Xel démontra encore une fois son entêtement et un vent violent se leva. Sirat lança un regard silencieux à Simaya et observa la situation. Le cerbère ébène du mage, vola en éclats, le cyclone qui venait de se créer projeta une gerbe de terre et de poussière qui aveugla partiellement l'assemblée. Quand il eut fini, le Bohémien avait disparu. Vallel eut une moue d'énervement, mais n'eut aucune autre réaction et reprit sa route. La troupe entière fit de même comme si rien ne venait de se passer. Ils laissèrent le gazouillement des oiseaux et le bruissement de la brise dans l'herbe reprendre leur droit, sans moufter. Sirat plissa les yeux, l'assurance de l'apôtre maléfique cachait surement un plan, mais lequel. Resté, dans l'ombre, aveugle, n'était pas chose aisé. Cela provoquait angoisse et énervement, quand on est zélote on aime à contrôler ce qui doit être, en cela l'humoran comprenait sa nouvelle fonction. Il se retourna vers sa partenaire.
Je vais aller voir Vallel, en attendant rester discrète et voyez ce que vous pouvez apprendre ou observer. Si vous avez besoin de moi, utiliser la pierre, sinon on se retrouve dans un instant. 
Elle ne répondit que pas un hochement de tête, soumise à la fatalité. Sirat accéléra son cheval et remonta la garnison. Il avait le besoin d'en savoir plus. Le bruit des pas des fantassins en mouvement  raisonnait dans la plaine. L’amalgame de cavalerie d'Ormyre aux montures infernales, d'hommes, d'orques, de géant, esclaves se déplaçant en formation, formait une chenille énorme et noirâtre, un serpent, qui se répandait insidieusement le long de la côte marine.  Le tout, avançaient, ordonner, prêt, farouche comme si leurs existences n'avaient été que de vivre pour ce but commun. Impressionné, Sirat en oublia presque le paysage idyllique qui s'offrait à lui. Au nord, une vallée longeant une mer bleue cristal et immense sur un bord de falaise taillé d'arabesque de sédiment. Une véritable cathédrale naturelle, foyer d'une faune hétéroclite et amusé de cet attroupement. Au sud, une forêt épaisse, sombre et opaque. Une canopée mystérieuse et feutré qui comme un coffre pouvait recéler milles et un trésor cachés.
Vallel était là, entouré de disciple, l'air sévère et distant. L'humoran se fraya un passage devant les regards médisant et conspuant ce nouvel arrivant.Il se rapprocha autant que son rang lui permettait, faisant fit de leur désapprobation.
Seigneur, l'humain est surement repartit à Fan-ming, c'est ce que j'aurais fait à sa place. Qu'attendrez-vous de moi une fois sur place ? Désirez-vous que je dirige des hommes, je ne l'ai jamais fait avant, mais cela est possible, ou voulez-vous que je reste a vos côtés ou que j'attaque sous vos ordres, quels sont vos plans ?
Mes plans dépendront de la situation sur place. Mais oui, je pense à vous faire diriger une unité. Vous connaissez les lieux plus que quiconque dans cette armée. Un avantage dont je compte tirer parti sur place. Vous semblez à l’aise quand vous avez le choix de vos actions, je n’interviendrai donc que peu dans celles-ci, vous laissant une grande liberté d’action.
Sirat en éprouva presque de la fierté. Bien que cette décision pouvait s'avérer à double tranchant. 
Merci... Lui accordait-il vraiment sa confiance, Sirat restait surpris et tenta de le dissimuler. Était-il digne de crédit, lui qui ne jurait que par Zewen. Assurément, non, mais les volontés de son dieu semblaient vouloir aller dans le sens de Vallel.
je n'ai pas vue le magicien garzok qui vous accompagnait à notre dernière rencontre ?
Il est là, pourtant. Bien du monde m’accompagne, ici. Il n’est guère mon suivant personnel. 
Combien de jour pour arriver jusqu'à destination ?
Nous voyagerons près de cinq jours durant pour rejoindre les Plaines Ynoriennes, où nous établirons notre campement. Nos ennemis pouvant arriver du nord ou du sud, dépendamment des actes de Shaam à Andel’Ys, il va falloir nous montrer vigilants dans son élaboration.
Sirat resta pensif. Le ciel se glissait dans l'océan dans un camaïeux céruléen. Le décor était si paisible, alors qu’une armée semant la mort le traversait.
Si on passe le fluide avec l'armée, car notre but est bien Oranan, comment cela-ce passe ?
Vallel jeta un regard en coin vers son interlocuteur, bien curieux.
Une fois Fan-Ming prise, nous attendrons des nouvelles d’Oaxaca en personne. L’assaut sur Oranan se fera tant par l’intérieur que par l’extérieur. Nous devrons frapper communément, vite et fort. Et possiblement prendre le contrôle de la milice en priorité, afin qu’ils n’aient plus l’accès à leurs autres fluides. 
Cela fera deux fois que je la rencontrerai, si c'est le cas... 
Dit-il. 
La première fois, c'était assez impersonnel, la seconde sera surement pareille. 
Il jaugea préoccupé, Vallel, rien chez lui ne laissait paraitre une quelconque faiblesse, Simaya avait peut-être raison. L'annonciation laissait le choix final et celui-ci serait peut-être la mort, l'évolution d'un monde en mutation comme il l'avait déjà fait auparavant.
La prophétie nous dit vainqueur, pourquoi craindre les esserothéens. Vous avez maitrisé Simaya avec aisance. Que pourrait-il bien nous faire ?
La prophétie nous dit vainqueur, sauf si les mages libres parviennent à nous empêcher de l’être. Je ne doute pas de ma puissance, mais j’ai toujours considérer qu’il valait mieux écraser le moindre risque, sans laisser nul doute sur notre victoire totale. Je ne déteste rien de plus que cette lueur vaine d’espoir dans leurs yeux. 
Cela va de soi.
Il avait réponse à tout et semblait si précautionneux. Le "si" était la pièce d'angle d'un échafaudage précis mais si instable.
Voyant que Vallel n'en dirait pas plus et ne voulant risquer d'excéder son interlocuteur avec ses interrogation, sirat tira sa révérence, lui précisant qu'il se tenait à sa disposition. Un signe de tête eut été la seul réponse qu'il eut ce jour là.
Il retourna vers Simaya. Le cortège progressait rapidement et il le descendit pour arrivé jusqu’à sa hauteur. la magicienne blonde était le regard triste un peu perdu. Sirat lui esquissa un sourire qu'elle ne lui rendit pas.
Tout vas bien? vous avez appris quelques choses?
Rien, non. Leurs regards sur moi n’engagent pas à ce que je converse avec eux. Ils ne me font pas confiance.
Sirat, acquiesça, comprenant que trop bien la situation. Le silence qui s'en suivit était lourd et gênant. Sirat le coupa en interpellant un sekteg, près de lui. Celui-ci s'approcha et l'humoran lui demanda une bande de tissu pour nouer ses cheveux. Le soldat s’exécuta et revint quelques minutes plus tard avec un ruban que le colosse maltais attrapa pour attacher sa tignasse en une queue à l’arrière de son crâne. Il ne pouvait rien faire pour l'instant pour sa barbe, qu'il arborait. Avant que celui-ci reparte, sirat demanda.
Dis moi, tu sais ce qu'il y a derrière cette forêt ?
Le petit être vert, secoua la tête, il ne savait pas et ne voulait pas le savoir. Sirat plissa les yeux, suspicieux en direction des bois.
On ne connaît pas ce monde, prenez trois hommes rapides et alertes avec vous. Vous allez naviguer le long de sa lisière, en marge de la troupe. Rester à bonne distance, ne vous en approchez pas, mais soyez suffisamment proche pour donner l'alerte en cas d'attaque venant de là.
Il s'éloigna de lui, espérant que le ton impérieux allait suffire pour qu'on lui obéisse. A deux foulées de lui, Simaya était resté stoïque, il lui dévoila son catogan.
C’est mieux ainsi! 
Lui fit-il, mais elle ne daigna pas répondre. Il leva les yeux en l’air et soupira. La traversé continua, il tenta de compter les régiments, mais fatigué et peu motivé, il se perdait toujours dans ses comptes. Les heures s'avéraient des siècles pour le guerrier, qui bâilla régulièrement. La colonne fit enfin une halte. Après huit heures de marche sous le soleil, les soldats apprécièrent avoir un temps pour se détendre.
Sirat tenta une nouvelle approche. Dans l'herbe, alors que leurs chevaux se reposaient il se posa près d'elle. La jeune femme fixait la forêt au loin, l’air absent.
Que pensez-vous de moi, me craignez-vous ?
Je ne sais que penser de vous. Vous avez plusieurs visages, plusieurs camps. Je ne vous connais pas assez pour prétendre vous juger. Mais oui, je crains que ce vous pourriez accomplir, qui scellerait notre destin.
Des paroles pleines de prudence qui sont toutes à votre honneur.
Il avala une ration d'un pain aux céréales que distribuait une affreuse intendante garzok. Sa laideur lui fit penser à cette peau verte désagréable tuer par cet elfe gris le jour ou, il fut marqué par le dragon noir. Il aurait aimé du vin, mais se contenta de la ration d'eau qu'on lui proposait.
Il s'allongea dans l'herbe ne sachant pas quoi dire d'autre. Cette femme avait le don de fermer la conversation, ce qui le désarçonnait quelque peu. Il ne passerait pas une nuit avec elle, une vraie porte de prison. Il repensa à N'kpa ses charmes, ses courbes et aspira à la serrer dans ses bras, sentir sa peau. Il était loin ce temps et si proche à la fois, aujourd'hui, il partait faire un siège, il allait tuer et il risquait de mourir, mais c'était son destin, ce qui devait être et ce qui serait. Il observa un instant les nuages qui lentement semblait suivre la cohorte dans sa transhumance. Il étira sa carcasse et alla fouiller dans sa sacoche. Il en tira le livre, Simaya restait à ses côtés sans rien dire. Il ouvrit le bouquin et en profita pour apprendre à défaut de discuter.
Les alizées iodés caressait son visage tandis qu'il se nourrissait de l'ouvrage du vieux mage.
Finalement, un olifant sonna la fin du repos et tous reprirent leur ouvrage, rongeant peu à peu la distance qui les séparait de Fan-Ming. L'interminable marche, continua, jusqu'au coucher du soleil. Le campement se forma vite, tout ce qu'on disait des garzok n'étaient pas si vrai. Soumis à une hiérarchie, militaire et stricte, ils étaient capables de merveille. La guerre n'avait pas de secret pour eux, chacun connaissait sa place, son rôle. Tous dansaient, virevoltaient dans leur tache, avec grâce, mais surtout efficacité. Seul, le borné, l'éternelle raciste avec ses préjugés pouvait nier l'évidence que même cette population pouvait émaner une abnégation qui forçait le respect.
Simaya ne l'avait pas quitté, éternelle suivante muette. Ils étaient devant le feu, la nuit était tombée et recouvrait de son manteau les flambeaux des troupes de Vallel.
J’ai réclamé a ce qu'on vous prépare une bancasse de fortune. Je veillerais à côté.
Elle ne répondit pas, scrutant les flammes s'évadant dans la pénombre.
Manger vous avez besoin de vous nourrir.
Il lui tendit une portion de viande grillé.
La peau verte qui me la refiler, croyez moi, vaut mieux pas la croiser dans le noir.
Il essayait de la faire rire, mais elle restait lugubre et sans réponse.
Pensez-vous que j'arriverais à vous faire sourire ?
Les miens sont morts en masse, et mon monde est en danger. Je n’ai pas cœur à sourire.
La réponse est donc non.
Il croqua dans la viande, son plaisir gâché par la réponse de sa protégée.
J'ai aimé une femme, je crois que c'est toujours le cas. Elle est morte, je n'en suis pas sur, mais je n'ai pas pu éviter qui lui arrive malheur. Dés fois, j'ai peur de ne plus me souvenir de son visage, de son odeur. Mon cœur saigne chaque jour depuis. Mon destin m'a amené ici dans votre monde.
Il prit un instant et reprit une bouchée de viande, observant à son tour l'âtre rougeoyante comme si une réponse allait en sortir.
J'avance pas à pas et je vois ce qui arrive, je me raccroche à mon dieu et j'avance. Vous devez faire de même ou, ils auront réellement disparu à jamais.
Elle ne répondit pas, Sirat s’allongea sur le dos. La nuit était bien avancée.
Et la forêt ? Vous savez ce qu’il y a dedans ?
Des elfes, à ce qu'il parait. Aussi sauvages et dangereux que les fauves qui y vivent.
Ils ne s’adressèrent plus la parole, chacun respectant le mutisme de l’autre. 
Simaya dormait déjà, lui n'arrivait pas à trouvé le sommeil. Il tournait sans cesse sur lui-même, prit d’impatience, son esprit refusait de céder à la fatigue.  Il se leva et marcha, il croisa le regard de soldat buvant et festoyant. Le tout était relativement feutré, des consignes devaient avoir été données. Ils y en avaient qui montaient la garde, d'autres qui se reposaient et d'autres qui jouaient échangeant avis, blague paillarde et légende pour se changer les idées. La tente de Vallel trônait au centre du camp, une lueur bleutée s'en dégageait. Au-dessus de la garnison, une voie lactée immense éclairait le cosmos d'une pluie d'étoiles scintillantes. Sirat s'arrêta devant Endar toujours maintenu par son geôlier taiseux. Il attrapa une de ses pierres et la serra dans sa main.
Je veux parler au prisonnier.
Il se rapprocha de lui, jusqu'à le coller, le cerbère fit de même. Endar se retrouvait coller par les deux êtres. Sirat attrapa violemment le col du shaakt et en profita pour glisser la pierre dans sa poche. Il saurait dés l'instant où il la toucherait ce qu'elle était et a quoi elle servait.
Toujours pas décidé à changer de camp, il va pourtant falloir choisir.
Il le lâcha brutalement le rendant tout entier à son gardien. La question n'attendait pas de réponse, c'était juste une diversion. 
Tu perds ton temps à être ainsi enfermé ! prête allégeance et combat pour Vallel