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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 17:13 
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Kendra-Kar, le Temple des Plaisirs

Cromax a écrit:
Pulinn est là, juste devant nous… Et maintenant que j’y suis, que je devrais présenter cette merveille à mon flocon, voici que mes lèvres asséchées restent closes, et que la salive qui me manque tarde à humidifier mon palais.

À la place, c’est elle qui ouvre la bouche pour parler, d’une voix rassurante et enivrante, un chaleureux sourire ornant l’or de ses lèvres.

« Cromax… Ta visite me remplit de plaisir. J’ai été mise au courant, comme tu le sais. Et je suis heureuse de voir que ton compagnon, Lillith, si je ne m’abuse, est fort séduisant, lui aussi… »

Elle fait deux pas vers moi, et nos visages se retrouvent à quelques centimètres, alors que je sens son souffle glisser entre mes lèvres entrouvertes comme pour apporter une réponses à ses dires. Réponse qui ne vient pas, puisque l’instant d’après, c’est à mon glaçon qu’elle s’adresse, et c’est de son visage qu’elle s’approche de la même manière…

« Je me dois donc de te souhaiter la bienvenue ici, Lillith. Tu es ici chez toi. Je me nomme Pulinn. »

C’est alors que sorti de nulle part, elle tend à mon amant un verre d’eau fraîche et pure, qu’elle tenait à la main sans même que je n’ai pu le voir avant, tout en arborant un sourire complice et mystérieux.

(Comment a-t-elle su ?)

(Les informations circulent plus vite que tu le penses, mon amour. Je te l’ai toujours dit…)

(Coquine… S’il ne comprend pas que c’est toi, ça risque de faire un drôle d’effet sur mon Lillith !)

Pulinn pose alors ses mains sur une épaule de chacun, et sa voix se fait murmure.

« Mais si nous allions nous asseoir, avant de poursuivre cette charmante réunion qui s’annonce… »

Elle nous attire alors sur une banquette recouverte de rouge, où elle s’étale lascivement, comme je l’ai déjà vue faire. Plus confiant qu’à ma première visite, je prends place à côté d’elle, décrochant mon regard de sa peau pour le poser sur mon amant…

Cromax m'a emmené dans un endroit étrange au nom douteux. Mais peu importe, il m'assure que je dois pas me fier aux apparences, et je le crois. Autant par ma gorge asséchée que par ma circonspection, je reste silencieux, gardant les yeux grands ouverts pour en savoir un peu plus.

Les gardes en vêtus de rouges semblent le connaître et le salut. Dans un verbiage un peu pompeux, l'un lui fait ses hommages et continue sur sa lancée en me lançant quelques compliments par le seul fait de ma relation à Cromax.

(Ils sont étranges... on dirait presque qu'ils considèrent Cromax comme un roi ! Mais bon, je ne vais pas m'en plaindre.)

Nous passons la porte et pénétrons dans ce lieu mystérieux. tout de suite, le contraste frappe avec la rue. Tout d'abord, la chaleur de l'intérieur rend ma gorge plus aride, si c'est encore possible. L'éclairage diffuse une lumière jaune et douce, bien plus présente que la lumière faiblarde de la lune cette nuit. La salle aux multiples tentures de satin pourpre est dotée de proportions immenses, allant chercher le ciel dans des colonnades impressionnantes et des voûtes légères et graciles ; et s'étendant autant que la salle de bal du palais royal que nous avons rapidement traversée cet après-midi.

Je suis bien content à ce moment que Cromax me soutienne car je me serais facilement écroulé devant tant de magnificence. C'est vraiment un endroit incroyable où une certaine grandeur est perceptible. Ce n'est pas trop dans mes goûts, mais il est indéniable que c'est une lieu d'exception qui mérite l'admiration.

"Par Yuia.... C'est ... incroyable !"

C'est alors qu'arrive une femme qui mérite tout autant l'admiration. Son portrait est assez difficile à décrire, mais deux mots pourrait suffire : c'est La Femme...

D'un coté, sa beauté est une pureté que j'assimile à celle de ma mère. La douceur, la gentillesse, l'amour... Mais d'un autre coté, sa beauté est un masque, celui qui pare toutes les femmes dans leurs sombres cotés.

Sa peau a une blancheur de lait, encore plus éclatante que celle qu'avait ma mère. Ses yeux semble aussi de cette blancheur et encore une fois, cela me rappelle un peu ceux de ma mère, et les miens. Ses cheveux, en boucles souples, semblent flotter autour d'elle telle une auréole.

Mais en même temps, sa bouche pulpeuse et la profondeur de son regard me rappelle Caacrinolas. Sa tenue plus que légère et sa démarche assurée et dominante vont aussi dans ce sens. Lorsqu'elle s'arrête face à nous, je ne peux réprimer un frisson.

Cette femme me donne à la fois envie de l'enlacer et de la fuir le plus vite possible.
En tout cas, nul doute que c'est la personne que mon amour d'elfe voulait me présenter.

Elle nous parle alors, semblant savoir beaucoup de choses, comme le fait que nous venions, ou simplement mon nom. Je hausse un sourcil interrogateur, mais l'oubli vite quand elle me lance un compliment sur ma beauté. Dans un réflexe de timidité, je rougis, avec cet horrible sensation de chaleur qui embrase le visage, et porte la main vers ma cicatrice la plus visible, celle barrant mon œil gauche.

(J'ai du mal à trouver la beauté dans les traces laissées par ce monstre de Caacrinolas...)

Elle se présente à moi, se rapprochant de mon visage de manière trop intime, et dit s'appeler Pulinn, avant de me tendre un verre délicat remplit d'une eau que je devine rapidement fraîche en prenant la coupe tendue.

"M... Merci Pulinn..."

Elle se dirige vers une banquette pour que l'on puisse entamer une discussion plus tranquillement. Je la suis, toujours aidé par Cromax. Je bois avidement en même temps, ce qui me fait un bien fou. C'est comme une renaissance intérieur. Je sens le liquide parcourir ma gorge puis courir vers mon ventre, traînant des tentacules glacés jusque celui-ci. Je ne peux m'empêcher de gémir tant c'est agréable et je dois dire que c'est presque, je dis bien presque, aussi agréable que le fluide de glace.

Pulinn et Cromax s'allonge sur la banquette dans une attitude que la poupée jugerait sûrement très peu discrètement d'indécente. Je ne partage pas sa prude perception, mais préfère m'asseoir néanmoins sur le bord de la banquette. Les choses sont encore trop troubles pour me laisser aller ainsi.

Mais peu loquace comme je le suis dans mon état, je ne bombarde pas de questions la maîtresse des lieux, ni ne lui rends un salut très correct. Laissant de coté les questions sur l'endroit et sa personne, qui finiront par arriver à un moment dans la discussion, je reprends l'histoire de son compliment.

"J'ai du mal à voir dans mes cicatrices le pouvoir de séduction que vous me prêtez..."

Malgré le verre d'eau glacée, mes joues sont encore un peu roses. Alors que ma main cherche inconsciemment sous ma chemise les reliefs de quelques autres séquelles de mon passage chez Caacrinolas, je cherche du regard la réaction de Pulinn.

Cromax a écrit:
Alors que je m’installe sur la banquette confortable et moelleuse, au côté de la beauté la plus parfaite de ce temple, je ne peux m’empêcher de sourire de la réaction de mon amant glacé à la vue du Temple, et surtout de Pulinn, qui visiblement ne le laisse pas indifférent, à l’instar de toutes les personnes que cette douce elfe blanche doit croiser en une journée ici. C’est impressionnant comment elle inspire le contact social, la discussion, simple et sans détour, bien que je doute qu’elle soit réellement si simple à cerner et à comprendre. Elle est certainement la personne la plus compliquée à déchiffrer que je connaisse, encore que je ne peux en être certain, ne la connaissant finalement pas beaucoup, et n’ayant eu à faire avec elle qu’une fois dans mon existence, le jour même, dans l’après-midi. Et me revoilà face à elle, dans ce temple marginal et particulier, en la présentant auprès de Lillith comme une personne que je connaitrais mieux que quiconque.

Je me rappelle les révélations qu’elle m’a fait lire, des révélations sur moi et sur elle. Sur ce qu’elle a formé ici, et le secret qu’elle protège. Le lourd secret qu’elle protège. Aussi lourd que le secret qu’elle a révélé sur moi, c’est certain… Je ne pense pas qu’elle soit assez renseignée sur Lillith pour lui fournir de tels documents troublants. Je suis une exception, un cas à part. Il suffisait de voir la manière dont elle m’a accueilli… C’était tout sauf un hasard. Ma venue ici était attendue, depuis longtemps peut-être même… Mais ce n’est pas le moment de réfléchir à de telles choses. Surtout que mon amant semble porter le plus grand intérêt aux compliments de la séduisante Pulinn.

L’elfe blanche rit d’ailleurs à la remarque de l’humain. Un rire franc et jovial, tout en restant distingué, et peut-être même un peu coquin, pour qui voudrait voir chez cette merveilleuse créature un fantasme vivant, un désir ardent, une obsession sans limite. Je la regarde simplement rire, et se redresser lentement en croisant mon regard avec une lueur complice et bienveillante, comme si rien que par la pensée, par ses yeux, elle essayait de me faire passer un message.

(Elle trouve que tu as bien choisi la personne que tu as emmenée avec toi, ce soir…)

(Ah ? Mais… Comment sais-tu ça ?)

(Je l’ai lu dans ton propre esprit mon amour. C’est ça que ton regard t’a inspiré.)

(Sans doute oui. Et je sais que Lillith saura se montrer à la hauteur de ce qu’elle attend. Même si… Je ne sais pas exactement ce qu’elle attend de lui…)

Pulinn regarde maintenant Lillith, et sa réponse ne tarde pas à arriver, alors qu’elle prend un air mutin et provocateur. Le même air qu’elle avait utilisé avec moi avant de tenter de m’embrasser suite à une remarque non moins provocante de ma part…

« Chaque personne, Lillith, a un énorme potentiel de séduction. Tu te fixes sur tes cicatrices et le douloureux souvenir qu’elles doivent t’apporter, mais les autres ne voient pas ça. Moi j’y vois une victoire, pour chacune d’elle. Une victoire contre la mort à laquelle tu as échappé. Un victoire à un combat que tu as mené. Elles respirent ta virilité, prouvent ta force autant physique que mentale. Car il faut être fort pour endurer de telles blessures. Tu vois Lillith. Ce que tu crois laid ne l’est peut-être pas autant que tu le crois, pour d’autres. La beauté est relative, comme toute chose de ce monde. Mais dis-moi, si tu trouves laides ces plaies refermées, qu’est-ce qui apporte satisfaction à tes yeux ? Que trouves-tu beau ? Qu’aimes-tu prendre plaisir à regarder ? »

Elle marque une courte pause, le temps pour elle de me jeter un rapide coup d’œil coquin, souriant plus fortement avant de poursuivre.

« …mis à part Cromax, bien entendu. Je ne doute à aucun instant le plaisir que tu ressens à regarder ton elfe gris, sa peau et son visage, son corps, ses mains, et tout ce qu’il inspire… Moi-même j’y prends beaucoup de plaisir, en fait… »

Je sens soudainement une chaleur m’envahir le visage. Son compliment me touche, mais je commence à la connaître. Oui, ce qu’elle dit est certainement sincère, mais il n’a aucune raison d’être si elle n’y trouve pas un certain intérêt. Le gris de mes joues fonce un peu sous la pulsion du sang sous mon épiderme incandescent, et je souris à la demoiselle qui a l’air de si bien manier l’art du compliment, tout en se procurant ce qu’elle désire. Cette conversation qui début ne manque pas de m’intéresser, et je garde pour le moment le silence, attendant la réponse de mon amant, curieux de savoir ce qu’il pourrait bien dire face à cette question qui, tout en restant dans la logique de la conversation, amène vers le but final de la gardienne des lieux, celui que Lillith ne peut deviner sans savoir ce que moi je sais…

L’elfe blanche conclut son discours dans le même temps, toujours aussi souriante, dévorant le visage marqué de mon glaçon.

« Mais j’espère ne pas attirer de jalousie en toi, humain. Sois assurée que je ne veux que ton bien. Cromax pourra te le confirmer, je pense. »

Son bien… Tout est relatif, comme elle le dit si bien. Oui, elle veut son bien, le bien de tus, l’épanouissement de chacun en ce lieu dédié au plaisir. Mais derrière ça, il est des choses plus secrètes, moins aisées à comprendre, à deviner, à cerner. Et c’est là le réel désir de Pulinn, au-delà de toute notion de bien être. Et c’est vers ça que moi aussi je dois tendre… Les mots de l’elfe sont pour moi un apprentissage. Une leçon en vue d’accéder au poste qu’elle m’a promis, et dont je me sens capable de supporter la tâche…

((( 69ème message du temple des Plaisirs )))


La demoiselle éclate de rire à mon aveu timide et se redresse pour me répondre. Une fois face à moi, elle me fixe avec un regard troublant, le même genre de regard que Cromax m'envoie à longueur de nuits.

« Chaque personne, Lillith, a un énorme potentiel de séduction. Tu te fixes sur tes cicatrices et le douloureux souvenir qu’elles doivent t’apporter, mais les autres ne voient pas ça. Moi j’y vois une victoire, pour chacune d’elle. Une victoire contre la mort à laquelle tu as échappé. Un victoire à un combat que tu as mené. Elles respirent ta virilité, prouvent ta force autant physique que mentale. Car il faut être fort pour endurer de telles blessures. Tu vois Lillith. Ce que tu crois laid ne l’est peut-être pas autant que tu le crois, pour d’autres. La beauté est relative, comme toute chose de ce monde. Mais dis-moi, si tu trouves laides ces plaies refermées, qu’est-ce qui apporte satisfaction à tes yeux ? Que trouves-tu beau ? Qu’aimes-tu prendre plaisir à regarder ? »

Chacun de ses mots me réconforte un peu plus, comme si ses dires devenaient parole divine et que j'y puisais une énergie nouvelle. J'acquiesce silencieusement à chacune de ses phrases, y trouvant un écho particulier et personnel.

(La résistance contre Caacrinolas ; la victoire face à la mort, que Cromax et moi, et quelques autres, avons traversé, explorant les champs désolés d'un Phaitos dont ne avons passé outre ; une force intérieure en moi qui éclate maintenant au grand jour, en dépit de tout ce que mon père pouvait penser...)

Je bois littéralement ses paroles, les prenant pour vérité et les faisant miennes. Perdu dans mes envolées d'orgueil, je ne répond pas tout de suite à sa question, dont elle apporte de toute manière une réponse partielle en parlant de Cromax comme un pur objet de désir.

(C'est fou comme toutes ces filles lui tournent autour ! Je les comprends, mais entre elle, Atanya, Prunelle et Cheylas, j'aimerais bien une petite pause...)

Mon teint rafraîchit par sa réponse reprend vite une couleur plus sanglante, cuisant mon visage d'une colère flagrante. Mais ce n'est pas vraiment une simple jalousie envers elle. Elle perce si facilement mes barrières. Elle sait où me toucher et comment le faire, que ce soit pour me renforcer ou me pousser à bout. Elle a deviné directement pour ma soif intenable...

Et le fait qu'elle dise ne vouloir que mon bien ne suffit pas à arranger mon point de vue, même si elle utilise Cromax comme argument d'autorité.

Un peu farouche, j'hésite quelques instants à poursuivre la discussion avec quelqu'un qui peut avoir autant le contrôle sur moi, mais je finis par flancher et tenter de continuer. Je dois bien ça à Cromax. Et puis un petit bout de ma fierté me dit qu'en étant prévenu et sur mes gardes, je pourrais toujours la devancer si ça tourne d'une drôle de manière... C'est ce genre d'orgueil qui mène à leur perte les plus grands, mais je suis loin de m'en rendre compte dans mon état.

Je réponds donc à sa question, gardant le silence sur le sujet brûlant qu'est mon amant polygame.

"Les montagnes.... J'ai toujours trouvé les paysages de cimes enneigées magnifiques. Mais j'ai pu voir de nombreuses choses magnifiques dans ma vie. Mais peu importe, elles sont si éphémères face aux montagnes éternelles."

(Et plus encore, d'après ce que j'ai pu voir d'un futur mené par Oaxaca, l'horreur destructrice. La beauté des choses disparaitra d'autant plus vite...)

"C'est là le défaut de leur beauté, et pourquoi je vénère la pur et immuable beauté qu'est Yuia. J'ai d'ailleurs poussé mes recherches magiques, car tu dois sûrement savoir que je suis cryomancien," rajoutais-je avec un regard appuyé, "dans ce domaine."

Malgré mon épuisement et le peu de mana qu'il me reste, je commence à me concentrer pour rassembler mes fluides au dessus de ma main. Comme je l'avais fait sur la plage de la première île de Verloa, et à maintes reprises pour m'entraîner depuis, je manipule les cristaux de glace pour former une sphère translucide répondant aux bougies des chandeliers par des dizaines de reflets iridescents.

Grâce à l'habitude et la répétition de cette manipulation, je m'en tire sans trop de mal et creuse quelques cratères pour que l'on y reconnaisse la lune.

Ma magie et mon esprit deviennent alors trop faible. Mon sort se termine et la lune de glace retombe dans ma paume. Je souris faiblement vers Pulinn et lui tend la sculpture qui ne tarderait pas à fondre vu la chaleur des lieux.

"Je commence à me débrouiller avec les fleurs, mais je ne suis pas vraiment en état ce soir de faire cet exploit."

Cromax a écrit:
La réaction de mon amant aux paroles de Pulinn est troublante et visiblement très partagée. À un moment, il semble se satisfaire des compliments de surface que forment le discours de la belle, mais petit à petit, après une courte réflexion qui n’aurait sans doute pas pu aboutir à quoi que ce soit de conséquent dans son état, il semble s’en irriter, et je ne peux que m’étonner de voir de la colère sur son visage habituellement si paisible, placide, autant dans la joie que dans la tristesse ou dans la rage. Pulinn l’avait-elle calculée aussi, cette réaction ? Peut-être… Tout ce que j’en sais, c’est que je dois en prendre note mentalement pour mon apprentissage, pour ma formation. L’elfe a visiblement des tas de choses à m’apprendre, à m’enseigner, et je me surprends à tenter à chaque instant de discerner des tours de passepasse dans ses dires alambiqués et ses phrases à double sens, dont le second sens n’est compréhensible que par quelqu’un d’initié, quelqu’un qui sait ce qui se passe réellement ici, et qui sont réellement ces gens, autant les visiteurs que les gardes, ou même Pulinn, ou moi.

Je me sens un peu coupable, en fait. Je suis presque en train d’utiliser Lillith pour parvenir à des fins qui sont autres que celles dont je lui ai fait part, sans pour autant que je lui mente. Je ne sais si c’est là de la tromperie, si c’est déjà l’apprentissage de Pulinn qui s’éprend de moi, et pénètre mes habitudes, mes réactions, mon être tout entier et mes jugements, mes paroles et mes actes, moi qui autrefois était si impulsif… Peut-être est-ce là un signe de sagesse, peut-être aussi est-ce simplement le témoin d’une paranoïa nouvelle et encombrante, ou simplement le fruit de manipulations qui m’ont mené à me comporter comme cela, à diriger mon état, mon comportement. Je me place presque en analyste de la discussion qui se déroule, comme si j’y étais totalement extérieur bien que Pulinn ne cesse pas de parler de moi, de me rappeler à l’ordre intuitivement, d’attirer mon attention sur certains points. Je suis conscient que je vis là quelque chose d’important, et je vois comment elle parvient à faire dire ce qu’elle eut entendre par mon amant, que je n’aurais jamais cru capable de se dévoiler ainsi à une parfaite inconnue, qui semble trainer les rennes de la discussion comme elle l’avait fait avec moi.

Et en moi un sentiment étrange nait… Comme si je savais qu’il était impossible de ne pas entrer dans le jeu que joue Pulinn, comme si c’était évident de se laisser porter dans ses mots. Elle se présente comme une protectrice, comme une âme sœur, une amie. Il est dès lors étrange de vouloir mal réagir à cette manière d’agir… Et puis qui pourrait s’énerver, ou aller à l’encontre d’une telle beauté qui semble se mettre à notre service ? C’est ainsi que moi aussi je dois devenir, à ma manière et non à la sienne, et c’est pour comprendre ça que je suis ici. C’est pour que je sache que ce potentiel, je l’ai aussi en moi, et que ce n’est pas un hasard si c’est moi qu’Ils attendaient…

Revenant de mes pensées, je rattrape la discussion à l’instant où mon pâle flocon décrit avec amour et passion ce qu’il aime admirer, bien que je ressente dans ses mots une réserve nouvelle, comme s’il se méfiait de la belle. Je reconnais là mon Lillith, qui doute, qui n’accepte pas tout ce qui lui est présenté comme un bœuf inerte allant l’abattoir sans savoir que sa mort est proche. Lui, même s’il est condamné à mourir, il fera toujours tout pour savoir avec précision la manière dont il sera traité, et ce qui l’attend, s’il n’y a pas un moyen de s’échapper… Dans le cas présent, il n’y aurait aucune raison de s’échapper, mais je sens qu’il essaie d’en trouver une… Il est méfiant… Et malgré cette méfiance, il parle quand même, et va jusqu’à démontrer son talent de créateur en faisant apparaitre au dessus de sa main une petite boule de glace, qui se change bientôt en une lune réaliste et semblable à la vraie, qui se pare des mille flammes qui nous entourent dans la vaste salle du temple. Mes yeux brillent à cette apparition qui, une fois finie, est tendue comme un cadeau à l’incarnation de la perfection de ce lieu.

Pulinn a aussi l’air surprise, mais comme si elle savait déjà ce qui allait se passer. Elle s’émerveille simplement de voir Lillith se donner, se confier, s’ouvrir à elle en créant sa passion, ce qu’il aime. Elle le regarde presque avec avidité lorsqu’il tend à la belle son cadeau, qu’elle saisit avec précaution entre deux doigts habiles, tout en souriant et en gardant le regard fixé sur la lune de glace dont quelques gouttes d’eau commencent à perler pour tomber lentement sur le sol. Une s’entre elle glisse le long de la main de l’elfe, glaciale, lui arrachant un frisson visible, alors que sa bouche s’ouvre en un petit soupir. La perle liquide glisse le long de la peau nue de son avant bras, et avant que celle-ci n’atteigne le coude, elle est rattrapée par une langue habile. Pulinn garde là sa maîtrise totale de la sensualité qui est sienne, et c’est avec langueur et presque érotisme qu’elle récupère la petite goutte au creux de ses lèvres, pour la laisser glisser dans sa bouche suave et tiède…

Regardant la lune fondre lentement entre ses doigts de nacre, elle reporte le regard sur Lillith, et je m’apprête à poursuivre encore mon apprentissage quand je vois ses lèvres pulpeuses s’ouvrir pour parler encore, et répondre à Lillith…

« Si je ne savais pas ce que tu étais, il ne fait maintenant aucun doute que je le sais, désormais… l’information vient à qui sait l’attirer à elle… »

Je surprends un instant son regard sur moi, comme si ces paroles m’étaient plus destinées qu’à lui. Silencieusement, le hoche lentement de la tête comme pour répondre à cette nouvelle leçon. Sans savoir qu’il était cryomancien, elle lui fait croire qu’elle était pourtant au courant, et il lui a donc révélé en toute confiance, croyant qu’elle savait déjà. Et même là, il ne peut savoir si elle savait ou non qui il était…

(Splendide…)

Elle poursuit alors :

« Avec les fleurs ? Je serais curieuse de voir si la complexité d’une rose, que l’on ne peut faire que couche par couche, est à ta portée. Mais pour le moment, je me contente de ce cadeau, de cette lune. Mais toi qui parlais de beauté éphémère… N’y a-t-il pas une beauté plus éphémère que celle de la glace, qui à peine créée fond et se change en eau ? Regarde cette lune, elle sera bientôt réduite à néant, alors qu’elle est si belle. Pourquoi dis-tu que Yuia préserve cette beauté qui semble pourtant disparaitre si vite ? »

J'ai la satisfaction de voir l'elfe blanche se vêtir d'un air de surprise totale en contemplant ma création. Elle semble ravie de mon cadeau et le prend comme une sculpture de cristal qu'il faut protéger de tout choc. Bien entendu, la chaleur des lieux reprend vite ses droits et ma lune commence déjà à fondre, laissant apparaître des gouttes glacées sur la main de Pulinn, qui, avec grâce et candeur, fait courir sa langue sur son bras pour venir chercher une perle liquide filant trop vite.

Elle m'adresse ensuite des paroles étranges, laissant entendre que je me fourvoyais sur son omniscience et que j'avais complété sa connaissance de mon être. Mais peu importe en fin de compte, je ne cache pas mes dons, plus maintenant... Ce n'est pas comme si je lui parlais de ma famille.

Elle jette alors un regard mystérieux à Cromax, dont je n'arrive pas à comprendre le sens et que je préfère ignorer, le mettant sur le compte de ma fatigue. Elle continue ensuite par une question sur les roses à laquelle je répond par un simple sourire.

(Je me suis un peu avancé pour les fleurs... J'ai dans mes meilleures tentatives pu atteindre un total de 5 pétales, mais j'ai déjà les bases. Le reste viendra avec l'entraînement.)

La suite me fait par contre très vite déchanter. Mon sourire agréable se fige un instant pour retomber sec. Je n'apprécie pas le terrain dans lequel on entre, d'autant plus que je n'ai pas tout éclairci à ce sujet pour le moment. Ma réponse aurait pu se mêler à un rire sarcastique pour masquer mes réelles pensées, mais je n'en ai même pas la force, ni l'envie à l'instant.

"Ne connais-tu pas la légendaire cité de Nosvéria ? La vraie glace est éternelle, si bien que même une flamme ne peut la vaincre. la maigre durée de vie de cet art repose sur le talent de son créateur, tout simplement..."

Des sentiments contradictoires m'envahissent, surtout à la pensée de ma mère et de tout ce qui l'entoure. J'espère juste que Pulinn va vite reculer sur ce terrain car je ne sais pas trop comment je risque de réagir, entre ma méfiance et l'alcool courant encore mes veines, si on continue ainsi.

Cromax a écrit:
Les paroles de Pulinn concernant la rose me frappent de plein fouet, comme si une réelle révélation venait de m’être faite. Je ne comprends même pas comment je n’ai su y songer avant, une telle logique, sans faille, tellement sensée que désormais je ne souffre plus de la moindre hésitation sur sa capacité à fonctionner, ce qu’elle fait sans doute depuis plusieurs générations humaine, au cœur de ce temple. La rose… Elle ne se dévoile que couche par couche, d’abord les pétales extérieurs, les plus robustes, les plus solides, mais aussi les plus abîmés, qui s’étendent en de larges corolles rouges, offrant une indicible promesse de beauté et de parfum, bien que l’on n’en cerne pas encore l’essence suprême, à ce niveau…

Puis viennent les pétales internes, suivant la première ligne. Celles-là sont plus au courant de la beauté et de la senteur de la rose, bien que ça ne soit pour elles qu’un rêve lointain, peut-être même inaccessible. Et il en va ainsi jusqu’à ces pétales qui forment une couronne autour du cœur divin de la rose, le dernier rempart protecteur de ce cœur unique et tendre, si fragile, mais si beau et inaccessible. C’est cette couronne que j’apprends à atteindre, et Pulinn en fait déjà partie, en tant que gardienne de ces lieux. Et notre devoir est de protéger ce cœur, secret ultime du temple et de ce qui l’habite… Ce secret perdure depuis des temps immémoriaux, et il doit continuer à perdurer inlassablement, et c’est pour ça que je suis ici, et qu’on m’a confié ce rôle que je dois maintenant remplir, puisque j’en ai accepté le poids… bien que je n’aie pas réellement eu le choix…

(Bien sûr que si, c’était un choix !)

(Elle détient des secrets sur moi dont la révélation pourrait lourdement me porter préjudice… Je ne pourrais plus me présenter à Kendra Kâr, et serais chassé de la milice de Tulorim…)

(C’est donc un choix que tu as pris… Protection ou exclusion… Tu as bien fait d’opter pour le temple, c’était la plus sage chose à faire, mon amour.)

Ma discussion interne est interrompue par la réponse vive, et même un peu agressive de mon amant, qui semble se retrancher dans les derniers remparts protégeant ses propres secrets, sa propre vérité, qu’il la connaisse ou non. J’ai peur de la réaction de Pulinn à son égard, et de ce qu’elle pourrait faire à Lillith. Je sais sa force, et son pouvoir en ce lieu. Même s’il le voulait, Lillith ne pourrait pas rivaliser contre elle. La colère dont Pulinn pourrait se revêtir, bien que je ne sache si elle est à ce point susceptible, me fait peur, et je n’ai aucune envie de titiller cette rage en elle en la provocant. Inquiet, je pose une main légère et protectrice sur l’épaule de mon amant, tout en regardant fixement celle contre qui je ne peux me dresser.

Mais pour ma plus grande surprise, la seule réaction de Pulinn aux dires de Lillith est un sourire confiant et presque nostalgique. Elle lui répond d’une voix douce, lointaine presque, et son regard se perd dans le cou de Lillith alors que la lune est désormais à moitié fondue dans la main qu’elle a refermé sur la petite sculpture de glace sans sembler souffrir du froid que cela pourrait provoquer. Des gouttes filtrent entre ses doigts fins, et dégoulinent sur le sol ou le long de ses bras sans qu’elle s’en soucie.

« J’ai vu la cité de glace, Lillith. J’ai vu Nosveria et sa glace éternelle. J’ai vu la beauté froide de ses murs, de ces places et palais. Alors oui, je sais combien la glace est belle et durable… Mais une telle beauté n’est-elle possible que sur ces terres éloignées ? Tu parles de créateur… Imagine une cité entière construite avec la plus grande puissance de Yuia en personne. Tu n’as jamais été là-bas, sur les plus hauts sommets des Monts Eternels. Prétends-tu un jour être capable d’égaler cet art, Lillith ? Quel est ton but ? Y aller et la contempler ? L’imiter ou… surpasser ce qui a pu être fait là-bas ? »

À ces derniers mots, son regard est comme flamboyant d’une lueur envieuse et presque inquiétante, bien que cette lumière fait sans doute plus partie de mon imagination que de ce qui se passe réellement. Mais une vraie convoitise, une vraie admiration se pose dans ces yeux laiteux qui me regardent maintenant avec un sourire satisfait avant de se reposer sur ceux de Lillith, dans l’attente d’une réponse. De mon côté, je n’ai toujours pas déplacé ma main de l’épaule de mon glaçon…

Comme pour me soutenir dans cette discussion qui devient électrique entre moi et Pulinn, Cromax me pose une main sur l'épaule. J'apprécie ce contact doux qui vient à point nommé. En baissant un peu la tête, je touche tendrement le dos de sa main avec mon menton.

Mais l'orage ne vient pas, malgré mes quelques paroles peu diplomates. Le visage de Pulinn se couvre d'un sourire faible, comme au rappel d'un bon souvenir. Et quel passé ! Lorsqu'elle annonce d'un ton tranquille qu'elle a connu la cité millénaire de ma déesse, je tombe des nues et c'est avec un air béat au visage que je la fixe. La bouche entrouverte, j'ai du mal à me retenir de lui couper la parole pour lui en demander plus. j'ai tellement soif de connaissances sur le sujet que ma gorge recommence à me brûler, ou du moins, m'en donne l'impression...

Mais la suite coupe cette course à l'information, car elle a réveillé une toute autre partie de mon être. Enfin, après très longtemps, on oriente mon esprit vers l'avenir. Moi qui demeurait reclus dans mon passé, ou au mieux vivait l'instant présent au jour le jour... Et elle, Pulinn, a soulevé pour la première fois de ma vie la question de mon futur. Et la graine de l'ambition germe d'un coup dans mon être, ravissant le peu de logique qui n'était pas inhibé par l'alcool.

"Un jour, j'irais là-bas, et j'apprendrais de ma déesse."

Je sers le poing et le tend haut pour montrer une détermination toute nouvelle. Je penche aussi mon buste en avant comme pour me lever, mais mes jambes sont trop branlantes et la main de Cromax me dissuade de cette bêtise. Je poursuis néanmoins sur ma lancée.

"Oui, c'est ça. Un jour, je perfectionnerai cet art. Et j'irai le plus loin possible, je ferai aussi bien que Yuia, non pas en l'imitant, mais en suivant ma propre voie. Et s'il le faut, j'amènerai une nouvelle ère glaciaire pour rendre immortel le monde que je créerai !"

Je me surprends moi-même à chacun de mes mots, grimpant toujours plus dans les octaves. A la fin, ma voix était claironnante et sûre d'elle, bien plus que je ne le suis en réalité quand je suis sobre. Je lis dans le regard de Pulinn le reflet de ma propre ambition grandissante.

Je reste figé dans un sourire carnassier, l'air encore un peu rêveur.

Cromax a écrit:
Pulinn a touché juste ! Ses paroles, bien qu’elles n’aient pas la même signification pour moi que pour mon doux flocon émoustillé, ont directement frappé là où elles devaient arriver, et Lillith se voit changé, soudainement motivé par les mots de l’elfe blanche, ragaillardi par une promesse, une impulsion qui a explosé sous mes yeux sans que j’en comprenne le sens. Je ne connais pas Nosveria, la mythique cité dont ils sont en train de parler, et je ne peux donc pas saisir totalement le sens de cette discussion qui petit à petit m’échappe. Mon attention diminuée par l’alcool dans mon sang ne tient plus la route, et c’est avec difficulté, mais presque plus de compréhension, que je vois Lillith commettre des gestes vainqueurs et déterminés. Quand il tente de se lever, ma main reste comme accrochée à lui, et le retient presque dans son élan. Peut-être est-ce mieux ainsi. Il aurait peut-être commis un impair à chuter devant la belle Pulinn, reine de mon admiration du moment. Il reste donc assis, mais ma main, elle, tombe sur ses genoux, et je la récupère sans même y faire attention, trop troublé par le changement qui vient de s’effectuer chez l’homme des glaces.

Je ferme un instant les yeux, pour me remettre de cette vue plus très nette qui semble échapper à toute mon attention déviante. Lorsque je les rouvre, l’elfe et l’humain se taisent, tous les deux perdus dans leurs pensées lointaines et mémorables, ou pleines d’une ambition nouvellement trouvée. L’un comme l’autre ont le regard vide, clair, éloigné. L’élan de folie de mon amant des montagnes ne m’a même pas plus surpris que ça… Il est spontané, et je suis bien placé pour le savoir, même si une telle fougue est rare chez lui…

C’est alors que je remarque un laquais, une sorte de serviteur en tenue rouge, pareil à celui qui m’avait apporté cette douce liqueur mielleuse, au cours de l’après-midi. Il est posté à côté de la gardienne magnifique du temple, et semble attendre la fin de sa béatitude contemplation mentale avec quelque peu d’impatience, bien que n’osant pas la troubler dans ses profondes pensées. Et elle ne tarde pas à revenir à elle, regardant Lillith, puis moi, pour enfin poser son regard sucré et clair sur l’homme en tenue de service, alors que je suis déjà suspendu à ses lèvres, curieux de voir pourquoi il interrompt un si bel échange… Mais ma curiosité n’est pas ici satisfaite, puisque l’homme se penche vers la belle elfe et lui susurre doucement tout un discours à l’oreille, s’assurant que nous n’entendions pas ce qu’il a à dire en plaçant une main presque en travers de sa bouche, n’osant pas non plus toucher la peau satinée de Pulinn, comme s’il s’agissait là d’un sacrilège que de l’approcher de trop près.

Après une dizaine de seconde de blablatage intempestif, répit durant lequel je prends les mains de mon amant dans les miennes pour lui sourire sincèrement, lui adressant à distance un petit baiser aérien lui prouvant tout mon attachement, Pulinn congédie le laquais d’un élégant geste de la main, un sourire radieux et coquin collé sur les lèvres et sur tout le visage. Elle se tourne alors vers nous et nous annonce d’une voix qui susurre et murmure :

« Je crois qu’il serait plus agréable pour nous de poursuivre cette conversation loin de regards ou oreilles trop curieuses, mes doux seigneurs… Suivez-moi, et souffrez que nous devenions tous trois plus intimes… »

Elle se lève alors d’une manière plus gracieuse et féline que jamais, nous laissant intentionnellement, mais presque innocemment, profiter du décolleté plongeant et généreux de son corsage évasif et féérique, qui ne semble plus cette fois contenir de lettres ou autres papiers privés et secrets, mais juste sa poitrine délicate et frémissante, quoi que sur le coup, c’est plutôt mon être tout entier qui frémit du bonheur que me procure cette vision enchanteresse… Son geste est suivi d’un déhanché langoureux suite auquel elle nous tourne le dos avant de partir vers une des alcôves bordant le bâtiment, près de laquelle elle s’arrête avant d’écarter doucement les lourdes tentures pourpres pour se glisser à l’intérieur.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 17:14 
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Cromax a écrit:
Je regarde un instant Lillith, avant de me pencher vers son cou où je dépose un délicat baiser.

« J’aurais peut-être dû te prévenir… Elle est… Délicieuse, n’est-ce pas ? »

Sans attendre sa réponse, je me lève à mon tour et prend la main du glaçon pour l’entrainer à ma suite alors qu’à mon tour, je me dirige vers l’alcôve fermée de rideaux et dissimulant un moelleux matelas recouvert de rouge et de bordeaux, de soie et de satin… J’y arrive assez rapidement, et en écartant un pan du lourd tissu qui, durant un moment trop long, a caché de mes yeux la splendide Pulinn, je vois apparaitre un nouveau spectacle délicieux, celui de l’elfe blanche sensuellement allongée sur ce matelas délicat, une jambe tendue et j’autre repliée voluptueusement vers la voute de ce vrai petit nid d’amour, alors qu’elle se mordille lascivement les doigts en attendant notre venue. Sans plus attendre, j’emmène avec moi Lillith en prenant bien soin de refermer les tentures derrière notre passage, et je m’allonge près de la semi-déesse charnelle, de sorte que Lillith puisse lui aussi s’installer avec tout le confort nécessaire. Il faut dire, ce matelas est certainement fait pour accueillir plus de deux personnes, c’est un fait. J’enjoins donc mon glaçon de venir poser son visage dans l’angle que forment ma tête et celle de Pulinn, où son corps sera presque prisonnier entre les nôtres, dans un doux étau pas oppressant le moins du monde.

Lorsqu’il est confortablement installé, Pulinn reprend la parole, mutine.

« Confortable et intime, que demander de plus ? »

Elle rit un peu en caressant avec légèreté mon bras sur lequel ma tête est appuyée du bout de ses doigts fins, avant de reprendre en regardant Lillith.

« Plus sérieusement, si nous pouvons en ce lieu parler de sérieux, je préférais rester ici, où nous ne serons plus interrompus. Cette conversation me passionne réellement, ami cryomancien, et j’aurais encore quelques questions à te poser… »

Elle laisse le silence retomber, alors qu’elle respire presque bruyamment, sans que ça soit dérangeant, laissant son souffle tiède et moite glisser sur la peau de nos visages, avant de reprendre.

« Tu parlais tout à l’heure d’une ère glaciaire… Une telle chose ne peut-être prise à la légère, tu le sais. Et je crois qu’une préparation à de telles ambitions s’avère nécessaire. Ce qui m’intéresse le plus dans ce que tu as dit est le fait que tu veux suivre ta propre voie… As-tu déjà une idée de comment faire ? Tu as l’âme d’un artiste, Lillith, mais quel est ton style ? »

Perdu dans mes rêves, je contemple dans les yeux de Pulinn mes propres ambitions. Au bout d'un moment, je remarque un garde comme ceux de l'entrée se rapprochant. En fait, c'est peut-être bien l'un de ceux de l'entrée, je me souviens mal.

Il se penche pour chuchoter quelque chose à l'oreille de la belle elfe blanche, me sortant un peu de ma torpeur. Je me concentre alors plutôt sur mon amant, redescendant un peu sur terre après mes élans fous de grandeur. Il me prend les mains et m'adresse un sourire confiant que je lui rend timidement.

Pour passer le temps pendant le rapport de l'employé pourpre, il me lance un baiser mimer auquel je réponds par une caresse sur son pouce et un clin d'oeil.

(Quand même, il m'a emmené dans un endroit étrange... et m'a présenté une femme plus que mystérieuse.)

Celle-ci, finissant ses cachoteries, nous invite à nous retirer dans un endroit plus privé. Peut-être que mes ambitions d'alcoolique voulant congeler le monde ne sont pas du goût de Pulinn et qu'elle préfère éviter d'ébruiter de telles sottises. Quoi qu'il en soit, elle s'éloigne de manière plus que provocante et Cromax profite de cet interlude pour jeter ses lèvres fougueuses dans mon cou pour le couvrir d'un baiser frais. Ne sachant toujours pas quoi penser de Pulinn, mais ayant finalement décidé de repousser mes soupçons, je me contente d'une réponse évasive à la question de mon amant.

"Ouais, on peut dire ça..."

Je me lève péniblement à la suite de Cromax pour suivre Pulinn. Elle nous mène dans une alcôve cachée par un des multiples rideaux rouges. Les deux elfes s'installent tranquillement sur la banquette, me laissant plus vraiment de place dans ce coin clos plutôt étroit. Mais ce n'est pas faute d'essayer et ils se serrent sur les cotés pour que je puisse me caler entre eux deux, de manière très... intime...

Le rapprochement des corps et les frictions entre nos peaux me changent complètement les idées et ma lubricité se réveille. Je me lance dans une caresse lascive de la poitrine de Cromax.

Mais je suis vite arrêté dans mon élan. Pulinn ramène sur le tapis le sujet sérieux de mes ambitions et coupe court à l'onirisme de mes projets de cryogénie. C'est sûr que congeler le monde n'est pas à l'ordre du jour avant très longtemps, mais c'est rude de retomber ainsi sur terre, et d'autant plus que cela coupe mes débuts de caresses envers Cromax.

Mais il y a tout de même quelque chose de surprenant dans ses paroles, c'est qu'elle ne semble pas rejeter complètement l'idée. Cela me laisse perplexe, mais la suite ne me donne guère plus de temps de réagir. Je me fige à sa question, levant mes doigts qui trainaient sur la peau de Cromax.

"Je ne sais pas vraiment quel est mon style, j'ai encore beaucoup à apprendre avant de pouvoir le trouver. J'ai pu développer ma puissance durant le voyage que j'ai fait avec Cromax, mais la technique est encore un vaste champ à défricher pour moi."

Mon ton peut paraître un peu dur, mais je ne vois pas quoi dire de plus là-dessus, ou si peu.

(Certaines choses ne sortiront pas de ma bouche, peu importe le charme elfique le plus puissant.)

Cromax a écrit:
Lillith n’a pas l’air plus emballé que ça par la magnificence de Pulinn… L’attirance qu’il a pour moi endort sans doute sa libido, et il semble incapable d’éprouver le moindre désir charnel, puisque qui résiste à Pulinn est capable de résister à toutes les créatures de chair qui peuplent ce monde, il n’y a pas photo. J’en tire presque une grande fierté, lorsqu’il choisit de venir se lover plus près de moi que de la gracieuse et fabuleuse elfe blanche, qui n’en prend pour autant pas ombrage, loin de là, souriant toujours admirablement en dévoilant ses dents claires et éclatantes. Mais en cet instant, mes envies se tournent plus vers mon glaçon, qui entreprend de me caresser le torse de ses mains habiles et fougueuses, dont le toucher audacieux me manque presque déjà… Et intérieurement, je sais qu’unir mon corps au sien alors que Pulinn est témoin de la scène ne me dérangerait pas loin moins du monde, et exciterait même plus mon désir… Mais ces envies déviantes et libidineuses ne sont pas d’actualité, puisque Lillith abandonne sa douce entreprise sur mon corps envieux de lui pour répondre assez sèchement à la belle hôtesse qui nous reçoit gracieusement sur ce matelas intime et confortable, pour reprendre ses termes.

Ainsi, il affirme ne pas savoir quel est son style, et avoue avoir beaucoup d’apprentissage devant lui pour arriver à ses fins étranges dont il dictait les conséquences et formes l’instant d’avant, dans la salle principale. Encore une fois, je redoute l’éventuelle réaction de Pulinn, mais je ne peux que m’étonner une fois de plus de voir qu’elle garde un calme placide et serein, et que c’est d’une voix douce qu’elle consent à répondre une fois de plus à Lillith, posant une main aérienne entre la nuque et l’épaule de mon amant glacé.

« Pourquoi es-tu autant sur la défensive, Lillith. Je ne te veux aucun mal. C’est ton art, ton envie, ton désir, et je ne pourrais me permettre de te l’enlever. Tu es et resteras maître de toi-même et de tes souhaits, cryomancien. Mon seul souhait, à moi, c’est que tu t’épanouisses selon ce que ton cœur, ton corps et ta tête désirent. Et je peux t’y aider. Je veux t’y aider… Mais pour ça, tu dois me faire confiance, humain. Je sais que c’est difficile à concevoir, alors que nous ne nous sommes jamais parlé auparavant… Mais tu dois savoir que jamais je n’ai trahi un engagement lorsque celui-ci était respecté. »

Elle aventure alors avec audace, mais douceur, ses doigts fins sur le cou de Lillith, puis dans ses cheveux ébouriffés, sous mon regard surpris, alors que ma propre main passe doucement sur son cuir chevelu, où je mettais toute ma tendresse. Sans même que j’en prenne réellement conscience, dans un premier temps, les doigts de Pulinn croisent les miens et nos mains se rencontrent et se caressent, se touchent, curieuses et taquines, ne quittant pas l’arrière du crâne de mon chéri glacé. Je ressens une réelle plénitude à sentir ainsi cette peau plus douce que le satin sur lequel je suis allongé tout en gardant un contact avec mon flocon.

Mais elle abandonne ce contact si rassurant et doux pour récupérer sa main, qu’elle pose sur la fine couverture, près du ventre de Lillith, tout en reprenant la parole.

« Tu connais les montagnes, n’est-ce pas ? Tu as déjà été dans le temple de Yuia que les Duchés abritent… ça ne fait aucun doute… Mais y es-tu retourné, dans ces montagnes, sur cette neige éternelle, depuis que tu as assemblé toute cette puissance ? Ne serait-ce pas le moment idéal pour y faire un voyage, et voir où en sont tes pouvoirs, au meilleur de leur capacité ? »

Son regard est à nouveau allumé d’ambition partagée, autant pour elle que pour mon doux amant des neiges. Je passe mon bras autour de sa taille pour doucement l’étreindre, et me lover contre lui, sans plus déranger sa discussion, tendant moi-même toujours une oreille attentive tel l’élève que je suis…

Pulinn tente de me charmer et de briser la glace que j'ai mise entre nous. Elle veut me pousser à la confidence plus que je ne le peux. Elle joint à son discours mielleux des caresses dans mes cheveux, lascives et tendres.

La main de Pulinn et celle de Cromax se croisent dans leurs ballades capillaires et jouent un jeu bien agréable. Je commence à me laisser aller, oubliant un peu mes prérogatives envers l'elfe inquisitrice.

Je me laisse faire, subissant leur doux châtiment avec ravissement. La main de Pulinn court rejoindre mon ventre, ce qui n'est pas non plus désagréable, mais elle poursuit ses questions, toujours plus poussées.

"C'est sûr qu'un retour dans mes montagnes sera important par la suite, mais je réserve ça pour plus tard. Par contre, je dois confesser n'avoir jamais vu les ruines du temple de Yuia, perdu dans les montagnes des Duchés. Certains soucis ont stoppé mon expédition, coupant net mes recherches sur le Livre de Yuia."

Je suis plutôt content de la piste du temple, évitant les sujets épineux sur lesquels on stagnait depuis un moment, et je peux donc me libérer et parler plus ouvertement à celle qui me travaille au corps, au sens propre comme au figuré. Avec ce que j'ai pu entrevoir de la belle, l'introduction dans le dialogue de livre mythique, à moitié volontaire, pourrait l'intéresser grandement.

Cromax me serre contre lui, m'enlaçant tendrement. Je réponds à son geste en lançant un bras en arrière pour tâter son postérieur royal avec délectation.

Cromax a écrit:
Lillith, me surprenant un peu, semble apprécier les caresses que Pulinn et moi lui faisons avec douceur et tendresse, et se laisse gagner par une sorte de léthargie consciente de bien être. Je suis content de voir que mon amant se décrispe enfin un peu, et accueille avec bienveillance son laisser-aller soudain, son abandon à nos mains et à nos corps. Même dans sa réponse à la belle elfe, il semble plus détendu, plus serein, comme si ses angoisses irraisonnées s’étaient évanouies par les paroles apaisantes et confiante de Pulinn, ainsi que nos pulsions tactiles sur sa peau humaine.

Il parle d’un retour dans les montagnes, et par là, j’entends un éloignement de ma personne. Je devais m’y attendre, nos chemins ne pouvaient pas garder la même route indéfiniment, mais je sais que mon attachement pour lui, peu importe où il soit, près de moi ou très éloigné, restera indemne et fort, et que maintes pensées lui seront dédiées, à lui et à son corps de rêve, ainsi qu’au rêve que j’ai accompli en m’unissant avec lui, bravant toutes mes peurs, tous mes aprioris et aussi le regard inquisiteur et juge des autres qui ne sont pas aptes à comprendre, et donc encore moins à accepter…

C’est mieux comme ça, après tout, qu’il aille faire un peu sa vie, vivre ses buts personnels, de son côté. Moi aussi j’ai de nombreuses choses à faire, maintenant que mon insouciante attitude du passé s’est alourdie de tâches bien nouvelles et curieuses pour moi. Ce que je cherchais à savoir sans réellement chercher à le trouver m’est presque tombé dans les mains en une fois, comme un coup de hachoir sur un steak saignant, et a éveillé en moi une nouvelle couche de mon être, que je ne connaissais pas, que je ne soupçonnais même pas… Je ne suis plus aussi libre qu’avant, désormais. Enfin… Libre, si, mais je ne peux plus me permettre de vaquer à mes désirs de voyage sans réellement y apporter un but, car en chacune des villes, chacun des endroits que je visiterai à partir de maintenant, j’aurai un devoir à effectuer, une liste de tâches, d’obligations morales qui seront dans un futur plus ou moins proche fort utiles, et même nécessaires pour ma survie, je le pressens…

(Pourquoi te sens-tu en danger, mon amour ? Le destin est avec toi, l’aurais-tu oublié ?)

(Je me réserve le droit de décider de mon propre sort, Lysis. Et je ne sais pas encore quelle voie choisir, celle que tu me proposes ou celle que me dicte mon cœur et mon enseignement.)

(Foutre de cette bonté d’âme et des enseignements de ce vieux radoteur d’elfe sylvain ! Tu n’es pas comme ça, ça ne fait partie de toi que par un malheureux hasard, une malchance indigne d’un être comme toi…)

(Et pourtant, ne m’as-tu pas dit avant que le destin était avec moi ? Pouvons-nous reléguer au simple rang de hasard le fait que je me sois retrouvé là, dans cette forêt, au lieu d’aller vers le sort qui m’était réservé ?)

(Tu ne sais rien de ce qui t’étais réservé, Cromax. Rien !!)

(Peut-être puis-je le deviner, mais qu’importent mes visions à ce sujet, elles ne sont pas appréciables… Je suis content de la vie que j’ai actuellement, et de celle que j’ai eue jusqu’ici…)

Mes pensées intérieures m’empêchent de bien suivre le cours de la discussion qui se poursuit pourtant sans moi, entre Lillith et Pulinn. Je ne perçois dans les mots de mon magicien que son envie de retourner dans les montagnes, et quelques propos concernant un temple et un livre sacré, renfermant des secrets, certainement. Ma conversation mentale avec Lysis finit quand l’elfe blanche, le regard illuminé par ce qu’elle vient d’entendre, répond avec engouement à mon doux amant, alors que celui-ci passe son bras autour de moi pour me malaxer le derrière, m’arrachant un petit gémissement de surprise et de plaisir…

« Le Livre de Yuia ? Mais c’est l’évidence même, Lillith. Un tel artefact doit te revenir ! Il y a à mon avis peu de mages de glace qui ont tes ambitions, il est donc normal qu’il te revienne… Mais prends garde, cependant. Il renferme bien plus que des simples formules magiques… Et pour le manier, il faut être doté d’une prudence extrême… La moindre erreur pourrait t’être fatale, Lillith. Et ça désintègrerait d’un coup toutes les belles choses que tu prévois… Tu dois le trouver ! Et surtout ne pas l’ouvrir directement. Ça serait une erreur grossière… Amène-le en ce lieu où paisiblement tu pourras le consulter, alors qu’il sera à l’abri de tout danger. Les Gardiens de la Rose seront là pour veiller sur lui et le préserver de regards étrangers et indésirables… »

Je souris d'aise en me rendant compte que j'ai réussit à surprendre pour la première fois mon amant dans nos jeux amoureux, lui arrachant un hoquet de surprise. Je continue mes attouchements fermes pour ne pas le priver d'un plaisir montant, tout en écoutant attentivement la réponse de Pulinn.

Celle-ci, pour changer, semble connaître bien des choses sur le Livre. Elle réanime mon envie de le trouver, désir qui avait disparu sous un coma, une fuite vers l'inconnu et les affres de Verloa. Mais ses avertissements m'inquiètent un peu.

"Des dangers autour de l'ouverture du Livre ? Le sage Moboutou ne m'avait parlé de rien de tel !"

J'efface mon air alarmé pour reprendre mes rêves d'ambitions par la queue.

"En tout cas, il est clair que ce livre m'est destiné... Ce n'est pas un hasard si l'on ma lancé sur sa piste une fois et qu'on me la rappelle maintenant. Et quand je vois les piètres compétences de mes pairs, je me dis parfois qu'il n'y a vraiment pas de doute à avoir."

Par pairs, j'entends surtout Arévoès, dont la magie de glace était tout juste bonne à baisser la fièvre ou refroidir un verre d'eau. Evidemment, le grand-prêtre du temple de Kendra-Kar doit être assez puissant, mais le clergé n'a pas la trempe pour savoir utiliser une telle merveille.

Cromax a écrit:
Les détours de la conversation m’échappent désormais complètement. Ils parlent d’un livre dont j’ignore tout, mais qui semble pourtant porter une réputation assez imposante, et sans en douter très importante pour mon amant visiblement aussi expert que Pulinn sur la chose. La conversation qui était ouverte et privée semble prendre un tournant qui se rapproche plus de la discussion autour d’un thé sur une petite tablette en acajou dans un quartier riche de la ville, vers 17h, avec un nuage de lait et un peu de sucre. C’est tout juste si en parlant, ils ne lèvent pas le petit doigt, causant de magie et de secrets renfermés dans des livres.

Je sais combien le savoir renfermé dans les grimoires et parchemins est précieux, et qu’il ne faut en aucun cas prendre ces dons d’autres temps à la légère, car ça nous apporte savoir et sagesse, puissance même, parfois. Mais la vie et ses secrets se sont pas renfermés entre deux couvertures de cuir, ou sur une page de parchemin usé. Sa vie, il faut la tracer soi-même, en se démarquant des autres pour ne pas tomber dans une lassante banalité, une ennuyante répétition de journées identiques et sans réelle action… Les livres ne doivent servir qu’à savoir ce qui a déjà été fait en vue de faire mieux, de compléter, et non d’imiter stupidement comme ces humains bâtisseurs se bornent à faire sans originalité. Tous ces bâtiments carrés, stricts, impersonnels. On dirait presque qu’il est mal vu d’avoir de la personnalité, de l’originalité, du caractère. C’est sans doute pour ça que je préfère la vivante et animée Tulorim à cette blanche et uniforme cité.

(Haa Tulorim me manque…)

(Tu devras bientôt y retourner, mon amour…)

(Je l’espère tant… Même si l’annonce de ce présage dans ta bouche sonne comme le glas d’ennuis inévitables…)

Je ne sais même plus ce que les deux autres personnes partageant la couche racontent, maintenant. Je me contente de me satisfaire des tendres et passionnées caresses de mon flocon sur ma croupe qui lui est toute offerte, alors que son corps est plaqué contre le mien. Ma main glisse sans gêne, ni pour Lillith ni pour Pulinn, le long de son torse, sous sa chemise, et je caresse sa peau de mes doigts souples et envieux. Mais lorsque la douce et agréable elfe blanche se redresse, je ressens un soudain sentiment de culpabilité, comme si j’avais fait une erreur à un instant crucial que je n’aurais pas pu discerner par mon manque d’attention… J’arrête de bouger, la main contre les pectoraux cicatrisés de mon amant, et je la regarde d’un air neutre, sans savoir si je vais me prendre une remarque négative, espérant ne pas lire de la déception dans ses yeux.

Mais je n’y vois rien de tel. Elle regarde le magicien, confiante et visiblement conquise par mon choix, et lui adresse une nouvelle fois la parole d’un ton amical.

« Si c’est ce que te dicte ton cœur, il n’y a en effet aucun doute à avoir. Va, quand tu seras prêt. Retourne dans les montagnes et ramène ici ce précieux artefact qui fera de toi quelqu’un de puissant, grâce aux secrets qui y sont inscrits. Ce n’est pas autour du livre que le danger repose, mais à l’intérieur, entre les pages. Le pouvoir est dangereux, lorsque l’on ne sait pas s’en servir. Il faut l’apprendre petit à petit, pour ne pas tomber dans une frénésie insensée… »

Elle me regarde alors, en plissant les yeux. Nous ne devons pas avoir bonne mine, Lillith et moi. Ça sera notre première nuit dans un vrai lit depuis longtemps, et nos traits sont tirés par la fatigue et l’alcool… Il se fait tard, et Pulinn semble le comprendre aisément…

« Je crois qu’il est temps que je vous laisse tous les deux, maintenant. Vous avez sans doute des choses à vous dire… »

Elle se penche alors vers mon amant, dont elle embrasse délicatement la joue, presque maternellement… Elle se dresse alors par-dessus lui à quatre pattes pour m’atteindre à mon tour, et son visage se mue en une moue coquine. Elle me fait un clin d’œil avant de me lécher la joue, féline.

« Bonne nuit… »

Et ce sont là les derniers mots de la semi-déesse qui quitte notre abri intime en se dandinant gracieusement à quatre pattes pour s’en aller vers d’autres occupations… Sa nuit sera peut-être encore longue, qui sait…

Quand elle disparait derrière les tentures, mon regard reste fixe pendant quelques instants, où je respire profondément, souriant béatement. Puis, mes yeux se tournent vers Lillith et deviennent hagards. Je lui laisse l’initiative de la parole, l’enjoignant à me livrer ses pensées les plus impulsives, son témoignage à chaud, ou tourner cette page pour la garder pour lui seul…

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 17:26 
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Pulinn s'écarte de nous et prend une position assise, prête à passer le voile pourpre fermant l'alcôve. Elle dit approuver mes recherches sur le Livre et me conseille d'aller le chercher. Ou plutôt, elle m'ordonne d'aller le chercher. J'ai du mal à voir exactement sa position, mais il est clair que c'est plus qu'un simple avis, tout en n'ayant pas l'air d'un ordre sec comme ceux de Bogast.

Elle s'en va alors, nous laissant à nos affaires et moi plutôt démuni. j'avoue ne pas savoir trop comment réagir. De toute façon, il faudra que j'aille chercher le Livre, même sans son avis.

Maintenant que la présence envoûtante de l'elfe blanche ne trouble plus mes sens, je réalise la complète étrangeté de la discussion qu'on a eu. Je remarque alors avec effarement qu'on a beaucoup parlé de choses qui me sont très liés, mais rien sur Pulinn ou le temple. Je sais juste "qu'elle ne veut que mon bien" !

Je me tourne vers Cromax qui m'enlace toujours aussi tendrement.

"Bien... hum... Elle est particulière... En tout cas la discussion était intéressante..."

Puis n'y tenant plus, je lâche alors toutes mes questions encore sans réponses.

"Mais.. Qui est-elle ? Pourquoi voulais-tu me la présenter ? Et cet endroit, c'est quoi au juste ? Je suis quand même un peu perdu là."

(Et puis j'ai mal au crâne et le fatigue se fait insistante...)

Cromax a écrit:
J’attendais des questions de la part de mon amant, et on peut dire que je suis servi. Après un commentaire judicieux et certainement très recherché pour définir sa façon de voir Pulinn sans trop se mouiller en considérations subjectives et personnelle, il m’assaillit littéralement d’interrogations diverses et multiples, témoin de l’incompréhension et du déboussolement qu’il m’avoue juste après, et qui se voit aisément au fond de ses yeux clair. Je ne savais pas mon amant si curieux, et tout à coup, je me rends compte que les promesses que j’ai faites, les engagements que j’ai pris en acceptant mon rôle ici seront sans doute plus dures à tenir que ce que j’avais imaginé. Comment n’ai-je pas pensé que tant de secrets, de choses tues, de mystères attireraient des questions et des fureteurs impatients. Dans le cas de mon amant, c’est compréhensible, je l’ai littéralement fourré dedans sans réellement lui demander son avis. Et maintenant, c’est à moi d’assumer ses questions et d’assurer mes réponses sans rien dévoiler d’interdit…

Souriant à mon amant, je prends un air confiant qui n’est qu’à moitié joué, puisqu’entre ses bras, toute la confiance du monde peut être en moi. Je le regarde fixement en silence, souriant, cherchant des yeux ses lèvres sensuelles entrouvertes dans son interrogation comme si je voulais l’embrasser fougueusement, mais que je me retiens… En réalité, je cherche tout bonnement quoi répondre. Je n’ai pas encore l’habitude de ce genre de chose, et si je suis habituellement spontané et direct, mais là, je ne peux pas dire ce qui me passe par la tête, n’importe quoi… Pourtant, l’envie de poser ma langue contre sa douce bouche est bien présente, et un instant je me demande ce qui serait préférable, de l’embrasser fougueusement toute la nuit ou de lui répondre d’abord.

Finalement, je cède à mes instincts primaires, à mes envies charnelles, et j’avance la tête vers lui, posant mes lèvres sur les siennes, et unissant nos suaves salives alcoolisées. Ce faisant, ma main mutine vient se reloger contre son torse musclé, alors qu’elle l’avait quitté pour qu’il se tourne vers moi, et recommence ses caresses langoureuses et provocatrices… Mais bien vite, comme pour me faire désirer, je me recule, décidant de quand même répondre à celui qui partage ma couche avant de poursuivre ce baiser…

« Qui elle est ? C’est Pulinn, une gardienne de ce temple particulier. Une personne que j’ai rencontrée cette après-midi et qui m’a adopté en quelque sorte, ainsi que tout cet endroit magnifique. Tout ceci fait partie de moi, maintenant, et c’est pour ça que je voulais t’y emmener, parce que tu compte pour moi, et que je ne voulais pas que tu manques un tel lieu. Cet endroit, je le découvre en même temps que toi, presque. C’est un lieu unique, et exceptionnel. C’est un endroit où l’accomplissement de tes désirs est prôné, où rien ne t’es interdit de dire ou de penser, ou même de faire, du moment que ça n’entrave pas la liberté d’autrui… C’est un lieu qui me correspond, Lillith. C’est à ça que je ressemble, ou en tout cas une partie de moi. Un lieu de liberté et de vie, de beauté et de savoir. »

Je reprends ma respiration, qui s’est amenuisée d’excitation pendant mon discours sur le temple. Je prends alors le temps de me calmer, et la lueur de folie de mes yeux devient lueur de tendresse. Ma voix se fait alors plus douce, plus hésitante, car le sujet que j’aborde là est plus qu’épineux, et me concerne directement. J’ai envie de lui dire le maximum, mais je ne le peux… je ne peux savoir sa réaction…

« Tu sais… je n’ai pas de famille, ou du moins je ne la connais pas, et ne l’ai jamais connue… Ces personnes, cette Pulinn m’ont accueilli ici comme s’ils m’y attendaient. Pulinn m’a donné plus d’informations sur ma famille que j’en ai appris par moi-même durant toute mon existence, déjà si longue… Je sais maintenant que ma mère est en vie, et je sais aussi que j’ai… une sœur… bien que j’en sache encore peu sur elle… »

Je m’embrouille un peu, et retrouve un silence un peu gêné… En réalité, j’en sais bien plus que je ne peux le dire… à la place, je serre fort mon amant, plaquant ma tête contre son épaule pour ne pas qu’il voit le trouble qui m’assaille…

Plus je pense à ces révélations, plus je suis mal, comme si j’étais coupable de ce que j’ai appris…

Cromax prend son temps pour me répondre, perdu dans une contemplation que j'estime être le meilleur compliment sur ma beauté, bien plus que toutes les paroles de Pulinn. Ni tenant plus, il rapproche ses lèvres délicates pour m'embrasser fougueusement avant de répondre tranquillement.

J'écoute sagement ses explications, essayant de tout appréhender malgré mon enivrement qui fait tout pour me rendre inattentif. Je comprends déjà un peu mieux les raisons qui nous ont menés ici et tout ce qui va avec.

Alors qu'il reprend son souffle j'opine lentement.

"D'accord..."

Il aborde alors un sujet beaucoup plus délicat. Je le fixe dans les yeux, comprenant l'importance pour lui de cette histoire. J'avais pu apprendre durant notre voyage sa triste enfance, et l'arrivée soudaine d'information sur sa famille. Il vient de gagner une mère et une soeur. Encore sous le choc, Cromax semble troublé, et loin de son habituelle assurance. Il m'enlace et se cale au creux de mon épaule. Je passe mes bras réconfortants dans son dos, ayant une prise ferme pour lui assurer mon soutien. Puis je lui susurre à l'oreille quelques paroles douces.

"C'est formidable ! Je suis heureux pour toi."

Je laisse le silence et les gestes faire un peu leur œuvre, puis reprend sur les sujets de la soirée.

"Désolé de t'importuner à nouveau avec ça, mais il y a encore un point qui demeure encore obscure pour moi. Pulinn, cette maîtresse du temple des plaisirs... Pourquoi s'intéresse-t-elle autant à mes pouvoirs et au Livre ? J'ai du mal à voir le rapport avec tout le reste."

Cromax a écrit:
Lillith semble accepter mes raisons et ne pas mal prendre mes révélations évasives, ne posant même pas de questions dessus, ce qui est pour me rassurer au maximum, puisque je n’aurais pas su que lui répondre sans mentir, car je ne peux lui avouer toute la réalité, je ne veux pas, car j’ignore la réaction qu’il pourrait avoir… Et je n’ai aucune intention de la connaitre, ou tout du moins pas maintenant.

En fait, il parait même plutôt heureux pour moi, comme le confirment ses mots doux, ses murmures au creux de mon oreille alors que nous nous enlaçons doucement, nous laissant porter par nos envies de tendresse du moment. Le silence revient entre nous, et je profite de cet intermède sans paroles pour fermer mes yeux et tenter de vider mon esprit, de ne plus penser à toutes ces histoires tortueuses et accablantes, ne profitant plus que de l’instant que je vis là, avec mon glaçon. Un moment complice et doux, loin de tous les tracas qui ont traversé ma vie, ces derniers temps.

Et c’est alors que je plonge doucement dans les nimbes profonds de cette tendresse apaisante que mon amant me pose une question sur la conversation qu’il a eue avec Pulinn. Je me redresse, un peu surpris de son interrogation, avant de lui sourire avec sympathie. Tout en défaisant les liens de cuir de mon armure qui m’encombre, sur cette couche de satin et de soie, je lui réponds d’une voix faible, à peine soufflée hors de ma bouche.

« Elle s’y intéresse parce que c’est ce qui compte pour toi. Elle te l’a dit, elle cherche ton bonheur et ton épanouissement. Ne t’a-t-elle pas affirmé que c’était le but de ce temple ? C’est un lieu dédié aux plaisirs, et ce livre, cette magie, c’est ton plaisir à toi… Par contre elle n’est pas maîtresse en ce lieu, elle en est juste la gardienne d’honneur, si on peut appeler ça comme ça… »

Une fois ma réponse formulée, je me débarrasse lentement du reste de cette armure qui m’enserre et me donne chaud, dans ce lieu déjà surchauffé qui m’avait déjà mis mal, l’après-midi. Je case tout dans un coin de l’alcôve avant de me retourner vers mon amant à nouveau.

« Pfiou, il fait chaud ici ou c’est moi ? »

Cromax se redresse à ma question et me renvoi en réponse un sourire. Les explications qui le suivent ne me plaisent qu'à moitié, car je les trouve encore remplies de faux-semblants et de justifications bancales.

(Mais après tout, c'est peut-être moi qui ai du mal à percevoir les choses correctement. Après tout, la soirée a été plus qu'arrosée et j'embrouille un peu mes pensées...)

Je me satisfais donc de ses réponses et en profite pour le mater alors qu'il se débarrasse de son armure pour se mettre plus à l'aise dans la couchette que nous partageons.

"Oui, il fait chaud ici..."

L'imitant, je retire ma chemise déjà bien ouverte, puis s'en suit le pantalon de toile que quelques acrobaties envoient contre le mur pour me laisser nu.

"Mais je peux aussi calmer tes propres ardeurs."

J'ose un ton mutin sous le coup de la déshinibition totale qui m'a accompagné toute la soirée. Je m'approche de lui l'aider à défaire les derniers vêtements cachant la splendeur de ses muscles finement ciselés et l'embrasser pour la énième fois de la soirée, entamant ainsi un nouveau jeu amoureux avant que la fatigue nous emporte dans les limbes. Dans la pseudo-intimité que nous offre notre alcôve, je me lâche enfin, après tous les préliminaires qui m'ont un peu frustré par l'impossibilité d'aller plus loin à cause des gens nous entourant.

Après avoir goûté à ses lèvres, je descends une langue avide dans son cou, puis sur son torse pour dessiner quelques arabesques de bonheur pur, avant de continuer le chemin du désir. Je veux redécouvrir son corps, dans son entièreté, comme si Verloa n'avait pas existé, comme si c'était la première fois, comme si cette nuit était la seule et unique, la nuit dédiée au plaisir.

Cromax a écrit:
Sentant son regard bouillonnant dans mon dos, je ne peux que soupirer sous l’exaltation que me procure l’attente de la réponse à ma question, qui arrive bientôt dans un crescendo d’envies diverses, mais avant tout charnelles et torrides. Oui, il fait chaud ici, comme le dit si bien celui qui attise mon feu intérieur comme s’il était muni d’un soufflet géant duquel il vient d’activer la toute puissance sur mon être entièrement offert à lui, à son corps et à ses désirs les plus fous. Car ils sont aussi ce que je veux, et mon feu interne est vite allumé. Il n’y avait qu’à souffler sur les quelques braises qui chauffaient déjà tout mon être d’espoirs coquins pour déclencher l’incendie qui m’habite désormais, alors qu’il ôte sa chemise, suivi d’une explosion de désir pour son corps unique quand il se défait agilement de son pantalon léger, mais ô combien encombrant dans ses moments.

Je ne peux plus désormais que contempler sa nudité, sa beauté virile, mâle, presque sauvage et brute, vraie. Ses muscles luisent de la transpiration que lui inspire la chaleur du lieu, et j’ai une soudaine envie de me jeter sur lui littéralement pour le plaquer sur ce matelas confortable pour lui prouver que cette lave incandescente qui monte en moi ferait pâlir d’envie la nuée ardente à laquelle nous avons échappé sur Verloa. Tel ce volcan terrible et grondant, mon corps est en éruption, et bouillonne de toute part. Mais je reste tétanisé pour faire durer ce plaisir de l’attente, de l’envie qui monte sans s’arrêter pour pulser toujours plus fort sur mes tempes, mon sang battant à grand coup dans tout mon corps soudainement réveillé, comme s’il avait été endormi d’un trop long sommeil…

Il s’approche alors de moi, coquin petit glaçon, pour me déshabiller sauvagement, tout en m’embrassant avec ardeur et passion, en me caressant de ses mains avides et désireuses. Bien vite, je me retrouve aussi dépareillé que lui, et mes derniers habits vont rejoindre mon armure dans un coin du lit, alors que Lillith m’assaille de furieux coups de langue dans le cou, descendant petit à petit, lapant ma peau brûlante pour apaiser ce feu naissant et ravageur. Quand je sens sa salive rentrer en contact avec mon torse dénudé, je lui réponds d’une voix rauque, presque coupée par le désir…

« Je ne veux pas que tu me calme, je veux que tu les attises encore, doux glaçon. »

Je pose alors ma main sur sa chevelure, caressant ses cheveux alors qu’il poursuit son chemin vers mon ventre, mon bas-ventre. Je laisse exhaler quelques soupirs soufflés, bien involontaires de ma part, mais l’exaltation de l’instant ne me permet même pas de m’en rendre compte. Il s’en faut peu pour que me mette même à pousser un léger gémissement presque plaintif, mais témoignant tout le bonheur que les lèvres humides de mon amant procurent sur ma peau, comme un encouragement à ce qu’il continue.

Et je le laisse faire, jusqu’à ce que je décide d’un peu prendre les choses en main, au propre comme au figuré. Agrippant son visage entre mes paumes, je l’attire à ma bouche et nos lèvres se rejoignent en un langoureux baiser où plus aucune retenue n’est permise. Mes doigts fébriles entrent alors en action et caressent sa peau moite avec force et détermination. Mes gestes en sont presque bestiaux, sauvages. Ils ne sont pas dessinés à faire mal, mais seulement à lui témoigner mon appétit vorace de son corps, ma soif inaltérable d’assouvir avec lui nos désirs depuis trop longtemps refoulés par un manque d’intimité.

Mes mains coquines prennent du bonheur à parsemer chaque parcelle de sa peau de mille caresses passionnées, et bien vite, je me retrouve à le plaquer sur ce matelas, passant au dessus de lui pour l’enjamber et l’embrasser à nouveau de mille façons, usant tat de ma langue que de mes lèvres, et caressant toujours avec grand appétit ce corps qui m’est offert… Ma respiration s’accélère, et les battements de mon cœur aussi. Je le chevauche tout en le gardant plaqué contre le lit, et à un moment, mes mains se crispent sur sa chair et je ne peux retenir un gémissement plus sonore quand je sens monter en moi sa force virile, témoignée par ses nombreuses caresses et baisers. Ô que j’aime ce qu’il me fait, ce moment, cet instant que je partage avec lui. Comme j’aime l’union de nos deux corps dans une passion charnelle remplie d’une émotion forte, de sensations puissantes, alors que mon bassin décrit des courbes agiles à mesure que mon visage se crispe de bonheur, râlant de plaisir, la nuque renversée vers l’arrière, tel le dompteur ferme et audacieux d’un cheval sauvage…

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 17:48 
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Kendra-Kar, le Temple des Plaisirs

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Je suis de retour en enfer. Les paysages sont sombres et dévastés. Au loin, des ruines noircies par d’anciennes flammes s’étendent à perte de vue, comme le tableau du pire cauchemar d’un architecte. L’air sent la mort et la chair roussie. J’ai beau m’avancer pour explorer les lieux, je ne vois personne. De vivant en tout cas…

C’est un charnier sans nom. Au bout de quelques instants, j’ose lever mes yeux au ciel. Ce n’est pas le visage écarlate à l’expression sadique, comme je m’attendais. A la place rayonne une autre tête, dont les traits s’apparentent à ceux de Caacrinolas, tout en revêtant des détails plus sombres et sournois. Je frissonne face à ce que je vois et en vient à regretter Phaitos et son royaume. Car je ne suis pas en enfer comme je le pensais :

Peu de temps après, je remarque non loin de là une forme tubulaire à moitié enfoncé dans le sol. En m’approchant, je peux identifier aisément que c’est en fait une cloche, en tout point semblable à celle du clocher de Kendra Kar que j’ai visité la veille. En passant les doigts sur la poussière recouvrant le bord, je sens les gravures formant le blason de la ville.

(La ville blanche… détruite… Impossible !)

Je contemple désespéré les ravages de ce monde qui n’est plus le mien. Et avec stupeur, je remarque enfin la plus grande des horreurs. Au nord, des nuages sombres sont nourris par d’odieux volcans fumant à tout rompre. Mes précieuses montagnes ont perdu leurs chapeaux délicats de neige.

Accablé, je tombe genoux à terre. Un torrent de larmes coule le long de mes joues. Maigres traces d’eau, elles laissent des traces sur mon visage en creusant leurs sillons dans la poussière envahissante qui s’accumule sur moi depuis mon arrivée.

Le temps passe, puis je peux entendre une voix crier mon nom. Je n’arrive pas à vraiment à la saisir entièrement, mais je sens qu’elle m’appelle au loin, vers le nord. Et là, sans vraiment comprendre comment, je trouve la force de me mettre debout. J’avance vers les montagnes, ou plutôt ce qu’il en reste.

Je ressens l’appel de plus en plus fort et au bout d’un moment, je me trouve sur un promontoire rocheux. Face à moi se trouve un bloc de glace faisant bien 5 pieds de large sur 8 de haut.

« Lillith ! Viens ! »

Figé comme un automate, j’avance d’un pas mécanique vers la seule trace de neige dans l’immensité de ces montagnes maintenant volcaniques. J’arrive à voir maintenant dans la glace translucide une silhouette délicate et magnifique, celle de ma mère.

« Maman ! »

« Lillith… »

« Qu’est-ce que ? Tout est détruit… »

« Non Lillith, tout n’est pas détruit. Je suis là, j’existe toujours, moi. Je ne suis pas un jouet de Phaitos, ce dieu que tu as vaincu. »

Alors qu’elle dit cela, ou plutôt que j’entends sa voix, j’ai l’impression de sentir son regard sur mon épaule, où des taches sombres sont plus visibles qu’à l’accoutumées, là où Phaitos avait gravé sa marque.

« Et je suis encore là, je demeure malgré... malgré tout ça… »

Je prends alors l’ampleur de la catastrophe qui a ravagée Nirtim. C’est encore un genre de vision apocalyptique du règne d’Oaxaca. Pourtant, ma mère est toujours là, dans son pur écrin de glace, en dépit de toutes les éruptions et tous les cataclysmes qui ont frappés les lieux. Pour une fois, je sens une pointe de bonheur en pensant au sort de ma mère, une idée qui m’était venu il y a quelques jours mais que je n’osais pas vraiment faire monter à la surface. Mais maintenant, c’est le cas, et je ne crains plus d’espérer.

Le visage de Pulinn se mêle alors à celui de ma mère et la voix se teinte de son timbre.

« Oui, je sais combien la glace est belle et durable… »

« Que dois-je faire ? »

« Rappelle toi… Tu as l’âme d’un artiste, Lillith, mais quel est ton style ? »

Le dernier mot résonne dans mon crâne, augmentant mon trouble.


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Je me réveille alors en sursaut. Je suis sur un lit moelleux aux draps satinés et doux. Mon mal de crâne vrille mes pensées, mais je reconnais rapidement à mes cotés mon bel elfe, Cromax, me regardant tendrement en souriant.

Vu notre nudité et l’état des draps, j’imagine un peu la folle nuit que nous avons passée mais je ne m’en rappelle pas. En me tordant quelques méninges, je cherche l’endroit où nous sommes mais ça non plus, ça ne vient pas.

(En tout cas ce n’est pas l’auberge. Les tissus et rideaux rouges, le genre de petite cellule dans laquelle on se trouve…)

Les tentures pourpres me rappellent soudainement une salle beaucoup plus grande, avec des colonnes montant au ciel et des dorures de prestige, mais c’est encore flou.

Je décide alors de répondre au sourire de Cromax, non sans fermer les yeux un instant pour calmer la douleur de mes tempes.

« Hum… Bonjour… Comment tu vas ? »

Je lâche un soupir avant un petit aveu.

« Je crois que je n’aurais pas du boire… J’ai comme un grand trou noir. »

Cromax a écrit:
Notre étreinte charnelle et chaleureuse finit par nous laisser épuisés sur le drap remué par nos ébats langoureux. Bien vite, mon amant usé par nos caresse tombe dans un profond sommeil, et m’allongeant à son côté, l’entourant de mes bras tout en me glissant sous le drap et en nous couvrant tous les deux sommairement de cette faible protection un peu inutile vu la chaleur qui règne ici, je m’assoupis à ses côtés, sombrant à mon tour dans un repos bien mérité de cette dure journée bien remplie. Je m’endors aisément, du fait de ma fatigue et de l’alcool qui baigne toujours mon sang. Et la nuit m’enveloppe de sa noirceur, pénétrant mon âme de cauchemars non moins sombres qui me hantent inlassablement. Ils sont toujours semblables, depuis notre départ de Verloa, même si chaque nuit je découvre d’autres détails troublants et terribles. J’ai toujours ces visions apocalyptiques de destruction, de violence, de chaos. Un endroit infernal où les morts sortent de partout pour nous emmener dans leur monde. Car ce que je vois, c’est leur monde, les enfers, le domaine du Dieu Noir. Et il apparait d’ailleurs, toujours aussi sombre et menaçant, intransigeant, et ses traits se confondent avec ceux d’un visage horrible et rouge qui ricane alors que je vois mes compagnons tomber les uns après les autres. Je vois même des personnes que je n’ai plus vues depuis longtemps, comme cet elfe vert m’ayant tout appris…

Et puis, cette nuit, une nouveauté arrive. Je vois dans mes songes mouvementés Phaïtos tendre la main vers moi, alors que je m’effondre à genoux devant lui. Je ploie sous la douleur de la blessure qu’il m’inflige, et qui laisse sur moi une marque indélébile et rougissante de sang et de feu. Un tatouage, une marque, au milieu de mon omoplate…

Je me réveille alors en sursaut, arrachant un cri retenu au mieux entre mes lèvres dans la nuit du temple, qui à travers les lourds rideaux qui nous protège semble toujours allumé, comme si jamais ces flammes cireuses ne s’éteignaient. Je suis en sueur, et petit à petit je reprends conscience de la réalité qui m’entoure. Je suis au temple des plaisirs, et je vais bien. Je suis loin de ces abîmes infernaux auxquels je n’ai de cesse de rêver, chaque soir… Comme par un réflexe stupide, plus pour me contraindre à la réalité que pour me rassurer réellement, je porte une main contre mon épaule pour sentir si cette fameuse marque existe ou non.

Mais alors que, incrédule, mes doigts caressent ma peau, je sens sous leur pression un renflement, une légère douleur, à l’endroit exact indiqué dans mon rêve. J’ai presque envie de crier, mais le son reste dans ma bouche, ne passant pas le barrage de mes lèvres closes, contrairement à mes paupières, qui, totalement sorties du sommeil qui m’habitait, sont grandes ouvertes.

(Ça n’est pas possible… C’est sûrement une simple cicatrice, témoin de nos trop nombreux combats contre les Orques de Crimson…)

(Pourquoi refuses-tu d’admettre la vérité quand elle est indéniable, mon amour ? Tu as été aux Enfers, et tu t’en es sorti ! Ta gloire n’a d’équivalent que ton mérite. Tu t’y es battu avec rage et courage, mais tu n’es pas le seul à en être sorti avec de telles marques…)

(Non, ça n’est pas possible !)

(Vérifie par toi-même…)

Mon regard se pose alors sur mon amant assoupi. Il est agité et semble lui aussi en proie à des mauvais rêves, remuant les membres et tressaillant de tout le corps. Je me penche au dessus de lui pour apercevoir son dos, et un de ses mouvements brusque offre à ma vue ce quej e redoutais au plus profond de mon être. Sur son dos, sur sa peau, un tatouage, noir, ténébreux. L’auteur d’un tel symbole ne laisse pas de doute, hélas…

(Phaïtos… Quelle infamie l’a poussé à nous faire ça ?)

(C’est le prix que vous avez dû payer pour sortir de son domaine, après avoir vaincu ses héros infernaux…)

Je ne peux m’y résoudre. M’allongeant à nouveau, j’essaie de ne plus penser à tout ça et à retrouver le sommeil… mais en vain. Je sais qu’il ne viendra plus, et je me félicite de n’avoir que peu besoin de repos, de par mon espèce. Je me tourne alors vers Lillith pour l’observer, le regarder dormir. Il est beau, même si son visage est crispé. Les heures passent, et on glaçon n’en finit pas de remuer à mes côtés. Jusqu’à ce qu’il gémisse, ultime prémices de son réveil prochain. Je me redresse alors en arrangeant sommairement mes cheveux pour avoir l’air présentable quand il ouvrira les yeux. Ce qui ne tarde d’ailleurs pas, et j’accueille le doux cryomancien dans la nouvelle journée qui vient de débuter avec un tendre sourire.

Il semble un peu perdu, et mal en point. Je crois que j’ai de la chance, avec tout ce que j’ai bu, de ne pas me retrouver dans son état. La gueule de bois m’a évité de peu, cette fois. Bon, je ne dis pas que je suis au meilleur de ma forme, mais au moins ma tête ne me fait pas souffrir outre mesure, et les nausées ne son presque pas dérangeantes… je pense que cette cuisse de porc rôti m’a sauvé la mise, sur le coup…

La voix éraillée par son réveil difficile, Lillith me salue en souriant maladroitement, prenant par la même occasion de mes nouvelles avant de soupirer et de m’avouer que sa mémoire n’est pas aussi nette qu’on aurait pu l’espérer d’un homme de son âge… L’alcool aidant, il me parle même d’un véritable trou noir pour la soirée d’hier… Souriant de plus belle, je m’apprête à faire le récit de nos folies, tout en oubliant volontairement quelques détails trop embarrassants… Mais alors que j’ouvre la bouche pour commencer, une idée me vient à l’esprit, et je sors de mon sac les quelques photographies que j’ai prises durant notre petite fête…

« Je vais bien… ou en tout cas mieux que toi, dirait-on… Regarde ces images, tu te rendras mieux compte de ce que nous avons vécu… »

La première représente Prunelle sur mes genoux, et pour ne pas attiser la jalousie de mon amant, j’ai vite fait de la dissimuler de son regard, tout comme celle de l’inventeur de la machine à Tchouk… Alors vient celle où Léonid danse gaiement avec une Atanya tombée des nues. Je ne manque pas de pousser un petit rire à cette image, me souvenant de ce que j’ai pu dire à la demoiselle qui me ressemble tant… La suivante est très révélatrice de l’attitude de mon amant, la veille… C’est celle où il est vautré par terre, à quatre pattes, montrant ostensiblement ses fesses à l’objectif de l’appareil.

« On va dire que c’est la faute du tabouret, n’est-ce pas ? Et puis des quelques cadavres de bouteilles qui peuplaient la tablée ! »

Je ris en passant sous ses yeux les autres photographies de Keynthara et du concours de nourriture, pour en arriver à la dernière, celle prise par Keynthara et représentant tout notre joyeux groupe de la veille. Je croyais en avir pris d’autres, mais je me contente de lui montrer celles-ci, poursuivant ensuite le récit de la soirée…

« Après que l’Aniathy ait bousillé la moitié de l’auberge avec un sort foireux, nous sommes sortis et je t’ai emmené ici, au Temple des Plaisirs, où tu as rencontré et eu une discussion avec Pulinn… Tu t’en souviens, n’est-ce pas ? Nul ne saurait oublier une si charmante personne… »

Je lui souris tendrement, évitant de poser mes lèvres sur sa bouche, de peur de sa réaction quand à mon haleine chargée… Prenant un air plus sérieux, je poursuis :

« Tu étais agité, dans ton sommeil… Tu as fait des mauvais rêves ? »

Pour me faire revenir la mémoire, Cromax sort comme par magie des parchemins de son sac où sont dessinées des gravures au réalisme frappant.

"Waouh ! Comment tu as fait ça ?"

Sans attendre sa réponse, je regarde avidement chacune des images pour me souvenir de quelque chose, mais rien ne vient. Je reconnais des visages, comme celui de Prunelle, Léonid, ou encore de la mystérieuse jeune femme qui était à notre table. Malheureusement, je ne me rappelle d'aucune situation décrite, et encore moins celle où je me retrouve les quatre fers en l'air. Cromax me rassure un peu à ce sujet, mais ça me laisse un peu mal à l'aise. Je fais contre mauvaise grâce bon coeur et préfère prendre ça à l'autodérision et rire avec Cromax de mes malheurs.

Ensuite, il conclut sur la visite d'un temple et la rencontre avec une certaine Pulinn. Ses mots résonnent dans mon esprit et amènent cette fois-ci quelques flashs de la fin de soirée.

"Je ne me souviens absolument pas de la soirée. J'ai discuté un peu avec Léonid, puis après... Par contre, le Temple des plaisirs et Pulinn me reviennent un peu à l'esprit, même si c'est encore flou pour l'instant."

Mais une fois les souvenirs énoncés, il balaye cette histoire pour embrayer sur les cauchemars qui m'ont hantés.

"Mauvais, je ne sais pas trop... en tout cas c'était effrayant, mais je crois que j'y vois plus clair. Je... Il me semble que j'ai trouvé mon style."

Je conclus ma phrase par un sourire éclatant, la question de Pulinn sur mon art cryomantique me revenant à l'esprit.

Cromax a écrit:
Lillith semble réellement impressionné par les images magiques que je lui montre, et malgré une bien faible, voire inexistante participation à l’élaboration de l’appareil à Tchouk, je retire une fierté de sa grandiloquente passion pour mes œuvres miniatures. Ça n’est pas simple de trouver un bon angle pour capturer ces imagettes souvenirs… Et elles sont bien utiles, visiblement, puisque la mémoire humaine semble définitivement inapte à se rappeler une soirée après une trop grosse beuverie, que nous pouvons plus diplomatiquement nommer excès de zèle sur des dives et attirantes bouteilles dont on ne peut se refuser le contenu une fois commencées… Ainsi, la biture n’est pas une habitude de mon compagnon de lit, et il en paie aujourd’hui les frais par une visiblement affreuse gueule de bois augmentée de trous noirs, pertes de mémoires, maux de tête et tiraillements musculaires, bien que ces derniers soient plutôt dus aux pratiques sportives intenses qui nous ont emmené une bonne partie de la nuit, sur cette même couche où nous nous réveillons lentement, émergeant d’un sommeil agité.

Ainsi, il regarde avec effarement les images, répétant une fois encore qu’il ne se souvient de rien, mais ne semble pas mal prendre ses mésaventures et finit par en rire avec moi. Il confirme aussi ma pensée en disant que la seule chose dont il se rappelle est cette conversation bien particulière avec Pulinn, gardienne de ce lieu, déesse de ce temple…

En ce qui concerne sa nuit agitée de visibles mauvais rêves, il nie, ou du moins doute du bienfondé de ma réflexion, m’arguant que bien qu’étant effrayants, ses songes lui ont permis de voir plus clair. Voir quoi, je ne sais pas exactement, mais il m’assure que sa vision est désormais meilleure, puis me précise qu’il a trouvé son style…

(Son style ?)

Petit à petit, de vagues réminiscences de sa conversation avec l’Elfe Blanche me reviennent à l’esprit. En effet, il avait parlé d’une sorte de style de préserver la glace et sa beauté, fut-ce dans des situations hostiles à sa magie du froid. Ils avaient aussi parlé d’un livre, si mes vagues souvenirs sont corrects. Un livre aux grands pouvoirs et dédié à Yuia, la déesse que mon amant vénère tant. La conversation, bien que j’y ai assisté avec attention, du moins au début, ne me revient que par bribes. Il est vrai que le sommeil commençait à lentement s’emparer de mon être, et mon attention n’a pu que s’en trouver déchue, malgré le zèle que j’essayais de montrer en tant qu’apprenti, qu’élève de cette grande Dame qui vit ici… Comprenant donc de quoi il veut parler, je hoche la tête avec enthousiasme.

« Ah oui vraiment ? Comme quoi on peut dire que la nuit porte conseil ! »

Mais une ombre passe alors dans mes yeux, sur mon visage… S’il a trouvé son style, ça veut dire que bientôt nous devrons nous séparer pour chacun suivre la voie qui lui est propre. Lui doit aller dans les montagnes, et moi… je n’en sais encore rien, mais les écrits de Pulinn n’augurent pas une existence de tout repos, en ce qui me concerne. Je m’efforce tout de même de garder un semblant de sourire, mais je ne peux retenir les doutes qui me parcourent…

« Tu vas donc te rendre dans les Duchés, là haut sur les montagnes ? et… on sera alors séparés… »

Je laisse ma phrase en suspens, comme si la poursuivre m’était impossible, comme si je ne savais que dire après ces mots franchement défaitistes et négatifs… Après notre première réelle nuit d’amour, où nos chairs n’ont été qu’une durant un instant de pur bonheur, déjà la question du départ se fait. La séparation, la distance et tout ce qu’elle entrainera inévitablement… Le manque, la nostalgie…

(L’oubli ?)

(Non ! Jamais je ne pourrai oublier mon glaçon. Toujours il sera là, dans mes pensées, et toujours je désirerai le revoir et le prendre contre moi…)

(Es-tu certain de ce que tu dis ? ça ne te ressemble pas réellement de parler ainsi, tu sais ?)

(Tais-toi ! Tu ne connais rien de moi !)

(Bien au contraire, j’en connais bien plus que tu ne le penses… N’as-tu pas abandonné Zya ?)

Ainsi Lysis a accès à mes souvenirs autan qu’à mon avenir, et à mes pensées présentes…

(Ça n’est pas pareil ! C’était une relation impossible, entre elle et moi. Jamais nous n’aurions pu nous déclarer au grand jour. Son père ne l’aurait pas accepté…)

(Je t’ai déjà connu plus battant et déterminé…)

(Ne ressasse pas mon passé, il ne te concerne en rien.)

À ma grande surprise, Lysis semble m’accorder le dernier mot de notre discussion mentale, fait plutôt rare s’il en est… Sans m’en rendre compte, j’ai laissé le silence revenir entre mon amant et moi. Un silence d’absence et de réflexion. Mais je n’ai aucune envie de gâcher cette matinée en sa compagnie, et je me reprends, posant ma main sur son épaule en regagnant le sourire et la bonne humeur…

« Allons, il est inutile de penser à ça maintenant ! Si nous allions prendre un petit-déjeuner digne de ce nom ? Il me semble avoir aperçu hier une vaste salle à manger, dans le temple. »

Sans le laisser répondre, je me dirige à genoux vers mon équipement pour l’enfiler avec précaution, tout en me contorsionnant sur notre couche pour ne pas blesser mon glaçon avec mes longues lames acérées… Je m’habille et enfile mon armure, puis mon sac et ma bonne vieille cape, mes brassières neuves au symbole Kendran, avant de glisser mes armes à ma ceinture, vérifiant en un regard que je n’ai rien oublié dans les anfractuosité sinueuses des draps… J’accorde alors un regard tendre à Lillith, pour le gratifier d’une caresse sur le visage. Une douce caresse qui semble s’attarder sur sa peau un peu rugueuse et piquante d’une légère barbe inconnue aux elfes…

Je me hisse alors en dehors de notre alcôve, rampant sur le matelas jusqu’à passer outre les rideaux, m’assurant que mon amant me suit pour manger un bout…

Cromax semble heureux pour moi au début, mais il y a une once de tristesse qui se dépeint sur son visage. La raison vient vite dans la discussion et me laisse complètement en plein désarroi.

"Mais... non... je..."

En fait, je n'avais jamais réfléchit à ça. Je ne voyais pas vraiment les choses comme un départ définitif, ni même sans lui. Désarçonné, je ne réponds pas vraiment et me perds dans mes pensées.

Finalement, Cromax me remonte le moral d'une tape sur l'épaule et d'une invitation à un repas matinal pour récupérer. Je souris à mon tour et m'habille pour sortir à la suite de mon bel elfe. Je regarde le décor dont mes souvenirs sont encore vagues, rajoutant les teintes lumineuses de l'aube à la splendeur des lieux.

Nous atteignons après quelques pas une salle à manger dans une tablée magnifique. Des coupoles débordantes de fruits mûres ponctuent une nappe pourpre recouverte de pains de toutes formes. Un ballet de servantes se déroule tranquillement, offrant aux personnes déjeunant diverses boissons.

Je m'assois, main dans la main, avec Cromax et reçois rapidement de la part d'une charmante soubrette un bol rempli d'un lait de brebis tiède. Je commence mon repas, mais n'y tenant plus, repose rapidement ma brioche pour revenir sur les angoisses de mon amant.

"On ne sera pas séparés mon amour. Pas tout de suite en tout cas... Et au pire, ce ne serait qu'un voyage... Je veux pas te perdre..."

Cromax a écrit:
Mais je n’ai le temps que de mordre une fois dedans, savourant le goût de cette merveille boulangère, que Lillith remet sur le tapis le fait de nos départs respectifs, de nos vies différentes qui ne suivent pas forcément le même cheminement… Je le regarde, mi-gêné, mi-souriant, attendri par tant d’affection à mon égard, mais attristé par l’idée de causer du tort à ce cœur pur, à cet homme loyal et gentil, si tendre et attentionné… Je pose une main sur une des siennes, et je m’efforce de garder un air positif tout en répondant évasivement…

« Toujours nous resterons liés, même si nos corps sont éloignés. Et si nous voyagerons, toujours aussi nous nous retrouverons, que ça soit ici ou ailleurs. Tu ne me perdras pas parce que je n’ai aucune envie d’être séparé de toi. Mais nos vies sont différentes, et le chemin que nous suivons peut parfois s’écarter. Il ne faut pas s’en attrister, car on sait qu’à l’intersection suivante, on se retrouvera… »

Je laisse mes doigts monter doucement vers son visage et se poser contre sa joue avec légèreté et délicatesse…

« Allons, profitons de notre petit-déjeuner et ne pensons pas encore aux heures à venir… »

Je laisse ma main glisser jusqu’à son menton dans une caresse légère, puis, tout en le regardant, je mords une nouvelle fois dans mon petit pain brioché à la pate sucrée et au gout doux. Je savoure cette matinée comme elle doit être savourée.

Une fois mon petit pain fini, je m’aventure à presser tant bien que mal une orange dans un verre de cristal, mais bientôt, voyant mes gestes maladroits et peu habitués, un serviteur vient m’aider et finit par me remplacer complètement dans ma tache, pressant le fruit orange avec brio et habileté pour me tendre ensuite mon verre plein de ce jus pulpeux et délicieux. Je savoure une nouvelle fois ce gout agréable, entre le sucré et l’acide, doux et sûr à la fois.

« Je crois que Dame Pulinn veut s’entretenir avec moi en privé, ce matin. Peut-être pourras-tu récupérer tes affaires à l’auberge, pendant ce temps ? Je suis désolé de ne pas t’avoir prévu plus tôt de cette visite impromptue du Temple… En fait ça s’est décidé pendant la soirée. Et j’ignorais que nous passerions la nuit ici… »

Je souris nostalgiquement en repensant à nos ébats nocturnes pleins d’une passion et d’une connivence enfin nôtres. Je le regarde tendrement, ne quittant pas ses yeux du regard, alors que je finis lentement ma tasse de thé qui a désormais eu le temps de refroidir un peu, ne perdant rien de son arôme fruité.

Mon amour me rassure sur la durabilité de notre relation, évoquant une image des métaphores sur les destinées de Caacrinolas. Je souris à la pensée qu'il y aura toujours quelque chose et toujours des retrouvailles derrière une absence. Je m'imagine déjà, ramenant le livre triomphant, pour trouver les félicitations de Pulinn et les bras de Cromax.

Nous terminons tranquillement le succulent repas, mêlant toutes les nuances sucrées que le monde doit porter. Une fois son jus d'orange terminé, Cromax annonce le programme de la matinée. Je tombe alors des nues et ouvre des yeux ronds.

(Récupérer mes affaires à l'auberge !? Pour aller où ? Ici ! Mais ce n'est pas vraiment fait pour ça... Les lits sont destinés à autre chose, et puis Pulinn ne peut pas nous offrir le gîte et le couvert ainsi plus d'un jour...)

"Prendre mes affaires... Tu veux dire... Pour venir ici ? Ne me dit pas qu'on peut vivre dans le temple !"

Complètement interloqué, j'affiche une expression d'ignorance totale qui doit me rendre bien pitoyable...

Cromax a écrit:
À mon invitation à récupérer ses affaires à l’auberge, Lillith ouvre de grands yeux emplis de surprise. Interloqué, je le regarde avec inquiétude tout en époussetant mon armure des quelques mies que j’ai malencontreusement parsemées durant mon repas matinal. Au terme de sa phrase, mes parures étant redevenue propres, mon faciès s’orne d’une expression enjouée, alors que je le vois presque se décomposer de terreur à l’idée qu’on puisse loger une nuit de plus dans cet endroit… Ma voix se fait rieuse lorsque la réponse sort de mes lèvres sans que j’aie à y réfléchir…

« Y vivre ? ça je ne sais pas… Mais y dormir, je pense que Pulinn n’y verra pas d’inconvénient ! Surtout si c’est pour nous… »

(Surtout si c’est pour toi tu veux dire…)

(Pchut !)

Sans tenir compte de la remarque mentale de Lysis, toujours plus piquante et acérée de jour en jour, je poursuis, guilleret…

« Et pour tes affaires, je crois qu’elles seront tout simplement bien plus en sécurité ici que dans l’auberge, et au moins, tu n’as pas à payer une chambre pour rien, même si désormais nous en avons les moyens… »

Je ne suis pas encore habitué à posséder une telle somme. Le statut de nouveau riche semble si étrange quand on sait que je ne suis qu’un aventurier errant, pas même complètement loyal à la milice de Tulorim, et encore moins à l’association de mon frère d’arme, Daïo. Je suis ainsi, voyageur, instable. J’ai besoin de changement, de variété dans ma vie. Il y a tant de choses à faire et à voir, de personnes à rencontrer, de secrets à découvrir. Pourquoi se cantonner dans une unique voie d’accès qui limite fortement tous ces champs d’action ? Ici, au Temple des Plaisirs, avec le rôle que j’ai accepté de jouer, je sais qu’il en sera différent. Car je ne devrai pas me cantonner à faire une seule chose, mais bien essayer d’en faire le plus possible, dans un gigantesque éventail de choix, de propositions. Et puis même si cet endroit et ce qu’il m’apporte me plait, je n’ai pas vraiment le choix… Je regarde Lillith pour terminer ma réponse.

« Je suis persuadé que Pulinn trouvera un endroit sûr pour que tu puisses ranger tes biens. Je lui demanderai quand j’irai la voir… »

Le petit déjeuner étant fini, je me lève, rassasié, et je m’étire un peu. Même si la Gardienne du Temple m’attend déjà très certainement, je n’ai pas le culot d’abandonner là mon amant. Je n’en ai pas l’envie, surtout… Aussi, je décide de l’accompagner jusqu’aux grandes portes. J’attends qu’il se soit également levé pour lui saisir doucement la main et l’emmener jusque là-bas, silencieux et souriant sur ce trop court trajet… Une fois sur le perron de l’immense porte d’entrée, je me tourne vers lui et saisit sa seconde main…

« Ça fait bizarre de retrouver une vie citadine avec des tas de choses à faire, des obligations, des contraintes… J’en viendrais presque à regretter nos longues marches libres sur les plaines et forêts de Verloa… Enfin… Je ne regrette pas d’être rentré, tout de même. Les Orques et tous les autres monstres que recelaient ces îles maudites n’étaient pas très accueillants… »

Encore un peu, et je passerais presque pour un vieux radoteur se plaignant du temps qui passe et des moments de la vie qu’il faut cueillir à chaque instant de peur de ne plus en avoir assez pour en profiter… Sans plus mot dire, je m’avance vers lui et le serre dans mes bras, un peu nostalgique de tout ce qu’on a vécu là-bas… Dans un murmure au creux de l’oreille, je lui souffle :

« Et puis… C’est là qu’on s’est rencontré, toi et moi… »

Visiblement, ma pensée surprenante semble être la bonne. Le temple sera notre nouvelle maison. N'ayant jamais eu vraiment de chez moi depuis mon départ de chez mes parents, cela me fait bizarre d'avoir un logement autre qu'une chambre d'auberge pour une nuit ou une tente dans les landes.

Puis il me précise que mes nouvelles richesses seraient en sécurité au temple.

"Tu as raison, ce temple doit être plus sûr qu'un coffre-fort."

(Et Pulinn est bien plus agréable que le vieux grippe-sou du dépôt royal !)

Cromax se relève, le repas terminé, puis s'étire tel un chat. Je l'imite, le sommeil étant encore proche, puis me lève à mon tour. Mon amour me prend la main pour me raccompagner à la porte, meublant le silence d'une discussion sur notre nouvelle situation. Arrivé à l'entrée du temple, il me prend les deux mains et continue sur sa lancée, plus romantique que jamais.

"Ouais, il y avait du bon dans cet endroit maudit des dieux..."

Je l'embrasse lascivement, repensant aux débuts de notre relation. Finalement, c'est peut-être pour ça que Cristal m'avait ramené là-bas. Pour y vivre ce que j'avais encore à faire dans ces contrées reculées, auprès de l'elfe gris le plus beau au monde.

Dans un dernier câlin avant de partir dans les rues, une pensée me vient en mêlant mon rêve à des paroles de Pulinn. Je m'écarte un peu de mon aimé et tire sur ma chemise pour dénuder mon épaule gauche.

"Dis, qu'est-ce que tu penserais d'un tatouage ici, pour recouvrir Sa marque... Après tout, nous l'avons vaincu, et comme l'a dit Pulinn, 'Moi j’y vois une victoire, pour chacune d’elle. Une victoire contre la mort à laquelle tu as échappé.' "

Je lance à son égard un sourire malicieux, pour faire surgir la complicité qui nous a sauvé la vie en enfer.

Cromax a écrit:
Mon doux amant acquiesce mes dires sur l’enfer paradisiaque de Verloa, terre maudite où nous avons vécu mille aventures exceptionnelles et inoubliables, si rudes et dures fussent-elles. Son ton est tout aussi doux, susurré entre ses lèvres qui ne sont autre à cet instant qu’un appel au baiser. Baiser qui vient d’ailleurs directement, puisque Lillith, pris d’une visible envie de rapprochement, pose ses lèvres sucrée sur ma bouche rendue légèrement acide par le jus d’orange pressée que je viens d’avaler. Ce baiser a comme un goût de nostalgie, de lointain souvenir de nos premières embrassades, nos premiers rapprochements, sur l’Île Maudite…

Mais alors que notre trop courte étreinte se relâche déjà, mon glaçon s’écarte un peu, tirant sur le col de sa chemise de lin pour découvrir le tatouage, la marque sombre, que je lui ai repéré cette nuit. Le signe de Phaïtos, sa signature sur nos corps… La même qui orne nos peaux à tous, nous, aventuriers de Verloa… Il me demande ce que je penserais de la remplacer par un autre tatouage. Visiblement, je ne suis pas le seul à vouloir me tatouer, mais jamais je n’effacerai cette marque du Dieu Noir sur mon corps. Elle doit rester vive sur ma peau pour que jamais ma mémoire ne me fasse défaut. Mon passage aux Enfers, je ne veux pas le nier, même si l’arborer trop ostensiblement n’est peut-être pas bon…

« Justement, c’est une victoire contre Phaïtos, contre la Mort et les Enfers. Et c’est le témoin de cette victoire. Mais c’est évident que le montrer n’est pas une bonne solution et ‘est sans doute pas le meilleur moyen de bien se faire voir des autres Dieux. Pour moi, ça n’importe que peu… mais pour toi qui as Yuia en ton cœur et en ton âme, ça vaudrait peut-être mieux, oui… »

Je pose un instant ma main sur cette cicatrice noirâtre, caressant sa peau duveteuse autour de la plaie refermée.

« Allez, je n’ai que trop fait attendre la Gardienne des lieux. Si je veux lui soutirer quelques privilèges, je me dois d’être respectueux et poli avec, et un retard ne saurait qu’être mal vu ! Reviens-moi vite mon bel amant… »

Puis, je lui fais un petit baiser sur le bout de son nez et je fais volte face pour retourner dans le temple…

Bien que nuancé, Cromax approuve, ou tout du moins ne désapprouve pas mon idée. Ses propos me confortent tout de même dans mes pensées, imaginant déjà le nouveau tatouage, reprenant les courbes du signe maudit pour les déchirer d'un trait salvateur, signe de ma survie.

(Je suis sorti de l'enfer et compte bien ne pas y retourner, ni vivant ni mort. Je n'appartiens en rien à ce dieu funeste...)

J'acquiesce fermement tandis qu'il caresse mon épaule un instant nue. Puis en signe de départ m'embrasse sur le nez, avec tout le charme et la hardiesse qui lui font faire des notes d'affections toujours plus originales et touchantes.

Il part dans les profondeurs du temple et moi vers l'animation des rues, à cette heure tardive de la matinée.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 19:27 
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GM2-Keynthara a écrit:
Correction du RP de Lillith


Orthographe / Grammaire ( 0,5 /1):

-« Même le retour de la Grande Ombre dans mes rêves à cause des bêtises de Keynthara ne peux » peut
-« entends alors mon amour le susurrer de belles paroles » me
-« une lieu » un
-« deux mots pourrait suffire » pourraient
-« . Ses yeux semble » semblent
-« sa bouche pulpeuse et la profondeur de son regard me rappelle » rappellent
-« cet horrible sensation » cette
-« renaissance intérieur » intérieure
-« Pulinn et Cromax s'allonge » s’allongent
-« la mort, que Cromax et moi, et quelques autres, avons traversé » avons traversée
-« ne avons passé outre » nous
-« je ne répond » réponds
-« la pur et immuable beauté » pure
-« Je souris faiblement vers Pulinn et lui tend » tends
-« je répond » réponds
-« Moi qui demeurait » demeurais
-« Un jour, j'irais là-bas, et j'apprendrais de ma déesse » j’irai et j’apprendrai, c’est du futur !
-« je lui rend » rends
-« cachoteries » cachotteries
-« me laissant plus vraiment de place » ne
-« j'ai réussit » réussi
-« l'on ma lancé » m’a
-« Je laisse le silence et les gestes faire un peu leur œuvre, puis reprend » reprends

=> Ca te fait un total de 24 fautes majeures pour 8,75 pages word, soit 3 fautes par page. ^^ Toujours les mêmes fautes qui revenaient, celle du verbe se rapportant à un sujet passé, en l’occurrence, ‘je’. N’oublie donc pas de bien conjuguer tes verbes, c’est assez pénalisant ! Bien heureusement, tu ne sembles pas avoir de soucis avec l’orthographe, c’est bien !


Style / Expression des sentiments ( 1/2):

-« Je suis en sécurité, mais le monde, lui, ne l'ai plus » ne l’est plus
-« il est clair que j'ai encore trop d'alcool dans le sang pour avoir l'esprit clair. » Répétition de ‘clair’
-« il m'assure que je dois pas me fier aux apparences » je ne dois pas, parce qu’il s’agit de narration, donc on ne fait pas d’économie pour ça sauf par effet de style dans les paroles du perso !
-« Autant par ma gorge asséchée que par ma circonspection, je reste silencieux » drôle de tournure de phrase, j’aurai rajouté un ‘autant par la faute de ma’…
-« Les gardes en vêtus de rouges » le ‘en’ est en trop
-« Ses yeux semble aussi de cette blancheur et encore une fois, cela me rappelle un peu ceux de ma mère, et les miens. Ses cheveux, en boucles souples, semblent flotter » répétition de semble au sein de la même description.
-« il y a encore un point qui demeure encore obscure » répétition de ‘encore’

=>Quelques répétitions gênantes, et j’ai conté beaucoup trop de ‘mais’ dans tes phrases, tu les mets à longueur de paragraphe, pense donc à varier ce terme et à modifier, de ce fait, les tournures de phrases ! Concernant les sentiments, les émotions, à certains moments j’en ai trouvé beaucoup et bien développé, à certains autres un peu trop présent à mon goût, tu ne faisais que les survoler, et je trouvais ça un peu dommage. Pense donc à éclaircir beaucoup plus régulièrement le ressenti de ton personnage, ça ne peut qu’être bénéfique pour comprendre ce qu’il vit.


Apport d’expérience au PJ ( 2/2):

=>La découverte d’un nouveau lieu, de nouvelles personnes, la difficulté à comprendre la vision des choses du temple et des motivations de Pulinn t’apportent beaucoup de choses dans tes RP, et surtout, tu retrouves des ambitions perdues et te motive donc pour de nouvelle chose, c’est donc parfait !


Appréciation du GM ( 0,5/1):

=> Ton RP était très vivant, j’ai beaucoup apprécié cet aspect là, et puis, la façon de réagir de ton personnage qui tentait de ne pas se laisser duper était aussi bien ficelée, mais j’étais un peu déçue par la façon que tu avais de présenter tout ça, tes phrases étaient un peu trop simple, j’aurai bien aimé que tu ailles plus loin souvent, mais bon, c’est un avis, une appréciation de GM, c’est à toi de voir, à ce niveau là, si tu veux changer quelques choses ou non. Moi je trouve que tu y gagnerai à pousser plus loin tes descriptions et la complexité de ce que tu racontes !


Gain d’XP : 4/6 LVL UP [:kimouss:]
Gain en yus : 6x4x10=240yus !
Gain matériel: Tu reçois une cape translucide aux reflets nacrés qui a le mérite de fusionner instantanément avec la surface de ton corps ou de ce que tu portes sur toi pour t’assurer une protection à la fois physique et magique, lorsqu’une attaque est proférée sur toi : end+5, esquive magique + 10%.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Sam 18 Fév 2012 19:40 
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Kendra-Kar, les Rues

Une fois les deux gardes écarlates passés et le parvis du temple descendu, mon pied foule à nouveau les pavés humides des rues de Kendra Kar.

Je me retourne pour admirer le Temple des plaisirs depuis l'extérieur. Sa grandeur et sa magnificence sont à l'échelle de son hôte, la mystérieuse et intrigante Pulinn. Après quelques secondes de contemplation, je reporte mon attention sur la foule autour de moi.

Les tenues des passants affichent ostensiblement le niveau de vie du quartier. Les dorures, soies voletant autour des robes et chapeaux aux plumes d'oiseaux rares indiquent sans détour que je me trouve dans un des quartiers nobles de la ville, comme autour du château royal.

Je déambule quelques temps pour rejoindre la grande rue, meilleur repère pour rejoindre l'auberge. Une fois passée une grande bâtisse possédant une loggia à la balustrade en ébène, j'aperçois le marché au loin, signe que j'ai enfin trouvé ma route. Je note mentalement le repère, comme les quelques autres que j'avais fait précédemment sur le chemin, à la manière du petit poucet semant ses cailloux dans sa mémoire.

Une fois arrivé là, le reste de la route est plutôt simple et j'arrive rapidement à l'auberge que j'ai pris plus pour un coffre que pour un hôtel.


Kendra-Kar, l'Auberge de la Tortue Guerrière

Une fois entré, je me dirige vers le tenancier pour récupérer ma clé.

"Dis donc, vous avez découché hier soir..."

L'air goguenard, j'affiche un grand sourire pour répondre, non sans une teinte de malice dans la voix.

"Ettttttttt oui !"

Puis je reprend plus sérieusement en voyant son visage circonspect.

"J'ai pour ainsi dire trouvé un logement. Je viens vider la chambre et la libérer."

L'aubergiste acquiesce en cachant qu'à moitié son air agacé, mais mon paiement en argent tintant le soulage de mes humeurs versatiles. Je monte l'escalier, d'où quelques clients un peu endormis descendent en oscillant.

Une fois la clé tournée, je pénètre dans mon antre abandonné et referme aussitôt la porte. A l'abri des regards, je m'accroupis près de ma latte escamotable et démonte le plancher sans remords.

Je reprends la bourse au cuir dilaté par le poids de l'or et repose la latte comme si de rien n'était.

Je la range au fond de mon sac que je récupère sur le lit puis me place devant la table, me tâtant sur la suite des choses. Je ne vais pas remettre mon armure, pas pour me balader dans la ville. Mais les piques vont déchirer le sac si je range l'armure dedans.

(Dur dilemme...)

Après quelques essais infructueux, je finis par choisir de prendre mon sac quasiment vide sur l'épaule, accompagné de mon bâton fixé par une lanière et de tenir mon armure à pleines mains. Pour ma bourse, le sac n'est pas vraiment sûr et je choisi la méthode de la veille, la cachant dans un pli de mes cristaux protecteurs et d'user un peu de ma magie pour l'y intégrer.

Je redescends bien encombré dans l'étroit escalier et sors rapidement après avoir posé la clé sur le comptoir.


Kendra-Kar, les Rues

Les bras bien chargés, j'avance tranquillement dans la grande rue, évitant les marchands et leurs cargaisons.

La tête dans les étoiles, Je commence à réfléchir à tout ce que je vais pouvoir faire avec mes nouvelles richesses. Je ne suis pas vraiment habitué à tant d'or et d'après mes souvenirs, les limitations de ma bourse avaient beaucoup gêné mes préparatifs avant le voyage sur Verloa. Maintenant, je n'ai plus de soucis à ce niveau là.

Tout le long du chemin, j'essaye de me faire le programme de la journée.

(Déjà, je vais passer voir le vieux Moboutou pour dévaliser sa bibliothèque et améliorer ma technique et ses bouteilles de fluide pour tenir plus longtemps avec ma magie. Il faudrait que je passe au temple pour parler à Sidfreid et avoir peut-être des nouvelles de Lallydir. Il faudrait aussi que je trouve un tatoueur. Ah, et aussi un bijoutier. Il faudrait que je fasse sertir la gemme que j'ai récupéré sur Fl'Benk et qui, selon les dires de Kristal, canalise les énergies absorbées par mon équipement de cristal.)

Ma petite liste occupe mon esprit un bon moment, mais je garde les yeux ouverts pour repérer après le marché mes points de passage et retrouver la piste du Temple.

Une dizaine de minutes plus tard, je passe à nouveau entre les deux gardes du Temple, les saluant d'un signe de tête avant d'entrer.


Kendra-Kar, le Temple des Plaisirs

J'avance dans l'atmosphère chaude et intime qu'exhalent ses murs couverts de tapisseries rouges et l'éclairage d'un bon millier de chandelles. Aucun signe de mon amant dans la grande salle.

(Il doit être dans un bureau avec Pulinn... Je ne suis pas parti depuis si longtemps.)

Je me pose sur une banquette pour soulager mes bras de leur fardeau et attendre un signe de Cromax.

Pour patienter, je regarde les différentes personnes animant ce temple, des couples se réveillant tendrement aux gens un peu plus particuliers. Je remarque notamment un vieillard, plongé dans la lecture d'un livre enluminé, que je trouve totalement dépareillé avec l'ambiance de ce lieu qui est plus axé sur les plaisirs charnelles que sur l'apprentissage. Ce n'est pas une bibliothèque !

C'est alors qu'un elfe gris dégingandé s'approche de lui et commence à l'ennuyer. Je reconnais là le goinfre de Filgaren.

(Mais que fait-il ici ?! Zut !)

Je n'ai pas vraiment envie de lui parler, d'autant plus que je ne me souviens plus de la soirée et que les peintures magiques que j'ai pu en voir ne donnent pas une belle image de moi. Discrètement, je ramasse mes affaires et me déplace à pas de loup pour qu'un pilier et quelques rideaux se trouvent entre lui et ma nouvelle position.



D'affreux cris de dément explosent de l'autre coté de la salle, mettant un terme à mon attente passive. Je me penche pour passer la tête à coté de la colonne et voir l'origine des bruits. Et je ne suis qu'à moitié surpris.

"Quel imbécile !"

Filgaren semble être encore la cause des problèmes. Le vieil homme qu'il embêtait a sa robe en feu et des gardes courent vers le pyromancien fou pour calmer ses ardeurs. Je me lève brusquement pour aller porter secours à l'homme immolé, mais je n'ai pas le temps de faire beaucoup plus qu'alors un jet d'eau surgit de quelque part pour éteindre le feu. Le pauvre bougre est sauf, malgré une situation bien désagréable. Sa robe est foutue, ses livres sûrement abîmés et lui complètement trempé. D'ailleurs, il ne tarde pas à faire savoir sa colère et houspille Filgaren, faisant scandale pour partir ensuitre d'un air décidé.

Pendant ce temps, les gardes menacent le trouble-fête et je me demande bien si il pourra garder sa tête après un tel acte.

(Vraiment, c'est un cas. Je ne regrette pas de m'être fait tout petit en le voyant... Maintenant qu'on ne travaille plus ensemble, qu'il se débrouille avec les gardes.)

Son sort m'important peu, je cherche plutôt l'origine de l'eau qui a sauvé l'homme, chose peu aisé dans un tel lieu où tout est cachette et discrétion. Soudain, je sens une main sur mon épaule. Je cherche son propriétaire en me retournant, pour finalement découvrir Pulinn. En me souriant, elle dit avoir des choses dont elle veut me parler à propos de Cromax, avant de s'éloigner pour m'emmener quelque part.

(Je pensais que Cromax était avec elle ? Enfin bon, elle pourra m'éclairer là-dessus.)

"J'arrive."

Je ramasse rapidement mes affaires, portant un peu maladroitement mon armure par ma précipitation, puis lui emboîte le pas. Elle va au fond de la pièce pour passer la porte opposée à la sortie. Les gardes devant l'accès lui ouvrent le passage tel des serviteurs zèlés. Cela doit mener vers ses quartiers privés. Etonné mais ravi de l'honneur qui semble m'être fait, je continue ma route pour la rejoindre. Je baisse la tête et accélère en passant devant Filgaren et les deux gardes, croisant les doigts pour qu'il ne me reconnaisse pas, puis m'engouffre dans le passage.


[SUITE DANS LA PARTIE PRIVEE DU FORUM DE LA GUILDE]
(Visible uniquement pour les membres des ARS)

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Dim 19 Fév 2012 01:19 
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Kendra-Kar, le Temple des Plaisirs

En sortant de chez Pulinn, je fait face à une salle bien plus calme qu'au moment où je l'ai quittée. Plus de traces de Filgaren, juste quelques personnes curieuses visitant les lieux. Je repense alors à l'histoire du pompier mystère et de son jet d'eau arrivant à point nommé.

Je m'approche du coinoù le pauvre homme a été dérangé par l'imbécile d'elfe gris. Des serviteurs ont déjà fait un nettoyage impeccable, épongeant l'eau et arrageant la couche avec des nouveaux drapés propres. Un coup d'oeil derrière la colonne la plus proche, d'où était sorti le jet d'eau, ne donne rien de très concluant.

(Je ferais vraiment un piètre enquêteur... Heureusement que la milice est mieux pourvu.)

Je soupire et décide de faire demi-tour, sachant désespérement que je ne vais rien trouver. Mais une maladresse va m'offrir une occasion de me détromper. En me retournant, je rentre dans la banquette et rappelle à mes tibias les joies des coups reçus. Je pousse un juron bruyant, soutenu par le raclement des pieds du lourd mobilier sur le dallage.

"Désolé"

Parlant plus pour faire bonne figure qu'en m'adressant à quelqu'un en particulier, je m'accroupis rapidement pour me masser mes jambes douloureuses, puis tirer le banc d'ébène et le remettre dans sa position initiale, plus discrètement cette fois-ci. Mais je m'arrêtre en chemin, découvrant un drôle de caillou traînant par terre. Il était masqué par la présence de la banquette.

Je le ramasse pour l'examiner de plus. Je crois que c'est de l'ambre, ou une autre pierre translucide et brune. On peut voir au travers de petites inclusions de particules brillantes, mais surtout, des ciselures forment des inscriptions dessus. Une sorte d'éclair est gravé, ainsi qu'une barre au dessus.

(Vraiment étrange. On dirait presque un bijou... Qu'est-ce que ça fait là ?)

Un coup d'oeil circulaire vers la salle m'indique que personne ne me prête attention, ni ne veint réclamer l'objet.

(Ce devait être au vieillard, il lisait des livres étranges, sûrement comportant les même symbole. A moins que ce ne soit une pierre magique servant au sauveur caché de faire son jet d'eau.)

Après un petit duel avec ma conscience qui ne fit pas long feu, je décide de glisser la pierre dans ma bourse et de chercher des informations dessus. Après tout, je ne sais pas à qui elle appartient. Je ne connais pas l'un et si je revois l'autre un jour, il y a de fortes chances qu'il se désigne propriétaire même s'il ne l'est pas. C'est la félicité qui m'a fait tombé dessus et ce n'est que juste remboursement pour mes jambes douloureuses que de pouvoir garder ce qui n'est peut-être qu'un élément décoratif sans valeur.

Je finis de remettre la banquette en place puis me relève. L'incident n'a pas durer si longtemps, et personne ne semble s'en soucier. Je hausse les épaules puis sort du temple.


Kendra-Kar, le Rues

De nouveau dehors et la bourse pleine, je n'ai que l'embarras du choix. Aller faire un peu de lèche-vitrine et m'acheter tout ce qui me fait envie est très tentant, mais j'ai des choses plus importantes à voir.

D'un pas sûr, je me dirige à l'opposé du marché, vers le petit temple qui dans mes souvenirs devait être le seul endroit climatisé dans cette capitale où la chaleur humaine et le soleil tapant ne laisse pas de températures agréables. C'est le meilleur refuge avec la mi-journée s'annonçant, et j'ai des gens à y voir.

(Le temple de Yuia, quel endroit paradisiaque tout de même...)

Songeant aux cours de théologie accélérés que m'avait procuré Sidfreid, je prends le chemin de ce refuge d'un pas hâtif, espérant surtout avoir des nouvelles de Lallydir là-bas.


Kendra-Kar, le Temple de Yuia

Je retrouve les lieux familiers, toujours dans leur écrin de gel. Quelques adeptes prient sur des bancs, faisant leurs dévotions quotidiennes. Je m’appuie contre un pilier dont le contact glacé me fait frissonné et paresse un peu, regardant l’ensemble de la salle.

La statue magnifique de Yuia brille de mille feux avec la lumière zénithale et son éclat est plus charmant que dans mes souvenirs. Mais bon, je trouve que cette création humaine est encore un peu… fade.

Mais je n’ai pas le temps de tergiverser sur mes critiques d’art car Sidfreid m’a remarqué et vient à ma rencontre.

« Salutation messire. Je crois vous avoir déjà vu en notre humble temple. »

« En effet Sidfreid, c’est moi, Lillith. »

« Lillith ! Mais oui, bien sûr. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? D’où tu as reçu ces cicatrices ? Ce n’est pas du voyage que je t’avais proposé j’espère… »

Le prêtre prend un air inquiet, avec un élan paternel que je lui avais découvert lors de mon coma. Ne voulant pas rajouter des rides sur son front, je le rassure au plus vite et l’invite à s’asseoir pour pouvoir discuter tranquillement. Car j’ai bien des choses à lui raconter.

Je me lance dans un discours résumant mes dernières aventures, en commençant par le combat de sélection et mes doutes sur le chef influant sur mon combat. Sidfreid est pendu à mes lèvres, comme si le combat se déroulait à nouveau sous ses yeux, puis il me suggère que Bogast ait triché pour former un groupe varié. En effet, Une druide puissante avait déjà rejoint le groupe et il y avait peu de mages élémentaires. Sous ce nouvel éclairage, j’acquiesce et poursuis mon récit, avec les premiers pas sur cette île lointaine, et les dragons. L’excitation me prend quand je parle de la nuée ardente que j’ai pu contrer avec mes pouvoirs et je mime même quelques effets pour rendre l’instant plus grandiloquent. Je suis plutôt fier de mon petit effet et de l’admiration que je peux voir dans les yeux du prêtre.

Je raconte ensuite le premier contact avec ma faera et Sidfreid fait preuve d’un savoir impressionnant en disant connaître ces êtres merveilleux, bien qu’il n’ait jamais l’occasion de se lier à l’une d’elle. Je continue l’évolution de notre exploration, montrant au passage mes capacités naissantes en sculpture de glace, que j’image aussitôt par une démonstration avec quelques formes simples.

La partie délicate arrive alors et je préfère par discrétion déformer la suite des événements. Mon erreur face à Seyra est toujours un poids honteux sur mon cœur et je cache la vérité sur ce point. Je place Caacrinolas et ses techniques de torture dans l’emprisonnement par Crimson. Je me brouille sur certains détails temporels, mais l’ensemble tient la route et Sidfreid ne pose pas de questions en sentant mon trouble à propos de cette période.

Je poursuis jusqu’à Elo et les dragons gardiens de la porte, mais mon histoire est si longue que je préfère m’arrêter ici pour le moment. En effet, quelques heures ont été nécessaires pour tout ça et je ne me sens pas le courage de continuer maintenant.

« Eh bien Lillith, on peut dire que tu as vécu beaucoup d’aventures… Mais la grande question est surtout de savoir si tout cela t’a permis de maîtriser la magie en toi. Qu’en penses-tu ? »

« J’estime être encore loin du compte, même si mon travail m’a mené sur la bonne voie. Je compte m’améliorer d’une manière plus calme, en apprenant de nouveaux sorts. »

« C’est une bonne initiative. Je ne saurais que trop te conseiller de suivre nos cours se déroulant le matin un jour sur deux. On y enseigne la théologie et de nombreuses choses concernant Yuia, et même des sermons. Tu y trouverais un bon complément à tes apprentissages. Tu pourras aussi trouver une aide de ma part si certains sorts te présentent des difficultés. »

Des cours et des discours intellectuels ne sont pas trop mon dada, mais je ne peux pas refuser une offre aussi gentiment proposée. Et puis j’y trouverais une aide utile, c’est certain.

« Merci Sidfreid, l’aide du temple me sera d’un grand secours et je l’accepte avec joie. J’ai aussi une autre question. Une jeune femme m’avait accompagné au temple la dernière fois, et m’avait ramené lors de mon coma. Est-elle repassée ? Et a-t-elle… Laissé un message ? »

Sidfreid réfléchit un instant puis part voir dans l’arrière chambre, avant de revenir avec un pli et une sorte de fourrure.

« Effectivement, elle était passée donner cette lettre. »

Sidfreid me tend le parchemin et s’écarte d’un pas, me laissant dans l’intimité de ma lecture.


Cher Lillith,

Après un séjour dans la cité blanche, je ne peux plus résister à l’appel des vents me menant sur les routes de notre pays.

Je déplore ton absence qui se prolonge et crains ne pas pouvoir t’attendre plus longtemps. Ta fuite, me laissant seule et sans explications, va malheureusement rompre les liens que nous avions tissés.

Je pars ce jour même sur la piste du livre de Rana, suite à des informations sur le désert bleu de Nirtim. Je t’en prie ne me suis pas.

Si le destin devait à nouveau nous réunir, les vents nous porterons l’un vers l’autre.

Adieu…


Les larmes aux yeux, je me crispe et écrase la lettre dans ma main. Le regard de Sidfreid montre un étonnement inquiet face à ma réaction.

« Mauvaises nouvelles ? »

« Plutôt, oui… »

J’essaye de sourire pour faire bonne figure, mais c’est sans grande réussite. Sidfreid me tend alors la fourrure. En fait, ça ressemble plutôt à un bonnet, avec de grands poils blancs l’entourant. L’ensemble est doux et chaud.

« Une coiffe en poils de yéti. C’est un cadeau de sa part. Elle a dit l’avoir trouvé dans un bazar et vouloir que ce bonnet soit tiens, pour te protéger quand tu accompliras ton rêve en allant sur Nosvéris. Je ne peux pas assurer que ce soit bien des poils de Yéti ou que le couvre-chef soit beau à porter, mais c’est certain qu’il te sera utile. Même un cryomancien doué ne peut se prémunir des plus grands froids qui parcourent le monde. »

« Merci. »

Contrairement à lui, je ne trouve pas que ce bonnet soit ridicule. Au contraire, je le trouve superbe et c’est uniquement la chaleur de la ville qui me dissuade de le porter désormais. C’est un souvenir de Lallydir, et rien que pour ça, cette coiffe vaut plus que n’importe quel chapeau.

Je décide d’en finir là pour aujourd’hui et poursuivre mes projets d’achats. Je prends congé de Sidfreid, mais pense avant à lui demander s’il connaît des tatoueurs. Avec surprise, j’apprends qu’une boutique de tatouage versée dans les encres magiques existe non loin. Je remercie le prêtre du renseignement et sors du temple. Je retourne dans la chaleur infernale de la ville en soupirant, mais des rêves plein les yeux.


Kendra-Kar, le Tatoueur Magique

En suivant les indications de Sidfreid, je trouve rapidement la fameuse boutique aux encres magiques. Quelques clients se trouvent dans la boutique, regardant les modèles disponibles et un client rentre même dans l'arrière boutique pour se faire tatouer.

Je me dirige vers les échantillons d'encre pour les examiner tranquillement. Certaines me charment par leurs couleurs bleutés et les effets décrits parlant de renforcement magique, mais mon choix s'arrête finalement sur l'encre de diamant.

Il est dit que le tatouage devient de canalisateur de la magie, aspirant les fluides parcourant le monde. Bien que la description semble exagérée, l'effet est vraiment tentant. Je remarque alors le prix et elle se retrouve dans les encres les plus coûteuses. Ca ne me gêne pas vraiment, bien au contraire : c'est signe de qualité.

Vyoant la vendeuse revenir de l'arrière salle, je m'approche d'elle pour devenir le prochain client.

"Bonjour madame, je désirerai être tatoué avec votre encre de diamant."

GM2-Keynthara a écrit:
Les affaires ont vraiment l’air de bien marché ces derniers temps puisque la vendeuse peut constater que le tatouage qui retient l’attention de son présent client est l’un des plus chers qu’elle et son mari proposent. C’est donc ravie qu’elle se présente devant toi, commençant dors et déjà à te répondre.

« Evidemment c’est l’une de nos plus belles et plus puissantes œuvres. C’est avec plaisir que mon époux se chargera de vous faire cela. Ma foi, vous devez savoir que ça prend toujours quelques jours de préparation, et celle-ci n’est pas aisée pour ce tatouage. Il vous faudra revenir dans une semaine, j’espère que ça vous conviendra… »

Comme si ta réponse était une évidence, elle tend la main pour encaisser tes pièces. Il va de soit que tu dois payer d’avance. Lorsqu’enfin tout est réglé, elle s’en retourne vers l’arrière boutique pour venir assister le travail de son homme…

« A la semaine prochaine ! Très bon choix vraiment…»


La vendeuse me répond sur un ton agréable et me précise les délais d'attente due à la préparation de la mixture enchantée. J'en suis légèrement contrarié, mais je ne suis pas spécialement pressé et la vendeuse sait faire passer la pillule par sa gentillesse.

"Bien, je reviendrai donc dans une semaine."

Je lui règle le montant, qui me semble si dérisoire avec ma fortune nouvellement accumulée, puis récupère le copon justifiant de mon paiement pour venir la semaine prochaine.

La vendeuse retourne dans l'arrière-boutique en me saluant. Je lui rends la pareil et souris quand elle confirme que c'est un bon choix.

(Ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort... Cette expression n'est que trop vrai : la marque que j'ai reçu en vaincant la mort m'apportera la puissance !)

Heureux de ma décision, je retourne dans la rue pour poursuivre mon chemin.


Kendra-Kar, les Rues

La bourse un peu plus légère, mais encore bien massive, je prends directement la grande rue pour traverser la totalité de la cité. La boutique de magie du vieux Moboutou est à l'opposé de ma position. De plus, c'était dans les environs que j'étais tombé sur une bijouteire lors de ma première visite. D'après mes souvenirs, c'est au niveau de la rue de l'auberge de la tortue guerrière, à quelque patés de maisons.

Perdu dans mes pensées, j'avance aveuglément dans la foule, sans trop me méfier. Et c'est sans regarder que je passe juste devant une charette à pleine vitesse traversant le chemin. Des cris de passants me sauvent la mise et j'ai tout juste le temps de remarquer le bolide me fonçant dessus pour sauter sur le coté. Le conducteur tire sur ses rênes à en arracher la gueule du cheval pour m'éviter.

Mon plongeon misérable me lance en boule sur les pavés, mais une étrange sensation m'envahit alors. Outre un amorti bizarrement moins douloureux que prévu, j'ai l'impression d'être dans une bulle s'ajustantà ma peau. Ou plutôt, comme si, après un bain tout habillé, mes vêtements se collent à moi.

Je finis ma roulade malhabile au milieu des pieds des badauds et sens l'effet s'estomper. En tirant un peu avec des mouvements de bras, je me rends compte que c'est ma cape qui accrochait ainsi.

(Une cape magique ? Bien en a prit à Pulinn de me l'offrir, le choc était vraiment moins brutal !)

Je me relève en m'époustant et m'éloigne rapidement pour ne pas répondre aux regards des gens. Espérant que personne n'ait remarqué l'effet étrange de ma cape, je me dépêche et continue ma route.

Une fois bien éloigné, je prends la liberté de passer le tissu soyeux entre mes doigts pour sentir sa douceur, mais je suis déjà arrivé.

(La boutique de Lilo. Tiens, il a le même nom que le mercenaire avec qui j'étais parti avec Lallydir...)

Prenant cette coïncidence pour un bon signe, j'entre dans la bijouterie.


Kendra-Kar, la Boutique Taverne des Sept Sabres

En entrant, je repère le tenancier de la boutique que j'avais vu l'autre fois. Je m'approche en fouillant dans mon sac pour ressortir le famaux cristal aux pouvoirs si grands.

"Bonjour. Je suis entré en possession d'un cristal de grande valeur et j'aimerais le monter en pendentif."

L'elfe me salue silencieusement et sort une sorte de monocle grandissant de son bureau, puis vient à moi. Il prend sans ménagement la pierre précieuse que je tendais et la tient en cisaille entre deux doigts pour mieux la regarder. Son autre main interpose le monocle et joue sur les distances pour lui permettre de faire son examen.

"Une belle gemme, dont j'ai du mal à définir l'origine. Une forme naturelle biterminé, une transparence remarquable et presque pas d'inclusions. Je dirais un cristal de quartz très pur. Les gisements sont plutôt rares, bien que j'ai eu vent de rumeurs sur des cavernes de Gwadh très riches en... ENfin bref, joli spécimen. Je pense qu'en le retaillant à certains endr..."

"Non !"

Sous le coup de la surprise, je le coupe brutalement. Le cristal est particulier et ma faera a bien précisé que sa magie pourrait s'effacer par la déterioration de la gangue l'enfermant.

"Excusez moi, mais je préfère le garder ainsi. Votre oeil avisé verra assez vite que mon cristal est magique et qu'il faut absolument le garder intact. C'est ma seule exigence sur votre travail."

Lilo semble mécontent, mais sa moue bougonne s'efface quelque peu pour laisser sortir une réponse.

"Bien, c'est dommage. Cela aurait bien rendu. Je vais donc me rabattre sur un simple sertissage par pression en utilisant le maigre affinement. J'arrangerai le tout pour rendre le bijou agrébale à l'oeil... Argent, ça vous irait ?"

"Pardon ?"

"Pour le reste du médaillon. Le métal... L'argent s'accorde bien avec les cristaux blancs. L'or blanc aussi, mais les prix sont plus élevés. Quel est votre budget ?"

(Mauvaise question... Je compte pas lui laché mes 10 000 yus, car je susi sûr qu'il trouverait de quoi justifier un tel prix.)

"Eh bien, je ne sais pas exactement... Disons qu'il ne faudrait pas dépasser 200 yus"

"Ah, oublions l'or blanc... Mais l'argent est très bien, ne vous inquiètez pas. Pour le prix final, nous verrons quand j'aurais finit le bijou, mais je resterai dans vos possibilités. Repassez dans une semaine, je devrais avoir finit à ce moment là."

Lilo s'éloigne et pose le cristal et le monocle sur son établi puis note des détails sur un parchemin, me faisant dos désormais. il ne soucie plus de moi maintenant.

"Merci beaucoup, à bientôt."

Je tourne les talons pour faire demi-tour, mais après deux pas, je ne résiste pas à l'envie de lui rappeler quelque chose. Je regarde dans sa direction mais n'ai pas le temps de parler qu'il prend les devants.

"Et je ferai attention à ne pas abimer le cristal, il restera intact."

C'est exactement ce que je comptais lui dire. Mais son talent réside dans le fait qu'il me tourne toujours le dos, n'ayant pas besoin de me voir me stopper pour savoir que j'avais une recommandation à répéter.

(Soit il est un devin très doué, soit il a une intuition et un sens logique sans faille...)

Un tel personnage ne peut que donner confiance quant au devenir de mon bijou. Ravi, je quitte les lieux, prêt à allourdir mon sac chez Moboutou, dont la boutique n'est qu'à quelques pas.

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Dim 19 Fév 2012 01:29 
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Kendra-Kar, la Boutique Magique de Moboutou

Après un rapide trajet dans les rues, j'entre dans l'ambiance feutré de la boutique du vieux mage, au milieu des bibliothèques débordantes.

Moboutou est mplongé dans un grimoire, mais en sort rapidement en voyant à l'horizon un nouveau client. Il se souvient de moi et affiche un air ravi.

"Bonjour jeune homme, de l'or du roi à dépenser ?"

"Bonj... Comment savez-vous ?"

"Je suis peut-être vieux, mais pas sénile. Il y a quelques mois, des aventuriers, dont vous, passent à la chaîne dans mon magasin, le jour du lancement d'un équipage d'exploration pour le roi vers une nouvelle île et hier, alors que des rumeurs de retour de l'équipage fusent dans les rues, je reçois la visite de deux de ces aventuriers qui me dévalisent littéralement. Je sais additionner deux et deux..."

"Bien, vous savez déjà tout alors... Mais d'abord, j'ai plutôt une question : qu'est-ce que c'est que ceci."

Je sors la pierre gravée que j'avais trouvé au temple un peu plus tôt pour lui montrer. L'air intéressé, il émet un léger "oh", puis se dirige vers une étagère pour sortir un gros volume et le feuilleter rapidement. Il tombe sur unpage où le symbole de la pierre, dans le sens inverse de ce que je pensais, se trouvent parmi d'autres du même genre.

"Dai !"

"Pardon ?"

"C'est le nom de cette rune."

Devant mon regard intrigué, il soupire puis reprend ses explications.

"Les runes sont des pierres gravées contenant le langage des dieux. Elles recèlent d'une grande magie, qui devient d'autant plus puissante si les runes sont combinées. C'est comme si on forme une phrase dans le grand langage qui régit le monde. Ce sont des artefacts plutôt rares et très précieux. Où avez vous trouvé ça ?"

Le vieux mage ne perd pas le nord et cherche à trouver une information utile ou même un filon. Je ne peux clairement pas parler du Temple des plaisirs et de ma trouvaille chanceuse. Dans les autres lieux que je connais, aucun ne s'y prête. Verloa étant inhabité, la présence de rune serait étrange. Le temple de Yuia près de Mertar serait une mauvaise idée, il manquerait plus que des chasseurs de trésors trainent à coté de mon livre.

"Dans... une taverne. J'ai gagné la rune en pariant une grosse partie de mon salaire sur un concours du plus gros mangeur de cochon rôti."

"Mouais. Bien, celle s'appelle donc Dai. Cela signifit "s'arrêter". On dit qu'elle permet, non pas d'arrêter, mais de ralentir le temps. Assez puissant n'est-ce pas ? En combinant avec d'autres, si vous avez la chance d'en gagner d'autres avec vos paris douteux, elle peut avoir bien d'autres effets, comme stopper une invocation... Le tout est de former une phrase pour réécrire la réalité. C'est assez bizarre et on ne sait jamais ce qu'il peut arriver. Des sages choississent de faire des dizaines d'années d'étude pour comprendre ce langage et utilisé les runes. Enfin bref. Si vous voulez l'utiliser, il suffit de la serait dans votre poing et de prononcer son nom, ou se concentrer en pensant très fort à son nom. Mais attention, son usage est unique, la magie consumme la pierre."

Après ses explications avec de grands gestes, il me rend avec une pointe de déception la rune, comme si il aurait aimé la posséder.

"Bien, merci beaucoup pour ses informations. Maintenant on peut voir pour les achats. Déjà, j'aimerais avoir des fluides de glaces pour me fortifier. Disons, une vingtaine pour commencer."

Le pauvre bougre s'étouffe sur place en entendant ma commande. Après quelques toussements gras, il répond enfin en me fixant bizarrement.

"Vingt ! Mais vous êtes fou ma parole ! Tout le monde a une limite et personne ne pourrait supporter une telle dose ! Je peux vous fournir ce qu'il faut pour vous remplir jusqu'à vomir de la glace par tous les orifices, mais par pitié, laissez moi doser les fluides."

Je fais de grands yeux tandis qu'il se dirige vers des coffres pour en sortir des fioles. J'attends qu'il termine son travail et revienne vers moi pour enchaîner sur les sorts. Je passe rapidement devant les étagères pour lire rapidement les différents sorts disponibles.

"Alors, ce sort utlisant la glace pour soigner est intéressant, je prends. Celui-là aussi. Tiens, le miroir des glaces, je l'ai déjà eu. Mais là c'est une version améliorée, je prends. Et... en fait je vais prendre tous les sorts de glace à part le miroir des glaces, froid et toucher glacé. Il y aussi les histoires de sorts neutres. Je vais prendre donc aussi ceux là... Et cartographie, ça aurait pu être utile sur Verloa. Encore là, ça et puis encore ça."

Pendant que je parle, je parcours les bibliothèques, cherchant les sorts pouvant m'intéresser. Et en même temps, Moboutou court à gauche et à droite pour prendre des poignées de parchemins. Il abandonne l'idée de les garder tous sur lui en même temps et les dépose au fur et à mesure à coté des flacons de fluide. Quand tout est finit, le mage se plie en deux pour reprendre son souffle.

"Dis donc, vous ne m'aidez pas là. Je ne suis plus tout jeune vous savez... Bien, ça vous en coûtera, voyons voir, 40 yus pour l'identification de la rune, 575 yus de fluides et les parchemins, ça doit monter dans les 745 yus. En tout, ça fera 1360 yus. Sacré somme !"

Son air incrédule montre clairement qu'il a du mal à croire à son nouveau chiffre d'affaire, mais je compte bien lui mettre un peu de concret pour qu'il y croit plus facilement. Je sors ma bourse pour la vider de moitié sur sa table et lui régler son due.


(((Identification rune : 40 yus
Achats : 2 fluides 1/16 glace : 2x 50 = 100 yus
5 fluides 1/8 glace : 5x 95 = 475 yus
5 sorts rp (Doux froid, Mémoire des neiges éternelles, faux mort, télékynésie, cartographie) : 5x 15 = 75 yus
4 sorts évo (sensation de froid, poignard de glace, bouclier élémentaire, colère de mage) : 4x 50 = 200 yus
4 sorts simples nv1 (engourdissement, froid perçant, froid réparateur, nuage glaçant) : 4x 30 = 120 yus
5 sorts simples nv2 (neige, miroir des glaces supérieur, somnolence, froid perforant, orbe glacé) : 5x 70 = 350 yus
Total : 1360 yus )))


GM5-Jakadi a écrit:
A peine as-tu déposé tes yus sur le comptoir que Moboutou se saisit d'une grande bourse sous la surface de bois dans laquelle il fait glisser ton pactole, ne semblant même pas avoir besoin de se concentrer pour vérifier que le compte est bon. Il pousse ensuite le tout dans ta direction, rattrapant au passage une fiole de fluide chancelante.
Il observe ton considérable achat l'air perplexe, avant de finir par diagnostiquer:

"Hum... à moins que vous n'ayez découvert un sort pour vous faire pousser des bras, il vous faudra de l'aide... ou plusieurs voyages. Si vous voulez, vous pouvez momentanément me laisser de ce matériel le temps pour vous d'en disposer comme il se doit."

Son regard se fait alors suspicieux lorsque ses yeux se portent sur un parchemin dont il se saisit et déroule devant ses yeux, provoquant une dégringolade des autres pièces de papier empreintes de magie qu'il retient d'une main nonchalante.

"C'est bien ce que je pensais: poignard de glace... c'est plutôt un sort d'Enchanteur. Vous ne m'avez pas l'air d'un Enchanteur, à moins que je me trompe?"

Se lissant la barbe tout un observant d'un air qui mêle amusement et circonspection ta montagne d'instruments de magie, il attend placidement ta réponse.

Je blinde mon sac avec mes nouveaux achats, mais le tout a du mal à tenir. Le vendeur sauve in-extrèmis une fiole de fluide qui manquait de faire une mauvaise chute.

"Merci, mais je crois que je vais me débrouiller."

Je range précautionneusement les fioles au fond du sac puis enfourne littérallement la plupart des parchemins par dessus. Il en reste 4 rouleaux que je n'arrive vraiment pas à mettre dedans. Mais c'est juste pour les amener au Temple où je pourrais les stocker le temps de tout apprendre. Je peux bien les porter à bout de bras.

Alors que j'allais partir, le vieux mage prend l'un de ceux resté sortis et commence à parler de choses étranges. Je souris simplement en remettant le bien qui n'est plus sien sous mon bras.

"Un Enchanteur ? Qu'importe ! Je dois vous mettre dans la confidence, mais quand Yuia m'a donné mon don, je n'ai pas eu à remplir un formulaire et cocher la case enchanteur, mage, cabaliste ou maître des arcanes. Je développe mon don simplement. Et si je n'arrive pas à apprendre ce sort, je m'en servirais comme papier peint !"

D'un pas pressé, je quitte la boutique avant que Moboutou sorte de l'hébétement dans lequel mon discours l'a plongé et qu'il ne m'assome pour le sacrilège que j'ai proféré sur ses écrits sacrés.


Kendra-Kar, les Rues et le Temple des Plaisirs

pataploc pataploc...

(Oulala, qu'est-ce que je suis chargé ! Et ce sort qui me sert à rien...)

Prenant sur moi et serant un peu mes précieux parchemins, je refais en sens inverse la longue route qui me sépare du Temple.

C'est long, mais j'y arrive tout de même. Comme prévu, je passe en coup de vent, m'expliquant brièvement avec les gardiens du salon de Pulinn pour y ranger mes affaires comme j'avais convenu avec elle, puis repartir aussitôt avec juste une bourse amoindrie, les plus petites fioles de fluide et quelques parchemins dans un sac bien moins surchargé.

Une fois dehors, je fonce au marché pour prend une miche pain et quelques agréments pour me sustenter duran la journée. Enfin, je prends la direction de la porte nord de la ville, commençant à suffoquer dans cette ville trop pleine après nos mois d'isolement sur Verloa.

Et enfin, après une attente trop longue, je suis enfin en territoire sauvage, avec mes grandes et belles montagnes visibles à l'horizon.

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GM9-Cromax a écrit:
Correction du Rp de Lillith

Orthographe / Grammaire : 1/1

Alors bah en fait là j'ai absolument rien à dire en fait... Aucun problème de ce côté là, tu dois avoir un super correcteur orthographique ou être une bête de grammaire, parce que c'est niquel...

Style / Expression des sentiments: 1,5/2

Alors là... mon avis est beaucoup plus mitigé.
niveau sentiments d'abord, il y en a, c'est indéniable. Certains posts en sont remplis, d'autres pas, ou ne sont pas suffisemment développés, restant en retrait, comme si tu ne faisais que les citer sans qu'ils aient de réelle incidence sur le rp. Et c'est dommage parce que certains posts, notamment celui de ton cauchemar et le réveil qui s'en suit, sont très bon à ce niveau là.
Niveau style, ensuite, là aussi je suis mitigé. Ton cauchemar est, passe moi l'expression, un rêve au niveau style. belles descriptions, lecture aisée et fluide, bon vocabulaire, pas de répétitions, bref niquel. mais une fois encore, il y a des posts qui sont plus baclés que d'autres, où les descriptions disparaissent même presque totalement pour ne plus se baser que sur l'action brute sans autre recherche. C'est le cas notamment de la dernière partie de ton rp, dans la discussion avec Pulinn.

Apport d'expérience au pj: 0,5/2

Là je suis désolé, mais on ne peut pas dire que ce soit un passage vraiment palpitant de la vie de ton personnage. Tu te lève, tu déjeune, tu vas chercher des affaires à l'auberge, rien de bien particulier en soit...
Les choses qui t'ont apporté un peu d'expérience sont celles-ci: Nouvel habitat, un peu de découverte du temple, discussion avec Pulinn et le rêve... mis à part ça je n'ai pas trouvé de réelle expérience...

Appréciation du GM: 1/1

Rien que pour le rêve j'aurais mis le maximum, mais là il est amplement mérité. j'adore la manière dont tu joues ton personnage, ses mystères, ce réalisme frappant qui apparait à chaque post et qui donne à Lillith une profondeur (hum...) que peu de pj peuvent se vanter d'avoir. Bravo donc

Gains totaux:

4/6 Xp

9*4*10 = 360 Yus (même si t'en a pas vraiment besoin)

Tu reçois une rune à faire analyser chez quelqu'un qui s'y connait...
(C'est la rune Dai, qui signifie 'Arrêter')

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 Sujet du message: Re: Les anciens RPs de Lillith
MessagePosté: Dim 19 Fév 2012 01:48 
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Mes jambes pliées aux longues marches me menèrent rapidement loin des routes pavées et c’est à travers un champ aux pousses de malt dépassant mon épaule que j’emprunte de sentier campagnard. Les longues expéditions de Verloa m’ont habitué à des randonnées éprouvantes, au point que cette petite promenade me donne l’impression d’une simple balade de santé. Au bout d’un moment, je quitte la culture pour entrer dans une prairie sauvage aux herbes folles parsemées de coquelicots.

Je garde le cap au nord, face à mes tendres montagnes, et foule le sentier pendant encore un petit moment. Je me laisse porter par le lacet serpentant dans la plaine, avant d’entrée sous le couvert des arbres. La fraîcheur de cette ombre est la bienvenue, d’autant plus que le soleil tape sans vergogne sur mon crâne.

Je décide de m’arrêter dans un petit bosquet. Une rivière claire joue entre des rochers surgissant du sol et entonne une douce musique par son écoulement vigoureux. Quelques oiseaux accompagnent sa mélodie, rajoutant une touche bucolique à l’ambiance des lieux. Ravi de l’endroit, je pose mon sac au pied d’un pin à la cime bien trop haute pour la voir, puis m’assoie en tailleur sur le tapis d’aiguilles.

(Ca me semble être parfait pour apprendre au calme.)

Un grognement insatisfait de mon estomac me signale que mon corps a une autre priorité et je décide le calmer de prime abord pour être frais et dispo pour travailler sur mes sorts. Je sors les quelques victuailles que j’ai amassées en passant par le marché : un quignon de pain, une tranche d’un fromage corsé, un saucisson sec et quelques pommes. Certes le repas est plus frugal que le déjeuner au temple ou le repas orgiaque de la veille à la taverne, mais c’est bien plus que ce que l’on pouvait s’offrir sur Verloa en fin d’exploration. Je ne rechigne donc pas sur cette pitance et expédie rapidement tout cela pour démarrer le plus intéressant.

D’une main hasardeuse, je pioche dans mon sac pour prendre le premier parchemin. J’examine le sceau fermant le rouleau pour connaître le sort choisi avant de l’ouvrir.

« Colère du mage »


La couleur de la cire m’indique que c’est un sort neutre, comme mon bouclier des mages. Mais l’intitulé est malgré tout mystérieux. Je décachette le parchemin pour en savoir plus et le déroule sur mes genoux. Je lis à haute voix la description, me souciant peu de gêner les quelques habitants forestiers du coin.

« La colère du mage est un sort d’une terrible puissance, offrant au plus chétif des cabalistes la puissance d’un vrai guerrier. C’est l’invocation de l’esprit d’un combattant, non pas l’esprit fantomatique, mais la trace, l’empreinte, que sa rage et ses dons martiaux ont laissée sur le monde. »

Je m’arrête un instant pour essayer de prendre la mesure de ce que le sort annonce. En relisant plusieurs fois et examinant les descriptions annexes, je finis par comprendre vaguement le sujet. La magie parcourant le monde capte l’énergie de nombreuses choses, dont celle se dégageant de combats. Le mécanisme est bien mystérieux, mais le principe est là et fonctionne à priori. Pour le sort en lui-même, le mage doit concentrer sa magie pour la transformer en force physique. Un schéma avec un corps humain montre même les points anatomiques où focaliser la magie, notamment les bras et les jambes. L’énergie guerrière s’imprégnera alors du corps du mage. Ce n’est pas une possession à proprement parler, mais cette énergie peut influer sur les sentiments du mage.

Je me laisse tomber en arrière en soupirant. Ca me semble bien plus compliqué que tout ce que j’ai appris auparavant. Les pics de glaces étaient le simple prolongement du pouvoir que je développais étant jeune. Le toucher glacé aller vraiment de soi, comme si c’est ce à quoi j’étais destiné depuis toujours. C’est bien vrai que les boucliers étaient durs à créer, mais là ça n’a rien à voir.

(Mais eux aussi je pensais ne pas les réussir. Un peu de boulot et j’y arriverais !)

Je me redresse pour suivre les dernières indications et démarrer l’entraînement.


Un préliminaire au sort est décrit dans un encart parlant de l’armement. Effectivement, sans arme, se battre devient plus délicat. Ils conseillent d’utiliser de vraies armes dans l’absolu, mais les magiciens transportent rarement un attirail de chevalier. Le cas échéant, il suffit de se créer soit même une arme. Je passe rapidement le paragraphe, ayant par expérience crée de nombreux pics de glaces acérés. Il suffit que je le modèle plus long et le garde en main au lieu de le lancer. Je verrais plus tard pour une amélioration de ce point.

En attendant, je me focalise sur la suite au contenu bien plus intéressant. Elle explique l’essence même du sort, les détails techniques précédents n’étant qu’une aide pour comprendre son fonctionnement et pouvoir l’améliorer avec le temps et du travail. Car au-delà de la focalisation de la magie en des points physiques particuliers, tout réside en la colère. C’est un appel à des forces magiques, des entités emplies de puissance qui ne demande qu’à s’exprimer. En cherchant le contact avec elles, on peut les inviter à passer par notre corps l’espace d’un temps pour qu’elles puissent se déchaîner.

Alors que je lis ces derniers mots, je sens non loin de moi une présence, comme un souffle sur la nuque. J’ai le sentiment de pouvoir presque palper ces esprits furieux, animés par la magie, qu’un peu de concentration me permettrait de vraiment les toucher. Cela me rappelle les théories de Sidfreid sur la puissance agressive de la magie qui m’utilisait lorsque je perdais le contrôle. La différence, c’est que ce sort me donne enfin la possibilité de renverser la vapeur : c’est moi qui vais enfin les utiliser, qui vais dresser ses chevaux fougueux.

Je me rends compte alors que le texte central du parchemin, exprimant le principal et ayant changé alors mes sensations, s’est décoloré. L’encre a pâlit, étant encore à peine visible. L’écrit cabalistique ayant fait son office, je le roule pour le remettre dans mon sac. J’en profite pour sortir une pomme qui fera une cible de choix pour débuter. Je vais la poser sur un rocher dans les environs et viens lui faire face, début à quelques mètres devant.

D’un geste presque banal, je forme un pic dans ma main, préliminaire important au sort. Je ferme alors les yeux, ralentissant ma respiration et serrant ma poigne sur ma pseudo-arme. Je sens encore ces présences. Elles coulent sur moi, ne demandant qu’à passer mes chairs. Et dans un souffle, j’ouvre les vannes. J’appelle l’esprit de fureur et le laisse entrer en moi.

Des courants de magie parcourent mon corps. Mes fluides de glace pulsent dans mes veines, devenant un torrent d’adrénaline électrisant la moindre parcelle de mon corps. Mes muscles se gonflent sous cette impulsion, puis s’affermissent par le froid envahissant. Mon cœur entame un rythme effréné, poussant mes réflexes bien plus loin qu’à leur habitude. Je me sens bien, je me sens puissant.

(Je me sens… différent.)

J’ai l’impression que le monde m’appartient. Et c’est bien peu, car ce monde pitoyable ne vaut pas grand-chose. Les piaillements me cassent les oreilles et le vent rabat mes cheveux sur mes yeux. Quant au soleil, il cherche à m’aveugler et la chaleur qu’il dégage me provoque des sueurs désagréables. Je traîne du pied jusqu’à un arbre proche pour profiter de son ombre. Quelques coups de ma pique gelée dans les feuillages pour chasser les nuisances sonores volantes.

(Quel mal de crâne ! c’est pas vrai… Et le cours d’eau d’à coté qui continue ses clapotis entre les rochers.)

Je remarque alors la pomme que j’avais posée sur une pierre en face. Au moins, elle va pouvoir me servir de défouloir et me soulager un peu. Je saute sur mes pieds et pointe mon arme vers la pomme.

« En garde, engeance du Mal ! Je vais te faire cracher tes pépins par la pulpe. »

Je singe une position de combat comme j’ai souvent pu voir Cromax établir pour démarrer la bataille. Lame, ou ce qui s’en rapproche, en avant, je me rapproche furieusement prêt à en découdre. Je fais quelques moulinets superflus, fouettant l’air au point de le faire siffler.

(Je vais l’éclater d’un seul coup cette sale pomme !)

BINGGGGGGG

Dans un énorme fracas, mon pieu gelé frappe le rocher où le fruit repose et le choc fait vibrer la glace pendant de longues secondes. J’ai frappé de toutes mes forces sans vraiment viser, ou plutôt en pensant cibler sans peine l’objet inerte, tant et si bien qu’une longue fissure zèbre la stalactite.

M’en moquant royalement et pestant sur le rocher qui est trop haut et gêne mes mouvements, je recule de deux bons mètres pour essayer un autre mouvement. Cette fois-ci, je finis par un coup d’estoc à la suite d’un tour complet sur moi-même. Je vise trop haut et trébuche sur la pierre, m’affalant aussi pitoyablement que la veille comme l’avait montrer la peinture magique de Cromax.

(Bon sang ! J’en ai marre !)

Je me remets sur mes pieds et me jette sur le rocher pour un estoc plus maîtrisé et plus barbare, comme si je poignardais quelqu’un au sol. Le pic rencontre le granit et l’onde atteint la fissure. Dans un tintement cristallin, la glace éclate, projetant des minuscules morceaux tout autour et raccourcissant magistralement l’arme. D’épée longue je passe à la taille d’une petite dague. Je maudis cette arme improvisée si fragile, mais me maudis encore plus en remarquant que dans ma fougue, j’ai oublié la pomme et qu’elle gisait au sol suite à ma chute. C’était donc dans un aveuglement total que j’avais essayé de transpercer la roche.

Remettant tout en place, je vocifère contre ma malchance et reprends des mouvements d’escrime, plus prudemment cette fois-ci. Je poursuis l’entraînement pendant dix bonnes minutes avant de sentir une fatigue soudaine. Je m’essouffle d’un coup et sens la puissance me quitter. Je respire, change mon bout de glace dégoulinant contre une nouvelle pointe toute neuve et ferme les yeux pour rechercher le contact avec ces fameux esprits colériques. A cette pensée, je me rend compte d’un coup à quel point mon comportement s’était trouvé affecté insidieusement la première fois. Sans me contrôler, contrairement à ce que j’ai eu lors de la sélection pour partir sur Verloa, la chose m’habitant souffle sa rage, en même temps que sa force, en moi.

(Il suffit d’y faire attention et je n’aurais pas vraiment de problème. Aucun problème, je peux gérer ça…)

J’appelle donc à nouveau un esprit anonyme et les effets se font vite ressentir. Je m’attelle alors à quelques autres exercices et répète l’opération pour que ça rentre. Après quatre périodes complètes du sort, je suis en nage et complètement épuisé. L’après-midi avance et le soleil tape, si bien qu’un rafraîchissement serait la bienvenue. Décidant d’une pause salutaire, je me dirige vers la rivière chantante qui borde mon terrain d’entraînement.


Quelques minutes plus tard, mes pieds transpercent la surface agitée du ruisseau pour recevoir une agréable sensation de fraîcheur qui se diffuse le long des jambes. M’étant dévêtu au préalable, je rejoins rapidement les eaux plus profondes pour me baigner entièrement. L’onde courant sur ma peau me fait un bien fou. Mes muscles endoloris peuvent enfin se délasser après un entraînement trop long et trop physique à mon goût.

Je suis vraiment un piètre guerrier. Mais avec ce sort, je finirais par y arriver. Dans les derniers essais, j’ai déjà pu ressentir une amélioration. Je m’essoufflais moins dans mes enchaînements, mes pas étaient plus précis, et je touchais de moins en moins la pierre, au bénéfice souvent de la pomme que j’écorchais par quelques coups d’estoc ou envoyais valser par un coup latéral. Mais je n’avais pas encore réussit à percer la pomme d’un coup ou la trancher en deux. Il me manque encore pour cela un poil de précision et une bonne dose de puissance.

(Une meilleure arme aussi, mais j’y viendrais plus tard… au pire, une bonne épée pourra me soutenir…)

Fermant bouche et yeux, je laisse ma tête couler en arrière. Mes cheveux ondulent dans leur nouveau milieu, quelques bulles remontent depuis mon nez, les sons sont atténués et déformées… Je suis comme dans une bulle, si relaxante !

Je perds la notion du temps et divague sans vraiment penser à quelque chose de précis. Au bout d’un moment, le sujet de mon sort en cours d’apprentissage me revient en tête et j’essaye de m’imaginer ces esprits guerroyeurs qui confère ainsi force et puissance martiale, mais c’est vraiment vague. Je vois le soldat dont le régiment a été percé par les orques et qui lutte pour sa survie. Mais il ressemble plus à une armure animée qui agite son épée. Sans visage, sans identité.

(C’est bien là le problème. Je n’arrive pas à rentrer vraiment dans le personnage. Si j’arrivais à mieux comprendre celui empruntant mon corps, notre fusion serait meilleure, et du coup de même pour mes talents au combat.)

Je médite quelques instants dessus, puis dérive à nouveau sur le fleuve de mes pensées. Au bout d’un moment, je me dis qu’il faut que je redémarre l’exercice, mais j’ai du mal à m’y remettre. Pour être honnête, ma petite heure de travail m’a vraiment fatigué et je n’ai pas le courage de poursuivre, même s’il le faut. Ce qu’il me faudrait, c’est un petit remontant pour recharger mes batteries. Et j’ai normalement de quoi faire dans mon sac.

Je sors tranquillement de l’eau et rejoint mes affaires délaissées à quelques mètres du rivage. Sans prendre la peine de me sécher, je fouille rapidement dedans pour finir par mettre la main sur une petite fiole au contact frigorifiant. Je souris en serrant le fluide qui couvre déjà mes doigts de givre, puis délaisse à nouveau mon sac pour rejoindre la rivière.

(Je vais me faire une petite escapade sur la banquise !)

Pris d’une drôle d’idée, je compte absorber ce nouveau fluide de glace dans l’eau, pour tester les effets particuliers de ce phénomène dans un tel milieu. Mais pour être vraiment honnête, ce n’est pas la seule raison. La dernière fois, j’avais plutôt mal réagit à l’absorption. Mon contrôle de la magie approfondit, ça devrait mieux se dérouler, mais il n’empêche que je préfère prendre la plus petite bouteille parmi celles acheté chez Moboutou pour démarrer. Et peut-être qu’être dans une eau fraîche sera plus tenable que dans l’air chaud de la dernière fois.

Repoussant mes craintes, je retourne dans la rivière, nage tranquillement vers un bassin au débit calme et me pose au centre. Je fais la planche, flottant sur le dos, le yeux plongeant dans le ciel d’un bleu pur, respire un bon coup, puis d’une main débouche la fiole sur mon torse. Le petit bouchon cristallin roule sur mon flanc pour rejoindre rapidement les cailloux au fond de la rivière. Une sensation glacée envahit ma poitrine et c’est comme si un liquide gras glisse entre mes pectoraux pour rejoindre mon ventre. Son trajet givré me fait tressaillir, tandis qu’il s’étend dans les différents creux que forment mes muscles sous ma peau. Je suis parcouru de frissons et ma respiration se fait d’autant plus haletante que le fluide atteint bientôt mon nombril. Lien avec ma mère, trace restante de ma conception, ouverture sur mon être : c’est un vrai portail pour le fluide. Je le sens comme attiré par mon orifice et cette sangsue si agréable pénètre en moi d’un coup, me proposant une symbiose tentante. Mes tremblements ont stoppés, car le froid est si profondément ancré en moi qu’il me fige dans une gangue givrée. L’eau commence à geler autour de moi, m’encadrant par un contour de banquise, évitant au passage que je coule bêtement dans mon immobilisme.

L’intrus cours dans toutes mes veines, tel un torrent furieux. Il rencontre les autres fluides déjà présents dans une gigue animée qui paralyse mes muscles. Très vite, les flots déchaînés débouchent sur mon cerveau et me déconnecte complètement de la réalité.

L’instant d’après, je dérive non plus dans une rivière, mais sur une pente neigeuse. Je baigne littéralement dans la poudreuse, mais le dénivelé est grand et la masse blanche entame une descente effrénée. Je suis en tête de cette avalanche, véritable cataclysme ambulant. J’ai la toute puissance et rien ne peut m’arrêter. J’envahis tout, je recouvre tout. La glace est invincible.

Mes délires alpins durent de longues et très plaisantes minutes, durant lesquelles je pense ensuite dans une scène pour le moins originale. Un souvenir des contes de mon enfance a du remonter, à moins que ce ne soit la fourrure du bonnet offert par Lallydir, mais toujours est-il que je me retrouve en présence de Yétis. Toujours sur les pentes enneigées, je fonds comme le vent dans la descente, suivit par mes compagnons bourrus. Ces énormes singes au pelage aussi pur que la peau de Yuia sont des puissances de la nature. Leur aspect attendrissant se taie vite face à leurs bras larges comme des troncs, leurs mâchoires d’acier et leur souplesse ahurissante étant donné leur gabarit. J’imagine alors ces brutes à l’œuvre. Véritables guerriers des neiges, ils s’abattraient sur leurs ennemis comme une pluie de grêle. Ils bondiraient de toutes parts, trouvant les failles dans la défense adverse pour assener des coups mortels, aussi implacables que le gel de Yuia.

J’ouvre les yeux d’un coup, comprenant enfin. Mon retour à la réalité brise la glace qui commençait à m’entourer et les plaques de givre reprennent vite leur forme liquide. Je patauge maladroitement un instant pour me remettre du choc de mes visions et du fluide ingéré.

(Les guerriers… Je me plaignais de leur anonymat ! Et pour mon bouclier des mages, j’avais réussit à le maîtriser en l’orientant vers les propriétés de la glace et faisant ainsi réagir plus facilement mes fluides !)

Pressé de mettre en pratique ma théorie, je nage pour rejoindre la rive. Je remarque alors un bruissement dans des buissons pas trop loin. Le temps de les rejoindre pour voir ce que c’est, c’est déjà parti. Mécontent de ne pas avoir trouvé cet espion, je sors de l’eau et rejoins ma petite clairière où mon sac repose. Après quelques frictions énergiques avec ma chemise en guise de serviette et mon pantalon remonté rapidement, je suis près à me remettre à l’entraînement.

Je fais venir un long pic en premier, puis passe au plus important. Je ferme les yeux et me concentre pour sentir encore une fois les esprits colériques, mais cherche désormais des nuances entre eux. Plutôt que de prendre le premier d’entre eux, je vise ce qui se rapprocherait le plus des Yétis. Des guerriers de glace, serviteurs de Yuia. Des trappeurs chassant dans la montagne, l’ours blanc mythique des régions froides, les hommes des terres de Nosvéris. Et tout de suite, j’imagine les remparts de Pohélis, avec les archers aux créneaux, craignant plus le froid pour leurs cordes que pour eux-mêmes. Tout ces guerriers qui vivent dans ce monde glacial et s’y complaise, en tirant avantage sur leurs garzoks déferlant par milliers. Et je revois les Yétis de mon délire lors de mon absorption, soldat par excellence de Yuia.

Ces esprits sont moins nombreux, bien moins nombreux. Mais à force de recherche, j’en sens un qui me correspond mieux. Aussitôt, je lance le contact, délaissant une part de ma lucidité pour lui ouvrir la voie et recevoir sa force. L’effet est sans pareil !

C’est comme si je mettais enfin un vêtement à ma taille. Il épouse le moindre de mes muscles, fusionnant bien mieux avec moi. Je me sens moins pataud, plus puissant. Lâchant un cri de violence et de joie, je brandis mon arme et part à un nouvel assaut de la pomme.

Je feinte, roule sur le tapis d’aiguilles pour me placer sur le coté, fait un premier coup d’harcèlement, arrêtant ma lame à un bon pied de ma cible, puis prend appui sur un pied pour valser sur moi-même et parer un coup me venant de dos. Un petit cri de victoire m’échappe, je parcours quelques mètres en enchaînant des passes, donne un coup magistral dans le vide, puis me tourne vers la pomme maintenant que l’autre ennemi est chut.

Chargeant sur ma cible, je saute pour donner un coup de pied devant le rocher, simple provocation, puis recule un peu en plaçant mon arme pour me défendre contre quelques assauts. Voyant une racine faisant une boucle qui ferait un bon pied, je lâche mon pic de glace, avance un pied et entame un grand cercle au sol avec l’autre pied, pour finir à se loger dans le creux de la racine. Je suis alors abaissé, ma jambe porteuse plié dans l’axe de mon autre jambe. Toujours dans le même sens, mon bras, et par propagation tout mon flanc, guide mon fauchage et mon pied tire sur la racine, décrochant quelques mottes de terre. Je continue mon pivot pour faire face à mon adversaire, mais mon arme est éloignée. Je tente alors une roue sur le coté pour ramasser à la même occasion mon pic de glace, mais le résultat n’est pas très glorieux. C’est finit en une roulade maladroite, mais j’ai récupéré ma lame. Je me relève d’un bond et sourit à la pomme sans défense.

Quelques mouvements de feinte, puis un estoc rapide et sec. Un bruit sourd accompagne l’agonie du fruit que je perce sur toute sa longueur. Mon pic glace devient une brochette.

(Ca marche, c’est beaucoup mieux !)

Je jubile, ayant enfin réussit à atteindre correctement cette satané pomme. Je suis le meilleur, je suis invincible… Des branches d’un buisson à une dizaine de mètres remuent.

« Ah ! Le voyeur est trop imprudent ! Je vais lui faire voir de quel bois je me chauffe ! »

Je cours jusqu’à l’abri de l’espion et passe derrière un arbre pour voir qui cela peut être. Quelle n’est pas ma surprise quand je constate que c’est un animal, un simple porc sauvage, sûrement sur la piste de mes trognons de pomme.

« Alors sale sanglier, tu aimes me regarder me baigner nu ? Tu vas tâter de ma brochette ! Il n’est pas dit qu’un porc puisse ainsi se moquer de Lillith le guerrier ! »

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