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 Sujet du message: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mar 7 Juil 2009 22:25 
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Alors que les premiers rayons du soleil pointent le bout de leur nez, sur l’Aigle des Océans, les âmes vivantes commencent lentement à émerger de ce curieux sommeil, l’esprit de nouveau vif et ragaillardi par la nuit de repos... Plus aucune blessure n’est à déplorer, chez personne, et chacun se sent au mieux, si ce n’est les séquelles des étranges songes qui vous ont habité…

À cette heure matinale, sur le pont, encore rouge du combat de la veille, l’ambiance est morne. Le capitaine Jerth Longargent, soudainement reparu parmi vous, tient la barre de son navire, le visage fermé et concentré, marqué par l’inquiétude. Personne n’a visiblement eu le cran de l’aborder jusqu’ici. Raek ne semble pas présent, sans doute encore dans sa cabine…
Jena, quant à elle, semble soucieuse. Elle cours nerveusement d’un coin à l’autre du pont en cherchant visiblement quelque chose du regard, sous les yeux de Logan qui demeure imperturbable, et qui ne lève visiblement pas le pouce pour l’aider.

Aalys, se réveille seulement, elle… Elle se relève, assise, de son inconscience, tout en se frottant la tempe.

« Par les duchés… Que s’est-il passé ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 00:39 
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Je m’étais endormi d’un sommeil curieux mais mon rêve, lui, fut terrifiant. Je venais de découvrir le visage du nécromancien. Il m’avait glacé le sang. Ces paroles arides et tourmentées me pourchassaient même à travers les nymphes du réveil. Son message était très cohérent et paraissait véridique, mais il ne m’inspirait aucune confiance. Comment croire notre agresseur nocturne ? Cela paraissait inconcevable et surtout irrecevable. Ce sommeil forcé manifestait malgré tout la présence d’une puissance supérieure qui nous dominait tous de la tête et des épaules car aucun de nous n’avait pu résister. Qui dirigeait tout ça ? Quel était le but de cette quête ? Où allions nous ? Tant de questions sans réponses qu’il me faudrait désormais éclaircir. Et cette fois-ci, je ne m’arrêterais pas fani.

Etonnant quand même que le nécromant m’ait contacté durant mon sommeil, que voulait-il ? Raviver ma haine déjà immense ? Je n’avais pas l’intention de lui passer la mort de Torald comme on passe une bêtise d’un enfant de cinq ans. Ça allait chier des bulles si je le recroisais, soyez en sûr ! J’écumais encore à travers mes songes de toute la haine que je voulais déverser sur cet être de malheur. Il mourrait comme un chien galeux que j’écraserais de ma botte.

Je restais malgré mon éveil, couché sur le pont, écoutant le doux mouvement de l’eau et l’agitation autour de moi. Mon blessé respirait convenablement et je pus me rendre compte que mes rares blessures étaient guéries. Je ne pouvais que remercier ma constitution. Pendant ce temps, libre de tout geste et de toutes pensées, je pouvais réfléchir à tous les événements et surtout aux révélations de cet étrange cauchemar.


(Une caisse ? Un traître ? Mais qu’est ce que ce délire ? C’est complètement invraisemblable….. Et puis, s’il croit que je vais tuer tous les marins, il se met le doigt profond….. Je fais comme si je ne savais rien, et j’avise en fonction des autres. Le premier problème est de régler les questions du combat d’hier soir.)

Malgré tout, avant d’être interrompu, mes pensées vagabondèrent sur un possible traître. C’est Aalys en se réveillant qui me libéra de ces divagations. Il fallait paraître naturel tout en se méfiant plus désormais…. Je ne permettrais pas que Torald et Darek soient mort pour rien et que le scénario se répète. Je devais être plus fort.

J’ouvris alors les paupières et découvrit que mon visage reposait toujours dans une petite flaque de sang. Ce serait parfait pour intimider les autres avec la tête à moitié ensanglantée… Je me relevais doucement, m’habituant à la lumière environnante. Je découvris alors le spectacle désolant du pont de la veille. Toujours aussi sale malgré les consignes du peu de rangement que j’avais donné. M’enfin, c’était déjà ça de pris, on ne pouvait pas en demander plus. Je vis aussi Jena qui courait en tous sens sur le pont cherchant inquiète un objet des yeux…. Un coffre peut-être ? Aurions-nous eu le même rêve ? Cela ne m’aurait guère étonné et nous serions donc tous propre à une paranoïa bondissante ce matin. Logan lui paraissait impassible à côté de Jena, semblant attendre son heure et je ne pus malgré mes résolutions mentales de me rappeler tous les doutes que je formais contre ce beau charmeur qui nous enjolivait de ces sourires.

Les autres êtres intelligents du bateau n’étaient pas sur le pont, il n’y avait qu’Aalys dont je laissais la question sans réponse, me délestant de cette tâche sur d’autres. Cette sotte ne méritait même pas que je la regarde désormais ! Sa question était un outrage à la mémoire de Torald et lui rappeler les faits ne m’aurait permis que de mieux cracher mon fiel sur notre incapacité à tous. Et cela me révoltait déjà de devoir me contenir sous des sourires de mise devant tous ces couillons d’aventuriers.

Et ce fut de nouveau l’explosion intérieure lorsque j’aperçus à ma grande rage le capitaine qui tenait sa barre imperturbable. Il osait apparaître à ma vue sans ramper le lâche, il allait s’en mordre les doigts, ma rage n’était plus qu’un flot continu prêt à se jeter hors de la caverne que formait ma bouche. Mon courroux voulait arracher de ses mains moites les mauvaises racines de ce navire et le capitaine me servirait d’orties.
J’avais pris le contrôle de ce bateau, et j’avais désormais l’intention que tout aille dans le sens que je voudrais lui donner. J’avais goûté à l’autorité et sainte Gaïa ne m’avait pas privé de prendre au passage le plaisir de l’orgueil. Le capitaine répondrait à mes questions ou sinon, la mutinerie serait aux portes du bateau, je m’en assurerais !

Me levant d’un bond, je laissais mon blessé qui avait l’air d’apparemment aller plus que bien, sautais Aalys encore engourdie par le sommeil et me rendis d’un pas ferme en direction du gouvernail. Ca allait barder, même si en chemin, je ne pus m’empêcher de repenser à ce drôle de rêve nocturne et de faire un tour complet de mes doutes...


(Un traître ? Mais qui ? Torald … Non, il ne se serait pas sacrifié ! Raek…. Peut-être mais j’y crois pas ! Antariasi…. Serviteur des dieux sombre certes, mais faut y réfléchir ! Jena…… Peut-être ! Aalys…. Trop conne ou sinon elle le cache très bien ! Logan….. Fortes chances ! Captain….. A voir ! Moi……. De toute façon, c’est du vent ! Il n’y a pas même pas de caisse sur le pont. C’était un ramassis de conneries ! Il faut juste soutirer des infos de forces au vieux barbu maintenant !)

J’étais assez perdu, entraîné dans la confusion par ce rêve et toutes les confiances que j’avais accordées me paraissaient troubles à présent. Sauf pour Angharad que je pensais sincèrement innocente. Mais je ne devais pas montrer cette hésitation au capitaine et je me devais d’être ferme. Arrivé près de lui, je me mis de telle façon que seul lui pouvait m’entendre et d’un ton sentencieux, rageur et moqueur, je grognai mon réquisitoire :

« Bien dormi Cap’ tain ? Pas trop embêté par les bruits de batailles au dessus ? Excusez, j’ai eu beau le dire au marin, on n’a pas pu faire plus silencieux….. Ni plus mortel. Où étiez vous bon sang lorsque tous nous étions aux prises avec l’ennemi ? Vous êtes Capitaine non d’une petite Gaïa atrophiée ! Vous avez des responsabilités et vous y avez manqué. Hier soir, durant la bataille et après elle, c’est moi, profane de la mer, qui ait dû organiser tant bien que mal et le combat et la remise en route. Des hommes sont morts à cause de votre incompétence. Que faisiez-vous durant tout ce temps ? Et même plus, vous allez maintenant répondre à mes questions. Que savez-vous, exactement et sans mentir, de l’aventure où nous sommes engagés et son but ? Où nous dirigeons nous ? Qui était l’agresseur nocturne d’hier ? Pourquoi Torald est mort sans que nous ne sachions rien à rien alors que vous savez et cela, j’en suis certain….. Répondez Capitaine, et vous aurez mieux fait de le faire au plus vite car dans la victoire toute relative d’hier, j’ai acquis une certaine influence. ET je ne laisserais pas une telle bévue se recommencer, si vos réponses ne sont pas convaincantes, j’en ferais appel aux lois de la mer pour vous destituez de votre rôle de capitaine. Je ne tiens pas à être vaniteux car ce rôle je ne veux pas l’assumer, mais Logan le fera certainement d’une manière fort correcte… Faites votre choix et répondez Capitaine ! »

Ferme et méchant, j’avais été comme je le voulais. Cependant, je n’avais pas eu le cran et la confiance pour évoquer mon rêve et la possible présence d’un traître à bord…Voir même si lui avait eu le même….. Mon acte frisait l’insubordination et me mettait en tête de liste de ses suspects si c’était le cas. Mais bon, il méritait bien de supporter ça après son absence inexcusable de la veille.

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Dernière édition par Erfandir le Jeu 20 Aoû 2009 12:05, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 17:58 
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CROOOOOOOOAAAAAAAAAA!

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH!

C'est en sursaut que je me réveille et avec un sifflement désagréable dans les oreilles: ce n'est toutefois pas étonnant puisque le corbeau c'est tout simplement occupé de me crier dans les oreilles pour me sortir de mon sommeil. La tête du nécromancien occupant encore mes pensées, je décide prendre un peu l'air et remarque que mon bras droit est tout à fait fonctionnel. Je devine bien que cela n'est pas naturel et enlève la chemise blanche afin de voir si les cicatrices dans mon dos sont toujours là. Du peu que je peux en voir, elles ont l'air d'être toujours présentes mais beaucoup plus seine et ne me faisant plus aucun mal ce qui n'est pas pour me déplaire. Je remets la chemise et sors des entrailles du navire.

Je tente de me rappeler des paroles du nécromancien après que je me sois endormi d'un sommeil douteux: il y aurait un traitre parmi les aventuriers et celui ci n'aurait pas de masque. Je jette des coups d'œil un peu partout sur le pont et ne remarque aucune caisse, juste Jena semblant chercher quelque chose elle aussi. Une fois avoir évincé le traitre et pris le masque, il faudra couler le navire, entrainant ainsi la mort de l'équipage. Ce n'est pas vraiment un problème pour moi, leur sacrifice servira ainsi mes dieux mais cela posera surement plus de problèmes à des personnes comme Erfandir ou Angharad.

Je ne sais vraiment pas comment prendre mon cauchemar: soi c'est un cauchemar classique et je l'ignore soi c'est un avertissement et il faudra enquêter. J'aperçois le capitaine à la barre de son navire avec Erfandir à ses côtés et les rejoins promptement. Je donne une claque dans le dos au jeune garçon et lui dit d'un ton jovial.

Alors mon garçon, bien dormi? Pas de troubles dûs au combat?

Je regarde ensuite le capitaine de mes yeux gris.

Ah vous... Je ne sais pas si on vous a mis au courant mais il y a eu une invasion de squelettes ambulants hier soir et vous avez brillé par votre absence douteuse. Vous avez une moindre explication à nous donner?

Le ton est volontairement assez froid pour ne pas dire franchement glacial, je suis en effet déçu par le comportement du capitaine.

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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Dernière édition par Antariasi le Mer 15 Juil 2009 01:41, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 21:44 
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Un jour nouveau se levait sur l’Aigle des Océans, un jour qui était déjà menacé par la mort gratuite et inexplicable. J’ouvris d’un coup les yeux en m’asseyant d’un sursaut avant de pousser un profond soupir désenchanté. Le repos paisible que j’avais souhaité s’était mué en un sommeil agité, sinistre et malgré tout réparateur. Je sentais encore la sueur froide couvrir mon corps, moiteur désagréable due aux combats menés sur le pont et dans cette cabine. Plus d’une fois, je savais avoir bataillé contre moi-même afin de m’éveiller après que le cauchemar vînt me hanter la première fois, puis de nouveau quand s’ensuivirent comme des résonances, chaque fois aussi nettes, aussi glaçantes, aussi terrifiantes. L’écho familier de cette voix avait réveillé en moi un souvenir flou, réminiscence du départ moqueur du sombre serviteur des Dieux ténébreux qui nous avait assaillis la veille. Celui-là même qui nous avait nargués, ce monstre se présentait sous les traits de la mort personnifiée de par son message et serait revenu pour soi-disant me prévenir d’une traîtrise. La mort devait-elle vraiment nous traquer tout au long de cette chasse comme elle le faisait actuellement ? Je commençais réellement à honnir mon impulsion d’être montée à bord de ce navire. Une autre opportunité, une autre échappatoire, aurait aussi bien pu se présenter à moi si j’étais restée à Kendra Kâr… Mais aurais-je su me cacher de mes ravisseurs ? Je ne pouvais le savoir maintenant.

Mon esprit était comme bloqué sur ce que cet être immonde nous demandait : la mort de tout un équipage pour un artefact puissant, la mort d’hommes loyaux à leur ville, mais également de rendre totalement inutile la mort d’un homme qui s’était sacrifié pour sauver la vie de ceux que nous « devions » tuer. Le détachement qui m’avait habité à la fin du combat s’en était allé en même temps que la fatigue et je sentis rapidement les larmes s’écoulaient sans que je fisse un seul effort pour les retenir. Le nœud comprimant ma gorge, ma culpabilité, le déni des évènements et ma rancœur s’amenuisaient sous cette eau purifiante, mon corps réchauffé sous la lumière de l’astre levant, petite lueur matinale qui passait à travers le hublot. Il fallait que mes idées s’éclaircissent et, sur le moment, je n’avais pas de meilleur moyen que d’assimiler en bloc tous les éléments en ma connaissance, même les plus difficiles à accepter, ainsi que ceux auxquels je n’y pouvais plus rien changer, où personne ne le pouvait. Seulement ensuite, je savais que je me sentirais capable d’analyser ce cauchemar étrange.

(Se peut-il qu’il y ait effectivement un traître parmi nous ?… Comment éviter le sacrifice de l’équipage ?)

Autant je ne parvenais pas à prendre pour argent comptant la première partie - après tout pourquoi le croire, lui, plutôt que ceux avec qui je m’étais embarquée dans cette histoire -, autant je ne doutais pas de la véracité de la seconde partie de ce rêve funeste. Hélas, je pensais ce monstre bien capable de ne pas mentir à ce sujet. Résignée à devoir me triturer les méninges pour tirer tout ça au clair, je me levai pour m’approcher du miroir et me vis, triste image de moi-même toute dépenaillée et larmoyante. Non sans hâte, j’entrepris de me débarbouiller afin de me ragaillardir. Me débarrasser de mes vêtements qui ressemblaient plus à de vieilles frusques qu’autre chose maintenant, passer un coup de brosse dans mes cheveux que je laissai retomber dans mon dos, me rafraîchir avec l’eau de la carafe pour ne pas perdre de temps, voilà des gestes simples qui permettaient de m’ancrer dans la réalité, de revenir aux soucis présents et de délaisser les lamentations au passé. Il ne me restait rien de mes propres affaires, à part celles que je portais sur moi lors de mon enlèvement par les fanatiques de Meno et celles que je m’étais achetées sur le port de la ville blanche avant le départ. J’enfilai donc la robe en bon lainage blanc et ressentis, comme la veille au soir avec le bâton, une résonance s’installer avec les fluides qui parcouraient mes veines. Le vendeur ne m’avait donc pas menti, elle me serait très certainement d’une aide précieuse avec ce sentiment de protection et de force qu’elle m’apportait. Puis, je finis par les brassards et mes bijoux, revêtir le tout me rassurer comme si j’endossais une armure pour faire face à l’adversité. Enfin prête même si je sentais encore mes yeux gonflés et rouges des larmes versées, je quittai la petite cabine confortable pour retourner sur le pont où j’entendais résonner le pas de plusieurs personnes.

Le navire se réveillait lui aussi, bien que je le trouvais étrangement calme et morose en comparaison de l’activité joyeuse qui avait régnée la veille sur ses ponts. Rien ne troublait ce silence à part les bruits de pas des marins me semblait-il et, ceux frénétiques, de Jena. La fille du capitaine paraissait bien agitée, arpentant de la poupe à la proue le pont de l’Aigle des Océans, et se rongeant visiblement les sangs. Cette inquiétude pouvait être sentie plus ou moins fortement en fonction des personnes présentes. Le capitaine Longargent, réapparu comme par enchantement à la barre, semblait tout aussi sombre que la paladine. Erfandir et Antariasi prenaient le risque de se faire rabrouer par le vieux loup de mer mais je les comprenais totalement, cet homme nous avait abandonné alors qu’il aurait dû être là pour nous soutenir et guider son équipage dans la défense de son navire. Quant au reste des aventuriers, Raek était tout bonnement invisible comme à ce qui apparaissait être son habitude alors que Logan restait tranquillement assis sur un tonneau, observant calmement les réactions de chacun. Il me faudrait aller le voir, s’il était toujours d’accord pour m’en dire plus sur cette chasse au trésor, j’étais preneuse. Aalys, elle, avait repris connaissance et regardait autour d’elle perdue. Nul marin, ni aucun de nous ne s’était occupé d’elle après qu’elle fût tombée inconsciente et soignée par le jeune guérisseur. Prise de remords, je me rendis auprès d’elle pour l’aider à se lever avant de lui relater laconiquement le drame qui s’était déroulé.

« Bonjour Aalys, le combat a continué jusqu’au moment où nos magies se sont révélées trop faibles contre ce nécromancien et Torald s’est… » Ma voix s’enroua à l’évocation de la terrible vérité, les larmes menaçant d’inonder de nouveau mon visage. Je respirai une grande bouffée d’air iodé avant de continuer. « …Sacrifié pour nous sauver tous, avant que ce vil serviteur des Dieux sombres ne s’en aille. »

Il m’était difficile de retracer plus explicitement tout ce qui s’était passé, impossible même, aussi j’en restai là, à cette description sommaire mais exacte. Et ce rêve, comment voir un traître potentiel en chacun de ceux qui s’était embarqué sur le bâtiment de guerre kendran ? Comment le déterminer si tout ceci était vrai ? Ce serait grandement difficile mais je prêtais volontiers à notre tourmenteur le goût sadique de nous torturer mentalement en distillant ainsi le doute dans notre groupe, érodant la faible confiance que nous avions pu forger la veille durant le voyage et le combat. Par esprit de contradiction et de révolte face à un tel stratagème, je pris la décision d’agir comme si la suspicion n’avait pas planté ses griffes dans mon âme.

« Vous sentez vous mieux ? Avez-vous pu bien vous reposer malgré le peu de confort de votre couche ? » lui demandai-je d’un ton aimable.

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 8 Juil 2009 23:44 
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Le capitaine, abordé d’abord par Erfandir, puis par Antariasi, regarde avec une colère intérieure et un trouble visible les deux aventuriers lui faisant face et se dressant contre son autorité. Sa voix est ferme et dure :

« Ne me menacez pas sur mon navire, jeunes hommes. Il m’importe peu l’influence que vous croyez avoir gagnée pendant un combat soudain, en pleine nuit. Les marins de ce navire sont sous mes ordres depuis bien longtemps, et nul d’entre eux ne se lèverait contre moi. J’espère avoir été clair là-dessus. Vos jugements sont erronés et faits à a va vite, sans prendre en compte les réalités de chacun. Si j’étais intervenu, nous serions tous morts, compris ? »

Il soupire, puis reprend plus calmement…

« Bon… je vous dois en effet quelques explications, même si le ton sur lequel vous me les demandez n’est pas approprié. Soit… J’ai été forcé de rester dans ma cabine, cette nuit… C’est un ordre que l’on m’a donné, un ordre auquel je ne pouvais résister. Vous savez, vous l’avez aussi aperçu, n’est-ce pas ? Visage sombre, yeux de chats, respirant le mal absolu… Je ne pouvais intervenir, sinon Il n’aurait cessé le combat, il nous aurait tous tué. Vous ne savez pas encore combien Il peut être persuasif. Les sacrifices d’hier sont déplorables, mais ils ont garantis notre survie à tous… Tout ce que cet être voulait, c’était vous tester… »

Il baisse les yeux, puis les relève aussitôt dans votre direction, de nouveau fermé…


Aalys, elle, reste coite au récit d’Angharad, comme si elle ne croyait pas un traître mot de tout ceci. Mais dans les yeux de la magicienne, elle ne détecte aucun mensonge, et ne peux que mettre une main devant sa bouche, offrant un regard apeuré et perdu.

« Oh par Yuimen, mais c’est horrible ! Pourquoi a-t-il… et le nécromancien ? Ooh et ce rêve… je… je… »

Elle secoue la tête et apposant une paume sur son front.

« Que devons-nous faire ? »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Ven 10 Juil 2009 00:14 
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Alors que mon petit réquisitoire méchamment débité était fini, ce fut une tape fraternelle d’Antariasi qui me ramena sur terre et son commentaire amical me fit sourire intérieurement. Apparemment, lui n’avait pas été tourmenté par sa nuit, ou alors il ne s’en souciait vraiment pas outre-mesure. C’était d’ailleurs un comportement à honorer car il fallait garder un semblant de cohésion parmi nous mais je n’arrivais pas à me défaire d’une certaine méfiance qui s’installait depuis mon réveil. Enfin bon, je n’allais pas changer du tout au tout. Il fallait garder le ton jovial et le semblant de bonne humeur que nous transmettait Antariasi et reposer nos têtes qui devraient sans doute prendre des décisions difficiles dans un avenir prochain.

Cependant, j’éclipsai la question du fanatique pour me concentrer sur la réponse qu’allait nous apporter l’inquiet capitaine. Sans lâcher une seconde ses yeux, je crus déceler de la peur, de la colère, mais surtout de l’honnêteté.


« Ne me menacez pas sur mon navire, jeunes hommes. Il m’importe peu l’influence que vous croyez avoir gagnée pendant un combat soudain, en pleine nuit. Les marins de ce navire sont sous mes ordres depuis bien longtemps, et nul d’entre eux ne se lèverait contre moi. J’espère avoir été clair là-dessus. Vos jugements sont erronés et faits à a va vite, sans prendre en compte les réalités de chacun. Si j’étais intervenu, nous serions tous morts, compris ? »

Il s’arrêta, nous laissant prendre conscience de ses paroles et de ses menaces. Il avait été clair et nous avait d’abord remis à notre place avant de commencer à s’expliquer. Je fis un geste enclin à le faire continuer ainsi qu’à lui signifier ma compréhension et mon respect. Malgré tout, je pensais que cet homme était quelqu’un de bien et qu’il devait avoir de bonnes raisons. Mais je ne pardonnerais pas ce carnage sans raison valable. Je fronçai aussi les sourcils attendant la partie moins joyeuse qui devait suivre.

« Bon… je vous dois en effet quelques explications, même si le ton sur lequel vous me les demandez n’est pas approprié. Soit… J’ai été forcé de rester dans ma cabine, cette nuit… C’est un ordre que l’on m’a donné, un ordre auquel je ne pouvais résister. Vous savez, vous l’avez aussi aperçu, n’est-ce pas ? Visage sombre, yeux de chats, respirant le mal absolu… Je ne pouvais intervenir, sinon Il n’aurait cessé le combat, il nous aurait tous tué. Vous ne savez pas encore combien Il peut être persuasif. Les sacrifices d’hier sont déplorables, mais ils ont garantis notre survie à tous… Tout ce que cet être voulait, c’était vous tester… »

Silencieux, je restais dépité face à ces révélations et presque instantanément un combat interne s’engagea où seule la bonne foi du capitaine ne fut pas mis en cause.

( Nous tester ? C’est une blague ? Des morts à n’en plus compter pour nous tester ? ET puis qui est cet homme ? Il nous attaque d’abord, donne des ordres et pour finir s’introduit dans mes rêves…. Dans nos rêves même, je suis certain que nous avons tous fait le même rêve. Par Gaïa, dans quelle folie je me suis engagé. Je commençe déjà à le regretter)

C’est tiraillé par ma perplexité et mon envie de vengeance que je jetai un regard sur le pont pour découvrir que l’aéromancienne nous avait rejoints sur le pont. Il y avait anguille sous roche et je n’aimais pas ça. Il fallait éclaircir le mystère en mettant chacun face à face et en se faisant confiance. L’union fait la force n’est il pas ? J’allais de nouveau prendre la parole et la tête des opérations lorsque je me souvins que le capitaine avait réintégré son poste.

Je m’en crispais les doigts sur la crosse de dépit ce qui me fit penser à ma promesse faite au marchand sur le port ainsi que j’avais oublié mes matines dédiées à Gaïa auxquelles Darek ne se soustrayait jamais. Pour lui, je me devais de m’y astreindre. Je me retirai donc intérieurement pour adresser ma courte prière à ma sainte déesse.


( Gaïa, déesse des justes et de la miséricorde,
Guide-moi dans ta lumière que je suive tes ordres.
Protège mes compagnons de voyage dans cette folle aventure,
Et permet moi d’éviter toute fioriture.
Bénit aussi Vildofern sans qui je n’aurais pu m’armer correctement pour lutter face aux forces sombres qui nous assaillent.
Aide-moi à trouver la clairvoyance pour voir les menteurs parmi les justes.
Et dans les épreuves accorde-moi ton courage.)


Pour finir cette courte missive adressée à la Lumière, je pris dans mon sac le fluide de lumière que je bus d’une traite. Un goût de miel et de joie me resta sur les lèvres m’imbibant d’une sagesse et d’un calme que je croyais impossible en cet instant. Le liquide doux et frais glissa dans mon estomac pour commencer à s’agiter d’une façon étrange.

Faisant fi de cela, je calmai les esprits et répondit au capitaine d’un ton calme, serein et doux.


« Durant la nuit, j’ai fait un rêve étrange où cet homme me parlait…. Parlant d’une caisse et de traître… Vous l’avez fait je suppose…. Je ne sais trop quoi en penser, pour l’instant pas de caisse sur le pont et tout paraît normal…. Ma question vient donc naturellement…. Quel est cet homme et que devons nous faire ainsi que de savoir jusqu’à quel point accorder du crédit à ses paroles ? »

Dubitatif et sans faire part de mes réflexions internes, je me mettais en position pour capter une réponse et essayer d’entendre des conversations qui auraient pu se dérouler sur le pont. Mon ventre lui, paraissait subir les assauts du fluide absorbé. J'espèrais ne point avoir fait de bêtises en buvant cette magie pure.....

((( Absorption définitive au prochain post, le temps que le fluide fasse effet et passe dans le sang ! )))

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Dernière édition par Erfandir le Jeu 20 Aoû 2009 12:17, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Ven 10 Juil 2009 00:17 
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(Ce rêve ?…) Je me mis à observer plus attentivement la jeune femme rousse, pensive. (Ainsi, elle aussi aurait vu l’être aux yeux félins, peut-être pour la même mise en garde que moi.)

Et à voir sa réaction, je l’imaginais très mal être le traître supposé à moins qu’elle ne fût une très bonne actrice ou encore qu’elle n’était pas du tout au courant que sa félonie pût entraîner la mort d’aussi nombreuses personnes, chose qui devrait normalement l’indifférer si elle était réellement liée à un être si sombre et monstrueux. Mais elle paraissait si spontanée, irréfléchie et candide qu’il en devenait difficilement concevable qu’elle fût capable de garder un tel secret.

(Mais cette image peut aussi être une excellente couverture…)
« Si le nécromancien a bien dit la vérité… Il nous faut trouver le troisième choix possible qui n’a pas été dévoilé… Si ce choix existe. »
lui répondis-je simplement bien que, pour l’instant, une telle possibilité me semblait illusoire.

Je ne parlais pas seulement de la manière de combler la place manquante pour l’un de nous mais plutôt de celle qui assurerait la vie sauve aux marins kendrans car aucun objet de pouvoir, aussi puissant fût-il, ne méritait tant de sacrifices inutiles. A ce moment, j’entendis la voix du capitaine s’élever, rude et assurée. Visiblement, il n’appréciait pas du tout ce que lui avaient dit les deux êtres que tout devrait opposer, quoique ce fût. De ces deux-là, force était de m’avouer que le jeune serviteur de Phaïtos réveillait ma méfiance, préjugé renforcé par son sinistre regard, même si aucun de ses actes jusque là n’avait de raison de faire pencher la balance en sa défaveur. Pour l’adolescent et la paladine, je ne parvenais pas à envisager que des serviteurs de Gaïa pussent ne serait-ce qu’imaginer trahir, surtout Erfandir qui s’était démené comme un beau diable pour porter les soins nécessaires, allant même au bout de ses forces pour mener à bien l’amputation. Jena, elle, continuait son manège et maintenant je commençais à comprendre ce qu’elle cherchait certainement. Si nous avions tous fait plus ou moins le même rêve, l’absence visible de la caisse sur le pont devait en mettre plus d’un en émoi, moi y compris.

(Sauf si cette absence est la preuve que ce monstre ne fait que nous mentir… Ou celle de la présence d’un traître à bord.)

Je grimaçai devant ce flot ininterrompu de questions et de suppositions, tout devenait flou, sans certitude quant à l’avenir qui nous était réservé. Le capitaine avait des renseignements et peut-être une solution pour assurer la survie de son équipage bien que leur destinée ne semblait pas l’intéresser plus que sa propre vie.

« Si vous avez des idées, Aalys, n’hésitez pas à les partager. »

Imperceptiblement, je m’étais déplacée en parlant avec la jeune aventurière, l’entraînant dans mon sillage, afin de me rapprocher de la barre où se déroulait apparemment une explication. La distance nous séparant étant rétrécie, je pus discerner des bribes de ce que disait le capitaine. Je compris que lui-même avait vu le nécromancien, « visage sombre » et « mal absolu » correspondait bien à cet être, le doute n’était plus permis à ce stade : chacun avait reçu cette visite déplaisante et agitatrice. Tout ceci expliquait l’air sombre de notre « cher » capitaine, puis il enchaîna sur le motif de son absence intolérable lors du combat.

« Ne pouvais intervenir… il nous aurait tous tué… Les sacrifices d’hier sont déplorables… c’était vous tester… »
(Un test ?!… Tant de cruauté juste pour connaître nos capacités ?!)

Il existait bien des moyens pour y arriver mais il fallait reconnaître que nous acculer comme il l’avait fait était certainement le plus rapide. Ecœurée, je reportai mon regard sur Aalys avant d’enchaîner avec ce qui me semblait le plus logique quand un navire de cette importance coulait et tandis que je parlais, je cherchais du regard les petites embarcations qui devraient se trouver non loin du pont.

« Pour l’équipage, il doit bien y avoir une solution pour éviter de se noyer en cas d’avarie sur un bâtiment de guerre tel que celui-ci. Je ne pense pas que leur sacrifice soit une obligation pour pouvoir continuer la chasse. Quoiqu'il en soit, le capitaine a surement des informations que nous n'avons pas, allons le voir.»

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 10:46 
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Aalys a un instant une lueur d’espoir lorsque l’aéromancienne évoque une tierce solution pour éviter le massacre des maris innocents et d’un traître présumé. Mais lorsque celle-ci évoque sa possible inexistence, voire son incapacité actuelle à résoudre cette énigme, le regard de la rousse s’assombrit, retombant dans un abîme de perplexité et d’angoisse. Elle ne peut que remuer la tête de gauche à droite pour affirmer, elle aussi, son manque de solution, et te suit dans ton avancée vers le capitaine, silencieuse et stressée.
Sur le pont, Angharad peut apercevoir quatre chaloupe de taille assez importante, pouvant contenir chacune une dizaine d’hommes, et sans doute cinq de plus en mettant en péril l’équilibre de l’embarcation sur les flots… Mais cela n’est évidemment pas suffisant pour y installer tout l’équipage…

Du côté du capitaine, la situation n’est pas plus révélatrice. Jerth Longargent acquiesce à l’hypothèse du guérisseur comme quoi lui aussi a fait ce rêve étrange et menaçant. À la question du serviteur de Gaïa, il parait une fois de plus ennuyé, et répond, visiblement las de tout ceci.

« Je ne sais pas qui est cet homme, si c’est bien un homme… Ce que nous devons faire, ma foi… Je n’en suis plus sûr moi-même. Si ces dires sont exacts, une caisse noire doit se trouver à bord, et c’est sans doute le meilleur moyen de vérifier ses dires prophétiques. Si elle y est, nous serons certains de l’exactitude de sa menace. Si elle ne s’y trouve pas, alors le doute est permis, et l’espoir de trouver une échappatoire l’est aussi… »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Sam 11 Juil 2009 17:06 
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Le capitaine acquiesça à ma déclaration sur le rêve étrange que nous aurions tous pu faire. Le doute était donc levé, nous savions tous et nous devions tous être méfiants les un par rapport aux autres. D’autant plus difficile de rester uni dans ces conditions face aux problèmes qui allaient sans doute possible, nous tomber dessus. Restait à trouver des solutions avantageuses pour tout le monde, et tout d’abord l’équipage… Jamais je ne permettrais d’engloutir tous ces marins et de les laisser mourir. J’avais tout fait pour en sauver le maximum alors désormais, rien ne se dresserait contre ma volonté de les sauver.

A mes questions, il parut de nouveau ennuyé de répondre mais en même temps las de cacher son jeu et déclara avec un air désorienté :


« Je ne sais pas qui est cet homme, si c’est bien un homme… Ce que nous devons faire, ma foi… Je n’en suis plus sûr moi-même. Si ces dires sont exacts, une caisse noire doit se trouver à bord, et c’est sans doute le meilleur moyen de vérifier ses dires prophétiques. Si elle y est, nous serons certains de l’exactitude de sa menace. Si elle ne s’y trouve pas, alors le doute est permis, et l’espoir de trouver une échappatoire l’est aussi… »

Cette caisse était donc notre priorité pour savoir si oui ou non nous devions croire cet être infâme. Tout ceci devenait étrangement compliqué et embarrassant car aucun de nous n’aurait plus confiance aveugle dans l’un ou l’autre des aventuriers et plus aucune informations ne circulerait désormais. Toute cette débauche de haine, d’intrigue, de violence de sombre humanité me faisait vomir toute cette aventure. Comment avait on pu déclencher une telle folie sur le port ? Comment avait on pu tuer Darek ? Comment avait on pu nous pousser au bord de la mort pour nous tester ? Comment accepter le vain sacrifice de Torald ?

Mais surtout comment accepter d’obéir aux instructions du nécromancien que j’avais absous d’une haine infini la veille. Je l’avais maudis et promis de me délecter de sa mort et de sa souffrance, et je n’avais nullement l’intention de revenir sur mes paroles. Il n’y avait pas de solutions simples et faciles dans toutes celles proposées. Nous devions tous maintenant nous pencher sur les autres possibilités, celle rester sous silence… Celle qui sauverait l’équipage, épargnerait des vies et nous permettraient d’enfin proférer notre vengeance. J’aimais Torald car durant le combat, il avait prouvé sa valeur et sauvé ma vie à l’instar de la sienne. Il n’avait pas cherché à comprendre toutes mes arrières pensés et était juste venu à mon secours. J’aimais Darek car avec lui je partageais tout, j’avais grandis. Toute mon enfance n’aurait pu se résumer qu’en un souvenir, mon amitié avec Darek. Me séparer de lui, c’était me séparer de mes seize premières années. Inconcevable séparation que je n’envisageais pas et dont la seule échappatoire était ma vengeance.

Désormais, je n’avais plus besoin de l’aide d’Antariasi pour trouver un coupable à punir, je ne pouvais que comprendre que c’était le nécromancien qui était à l’origine de tout ça. Et quel que fut sa nature, je me jurais que jamais il ne serait en repos tant que je vivrais.


(Il faut donc trouver une autre solution…. Trouver comment épargner les marins, trouver comment retrouver le nécromancien, et trouver comment démasquer le soi-disant traître qui serait à bord….)

Mais éclipsant ma réflexion, mon corps se mit à interférer avec mes pensées. Gaïa m’appelait car une sensation de puissance lumineuse se déversait en moi. On aurait dit un torrent de joie, de gaieté, de patience, de sagesse et de miséricorde qui m’était accordé. Une explosion de saveur sur un palais sec. Tout cet artifice répandait en moi des odeurs d’orient et des couleurs d’épices. Le rouge me monta la joue, et ma température interne s’éleva. Je ne pus réprimer un sourire conquis et divin face à cette puissance incontrôlable et nouvelle qui s’assimilait doucement à mes propres fluides. Une interaction impossible se créa, un lien unique se créa et peu à peu, je me sentis prendre le contrôle de cette puissance. Une nouvelle puissance m’était accordée et je ne pouvais plus la rejeter. Mon corps tremblait face à cette puissance et je faillis défaillir, me rattrapant de justesse sur la rambarde du navire. L’effet effrayant et orgasmique passait peu à peu, laissant en moi ronronner une force nouvelle. J’étais un nouvel homme, prêt à affronter désormais tout les périls qui me menaçaient.

Je repris mon souffle durant quelques instants où je me tournais vers le pont et l’océan. Je vis la houle nous enrouler et nous soulever avec simplicité. Je vis l’horizon clair et dégagé. Je vis aussi l’air faire claquer les voiles de notre puissant et fier bâtiment. Mais surtout, je vis Angharad venir vers nous avec Aalys. Je vis Jena toujours stressée de ne pas trouver cette mystérieuse caisse. Je vis Logan impassible malgré l’inquiétude régnante. J’aperçus finalement les quelques chaloupes qui auraient pu évacuer une bonne partie de l’équipage. C’était peut-être ça notre solution…. Encore qu’il n’y avait pas avec certitude assez de place pour embarquer tout le monde….

Je pris une grande inspiration de cet air frais, chargé d’espoir avant de me lancer dans un nouveau monologue.


« Excusez ma légère défaillance…. Vous avez raison, la caisse est le symbole de la véracité de la menace, il faut la chercher sur tout le bâtiment. Si elle n’y est pas, il faudra aviser. SI elle y est, la menace sera réelle…. Il y aura donc des solutions à trouver pour sauver les marins … et démasquer un traître probable…. Mais cherchons avant de s’inquiéter, de toute façon, j’ai quelques idées pour sauver les marins…. »

Mon esprit bouillonnait de toutes les possibilités qui s’offraient à nous les tournant et les retournant pour trouver le moyen le plus parfait de se sortir de cette situation inextricable. J’attendais avec impatience l’ordre de fouiller le navire… Avec moins d’impatience, le moment où tous les aventuriers seraient réunis pour se concerter à propos d’un traître à démasquer.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Dim 12 Juil 2009 03:41 
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L’espérance vive de la rousse aventurière quant à la troisième issue qu’il nous fallait absolument trouver pour ne pas couvrir nos mains du sang de dizaines d’hommes valeureux et loyaux était à mes yeux une preuve tangible de son innocence, renforcée par sa déception et sa frayeur grandissante quant à la possibilité qu’on ne pût en trouver aucune dans le temps qui nous était imparti. Le visage expressif de cette jeune femme laissait transparaître toutes les émotions qui la traversaient. Malheureusement, elle non plus ne possédait pas de solution, pas même un début. Ma rapide recherche des chaloupes habituellement rencontrées sur le pont me permit d’en dénombrer seulement quatre, bien trop peu pour tout l’équipage d’un navire tel que l’Aigle des Océans. Je sentis mon estomac se serrer à cette constatation.

(Comment est-il possible qu’il y en ait si peu ?)

Comment les hommes partant en mer pouvaient-ils se sentir à l’aise comme des poissons dans l’eau sans une échappatoire à la noyade ? Je ne comprenais pas ça, à moins qu’il y eût d’autres chaloupes embarquées sur le bateau, hors de vue, et pour résoudre notre problème c’était à espérer. Dans le cas contraire, il serait rapidement nécessaire de mettre l’équipage à contribution pour fabriquer des embarcations de fortune dans le court laps de temps qu’il nous restait. Alors que nous arrivions auprès du capitaine à notre tour, j’entendis la dernière question d’Erfandir qui s’interrogeait lui aussi sur la véracité de la menace pesant sur nous. La caisse semblait la clef de tout, tout le monde s’accordait là-dessus apparemment, et la retrouver permettrait d’en finir avec ces innombrables incertitudes mais je ne doutais pas qu’elle en amènerait une pleine cargaison de nouvelles si elle était effectivement découverte.

Alors que je continuais de réfléchir pour trouver un moyen plus rapide pour la recherche plutôt que de se disperser sur tout le navire, je sentis comme une énergie lumineuse et bienveillante émaner du jeune guérisseur sans pouvoir en déterminer la provenance. Je l’observais attentivement, légèrement inquiète face au vertige qui le saisissait et à la triste mine qu’il arborait ainsi couvert du sang des marins qu’il avait opérés seul- ce garçon semblait avoir un peu trop tendance à aller au-delà de ses forces -, mais la petite fiole qu’il tenait à la main me rassura bien vite. Bien que je trouvasse le moment incongru, l’adolescent venait surement d’ingérer un fluide de lumière, ce qui expliquait tout, l’énergie ressentie ainsi que son étourdissement. Et ce fut grâce à cette magie pure que j’eus une idée pour accélérer la découverte de la caisse. J’écoutai d’une oreille un peu distraite le petit discours où Erfandir résumait ce que nous savions devoir faire maintenant, avant d’enchaîner d’une voix assurée malgré un léger tremblement.

« A ce sujet capitaine, je n’ai remarqué que quatre chaloupes sur le pont. Y en aurait-il d’autres ailleurs et en nombre suffisant pour l’équipage ? Parce que, si je me rappelle bien de la mise en garde, nous avons à peine une journée pour trouver une solution à tous les problèmes qui se présentent à nous. Et s’il faut construire d'autres embarcations, il serait peut-être bon de commencer sans plus tarder qu’en pensez-vous ?… M’est avis qu’il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Erfandir… J’ai entendu dire que les serviteurs de Gaïa, ou certains d’entre eux en tous cas, pouvaient connaître les évènements passés d’un endroit. En êtes-vous capable ?… Ou bien Jena ? » ajoutai-je en regardant de nouveau le capitaine avant de finir. « Si l’un de vous le peut, il serait plus facile et rapide de trouver la caisse si elle existe bel et bien. »

Au fur et à mesure que je m’adressais aux intéressés, je sentais l’anxiété m’étreindre à bras le corps. Il y avait bien trop de si qui se présentaient depuis mon réveil, bien trop de doutes et je voulais que ça cesse. J’imaginais bien Ash sourire devant ma déconvenue, moi qui l’avait ennuyé à savoir quelles passionnantes histoires l’aventure apportait, je me rappelais maintenant sa réponse complètement désabusée. Pourquoi j’y pensais je ne le savais pas, mais ce souvenir me réconforta quelque peu. Il avait été le premier à m’aider à comprendre mon don en me présentant Elle, cette gardienne énigmatique du sanctuaire de la forêt de Yarthiss, et je me retrouvais aujourd’hui à voler de mes propres ailes. Ailes qui se retrouveraient vite brisée si nous n’avancions pas dans la résolution de nos problèmes. Mais si la possibilité de sonder l’Aigle des Océans par magie n’était pas envisageable, nous allions perdre un temps précieux à fouiller l’immense bâtiment de guerre. Mais plus encore, j’y voyais une opportunité de démasquer le soi-disant traître, même si cette éventualité était toujours rejetée en bloc par mon esprit. Si toutes les menaces se révélaient exactes, cette dernière pouvait malheureusement l’être également. Encore et toujours des si.

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Dernière édition par Angharad le Mer 15 Juil 2009 14:33, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mar 14 Juil 2009 02:06 
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(Un traître, ce n’est pas possible…. Comment croire ce nécromant de malheur… )

Voilà les seules et uniques pensées que mon esprit put formuler après ma réplique. Comment savoir si cet ennemi nous conseillait ou nous induisait en erreur ? Si c’était un ennemi, son stratagème n’était il pas de nous diviser et de nous réduire pour mieux nous anéantir par la suite ? Rien de tout cela n’était clair et mon esprit confus ne démêlait pas les fils dans le bon ordre pour enfin en finir avec ce méli-mélo d’intrigue et d’anxiété. Le nécromant s’était déclaré ouvertement comme notre ennemi mais semblait aussi être l’instigateur de cette course. Ma haine envers lui ne baissait pas mais il fallait prendre en considération notre position face à lui. Je ne savais s’il était notre adversaire et qu’il faudrait le vaincre pour parvenir à finir cette macabre aventure ou si seulement il était venu nous tester pour nous laisser en paix par la suite… Allez savoir ce que cet esprit tordu nous réservait. Je ne pouvais lire en lui….

Angharad arriva à la fin de mon entretien avec le capitaine suivi de près par Aalys, visiblement bien remise de ses émotions de la veille. Nous étions donc cinq près du gouvernail, les seuls que je pensais innocent sur ce navire. Simplement parce que le capitaine avait été déclaré innocent durant mon rêve, parce que les deux magiciens me semblaient digne de confiance et pour finir parce qu’Aalys était soit une excellente actrice soit d’une bêtise telle qu’elle aurait été incapable de garder l’anonymat.
Pendant ce temps-là, mon corps ne cessait de me surprendre, tant par des soubresauts inattendus et inopportuns que par une impression d’infinie puissance doublé d’une infusion de calme et de sagesse. Gaïa me pénétrait avec toute la violence que sa position de déesse lui accordait. Il ne fallait pas se méprendre, ma déesse dominait aisément tous ses sujets sur ce monde. Tout le fluide que j’avais ingéré s’était maintenant enraciné en mon être et répandait sa douce ferveur à travers mes organes qui un à un s’ouvrait à une puissance nouvelle. Chacun était mis à rude épreuve dans une lutte particulière qui consistait à autoriser la circulation d’un plus grand attachement à ma déesse adorée. L’amour pour elle inondait ma vie et désormais plus encore mon être tout entier. Je sentais son emprise augmenter sur moi et je m’en réjouissais, elle m’apportait sérénité, réconfort, sagesse et miséricorde. Je devais la servir aussi servilement qu’un pleutre esclave. Je lui devais le même dévouement et la même foi que j’accordais à mes projets de vengeance et de deuil….


(Gaïa, il me faut désormais me tirer d’une drôle d’histoire, éclaire moi de ta clairvoyance pour que je puisse trouver mon chemin dans les sombres dédales que la vie m’offrent.)

« A ce sujet capitaine, je n’ai remarqué que quatre chaloupes sur le pont. Y en aurait-il d’autres ailleurs et en nombre suffisant pour l’équipage ? Parce que, si je me rappelle bien de la mise en garde, nous avons à peine une journée pour trouver une solution à tous les problèmes qui se présentent à nous. Et s’il faut construire d'autres embarcations, il serait peut-être bon de commencer sans plus tarder qu’en pensez-vous ?… M’est avis qu’il vaut mieux être trop prudent que pas assez. »

L’aéromancienne qui était intervenue à raison dans la conversation avait raison, il fallait sauver les marins car il était intolérable pour moi de couler notre navire, les entraînant vers la mort. Mais les solutions qui s’offraient à nous n’étaient guère réjouissante et trouver la parade parmi les propositions du nécromant était un vrai jeu spirituel où mon esprit agile se lança avec une nouvelle verve. Je taisais cependant mes propositions attendant la suite du discours d’Angharad.

« Erfandir… J’ai entendu dire que les serviteurs de Gaïa, ou certains d’entre eux en tous cas, pouvaient connaître les évènements passés d’un endroit. En êtes-vous capable ?… Ou bien Jena ? Si l’un de vous le peut, il serait plus facile et rapide de trouver la caisse si elle existe bel et bien. »

Nouvelles incroyables, je pouvais maitriser ce genre de choses… Ma magie me le permettait ? C’était un fantastique découvert parmi ces heures sombres. Mon pouvoir serait illimité avec une pareille arme dans ma manche, il faudrait que je me la débrouille.

J’aurais pu quasiment tout démêler avec ce savoir. J’aurais pu savoir qui était arrivé en premier, ce qui s’était dis, toutes les intrigues qui avaient pu se former en mon absence. J’enrageais d’être aussi faible dans les instants où j’aurais pu être un puits de savoir sans fond et le guide à écouter durant la tourmente morale qui menaçait ce navire. De nouveau, il fallait prendre des décisions et faire avancer ce navire qui méritait un commandement réactif et sage. Cependant, désormais , je me devais de convaincre ce sacré Jerth à ma cause pour pouvoir agir. Je jetais donc en pâture à mon auditoire d’un air las :


« Je n’ai point ce pouvoir, hélas… Et pour Jena, je n’en sais rien, il faut lui demander… Par contre, en ce qui concerne le poids qu’il faut accorder aux paroles du nécromant, Angharad, nous devrions être vite fixés. Si ça parole est juste, la caisse devrait être sur le pont et donc nous devrions peu à avoir à chercher…. Si elle n’y est pas, il nous faudra aviser….. Et pour les marins, je serais d’avis d’embarquer les aventuriers sur une chaloupe et de la couler plutôt que ce soit l’aigle qui en fasse les frais. Enfin bon, c’est à vous Capitaine d’en décider ! Quels sont les ordres ? »

Pour conclure mon discours et me ragaillardir, je fis un salut au garde à vous rapide pour détendre l’atmosphère avec un acte comique. Malgré mon envie d’amuser la galerie, l’ambiance était morose sur le bateau et l’avenir bien sombre pour un serviteur de Gaïa.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 15 Juil 2009 02:50 
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Localisation: Derrière toi, près à t'arracher le coeur ou à te parler poliment... C'est selon.
Le capitaine ne semble pas impressionné par mes paroles pleines de sous-entendus car il nous parle d'une voix ferme et rude bien que j'aperçois dans son regard un trouble inquiétant. Il ne laisse pas le temps au jeune guérisseur de répondre à ma question polie mais certainement inintéressante par rapport à la réponse du vieil homme qu'il attend aussi avidement que moi même.

« Ne me menacez pas sur mon navire, jeunes hommes. Il m’importe peu l’influence que vous croyez avoir gagnée pendant un combat soudain, en pleine nuit. Les marins de ce navire sont sous mes ordres depuis bien longtemps, et nul d’entre eux ne se lèverait contre moi. J’espère avoir été clair là-dessus. Vos jugements sont erronés et faits à a va vite, sans prendre en compte les réalités de chacun. Si j’étais intervenu, nous serions tous morts, compris ? »

Je n'ai menacé personne et me demande pourquoi il me répond ainsi: d'accord, j'ai été un peu froid lorsque je lui ai demandé des explications mais pas au point de le menacer de quoi que ce soit. Mon regard dévie vers l'adolescent à mes côtés et un affreux doute me vient à l'esprit.

(ce n'est tout de même pas ce jeunot qui a outragé le capitaine? )

Erfandir encourage le capitaine a continuer pendant que je reconsidère mon jugement sur le jeune serviteur de Gaïa. Il n'y a aucun doute qu'il ait eu des épreuves qui l'ont rendu plus fort, plus mature et peut être plus sûr de lui. Quoi qu'il en soit, notre supérieur continue sur sa lancée.

« Bon… je vous dois en effet quelques explications, même si le ton sur lequel vous me les demandez n’est pas approprié. Soit… J’ai été forcé de rester dans ma cabine, cette nuit… C’est un ordre que l’on m’a donné, un ordre auquel je ne pouvais résister. Vous savez, vous l’avez aussi aperçu, n’est-ce pas ? Visage sombre, yeux de chats, respirant le mal absolu… Je ne pouvais intervenir, sinon Il n’aurait cessé le combat, il nous aurait tous tué. Vous ne savez pas encore combien Il peut être persuasif. Les sacrifices d’hier sont déplorables, mais ils ont garantis notre survie à tous… Tout ce que cet être voulait, c’était vous tester… »

Selon moi, il est clair que le capitaine dit la vérité mais cela me choque tout de même: le combat menant à la mort de Torald n'était qu'un test... test dangereux et morbide qui avait mal tourné pour nous. Je repense au rêve de la nuit et les paroles du maitre de L'Aigle Des Océans confirme ce que j'ai pensé peu de temps auparavant: le nécromancien, ou qui que ce soit d'autre, m'a parlé dans mon sommeil. Je me demande pourquoi moi, peut être parce que je suis le seul serviteur des dieux noirs à bord ou ce n'est peut être qu'un hasard.

Erfandir se retourne et comme le capitaine ne semble pas vouloir en dire plus, je suis le guérisseur dans sa rotation et découvre qu'Angharad nous a rejoint. L'idée d'un traitre parmi les aventuriers m'inquiète car je ne nommerais personne spontanément à part peut être Raek à cause de sa présence inactive au début de la bataille de la veille. Mais là encore, ça ne veut rien dire car pour le reste de l'équipage je fais surement un meilleur traitre. C'est en pensant à ceci qu'une illumination vient à moi soudainement: je ne suis peut être pas le seul à avoir eu une visite onirique cette nuit.

(Si je serais seul, la vie des marins n'auraient pas durée encore longtemps... Heureusement pour eux que je suis le seul à les trouver sacrifiable.)

Je pose mon regard sur le garçon pour le jauger une fois de plus et le vois sortir une petite fiole rempli de quelque chose de lumineux, trop pour mes pauvres yeux et je détourne le regard afin de ne pas finir aveugle. Un petit moment se passe avant qu'Erfandir prenne la parole.

« Durant la nuit, j’ai fait un rêve étrange où cet homme me parlait…. Parlant d’une caisse et de traître… Vous l’avez fait je suppose…. Je ne sais trop quoi en penser, pour l’instant pas de caisse sur le pont et tout paraît normal…. Ma question vient donc naturellement…. Quel est cet homme et que devons nous faire ainsi que de savoir jusqu’à quel point accorder du crédit à ses paroles ? »

Mon cœur manque un battement alors que le guérisseur finit sa phrase: on a tous fait le même rêve apparemment ce qui explique parfaitement la fouille de Jena. Si il ne sait pas quoi en penser des paroles de l'homme noir, moi, je le sais parfaitement: il faut lui obéir en tout point et vite si on ne veut pas se retrouver avec un autre désagrément sur les bras. Je me tais cependant, conscient que mes choix ne sont pas ceux de la majorité.

« Je ne sais pas qui est cet homme, si c’est bien un homme… Ce que nous devons faire, ma foi… Je n’en suis plus sûr moi-même. Si ces dires sont exacts, une caisse noire doit se trouver à bord, et c’est sans doute le meilleur moyen de vérifier ses dires prophétiques. Si elle y est, nous serons certains de l’exactitude de sa menace. Si elle ne s’y trouve pas, alors le doute est permis, et l’espoir de trouver une échappatoire l’est aussi… »

Le capitaine aborde un sujet intéressant: l'identité de l'homme en noir. Je l'aurais croisé en dehors de cette quête je l'aurais considéré comme un prêtre de mes dieux mais dans le contexte actuel, je suis dans le doute complet. Il peut être n'importe qui: prêtre renégat, dieu déchu ou même envoyé de Thimoros... Seul la possibilité qu'il soit au service de phaïtos me semble impossible car je ne peux pas imaginer mon dieu contre moi. Le vieil homme semble las de cette affaire et je le comprends, moi même je suis accablé de doute et de suspicion sans compter ce que peuvent penser mes compagnons de voyage sur moi.

(il faudrait trouver cette caisse)

L'idée de finir noyé en mer à cause de la trop grande bonté de mes camarades me fait peur. Je ne dis rien de mes craintes car je doute qu'elles soient la bienvenue parmi ces gens trop bon. Une expression d'un des prêtres mes vient à l'esprit en ce moment qui ne peut être plus propice: "trop bon, trop c... ". Intérieurement, je souhaite la mort rapide et sans douleur de l'équipage afin d'accélérer les choses. Je me ravise finalement et prie juste pour la mort rapide qu'elle quelle soit car j'en ai assez d'attendre qu'une solution pour sauver les marins vienne à l'esprit d'une des personnes présentes.


« Excusez ma légère défaillance…. Vous avez raison, la caisse est le symbole de la véracité de la menace, il faut la chercher sur tout le bâtiment. Si elle n’y est pas, il faudra aviser. Si elle y est, la menace sera réelle…. Il y aura donc des solutions à trouver pour sauver les marins … et démasquer un traître probable…. Mais cherchons avant de s’inquiéter, de toute façon, j’ai quelques idées pour sauver les marins…. »

Ses paroles m'exaspèrent: il y a un traitre, il y a ou aura une caisse et il faudra se débarrasser de l'équipage. Je soupire et jette un coup d'œil sur les chaloupes: l'homme qui nous manipule comme il manipulait les squelettes a surement prévu le coup des barques de secours et je crains qu'il n'arrive malheur à ceux qui les prendrons.

« A ce sujet capitaine, je n’ai remarqué que quatre chaloupes sur le pont. Y en aurait-il d’autres ailleurs et en nombre suffisant pour l’équipage ? Parce que, si je me rappelle bien de la mise en garde, nous avons à peine une journée pour trouver une solution à tous les problèmes qui se présentent à nous. Et s’il faut construire d'autres embarcations, il serait peut-être bon de commencer sans plus tarder qu’en pensez-vous ?… M’est avis qu’il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Erfandir… J’ai entendu dire que les serviteurs de Gaïa, ou certains d’entre eux en tous cas, pouvaient connaître les évènements passés d’un endroit. En êtes-vous capable ?… Ou bien Jena ? Si l’un de vous le peut, il serait plus facile et rapide de trouver la caisse si elle existe bel et bien. »

La voix de la magicienne me trouble dans mes réflexions et un second soupire plus audible que le premier se fait entendre. Ils cherchent tous à sauver l'équipage ce qui peut à terme nous mener à notre fin à tous. Néanmoins, je suis surpris d'apprendre que les serviteurs de Gaïa puisse voir dans le passé. Comme elle le suggère, il est utile d'utiliser se pouvoir pour chercher la caisse avec les masques.

« Je n’ai point ce pouvoir, hélas… Et pour Jena, je n’en sais rien, il faut lui demander… Par contre, en ce qui concerne le poids qu’il faut accorder aux paroles du nécromant, Angharad, nous devrions être vite fixés. Si ça parole est juste, la caisse devrait être sur le pont et donc nous devrions peu à avoir à chercher…. Si elle n’y est pas, il nous faudra aviser….. Et pour les marins, je serais d’avis d’embarquer les aventuriers sur une chaloupe et de la couler plutôt que ce soit l’aigle qui en fasse les frais. Enfin bon, c’est à vous Capitaine d’en décider ! Quels sont les ordres ? »

Apparemment, mon jeune ami n'est pas plus au courant que moi des capacités de ses propres camarades. Ne pouvant plus me retenir, je finis par dire ce que j'ai pensé récemment.

Tant pis si vous me prenez pour un traitre mais je vais vous dire ce que je pense: on doit obéir aux commandements de cet homme sombre dans les moindres détails si on ne veut pas mourir. Il a l'air d'avoir préparé son coup et il est très puissant, vous ne croyez tout de même pas qu'il ait oublié les barges de secours? Si vous voulez sauver cet équipage, libre à vous mais il faudra trouver un moyen auquel le nécromancien n'a pas pensé et ils ne doivent pas être nombreux.

Tout en parlant je me remémore la pagaille sur le port et suppose que c'est le même homme qui est responsable de la mort de Torald et de tout les innocents citoyens sur les quais. Le bateau noir me revient à l'esprit et je manque de crier tandis qu'une supposition s'insinue dans mon esprit.

Le nécromancien et le bateau noir sur les quais vont bien ensemble vous ne trouvez pas?

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Les dieux sombres sont tout puissants


Antariasi, serviteur des dieux sombres écrasé comme son pendant rolisitique papier.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Mer 15 Juil 2009 20:22 
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Le capitaine écoute l’échange avec intérêt, l’air grave et embarrassé, puis prend la parole d’un ton abrupt.

« Le serviteur de Phaïtos a raison. Ce nécromant sait ce qu’il veut, et nous devons respecter ses demandes si nous ne voulons pas finir comme les badauds du port de Kendra Kâr… morts. Le navire noir est sans doute lié à ce nécromant, je ne puis l’affirmer avec exactitude. J’ignore tout de ce bateau. Mais là n’est pas la question actuellement. Les ordres sont clairs : trouvez ce coffre noir au plus vite, et nous aviserons ensuite. »

Il se tourne alors vers Angharad.

« Magicienne, selon les mots du nécromant, nous n’avons pas le temps de construire quoi que ce soit. C’est ce matin que nous devrons couler le navire, avant le glas de midi… Nous n’avons pas le choix, cet ennemi a tout prévu, et se joue de nous… »

Sur le pont, Jena poursuit activement, et vainement ses recherches. Raek fait soudainement son apparition, l’air sombre et absent, comme la veille, à la porte menant à l’intérieur de l’Aigle des Océans, et observe le pont d’un air grave. Logan non plus n’a pas bougé, et accueille l’arrivée de Raek avec un froncement léger de sourcils…

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Ven 17 Juil 2009 22:15 
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« Le serviteur de Phaïtos a raison. Ce nécromant sait ce qu’il veut, et nous devons respecter ses demandes si nous ne voulons pas finir comme les badauds du port de Kendra Kâr… morts. Le navire noir est sans doute lié à ce nécromant, je ne puis l’affirmer avec exactitude. J’ignore tout de ce bateau. Mais là n’est pas la question actuellement. Les ordres sont clairs : trouvez ce coffre noir au plus vite, et nous aviserons ensuite. Magicienne, selon les mots du nécromant, nous n’avons pas le temps de construire quoi que ce soit. C’est ce matin que nous devrons couler le navire, avant le glas de midi… Nous n’avons pas le choix, cet ennemi a tout prévu, et se joue de nous… »

Les propos du capitaine étaient de nouveau pessimistes et odieux. Il avait donc l’intention de se plier, que dis-je, de se soumettre avec bassesse aux ordres du nécromant. Antariasi était pire, et mon estime baissa lorsque je l'entendis se laisser charmer par une proposition que je vomissais... C’était hors de question ! Jamais je ne laisserais autant de marins mourir pour poursuivre cette aventure. Gaïa n’aurait jamais pardonné à un de ses fidèles de laisser mourir des innocents. Notre rôle en tant qu’envoyé de la déesse était de sauver des vies, et de protéger le vivant. Rien ne nous obligeait certes, mais notre croyance était claire, on nous enseignait le calme, le pardon et l’amour de l’autre. Jamais je ne permettrais de tels agissements si on me laissait libre. Il faudrait trouver une solution annexe coûte que coûte.

Je me renfrognais ne trouvant pas. La solution ultime ne venait pas à mon esprit comme elles m’étaient apparues durant le combat de la veille. Il fallait chercher cette fois pour trouver une échappatoire qui ne serait sans doute pas simple et sans danger. Encore une fois, je maudis cette satanée aventure qui m’obligeait à réfléchir à des projets fous et qui pourrait mettre en danger la vie d’un nombre important de personnes que j’aurais voulu sauver d’un seul regard.

Tant vert de rage que de dépit, je jetai avec mépris à l’attention d’Antariasi et de Jerth ce commentaire acerbe :


« Vous êtes fous ! Jamais je ne laisserais tant de marin mourir… »

Leur jetant un dernier regard d’une noirceur absolue, je m’écartai du groupe d’aventurier pour aider Jena à chercher sur le pont. Pour l’instant, les siennes étaient vaines et elle continuait avec acharnement. Soit elle avait peur des conséquences de la présence de cette caisse et voulait la garder pour mettre les choses au clair avec tous les autres aventuriers, soit elle voulait être la première à avoir un masque de peur d’être prise pour la traîtresse. Va savoir, le couple qui nous dirigeait ne m’inspirait désormais une confiance que limitée. J’aperçus aussi le regard flegmatique de Logan, immobile, suite à l’arrivée de Raek sur le pont. Lui toujours en retard était sombre et taciturne, comme à son habitude. Cependant, lui, j’avais confiance en sa fidélité. Par contre, je ne voulais parler à personne, l’énervement et le besoin de réflexion me poussait à l’isolement. Je me plongeai donc au fond du gaillard arrière à trifouiller parmi les tonneaux, les filets et les planches pour essayer de mettre la main sur cette boîte maléfique qui nous tourmentait tant.

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Terminator des cours d'écoles ! Théurgiste en formation, prêt au combat ! Près de mourir !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 3: l'Aigle des Océans
MessagePosté: Sam 18 Juil 2009 16:05 
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Hélas, mille fois hélas. La surprise visible de ma demande fleurissait sur le visage de l’adolescent qui me confirma bien vite qu’il n’en était pas capable. Il ne semblait pas même au courant que ce fût possible pour certains de ces condisciples, surement que les prêtres de Gaïa attendaient que les apprentis eussent plus de sagesse avant de le leur révéler afin d’éviter les abus qu’une telle source de renseignements pouvait engendrer. De mon côté, je ne pouvais que remercier sincèrement maître Asored pour la connaissance qu’il m’avait transmise, après avoir regimbé maintes fois au départ il était vrai. La pensée de ce vieux sage amena un léger sourire sur mes lèvres, renforcé par la dernière question d’Erfandir qui semblait vouloir jouer au vaillant petit soldat après les remontrances qu’il venait de subir de la part du capitaine. Cependant, sa suggestion d’utiliser la chaloupe pour nous envoyer par le fond méritait réflexion, même s’il était fort probable que l’immonde investigateur de toute cette macabre affaire n’accepterait pas que l’équipage s’échappât de sa soif de sang par une telle entourloupe.

Alors que l’obscur prêtre restait silencieux depuis le début de la conversation, maintenant que je l’entendais, j’aurais préféré qu’il continuât à ne rien dire. Antariasi avait choisi ce moment pour nous donner son avis qui me percuta comme l’aurait fait une calèche lancée à toute allure, renouvelant le choc et le dégoût du rêve. Oh, ce n’était pas son acceptation d’une telle hécatombe qui m’atterrait le plus, après tout je connaissais ses croyances depuis le début et dans un sens je m’y attendais, mais plutôt la facilité avec laquelle il semblait l’envisager ainsi que le fait qu’il tînt si aisément pour argent comptant et sans détour possible toutes les paroles d’un être que nous ne connaissions pas et qui se délectait de la souffrance engendrée depuis le début de cette histoire. Se pouvait-il que cet homme, aux yeux si enténébrés qu’ils en devenaient presque insoutenables, fût le traître ? Jouer la carte de la franchise comme il venait de le faire serait-il une manœuvre pour semer le doute en nous et écarter les soupçons de sa personne ? Sans laisser le temps de me remettre de la déclaration inadmissible du prêtre noir, le capitaine enchaîna, apportant sa réponse aux ordres du nécromancien : il ne ferait rien pour empêcher tous ces marins de mourir, ses propres hommes. Il les laisserait périr noyés en pleine mer pour le plaisir lugubre de l’immonde créature aux yeux de chat.

Complètement atterrée et estomaquée, je ne dis mot, laissant mon expression fermée et courroucée parler pour moi. Le vieux fou continua à mon intention, nous n’avions même pas la journée, à peine la matinée pour trouver la caisse et décider lequel des aventuriers nous allions sacrifier. J’en étais certaine, cette précision ne m’avait pas été indiquée, seulement quelques heures pour faire l’impensable. Je frissonnai à la pensée de tous les morts à venir sans que nous ayons le temps d’y remédier et j’imaginais très bien le nécromancien savourer et se gausser à voir nos vaines tentatives pour nous dépêtrer des fils de sa toile afin de limiter les meurtres qu’il avait prévus de faire, de nous faire faire. Malheureusement pour le moment, je ne voyais pas d’alternatives que je jugeais acceptables autres que celles suggérées par Erfandir et moi-même. Espérances tuées dans l’œuf par la seule parole d’un capitaine qui se souciait comme d’une guigne de son équipage. A quoi bon rester dans sa cabine la veille au soir pour « sauver » la vie d’un maximum de ses hommes, si c’était pour les jeter en pâture le lendemain. Comment pouvait-il accepter ça ?

(Comment m’y résoudre ?)

Cruel dilemme qui se présentait à moi, selon le capitaine il n’y avait que deux choix possibles : les laisser mourir et avoir une chance de survivre pour les aventuriers ou s’entêter et tous périr noyés. Mais pourrais-je continuer à vivre normalement avec l’idée d’avoir abandonné ces marins à une telle mort ? De les laisser simplement mourir sans rien faire pour l’en empêcher ? Le nœud à l’estomac était revenu et s’en donnait à cœur joie pour maltraiter mes entrailles dans ces moments sombres qui nous étaient imposés. Erfandir partit à son tour chercher la mystérieuse caisse, non sans exprimer son ressentiment envers le capitaine et Antariasi. Je le comprenais pleinement, étant moi-même dans le même état d’esprit très certainement. Etions-nous les deux seuls à qui la mort de l’équipage importait ? Etions-nous les seuls à chercher une solution, même irrationnelle ?

« Nous ferons ce qui doit être fait… Mais pour ma part, j’essaierai tout ce qui est en mon pouvoir pour limiter les sacrifices vains. » grondai-je.

Sur ces mots, je laissai là les deux hommes qui me répugnait le plus sur ce navire et partis rejoindre Jena. Puisque le vieux fou barbu qui nous servait de capitaine ne se décidait pas à donner les ordres pour organiser les recherches de la caisse maudite, il fallait bien que quelqu’un se dévouât une fois de plus. A moins qu’il ne se fiait plus qu’à une seule et unique personne en dehors de lui, pour mener à bien cette mission, sa fille. Je sentais la suspicion me rongeait, sentiment détestable ajoutant son fiel à mon mal-être, et je continuais de la combattre du mieux que je pouvais pour ne pas la laisser me submerger et voir le traître en chacun des aventuriers, même pour les plus improbables. Mais un doute raisonnable s’était installé douillettement dans mon esprit pour trois, voir quatre, d’entre eux.

« Bonjour Jena, dites-moi… Etes-vous capable de connaître les évènements passés d’un lieu ? Il serait bien plus rapide de trouver la caisse ainsi. Sinon, où avez-vous déjà regardé ? »

Je ne pris pas la peine de m’expliquer plus, la paladine savait parfaitement de quoi je voulais parler et je ne me sentais pas d’humeur à jouer les diplomates. Je jetai un nouveau coup d’œil sur le pont, rien n’avait réellement changé si on exceptait la présence nouvelle de l'électromancien et Erfandir qui s’était mis lui aussi à fouiller. A croire que la suite indifférait totalement Logan et Raek alors que toutes nos vies étaient aussi suspendues au même fil. Malgré tout, nous avions besoin de tous les yeux dont nous disposions, traître ou non. Les marins, eux, ne bougeraient surement pas sans un mot de leur infâme capitaine alors qu’il était présent.

« Logan !… Raek !… Pouvez-vous venir nous aider ? »

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"Ne crains pas d'avancer lentement,
Crains seulement de t'arrêter."

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