Bon ben j'imagine que je vais poster mon dernier bidule aussi!
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Alors que je galope ; plus ou moins bondissant comme une grenouille (tsé, il y a même la couleur verte tiens !) pour ne pas trébucher sur les rochers, débris et autres décombres qui se dressent parfois en travers de mon chemin, et qui s’accroissent d’ailleurs en nombre, sans que cela soit de manière significative au point que j’aie à jouer l’apprenti mineur, une de mes oreilles attire mon attention vers une voix féminine qui est en train de débiter un flot de paroles tellement étriqué que je dois m’arrêter pour parvenir à suivre un tant soit peu tout ce bazar.
(Houlà ! Quel jargon ! Tu sais traduire ça toi ? - Je connais tout, tu le sais bien ! En gros : Esprit maléfique dans Krochar car besoin d’une enveloppe pour s’incarner. Grosse boule de lumière précédente lui empêche de complètement prendre possession de Krochar… pour le moment. Krochar doit faire gros effort pour envoyer balader vilain esprit.)
Ah ouais… tout de même, quand c’est cette petite génie de Minil’emnil qui explique plutôt que cette névrosée de la lumière, c’est tout de suite beaucoup plus compréhensible ! (Je te remercie.). Mais… c’est très grave ça ! C’est la grande cata ! Si on ne fait pas quelque chose, ce pauvre bougre de Gatch Bratty va se retrouver complètement pris par ce salopiau de voleur de corps sous peine qu’il n’arrive pas à en trouver un lui-même, et qu’est-ce qu’il va devenir mon ami Garzok ? Je vous le donne en mille tiens ! Il sera sûrement annihilé, dégommé, zigouillé le Krochar et badaboum, l’esprit prend sa place et nous on est dans le pétrin jusqu’au cou, car à en juger par la force que cet espèce de monstre sombre peut déployer, il pourrait nous envoyer illico-presto dans l’autre monde tous autant qu’on est ! C’est du pas-beau là, je vous le dis les enfants ! Il va falloir faire quelque chose sinon…
Ah ! Et voilà ! Encore une fois, je suis interrompu dans le fil de mes pensées ! Est-ce que c’est vraiment trop demander de pouvoir réfléchir correctement dans une caverne en train de s’effondrer ? Surtout que l’interruption est des plus désagréable puisqu’elle consiste en une éructation bien tonitruante de mon frère de peau, dont le ton se voit rendu d’autant plus grondant et puissant par sa transformation qui est à trembler… ce que je fais d’ailleurs, mais pourquoi ? C’est vrai que j’ai tout de même les chocottes, mais pas au point de perdre mes moyens tout de même ; j’ai ai vu d’autres qu’une cavalcade à travers…
« AAAAH ! »
Cet espèce de hurlement glapissant m’a échappé malgré moi lorsque, tout à coup, une douleur fulgurante me parcours l’entièreté du corps, plus particulièrement à des endroits que je reconnais comme étant ceux où ces arachnides perfides m’ont mordu et bastonné : moi qui me targuait de ne pas ressentir la douleur, maintenant j’ai l’impression de sentir tout ce que j’ai subi jusqu’ici revenir à la charge (c’est d’ailleurs probablement ce qui se passe tiens), et que mon cerveau devient rouge du signal d’alerte de mes blessures qui résonne dans chaque parcelle de mon corps. Sous les élancements de souffrance, j’en ai le souffle à moitié coupé, et je tombe à terre, un genou encore à peu près valide soutenant à grand peine mon corps chancelant, ma main droite serrant convulsivement le manche de la pioche. Tout ce que je vois et entends est brouillé par une espèce d’éclat provenant de la douleur qui me tiraille les membres et qui ne semble pas pouvoir s’arrêter… qu’est-ce que je vais faire ? Je suis dans de beaux draps maintenant : si je ne récupère pas bien vite, Krochar risque de se faire posséder complètement, et je ne peux pas me permettre d’attendre ! Mais le fait est que je n’ai sous ce coup-là plus d’énergie ; encore une fois, qu’est-ce que je vais faire ?
Alors que je retourne cette question sans réelle réponse dans mon esprit, j’aperçois à travers la brume de douleur de grosses boules blanches, masses soyeuses disposées là comme de grosses tumeurs… et le massacre à l’entrée me revient en mémoire : s’il n’y avait pas de corps, les voilà maintenant ! Même si la bande qui s’est faite scouiquer par les araignées était sans doute composée d’affreux jojos, ils méritent une sépulture un tant soit peu décente plutôt que de pourrir dans des cocons ! Mince… ça me fait penser au pauvre bougre qui a dû se faire ensevelir dans toutes ces avalanches ! Bon ben tant pis hein, maintenant c’est pas comme si on y pouvait quoi que ce soit ! En tout cas, il a en quelque sorte une sépulture vu qu’il doit être au sens propre à six pieds sous terre… et puis il est mort au combat : double même si piètre consolations ! Enfin bon, pour revenir aux sektegs, le problème c’est qu’avec ma faiblesse et le manque de temps du fait des éboulis, il n’y a pas trop le temps pour leur creuser une tombe… mais pour le moment autant se charger de moi. Ensuite, je m’occuperai de ces gaillards-là, mas ce qui est sûr c’est que je n’abandonnerai pas ! Mais le fait est qu’il va me falloir au moins une bonne minute pour reprendre mes esprits… mais je ne peux pas m’offrir le luxe de toute une minute de sursis, alors tant pis : aux grands maux les grands remèdes, et encore une gorgée pour la route le temps de tenir face à tout ce tohu-bohu.
( Sois prudent Jak’… - Bah… on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs, pas vrai ? - Je sais bien !... Mais fais attention quand même ! Tu as intérêt ! - J’en prends bonne note !)
Et c’est reparti : empoignant de la main gauche la gourde dont j’arrache le bouchon d’un coup de dents bien asséné, j’en reprends une gorgée qui, comme je l’avais prévu, fait disparaître –ou plutôt masque- toute manifestation de souffrance, me permettant de me remettre debout et de faire face à mon frère de peau après avoir refourgué gourde et pioche à leurs places respectives. Pendant ce temps, du coin de l'oeil, j'aperçois une la forme furtive du blondinet du nom de Vedd. Tant mieux pour lui s'il s'en est sorti, mais j'ai bien d'autres chats à fouetter que ce petiot là, aussi je n'y fais pas plus attention que ça. Maintenant, on se tient bien droit et c’est parti pour une bonne petite harangue bien tirée de derrière les fagots. Pas trop le temps de faire un long discours (quel gâchis), donc il va falloir improviser et tâcher de frapper fort en un minimum de mots :
« Gatch Bratty ! Si tu repousses pas ce truc, il va t’anéantir ! Je sais que tu es plus fort que lui ! »
Tout en parlant, je m’avance de toute la prestance qu’il m’est possible de faire preuve, en direction de Krochar, l’expression résolue et tenace :
« Et toi, glovté d’esprit, avant de faire ce qui te chante avec lui… » arrivé tout près de la forme si effrayant du Garzok, je lui saisis la main… sa main qui me donne bien du mal à réprimer un frémissement en sentant l’épaisseur de ses muscles dont j’ai pu tâter, mais aussi et surtout ces griffes d'ébène, et plante mes yeux dans les siens, comme si je cherchais par le regard à faire venir tout ce qui est Krochar au grand jour. « …faudra me passer sur le corps ! »
Brr... assez héroique peut-être, mais aussi assez stupide quand on y pense, car si la bataille Krochar/Esprit tourne mal, c'est moi qui vais payer les pots cassés... et il n'y aura pas qu'eux de cassés! Mais bon, à vaincre sans péril... vous saisissez quoi.
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Et voilà également!
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