A mesure qu'ils parcouraient les couloirs, il semblait y avoir une ambiance différente pour Hivann. Au moment où ils passèrent par les escaliers pour se rendre encore à un étage supérieur, le mobilier et la décoration eut une apparence plus sombre. Et pour cause, les volets donnant sur la cour intérieure étaient fermés. L'éclairage subsistait grâce à des bougies allumées ci et là tout au long du nouveau couloir qu'ils empruntaient. Les meubles semblaient être faits d'ébène et les peintures se faisaient moins accueillantes, plus sombres, plus mystérieuses. Ce n'étaient plus des estampes, mais des toiles d'influence ynorienne, sur un courant plus réaliste et sombre. Il voyait des scènes décrivant des cours de médecine, d'alchimie, ou encore de commerce, mais pas le genre de commerce que l'on voit dans les rues. Plutôt ceux que l'on voit dans les ruelles sombres, la nuit, à la lueur des dernières torches.
A mesure qu'il montait, il sentait que le mystère entourant les Dragons d'Or, dont il ne connaissait pas même le nom réel de la secte, s'épaississait. Il ressentait même un désir indescriptible de percer ce mystère, sachant qu'il avait pourtant fait partie de cette secte à une époque. Il voulait connaître ces personnes, et la gérante, et leurs véritables activités. Mais il sentait pourtant que pour son âme, il devrait se contenter de trouver sa relique. C'était tout ce qu'il devrait faire. Par Zewen, il n'aurait jamais la force, même avec le Fusil de Mertar additionné à ses anciens pouvoirs, de lutter contrer une telle organisation. Il le voyait seulement à mesure que l'espoir le quittait en parcourant ce couloir. Mais enfin, ce parcours qui semblait pourtant si interminable s'arrêta. Ils arrivèrent devant une porte en apparence tout à fait modeste et déjà, Hivann sentit qu'il y avait un problème. On l'emmenait voir des reliques, et ces reliques, si puissantes, si dangereuses, étaient derrière une porte en bois, de qualité, certes, mais seulement en bois. Ethian s'avança pour introduire la clé dans la serrure et déjà, il sentait qu'Iwa se mettait à l'écart et que les gardes s'étaient rapprochés de lui, juste derrière.
Seul le doute le retenait. Devait-il attendre encore quelques secondes, le temps de voir ce qu'il y avait réellement derrière cette porte, ou devait-il fait confiance à son instant et se battre ? Il allait inclure son fils dans un combat pour une relique, cela valait-il vraiment le coup ? Peut-être que cette porte n'était pas qu'une simple porte en bois après tout. Peut-être l'envoyait-on vraiment voir les reliques. Mais à y réfléchir, pour qui prenait-il ces personnes ? Il venait, masqué, en illustre inconnu et envoyait son ancienne maîtresse lui ouvrir la marche. Un consultant, vraiment ? Lui-même avait été consultant en sorts de guerre, validant ce qui devait être à la fois efficace et éthique. Et cela, pour la République. Mais cette secte n'était-elle pas indépendante de toute république ? N'était-ce pas pour cela qu'il l'avait rejointe ? Parce qu'il avait été libre, au moins en son sein ? Ce n'était que maintenant qu'il réalisait que c'était la plus mauvaise des couvertures... Car les Dragons d'Or ne craignaient rien, et encore moins un pathétique espions caché derrière une femme.
Réalisant tout cela, il concentra ses fluides d'un coup. Comme une vague de fumée, l'encens renfermé dans son encensoir se dégagea tout autour de lui et il entendit les gardes sortir leurs épées de leurs fourreaux. Il joint alors ses mains et les fluides circulèrent en lui comme si son cœur était devenu une pompe mécanique. La concentration lui fut rapide et intense qu'il sentit ses articulations se raidir et ses muscles furent pris de fortes et douloureuses crampes. Mais cela paya. Dans un grognement traduisant tout l'effort qu'il dût investir, la fumée qu'il avait dégagée autour de lui s'épaissit et ce furent bien des petits grains de sable et de roche qui se mirent à flotter, le protégeant de ses assaillants. Avant qu'ils ne puissent frapper, les deux gardes derrière lui furent stoppés dans leur élan. Sans qu'il ne se retourne, Hivann entendit leurs fortes quintes de toux, alors qu'il observait Ethian devant lui.
Ce dernier avait ouvert la porte, et dans un génie digne de son père, s'était lui aussi engouffré dans la salle, se préservant du nuage de poussière que l'ynorien venait de créer. Il se tenait là, un sabre courbe dans la main droite et son propre masque à ses pieds. Enfin, Hivann voyait le visage de son fils après des mois d'exil. Un visage sévère, déjà prêt au combat. Le vieil homme savait qu'au moment où le nuage serait dissipé, il devrait se battre contre lui pour avoir cette relique. Mais il ne pouvait pas se résoudre à tuer propre fils. Cette seule idée le paralysa un instant. Un instant qu'il suffit à l'une de ses victimes pour tenter de lui porter un coup d'épée en traître. C'est la présence d'Iwa qui le sauva, quand elle cria pour le prévenir.
"Hivann, derrière vous !"
Cela suffit. Comme il s'était déjà intensément concentré, malgré l'effort précédent, il eut moins de peine à manifester ses fluides. Et c'est bien plus naturellement qu'il réussit à bloquer la lame, sans même se retourner, en convoquant un grand mur de pierre dans son dos. Le métal ricocha et, profitant de son avantage, il dématérialisa ce même mur en faire des stalactites dont il se servait généralement comme projectile. Il y en avait trois. Deux frappèrent le premier homme qui avait vu son arme bloquée, dans le flanc, ignorant complètement le peu d'armure qu'il portait pour cette réception. De toute évidence, dans la violence du choc qui le plaqua sur le sol et d'après le sang qui avait giclé dans ce couloir, il mourut sur le coup. En revanche, le troisième projectile qui avait visé le deuxième assaillant n'atteint pas son objectif. L'homme étouffait, certes, mais il était vaillant. Malgré ses yeux rougis par la poussière et sa gorge brûlante, il mobilisa une quantité de ki comme Hivann en avait rarement vu auparavant et accompagna son coup d'épée d'une aura jaune qui trancha littéralement le pic en deux.
Surpris, mais pas moins préparé, Hivann ne se gêna pas pour commenter cette performance.
"Je pourrais apprendre de toi." dit-il simplement.
Mais cela l'avait préparé à la prochaine attaque. Il savait qu'il serait capable de contrer sa magie en utilisant au maximum son propre ki. Alors il devait le frapper d'une autre manière. Avant qu'il ne puisse se préparer à braver encore les restes du nuage de poussière, Hivann étendit alors ses fluides par la plante de ses pieds, jusqu'à créer comme une racine sous le jeune garde. Et d'un coup, il frappa du pied. A ce moment, une colonne de pierre jaillit d'une sol comme un geyser et frappa le combattant sous le menton. La violence du choc ne fit pas seulement voler son masque dans les airs : il propulsa son crâne si fort en arrière qu'il rompit ses cervicales, le tuant sur le coup.
Ainsi, il venait de vaincre deux gardes des Dragons d'Or. Mais maintenant, il se trouvait face à un plus grand défi. Ethian se tenait encore dans la salle, toujours prêt à sa battre, mais encore loin de lui. Suffisamment pour ne pas être atteint par la poussière.
"Ne faites pas le terrible. Sur mon âme, je ne vous crains pas, fit-il dans un ton de défi. Par le ciel, j'ai des soldats plein ce Pavillon et plein cette ville et j'en suis un moi-même. Et je me trouve dans une salle où chaque objet dont je puis me vêtir pourrait faire de ma force celle de huit hommes."
Hivann était dos au mur. Son fils était résolu, et il le connaissait bien : même s'il laissait tomber son masque, il était bien trop détesté pour qu'Ethian fasse une exception. Il devrait se battre, mesurer ses coups, et espérer une victoire malgré tout ce qu'il venait d'avancer. Car il avait bien raison : Ethian était plus fort que son père, surtout en cet état. Sans doute avait-il déjà prévu son coup, même si le mage n'aurait jamais imaginé que de telles reliques puissent trouver derrière une porte si misérablement protégée. Enfin, non, justement. La protection, la voilà. C'était son fils, un guerrier indéfectible, sans peur, pas même impressionné par un mage qui aurait tué deux de ses compagnons en un clin d’œil.
"Sans doute, Ethian, êtes-vous un grand guerrier. Sans doute avez-vous bien des soldats et une force incroyable. Vous êtes sans doute un capitaine, mais vous n'êtes pas parmi vos hommes. Vous pourriez utiliser chacun de ces objets pour vous assister dans notre combat, mais vous avez un mage en face vous, pour qui la magie est une chose commune. Et enfin, il y a Iwa Ishwari, qui pourrait en finir avec vous après ce combat."
D'un coup, l'assurance de son fils sembla différente. Alors qu'il pointait la lame vers son père, il tremblait. Mais il ne défaillait pas. Toujours, il était prêt à se battre.
"Et bien, tant pis, vous perdrez." fit Hivann, dans une dernière tentative pour le dissuader.
Il n'en fallut pas plus pour réhausser le courage du guerrier. Faisant fi de sa faiblesse, sans même s'équiper d'une quelconque relique exposée dans cette salle, il jaillit de l'encadrement de la porte pour tenter de porter un premier coup qui aurait pu s'avérer fatal si Hivann ne s'était pas préparer. Alors que le métal aurait pu traverser sa gorge, d'instinct, il put créer un nouveau mur de pierre pour le protéger. Mais à peine eut-il fait cela, une nouvelle attaque le prit au flanc droit. Pas le temps de matérialiser un mur aussi solide cette fois-ci : il ne put que former une fine pellicule de terre qui sut amortir le choc, mais pas totalement. La lame traversa cette protection et se logea dans une armure improbable : l'une des tiges de métal qui formaient le corset qui l'avait amincit jusqu'ici. Il sentit sa chair toute légèrement entaillée, mais ce qui lui fit davantage peur, c'était de voir son identité trahie. Aussi, il fit un petit bond en arrière pour se dégager, mais ce qu'il craignait arriva. Le corset se rompit, glissa dessous son kimono et tomba à ses pieds, dévoilant son fort embonpoint. A peine put-il réaliser ce mélange de chance et malchance qu'une nouvelle attaque le visage alors, mais au visage. Cette fois-ci, il n'eut pas même le temps de se protéger. C'est encore une fois la chance qui le sauva. Son masque de terre, celui là même qui l'avait couvert du début à la fin, accueillit la lame qui vit sa trajectoire déviée. Pourtant, il se rompit. Et d'un coup, le masque tomba à ses pieds, dévoilant tout son visage, en sueur, rougi par l'effort et la peine que lui procurait cette lutte. Et alors qu'un quatrième et dernier coup aurait pu en finir avec lui, Ethian comprit à qui il avait à faire.
Il arrêta son arme par surprise. Mais il n'eut pas le temps de former une quelconque expression, ou même de dire quoi que ce soit. Hivann en profita pour manifester ses derniers fluides et former une prison de terre. Sous les pieds de son fils, il forma une faille terrestre qui emprisonna ses pieds. Et de ses mains, il matérialisa et propulsa un jet de boue sur tout le haut de son corps. Celle-ci le compressa, le rendant incapable de réagir et le forçant à laisser tomber son arme. Les pieds enfoncés en le sol, il fut contraint de tomber en arrière, perdant son équilibre.
"Iwa, aidez-moi à trouver cette relique dont on parle tant."
Sans attendre, son ancienne prétendante obéit et s'avança dans la salle alors qu'il la suivait en dépassant son fils. En se retournant, il vit que la protection de cette salle était bien différente de ce qu'il avait imaginé. Tout autour de l'encadrement de la porte, des sceaux avaient été tracés. Sans doute, si Ethian n'avait pas ouvert lui-même cette porte et n'avait pas tenté de se jouer de lui en prétendant pouvoir utiliser ces objets, il n'aurait jamais pu passer cette porte sans être sous l'effet d'un enchantement. Autour de lui, toutes sortes d'objets étaient exposés. D'autres étaient protégés par des vitrines, mais ils ne semblaient pas être là simplement pas effets de collection. Ils étaient affiliés à des gemmes, ou encore trempés dans des liquides alchimiques... Toutes sortes d'expériences semblaient être portées sur eux.
"J'ai du mal à croire que même après ton exil, après des centaines des kilomètres nous séparant et toutes les menaces qui pèsent sur ta famille, tu puisses encore oser mettre ton ambition en avant. Tu n'es pas un père, tu es un bourreau pour notre lignée !"
Hivann aurait pu se contenter de continuer de chercher la relique aux côtés d'Iwa, mais sa fierté était encore trop grande et il tenait trop à son nom pour s'en défaire.
"Crois-tu que je recherche cette relique uniquement pour mon propre intérêt ?"
"Tu l'as toujours cherché, non ?"
"Je ne suis pas le seul à être exilé. Tes soeurs et ton frère son avec moi. Crois-tu qu'ils soient en sécurité avec un père sans pouvoir ?"
A côté d'eux, Iwa cherchait encore, avec assurance. Elle connaissait ces expériences, manifestement, et certaines étaient apparemment dangereuses et nécessitaient de ne pas trop les manipuler, sous peine d'être blessée, voire tuée.
"Je ne te crois pas. Nous étions en sécurité ici, avant que tu ne décides qu'il fallait tuer, voler, te corrompre pour notre nom. Notre nom n'a plus de valeur par ta faute et maintenant, tu prétextes encore agir en notre honneur. Tu ne vois pas que tout ce que tu fais empire à chaque fois un peu plus ? Tu gâches tout ce que nous avons construit, et aujourd'hui encore plus."
"Ethian, je suis forcé à le faire. Sur Mertar, nous sommes en danger. Sans ce Fusil, tes sœurs et ton frère ne survivront pas."
"Bon sang ! Mais tu ne vois pas que tu gâches tout ? Tout ce que j'ai préparé ?" Hurla le fils, de colère.
De son côté, dans un air vainqueur, Iwa parut à nouveau. Dans ses mains, elle brandit un tout petit objet. Comme une petit plaque superposée d'une partie métallique courbe.
"J'ai la gâchette ! Ser Goont, j'ai la gâchette !" disait-elle, heureuse et fière d'avoir apporté quelque chose à l'homme qu'elle aimait.
Et pourtant, malgré cette recherche si intense qu'il avait organisée depuis le début, malgré le fait qu'il ait brûlé un sanctuaire, qu'il ait tué une créature millénaire et misérable en condamnant des dizaines d'autres victimes et qu'il ait vaincu un autre géomancien pour trouver ces reliques, il ne se tourna pas même un instant vers elle. Pour la première fois depuis qu'il cherchait cette arme, il se tournait enfin et prioritairement vers l'un de ses enfants. Son fils aîné, son préféré, qui le reniait encore maintenant.
"Qu'est-ce que je gâche d'après toi ?"
"Tu es en train de ruiner tout ce que j'ai fait pour Thôko, pour Lùthian, pour Sujima et pour Taé !"
"Qu'est-ce que tu as fait ?"
"J'ai réussi à formuler une demande, Père ! J'ai réussi à donner une chance à toute notre famille et à leur permettre de revenir ici, à Oranan."
Hivann qui s'était penché sur son fils, toujours allongé, se redressa. Il savait que s'il avait réussi à faire cela, à déjouer une condamnation donnée par la république d'Ynorie, il y avait autre chose à payer.
"Qu'as-tu fait, Ethian ? Quel temps à mon exil tu as demandé en plus ? Quel lieu m'as-tu prescrit ?"
"Pas plus de temps, Père. Tes enfants pourront rentrer à la maison, là où nous avons vécu... A la seule condition de que tu sois jugé une dernière fois."
"Et qu'est-ce que je risque ?"
Ethian se tût un instant.
"Soit un emprisonnement à la hauteur de tes méfaits : au moins vingt ans... Soit la mort."
Hivann ne put répondre. Il n'y avait pas une seule possibilité pour qu'il puisse se rendre si facilement. Rien n'aurait pu le convaincre d'être emprisonné pour ses méfaits... Excepté la sécurité et l'assurance que ses enfants aillent bien. Seule Iwa formula sa surprise.
"Par Zewen... C'est impossible."
Elle resta encore à l'écart, la gâchette à la main. D'un pas, elle recula, comme craignant les seules paroles de Goont fils.
"C'est le seul moyen que tu as pour sauver ta lignée, le nom que tu chéries tant."
"Non ! Ne l'écoute pas, Hivann !"
"Pouvez-vous seulement la fermer, Iwa ?" répondit le vieil homme d'un ton sec.
Elle sembla vaciller. Lui, restait debout, face à son fils. Il avait même cessé de manifester ses fluides et l'avait libéré de étreinte boueuse. L'enfant se releva, sans même reprendre son arme. Mais Hivann ne se prépara pas à se battre. Pour la première fois depuis son exil, il questionna vraiment ses motivations. Et si se rendre arrangeait réellement tout ? La seule chose qui le retenait encore, c'était le danger que représentait Amaury et qui pesait sur ses enfants encore présents à Mertar.
"Je..."
"Il faut que tu acceptes. Rends-toi et nous irons récupérer Lùthian, et Sujima, et Taé. Ils iront bien, je le promets. Ils sont ma famille à moi aussi."
"Hivann, n'accepte pas ! Il te hait et tu ne sais rien de ce qu'il dit !"
Hivann hésita encore. Se rendre arrangerait tout. Son nom serait restauré, ses enfants auraient tout. La honte ne pèserait plus sur sa famille, mais seulement sur lui. Tout serait arrangé, mais il n'y avait qu'une chose... Amaury. Finalement, après tant d'attente, il s'exprima.
"Je... D'accord. J'accepte. Mais à une condition : il me faut ce Fusil. J'en ai besoin pour sauver mes enfants. Puis je me rendrais."
"Non !"
"Qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas simplement fuir pour de bon avec ceci ?"
"Je tiens plus à mon nom qu'à ma vie. Ce serait l'accomplissement de ma vie. Je finirais ma vie pour perpétrer l'honneur des Goont. C'est ce qui me convient."
"Non ! Je ne le laisserai pas faire ! Je ne le laisserai pas !"
Iwa avait toujours la gâchette en main, mais cette fois-ci, elle attrapa une fiole. Un composé alchimique dans lequel reposait une lame encore quelconque. Elle visait Ethian, et compte tenu de ses connaissances, Hivann devina très vite que ce qu'elle tenait là pouvait être mortel.
"Iwa, arrêtez, posez cette fiole."
"Non... Si l'on te retire à moi encore une fois, alors que je viens seulement de te retrouver, alors je ne tiendrai pas plus longtemps."
"Tout est arrangé. Laissez cela."
"Non, c'est fini."
Elle s'apprêta à jeter l'objet, mais dans son amour paternel, Hivann empêcha le désastre. De la même manière qu'il avait convoqué ses pics de terre, tout à l'heure, il en fit apparaître juste un et visa la dite fiole. Le temps sembla se figer pour lui, alors qu'il avait lancé le projectile vers le produit. Grâce à ses talents de magie, il réussit à atteindre sa cible qui ne quitta pas même la main de la belle Iwa. Le liquide, en revanche, gicla partout sur elle et autour. Alors un cri strident résonna dans toute la salle. Elle hurla de douleur si intensément qu'Hivann ne put s'empêcher de ressentir de la peine pour cette inconnue qui prétendait l'aimer. Son corps fumait et sa peau semblait se déformer, se liquéfier presque. Sans doute ce liquide était-il de l'acide. Mais déjà, son esprit opportuniste reprit le dessus. Il se rappela l'objectif de sa recherche, et immédiatement, il se jeta sur la gâchette qui avait atterri non loin de corps de la pauvre femme. Immédiatement, il sut que c'était bien la relique qu'il recherchait : il avait été trempé par ce liquide, mais n'en était pas altéré. Cet acide, même, s'était répandu seulement autour de lui, comme s'il était protégé de toute altération. Pressé par les cris, il prit la relique et la mit immédiatement dans sa sacoche avant de rejoindre son fils.
"Promets-moi que tu reviendras avec mes sœurs et mon frère."
"Je te le promets. Tu m'as convaincu."
Pour la première fois depuis son exil, il sentait que son fils lui faisait confiance. Pressés tous les deux, ils s'engagèrent alors dans le couloir, puis dans l'escalier, mais quand ils durent passer par la réception, Ethian le mena dans un autre couloir qui le fit déboucher jusque dans une salle qui ressemblait à un bureau quelconque. Comme ils étaient au rez-de-chaussé, le jeune soldat regarda par la fenêtre pour constater le danger pour son père, mais il n'y avait rien. Il ouvrit celle-ci et l'invita à sortir.
"Je ne peux pas partir maintenant. Rawf est encore à la réception."
"Rawf ?"
"Le grand liykor qui m'accompagnait."
"Est-il de confiance ?"
"Je lui ai confié mainte fois ma vie et il est plus innocent qu'un enfant d'Ynorie."
"Alors je l'aiderai à sortir. Maintenant, dépêche-toi et sauve ma famille."
Hivann s'apprêta à sortir, ne faisant plus confiance qu'aveuglément à son fils, mais il s'arrêta juste un instant avant de partir. Il s'éloigna seulement de quelques pas vers la boutique de Thôko.
"Je suis fier de toi. Tu es l'exemple des Goont."
-------------------------------- Apprentissage de sort évolutif de combat : Nuage de poussière : Étend un nuage fait de poussières et de minuscules cailloux tout autour du lanceur de sort qui touche aussi bien les adversaires que les alliées. Cette poussière pénètre par la bouche et le nez, gênant la respiration (rayon : lvl/4 mètres; ini-0,25/lvl pour toutes les cibles touchées sur le tour suivant)
_________________ Multi de Ziresh et Jôs.
Ser Hivann Goont, Archer-Mage niveau 10.
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