’avant, se colorent aussitôt d’une lumière rouge clignotante, alors qu’une alarme stridente retentit dans toute la tour. L’être de métal vous pointe aussitôt du doigt, mai étonnamment, ce n’est plus une main à forme humaine qui se tend vers vous. L s’agit plus d’un embout à trois trous montés sur une sorte de mécanisme tournant, qui commence à roter sur lui-même… Et l’instant d’après, de curieux lasers rouges se projettent à toute vitesse dans votre direction…

Heureusement, pour l’instant, l’imprécision vous laisse un très court instant de répit…

[Combat dirigé power : pour ce premier tour, vous avez le droit à 1INIT., autrement dit, une seule action, courte et basique. À vous de bien choisir laquelle… Après, les tours reprendront normalement. Attention aux absents, leur immobilité pourrait leur couter cher ^^]

Mes espérances sont très vites réduites en cendre. Nous avons échoué et le pire est probablement à venir. Enfin, nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous même je pense, nous n'avons pas réfléchi, nous ne nous sommes pas concertés alors que depuis notre arrivée, depuis ce malheureux accident d'aynore tout fonctionne comme ça. Chaque petite action, aussi anodine soit elle, peut entrainer une catastrophe. Une phrase mal tournée, un minotaure vous saute dessus, un peu trop de bruit, des sangliers vous barrent la route, une mauvaise réponse et un bout de métal vous attaque en tirant d'étranges lasers rouges. Nous aurions du le savoir, mais le mal est fait, et il faut agir, maintenant, vite. Sans vraiment faire attention à mes coéquipiers, ne pouvant rien faire pour eux, je me jette en avant pour me plaquer contre le comptoir de l'humanoïde, afin, je l'espère, me mettre hors de sa ligne de visée, mais il faut faire réagir les autres, à tout prix, alors, pendant le court instant où je suis dans les airs, je crie de toutes mes forces:

"Tout le monde à terre! Vite!"

Voilà tout ce que je peux faire pour eux, maintenant je n'ai plus qu'à espérer qu'ils aient des réflexes et qu'ils ne se fassent pas tuer bêtement.

Mon cri ne produit aucun effet sur la marionnette métallique, puisqu’elle ne bougea pas d’un poil lorsque j'exécutai le grognement du bébé dragon. Puis, à ma suite, tous et chacun s’essayèrent de sa petite réponse. Je croyais fermement à notre réussite, avec toutes ces tentatives, un de nous allait sûrement arriver à trouver le bon code. Après nous avoir écoutés, enfin si ce pantin était pourvu de cette capacité, la créature argentée brisa enfin le silence. De sa voix glaciale, elle annonça l’arrivée d’intrus dans cette tour ainsi que la commande de les exterminer. Des rats, de vilains rats sûrement crasseux, venaient apparemment de pénétrer dans cette tour immaculée.

Aussitôt ces paroles sans vie prononcées, la pièce s’éclaira d’un rouge intermittent alors qu’un son perçant résonna dans toute la tour.

Je ne perdis pas une seconde, je ne voulais pas finir dans la gueule de ces rongeurs, je devais me placer dans un endroit sécuritaire. C’est ainsi que sans hésitation, je fléchis les genoux et je sautai sur ce qui me semblait le plus sûr. Sans difficulté, mes bottes me portèrent sur la tête de ce pantin sans fils. Du coin de l’œil, je cherchais Arak, ce fut avec soulagment que je constatai qu'il s’était planqué sous la table. Je ne comprenais cependant pas son comportement, un chat n’était pas supposé fuir devant les rats.

Puis la créature métallique sortie de son immobilisme et tendit son bras droit devant elle et curieusement ce n’était plus une main qui se trouvait à l'extrémité de son membre supérieur, mais une espèce du tuyau qui envoyait des faisceaux lumineux qui semblaient dangereux.

« Faites attention, vous allez blesser mes amis, en tirant ainsi sans précaution. »

Bingo ! Il semblait que j’avais visé juste. Ce mauvais pressentiment n'avait rien de la paranoïa et nous allions surement nous faire attaquer par cet être sans vie. Mes questions étaient passés complètement à la trappe et en plus il semblerait que nous allions avoir des ennuies pour ne pas avoir donné le code. Nous allions être « dératisé » et comme pour confirmer ces dires, la créature tendis le bras vers mes compagnons alors que de sa main semblait jaillir des rayons lumineux étranges. J’étais vexé d'être considéré comme un vulgaire rat et apparemment Guasina n'avait pas compris ça de cette façon. Elle était paniqué et venait de se retrouver sur la tête de notre ennemie, elle était plus que vulnérable.

« Guasina, attention ! C'est nous les rats dans l'histoire. »

Dans l'urgence, je ne sus pas comment réagir et c'est tout naturellement que je fis ce que mon instinct me dictait. Placé derrière l'ennemie je me jetai sur elle tout en essayant de passer mes bras autour des siens en les tenants fermement. J'espérai la plaquer contre le comptoir et l'immobiliser avec le poids de mon armure.

Sirat observait ses amis, il avait beau ruminé une solution pour chercher un code d’accès, il ne trouvait rien. Yuimen l’avait doté de muscles pas de réflexions, ce dit il. Apparemment il n’était pas le seul, Ezak passa derrière le comptoir et déclencha les foudres du gardien. Tout se passait vite, trop vite peut être. Le robot de l’entrée devenait menaçant et tout le monde paniquait. Tandis que Ezak tenait fortement l’androïde, l’elfe grise lui versait de l’eau sur le visage. Sirat ne put retenir un rictus de dépit, qu’es que de l’eau pouvait faire contre un soldat des dieux. Mais ses amis étaient en danger et Guasina surtout. Ses instincts reprirent le dessus. Il sauta sur le coté afin d’éviter un projectile de réponse du gardien et ainsi se rapprocher de lui. L'idée de frapper de toute ses forces avec l’épée de Mulek afin de le décapiter, dévorait l'humoran.
Il s'était vraiment attaché à la petite lutine et dieu ou pas, il ne supportait pas qu'on la menace.

[Petites remarques personnelles : Guasina, c’est à moi de donner le résultat de ton saut. Dans ton RP, tu ne peux mettre que des « tentatives », du genre « J’essaie de bondir sur la tête de l’ennemi ». Et ça, c’est ton action que je dois résoudre avant d’aller plus loin. Aenaria, ton action va être invalidée, puisque tu fais deux choses : te rapprocher tout en sortant ta gourde d’eau (ce qui pourrait presque déjà passer pour deux actions), et en verser le contenu. Merci d’en tenir compte pour la prochaine fois ^^]

La situation était critique : Karz et Sirat s’étaient protégés des tirs, l’un en se plaquant par terre et l’autre en bondissant sur le côté, à portée d’épée du robot. Aenaria, elle, était juste devant la machine, avec sa gourde ouverte et encore remplie. Elle ne dut sa survie qu’à l’intervention d’Ezak, qui plaqua momentanément la machine sur son comptoir, envoyant par contre littéralement bouler Guasina par terre, devant le comptoir, sous le choc. Eliss s’était, tout comme Karz, jetée au sol. La réceptionniste avait cessé de tirer, mais son bras non armé se désaxa pour saisir la nuque du maître d’armes, sans paraître plus souffrir de ce plaquage.

Lilo, elle, s’était pris un débris sur la tête, tombé à cause d’un tir perdu du robot, et gisait maintenant assommée au sol.

[Tour de combat dirigé normal. ^^]

Quand la petite lutine fut projeté, une rage dévastatrice dévora Sirat. L'humoran ne pouvait supporter une telle injustice, il avait déjà abandonné Guasina une fois, dans cette étrange petite baraque dans les bois et il s'était promis de ne plus le refaire. Son passé d'orphelin jouait peut-être en faveur de la petite demoiselle, où étais ce la rencontre avec Azalée qui avait fini pas rendre la bête plus humaine, peu l'importait, car Dieu ou pas Dieu, cette étrange gardienne allait payer son geste. Il était à porter d'épée, seul quelques mètres le séparaient de sa cible, la main sur l'épée de Mulek il pouvait ressentir l'arme qui réclamait le combat et le sang. Comme un diapason elle lui intimait de charger et de déchirer cette vulgaire poupée de métal.

Il n'en fallait pas plus pour que Sirat cède à cette fureur claironnant en son sein. Il chargea avec toute la détermination d'un humain et toute la puissance d'un woran, enivré par cette fureur et cette clameur réclamant vengeance. Cette duplicité qu'il pensait être une malédiction devenait un atout et dans sa folie destructrice il était prêt à s'en servir.

(Mettre à mal cette chose et sauver Guasina)

Ces deux idées en tête, l'enchanteur fonçait vers sa cible, le glaive à la main. Arriver à bonne distance, il s'élança et tenta de planter son arme tel un pieu, dans le cou de cette marionnette, jouet de divinité farceuse.

A peine les hostilités ont-elles commencer que le bilan est déjà mauvais. Je ne vois pas tous mes compagnons, mais la situations pourrait être bien meilleure. Une lutine qui se retrouve projeter au sol pour je ne sais quelle raison et une elfe dans les vapes, on avait bien besoin de ça. Espérons juste que Dame Gasuina s'en soit sorti sans trop de mal. Moi non plus, on ne peut pas dire que je sois très bien placé. Certes, je suis à l'abri, temporairement, mais je ne peux pas faire grand chose, adossé à ce comptoir, sans voir mon ennemi. Pourtant, il faut agir, il faut trouver un moyen. Je saisis donc mon arc, calmement et y encoche une flèche. Il faut réfléchir, une créature métallique en veut à nos vies et je ne peux pas la laisser continuer plus longtemps. Je ne la vois pas, je l'entends, où plutôt, j'entends des bruits étranges. Ca ne peut être que Messire Ezak, mais que lui est-il arrivé ? Est-il en danger ? Vais-je pouvoir attaquer sans le blesser ?...Oui, j'en suis capable, du moins je le pense. Je dois agir. Tenant fermement mon arc, je me retourne et recule lentement en restant accroupi, jusqu'à voir la tête de notre adversaire. Je dois être le plus précis possible, je ne dois pas me rater, sinon, Ezak sera blessé par ma faute. Respirant calmement, je bande mon arc et vise. Malgré la situation, je dois faire confiance à mes autres compagnons pour me protéger et prendre mon temps. C'est bon, je l'ai! Je relâche alors la corde tendue de mon arc d'un seul coup et laisse mon projectile fendre les airs en direction de notre "hôtesse d'accueil métallique" .

J’étais déjà sur la tête de la marionnette lorsqu’Ezak m’informa que j’avais mal interprété les paroles de celle-ci. Alors que je croyais qu’elle voulait se débarrasser de ces rongeurs pleins de parasites à la longue queue écailleuse, c’est nous qu’elle attaquait comme si nous n’étions que de la vermine. Ma naïveté avait failli me faire perdre la vie.

Ce grand homme blond, dans un geste secourable, attaqua la poupée de fer par derrière. Cependant, bien qu’il veuille bien faire, son geste secoua si fort cette créature métallique qu’elle percuta le devant du comptoir et m’éjecta par-dessus bord. Heureusement, mon habitude des sauts et des cabrioles me permit de bien me positionner, ce qui amortit mon atterrissage et me sauva d’une douloureuse chute. Je me retrouvai donc près de mon chat qui s’était réfugié entre les jambes d’Aenaria.

Je ne vis pas ce qu’elle tenta de faire, j’étais trop occupée à chercher Sirat et Lilo. De tous les passagers de l’aynore, il y en avait deux qui avaient pris une grande place dans mon petit cœur de lutine, la grande dame bleue et l’humoran à la magnifique tignasse rousse. J’avais combattu à leurs côtés et je m’étais plus attachée à eux que je ne le croyais.

Inquiète, je cherchais du regard l’elfe bleue lorsque je vis mon grand ami en colère foncer tout droit sur notre assaillante. Sa rage était palpable. J'aurais dû être soulagée qu’il vienne à notre secours, mais je ressentais plutôt de l’angoisse, je n’aimais pas qu’il se sacrifie ainsi pour nous. En le voyant charger, je lui lançai à la volée :

« Soyez prudent, je vous en prie ! »

(Je ne peux rester ainsi sans rien faire)

Le courage de Sirat m’incita à sortir de ma torpeur et à passer moi aussi à l’action.
Je regardai Arak, mon compagnon félin, et lui fit signe de me suivre. À quatre pattes et aussi rapidement qu'il m'était possible de faire malgré ma blessure à la jambe, je contournai le comptoir. J’essayais d’être la plus silencieuse possible.

Une fois rendue à destination, je vis cette marionnette dans son entier. Ma première idée était d’utiliser mon arc, l’arme que je maitrisais le plus, mais quand j’ai vu l’être métallique de près, je me ravisai.

(Et si j’attaquais avec sa propre arme)

J’avais beau être naïve, j’avais remarqué que la petite broche en forme d’étoile modulait ma voix selon mes désirs. Je venais de l’utiliser quelques minutes auparavant en imitant le bébé dragon, mais malheureusement, son cri n’était pas le code demandé. J’allais faire une seconde tentative, mais cette fois ce n’était pas le dragon que j’allais imiter.

Je pris donc une grande respiration espérant que cette petite broche à cinq branches allait une fois de plus modifier ma voix.

« Code d’accès visiteurs accepté, dératisation avortée. »

De crainte que ma voix ne fût pas assez forte, je répétai de nouveau :

« Code d’accès visiteurs accepté, dératisation avortée. »

Il ne me restait plus qu’à espérer que ma petite ruse fonctionne et que la confusion s’installe dans cette tour.

Alors que je plaquais mon ennemi contre son bureau, je sentis mon corps vibrer. J'étais parcouru d'une sorte de frisson étrange. Cette même chose qui se passait à chaque fois que je combattais. Toute ma frustration semblait prendre forme en une sorte d'envie meurtrière. J'allais mettre cette chose hors service. De ma position, je ne voyais pas ce qui se passait. Seul le bruit des corps en mouvement me parvenait aux oreilles.
Je tenais mon ennemi fermement l'empêchant de bouger, il fallait que les autres l’achèvent. Mais c'était sans compter sur la hargne de notre hôte qui réussi à placer son bras de manière à placer sa main sur ma nuque.

Je ne sus pas c'est le danger qui me permit de réagir aussi vite mais si tôt ce geste fait, l'une de mes mains alla se poser sur le fourreau de Mongoor. La seconde d'après mon arme s'élevai déjà haut dans le ciel pointé vers la tête de mon ennemi, un peu à l'aveugle. Mais pas le temps de réfléchir, il fallait agir. C'est donc dans un mouvement rageur que la seconde qui suivit, je tentai d'abattre ma lame sur la tête de mon ennemi.

Sirat : jet d’attaque AA : réussite.
Karz : jet d’attaque AJ : réussite.
Aenaria : jet d’attaque AA : échec.
Ezak : jet d’attaque AA : réussite (presque critique)

Le robot d’accueil eut droit à un vrai acharnement de la part des aventuriers qui lui faisaient face. Ainsi, il reçut simultanément une flèche dans la caboche, un coup d’estoc dans son cou, et sa tête fut littéralement tranchée en deux par l’arme terrible d’Ezak. À côté de ça, Aenaria venait de détruire une partie du comptoir en tentant de frapper le bras armé de la réceptionniste, qui était donc resté intact. Mais peu importait, puisque l’être de métal n’était plus qu’un tas de boulons grésillant d’électricité. Sa tête contenait une grosse fiole de fluide électrique, aisément reconnaissable à sa couleur bleutée parcourue d’éclairs, ainsi qu’une autre fiole imposante de fluide lumineux, lui aussi facilement reconnaissable de par sa couleur immaculée, et de la douce lueur qu’il répandait.

Et aussitôt que la machine fut détruite, la salle redevint blanche, et l’alarme cessa de sonner. Nul ne put dire si l’intervention de Guasina y était pour quelque chose, ou si c’était simplement la mort du robot qui avait causé ça. Il n’y avait que peu de dégâts, donc, dans le groupe, vu ce qu’ils venaient d’affronter rapidement et avec succès. L’arme que possédait l’espèce inconnue semblait dévastatrice, au vu des traces noirâtres carbonisées qu’elle avait laissées dans les murs ultrasolides de la pièce. Seule Lilo était toujours allongée, inconsciente, près de l’entrée. Près d’elle, Eliss se relevait, encore tremblante, regardant les héros qui, une fois de plus, avaient su gérer la situation.

Mais sa sérénité fut de courte durée, puisque l’instant d’après, elle pointait vers le plafond une sorte de plateforme qui descendait vers vous, accolée au pylône central de la pièce.

« Là, regardez ! »

Et ça descendait assez vite, en plus… Vous fûtes vite au fait de ce que cette plateforme contenait : un trône imposant, tout de cette matière transparente qui ressemblait à du verre sans en être, et de coussins mauves ressemblant à du cuir très lisse, sans en être non plus… Sur ce trône, assis et souriant, un être affreux aux allures démoniaques :



Un gros ventre bedonnant, des poils mauves recouvrant son cuir chevelu, sa barbe, le haut de ses épaules et tout son dos, ses jambes et ses bras, ne laissant visible sa peau pâle que sur son visage grossier et sur son buste et ventre gras. Il avait de curieuses cornes sur la tête, et de longues oreilles. Sa barbe était tressée, et ses dent semblaient tranchantes et dangereuses, malgré son sourire. Ses yeux blancs vous observaient sans sévérité, et sa longue queue poilue balançait derrière le trône. Il n’était vétu que d’un pendentif où pendait une grosse boule de cristal parsemée de vapeurs violettes.

Il s’adressa à vous dans un langage pour le moins… coloré.

« Yo les d’jeuns, ça fart’ ? Z’êtes relous les gars, z’avez niqué mon robot. Ouech c’pas si grave, ça s’répare ces trucs-là. Quoi d’neuf à part ça ? Tout roule ? La famille, les amis, la maison, l’hypothèque et la vie ? »

Il vous regarda, l’air frénétique, attendant sans doute une réponse… mais sur un temps tellement court que vous n’eûtes pas le temps de le satisfaire. Il reprit :

« Wah merde, j’suis malpoli. Mon blaze, c’est Mister Gagathérapyallawanegayn, mais ici, on m’appelle le Démon des Cieux. Et c’est ma piaule, où c’que j’pionce et qu’je zone. Pas besoin d’vous présenter, j’vous connais tous, et j’sais pourquoi vous trainez là. J’sais aussi qu’tout va péter si vous vous bougez pas l’fion, alors j’vais vous donner un coup d’main, sinon vous n’y arriverez jamais. So… pas l’temps d’raconter sa vie, j’vais vous faire un topo. Pour remettre les choses dans l’ordre ici, vous avez besoin de trois éléments. Le premier, c’est la minus là qui l’a déjà. Le chapeau de l’enchanteur enchanté. Y reste à trouver ses binocles, que j’ai là… »

Il envoie vers Ezak une petite boule, semblable à celle que Guasina a récupéré chez le démon de la forêt, mais contenant cette fois une paire de lunettes étranges, et puis il reprend à nouveau la parole.

« Et sa veste, qui était chez mon pote des souterrains de l’île, mais qu’il a bien voulu me filer parce qu’il commençait à avoir chaud aux miches dans son trou plein de lave ! T'façon, z'auriez rien pigé à c'qu'il aurait raconté. »

Là encore, il envoie une petite boule contenant une veste en cuir longue rapetissée à Karz.

« P’tite devinette, maintenant : Z’allez m’dire à qui ces groles appartiennent. Qui est l’instigateur de toute la folie de cette île, celui qui a tout inversé… ? Z’avez trois chances, les gars. J’espère que vous avez croisé tout le monde ! Ha !! »

Il vous regarde d’un air frénétique, sans visiblement pouvoir cesser de parler.

« Ah tiens, et j’vais vous filer un autre coup d’pouce, tant qu’j’y suis. Vous voyez ma boule, là, autour de mon cou ? Ben elle peut vous donner un truc dont vous pourriez avoir besoin pour le big final de toute cette merde ! Alors vous pouvez d’mander ce que vous voulez : une arme, une pièce d’armure, une potion, des capacités spéciales, des gadgets, des fluides… Cependant faites gaffe, les cheums… Elle est capricieuse, et si vous n’être pas réglo avec, elle vous bousille la face. Et au final, c’est elle qui décidera ce qu’elle vous donnera ! »

Eliss, désemparée, reste bouche-bée.