Elle regardait ses plaies. Ces blessures créées par la cruauté et l'hostilité des gents qui l'on vu grandir. Elle avait mal. Il lui semblait que les cicatrices s'ouvraient encore plus. Elle avait l'impression que ses égratignures se creusaient. La douleur se répandit partout sur son corps. Lorsqu'elle ouvrit soudainement les yeux. Elle vit de grosses fourmis de 2 à 3 centimètres la recouvrir. Elle s'était endormit recroquevillé au pied d'un chêne. Elle sentait les mandibules des insectes lui piquer l'épiderme. Elle vit le sang ruisseler sur toute la surface de son petit corps.
Aahhhhhhh! Sales bêtes!
Cria t'elle se débattant, en les repoussant de ses mains. Mais plus elle en repoussait plus il y en avait qui lui grimpait dessus. Elle était attaquée par une colonie. Elle n'avait pas besoin de ce problème. Elle ignorait quoi faire, mais la douleur et la panique l'envahie. Elle piétina sur elle même, aussi bien par hystérie que pour écraser ces soldats et ouvrières. Elle sentait leur morsure creuser sa chaire. Les douleurs étaient multiples. Elle essaya de s'enfuir espérant les distancer. Malgré sa course effrénée entre les arbres, et buissons, les fourmis étaient trop nombreuses pour elle. Elle savait très bien, ce que ces bêtes pouvaient faire comme dégât.
Un jour lorsqu'elle était partie à la recherche d'une chèvre fugueuse, elle était partie vers une plaine. Elle était tombée sur la carcasse de la chèvre. Les os étaient séparés de leur squelette comme si l'animal avait été démembré. Marwynn sentait bien que si elle ne se débarrassait pas de ces parasites, elle subirait le même sort que la chèvre.De panique et de désarrois, son visage pleurait. D'ailleurs ses yeux allaient finir par ne plus produire de larmes et s'assécher avec tous les sanglots qu'elle eut versés.
Pendant qu'elle courut, la jeune fille se prit le pied dans une racine. Sa chute fut brutale. Une vive douleur irradiait de sa cheville. Ce n'était pas le moment de se faire une entorse.
Non! Pleura la semi-elfe! Je veux vivre! Maman, je veux savoir pourquoi tu as toujours pleuré! Pourquoi m'as tu donné ce collier, seulement quand les autres m'ont rejeté? Maman, donne moi ta force!
Marwynn se releva difficilement. Les fourmis creusèrent un peu plus leur tranchée dans le sang. Elle plia ses genoux et de ses mains elle s'aida à se remettre debout. Elle s'appuya contre un tronc d'arbre. Abattue, elle leva son regard violacé et pratiquement vidé. Pourtant quelque chose de surprenant l'interpella. Un cris aigu se faisait tout proche. On aurait dit un rongeur mais en plus strident. La jeune fille se disait qu'elle avait peut être une proie facile pour se rassasier quand elle se sera débarrassée de ses agresseuses, si ce ne sont pas elles qui la finissent. Ce petit événement inattendu lui redonna du courage. Elle avait faim et ne se laisserait pas aller à l'apitoiement. C'est ainsi qu'elle reprit sa course. Elle était moins rapide et ses pas étaient non-chalents.
Elle avait des vertiges. La vie allait certainement la quitté.
Non!
La jeune semi-elfe luttait encore contre cette éventualités. Le paysage tanguait, sous ses yeux, mi-clos. Son corps se faisait ronger à vif. Elle vivait cette expérience avec de plus de détachement. Pourtant derrières ses retranchements, elle continua à avancer sans savoir où elle allait. Quand promptement elle chuta dans une rivière en même temps que dans les ténèbres.
Restes allongée ma fille!
Maman? Demanda Marwynn qui était étendue sur sa couche. Quand elle entre ouvrit ses yeux, elle reconnu le visage fin, blanc et vieilli de sa mère. Sa mère qui était une vieille femme de 52 ans. Mais pour Marwynn cette dame était sans âge. L'enfant ne comprit pas ce qui lui arrivait. D'ailleurs sa mère répondit à sa question silencieuse :
Tu as la fièvre. Tu as traîné sous la pluie. T'aurai pu te couvrir, jeune fille. Maintenant repose toi pour guérir.
Mais, Maman ? Je fais quoi là? Le village m'a demandé de partir.
Tututt... fit sa mère tout en remontant la couverture, sur ses épaules. Tu délires. Le médecin a demandé beaucoup de repos.
Sniff...je t'aime maman. pleura Marwynn
Moi aussi., renchérit sa mère.
J'ai mal aux oreilles. Une otite ne me fait pas mal comme ça normalement.
Sa mère baissa le regard en caressant le visage de son enfant. Elle resta un instant silencieuse, comme si Marwynn avait touché du doigt le problème gênant.
Non! C'est comme d'habitude, seulement tu grandis et tes perceptions sont différentes. Tout change avec l'âge. Maintenant rendors toi. La femme se leva et baisa le front de la semi-elfe.
Marwynn avait constaté que le regard de Shilly fuyait le sien. Il avait changé. Une crainte, une peur profonde semblait ressurgir à chaque fois que les yeux de l'humaine croisaient ceux de la semi-elfe. Sa mère ressentait à certains moment une méfiance plus grande encore que tous ces villageois. Certains adultes étaient des enfants qui avaient côtoyés Marwynn, ou alors était même des bébés. Elle ne grandissait pas aussi vite. Pourtant malgré la fougue de son âge, son esprit se forgeait face aux expériences nombreuses et diverses.
Marwynn se laissa border par sa mère sentant sa présence et retomba dans le sommeil.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle fut étendu au sol. Des multiples de piqures la tiraillaient. Mais elle se sentait vivante. Et les feuilles des arbres autour d'elle, étaient bien ceux de la forêt dense. Elle se demandait quand le rêve avait commencé, et quand il avait cessé. Quand elle se décida à se relever sur ses coudes pour faire un repérage de la situation, une couverture la recouvrit. Elle se sentit même dévêtue dessous. Elle attrapa le linge qui la couvrait, le serrant sur elle protégeant sa poitrine qui avait pris une petite taille supplémentaire. Un feu crépitait près d'elle sur sa gauche, et en face d'elle le courant d'une rivière ou d'un fleuve.
Elle se posait pleins de questions, et ne voyait pas l'ombre qui était juste penchée au dessus de sa tête. Un feuille se décrocha de son attache pour tomber sur l'épaule droite de Marwynn. Elle la ramassa et par un réflexe, elle leva la tête. A cet instant elle resta silencieuse, bouche bée. Elle vit un homme ou une femme, au regard profond. D'ailleurs c'était la seule partie visible de son corps excepté les mains. L'étranger était recouvert de la tête jusqu'au pied d'un vêtement ample, typique des nomades du désert, qu'elle n'avait jamais vu auparavant.
Enfin, te voilà réveillé.
C'était une voix au son chantant et exotique. Marwynn se sentait voyagée. Mais farouche et craintive, elle répondit :
Qu'avez osez vous me faire, sale pervers?
L'individu masculin sauta lestement de sa branche qui était d'une auteur de deux mètre du sol.
Le pervers t'a sauvé la vie! Si je n'étais pas là, tu serais dévorée par les fourmis géantes. A moi de te poser une question. En disant cela il s'approcha du feu et se retourna face à l'enfant :
Que fait une femelle Shaak de ton âge perdu dans ces bois?
Son regard était d'une couleur étrangement violacé, d' un violet doux et perçant à la fois. Marwynn en resta stupéfaite :
Vos yeux sont comme les miens.
Bien sur! Mais j'attends ta réponse ! Répliqua l'inconnu.
Je ne suis pas une Shaak, et c'est malotru d'utiliser ces mots comme mâle et femelle. S'énerva la jeune fille.
T'es une originale toi! Se moqua son interlocuteur.
Je t'ai observé depuis un moment. Que fais tu avec cet arme? Montra l'intrus.
Il m'a été offert par le maître d'arme du village. Informa Marwynn.
Maître d'arme... tu viens d'où? Questionna son interlocuteur.
Vous en posez des questions. Cela ne vous regarde pas. Affirma la semi-elfe.
Tu n'es pas en position de faire ta capricieuse. Signala l'étrange personnage. Mais bon. J'ai trop trainé dans les environs. Je te laisse tes affaires. J'aime pas voler les jeunes filles de ton age. Et puis tu m'intrigues. J'aimerai savoir jusqu'où tu iras, avec ton manque d'expérience. Je te donne juste un conseil, évite de parler ainsi aux inconnus. Tu ne sais pas sur qui tu peux tomber. Si tu recherches des Shaaks, continues dans le coeur de la forêt. Mais attention, tout le monde n'est pas aussi, gentil que moi.
Et ne te trompes pas en mon sujet. Je ne t'ai pas sauvé par pitié. Plus par curiosité, gamine!
L'inconnu se leva. Il s'éloigna et avant d'avoir complètement disparu, il dit :
Les fourmis géantes se noient dans l'eau. Heureusement, pour toi que tu étais tombée dans cette eau. Autrement je n'aurai pas pu te sauver.
Marwynn se retrouva seule. Elle resta un instant assise, nue, sous le drap de fortune que l'inconnu lui avait laissé. Elle se tourna dans tous les sens pour trouver à quelques mètres pendu au dessus du feu ses vêtements, son arc, et sa cape. Elle hésita à se lever. Mais elle se décida et se précipita pour les récupérés et se vêtir. Ils étaient sec et chauds. Une fois vêtue, elle ramassa, la couverture en lin, et une fois plié le rangea dans son sac qui était adossé à un tronc au dessous duquel, était suspendu ses affaires mouillées. Elle récupéra son arc, et se le mit sur elle. Mais ce feu qui était à ses pieds, lui permis de se réchauffer. Elle aurait aimé chasser, elle craint pourtant pendant sa traque, que ce petit brasier s'éteigne. Elle n'était aussi pas sur de revenir avec une belle viande.
Elle se rassit ses genoux pliés, et ses bras autour des jambes. Elle venait de vivre, des moments mouvementés et étranges. Les fourmis étaient encore un souvenir qui lui laissait de vilaines blessures. Elle observait ses cicatrices encore vives. A des endroits, elle voyait la chaire. Elle frémit à cette vue. Elle s'était pratiquement fait grignoter vive. Mais miraculeusement, elle fut sauvée. Cette rivière devait en être la responsable. Pourtant, elle fit travailler ses méninges dans tous les sens. Cet inconnu de sexe masculin, l'avait sorti de l'eau et l'avait veillé jusqu'à son réveil. Il lui avait sauver la vie. Pourtant sans plus de préambule, il était parti, en lui laissant juste ses maigres affaires, ce feu et sa vie. Curieusement les paroles de l'intrus résonnèrent en elle. Il semblerait qu'il la suivait depuis longtemps. Possible qu'il soit encore quelque part. Se cacherait il dans cette obscurité?
Il faisait nuit, et ce n'est pas cela qui l'empêcha de mieux voir qu'en plein jour. Elle se demandait depuis combien de temps, elle avait dormi. Il lui avait semblé que lorsqu'elle fut attaquée par la colonie de fourmis géantes, il faisait nuit. Elle en était presque sur car, aucun rayon ne perçait les cimes des arbres, qui auraient pu lui être un handicap.
Et ce regard!! Un regard perçant! Elle sentit une sorte de bizarrerie, face à ce regard similaire au sien. Serait il possible que son père eut les même yeux? Et les Shaaks, ces elfes noires que les humains avaient horreurs et craignaient, étaient ce semblables à elle? Quand l'inconnu lui avait demandé si elle était originaire à ce peuple sombre, il n'avait pas la pointe de mépris que les villageois avaient quand il l'insultaient de bâtarde. Shaaks, étaient une des insultes préférés de ses humains responsables de la mort de sa mère.
Et aussi...pourquoi avoir rêvé de sa mère, lorsqu'elle était emprise de fièvre causée par les morsures des fourmis et sa plongée dans la rivière?
Maman! Je vais devoir repartir à la traque de la pie voleuse. Mais maintenant, je ne sais plus où me diriger. Grimper dans ces arbres pour trouver ce bijoux est pratiquement impossible. Pourtant faut bien que je le retrouve! .
_________________ Présentation rapide de la semi-elfe noire en quête de vérité !
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