Voyage sur l'Eventreur des Mers :
Citation:
Nous voilà enfin devant l'Eventreur des mers, je le regarde et le trouve magnifique avec le soleil couchant. Je m'approche de la passerelle et commence à monter dessus. Xéolian ne semble pas très tranquil ( sûrement qu'il déteste la mer, ce qui serait compréhensible) Je lui caresse la crinière et lui murmure quelques mots le rassurer.
NOus avançons quand soudain j'entends un cri qui ne m'est pas inconnu et qui hurle sans regarder:
" Vous n'avez pas le droit de monter à bord. Ceci est un navire privé, si vous voulez voyager, vous devez payer."
Je suis assez surpris d'entendre ceci quand je monte à bord d'un navire qui m'apartient en parti. Je décide de répondre calmement:
" ol zhah uns'aa De, dos orn'la naut saph ulu prevent uns'aa dal aluin phor pholor ba'dor ussta maurna"
La voie répond d'une façon tremblante:
" Messire De, je suis sincèrement désolé. Je crois qu'il s'agissait d'un profiteur. Je vois que vous êtes avec Cromax, un jeune elfe qui aurait du naître noir."
Les paroles de Zayo me gène quelque peu par rapport à Cromax même s'il dit la vérité:
" Je ne te permet pas Zayo, Cromax est pour nous tous un frère certes pas de race mais de sang."
Une fois sur le navire, je descends de Xéolian et le confie à un homme d'équipage, je conseille à Cromax d'en faire autant. A peine ai-je eu le temps de poser mes affaires dans ma cabine et d'en resortir qu'une ombre se jette sur mon dos. J'arrive tout de même à attrapper cette personne par ses vêtements et la propulser devant moi. Une forme féminine, elle relève le visage et je peux découvrir qu'il s'agit de Zya. Je souris et lui dis:
" vendui dos, dos zhah increasingly ssin'urn ji nindel Usstan kyorl. Ghil natha verve draeval nindel Usstan inbalus naut keffal dos. Usstan kestal nindel dos zhaun ussta abbil Cromax."
Elle se met à exploser de rire pour me répondre enfin
"Bel'la dos whol l' flatery drill 'udtila naut wussrun'wa. D' heen Usstan zhaun dosst abbil."
Je rigole à mon tour et je la vois faire un clin d'oeil à Cromax ( quand même pas, je ne pense pas que le capitaine l'aurait permis) Je m'approche de mon compagnon et lui dis:
" Je vais lui demander si elle veux bien combattre avec toi d'abord."
Je me retourne et demande:
"Dos ssinssrin ulu jivvin xuil nindol in'loil d' vil'zra'quath thalra"
Elle approuve d'un signe de la tête, je souhaite bonne chance à Cromax. Je regarde tout l'équipage s'atteller aux travaux pour partir. Je m'approche du capitaine et lui dis:
" Cromax aura du mal avec ta fille"
Nous arrivons peu après devant le grand bateau de la guilde : l’ « Eventreur des Mers », avec lequel j’avais déjà eu la chance de voyager.
De et moi sommes chacun montés sur notre cheval, l’allure noble et svelte pour moi, et beaucoup plus guerrière pour mon ami elfe noir.
Nous montons sur le pont du bateau sans descendre de notre monture.
(Espérons que l’accueil sera meilleur que la dernière fois...)Le capitaine pousse alors un cri, qu’il me semble avoir déjà entendu.
" Vous n'avez pas le droit de monter à bord. Ceci est un navire privé, si vous voulez voyager, vous devez payer."(C’est certainement sa façon de souhaiter la bienvenue sur son bateau...)De ne semble pas déconcerté par cette remarque, qui, étant donné qu’il est propriétaire du navire, semble plutôt déplacée, et répond au capitaine Zayo dans une langue qui m’est inconnue, sans aucun doute du drow.
Le capitaine semble alors se rendre compte de son erreur et nous répond en tremblant un peu, cette fois en langage commun.
" Messire De, je suis sincèrement désolé. Je crois qu'il s'agissait d'un profiteur. Je vois que vous êtes avec Cromax, un jeune elfe qui aurait du naître noir."(Il m’a reconnu...Tant mieux...)Je prends sa remarque comme un compliment, état donné le cœur qu’il met à défendre et respecter sa race, bien que je sens un léger pincement quand à son regret de mes origines.
(Je suis gris, et j’en suis fier...)De répond à ma place, sans que je puisse réagir. Il dit que je suis non pas un frère de race mas un frère de sang, et cette remarque semble clore le débat.
« Il n’y a pas de problème, je ne me formalise pas pour si peu, maîtres drows...Et je suis heureux de faire route à nouveau avec vous. »Je descends de Lune et la confie à un membre de l’équipage, sous les conseils de De. Je reconnais le drow qui vient se saisir de mon cheval. Je souris en reconnaissant l’elfe noir qui s’était déjà occupé de moi lors de mon précédent voyage.
« Vous connaissez mes exigences n’est-ce pas ? »Et je lui fais un clin d’œil. Je me dirige alors vers le capitaine pour le saluer amicalement. Il nous mène personnellement dans nos cabines.
(Je suis heureux que cette fois je puisse dormir dans des conditions honorables...)Je sors de ma cabine quand je vois une ombre se projeter sur De. Ne se laissant pas faire, il propulse la silhouette devant lui, découvrant ainsi Zya, la fille de Zayo. Il cite une phrase en drow dans laquelle le seul mot que je comprends est mon nom, juste avant que l’elfe noire parte en un grand éclat de rire.
(Que lui a-t-il dit ?)Je fronce un peu les sourcils quand elle lui répond en drow et que cette fois c’est De qui rit, en m’adressant un clin d’œil.
(Je n’aime pas ces cachotteries...)Il s’approche alors de moi et me dit qu’elle va me combattre d’abord et me souhaite bonne chance. Avant qu’il se dirige vers le capitaine, j’arrive à lui murmurer quelque chose.
« Que vous êtes-vous dit en drow ? Je n’aime pas beaucoup que l’on parle de mois ans que je saches de quoi il s’agit... »J’attends sa réponse et puis me dirige vers Zya, la saluant gracieusement en lui accordant un baisemain cordial.
« Mademoiselle, se sera avec un grand honneur que je vous ferai mordre la poussière de ce bateau... »Je souris à la demoiselle qui semble vexée de ma remarque. Essayer d’impressionner cette elfe noire s’avère une expérience inutile...
Nous nous rendons sur le pont du bateau, dans un espace dégagé, pour engager le combat, alors que tous les marins et matelots s’affèrent à faire partir le navire, qui s’éloigne lentement des côtes de l’Imiftil.
De et Zayo nous rejoignent et se postent sur un balcon pour observer le combat.
(Ils veulent du spectacle ? Ils vont être servis...)Zya se poste devant moi et dégaine sa longue épée noire avec un sourire indescriptible aux lèvres.
(Hmm...Belle arme...Belle adversaire aussi...Je suis gâté !)Je dégaine à mon tour mon épée Titan, tout en souriant, parodiant un peu ses gestes...
Elle leva un sourcil et c’est alors qu’une panthère noire sauta sur le pont à côté d’elle, dévoilant une rangée de dents blanches et pointues.
Si je suis surpris, je ne le montre nullement à mon adversaire, et je dégaine avec le plus grand calme ma seconde arme, mon sabre des sables.
(Je l’avais oublié, cet animal terrible...Ce n’est pas du jeu, ils sont à deux contre moi...Je vais quand même les envoyer au tapis, mais ça sera difficile de ne pas leur faire mal maintenant...)Je souris de plus belle, prenant encore plus un air provocateur.
(((Début du combat libre...))) « Allons, en garde demoiselle. Je vous prie de ne pas me tenir rigueur de ce qui va suivre. »Je place mes deux lames toutes droites près de mon visage dans un salut solennel de maître d’arme. La jeune drow ne se laisse pas intimider et abaisse son épée vers le sol.
« Quand vous aurez fini vos simagrées, on pourra se battre ? »Je fronce les sourcils.
(Je n’aime pas subir des affronts...Encore moins quand ils viennent de personnes qui sont sensées être mes amis...) « C’est quand tu veux ma belle... »Je finis à peine ma phrase qu’elle lâche son animal qui arrive vers moi à toute vitesse. Il bondit alors qu’il arrive à ma hauteur, mais je m’abaisse prestement et la panthère passe au dessus de moi sans rien pouvoir me faire. Il atterrit sur le bois du pont en faisant un bruit de porte qui claque. Cela détourne mon attention pendant un centième de seconde. Zya profite de cette diversion pour foncer sur moi l’arme au clair.
(Qu’est-ce que ?)Dans un réflexe aussi rapide que possible, je bloque son attaque avec mes deux armes, arrêtant sa lame à à peine dix centimètres de mon visage. Nos regards se croisent, le sien plein de colère de n’avoir pas pu me toucher, le mien dans lequel reflète le sourire narquois que j’ai aux lèvres.
Je me dégage de la position avant que la panthère ne me saute dans le dos et virevolte sur la droite pour atteindre le bastingage, sur lequel je monte en équilibre.
(Heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de vent...)Mes deux adversaires reviennent côte à côte en face de moi. Cette fois, c’est Zya qui attaque en premier, pointant son épée droit devant elle comme pour me transpercer.
(Hey il ne faudrait pas qu’elle oublie que c’est un combat amical...)Alors qu’elle tente de frapper au niveau de mes jambes, je saute en avant pour passer derrière elle en faisant un salto. Durant mon saut, je parviens à la toucher de mes armes avec le plat de la lame sur ses deux épaules. Hélas je me surestime peut-être un peu et au lieu de retomber prestement sur mes pieds comme je l’avais prévu, je retombe un peu trop en avant et je me rattrape en pliant une jambe, mettant l’autre genoux à terre, juste en face de l’animal noir.
(Wow qu’est-ce qu’elle fait là cette bestiole ?)Je n’ai le temps que de faire un mouvement de la nuque vers l’arrière pour éviter la formidable mâchoire de l’animal qui se referme devant moi.
(Il s’en est fallu d’un poil cette fois...Il faudrait que je sois plus prudent...)En me lançant en arrière, je vois l’elfe noir se ressaisir et faire demi-tour pour s’élancer à nouveau vers moi. Je fais alors une rotation de mon tronc, frappant la panthère du plat de mon sabre, et atteignant de mon autre arme les jambes de Zya, qui se dérobe et tombe sur moi. Je la réceptionne aussi bien que possible avant de lui décocher un sourire ravageur.
« Attention miss, il ne s’agirait pas de se faire mal. »Elle pousse un grognement féminin tout à fait charmant et je l’envoie rouler sur le côté. Elle se maintient après un tour complet sur elle-même grâce à son épée qu’elle plante légèrement dans le pont en bois du bateau pour se relever en montrant ses dents. Son animal vient se placer à côté d’elle, retroussant aussi les babines.
(La belle et la bête...ça ferait un bon titre de légende ça...)Je n’ai hélas pas le temps de penser ce que cette légende pourrait donner, car mes deux opposants se ruent cette fois en même temps dans ma direction. Le grand mât nous sépare et il me vient alors une idée. Je me lance moi aussi dans leur direction, et au dernier moment, sans lâcher mes armes, je m’empare d’une corde qui pend au mât et m’élance dans les airs. Je retombe de l’autre côté du mât après avoir tourné autours de celui-ci par le côté opposé à mes adversaires, qui se demandent un instant, blasés où je suis passé.
Je profite de ce moment pour jeter un œil à De et Zayo qui semblent apprécier le combat et je leur fait un clin d’œil complice. Zya se retourne et lève les yeux au ciel quand elle me voit faire mon manège. Elle court vers moi à toute vitesse et avant que j’ai pu réagir, me donne un coup avec le plat de son épée dans le ventre. La douleur me compresse l’estomac et je pousse un « ouups » involontaire, me penchant en avant. Ça lui suffit pour me mettre un coup de coude sur le haut du dos qui me fait tomber à la renverse en avant.
(Et moi qui ne voulais pas être ridicule, c’est plutôt raté...)Je roule sur le côté pour éviter de me faire à nouveau frapper par la lame de Zya et je me relève quelques mètres plus loin. Je cours alors vers elle directement, sans lui laisser de répit. Elle essaie de me donner un coup d’épée, mais je bloque celui-ci avec mon sabre, la frappant deux fois de suite sur les côtes avec le plat de mon autre arme. Elle essaie à nouveau de me frapper, hélas je lui donne un coup de pied dans le ventre qui la fait reculer.
Mais j’avais oublié un instant sa panthère, qui a eu le temps de faire le tour de moi et de me sauter dessus toutes griffes dehors. Je tombe en avant avec plusieurs points de douleurs dans le dos. Ce sont les griffes de l’animal qui ont transpercé mes habits, évitant le bouclier qui est attaché à mon dos. Je sens le sang perler sur ma peau et je décide d’intervenir avant de me faire dévorer par la bestiole puante. Je donne un coup de talon dans l’arrière train de la panthère, qui rugit. Je donne alors des coups de coudes jusqu’à ce que je sois à nouveau sur mes deux jambes.
(Je ne sais pas si me battre contre une panthère va beaucoup m’entraîner à tuer les membres de la garde noire...Ce sont des chevaux qu’ils ont, eux...)Je fais alors demi tour sur moi-même, frappant l’animal du plat de mes deux lames presque simultanément. L’animal, assommé, tombe sur le côté.
J’entends alors une voix féminine en colère crier.
« Brute ! »Zya se jette sur moi en lâchant son épée et je me retrouve couché sur le dos avec la jeune drow à cheval sur mon ventre, essayant de me donner des coups de poings. Je lâche moi aussi mes armes et me défend le plus possible avec mes bras contre les attaques de l’elfe noire.
(La situation est plutôt coquasse...)Je finis par attraper les poignets de Zya et maîtriser un peu ses mouvements brusques. D’un violent coup de rein, je retourne la situation et c’est maintenant elle qui se retrouve sous moi, les mains plaquées au sol.
(Comme ça elle voit qui est le dominant...)Je lui souris et me relève prestement, la laissant sur le dos.
« Je crois que ça suffira pour aujourd’hui qu’en dis-tu ? »Elle me regarde d’un mauvais œil.
« Ça, jamais !! »Elle se relève d’un bond et me bouscule pour aller ramasser son arme.
(Halala les femmes...)Je l’imite et ramasse mes deux lames. Elle m’attaque, mais je pare facilement le coup, faisant tournoyer son bras armé, la forçant à se retourner. Je donne alors un coup de jambe dans le creux de ses genoux, ce qui l’oblige à s’agenouiller sur le pont. Je glisse alors ma seconde lame sous sa gorge, maintenant toujours son bras armé levé vers le ciel avec mon épée.
« Et là, tu abandonnes ? »Elle pousse un soupir de résignation et ouvre la main pour lâcher son épée.
« Voilà qui est sage ma belle...Je suis certain que tu auras droit à une revanche... »Je lâche mon étreinte et l’aide à se relever. Je range mes deux armes dans leurs fourreaux pour me retourner vers De et le capitaine. Je leur souris en disant.
« Je crois que j’ai gagné... »Je m’approche alors de l’oreille de la demoiselle noire.
« Tu as bien combattu, mais c’est moi le meilleur... »Je sens les plaies des griffes de la panthère dans mon dos me lancer, mais je suis trop fier pour oser avouer que ça me fait horriblement mal, et je laisse les fines traînées rouges couler dans mon dos sans rien dire.
Satisfait, je regarde De m’applaudir, visiblement impressionné par ma victoire face à la fille du capitaine et sa panthère. Je lui souris et il descend de son parapet pour venir nous rejoindre, Zya et moi. Il nous félicite tous les deux pour le spectacle que nous lui avons offert, affirmant que nous en sortons tous les deux gagnants.
(C’est quand même à moi que revient la victoire…)Il nous tape amicalement sur les épaules, mais Zya lui retourne une formidable claque qui semble rester collée quelques instants sur la joue de mon compagnon, qui reste coi le temps que la fille du capitaine se positionne pour engager le combat avec lui. Il l’imite, mais il est bientôt interrompu par un robuste marin cherchant la bagarre. De relève le défi et Zya s’en va rapidement, visiblement vexée.
(Ces elfes noirs ont la fierté mal placée…)Je me désintéresse un instant des combattants, qui n’en sont encore qu’à des manœuvres d’intimidation que je trouve plutôt puériles.
(Si on cherche à intimider, c’est qu’on ne se sent pas assez fort pour battre son ennemi dans des conditions normales… Où est l’honneur dans tout ça ?)Je rejoins le capitaine qui n’a pas bougé depuis tantôt. Il scrute le combat qui vient de commencer sur le pont.
« Alors Zayo, as-tu apprécié le spectacle de ma victoire contre ta fille ? »Il me regarde en haussant les sourcils et s’éclaircit la voix avant de me répondre.
« Pour sûr tu te bats bien, elfe gris…Mais tu as une étrange manière de te comporter avec tes adversaires… »(Il doit sans doute parler du moment où nous nous surmontions langoureusement juste sous ses yeux…)Un sourira naît sur mon visage, mais je ne réponds pas, préférant regarder comment De s’en sort avec le marin barraqué. Il semble hors de lui et envoie rapidement le rameur au tapis, savourant pleinement sa victoire, malgré quelques coups reçus et un nez cassé. Il revient vers nous avec un ego rassasié et discute un peu avec Zayo. Je n’écoute que d’une oreille, regardant en même temps la montagne de muscles débarrasser le plancher en direction de l’infirmerie.
De m’incite alors à le suivre dans sa cabine, ce que je fais. Arrivé là, il se débarrasse de son équipement pendant que je prends place dans un grand siège très confortable. Il s’assied face à son bureau et se retourne vers moi pour me parler de ses projets à Kendra Kar.
« Je suis d’accord ! Tant que nous serons dans cette ville, j’en profiterai pour aller voir un ami que j’ai rencontré sur ce bateau. Il nous aidera peut-être pour notre quête à Caïx Imoros. »Pendant que je lui réponds, il sert deux verres de rhum et m’en tend un, que j’accepte volontiers. Il se dirige alors vers son bureau et regarde par la fenêtre avec sa longue vue.
(Si ma présence l’ennuie, il n’a qu’à le dire…)Il se rassied ensuite à sa place pour siroter son rhum, mais paraît soudainement préoccupé. Il propose alors que nous allions nous coucher, prétextant une lassitude qui risquait de nous atteindre le lendemain. Pour l’heure, je ne me sens nullement fatigué, mais j’acquiesce d’un signe de la tête, comprenant que son récent combat ait pu l’éprouver. Je bois mon verre d’une traite, grimaçant légèrement quand je sens le liquide couler dans ma gorge, brûlant légèrement mes tissus.
(He ben…On sent qu’il a déjà un certain âge ce rhum…)Je pose mon verre vide sur une tablette et laisse l’elfe noir à sa contemplation de la mer. J’arrive dans le couloir avec toujours aussi peu envie de dormir. Je décide donc de visiter un peu le navire sur lequel je me trouve, n’ayant eu l’occasion de voir que les cales, le pont et l’infirmerie lors de mon précédent voyage. Je pars donc dans la direction opposée à ma cabine, voisine de celle de De. Je passe d’abord devant la chambre du capitaine, que j’entends joyeusement rire et discuter avec quelques marins privilégiés, probablement autour d’une bouteille de rhum comme il y avait dans la cabine de De.
En y repensant, je ressens encore le goût âcre de l’alcool descendre le long de ma gorge dans une brûlure agréable qui réchauffe tout le corps. Je décide cependant de ne pas les interrompre et continue le long du couloir. Je croise un elfe noir armé qui passe à côté de moi sans même me porter un regard, pour ensuite accéder au pont par une grande trappe en bois.
(Toujours aussi agréable l’équipage de ce navire…)Je poursuis ma visite du sombre couloir. Je passe devant l’infirmerie, où le musclor de tantôt doit toujours se reposer.
(Mieux vaut ne pas le réveiller celui-là…Je n’ai pas envie de me retrouver avec un nez cassé…)J’arrive alors à côté d’une porte, d’où semblent venir de douces odeurs d’encens et de parfum musqué. Poussé par ma curiosité, je reste quelques instants devant celle-ci afin d’entendre des bruits qui me permettraient de connaître l’origine de ce doux fumet qui envahit l’atmosphère. Tout ce que j’arrive à entendre est un léger clapotis irrégulier.
(Qu’est-ce donc que cette pièce ?)Mon envie de savoir et trop forte et je ne peux pas me retenir. Je tourne doucement la poignée et pousse discrètement la porte, qui s’ouvre dans un petit grincement. La pièce est éclairée d’une lumière tamisée et chaleureuse. Je pénètre rapidement dans celle-ci, refermant la porte derrière moi pour ne pas que l’on m’aperçoive avant même que j’ai jeté un coup d’œil. Je me retourne alors et mon regard tombe directement sur Zya, assise entièrement nue dans une grande bassine en bois remplie d’eau et de mousse. Elle me regarde d’un air outré, avant de plonger son joli buste jusqu’à la gorge dans la mousse épaisse de son bain.
« Qu’est-ce que tu fais là ? »Me dit-elle d’un ton énervé. Je ne réponds pas à sa question. Je reste là, pantois, la bouche légèrement ouverte et les yeux posés sur la vision qui vient de s’offrir à moi.
(Je dois vraiment avoir l’air idiot…Il faut que je trouve quelque chose à dire…) « Je…heu…Je ne savais pas que… »« Ne cherche pas à te trouver des excuses ! Que veux-tu ? »(Quoi ?) « Mais je ne… »« Bon, attends un peu, je vais m’habiller… »Elle se saisit d’une serviette et s’en couvre avant de disparaître instantanément derrière un grand paravent noir. Un peu perdu dans la situation, je parcourre la pièce du regard. Elle est envahie par une espèce de brume humide et chaude, faite de la fumée que dégage un petit porte encens en forme de dragon et de la vapeur du bain. Cela donne à l’endroit une atmosphère un peu évanescente. Une lumière discrète et chaleureuse éclaire doucement la pièce, faisant naître des ombres sur le sol et les murs qui ondulent doucement à la lueur des flammes. Dans un coin, la panthère noire, lovée comme un gros chat sur un immense coussin pourpre, ronronne doucement sans me lâcher de son regard jaune vert. Contre un mur se dresse un grand lit à baldaquins couverts de tissus rouges, noirs et dorés. Le faste et le luxe de cette chambre me fait presque oublier que je suis sur un bateau au milieu de l’océan et je reste debout sans bouger, ne sachant que faire…
J’ai l’impression d’avoir été transporté malgré moi dans un monde merveilleux créé par les rêves les plus beaux. Cette impression ne disparaît pas quand la maîtresse des lieux, Zya, sort de derrière son paravent, vêtue d’une longue robe noire largement décolletée. Le tissu se pose sur la peau mouillée de l’elfe noire, laissant deviner ses formes généreuses à travers l’habit. Je sens un désir incontrôlable naître en moi.
(Qu’est-ce qui me prend ?)Je me sens de plus en plus stupide, mais je ne parviens pas à bouger ni à ôter mon regard de cette divine apparition. Elle fait deux pas dans ma direction, dévoilant une fente sur le côté de sa robe, tout le long de sa jambe jusqu’en haut de ses cuisses, ce qui ne fait en aucun cas diminuer la chaleur qui me picote le ventre. Percevant mon trouble, elle esquisse un sourire discret.
« Alors…Me diras-tu ce que tu es venu faire ici ? Tu veux boire quelque chose ?»Le ton qu’elle emploie maintenant est nettement plus doux que celui avec lequel elle m’avait accueilli tout à l’heure.
« C’est que… »« Inutile de refuser, considère que c’est un cadeau de la vaincue pour le vainqueur…Assieds-toi. »(Va-t-elle me laisser finir mes phrases ?)Elle me désigne un siège pourpre dans lequel je m’installe sans un mot, toujours sans la lâcher du regard. Elle pose deux verres sur une commode et sort une bouteille de rhum de ce même meuble. En voyant la bouteille, je ne peux réprimer une petite grimace, me rappelant du goût puissant de l’alcool. Zya la remarque et sourit plus amplement.
« Ne t’inquiète pas, j’ai une manière bien à moi de boire le rhum…On en oublie le goût de l’alcool… »(Hein ? Qu’est-ce qu’elle raconte ?) « Et…quel est ce moyen ? »Demande-je d’un ton curieux. Elle sort alors une seconde bouteille remplie d’un liquide rouge et en verse un fond dans chaque verre, pour ensuite servir le rhum par-dessus. Les deux liquides se mêlent et donnent un breuvage rougeâtre et transparent.
« C’est un sirop de cerise excellent… »Elle s’avance et me tend le verre, que j’accepte directement. Elle s’installe face à moi, dans un autre siège en croisant les jambes. Je porte le verre à mes lèvres, redoutant le goût de la mixture. Je bois une gorgée, sentant le liquide couler dans ma bouche, mais ne percevant que le goût du sirop de cerise.
(Hey mais c’est drôlement bon ça !)Sans plus attendre, je bois une deuxième gorgée avec un sourire béat, ce qui provoque un petit rire aigu chez la fille du capitaine. Mon regard croise le sien et soudain, je ne sais plus où me mettre. Je dirige mes yeux sur la panthère qui dort sur son gros coussin.
« Bel animal n’est-ce pas ? » « Oui et dangereux…Ses griffes sont acérées ! Je n’ose imaginer ce que sont ses dents… »Le rappel des griffes pointues de l’animal se plantant dans ma peau de mon dos ravive la douleur et je relève brusquement mon torse.
« Tu as eu de la chance d’y échapper à ses dents ! Montres-moi tes plaies ! »(M’enfin !)Je prends sans le vouloir un air choqué.
« Allons, pas de chichi…Tu m’as vue nue et tu n’oserais pas me montrer ton dos ? »Surpris par l’argument, je ne trouve pas de quoi répliquer et ôte ma cape et ma chemise pendant qu’elle se lève pour se placer derrière moi.
« Ah elle ne t’a pas loupé, ce sont de belles blessures ! »En disant cette phrase, elle pose ses doigts sur les plaies et je ne peux retenir un « aie » de douleur.
« Ne fais pas la chochotte, il faut nettoyer ça ! Ça pourrait s’infecter. »Je déglutis bruyamment quand je la vois prendre la bouteille de rhum et revenir vers moi avec un sourire sadique aux lèvres.
« Bois un verre, je crois que tu vas en avoir besoin… »Je ne me fais pas prier et vide d’un coup le reste de mon verre. Je ressens l’alcool s’insinuer en moi. Je ne suis pas ivre, je reste maître de mes actes, mais je sens que mon esprit devient un peu brumeux et que les interdits sociaux seraient plus vite bravés. Zya verse un peu de rhum sur mes plaies, ce qui m’arrache un petit cri, plus de surprise que de douleur. Zya rit un peu face à ma réaction.
« Tu es trop tendu…Avances-toi un peu sur ton siège ! »(Pour quoi faire ?)Je ne lui pose même pas la question, de peur qu’elle me réponde encore par une énigme et je consens à m’avancer légèrement sur mon siège. Aussitôt, l’elfe noire s’assied derrière moi, m’entourant de ses jambes fines et musclées à la peau noire. Un pan de sa robe recouvre sa jambe gauche alors que la droite est entièrement dénudée. Je sens une chaleur intérieure me monter jusqu’à la gorge, qui devient vite sèche quand elle pose ses douces mains aux longs ongles pointus sur mes épaules, qu’elle commence à masser doucement. Ses doigts habiles trouvent mes muscles contractés et les palpent pour les assouplir. Après un bon quart d’heure de massage, je me sens complètement détendu, dans la moiteur chaude de la pièce qui fait naître des petites gouttelettes de condensation sur ma peau.
Toujours dans la même posture, l’elfe noire passe ses bras en dessous des miens et m’entoure le torse, pressant son buste contre mon dos. Je sens nos deux corps l’un contre l’autre, simplement séparé par le tissu fin de sa robe noire. Je perçois son souffle chaud qui atterrit par intermittences sur ma nuque. Elle pose alors ses lèvres délicates sur la courbure de mon cou, donnant quelques habiles coups de langue qui font parcourir mon corps de mille frissons de bonheur.
Presque malgré moi, et l’alcool aidant, je pose mes mains sur la fine peau de ses jambes, que je commence à caresser d’une main alors que mon autre main presse les siennes contre mon torse. Le baiser contre mon coup s’intensifie en passion et je sens ses fines dents blanches me mordiller doucement la peau. Je me tourne légèrement vers elle et nos lèvres se rejoignent dans un baiser passionné…
Quelques instants plus tard, (((

))) nous sommes allongés sur son lit, enlacés l’un contre l’autre. Cette fois, aucune étole ne sépare nos deux peaux aux couleurs différentes… Notre respiration, qui s’était intensifiée ces dernières minutes, se calme doucement dans des soupirs profonds. Zya murmure alors :
« Il ne faut pas que tu restes ici ! Si mon père te trouvait… »Je n’attends pas la fin de sa phrase pour répondre, d’une voix un peu rauque, comme si ça faisait longtemps que je ne l’avais plus utilisée.
« Tu as raison…Je m’en vais… »Je dépose un doux baiser sur son front avant de me lever et de remettre sur moi tout mon équipement en la regardant tendrement. Avant de quitter la chambre, j’ai un dernier regard pour la panthère, qui pousse un son guttural, mi grognement, mi ronronnement, mais pas du tout agressif.
Je quitte la pièce avec un sourire aux lèvres…Une fois dans le couloir, je me précipite vers ma cabine. On n’entends plus rien dans celle du capitaine, et dans celle de De, j’entends des bruits de lit qui remue activement.
(Ou bien il n’arrive pas à trouver le sommeil, ou bien il s’est réconcilié avec son adversaire de tantôt…)J’entre dans ma cabine, et, fourbu, je me couche sur mon lit sans prendre la peine d’ôter mon équipement. Je m’endors presque instantanément, songeant déjà aux doux rêves qui envahiront ma nuit…
À peine quelques secondes après mon endormissement subit, la porte de ma cabine s’ouvre et laisse place à une sombre silhouette familière. J’entrouvre les yeux, pas bien sûr d’être totalement réveillé.
(De ? Que vient-il faire ici en pleine nuit ?)Il arrive vers moi et je remarque qu’il a sur lui tout son équipement.
« Prépare toi, je sens que ça va mal finir, regarde ce bateau à la vitre avec la longue vue puis viens me rejoindre sur le pont. »Je n’ai pas le temps de répondre qu’il est déjà sorti de ma chambre. Je prends la longue vue qu’il m’a laissée et je regarde par le hublot qui me sert de fenêtre. En effet, un bateau se dirige droit sur nous. Je le regarde approcher quelques instants, avant de reconnaître le pavillon noir caractéristique des bandits des mers : les pirates !
J’entends alors un cri lointain jaillir sur le pont au dessus de moi. C’est De qui hurle des ordres à l’équipage mais les seuls mots qui me parviennent sont « tuez, gagnez et bataille. » Ces mots résonnent en moi quelques instants avant que je ne soit totalement réveillé.
(Mes lames baigneront dans le sang ce soir…)Je vérifie qu j’ai tout mon matériel sur moi, réajustant mon bouclier sur mon dos et tâtant un instant la garde de mes deux lames dans leur fourreau, puis je me précipite à l’extérieur de ma cabine. Un peu trop vite, d’ailleurs… Je tombe nez à nez avec Zya qui a revêtu son habit de combat, suivie e sa fidèle panthère noire. Furtivement, elle me décoche un petit baiser sur le coin des lèvres et continue sa course vers le pont. Je la suis avec hâte et nous débarquons finalement à l’extérieur, où elle va se placer près de son père.
Je décide de rester de mon côté et regarde à bâbord le pont du bateau pirate, remplis de bandits sanguinaires et brutaux, armés d’armes divers à l’aspect plus effrayant les unes que les autres. Ils attendent d’être à la bonne hauteur pour lancer l’abordage.
(Que font-ils ? Auraient-ils peur de nous ? Hum…Ils devraient…)Soudain, plusieurs grappins sont lancés sur le pont. Un d’entre eux emprisonne au passage la jambe d’un elfe noir un peu trop insouciant. Sa jambe est broyée sur le parapet et il meurt dans un cri ignoble et déchirant, un couteau de lancé planté dans le front.
(Ces pirates sont lâches de nous attaquer à distance…)Mais au niveau de De, un des brigands est parvenu à monter sur le bateau et se fait froidement descendre par mon ami elfe noir. Comme en réponse à ce meurtre, la pluie commence à tomber du ciel. D’abord un petit crachin, mais qui s’intensifie rapidement pour bientôt déverser des trombes d’eau sur nous.
(Il ne manquait plus que ça…)Je dégaine mes deux lames et sens une rigole d’eau se former le long de mon dos. C’est à ce moment précis que l’assaut est donné. Les pirates s’élancent à notre bord à l’aide de cordes. Juste en face de moi, un homme agrippé à une de ces cordes se rue sur le pont. Il tient un couteau entre les dents et un vieux sabre rouillé dans la main. Il a l’air furieux quand il lâche prise, levant son arme dans les airs. Hélas pour lui, il se réceptionne mal sur le bois mouillé et tombe en avant, juste sous mes pieds.
(Ce n’est pas son jour de chance…)Je plante mon épée dans sa nuque, rompant sa colonne vertébrale, le tuant avant qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit…
La plupart des pirates sont maintenant à notre bord et la bataille fait rage sur le pont. J’aperçois à ma gauche un petit groupe de matelots se faire décimer par des brigands enragés aux armes tranchantes. Je me précipite alors sur eux en hurlant, en décapitant deux sans qu’ils aient eu le temps de réagir. Je crie des mots d’encouragement aux marins qui reprennent espoir.
« Allons mes amis, la flamme noire brûlera ses ennemis jusqu’au dernier ! Commençons dès aujourd’hui ! Ne leur laissons aucun répit ! »C’est comme si mes paroles avaient un pouvoir magique. Une lueur meurtrière apparaît dans les yeux de mes alliés et ils se ruent à leur tour sur les pirates, qui se retrouvent bientôt en infériorité numérique. Tout en prenant soin d’éviter les lames de mes ennemis que je semble attirer comme un aimant, je transperce leurs cuirasses et leurs chairs dans des gerbes de sang qui se mêlent à la pluie avant même de toucher le sol. En parant l’attaque à la hache d’un humain à la peau sombre avec mon sabre, j’entaille le torse d’un borgne barbu avec mon épée, pour ensuite planter celle-ci dans le ventre du premier. D’une pirouette, j’ôte ma lame du cadavre et tranche la tête du borgne avec mon sabre.
Pendant un instant à court d’ennemis, je regarde autour de moi pour voir la situation. Les nôtres semblent prendre le dessus, mais la férocité de nos assaillants est toujours bien présente. C’est alors qu’un couteau de lancer vient se planter dans le grand mât, juste à côté de mon oreille, dans un bruit mat.
(Là je l’ai échappé belle…)Je rengaine mon sabre et m’empare du poignard, cherchant du regard le responsable. Je le vois rapidement. Il essaie à nouveau de me viser avec une autre de ses armes à distance. Il la lance et je vois l’éclat du métal de la lame arriver sur moi à toute vitesse. Au moment où elle doit me toucher, j’interpose mon épée et le poignard dévie de sa course, venant érafler ma cuisse sur tout son long avant de se planter dans le bois du pont avec mon sang.
Je regarde le pirate d’un mauvais œil, lançant à mon tour la dague sur lui. Je ne suis pas aussi bon lanceur que lui, mais mon jet fait mouche…Enfin…presque. Il se ramasse le manche du poignard en plein front et tombe en arrière sous le choc. Je m’élance alors vers lui l’épée en avant et tranche en deux sa cage thoracique, répandant son sang et sa vie partout aux alentours.
Cela parvient à retenir mon attention pendant deux secondes. Deux secondes de trop…Un homme armé d’un gros gourdin en bois me charge avec son arme sans que je puisse réagir. Je reçois son coup en plein milieu de mon dos avec une telle force que je tombe en avant, sur la carcasse du borgne. Sans demander mon reste, ni même voir la tête de mon assaillant, je roule sur le côté pour m’écarter du danger. Je me redresse deux mètres plus loin, regardant enfin vers mon ennemi. C’est un grand barbu avec un bandeau rouge dans les cheveux. Il est torse nu mais de gros bracelets en cuir couvrent ses avant-bras. Il se tourne vers moi en ricanant bêtement, dévoilant une rangée de dents jaunes, noires et pourries.
(Je ne peux pas le sentir ce type…)De l’eau dégouline le long de ses muscles saillants. Je dégaine ma deuxième arme et nous chargeons l’un sur l’autre presque simultanément. Mon premier coup glisse le long d’un de ses bracelets alors que le second rate totalement, la lame passant à vingt centimètres au dessus de la tête de l’affreux. Quand il s’aperçoit que mes coups ne l’ont pas touchés, il me jette un regard peu rassurant quant au sort que cette brute me réserve. D’un coup, il frappe es deux poignets, me contraignant à lâcher mes deux armes sur le pont. Il lève alors sa masse au dessus de ma tête, et c’est comme si je pouvais déjà percevoir à l’avance les éclats de mon crâne s’enfoncer dans ma cervelle, répandant ma tête sur le sol. Je me prépare à recevoir le coup, mais il ne vient pas. Un rugissement survient à ma droite et la panthère noire bondit sur le barbu. Le joli couple s’en va rouler lus loin. Zya se précipite alors avec un cri déchirant sur l’homme à terre, lui tranchant la tête en deux avec son épée.
Pendant que le macchabée bicéphale émet un dernier gargouillement, je ramasse mes deux armes, soulagé, et je jette un regard complice à ma sauveuse, qui me sourit à son tour. Je me lance à la poursuite d’un brigand qui essaie de rejoindre son bord et le tue par derrière, mon épée plantée dans le milieu de son dos. Mais le combat est terminé. Les pirates battent en retraite, admettant leur infériorité et sauvant leur vie. Les cordes des grappins sont tranchées et les deux bateaux s’éloignent l’un de l’autre pour ne plus jamais se croiser.
Aucun cri de victoire sur le pont. Chacun pense à ses blessures ou à un ami qui a péri et regagne sa cabine ou son poste. Je vois De se faire conduire à l’infirmerie et je décide de rejoindre moi aussi mon lit, adressant un petit signe de la main à la fille du capitaine. Je rejoins ma cabine, où je n’ai aucun mal à m’endormir profondément.