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 Sujet du message: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mar 7 Juil 2009 22:44 
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Alors que le soleil montre ses premiers rayons, l’éveil plane de nouveau sur le Rubis-Sanglant, toujours arrimé à l’Echangeur… Au milieu de chacun des ponts, un coffre de bois noir est déposé, comme un témoignage d’une funeste prophétie… Personne ne s’est approché de celui de l’Echangeur, mais le coffre du Rubis Sanglant est en proie à une convoitise fort marquée : Le capitaine Pragatt’ veille, pied sur le coffre, sabre à la main, d’un œil sévère (son unique) à ce que personne ne s’en approche. Glenor apparait sur le pont avec une moue maussade, et ses regards nerveux vers tous les marins trahissent son anxiété. L’orc, lui, Burgh Erh, dort toujours profondément, avec la discrétion d’un moteur à réaction encrassé.

Toujours logée contre Draast, Leena profite visiblement de ce réveil pour profiter des bras du semi-elfe, dont elle caresse lentement la peau des doigts de sa main valide, visiblement grisée de sa nuit pourtant totalement passée au repos…

Dans la cale, Ruméus se lève et reluque ses deux comparses encore assoupis. Mais lorsque le drow se réveille, c’est comme une tempête qui s’abat sur la cage : Ne tenant plus compte d’une quelconque survie, il se projette fermement contre les barreaux de la cage, vociférant mille paroles tonitruantes dans sa langue d’origine… Mais lors d’une de ses embardées violente, la porte de la cage s’ouvre : elle n’est plus fermée à clé, et le mystère de cette ouverture reste pour tous entier…

Dans un couloir du navire, deux corps entremêlés sortent d’un sommeil réparateur : Hallena soupire lentement en s’étendant impudiquement, n’ayant peur de montrer ainsi les parties cachées de son anatomie à l’homme qui sort de son sommeil à ses côtés : Mathis. Elle se lève et jette vers lui un regard curieux, assez sévère, avant de scruter les environs…

« Que faisons-nous ici ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 20:49 
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Qu’il fait bon de se réveiller, la tête de l’être aimé contre soi. Nul besoin du confort d’un matelas pour être heureux, la tiédeur de nos corps entrelacés nous suffit, nous procurant plus de chaleur que les couvertures et nous faisant oublier nos muscles endoloris. Mon front toujours appuyé contre sa chevelure, je respire, depuis un petit moment sans me lasser, son délicat effluve. J’aime sentir le contact de son corps contre le mien, je resterais des jours ainsi si cela pouvait être possible.
Puis, je discerne un léger mouvement de sa tête : elle s’éveille. Le sourire aux lèvres, les yeux toujours clos, je dépose un tendre baiser sur ses cheveux et je lui murmure à l’oreille.

« Reste-là, ne bouge pas ma belle Angélie,.. »

Je rajoute d’une voix amoureuse :

«On est bien ainsi, n’est-ce pas ?»

Pour toute réponse, je ne perçois seulement qu’un discret tressaillement, j’ouvre alors mes yeux pour comprendre ce qui ne va pas et je constate avec stupeur que le magnifique corps qui s’est assoupi dans mes bras est celui d’Hallena. Je sens alors croître un malaise dans mes entrailles, mes bras qui jusqu’alors l’entouraient tendrement, se détachent rapidement pour rejoindre chaque côté de mon corps.

Je me croyais avec Angélie, chez moi ou ailleurs je ne sais pas trop. Je ne pouvais expliquer sa présence auprès de moi, mais je ne m’en souciais guère, elle était là et c’est tout ce qui comptait. Quelques minutes, pendant quelques merveilleuses minuscules minutes, j’ai naïvement cru que mon petit ange avait fui son mari pour venir me retrouver ici.

(Ici….mais où suis-je au juste?)

Maintenant bien sorti de mon sommeil, je dois faire face à la réalité. Regardant attentivement autour de moi, je finis par reconnaître les corridors sombres, puis brutalement, tel un coup de poing sur le nez, je me rappelle les événements de cette longue et dure journée. Cette journée marquant le début d’une nouvelle vie fut violente et ensanglantée avec ses bagarres qui n’en finissaient plus, entrecoupées, je dois bien l’admettre, de courts moments plus agréables tels la rencontre de Rosie, le corps à corps avec Syllie, et la douce nuit auprès d’ Hallena.
Curieusement, je ne ressens plus aucune douleur, ni la brûlure à la cheville, pas plus que ma coupure sur le côté, ou encore la morsure au creux de mon épaule. Sommeil réparateur? Soins prodigués à mon insu? Quoi qu’il en soit, j’entame une nouvelle journée, sans trace de celle d’hier si ce n’est ma chemise tachée et déchirée.

Contre moi, la jeune femme à moitié nue s’étend de tout son long. J’aurais dû prendre plaisir à regarder ce splendide spécimen s’étirer ainsi avec une grâce toute féline, mais au lieu de ça, j’ai détourné le regard, non par pudeur envers ces courbes généreuses, mais envers mes sentiments refoulés que je ne veux dévoiler à personne. J’agis un peu en idiot: tout homme sensé aurait aimé être à ma place à ce moment même, mais moi je rêve plutôt d’un autre corps, plus frêle, moins plantureux, mais drôlement plus cher à mon cœur. Je lève ma tête pour soustraire ma figure de sa vue et pour tenter de contenir ces larmes qui menacent de couler. Je ne fais aucun geste pour m’essuyer de peur d’attirer l’attention sur mon visage qui ne peut s’empêcher d’exprimer ma douleur. J’essaie de me ressaisir et d’enfouir loin dans mon cerveau cette amère déception amoureuse dont je semble avoir soudainement pris conscience.

(Oublie le passé Mathis, regarde ce qui se présente devant toi et profites- en!)

Pendant que je me raisonne, sûrement plus mal à l’aise que moi, Hallena se relève et me darde son regard inquisiteur, sérieux, voire même soupçonneux.

Elle examine ensuite les environs pour finalement s’enquérir de la situation :

« Que faisons-nous ici? »

Heureusement, elle ne fait aucune allusion au nom de femme que j’ai prononcé à son réveil. Qu’elle ait agi consciemment ou non, je la remercie intérieurement de sa discrétion. La cale est assez sombre, avec de la chance, mon regard humide sera passé inaperçu.

Aimablement, je lui réponds :

«Prise d’une soudaine lassitude, vous vous êtes endormie dans mes bras. J’ai bien tenté de vous transporter jusqu’au dortoir, cependant, envahi du même urgent besoin de dormir, je n’ai pu me rendre à destination. »

Je lui décroche un aimable sourire avant de poursuivre :

« Vous avez bien dormi ? J’ai bien peur de ne pas être aussi douillet qu’une bonne paillasse! »

Au moment précis où je termine cette phrase, Ana, la chatte noire aux yeux rouges, passe gracieusement à côté de nous sans nous accorder le moindre regard.

(Un chat noir,….j’ai rêvé à ça! Enfin, je crois!)

Là, comme ça, un déclic se fait dans ma tête. Je me souviens soudainement d’un visage mi-humain mi-chat, un visage sans corps qui incrusté dans mon rêve me parle et me prévient d’un malheur ou de quelque chose de similaire. C’est flou, j’essaie, en vain, de me remémorer précisément les paroles prononcées par cette face animale. Tout ce que je parviens à me souvenir, c’est qu’elle faisait allusion à une caisse de bois.

(Que devait contenir cette caisse?)

Malgré tout mes efforts, il m'est impossible de m’en rappeler.

(Et puis, ce n’était qu’un rêve. À quoi bon me tracasser pour si peu ?)

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Dernière édition par Mathis le Lun 3 Aoû 2009 14:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 23:13 
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Hallena t’écoute décrire les événements de la veille sans ciller, arborant un air neutre et distant. Sa proximité physique d’il y à quelques secondes ne semble en rien l’avoir rapprochée de toi, comme si ce passage n’était qu’un passage erroné de son existence. Aussi, c’est avec distance qu’elle donne sa réponse.

« Certains sols sont plus rudes que vos bras, sieur de la ville. La nature n’offre pas de lits douillets où se reposer, mis à part les feuilles échouées sur un sol forestier… Des rêves étranges ont peuplé mon sommeil… Mais j’imagine que je ne vous l’apprends pas… Pourquoi serais-je la seule ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2009 12:02 
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Une voûte basse où les torches éternelles d'anciens prisonniers avaient brûlé les ténèbres de mes songes. Elle avait été un fier couronnement de colonnes vaguement ciselées se dressant depuis les entrailles des sables en obstacles infranchissables. La Chambre Hexagonale, aux quatre murs gravés - j'y avais été...allongé.

Au centre de la pièce plongée dans la pénombre, avait été disposé sur un pupitre d'argent un grand livre ouvert à l’écriture de sang, calligraphie pourpre aux sombres lettres griffées qui tel son auteur auraient pu surgir d’un autre temps. Le grimoire d'Ellhar; guide des prisonniers de deux races mêlées.

Sang bouillonnant.

"- Jamais, non, jamais!" Cris interminables, râles d'un être malade se redressant avec peine sur le mur qui avait fait face à la porte, bête diminuée.

Sang bouillonnant de mes songes perdus...

"- Laissez-moi y retourner, Laissez-moi rêver ma vengeance!" Ma gorge avait eu une voix rocailleuse, sinistre retour de mes tourments en cris tranchants, éternelles bavures d'un elfe dénaturé.

J'avais été nu, totalement nu, le tatouage à l'ancre noire et rouge ressortant sur mon dos, gigantesque marque de ma philosophie. Moi, Philosophe de la Déchirure...

"- Quatre mille cent-quinze jours; quatre, un, un, cinq..." Une main tremblante se dressait de mon corps blafard, image non ternie de ma voix vacillante. Puis vint le cri du poignard : un trait de plus sur la pierre beige du désert.

L'être s'était alors retourné, et de son visage sans nez ses yeux rougeoyants comme deux dards enflammés avaient jeté vers la salle aux cinq piliers comme une lumière sombre. Devant lui avaient été deux trônes de bois découpés par ses ancêtres - l'un, plus sombre, incrusté de pierreries noires sur ses accoudoirs; l'autre, plus clair, avec les mêmes pierres en blanc.

Dans la pénombre rougeoyante de la salle, l'être sans nez – mon corps –, avait fait le tour d'un pilier, et était venu s'asseoir devant le grimoire, sur son trône sombre. La lumière du désert avait gardé dans la Chambre Hexagonale la même lourdeur, tempérée par les vitraux du plafond, mélanges entrelacés de gris et de pourpres.
Et le dallage sous mes pieds avait été dans les mêmes tons.

Mes yeux rouges avaient alors tourné leurs ombres de feu vers l'autre trône.

"- Petite sœur," sortit une voix sinistre de ma gorge - c'était une Sombre Déesse qui parlait; c'était ma haine. "Petite sœur, j'ai rêvé. J'ai rêvé mille êtres et mille lieux, cent couleurs et quarante vengeances. Il y avait dans mes songes, mon amour, comme une aura sinistre dont se délectaient mes sens, une emprunte de notre noblesse. Je n'oublie jamais rien, princesse du désert, tu le sais... Je me suis entraîné à me rappeler mes songes, et je vis par eux. Je suis un être qui rêve... À l'imagination débordante, envolée loin de cette prison de sable."

J'avais levé devant les traits de feu de mes pupilles mes deux mains effilées et blafardes, aux ongles longs et crasseux.

"- Et comme chaque matin" - la voix sortant de ma gorge s'était faite plus sombre, comme emplie d'un dégout sans nom - "une tempête s'élève de mon cœur de chaos. Mes rêves ont pris une telle intensité que j'aurais voulu dormir éternellement." La voix avait marqué une pause. "Crois-tu, petite sœur, que nos parents auraient compris? Ils étaient les descendants des premiers Ellhar..."

Les flammes du visage reptilien avaient parcouru la chambre, les murs griffés de considérations philosophiques, de traits d'esprit de trois générations d'enfermés inhumains, qui avaient étendu là leur savoir... cataclysmique.

Et fier centre de mes folies centenaires, le Grimoire d'Ellhar s'était dressé là, pièce maîtresse de mon enfermement, sur son pupitre d'argent.

"- Vois-tu, petite sœur, tu es morte. Je suis donc le dernier de notre lignée, il ne peut y en avoir d'autre. Il ne peut y avoir de descendance de nous deux. C'est moi qui dois rétablir notre justice..."

Les longs cheveux noirs avaient ondulé, tandis que d'un bloc mon corps nu avait effectué un quart de tour sur son trône. Et j'avais contemplé l'autre siège. Il n'y avait eu, sur son fond, qu'un parchemin jauni et brossé par les ans :

Rêve, mon fils,
Pour ta sœur morte-née,
Pour tes ancêtres.
Et venge-nous.


"- Petite sœur, je vois dans mes rêves un visage, et une voix sombre qui me glace le sang. Puis viennent des yeux lumineux... Et deux navires."

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Lumière. Des paupières s'ouvrirent soudain, cachant deux rubis sanglants sur un navire endolori d'une nuit surnaturelle. Le ciel s'offrait au regard d'un être sans nez, d'un sang-mêlé.

Anarazel se redressa. Un équilibre précaire de ses sens engourdis vint troubler son action. Il était toujours sur le Rubis-Sanglant.

Sa main blafarde aux cicatrices en forme de chaîne passa sur son visage, enlevant le sel mou de ses sueurs nocturnes. Il avait dormi comme jamais encore il ne l'avait fait depuis son évasion du manoir d'Ellhar. Plongé dans ses rêves, il s'était cru de retour dans le désert - et il se rappelait tout, avec une netteté incroyable. Mais peut-être était-ce également son imagination et son orgueil qui tempéraient ses souvenirs...

Une...tête étrange, autant inhumaine que la sienne, l'avait libéré de son passé déchiré. Avait-il été le seul à la voir, elle qui avait parlé des navires et des aventuriers... de traitres?

Le démon fit quelques pas jusqu'à la rambarde du gaillard d'arrière où il s'était assoupi. Sur le flanc bâbord du navire, l'Echangeur était toujours arrimé, carcasse mourante, calcinée et rougie du sang de ses marins. Il y avait sur son pont, près de son grand-mât, un coffre en bois sombre. Il se rappela avoir eu dans ses songes comme une image fugitive de celui-ci.
Et sur le Rubis-Sanglant, le même coffre était posé. Mais bien gardé : Pragatt' y était, sabre levé.

Le nain guérisseur sortit à ce moment sur le pont, comme hébété. Anarazel y vit une confirmation : les paroles glaciales, le visage... il n'avait pas été le seul à les sentir vibrer.

Le silence n'était brisé que par les ronflements rebelles de l'orc barbare. C'était comme des ondes violemment répétées qui se propageaient dans tout le navire...

Soudain, une étrange douleur lui prit l'épaule. Le rubis y était toujours encastré, ne gênant pas ses mouvements. Mais qu'importe... La douleur lui rappelait qu'il était en vie... Qu'il ne rêvait pas éternellement, immortel enfermé de son manoir-prison.

Le sang-mêlé contourna la barre et le mât d'artimon, descendit les marches du gaillard. Et en se tenant à un hauban, il monta sur la bastingage.

"- Pragatt', essayons donc de mettre nos divergences de côté le temps de régler cette situation étrange", dit-il, avant de se retourner et de sauter sur le pont de l'Echangeur.

Il se dirigea vers le second coffre couleur suie, et entreprit de le soulever. Autant les mettre côte à côte, et les ouvrir en même temps.
Le démon était perplexe...Dans quel équipage était-il, réellement?

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2009 19:26 
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C’est avec le coffre de l’Echangeur, pas très lourd en soi, qu’Anarazel revient sur le Rubis Sanglant. À ses paroles, le capitaine Pragatt’ rit moqueusement, bien que son air semble affecté par la contrariété.

« Mettre de côté les divergences… ça t’arrangerait bien hein, traître ! De cette caisse que tu tiens, ou de celle sous mon pied, tu ne mérites rien, car par deux fois tu t’es montré parjure à ton équipage : en venant de mon côté et en reniant ensuite ce statut ! »

Anarazel ne peut donc soulever qu’un couvercle sur les deux, celui du coffre de l’Echangeur. À l’intérieur, il peut y voir six socles, six cavités refermées sur elles-mêmes et dissimulant leur contenu… Chacun de ces cocons opaques est muni d’une sorte de petit bouton noir…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2009 19:58 
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Le démon eut un sourire en coin : après tout, Pragatt' n'avait ainsi rien de bien menaçant...
Il resta à bonne distance du sabre, posant le second coffre asez loin du premier, puis l'ouvrit et découvrit les étranges cavités opaques.

"- Pragatt', " commença le sang-mêlé tout en contemplant les cocons, "je ne suis ni un traître envers les aventuriers de l'Echangeur - que j'ai essayé de soigner et d'aider - ni envers le Rubis-Sanglant. Si je suis un traitre, c'est peut-être envers vous... Mais si mon engagement me lie aux aventuriers de l'Echangeur, le rubis ne le fait qu'avec ce navire... Bien sur, tout le monde ne peut prétendre à ma grandeur d'âme."

Un long soupir souleva la poitrine d'Anarazel. L'étrange rêve qui posait tant de questions informulées aux réponses introuvables, la caisse contenant d'autres conteneurs dominés par les petits boutons noirs; tout cela commençait à l'agacer. Il n'était pas bon de se réveiller avec des énigmes au petit-déjeuner... Surtout après avoir vu son passé avec l'intensité d'anciers songes perdus...

Il s'approcha de l'orc toujours endormi, entreprit de le réveiller en le secouant du pied. Il força le rythme jusqu'à le voir ouvrir les yeux.

"- Mon ami," dit-il, "j'aimerais que tu gardes ce coffre le temps que j'en étudie le contenu. Que personne à part moi ne s'en approche."

Il se pencha vers les étranges boutons, et essaya d'en appuyer un, avec méfiance, en se protégeant de ses brassards. Mieux ne valait pas insuffler trop de confiance en ses mécanismes.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Jeu 9 Juil 2009 20:07 
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Le réveil me sembla aussi peu naturel que la phase de sommeil, sans transition je passais d’un rêve perturbé par l’image d’un visage ténébreux à la réalité, du moins je l’espérais.
Je refis surface dans le monde réel en sursautant, comme sous le coup d’un léger choc électrique qui traverserait et contracterait les muscles de mon corps. Mon esprit était enfin sortit de ces cauchemars et je restais les yeux fermés pour reprendre le contrôle, chasser les souvenirs de mon passé et me concentrer sur le plus étrange de tous, le tout premier qui avait laissé derrière lui un sillon de tourments personnels. Cachés derrière mes paupières, mes yeux balayaient le noir pour y trouver une trace, un mince filet de souvenirs à prendre à contre-courant. Elle était là quelque part, cette créature effrayante qui se jouait de moi, entourée des spectres vaporeux de rêves oubliés.

Soudain, le noir devant mes yeux s’illumine, une lueur glacée où résonne cette voix d’outre tombe.

(J’te tiens !!)

Une fraction de seconde plus tard, j’ouvris les yeux et balançai les draps d’un coup de pied avant de sauter au pied du lit, répétant dans ma tête les mots qui formaient la clé du souvenir jusqu’à en devenir une rengaine, un air qu’on n’oublie plus.

Le repos de cette nuit était incroyable, malgré les rêves épuisants qui n’avaient cessé leurs danses obsessionnelles. Il fallait reconnaître à ceux qui nous manipulaient qu’ils savaient y faire en matière de magie, mais pourquoi nous offrir autant de repos ? Les événements du port et le mystère autour de la destination sonnait plutôt comme un rejet, quelqu’un ou quelque chose ne voulait pas des chasseurs, alors que cette magie qui nous contrôlait et nous connaissait assez pour savoir des choses qu'on ne soupçonnait même pas, venait de nous léguer une recette pour la survie, aussi unilatérale soit-elle. J’avais souvent était par le passé un instrument utilisé par un pouvoir qui m’échappait, mais il y avait une différence entre être un outil et un pantin. Une différence que cette force évaluait mal.

J’épiais le pont de l’échangeur à travers la porte entrouverte du bureau. Le coffre était là, mais celui-ci n’était pas le mien, et je me fichais bien de ce qui pouvait arriver aux aventuriers de ce navire pour l’instant. Une ombre surgit sur le coté et la silhouette de l’illuminé s’approcha du coffre. Alors comme ça, il se croyait toujours membre de l’échangeur ? Et à bien y réfléchir, il était judicieux de s’intéresser à son cas et d’en induire quelques déductions utiles vis-à-vis de notre invité nocturne.

J’ouvris la porte et pris le même chemin en sens inverse pour rejoindre mon navire. Tout le monde n’était visiblement pas remonté sur le pont et je n’avais pas envie d’être la première à prendre la parole, mais rien ne m’empêchait de tenter de comprendre un peu plus le fond de cette histoire.

Je rejoignis le gaillard arrière d’un pas trainant et m’isolais pour grignoter une tranche de viande séchée que j’avais récupérée dans mon sac. En attendant l’arrivée des autres, j’ouvris le journal de feu le capitaine pour y trouver des indices sur cette chasse et son but.

Du coin de l’œil, je surveillais ce qui se passait sur le pont. L’illuminé était arrivé sur le pont, accueillit comme il se doit par Pragatt. Je refoulais un rire moqueur à ses propos et me remise à lire en diagonale le journal de bord.

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Dernière édition par Madoka le Mar 4 Aoû 2009 11:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 10 Juil 2009 00:22 
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Dans un sursaut, Rosie se réveilla. Un rire effrayant résonnait toujours dans sa tête alors qu’elle essuyait d’une main tremblante la sueur qui perlait sur son front.

( C’était tout un cauchemar tout de même. )

Il lui arrivait souvent de faire des rêves étranges, mais celui là avait quelque chose de mystérieux, de différent. Le simple fait que ce cauchemar ait suivit une fatigue intense et subite, le rendait drôlement crédible et si réel. C’était comme si ce personnage sombre s’était trouvé juste là devant elle. Mais qui était-ce ? Rosie regarda plutôt autour d’elle pour constater que l’humain était réveiller ainsi que les deux autres en dehors de la cage. Il n’y avait pas que elle qui s’était endormit aussi soudainement, cela avait été le cas pour tout le monde.

La jeune fille aurait voulu questionner les autres, mais une tornade se réveilla brutalement balayant l’air avec fureur. Le drow se déchaînait contre les barreaux de la cage pris de délire. L’adolescente le laissa faire, exaspérée. S’il croyait que c’est comme ça qu’il allait se sortir d’affaire, il se mettait le doigt dans l’œil. Elle s’amusa à le regarder vociférer tel un animal en cage, ce qu’il était d’ailleurs, mais les attaques du shaakt commencèrent rapidement à devenir de plus en plus violente au point où il risquait de se blesser gravement. Lui et les deux autres par la même occasion.

( Je ne peux pas le laisser faire. On a besoin de lui pour s’en sortir vivant. )

C’était triste à dire mais cette furie d’enragé pouvait vraiment leur être utile contre des ennemis. La jeune fille se leva donc tout en ce maintenant le plus loin possible des gesticulations de l’elfe, ce qui n’était pas évident dans un lieu aussi restreint.

« Arrête! »

S’écria t-elle entre deux injures crachées par le drow.

« Ce n’est pas en t’énervant que tu vas… »

Le silence s’abattit soudainement sur eux lorsque, dans un sinistre grincement, la porte de la cage s’ouvrit d’elle-même sous les yeux ahuris de ses occupants. Surprise, Rosie s’approcha de l’ouverture suivit de près par les deux autres. Elle poussa la porte de son index tout doucement et avec précaution comme si elle s’attendait à voir apparaître un fantôme ou bien un monstre ou du moins, le responsable de leur libération. À pars un grincement aiguë, rien ne se produisit. Mathis était toujours là debout près de la femme aux tatouages, personne d’autre dans les environs. Il était impossible que ce soit l’humain blond ou la demi-elfe tatouée qui aient fait ça, ils dormaient tout deux, comme tout le monde d’ailleurs. Une personne avait dû venir pendant leur sommeil ouvrir la porte, mais la question demeurait être : Qui ? Elle jeta un œil en direction de ses deux compagnons de cellule. L’humain était toujours aussi paisible mais le drow, lui, semblait impatient de sortir de là. Rosie laissa tomber un long soupir et fit un pas de côté. Sans attendre qu’elle ait complètement libéré la voie, le shaakt bondit hors de la cage la frôlant au passage. Vu sa soudaine précipitation à sortir, l’adolescente était presque sûre d’une chose.

( Aurait-il fait le même rêve que moi ? )

Elle qui avait cru que tout cela était sortit tout droit de son imagination. Combien de fois avait-elle rêvé à des trucs étranges. Ses images floues qui traversaient les esprits chaque nuit n’étaient que le produit de l’imagination de l’être en soi. Pourtant, cette fois, les choses semblaient être fort différente. Pourquoi l’elfe sombre s’était-il réveiller avec dans l’esprit l’idée de sortir de ce trou à rat au plus vite ? Sois il avait fait son plein d’énergie, sois il avait fait ce même rêve bizarre et surtout inquiétant.

La jeune fille se tourna vers l’humain au casque cornu et plongea ses yeux dans les siens. Il y avait bien une façon de savoir si ce rêve avait vraiment une importance ou si ce n’était que l’invention de son cerveau.

« Avez-vous vous aussi fait un rêve étrange ou… »

Elle hésitat. Elle se trouvait un peu stupide de demander une chose pareille.

« … ou je suis la seule ? »

Sur ses derniers mots, elle regarda au loin l’ouverture qui les menait à l’extérieure, cette même porte que le drow venait de franchir en trombe. Une fois dehors elle en aurait le cœur net. S’il y a là une caisse contenant des masques, elle sera fixée. Dans un sens, la jeune femme espérait que tout ça soit faux. L’idée de devoir trouver un traite parmi eux ne l’enchantait guère, surtout s’ils venaient à se tromper.

D’un regard inquiet, elle reporta son attention sur l’humain en l’attente d’une réponse, mais tout au fond d’elle-même, elle avait l’impression de déjà la savoir.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Ven 10 Juil 2009 05:11 
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À ma question polie, sa réponse ne se fait pas attendre :

« Certains sols sont plus rudes que vos bras, sieur de la ville. La nature n’offre pas de lits douillets où se reposer, mis à part les feuilles échouées sur un sol forestier…

Son ton ne ment pas, c’est une amoureuse de la nature qui semble mépriser la ville et ses habitants. Pour le moment cette attitude m’arrange, le temps que je me remette de mes émotions. Ensuite, on verra bien si je ne suis pas capable de briser ce mur de glace et de m’en faire, non pas une maîtresse, mais une amie. Des amantes, j’en ai eu amplement, des amies par contre, c’est autre chose.

Détournant la conversation sur un autre sujet, elle poursuit :

« Des rêves étranges ont peuplé mon sommeil… mais j’imagine que je ne vous l’apprends pas …. Pourquoi serais-je la seule ? »

Elle a rêvé aussi et a été prévenue, elle n’est donc pas le traître en question. Quoique le renégat sait peut-être que chacun de nous sera contacté dans nos rêves.

(Nous, y a-t-il un nous ? Suis-je le seul ?... Non, c’est presque impossible…Il doit y en avoir d’autres, mais qui ? À qui se fier ?)

J’ignore la froideur de sa voix et je lui réponds d'un ton affable comme si de rien n’était.

« Rêve étrange oui, mais un seul a peuplé le mien. Reste à savoir si nous avons fait le même. Il serait bien intéressant de les comparer afin de recueillir le plus d’informations…. »

Je m’interromps soudain pour m’intéresser à l’aigle qui, auparavant en retrait, s’est approché de la demoiselle et s’est perché sur son épaule. Je contemple ce splendide spécimen. Je n’en avais jamais observé de si près, ma connaissance sur cet oiseau se limitant à mes lectures. J’admire ces fiers oiseaux de proie pour leur allure et leur puissance.

« Je vous salue bien bas noble volatile », dis-je respectueusement en m’adressant à l’oiseau comme s’il s’agissait d’un humain.


Je reporte enfin mon attention vers la jeune femme.

« Nous pourrions discuter de ces songes sur le pont. Après une nuit dans cette sombre cale, je préfèrerais profiter de la lumière du soleil et de l’air marin plus sain et naturel que celui-ci vicié. »

N’attendant pas de réponses, je tourne les talons et gravis les marches avec un certain empressement: Les détails du rêve me sont revenus à la mémoire.

(Je dois récupérer un masque si je veux que ma vie soit épargnée.)

Une fois sur le pont, je constate que celui-ci est déjà bien fréquenté. Le capitaine Pragatt, un pied sur une boîte de bois noir, arme en main et aux aguets, semble prêt à attaquer quiconque ose s’approcher.

Anarazel pour sa part a ouvert le coffre de l’Échangeur. À l’instant où je m’approche d’eux, je l’entends intimer un ordre à l’orque :

« Mon ami, j'aimerais que tu gardes ce coffre le temps que j'en étudie le contenu. Que personne à part moi ne s'en approche »"

Le démon se penche au-dessus de la caisse. De ma position, je ne peux entrevoir ce qu'il tente de faire. Diminuant le plus possible la distance qui nous sépare, c'est à dire jusqu'où le géant me permet d'aller, je m’adresse à l’être sans nez.

« Que se passe-t-il Anarazel ? Pourquoi agis-tu ainsi ?»

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 14:14 
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Aux paroles d’Anarazel, le capitaine Pragatt’ fronce davantage les sourcils, bien qu’il n’ait qu’un seul œil. Dévoilant ses dents noires dans un rictus haineux, il adresse la parole au démon avec hargne.

« Grandeur d’âme ! ha ! Ce navire est plus qu’une coque de bois, traître ! Il est également l’âme commune qui l’habite, formée de toutes les âmes qui le peuplent de par leur volonté ! La magie des rubis n’est pas mienne, mais elle ne fait que renforcer l’union de mes pirates entre eux, dans une liberté qu’ils ont choisie… Tout comme toi, avant que tu la renies… »

Il ne fait cependant rien lorsque tu active un bouton du coffre noir. Celui-ci se met à clignoter rouge pendant deux secondes, puis un déclic se fait entendre, et la cavité s’ouvre sur son contenu : un masque que l’on dirait fait d’os, ressemblant un peu à un crane, si ce n’est la présence incongrue d’un nez, et d’une bouche féminine… Un masque glauque, s’il en est…

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Burgh, lui, a obéi immédiatement à l’ordre d’Anarazel après son réveil brutal, comme s’il avait déjà été réveillé en douceur, sans tenir aucune rigueur de son réveil soudain.

Hallena arrive bientôt derrière Mathis, lui ayant simplement répondu d’un signe de tête bref. Son aigle majestueux est posé sur son épaule gauche, et la demoiselle tente en se hissant sur la pointe de ses pieds d’apercevoir le contenu de la cavité qu’Anarazel a ouverte… En vain, puisque l’orque s’interpose devant elle et Mathis pour les empêcher de passer.

« Vous, pas approcher… »

Dans la cale, c’est à Ruméus de répondre, tout en sortant de la cage de métal à la suite du drow…

« J’ai aussi rêvé de choses macabres… »

Au drow d’intervenir, cette fois, avec la virulence dont il est coutumier :

« Allons chercher ce coffre tout de suite ! Ces imbéciles de pirates vont payer pour c’qu’ils ont fait ! »

Mais Ruméus le retient.

« Non, drow. Ces pirates vont nous descendre sans pitié si nous montons comme ça… Cachons-nous pour l’instant, et parlons de ce rêve. Nul ne doit savoir que nous sommes libres… »

Il s’avance vers la porte de la cale et la bloque avec une poutre de bois, puis se tourne vers Rosie comme pour attendre une réaction de sa part…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 12 Juil 2009 16:01 
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« Vous, pas approcher »

Il est impossible de voir ce que trame Anarazel puisque l’orque, maintenant sous ses ordres, m’empêche d’avancer.
Ce géant au regard vide s’exprimant par des phrases simples et courtes a apparemment tout dans les muscles et rien dans la tête. Anarazel qui ne daigne même pas me répondre doit l’avoir manipulé d’une façon quelconque pour le soumettre ainsi à son autorité. Subitement, j’éprouve moins de haine pour cet énorme monstre. Devinant son intelligence plutôt limitée, je ressens de la pitié pour cet individu dont le cœur doit être aussi gros que les muscles et de qui les gens malhonnêtes profitent sûrement sans vergogne.

(Au moins le coffre est en sécurité !) Ainsi gardé, il faudrait être fou pour se risquer de s’en emparer. Nous devrons donc remettre à plus tard l’exploration de son contenu, il nous faut à présent trouver le traître.

Je me tourne vers la semi-elfe tatouée qui sans un bruit m’a suivi sur le pont. De ses yeux noisette, elle m’observe calmement, attendant sans doute que je prenne la parole.

« Nous sommes fixés pour le coffre. Tâchons à présent de démasquer le traître. »

Ce ne sera pas une tâche facile, le mieux serait de procéder par élimination.

« Je me porte garant de Rosie. La chasse aux trésors n’était pas sa destination, c’est moi qui l’a détourné de son chemin.»

Je suis convaincu de son innocence. Lorsque je l’ai rencontrée, elle s’apprêtait à sortir de la ville par les grandes portes, celles-ci étant situées dans la direction opposée du port. N’eut été de mon incident avec le gardien, aux murailles de la cité, son chemin n’aurait jamais été dévié et elle n’aurait pas participé à la chasse aux trésors.

«Quant à Anarazel, même si c’était lui le traître, il est trop tard, il a déjà fait main basse sur la boîte. »

Son comportement a été trop précipité, il agit d’abord et réfléchit ensuite. Quoique d’un autre côté, ça nous laisse tout le loisir d’élucider le mystère sur l’identité du traître.

« Pour nous deux, présumons d’abord que nous sommes innocents. Si nous réussissons à laver les deux autres aventuriers de tout soupçons, le traître sera alors un de nous deux…Mais nous n’en sommes pas là ! »

(Je la crois innocente, mais je me garde bien de lui avouer !)

C’est bien là ma faiblesse, je me laisse toujours séduire par la beauté qui malheureusement n’est pas un gage d’honnêteté.

« Débutons donc par le commencement, que savez-vous de Ruméus et du drow enragé ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 12 Juil 2009 20:30 
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Les premières pages ne révélaient rien sur ce qui m’intéressait, juste des récits d’autres missions faites par l’ancien capitaine. Il n’en était pas à ses débuts et le danger ne lui était visiblement pas inconnu, ce qu’il écrivait sur ces pages ressemblait plus à un recueil personnel qu’à des indications pratiques et stratégiques. Il gravait tout ce qu’il pensait et ressentait comme on le faisait envers un confident. Plus j’en lisais et plus j’espérais qu’il avait trouvé le temps de faire de même pour cette dernière mission. Je fis défiler les pages jusqu’à la fin et revins en arrière pour y trouver une date proche.

Dès les premiers mots, je sentis son opposition et ses doutes quant à la quête mais il avait finalement accepté … un fait nouveau qui lui était apparu, assez important pour qu’il se sente investi et se porte volontaire. Quelques mots plus tard, je compris à mon tour d’où venait ce sentiment, un mot apparu est ce fut comme si mes yeux et mon esprit se refermait sur lui. Toute la bienséance qui m’habitait ne put m’empêcher de cracher au sol en maudissant les Cieux.
J’eus du mal à lire la suite, et dus m’y reprendre à plusieurs fois pour en comprendre les mots. Une rage contenue me brûlait le visage de l’intérieur, mes pensées revenaient sans cesse vers une vision que je combattais.

(Trop grande …)
Ces mots résonnèrent dans ma tête comme une condamnation.

J’arrivais à la fin du récit, l’homme était mort peu de temps après avoir inscrit ces dernières conclusions. Je sortis de ma lecture pour entrer dans un tourbillon de réflexion, mais j’avais du mal à rester concentrée sur certaines interrogations restées sans réponses quand d’autres s’y superposaient.

J’arrachai la dernière page du journal, que je pliai et rangeai dans mon corsage, le reste finirait sa vie au fond des océans, là où son propriétaire avait passé sa vie. Je me levai, décidée à rejoindre le capitaine pour aider au mieux à résoudre cette affaire de rêve et de masque.
Ce que je venais d’apprendre avait répondu à l’une des toutes premières questions de cette journée, quand sur le port Pragatt’ avait semblé deviner l’avènement de la vague meurtrière.

(Il n’en demeure pas moins obscur pour autant. Nous ne sommes peut-être pas tous des marionnettes en fin de compte.)

Je descendais du gaillard arrière en passant à coté de Glenor à qui je lançais un regard pour qu’il me suive en direction du coffre. Que cet être dise vrai ou non, il m’était difficile d’accepter le fait de devoir suivre les directives d’une magie, bonne ou mauvaise.

- Capitaine ? Et si on trouvait un moyen pour contrecarrer les ordres de cette voix ?

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Dernière édition par Madoka le Jeu 27 Aoû 2009 00:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Dim 12 Juil 2009 22:18 
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Mathis :

Hallena acquiesce lentement à tes dires, avec une expression grave. À son tour, elle te répond en un chuchotement.

« Je doute que ce soit le meilleur endroit pour prononcer de telles paroles…Trop d’oreilles sont à notre ouïe, au milieu de ce pont. »

Elle jette un regard de travers à l’orque puissant qui se dresse toujours près de vous. Elle t’agrippe alors la manche alors que son aigle pousse un cri léger, et la demoiselle t’entraine un peu à l’écart des autres, près de la rambarde. Son ton est toujours aussi faible, et sa voix semble dénuée de tout sentiment.

« Gageons que vous ayez raison pour Rosie. D’après les mots du Visage, il n’y a qu’un traître unique, et non une alliance. Pour ce qui est de l’être sans nez, rien n’est joué. S’il a un masque, nous pouvons aussi aisément le lui reprendre… »

Visiblement, d’après l’expression qu’elle arbore, elle ne porte pas Anarazel dans son cœur…

« Cet être a un cœur de métal et un esprit tortueux de manipulation. Il ne semble pas ouvrir sa conscience à la nature, voire même à sa propre nature peu fixée… Allant jusqu’à la profaner de par le feu destructeur. Je ne lui fais pas confiance. »

Elle marque un moment de pause avant de poursuivre.

« En ce qui concerne Ruméus et le drow, je n’en sais pas plus que vous. Je me suis engagée sur ce navire un peu avant vous, et ils étaient tous les deux déjà sur la liste, même si des deux, seul Ruméus était à bord. Tous les deux semblent animé du même feu passionné pour la cité de Tulorim. Un tel fanatisme n’est pas naturel, et ils le témoignent d’une façon bien différente : l’un par la colère et la brutalité, l’autre par le silence et l’honneur… Mais connaître la nature profonde de la cité à laquelle ils ont juré fidélité n’est pas pour enchanter mon âme : Tulorim n’est pas réputée pour sa droiture… mais de là à les soupçonner, je ne le sais… »

Madoka :

Pragatt’ lève vers toi son œil unique et suspicieux, mais abandonne vite cet air sévère pour voir en toi une alliée fidèle. Il te répond de sa voix croassante et rauque :

« Contrecarrer ses ordres ? Comment tu veux faire ça, petite ? Ce gars là n’est pas à prendre avec des pincettes, j’ai bien des raisons d’le penser ! C’est lui, sans en douter, qui a été la cause de la folie du port. T’as une idée ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Lun 13 Juil 2009 08:47 
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« J’ai aussi rêvé de choses macabres… »

C’était bien la réponse que la jeune femme redoutait. Semblerait-il que ce rêve, aussi effrayant soit-il, ait une réelle importance. Rosie aurait préféré que ce ne soit qu’un cauchemar qu’on se contente d’oublier et qui ne ressurgie jamais ou du moins pas avant longtemps, mais ce n’était pas le cas de celui là. Il s’agissait plutôt d’un message qu’il fallait garder en tête à tout prix même si la voix de l’être le récitant n’était en rien agréable à entendre. Mais pour le moment, ce visage macabre n’était pour l’adolescente que le dernier de ses soucis. Pour l’instant ce qui l’inquiétait vraiment c’était plutôt l’idée qu’un traitre, dont on ignore l’identité, rôdait parmi eux. Ça et cette histoire de masque.

« Allons chercher ce coffre tout de suite ! Ces imbéciles de pirates vont payer pour c’qu’ils ont fait ! »

Le drow était toujours aussi impatient et hargneux. Quoi qu’on ne pouvait, pour une fois, pas trop lui en reprocher. Il avait raison autant pour ce qui est du coffre que pour le cas des pilleurs des mers.

( En espérant que ce coffre en question ne soit pas déjà entre de mauvaises mains. )

« Non, drow. Ces pirates vont nous descendre sans pitié si nous montons comme ça… Cachons-nous pour l’instant…»

Rosie hocha de la tête pour lui démontrer son accord. Il n’avait pas tord qu’en aux pirates. Ils étaient tout trois sensé être enfermé sous clé dans la cale comme tout bon prisonnier qui se respecte. S’ils sortaient comme ça immédiatement, les pilleurs des mers ne tarderaient pas à les remarquer, mais surtout à les rattraper et cela c’est en considérant que tout trois aillent de la chance car dans le cas contraire ces voleurs pourraient tout aussi bien les massacrer, ce qui arrivera sûrement.

Il y eut par contre un « et » qui franchit les lèvres de l’humain suivit de quelques mots que l’adolescente apprécia moins.

«…et parlons de ce rêve. Nul ne doit savoir que nous sommes libres… »

( Parlons de ce rêve ? )

Oui il était tout à fait naturel de parler de ce rêve, surtout que c’était elle qui avait apporté le sujet, mais le problème était que l’homme n’avait toujours pas dit quoi que ce soit qui pouvait vraiment prouver qu’il avait lui aussi fait ce cauchemar. C’était trop facile de dire que le rêve était macabre alors que le drow s’était réveiller agité et que elle-même avait semblé troubler à son réveil. L’elfe, lui, avait dès le début cité des choses qui démontrait clairement qu’il avait bel et bien vu le visage effrayant.

( Et si je lui mentais sur le rêve. )

Voilà une option qui était trop risqué s’il s’avérait que l’humain soit innocent. On croirait dès lors que c’est elle le traite alors que c’est complètement faux et c’est bien la dernière chose qu’elle souhaiterait.

Pendant qu’elle cherchait une autre alternative, l’humain fit quelque chose qui la déstabilisa complètement. Il bloqua la sortie d’une poutre de bois, carrément, sans même ce justifier. Rosie demeura immobile, tendue, ne sachant plus quoi penser. Elle hésitait entre la panique et le soulagement. Cela peut sembler absurde, mais Le fait est qu’elle ignorait les réelles intentions qui se cachaient derrière ce geste. Pour elle, il y avait deux options ou plutôt, deux options et demie. La première était que peut-être voulait-il empêcher les pirates d’entrer pour justement éviter une éventuelle tuerie. Dans ce cas, il n’y avait rien à craindre de l’humain tout comme des pirates. Mais si par malheur l’homme avait mis cette poutre dans le but d’empêcher Rosie et l’elfe noir de sortir, la situation devenait légèrement plus complexe. Dans ce dernier cas, sois il était lui-même le traitre et qu’il désirait connaître le contenu des rêves étranges, en supposant que le traitre n’avait pas reçut lui aussi le message, sois il croyait que le traitre était l’un des deux autre. Peut-être est ce tout cela en même temps aussi.

Sentant qu’elle se devait de réagir, la semi-elfe choisit finalement de demeurer calme et de s’adresser à lui. Il n’y avait pas de quoi s’énerver, du moins, pour l’instant. La meilleure façon de savoir s’il avait fait ce rêve s’était de le forcer à commencer, à être le premier à faire le récit de son cauchemar. C’est ce que l’adolescente trouva de mieux à faire. Pas question de parler de cette poutre ou de traitre et de faire jaillir des étincelles. Elle devait savoir si c’était lui ou pas le félon, ensuite il sera question de ce machin de bois peu accommodant.

Donc, Rosie combattit sa nervosité et s’approcha de lui avec un air de jeune fille innocente.

« À vous l’honneur de commencer. »

Elle jeta un coup œil rapide vers le drow avec l’espoir qu’il se tienne un peu tranquille et qu’il démontre pour la première fois un peu de patience.

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Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 : Le Rubis Sanglant
MessagePosté: Lun 13 Juil 2009 16:25 
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Un sombre rêve succède au visage sinistre et à ses instructions, une petite maison au milieu des bois, si semblable à celle de son enfance... Il s'y précipite et ouvre la porte sans méfiance, comme si la seule chose qu'il souhaitait avoir auprès de lui se trouvait à l'intérieur. Lorsque la porte s'ouvre quelqu'un le prend dans ses bras et une douce chaleur inonde son corps, la silhouette qui l'étreint murmura alors quelques mots d'excuses et il sentit un crochet se ficher profondément dans ses chaires, chutant avec comme dernière vision ce crochet qui remplaçait une main...
Ses yeux s'ouvrent brusquement, sa peau se couvre d'une chaire de poule, mais le reste de son corps ne se fait pas le témoin de ce brusque réveil et de cette terreur nocturne qui passe aussi vite qu'il s'aperçoit qu'il fait le point et se rappel où il se trouve, avec qui il se trouve. Alors que Leena est alanguie contre lui et profite de se réveil qui semble agréable pour elle, le doute plonge en son être comme un ver fore une pomme.
Le Traitre, le Crochet, le fait qu'elle ne semble pas subir de contre-coup d'un rêve étrange qu'elle n'a probablement pas fait, le fait qu'elle ai été si habile jusqu'à maintenant pour ne rien dire d'elle...

(Traitresse...)
(Non! Il doit y avoir une explication... Il faut être sûr, il faut lui demander.)
(C'est ça! Et je vais demander à une traitresse de bien vouloir se dévoiler à moi juste pour la culbuter et ensuite vendre la mèche?)
(Vendre la mèche? Mais... mais non! Si c'est vraiment elle il faudrait que je la suive... Non?)
(Que je garde mes élans primaires de côté, déjà se renseigner.)
Aussi Draast s'étira-t-il langoureusement et ne fit pas mine de bouger, après tout physiquement il était très agréable de rester avec elle quelque soit sa vraie nature, elle restait une femme. Puis il murmura d'une voix où il fit sentir encore un peu du lourd sommeil qui c'était abattu sur eux.

"J'ai fait un rêve..."

Il secoua légèrement la tête en se demandant pourquoi il abordait sa phrase comme ça, enfin peut être cette nuit l'avait-elle plus perturbé qu'il ne voulait l'admettre. Toutefois il fallait donc continuer comme il l'avait commencé.

"J'ai fait un rêve cette nuit, vous y étiez et cela avait un avant-goût de paradis... Peut être n'était-ce pas un rêve, peut-être avez-vous aussi rêvé?"

Il pris une mèche de cheveux de Leena entre ses doigts et la tortilla en murmurant d'une voix où l'on sentait de la gêne et de l'envie.

"J'aimerais savoir si j'empoissonne vos rêves comme vous les miens..."

(Le mensonge c'est bien, mais rien de tel que la vérité pour arracher des confessions et créer des quiproquo.)
En effet, bien que l'attraction physique qu'il éprouvait pour la jeune femme restait vivace il devait bien s'avouer qu'il n'était pas encore à moitié endormi comme il voulait le faire croire et il n'était pas le moins du monde ravi ou gêné à cause de son rêve. Par contre il était vrai qu'elle avait empoissonné sa nuit et qu'elle lui avait donné un avant-goût de la mort durant celle-ci. Quand à savoir ce qu'il c'était passé dans les rêves de la belle, c'était aussi une envie légitime, bien plus forte même que celle qui sous-tendait son bas-ventre en ce moment.
Cependant elle pouvait mentir sur sa nuit, lui dire qu'elle avait rêvé de lui et cacher cet horrible cauchemar juste pour le charmer... Alors il serait obligé de continuer ses avances jusqu'à ce que sa moitié humaine soit rassasié et d'essayer de lui arracher une confession dans la zone tendre et propice après les ébats.

(Oh j'espère qu'elle a rêvé de moi!)
(Que je me rassure, quoi qu'elle dise je compte bien profiter d'elle, je l'ai sous le bras après tout.)
(Hmmm j'ai hâte...)
(Imbécile d'humain...)


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"Il est mort!"
A ce cri désespéré je ne pus que répondre avec simplicité, de ma voix dont la neutralité tranchais de manière criante avec l'affolement de la jeune femme.
"La Mort c'est la vie..."



Dernière édition par Abeausir le Dim 19 Juil 2009 17:58, édité 3 fois.

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