Kendra-Kar, les Rues
Cromax mène la marche, prenant Prunelle et moi par la main. Je le suis docilement, connaissant trop peu la ville pour m'y diriger par moi-même. Même si je commence à reconnaître certains parcours, le reste de la ville m'est étranger, notamment la taverne des 7 sabres.
Cromax nous pousse à accélérer le pas, nous harranguant que nous allons être en retard.
L'obscurité gagne peu à peu les rues et très vite, seule les torches éclairent nos pas. Nous nous enfonçons dans la ville, dans un quartier qui m'est entièrement inconnu. Les pierres des maisons ont l'air plus sales, les pavés sont parfois déchaussés.
J'ai l'impression que l'endroit est mal-famé et je me demande pourquoi mon amour nous guide dans un tel lieu.
"Cromax... Tu es sûr que c'est ici ?"(En tout cas, j'ai bien fait de cacher ma bourse dans sa quasi-totalité à l'auberge...) Cromax a écrit:
Continuant de marcher d’un pas rapide qui a l’air assuré, bien que je ne le sois pas non plus, je réponds à mon glaçon… Et je sais que ma réponse ne sera pas forcément pour lui plaire.
« À vrai dire… je n’en sais trop rien. Je ne suis pas de Kendra Kâr et le seul endroit public que j’ai fréquenté ici est l’auberge de la Tortue Guerrière. J’avais juste entendu parler de cette taverne, les Sept Sabres, sans jamais y avoir mis les pieds… J’espère que a sera plus rassurant une fois que nous seront arrivés. »
Je poursuis ma marche comme le faisait Bogast sur Verloa. Il ne connaissait rien non plus du continent, et pourtant il nous y a guidés sans flancher, sans faiblir. Mais alors, nous arrivons à une intersection. Un carrefour qui donne sur trois rues tellement semblables que mon bref regard sur le plan à la sortie du Château ne m’aide en rien pour désigner une direction à prendre. Je ralentis, et arrivé au centre des deux rues qui se croisent, je m’arrête, alors que Prunelle commence à réellement s’inquiéter.
« Cromax ? Que se passe-t-il ? Nous sommes perdus ? »
Je ne sais que répondre… Théoriquement, nous ne sommes pas perdus, puisque je perçois sans crainte où nous nous trouvons dans la ville. Mais de là à dire où se trouve la taverne par rapport à nous… D’un air embêté, je regarde mes deux compagnons avant de parler.
« Je crains que… »
(C’est tout droit !)
Un air étonné prend possession de mon visage, et avec un sourire, je désigne la rue qui nous fait face.
« C’est par là ! »
« Tu es sûr ? »
« En cas de doute, Prunelle, il faut toujours suivre son flair… »
Sans plus hésiter, donc, Lysis prouvant une nouvelle fois son efficacité sans bornes, j’emmène mes compagnons dans la direction indiquée par ma chère Faera d’un pas encore plus assuré qu’avant, et nous ne tardons pas à arriver à rpoximité de notre but : La taverne des Sept Sabres.
Je regarde mes compagnons avec fierté avant de m’avancer vers le bâtiment, toujours accroché à la main de Lillith, et collé à Prunelle.
Cromax ne connait en fait la taverne seulement de nom. Nous avançons donc un peu à l'aveuglette. Et forcèment, au prochain carrefour, on se retrouve dans un choix impossible à prendre.
Finalement, Cromax tranche dans le lard en suivant son instinct et nous guidant, désormais sûr de lui. Tranquille, je lui fais confiance et le suit docilement, tenant toujours sa main.
Nous atteignons une impasse. Cromax nous arrête devant la porte d'une simple masure. A ce moment, un gaillard éméché l'ouvre en grand fracas et sors de la maison. Son air renfrogné est accentué par la courbe de nez qui semble avoir subit moult brisures. Il s'éloigne en maugréant.
Au travers de la porte ouverte, on peut entendre des rires et de la musique.
(C'est bien ça, c'est la taverne en fait...)
Je prends sur moi et passe le seuil pour découvrir le lieu de beuverie.
Cromax a écrit:
Alors que je m’approche de la porte, celle-ci s’ouvre avec fracas pour laisser apparaître un humain étrange à l’allure peu recommandable qui n’a pas l’air très sobre. Je le regarde nous toiser d’un air indifférent, et il passe son chemin sans un mot, nous laissant à notre surprise en titubant dans la rue, sans doute pour aller vidanger sa vessie dans une ruelle plus calme, dans le cas où les latrines de la tavernes sont bondées, ce qui est peut-être le cas vu l’ambiance qui règne à l’intérieur, contrastant étonnamment avec le silence glauque de la rue. Ainsi, rires et chansons rythment la vie du débit de boisson qui nous a ouvert sa porte, au propre comme au figuré.
Mais alors que je vais pour suivre mon amant qui passe le seuil de l’entrée, un cri retentit dans la nuit, plusieurs cris en fait. Pas très loin. À Tulorim, ça aurait été monnaie courante, mais ici c’est pour le moins surprenant, même si le quartier n’est pas très recommandable… Mais le plus troublant, c’est que je reconnais cette voix…
(Keynthara !)
Oui, c’est la voix de la petite poupée vivante qui nous a accompagnés sur Verloa, clandestinement, l’amie inconditionnelle, mais râleuse, du rouquin obstiné par son elfe grise. Je n’attends pas une seconde de plus, car ce cri n’était pas un cri de plaisir, mais plutôt de peur, de rage, de colère ou… de douleur. Il ne fait aucun doute que dans un tel endroit, la petite ait été confondue avec la proie facile pour un voleur malintentionné. Aussi, j’interpelle Lillith avant qu’il ne soit entré plus en avant dans l’établissement.
« Lillith, Prunelle, c’est la poupée ! Y’a un truc qui cloche, j’y vais ! »
Sans attendre, je dégaine ma rapière pour m’élancer dans les rues obscures en direction du cri d’une poupée en détresse.
Bien vite, de son côté, Prunelle réagit avec un peu de retard sur mon départ, et prend la manche du glaçon, l’air un peu paniqué.
« Lillith, il faut le suivre, il faut aller avec lui ! »
Puis elle essaie de tirer le cryomancien à mes suites, s’enfonçant à son tour dans les ruelles obscures en me suivant de loin.
Mais j’ai de l’avance, et bien vite, j’arrive dans une rue adjacente, sans apercevoir Seldell puisque je viens de l’autre côté, et vois au milieu de celle-ci la petite Aniathy assise sur le sol, frappant du poing contre les pavés tout en engueulant un homme qui se tient devant elle, la menaçant de toute sa taille, un arc en bandoulière. Il ne fait pour moi aucun doute qu'il vient de la frapper...
Je bondis alors vers l’énergumène, m’élançant en courant vers lui, la lame en avant, et je m’arrête avant qu’il ne soit réellement transpercé, ma lame fixée en défi contre son cou, sans le toucher, alors qu'il est de profil, face à l'aniathy. Il est vêtu de simples habits, sans protection, et muni d'une cape ancienne, au tissus élimé,mais de qualité. Je suis persuadé qu'il s'agit d'un larron qui a décidé de piller les richesses de la petite. J’essaie de me rendre impressionnant, dans mon armure, avec tout mon équipement, et surtout, avec ma rapière à la lame noire pointée sur lui.
« Brigand, laisse la donc tranquille ou je te ferai passer l’envie d’attaquer les poupées animées dans les rues, la nuit ! »
Leonid a écrit:
Enfin bon... si je ne me concentre pas, ce sera ma dernière rencontre: l'homme qui m'a menacé à l'air de me prendre très sérieusement pour l'agresseur de la petite Aniathy, et ne semble pas disposé à me laisser en paix sans de sérieuses explications.
Me retournant lentement, mains levées pour montrer que mes intentions ne sont pas hostiles, je me retrouve face à un Sindel en armure dont la puissance me saute aussitôt aux yeux: la seule fois où quelqu'un m'a fait une aussi forte impression de maîtrise et de force, c'est quand j'ai vu Shen combattre, et personne n'a jamais pu le battre à Oranan. Il est clair que je n'ai aucune chance si je veux me mesurer à lui. Même mon père se ferait très probablement battre... il ne me reste donc qu'à espérer qu'il ne veut que protéger l'Aniathy.
Essayant de ne pas faire trop attention à sa rapière couleur de nuit pointée sur ma gorge et qui, j'en suis sûr, pourrait la transpercer comme du papier, je prends la parole:
"Je ne suis pas un brigand, maître Sindel. Je me nomme Léonid Archevent, Archer d'Oranan, tout récemment arrivé à Kendra Kâr. En voulant me rendre à la taverne des sept sabres pour rencontrer des aventuriers revenus de mission pour le roi, j'ai entendu un cri, et me suis précipité voir ce qui se passait. Quand j'ai vu le véritable bandit qui menaçait cette Aniathy, je l'ai aussitôt mis en joue, et il a préféré ne pas insister.
Si vous êtes un des amis de cette jeune fille, alors je suis heureux de vous rencontrer, car elle semblait vous chercher. En revanche, si vous lui voulez du mal pour une raison ou pour une autre..." je le regarde droit dans les yeux, regard obsidienne que j'ai bien du mal à soutenir "... il faudra me passer sur le corps."
J'ai à peine le temps d'apercevoir quelques tables portant fièrement des choppes mousseuses que Cromax m'appelle dans mon dos.
(La poupée ?!)Mais déjà, il court dans la rue et prends la première intersection à gauche. Complétement paniquée, Prunelle me tire par la manche en me suppliant de suivre. Ce n'est pas la peine de me le dire deux fois !
J'espère vite retrouver Cromax. Je n'ai pas la moindre arme et ma magie s'est presque épuisée dans mes idioties de bourses. Prunelle est vraiment livide, comme si l'absence de Cromax a ses cotés signifit sa mort imminente., et elle s'essouffle rapidement. Je suis tenté d'accélérer et de retrouver seul Cromax, mais je ne peux me résoudre à abandonner la pauvre. Je reste à sa vitesse et nous trouvons finalement notre cher elfe gris dans une situation compliquée.
Sa lame titille la gorge d'un jeune homme à l'air innocent et dont les traits me rappellent les gens d'Ynorie.
"...chercher. En revanche, si vous lui voulez du mal pour une raison ou pour une autre... il faudra me passer sur le corps."(Qu'est-ce qu'il raconte ?)"Cromax..."Tandis que je l'appelle d'une voix douce, je m'approche de lui lentement. Prunelle par contre, perd toute prudence et se jette sur lui, l'enfermant dans ses bras tendres. Elle se sert contre son dos, comme si elle ne voulait plus jamais être détaché de son corps.
(Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi s'attaque-t-il à un étranger qui protège quelqu'un ?)Je cherche dans l'ombre la personne que l'Ynorien veux protéger de Cromax et finit par la découvrir sur le sol. C'est Keynthara, l'aniathy. Je comprends alors ce que voulez dire Cromax par "poupée", mais je ne vois pas pourquoi Cromax cherche à l'attaquer. Je suis complétement perdu, je ne comprends rien.
Keynthara a écrit:
« Hum hum hum » Fit-elle comme pour se racler l’intérieur de la gorge qu’elle n’avait évidemment pas. A hauteur de son visage elle pouvait voir une armée de jambes qui se trémoussaient devant elle. Essuyant ses larmes d’un revers de manche, l’Aniathy prit solennellement la parole pour finalement achever sa phrase dans une sorte de miaulement comique. Elle voulait juste qu’on lui prête un peu d’attention…
« Tout ça c’est la faute à ce Leonid Archevin ! Il avait qu’à pas venir me sauver, il a fait fuir mon brigand alors que j’avais réussi à me défendre toute seule et il a tout gâché ! C’est bien fait pour lui s’il a eu une grosse frayeur maintenant, moi il m’en a fait aussi : j’ai cru que c’était un autre méchant ! Mais bon, je crois pas qu’il mérite la mort pour ça… »
Tout doucement ses mots s’étaient estompés, et le visage de la poupée arborait maintenant un mignon sourire malicieux qui était là pour adoucir la dureté des paroles, et peut-être un peu pour les relativiser aussi. Keynthara venait de percuter par une soudaine étincelle de lumière révélatrice, qu’elle était peut-être allée un peu loin, se souvenant qu’un de ses derniers comportements ingrats et déplacés lui avait coûté la perte d’une amitié…
« J’avais dû faire erreur en le voyant, j'avais peur… Pas de bobo hein Crom, il est pas méchant dans le fond ! »
Cromax a écrit:
Prunelle, se rattrapant de sa folie passagère, retrouvant ses instincts de timide, me lâche et recule d’un pas, se cachant de la pale lueur de la lune, les yeux baissés et les joues rougissant sous la gêne. De mon côté, je souris à nouveau, un mince sourire qui ne peut être que rassurant pour l’homme qui était menacé de mon arme une minute auparavant. Je range ma rapière dans son étui d’un geste souple et habile, avant de tendre la main pour aider Keynthara à se remettre sur pieds.
« Il est vrai qu’un grand potentiel habite ce si petit corps… Tellement grand qu’il en est renversant ! »
Je souris aimablement avant de me tourner vers l’archer, Leonid de son nom, et de lui tendre la main tout en me présentant.
« Je vous dois donc des excuses, homme. Ne prenez pas ombrage de mon acte, je voulais juste défendre une amie… On me nomme Cromax, et voici Lillith et Prunelle. Nous revenons tous d’un long voyage au-delà les mers, avec la petite Keynthara, au service du Roi de Kendra-Kâr. Nous allions fêter notre retour à la civilisation dans une taverne toute proche. Je doute qu'il y ait énormément d'aventuriers au service du Roi, là-bas... Serait-ce nous que vous cherchez? Désirez-vous vous joindre à nous, en compensation de la peur que j’ai dû occasionner ? »
Leonid a écrit:
Ne sachant comment réagir à une offre pareille, je me décide facilement, et m'écarte avant de m'incliner respectueusement devant les quatre personnes.
"Ce serait un honneur que de partager votre compagnie. Vos craintes, bien qu'infondées, étaient justifiées, et je ne peux pas vous reprocher d'avoir craint pour la vie d'une amie. Je vous avouerai que je ne savais pas vers qui me diriger en arrivant d'Oranan, et que j'espérais pouvoir me rendre utile et gagner en expérience à la fois à votre contact, avec votre aide, et si vous le voulez bien."
Je me relève ensuite, un sourire plein d'espoir au visage.
Sous l'étreinte de Prunelle, Cromax baisse la pointe de son épée, baissant ainsi tout de suite la tension naissante. C'est à ce moment que la petite aniathy encore au sol réagit et appelle Cromax en expliquant la situation. Je commene à comprendre le qui-proquo.
La situation se délie progressivement avec les excuses de Cromax. L'étranger, un dénommé Leonid, y répond avec toute la politesse orananienne tout en s'inclinant. Venant d'un milieu rustre, j'ai toujours été surpris et fasciné par ce tact inhérent au peuple ynorien. Mon père lui, se serait contenté d'une fierté mal placée et d'insultes envers son aggresseur...
(Pitoyable... Et malheureusement, je tiens un peu de lui, vu ma réaction chez l'usurier...)"Bien sûr que tu peux ven... Je veux dire, ce serait avec plaisir de passer la soirée en votre compagnie."Je tente un salut ynorien maladroit puis sourit vaguement.
(Pas si facile leur rhétorique...)Je suis plutôt content de cette rencontre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un d'Oranan. Leurs légendes ont été le sujet de centaines de rêves durant mon enfance. Et en ce moment, des rêves ne seraient pas de trop pour remplacer les cauchemars...
Keynthara a écrit:
« Alors c’est bon ? On peut aller à la taverne maintenant ! Youhou ! Je vous ai enfin trouvés ! »
L’Aniathy se mit à sautiller en rond autour du groupe qui s’était recentré au cœur de la ruelle devenue presque entièrement sombre, chantonnant comme une petite folle qu’elle pouvait bien donner l'impression d'être, ça lui était totalement égal. Elle était emplie d’une fraîcheur nouvelle qui ravivait son moral, et l’énergie débordante dont elle était constamment habitée reprit le dessus sur cette gamine espiègle et exécrable à la fois.
Elle s’arrêta tout d’un coup de faire la zouave en posant ses mains sur ses fines hanches, et fronça un sourcil. Ce détail resta, certes, masqué par l’absence de lumière de la nuit, puis elle s’empressa de venir corrigea ses dernières paroles en arborant toujours un visage dur et sévère…
« C’est vous qui m’avez trouvée en fait… Pf ! C’est pas marrant ! Je suis vraiment bonne à rien… Heureusement que j’ai crié en tous les cas, ça au moins, je sais bien faire ! »
Et sa course bondissante repartit de plus belle, avec sa bourse et ses courses remuant en tous sens dans un tonnerre de bruit accompagné de petits rires gais et enfantins, comme une enfant qui venait de retrouver ses parents. Mais attention, interdiction de lui dire une chose pareille car la Petite pourrait bien s’en offusquer et devenir très menaçante. On en tremblerait de peur…
Cromax a écrit:
Mais la petite fut bientôt prise de nouvelles râleries, à son égard cette fois… En plus d’être casse-bonbons, elle était complexée… Un vrai cas clinique, à n’en pas douter.
Ainsi donc, tout sourire, j’engageai la marche vers la taverne, puisque tout avait été dit et qu’il ne restait plus qu’à se détendre l’esprit et à profiter de cette belle soirée à peine commencée, bien que déjà animée.
« Allons-y ! »
Leonid a écrit:
Le nouvel arrivant est le premier à répondre. Maladroitement, certes, mais je ne peux pas lui en vouloir: il n'a pas baigné dans la culture Oranienne toute sa vie comme moi; ce serait étonnant qu'il connaisse l'attitude et la rhétorique à adopter dans ces occasions. Néanmoins, je suis flatté par sa réaction. Apparemment, il n'a pas l'habitude de rencontrer des personnes faites à de tels us et coutumes.
(Quelle tristesse: on dirait qu'on ne sait pas observer la politesse la plus élémentaire à Kendra Kâr. J'ai l'impression que cet endroit me réserve d'autres surprises, et pas forcément des plus plaisantes.)
Je réponds à l'homme -qui a plutôt l'air d'un jeune homme en fait- d'un ton affable:
"C'en sera un pour moi aussi. Et ne vous en faites pas: je ne vous demande pas de me répondre à l'Oranienne... bien que j'imagine que je pourrais vous y initier si ça vous dit.
A ce propos: pardonnez moi de mon impolitesse Lillith. J'en oublie de me présenter: je suis Léonid Archevent. Léo pour les amis."
Pendant que je parle, l'Aniathy sautille autour de nous comme une puce, véritable tornade miniature de vert et de gris. Alors, sans crier gare, je la saisis par les épaules et la soulève de terre avec un joyeux:
"Allez! A cheval!"
Sous le coup de la panique, l'Aniathy me décoche quelques coups de pied à la poitrine, mais heureusement pour moi, sa force est loin d'être aussi impressionnante que sa magie, et à travers mon habit épais, je sens à peine les impacts, et peux achever mon transport sans encombre, la réceptionnant sur mes épaules encapées.
Ce n'est qu'au moment où je sens le poids familier d'un petit corps sur mon dos -il faut croire que transporter quelqu'un, ça s'oublie pas!- que je me demande si j'ai bien fait. Certes, mes intentions n'avaient rien de répréhensible, mais Keynthara paraît du genre caractériel, et si elle le prend mal, j'ai bien peur que ça ne plaise pas non plus au redoutable Cromax, qui pourrait m'étendre sur le carreau d'un simple geste du poignet.
(Bon... ce qui est fait est fait: j'assume. Et puis, on ne tue pas quelqu'un parce qu'il a voulu amuser une Aniathy.... du moins je l'espère)
L'Ynorien manifeste sa sympathie dans une réponse toujours très oranienne. Il finit par se présenter.
"Enchanté Léonid. On verra bien pour mon initiation durant la soirée, mais je crains ne pas pouvoir tenir le coup."Je souris puis me tourne vers Cromax qui entame déjà la marche de retour et presse le pas pour atteindre son niveau. Je me rends compte aors que je ne sais déjà plus d'où l'on venait et par où rebrousser chemin.
Je rougis légèrement de honte et maudit mes joues de m'imposer cette chaleur désagréable. Pour gagner du temps et attendre que Cromax prenne la bonne direction, je jette un coup d'oeil en arrière et voit que Léonid offre son dos à la petite aniahy pour se faire pardonner et lui servir de monture.
(L'ambiance est si désinvolte... Ca change de Verloa...)