Entre le port et les Sept Sabres :
Lillith a écrit:
Cromax mène la marche, prenant Prunelle et moi par la main. Je le suis docilement, connaissant trop peu la ville pour m'y diriger par moi-même. Même si je commence à reconnaître certains parcours, le reste de la ville m'est étranger, notamment la taverne des 7 sabres.
Cromax nous pousse à accélérer le pas, nous harranguant que nous allons être en retard.
L'obscurité gagne peu à peu les rues et très vite, seule les torches éclairent nos pas. Nous nous enfonçons dans la ville, dans un quartier qui m'est entièrement inconnu. Les pierres des maisons ont l'air plus sales, les pavés sont parfois déchaussés.
J'ai l'impression que l'endroit est mal-famé et je me demande pourquoi mon amour nous guide dans un tel lieu.
"Cromax... Tu es sûr que c'est ici ?"
(En tou cas, j'ai bien fait de cacher ma bourse dans sa quasi-totalité à l'auberge...)
La nuit commence à envelopper de son noir manteau les rues de la Cité Blanche, qui rayonne presque d’une lueur ectoplasmique alors que les ténèbres nocturnes envahissent son espace, changeant le blanc en gris mat qui s’allume parfois étrangement sous les pales rayons de lune, sans qu’aucune magie ne soit à l’œuvre. À mesure que nous avançons dans la ville, il semble que les pavés et les ruelles sont de moins en moins bien entretenus. Nous sommes bien éloignés des lieux publics de la cité. Le quartier du château étant le plus riche et le plus propre, la saleté de l’endroit où nous marchons est étonnamment contrastante. Ici, ça ferait presque penser à certains quartiers de Tulorim, si ce n’est la pierre blanche maculée de terre et d’autres débris qui forme le sol et les murs de la plupart des habitations, même si elles ne sont plus en très bon état pour la grosse majorité.
Lillith me fait d’ailleurs part de son inquiétude quant à la sûreté nocturne de ce quartier un peu glauque une fois la soirée venue. J’avoue ne pas savoir répondre, mais ce malaise généralisé notre petit groupe se confirme quand Prunelle, un peu en retrait depuis notre départ du port, se rapproche de moi pour me frôler de sa main presque à chaque pas, alors que ses yeux inquiets vont de droite à gauche compulsivement, suivant le moindre bruit suspect.
Continuant de marcher d’un pas rapide qui a l’air assuré, bien que je ne le sois pas non plus, je réponds à mon glaçon… Et je sais que ma réponse ne sera pas forcément pour lui plaire.
« À vrai dire… je n’en sais trop rien. Je ne suis pas de Kendra Kâr et le seul endroit public que j’ai fréquenté ici est l’auberge de la Tortue Guerrière. J’avais juste entendu parler de cette taverne, les Sept Sabres, sans jamais y avoir mis les pieds… J’espère que a sera plus rassurant une fois que nous seront arrivés. »Je poursuis ma marche comme le faisait Bogast sur Verloa. Il ne connaissait rien non plus du continent, et pourtant il nous y a guidés sans flancher, sans faiblir. Mais alors, nous arrivons à une intersection. Un carrefour qui donne sur trois rues tellement semblables que mon bref regard sur le plan à la sortie du Château ne m’aide en rien pour désigner une direction à prendre. Je ralentis, et arrivé au centre des deux rues qui se croisent, je m’arrête, alors que Prunelle commence à réellement s’inquiéter.
« Cromax ? Que se passe-t-il ? Nous sommes perdus ? »Je ne sais que répondre… Théoriquement, nous ne sommes pas perdus, puisque je perçois sans crainte où nous nous trouvons dans la ville. Mais de là à dire où se trouve la taverne par rapport à nous… D’un air embêté, je regarde mes deux compagnons avant de parler.
« Je crains que… »(C’est tout droit !)Un air étonné prend possession de mon visage, et avec un sourire, je désigne la rue qui nous fait face.
« C’est par là ! »« Tu es sûr ? » « En cas de doute, Prunelle, il faut toujours suivre son flair… »(Merci pour ma gueule de tarin…)(Désolé… je ne pouvais pas parler de toi…)(Je sais…)(Je sais que tu sais !)(Je le sais aussi…)Sans plus hésiter, donc, Lysis prouvant une nouvelle fois son efficacité sans bornes, j’emmène mes compagnons dans la direction indiquée par ma chère Faera d’un pas encore plus assuré qu’avant, et nous ne tardons pas à arriver à rpoximité de notre but : La taverne des Sept Sabres.
Je regarde mes compagnons avec fierté avant de m’avancer vers le bâtiment, toujours accroché à la main de Lillith, et collé à Prunelle.
***
Alors que je m’approche de la porte, celle-ci s’ouvre avec fracas pour laisser apparaître un humain étrange à l’allure peu recommandable qui n’a pas l’air très sobre. Je le regarde nous toiser d’un air indifférent, et il passe son chemin sans un mot, nous laissant à notre surprise en titubant dans la rue, sans doute pour aller vidanger sa vessie dans une ruelle plus calme, dans le cas où les latrines de la tavernes sont bondées, ce qui est peut-être le cas vu l’ambiance qui règne à l’intérieur, contrastant étonnamment avec le silence glauque de la rue. Ainsi, rires et chansons rythment la vie du débit de boisson qui nous a ouvert sa porte, au propre comme au figuré.
Mais alors que je vais pour suivre mon amant qui passe le seuil de l’entrée, un cri retentit dans la nuit, plusieurs cris en fait. Pas très loin. À Tulorim, ça aurait été monnaie courante, mais ici c’est pour le moins surprenant, même si le quartier n’est pas très recommandable… Mais le plus troublant, c’est que je reconnais cette voix…
(Keynthara !)Oui, c’est la voix de la petite poupée vivante qui nous a accompagnés sur Verloa, clandestinement, l’amie inconditionnelle, mais râleuse, du rouquin obstiné par son elfe grise. Je n’attends pas une seconde de plus, car ce cri n’était pas un cri de plaisir, mais plutôt de peur, de rage, de colère ou… de douleur. Il ne fait aucun doute que dans un tel endroit, la petite ait été confondue avec la proie facile pour un voleur malintentionné. Aussi, j’interpelle Lillith avant qu’il ne soit entré plus en avant dans l’établissement.
« Lillith, Prunelle, c’est la poupée ! Y’a un truc qui cloche, j’y vais ! »Sans attendre, je dégaine ma rapière pour m’élancer dans les rues obscures en direction du cri d’une poupée en détresse.
Bien vite, de son côté, Prunelle réagit avec un peu de retard sur mon départ, et prend la manche du glaçon, l’air un peu paniqué.
« Lillith, il faut le suivre, il faut aller avec lui ! »Puis elle essaie de tirer le cryomancien à mes suites, s’enfonçant à son tour dans les ruelles obscures en me suivant de loin.
Mais j’ai de l’avance, et bien vite, j’arrive dans une rue adjacente, sans apercevoir Seldell puisque je viens de l’autre côté, et vois au milieu de celle-ci la petite Aniathy assise sur le sol, frappant du poing contre les pavés tout en engueulant un homme qui se tient devant elle, la menaçant de toute sa taille, un arc en bandoulière. Il ne fait pour moi aucun doute qu'il vient de la frapper...
Je bondis alors vers l’énergumène, m’élançant en courant vers lui, la lame en avant, et je m’arrête avant qu’il ne soit réellement transpercé, ma lame fixée en défi contre son cou, sans le toucher, alors qu'il est de profil, face à l'aniathy. Il est vêtu de simples habits, sans protection, et muni d'une cape ancienne, au tissus élimé,mais de qualité. Je suis persuadé qu'il s'agit d'un larron qui a décidé de piller les richesses de la petite. J’essaie de me rendre impressionnant, dans mon armure, avec tout mon équipement, et surtout, avec ma rapière à la lame noire pointée sur lui.
« Brigand, laisse la donc tranquille ou je te ferai passer l’envie d’attaquer les poupées animées dans les rues, la nuit ! » Léonid Archevent a écrit:
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"Je ne suis pas un brigand, maître Sindel. Je me nomme Léonid Archevent, Archer d'Oranan, tout récemment arrivé à Kendra Kâr. En voulant me rendre à la taverne des sept sabres pour rencontrer des aventuriers revenus de mission pour le roi, j'ai entendu un cri, et me suis précipité voir ce qui se passait. Quand j'ai vu le véritable bandit qui menaçait cette Aniathy, je l'ai aussitôt mis en joue, et il a préféré ne pas insister.
Si vous êtes un des amis de cette jeune fille, alors je suis heureux de vous rencontrer, car elle semblait vous chercher. En revanche, si vous lui voulez du mal pour une raison ou pour une autre..." je le regarde droit dans les yeux, regard obsidienne que j'ai bien du mal à soutenir "... il faudra me passer sur le corps."
Keynthara a écrit:
« Hum hum hum » Fit-elle comme pour se racler l’intérieur de la gorge qu’elle n’avait évidemment pas. A hauteur de son visage elle pouvait voir une armée de jambes qui se trémoussaient devant elle. Essuyant ses larmes d’un revers de manche, l’Aniathy prit solennellement la parole pour finalement achever sa phrase dans une sorte de miaulement comique. Elle voulait juste qu’on lui prête un peu d’attention…
« Tout ça c’est la faute à ce Leonid Archevin ! Il avait qu’à pas venir me sauver, il a fait fuir mon brigand alors que j’avais réussi à me défendre toute seule et il a tout gâché ! C’est bien fait pour lui s’il a eu une grosse frayeur maintenant, moi il m’en a fait aussi : j’ai cru que c’était un autre méchant ! Mais bon, je crois pas qu’il mérite la mort pour ça… »
Tout doucement ses mots s’étaient estompés, et le visage de la poupée arborait maintenant un mignon sourire malicieux qui était là pour adoucir la dureté des paroles, et peut-être un peu pour les relativiser aussi. Keynthara venait de percuter par une soudaine étincelle de lumière révélatrice, qu’elle était peut-être allée un peu loin, se souvenant qu’un de ses derniers comportements ingrats et déplacés lui avait coûté la perte d’une amitié…
« J’avais dû faire erreur en le voyant, j'avais peur… Pas de bobo hein Crom, il est pas méchant dans le fond ! »
L’homme accroupis reste immobile un instant, sans doute surpris d’avoir une lame collée à la nuque. Je ne bouge pas non plus de mon côté, puisque ma sommation était suffisante pour bien faire comprendre à cet étranger qu’il n’avait plutôt pas intérêt à se montrer violent ou désagréable avec moi… Il n’avait aucun intérêt à le faire, d’ailleurs, dans sa posture inconfortable, si proche de la mort, mais pouvant se sauver en un mot. Ce pouvoir de détenir l’essence même de la vie au bout d’une lame est totalement grisant, même si je ne pourrais pousser la cruauté jusqu’à enlever la vie à ces personnes juste pour me les approprier, pour qu’elles m’appartiennent, pour qu’elles soient à moi, toutes ces vies gâchées par ma main alors que la mienne serait ultime et éternelle, se nourrissant de celle des autres.
Mais je ne suis pas comme ça, un maître du mal, un sanglant tueur sans morale et sans idée autre que servir la violence et le crime sans plus de réflexion, sans mobile autre que la cruauté pure. Je ne suis pas un monstre assoiffé de vie, mais je ne suis pas un ange, laissant la vie des autres prôner sur la mienne. Je tiens à ma vie, et je n’hésite pas à arracher celle d’autrui si la mienne, ou celle d’un ami, est en danger. C’est le cas ici, dans les rues sombres de la nuit kendranne, ou du moins c’est ce que je crois… Et cette croyance me parcoure jusqu’à ce qu’il se relève, soumis à ma volonté, les mains vides levées vers le ciel étoilé. Oui, je crois qu’il a fait du mal à la petite Keynthara, et je ne pourrais lui pardonner d’avoir essayé d’attenter à ses jours, fussent-ils ceux d’une vie artificielle, magique, dont j’imagine peu la sensation de… vide que ça doit créer au sein de cette minuscule chose animée.
Alors, l’homme s’explique et se présente comme un honnête voyageur, un archer en directe provenance d’Oranan. Il s’annonce comme un sauveur, un héro, celui qui a libéré la Petite du joug d’un voleur malintentionné… Et il sembla poursuivre dans ce rôle en affirmant qu’il offrirait une résistance coriace si jamais j’essayais de blesser de quelque manière que ce soit la Poupée. Une information filtrant dans ses paroles me titille... Il parle d'aventuriers à la solde du Roi qu'il est sensé rejoindre à la Taverne des Sept Sabres... Il semble bien au courant, pour un étranger fraîchement arrivé.
J’hésite, je me tâte… Me dit-il la vérité, ou désire-t-il me bluffer royalement ? Les humains sont traîtres, je l’ai appris à mes dépens à maintes reprises. Pourquoi les hommes d’Oranan seraient-ils différents. Il veut sauver sa peau, tout simplement… Et de la manière la plus lâche qui soit, en tentant de me berner, de me tromper, de m’induire en erreur et de me confondre dans ses mensonges éhontés.
Mais… Il y a aussi du bon, parfois, chez les humains. Ils peuvent se montrer justes, intelligents et loyaux, gardant leur fierté mal placée, mais soulignant de nombreuses autres qualités. Oui, les hommes savent aimer, ils savent être attentionnés et commettre de bonnes actions, car dans les guerres humaines, s’il y a des attaquants, il y a toujours aussi des défenseurs, les ennemis de la guerre, les résistants à un pouvoir oppressant. Si cet homme était un de ceux là, qui défend la veuve et l’orphelin, protecteur des bonnes valeurs de l’humanité en lambeaux…
Mon âme est tiraillée entre ce jugement à deux voies. Entre l’image de l’innocent châtié, du martyr, et celle du coupable puni, du méchant confondu… Je ne sais seul décider de la vie de cet homme qui n’est pour moi ni bon, ni mauvais. Alors j’attends… J’attends une confirmation de l’une ou l’autre piste, j’attends un mot, j’attends un geste. Je refuse de plier à la facilité de le tuer froidement et de m’excuser platement après si j’en avais fait l’erreur.
Alors qu’il finit de parler, d’autres pas arrivent dans la rue, et je ne jette qu’un coup d’œil rapide, pour ne pas perdre de vue ce potentiel ennemi. Je remarque rapidement mon amant, qui m’interpelle par mon nom, le seul que je possède. Il finit sa course en m’approchant doucement alors qu’à ses côtés, Prunelle accourt et me serre dans ses bras, m’obligeant à baisser ma garde et mon arme vers le sol, pour ne pas blesser l’inopportun dans un mouvement non calculé par la fougue surprenante de cette serveuse passionnée.
Mais alors qu’elle m’étreint, c’est Keynthara qui semble me reconnaître, citant mon nom d’une voix tristounette, mais surprise, sans doute. Elle se racle alors la gorge dans un toussotement, comme pour se faire remarquer, elle si petite et nous si grands à ses côtés. Mon regard d’ébène fond sur elle, curieux de ce qu’elle a à dire, sans doute la clé de ce dilemme cornélien, tuer ou ne pas tuer cet éventuel agresseur…
Et elle le fait, à demi-mots, sans le dire vraiment… Ses mots sont des accusations d’un sauvetage inutile. Elle se gausse, la râleuse, d’avoir très bien maitrisé la situation toute seule avant que l’inconnu n’arrive avec ses gros sabots pour la tirer de cette mauvaise passe.
Prunelle, se rattrapant de sa folie passagère, retrouvant ses instincts de timide, me lâche et recule d’un pas, se cachant de la pale lueur de la lune, les yeux baissés et les joues rougissant sous la gêne. De mon côté, je souris à nouveau, un mince sourire qui ne peut être que rassurant pour l’homme qui était menacé de mon arme une minute auparavant. Je range ma rapière dans son étui d’un geste souple et habile, avant de tendre la main pour aider Keynthara à se remettre sur pieds.
« Il est vrai qu’un grand potentiel habite ce si petit corps… Tellement grand qu’il en est renversant ! »Je souris aimablement avant de me tourner vers l’archer, Leonid de son nom, et de lui tendre la main tout en me présentant.
« Je vous dois donc des excuses, homme. Ne prenez pas ombrage de mon acte, je voulais juste défendre une amie… On me nomme Cromax, et voici Lillith et Prunelle. Nous revenons tous d’un long voyage au-delà les mers, avec la petite Keynthara, au service du Roi de Kendra-Kâr. Nous allions fêter notre retour à la civilisation dans une taverne toute proche. Je doute qu'il y ait énormément d'aventuriers au service du Roi, là-bas... Serait-ce nous que vous cherchez? Désirez-vous vous joindre à nous, en compensation de la peur que j’ai dû occasionner ? » Léonid Archevent a écrit:
"Ce serait un honneur que de partager votre compagnie. Vos craintes, bien qu'infondées, étaient justifiées, et je ne peux pas vous reprocher d'avoir craint pour la vie d'une amie. Je vous avouerai que je ne savais pas vers qui me diriger en arrivant d'Oranan, et que j'espérais pouvoir me rendre utile et gagner en expérience à la fois à votre contact, avec votre aide, et si vous le voulez bien."
Alors que l’archer dénommé Léonid Archevent m’accorde une poignée de mains mettant à bas tous nos différents, il répond par l’affirmative à mon invitation, usant d’une modestie démesurée et de paroles emplies d’une cocasse politesse qui trouble ma perception du langage humain que j’avais jusqu’ici trouvé fort abrupt et restreint à des grognements inexpressifs… ou trop expressifs. La mesure de ces paroles est telle que son inclinaison à se pencher en signe de respect parait naturelle et normale avant d’apparaitre incongrue, ce qui est finalement le cas. Les hommes me surprendront décidément toujours, avec leurs si grandes différences. On peut tomber sur des gens bons, comme le semblent être l’Oranien et le cryomancien, ou sur des mauvaises gens, les humains à éviter, ceux qui assassinent, qui trahissent, qui pillent et qui tuent pour un intérêt véreux et sans plaisir ni but louable ou raison valable.
Ainsi donc le bonhomme orné d’un arc sera en notre compagnie pour notre petite soirée improvisée à al lueur du feu réconfortant d’une taverne inconnue mais qui semble accueillante, pleine de boissons diverses et colorées, de rires et de chansons, de (filles de) joie et de gaieté, de tables de bois et de tabourets…
Lillith semble s’emmêler devant l’étranger, sans doute peu habitué à ce langage coloré venu de l’Ouest Kendran, une contrée à la riche culture menacée par les troupes verdâtres de l’Omyre. Mais ce soir, nous ne penserons pas à la guerre, nousne penserons pas aux orques, ou juste pour s’en moquer, nous ne parlerons pas d’armes et de combats héroïques… Ce soir, on décompresse et on s’amuse ! On fête le fait d’être ensemble, d’être en vie et d’en être heureux et réjouis !
Et l’impatience de la petite Aniathy me surprit, si heureuse de nous avoir retrouvés et si pressée d’aller s’amuser. J’ignorais que ces petites choses vivantes aimaient tant les tavernes, où elles doivent se sentir écrasées par les bousculades des grands, à moins d’en faire le témoignage d’une place élevée, table tabouret ou autre escabeau.
Mais la petite fut bientôt prise de nouvelles râleries, à son égard cette fois… En plus d’être casse-bonbons, elle était complexée… Un vrai cas clinique, à n’en pas douter.
Ainsi donc, tout sourire, j’engageai la marche vers la taverne, puisque tout avait été dit et qu’il ne restait plus qu’à se détendre l’esprit et à profiter de cette belle soirée à peine commencée, bien que déjà animée.
« Allons-y ! »