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 Sujet du message: Le temple de Moura
MessagePosté: Lun 27 Oct 2008 22:59 
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Le temple de Moura


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Ce temple se situe au sud-ouest, sur les rives du cours d'eau qui traverse Yarthiss, là où commence la forêt dense et parfois pentue. Il est accessible par une petite route rocailleuse qui prend peu à peu de l'altitude, et c'est par une quinzaine de minutes de marche que l'on y accède donc. Là-haut, vous aurez le loisir de découvrir une petite cascade qui vient se jeter à trois mètres en contrebas et un singulier bâtiment entouré de végétation aquatique en tout genre, telles que de la mousse ou des algues. Des beaux nénuphars bleutés fleurissent deux fois l'an autour de ce lieu de culte, on dit que c'est un cadeau de la déesse Moura.

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 Sujet du message: De l'eau ? Trop pur pour moi !
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 11:20 
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(Où suis-je ? Il y trop de monde, il m’est préférable de rester les yeux fermés pour l'instant.)

Au moment où minuit sonna, les portes de la salle de repos s’ouvrirent à deux battants et une prêtresse annonça que le blessé était réveillé mais qu’il se reposait encore. Après avoir lancé son avis médical, elle retourna vaquer à ses occupations habituelles.

Elle n’était pas seule, d’autres individus l’entouraient.

Une dame, toute de blanc vêtue, était au chevet, accompagnée d’un prêtre et de son disciple. Leurs accoutrements fidèles à la déesse qu’ils vénéraient ne trahissaient en rien la divinité. Exceptée la jeune dame à l'habit couleur de neige, tous étaient en robe bleu clair : ici, on vénérait Moura et tout les signes l’indiquaient.

L’architecture en premier lieu. Sobre et d’un classique antique, subtil mélange de sérénité et d’aspiration à l’éternité. L’eau et le marbre, ayant prit des apparences mousseuses, ne faisaient qu’un. L’omniprésence de l’eau, sans pour autant être extravagante comme cela aurait pu l’être chez un elfe bleu, était certaine ; l’eau régnait sans même le faire.
Une régence que tous pouvaient confirmer sans l'affirmer.
Et pour finir, les habitants du temple : stéréotypes même des préceptes de Moura. Ils semblent tous aussi calmes les uns que les autres mais si un soupçon de colère leur arrivait à l’esprit … le proverbe en dit plus long : « Ce n’est pas parce-que Moura ferme les yeux qu’elle ne vous tuera pas. »


Le disciple, à qui on avait soumis une liste, voyant le nom de l’individu sur le lit, s’était écrié :

« Ô grand maître Al’naleï, comment savons-nous son nom ? »


« Moura a parlé, mon disciple. »
avait répondu le prêtre.

Soudain les portes de la salle de repos s’ouvrirent avec fracas ; une autre s’ouvrit, faisant plus de bruit encore que la première. Cette seconde porte, c’était la bouche d’un petit garçon qui hurlait en se faisant à peine comprendre. Sans aucun doute, c'était Ashtim :


« N’importe quoi ! C’est moi qui ai dit son nom ! Le menteur ! J’ai jamais vu de l’eau parler, moi … »

Le disciple, qui était assis sur une chaise en bois de lanurme, se leva, outré.

« Que Moura pardonne cet enfant ! »

« Et Moura le pardonnera, elle pardonne toujours à l’innocence. »


Ashtim se gratta le nez, visiblement fier de lui. Il continua avec un sourire propre à son âge.

« Bah, oui. Et… euh... il va bien ? »

« Que m’est-il arrivé ? »


Déjà réveillé depuis fort longtemps, personne ne semblait vraiment se soucier de Llewelyn. Pas qu’on se moqua du fait qu’il soit rétabli, non. Mais personne ne regardaient vers lui car il faisait semblant de dormir pour écouter la conversation.


« Vous êtes réveillé, ah. »

« Effectivement, je le suis. Si je vous parle. Je vous demanderai tout d’abord ce qu’il s’est passé, je vous prie. Pourquoi suis-je dans un lit et visiblement dans le temple de Moura ? »

( Depuis combien de temps suis-je ici… je sens l’aura de Sithi … il est donc tard. Il fait nuit, je n’ai pas de temps à perdre, je dois me rendre dans cette forêt !)


Il ne laissa pas une seconde au prêtre pour répondre avant de lui assener d’autres questions.


« Vous ne répondez pas ? Oh, à mon aise, je n’ai que peu de temps à perdre ici. Quoi qu’il se soit passé, je vous remercie. »


Une attitude fort logique mais bien inamicale que Llewel employait ci-présent, il entreprenait avec calme et froideur ce que de nombreuses personnes auraient fait avec enthousiasme et reconnaissance. Il cherchait à fuir ce lieu, où on l’hébergeait pour des raisons encore bien inconnues, pour rejoindre la forêt au sud en sachant le peu de chances qu’il avait de rencontrer une fois de plus la mystérieuse inconnue. Il engageait sa fuite en se levant de son lit et se déplaça vers le petit Ashtim sans rien lui dire, il laissait entendre qu’il lui était reconnaissant de lui avoir tenu compagnie, mais le regard que Llewelyn lui portait en disait long : il avait pour ambition de revoir ce garçon et même de le laisser l’accompagner. Selon lui, cet enfant avait un esprit assez large pour ne plus être ignoré, une place grande du fait de la forte ressemblance de mœurs avec son ancien ami Barc. Espérait-il que le petit Ashtim le suive ? En tout cas, il n’allait pas lui demander, ce détail était certain.
L’idée du mage était de sortir rapidement, mais il aurait été plus sage d’agir sans mauvaise foi.
Pensait-il vraiment partir de cette manière, alors qu’il n’avait même pas encore engagé son troisième pas que le prêtre se tenait devant lui? Il se retourna et vit les visages de la dame blanche, du disciple et celui d’Ashtim.
Llewelyn haussa des épaules et se dit :


(Et alors ? Je pouvais bien essayer. De toute manière, elle n’est plus.)

« Que de hâte Vermelh ! Vous partez fort trop rapidement ! »


« Vous connaissez mon nom ? »


« Les eaux sont bavardes, vous ne trouvez pas ? »


« Assez. J’ai l’impression que tous les cultes sont des lieux de repos pour les fous en ce moment. Loin de moi l’idée de douter de la grande déesse de l'eau. »

« Elle ne doute pas de vous en tout cas. Et elle sait que vous goûterez à sa puissance un jour. »

( ‘Et les larmes de la Déesse s’abattirent sur moi, ceux-là disaient : Tu celui qui est choisi, tu goûteras la puissance des eaux et ce triomphe que Moura t’accorde est ultime.’
Je connais la chanson, prêtre, j’ai lu plus de livres que tu ne peux l’imaginer. Les appendices de Moura n’est qu’un livre présent pour dire que les élus de Moura sont tous ceux qui ont besoin d’eau. Et nous avons tous besoin d’eau.)


« Certes, certes. Alors que m’est-il arrivé si vous êtes si enclin à me parler ? »


« Quel personnage pressé et grincheux vous faites ! Le petit Ashtim ne nous a pourtant dit que du bien vous concernant ! En parlant du petit, c’est lui qui nous a rapporté que vous vous étiez évanoui soudainement alors vous aviez trouvé je ne sais plus quel butin sur un cadavre. Il est donc parti voir sa mère qui n’est autre que la dame que vous voyez là. C’est une prêtresse de Moura, c’est elle qui vous a soigné. »


La dame se leva et déclara à son tour.

« Heureux de vous rencontrer et de savoir que vous avez surveillé mon fils. Je me nomme Eshlana. Vous avez été empoisonné par un mal qu’on nomme la tétane, une sorte d’infection qui se propage en vous lorsque vous êtes touché par une arme qui n’est pas neuve. Nous ne savons pas grand-chose à ce sujet mais nous pouvons le soigner facilement au temple de Moura. A défaut d’avoir un temple de Gaïa ou de Jeri dans la ville, il y a celui de Moura. »

( De toute manière il est bien trop tard, inutile de passer par la forêt, je ne la verrai plus. Peut-être plus jamais …)

« Je vous remercie pour ces informations. Alors vous êtes la mère d’Ashtim ? Les prêtresses ne doivent pas … »


« Ah ? Oh, non ! Il n’y a bien que les prêtresses de Gaïa qui doivent prêter ce serment. Et croyez moi, il doit y avoir bien plus de chasteté chez les prêtresses de Thimoros que chez celles de Gaïa ! Ah, ah »
répondit-elle d’un air amusé, une étrange joie coulait en elle. Un rare sentiment de satisfaction comme pour exprimer une sorte de 'si il grogne, il est en forme'

(Je vois que cet humour est de famille... Le petit ne doit pas s’ennuyer, c’est certain.)


Encore plus enthousiaste, elle claqua des mains en déclara à haute voix :


« Mais allons ! J’ai rétabli une âme ! Fêtons cela ou même, quittons ce lieu de convalescence ! Suivez-nous, sieur Vermelh. »


(Vont-ils vraiment fêter cela ? Dois-je comprendre qu’elle rate une fois sur deux les soins qu’elle entreprend ? Ah, suivons-les pour l’instant, il est bien trop tard …)


Il était trop tard pour espérer rejoindre la mystérieuse prisonnière, hélas trop de fois hélas pour le jeune mage. Mais aucun point de rendez-vous n’était fixé, aucun accord n’avait été passé, tout cela était prévisible ; quoi qu'au fond de son être il savait qu’il aurait pu la rencontrer là-bas. Ils prirent les escaliers en direction d’une autre pièce, pas très loin de cette salle de repos pour aller y faire la ‘fête’.

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Dernière édition par Llewelyn le Lun 24 Aoû 2009 18:43, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Apprendre est fait. Absorber en est un autre.
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 11:27 
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De sa poche était tombée une grosse bille blanchâtre et terne, c’était un fluide de glace. Il l’avait senti tomber et quand il le ramassa, il pensa douloureusement à la personne qui le lui avait donné.

(Pourquoi m’avez-vous donné cela ? Pourquoi avoir voulu m’aider ? Votre folie en dit long sur vous … Pourquoi le servir ? Je ne comprends pas. Karnel, en revenant j'essaierai d'avoir des réponses.)

Le prêtre, ayant vu ce qu’il ramassait, s’empressa de lui dire :

« Pourquoi ne l’absorbez-vous pas ? Ce fluide est gelé mais nous savons comment vous le faire assimiler, si l’envie vous en prend. »

Il hocha la tête en guise de confirmation. Et à peine avait-il accepté qu'Al'naleï recula d’un bond pour se préparer à l'action.

« Nous ne te prions, Moura !
Entends-nous ! Écoute ma demande.
Aide cet être, pour qu’il ne trépas,
A absorber ce fluide qui le mande !


Moura, la reine des glaces appelle celui que vous m’avez désigné ! Aidez cette déesse et son disciple, je vous en prie ! »


Le fluide que tenait Llewelyn s’enfonçait en lui tout en gelant délicieusement sa main, il sentait l’énergie glacée l’envahir mais cela ne lui faisait aucun mal. Il resta figé pendant un moment puis il sentit un léger vertige s'emparer de lui, à cela il ne dit rien d’autre qu’un …

« Merci. »


« Ce n’est rien mon brave, rien du tout ! Tu as tout fait, tout fait toi-même ! »


(Je ne sais pas, quelle sensation étrange ! J’ai l’impression d’avoir un peu plus d’énergie... enfin, pas qu’un peu. Le froid m’envahit. Mes membres semblent gelés sans pour autant véritablement l'être. La glace m'accepte mais cela doit être impérieusement douloureux d'absorber un fluide par mégarde. C’est drôle mais je ne le referai pas pour l’autre fluide. Enfin pas tout de suite, plus tard.)

Ils reprirent leurs marche en direction du lieu de la fête. Il semblait toujours aussi bizarre que l'on fête quoi que ce soit à une heure aussi tardive.

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Dernière édition par Llewelyn le Lun 24 Aoû 2009 18:50, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Prière, Destin et Divinité ... on avait pas dit fête ?
MessagePosté: Mer 12 Aoû 2009 11:37 
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(Fêtons cela, disait-elle ? Drôle de fête …)

En effet, tous étaient assis sur des bancs à prier Moura d’avoir sauvé une gente âme. Même si l’âme en question n’était pas véritablement d’accord sur l’évènement, il fit tout de même semblant de prier en remerciant les personnes présentes dans la salle.

Le lieu de prière du temple de Moura était joliment décoré, l’eau coulait sur les murs ; cette eau était comme fixée, donnant à l’endroit un effet de mouvement et de vie.


(Ils ont vraiment une façon étonnante de faire la fête, je suis tout... coi.)


Le rituel s’effectuait dans un silence des plus terribles ; tous se recueillirent, y comprit Ashtim, et comme pour rompre ce silence, Al’naleï le prêtre se leva et fit une sorte d’invocation :

« Dans ton éternelle demeure
Tu ne te retireras pas seule, et tu ne pourras désirer
Couche plus magnifique que la mer.

Bénis-nous, vivant mais aussi ceux qui meurent
Qu’ils soient patriarches, enfants ou rois, libère-les
Des miséricordes inutile de la terre.

Les âges s’écouleront mais toi dans l’eau tu persisteras.
Ainsi, nous vivons pour toi, pour que, lorsque tu seras conviée
Vers ce mystérieux royaume, où tu nous prendras.

Moura, nous te saluons.»


(Je ne suis pas expert mais sa bénédiction est des plus étranges. C’est assez poétiquement dit quand même.)

Le prêtre se remit à prier en leur disant :


« Partez, je reste encore à prier. Moura nous prédit quelque chose. Mon disciple ! Montrez à notre invité ses affaires s’il désire toujours nous quitter dès maintenant. En tout cas, nous sommes ravis de vous avoir rencontré, Llewelyn et surtout… faites attention à vous ; Moura nous narre des choses bien surprenantes à votre sujet. »

(Cela ne m’étonne pas.)


Après cet instant pour le moins … surprenant pour Llewelyn, tous l’invitèrent à reprendre ses affaires, n’oubliant pas que leur hôte était pressé de partir.

« Voilà. Vos affaires au complet. »


Le mage ne tarda pas à les prendre, et ce faisant vit une fort belle cape, d’un pourpre intense, dans ses affaires. Il ne dit rien car on lui avait dit qu’il s’était évanoui après avoir trouvé ces objets.

« Merci beaucoup. Merci aussi de l’accueil et de m'avoir permis d'assisté à votre cérémonie. »

« Aussi étrange que cela puisse être, mon maître ne fait pas d’office en plein milieu de la nuit normalement. Quelque chose doit planer autour de vous. Non, pas doit, quelque chose plane autour de vous, je le sens. »


Le petit Ashtim apparut en pleurant devant Llewelyn, il tirait son long foulard rouge tout en répétant :

« Ne pars pas ! Ne pars pas Llewelyn ! Je t’en prie. Ma mère m’a interdit de te suivre, c’est injuste ! Je veux voyager aussi ! »

(Que… que répondre ? La franchise ? c’est un enfant. Peu importe, la franchise sonde toute les lumières.)

« Mon garçon. Tu ne peux venir avec moi, ta mère a raison car là où je vais, c’est vraiment dangereux. Écoute-là et surtout, dis-toi que je repasserai dans quelques semaines si Moura le veut. Entraine-toi ! »

(Est-ce suffisant ?)


Le petit se serra contre le mage surpris du geste. Il le serra puis relâcha soudainement le demi-elfe juste pour lui dire :

« T’es méchant ! »

Et de repartir en courant. C’est sa mère qui apparu cette fois-ci.


« Il vous aime beaucoup. Vous êtes un peu brute mais il vous aime beaucoup … ah, son père devrait être comme vous, il devrait s’en occuper un peu au lieu de passer un peu plus de temps à boire … »

« Oui, il m’a parlé de son père. »


« Oh, oui le petit n’en est pas fier. Il comprend très vite, il a comprit rapidement que son père n’est qu’un bon à rien qui hante la taverne, il médît et vole. Je ne le revois plus mais mon fils, oui. Je ne l’empêche pas car il reste un soupçon de l’être que j’avais connu … enfin, avant que je le croise avec une autre femme ! »


Sa voix montait ainsi que la fontaine à côté d’elle, une scène impressionnante mais effrayante si on savait qu’elle était capable inonder la pièce !

« Non loin d’ici, il y a très peu de temps, j’ai vu une jeune dame avec lui près des remparts. Elle était allongée auprès de lui et je ne veux pas savoir ce qu’il s’est passé ! Jokrid, je te déteste aussi bien que j’ai pu t’aimer autrefois ! »

Le visage de Llewelyn s’assombrit radicalement, il recula d’un pas et se mit à sourire bizarrement. Son rictus de stupéfaction ne voulant pas s’arrêter, il se permit de couper la dame en lui demandant de répéter.

« Vous … vous avez dit Jokrid ? »

( Zewen, tu joues de moi ? D’abord le père puis le fils et après la mère ! Je fais partie d’une machination et tu te joues de moi, Zewen ! Ah ! Mais si… si elle a vu une femme avec elle ça ne peut qu’être la mystérieuse fille ! Que lui a-t-elle fait ? Oh, moi aussi je ne veux pas savoir. )

« Oui, pourquoi donc ? Le connaissez-vous »


« Euh, non, non ! Enfin… »

(C’est de lui que tout à commencé. C’est par sa femme que tout va finir.)

« Enfin ? »


« Enfin, oui. Peut-être, j’ai rencontré un homme ivre à mon arrivé ici. Il m’a demandé de quitter la ville mais je ne l’ai pas écouté. Je ... connaissez-vous un Kariad ? »


La prêtresse eut un visage septique puis lui sourit doucement.

« Alors vous l’avez rencontré ? Je suis désolé si vous il vous a causé quelque trouble. »

« Ce n’est rien… Maintenant ce n’est rien, je l’ai un peu cherché. Cela faisait approximativement sept ans que je n’avais plus parlé à quelqu’un. De plus, je connais … enfin, le terme connaître est très fort mais la personne avec qui vous l’avez vu… je la recherche. »

« Oh, vous … cela doit être terrible de vivre seul. Vous la connaissez ? Dites-lui que faire ce genre de choses dehors avec un homme marié c’est … »

« Je crois qu’elle ne faisait rien et je ne veux pas vraiment savoir en réalité. Mais je pense que vous vous trompez. J’ai blessé votre mari et elle l’a certainement soigné. »


« Oh... si c’est cela je m’excuse pour ce que j’ai pu dire … »


« Vous lui direz si elle passe un jour ici. »

« Très certainement si je la reconnais. »


Llewelyn regarda la porte du temple et déclara pour terminer la conversation :


« Je dois partir, ce fut un plaisir de parler avec vous. Pour votre mari … décidez si oui ou non il mérite une seconde chance, demandez à Moura. »

« Merci, merci à vous surtout. Parler de ce genre de problème m’aide parfois. Bonne chance pour vous recherche. »

(Merci, mais je ne la reverrai peut-être plus du tout … Dommage. J’espère qu’elle ne lui arrivera rien. )


Il se retourna et passa la porte, calme mais triste. Quitter Yarthiss pour de nouveaux horizons fut une chose facile quoi que mentalement le jeune semi-elfe y laisse des souvenirs douloureux et étrange : Un homme offensé, une mystérieuse semi-elfe, un être surgissant de son lointain passé, trois personnes terrifiantes … un jeune enfant survolté et une mère esseulée. Tous cela sur un fantasque ou une poésie troublante touchait le mage qu’était Llewelyn Vermelh.


Eshlana, en le regardant partir, se remit à parler et le disciple, lui aussi, regarde cet hôte du soir repartir sous la lune enchanteresse.


« L’œil … est sur lui. »

« Les ombres, la lune, le destin … il porte quelque chose d’étrange. »

« En espérant qu’il réussisse à sa tâche. »

« Même Moura ne peut le dire. Croyez-moi, Eshlana. »

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Sam 12 Déc 2009 21:45 
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< Les Portes de Yarthiss: Sud >

En face de moi, se trouvait un panneau indiquant « Temple de la déesse Moura », je suivis donc la direction du panneau rectangulaire. Je passai par une petite route faite de pierres et de terre, j’observai à coté de cette route pavée une magnifique chute d’eau, la lumière se reflétait sur le torrent ce qui m’éblouissait par moment. Myro sortit du sac pour marcher un peu et se dégourdir les pattes. Pendant mon ascension vers le point de rendez-vous, je me demandais quel genre d’homme pouvait être Mr Ilewen peut être un vieux loup de mer qui avait pris sa retraite dans ce temple pour y passer ces derniers jours, ou alors un bourgeois gros et riche, fanatique de la déesse Moura qui ne voulait pas se salir les mains pour retrouver son bien volé. Myro gravit les escaliers à une vitesse phénoménale, j’essayais tant bien que mal à le suivre, cela m’entraînait...

(Alors tu veux jouer à ça, hein Myro !)

Je courus le plus vite que je pus pour rattraper Myro mais il ne se laissait pas abattre si facilement. Il augmentait sa vitesse, bondissait, sautait les marches quatre par quatre. J’étais impressionné, je savais qu’il était rapide mais pas à ce point là ! Je repris mon souffle et repartis. Dix minutes plus tard j’arrivai au bout de mes peines, un édifice haut de vingt mètres et large comme le château de Harthfeld apparut devant mes yeux, les murs de ce bâtiment avait pris une teinte bleuâtre sûrement dû à l’eau qui le bordait, une coupole servait de toit. J’avançai puis vis Myro aux pieds d’un homme vêtu d’une tunique blanche. Je m’approchai de l’individu en question et je lui demandai où je pouvais trouver Monsieur Ilewen :

« Bonjour, Je suis Druss et ce chat m’appartient, je cherche un homme nommé Ilewen, savez vous où puis-je le trouver ? »

« Enchanté, je suis Arthuss, prêtre et gardien de ce temple, vous avez un très beau chat Monsieur Druss.»

« Merci, mais je n’aime pas me répéter, savez vous où puis-je trouver Monsieur Ilewen »

« Je vous pris de m’excuser, je vais vous accompagner jusqu’à lui »

« Merci » dis-je d’un ton grave

Le prêtre quasi chauve me guida dans ce magnifique temple, il devait avoir un microclimat ici, l’air était doux alors que cent mètres plus bas, le climat était aride, sec et chaud. Il y avait de la magie dans l’air. Je me sentais bien ici. Le prêtre qui me servait de guide m’indiqua une porte, je décidai donc d’y entrer. Je me trouvais dans une grande salle dont quelques murs avaient des anges sculptés dessus. Je vis un homme assis, la cinquantaine (((âge humain))), cheveux blancs, il portait une tunique blanche comme le prêtre mais plus décorée avec des broderies noires, et quelques diamants accrochés au bas de la tunique, je m’approchais de lui. Il me dévisagea puis engagea la conversation après de brèves salutations :

« Que me veux-tu ? »

« Je suis Druss et j’étais en ville lorsque j’ai vu votre affiche et je me suis dis que je pouvais répondre à votre requête si vous le voulez.. »

« Tu dois avoir la fiche sur toi pour que je te crois »

Je sortis la feuille de papier de mon sac.

« Tenez, elle est là, mais j’aimerais bien en savoir plus, quel est le bien que je devrais récupérer par exemple ? »

« On m’a dérobé une flûte qui avait beaucoup de valeur à mes yeux, n’ayant plus beaucoup de force, je pensais que des gens comme toi pourrais m’aider, j’ai prié chaque jour, et apparemment mes prières n’ont pas servis à rien. »

« Alors vous acceptez que je vous aide, mais dans la fiche vous parliez d’argent, non ? »

« Oui bien sûr, je te donnerai des yus si tu me ramènes ma flûte ! »

« Bien, avez-vous des informations sur la personne qui vous l’a volé ? »

« Eh bien, c’est une personne de grande taille, cheveux noirs et longs, et les yeux vert, c’est tout ce que je sais ! Je ne l’ai vu que très peu de temps... »

« C’est déjà pas mal. Avez-vous des ennemis qui voudraient être en possession de cette flûte ? »

Ilewen ferma les yeux et me répondit quelques minutes après :

« En effet, un elfe gris nommé Nosta Khan, ce n’est pas mon ennemi mais il me harcelait jours et nuits pour que je lui cède cette flûte et bien sûr, j’ai refusé. »

« Savez-vous où habite-il ? »

« Je crois qu’il vit à Tulorim. »

(Tulorim, ça fait une trotte ça.)


« Bien, je voudrais la moitié des yus tout de suite et l’autre après... »

« Je te les donnerai demain, je te propose de passer la nuit ici. »

J’acceptai sa proposition, il me donna une clef de chambre. J’allai voir le prêtre Arthuss pour lui demander où se trouvait la chambre. Ainsi il me guida jusqu’à elle. Il était 16 heures, je décidai de me balader autour du temple...

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Mer 16 Déc 2009 19:33 
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J’étais impressionné par la beauté du lieu, la végétation luxuriante et l’eau abondante faisait tout le charme de cet endroit. J’entrepris de me baigner dans l’eau chaude et légèrement bleutée je me sentais bien, je me prélassé tel un poisson dans l’eau. Myro se joignit à moi. Il adorait l’eau, je trouvais cela bizarre...habituellement les félins n’aimaient pas l’eau, mais lui, il était comme un poisson dans l’eau.

Je nageais tranquillement lorsque le prêtre Arthuss m’interpella, il me demanda gentiment de bien vouloir sortir de l’eau puis lorsque que je sortis de la rivière, il m’expliqua l’histoire de ce temple, d’après certaines légendes, ce temple fut bâtis par Moura elle-même dans les cieux des milliards d’années auparavant puis envoyé comme une météorite à cet endroit précis, la magie du temple fit apparaître toute cette végétation et cette eau magnifique et pur comme le diamant. Depuis ce jour on considérait ce Temple comme un cadeau et tout ce qui touchait à ce temple était sacré et ne dois en aucun cas n’être salis. Je m’excusai donc auprès du prêtre et auprès de la déesse car Arthuss me l’avait prié. J’avais honte même si je n’étais pas croyant, je me devais de respecter toutes formes de religion.

Avec Myro, j’allai dans ma chambre pour me détendre car le lendemain un long périple nous attendait. A vrai dire, j’étais un peu stressé par ce voyage, je ne m’étais jamais trop éloigné de la ville. Assis sur mon lit je repensai à ma journée.

(Dure journée, j’ai arnaqué un pauvre marchand, j’ai coupé le bras d’un marin qui voulait sûrement ma bourse ou alors peut être était-ce le marchand qui les avait envoyés, qui sait ? Et enfin j’ai rencontré un prêtre qui m’a guidé jusqu’à une personne qui me donna une mission et avec qui j’ai longuement discuté...)

Fatigué, je fermai les yeux, et je m’allongeai sur le lit. Quelques minutes plus tard, je m’assoupis. La nuit fut longue et reposante.

Le lendemain, je me réveillai avec le chant des oiseaux et le doux bruit de la chute d’eau. Je m’habillai tranquillement, puis je sortis de ma chambre en compagnie de Myro. Je passai par le hall, il était plutôt grand, énormément décoré et ouvert vers l’extérieur, quelques colonnes comblaient l’absence d’un mur pour l’entrée... D’ici j’aperçus le prêtre prier aux pieds d’une énorme statue de bronze à l’image de la déesse. Je continuai mon chemin jusqu’à la salle où la veille j’avais rencontré Monsieur Ilewen, la salle resplendissante de beauté et de propreté était vide. Je fis demi-tour et me rendis donc auprès d’Arthuss.

« Bonjour, prêtre pourrai tu me dire où se trouve Monsieur Ilewen ? »

« Bonjour avez-vous bien dormis ? »

« Oui très bien, mais je vous ai posé une question ! »

« Il est partis à l’écurie, je crois qu’il vous attend »

« Merci, je crois que je vais y aller. Ce fut un plaisir de vous avoir rencontré monsieur »

« Au revoir, prenez soin de vous ! »

Je partis en direction de la fameuse route bordée d’eau et je commençai à descendre...

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Mar 22 Déc 2009 20:42 
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Inscription: Mer 16 Déc 2009 18:33
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Neo se promener dans les environs il été songeur,se demandant pourquoi des Elfes noirs s'en sont pris a sa famille.Il faudrai qu'il decouvre pourquoi, mais en attendant allons toujours prier la Deesse Moura.
Les prètres l'acceuillirent timidement, il leur fit un sourire rassurant, ils avait l'air intimider a sa vue et ne savait pas quoi lui dire, il faut dire que Neo est une enorme montagne de muscles.Il se dirigea vers l'autel , la mine pensive et en pensant:
" je me demande pourquoi ils s'en sont pris a ma famille , ils été des elfes noirs different et mon père travaillait pour le seigneur de Kendra kar il devait avoir des informations precises sur je ne sais pas quoi"
Il s'agenouilla un instant, pria la deesse Moura de l'aider a trouver la vérité.Puis il se releva et remercia les prètres pour leur acceuil:
- merci beaucoup messieurs -dames pour votre aimable acceuil
sa voix grave resonna dans le temple.
Les prètres s'inclinèrent timidement et Neo parti pour kendra kar la ville ou il est né.


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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Mar 28 Fév 2012 23:59 
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=> Les habitations -séparation-

Résister. Me contrôler. Rester stoïque. Ces trois pensées tournaient alternativement dans mon esprit alors que je quittais les habitations, me dirigeant vers le château. Je n'y fis que le strict nécessaire, à savoir observer le plan de la cité afin de ne pas m'égarer en allant vers le temple de Moura. Mes plaies s'étaient tues suite au traitement, détail que j'écartai de mes pensées avant qu'elles ne me conduisent sur une autre voie. J'avais besoin de réconfort, de paix, même momentanée, mais surtout de trouver la force de surmonter cette douloureuse séparation, sans oublier les possibles problèmes à venir. Mes pas, d'abord lents et quelque peu mal assurés, se firent progressivement plus lourds et plus rapides à mesure que je m'approchai de la voie menant à ma destination. Je ne savais pas très bien ce qui me faisait agir de la sorte. Etait-ce simplement cette envie, ce besoin d'aller prier ou étais-je en train de fuir les passants, prémices de la foule à venir ? Encore une question sans réponse précise mais le plus parlant dans tout cela était que pour une fois, je n'avais pas envie de comprendre.

Bientôt, je longeai la muraille, suivant la voie dont je me souvenais. Le temple de Moura était un peu éloigné de la ville mais, suite à cette longue nuit de repos, je ne craignais pas de passer un bon moment à marcher. Le chemin bifurqua légèrement, se rapprochant de la forêt. Maintenant que j'y faisais attention, j'avais l'impression que petit à petit, le sol se faisait plus pentu. Il était vrai que le plan était une vue du dessus, nulle indication de relief n'y figurait. Une pointe de curiosité vint raviver une lueur un instant disparue de mon regard. Je pouvais le sentir car mes deux miroirs clairs se firent un peu plus grands. A quoi pouvait bien ressembler un temple ? Au cercle, nous n'avions qu'une maisonnette dédiée à la célébration des cultes. Encore que penser culte au pluriel était une petite erreur. Seule Moura était ouvertement vénérée là-bas. Serait-ce une bâtisse en matériau bleuté à ses couleurs ? Une forme animale pour le plan au sol ? Est-ce que j'allais y trouver des sculptures ? Des tapisseries symbolisant la déesse dont j'avais toujours prié le nom ? Me poser toutes ces questions m'octroya un regain d'intérêt et surtout une impatience un peu infantile.

Je pressai le pas, sentant croître en moi une certaine ferveur.

Le chemin laissa bientôt place à une sorte d'escalier. Je le nommais mentalement ainsi car les plaques qui se succédaient étaient posées légèrement les unes au dessus des autres. Dans mon champ de vision se suivaient ces marches de pierre lisse, des arbres de part et d'autre mais moins épais sur ma droite, ainsi qu'un ciel nuageux grisé qui ne me paraissait toutefois pas menaçant. Dans mes oreilles résonnaient les bruits de petits êtres vivants farfouillant dans les feuilles dont le parfum humide emplissait mes poumons. Plus loin, mais paradoxalement proche, je percevais le doux clapotis de l'eau ainsi qu'un léger et régulier grondement. Retenant mon grimoire contre mon torse, je posais un pied bandé après l'autre, sentant la pente s'accentuer. L'atmosphère des environs était vivifiante, me donnant envie de mettre mon esprit en léger repos afin d'en profiter innocemment. C'est ce que je fis d'ailleurs pendant quelques mètres, acceptant un moment de solitude pour respirer. Et puis, après un virage marqué par la voie de pierre, alors que les arbres cédaient la place à une paroi rocheuse grisâtre, le paysage changea.

Je m'immobilisai sur le chemin, les yeux écarquillés, le souffle coupé. Le chemin émergeait de sa barrière végétale, glissant sur la gauche comme un serpent lent le long de sa paroi de pierre. Sur la droite de la voie, j'avais l'impression que le sol s'était déchiré sous l'effet d'une force hors du commun. La roche luisait par endroit, comme humide, et sa verticalité copiait avec plus de sauvagerie celle de la paroi proche. Le grondement était plus féroce et je ne mis pas longtemps à en comprendre l'origine.
Un bras d'eau massif courait dans son lit puis venait se jeter avec une puissance fascinante à bas d'une pente raide faisant bien deux fois ma taille. Cette eau ainsi galopante émettait quelques gerbes régulières. En mon for intérieur, j'en vins à me demander si, vu l'angle, un rayon de soleil n'aurait pas pu y dessiner un arc prismatique de toute beauté. Si c'était le cas, l'endroit devait avoir alors un charme proche de l'irréel que j'osais à peine imaginer.
Je m'approchai un peu du bord, constatant la présence d'une lourde corde tressée, à hauteur de hanche, reliant de petits piliers de pierre placés à distance régulière le long du chemin. En les examinant, j'en vis d'abord la facture, totalement lisse comme un rocher poli par l'action de l'eau, puis y perçus un peu de cendres. Ce devait sans doute être des réceptacles destinés à accueillir une source de lumière.

Je fermai un instant les yeux, serrant mon vieil ouvrage contre moi, sentant la cape légèrement flotter dans mon dos. L'air était frais et humide mais délicieux contre ma peau d'écorce. Le son de cette cascade me rappela Moura dans toute sa puissance. Une eau emplie de force que même la terre avait du mal à contenir. Je me connaissais, j'aurais pu rester là des heures mais j'étais en chemin pour accomplir une tâche précise.
Rouvrant les yeux, je suivis distraitement la corde des yeux, remontant cette dernière. Lorsque j'aperçu une teinte bleutée, je crus tout d'abord à un effet d'optique. Mais quand je compris ce que c'était, mes lèvres s'ouvrirent, mes yeux s'arrondirent alors que je sentais se bousculer en moi des émotions soudaines. J'en étais bouche bée.

Comme émergeant de la brume, un bâtiment, auréolé d'une faible lumière peinant à percer les nuages, fit son apparition dans mon champs de vision. J'eus un instant l'impression de voir l'une de ces constructions guidant les marins jusqu'aux ports, aperçue uniquement dans les ouvrages du cercle. Trois niveaux s'offraient à mon regard fasciné. Une coupole servant de toit où je distinguai difficilement des formes plus ou moins ovales. Elle était supportée par de hautes colonnes libres de toute paroi murale, et reposant sur une base que me cachait en partie une massive arche de pierre. Le tout contrastait par sa blancheur bleutée avec ce qui l'entourait, rendant presque l'environnement totalement superflu. Quelques ombres, sans doutes oiseaux que mon oeil ne parvenait pas à distinguer avec précision, cassaient par moment l'unité pâle. Ces brefs moments ajoutaient encore à l'impression mystique que le temple dégageait. Je ne parvenais pas à en détacher mon regard, pas plus que je n'avais d'ailleurs envie de le faire. Malgré moi, une expression franchit mes lèvres dans un souffle à peine perceptible.

"Moura... Cet édifice est... Magnifique..."

Plus je le regardai, plus j'avais le sentiment de n'être que peu de chose dans ce tableau époustouflant. J'aurais bien contemplé une bonne dizaine de minutes encore cette soudaine apparition quand mon grimoire manqua me glisser des mains, ramenant mon attention à lui et surtout à moi. Ma "sève" pulsait à un rythme étrange, comme chapeautée par la vitesse de l'élément liquide proche. Au diapason de cette sensation venait une envie impérieuse d'aller fouler le sol de l'endroit, lieu où je pensais me sentir plus proche encore de la déesse. Je repris la marche, vacillant un peu les premiers pas, comme si une partie de mon énergie avait disparu. J'esquissai un sourire. Si la simple vue d'un temple de Moura me mettait dans cet état, encore heureux qu'il me fut impossible d'apercevoir ne serait-ce qu'une infime portion de sa véritable forme divine.

Je hâtai le pas, mettant de côté mon émoi précédent. A mesure que je m'approchai, je pouvais voir que la construction semblait perchée sur un îlot au milieu d'un lagon légèrement agité par le courant. Comment cet édifice pouvait demeurer ainsi en proie aux flots sans sembler être affecté ?

Au bout de quelques minutes, arrivant au pont de pierres claires qui enjambait l'étendue d'eau et aboutissait aux portes, j'aperçus l'entrée de la bâtisse de laquelle émergèrent trois petites silhouettes en étranges habits. Cela ressemblait à une longue tunique d'une pièce couvrant des épaules aux chevilles, membres supérieurs compris, teintée de bleu, à capuche et retenue sur leur hanches par une ceinture composée de trois cordelettes d'un bleu pâle qui semblait se mouvoir tel un trio de vagues. Les trois silhouettes avançaient en émettant des rires cristallins. Plus petites que moi d'une trentaine de centimètres, une peau variant entre le crème et le brun pâle, des cheveux tirant sur le marron clair voire blond et surtout un visage juvénile me firent comprendre qu'il s'agissait d'enfants. D'enfants humains d'ailleurs, quoiqu'une paire d'oreilles légèrement pointue me fit un instant douter. Le premier, ou plutôt la première si je me basais sur sa longueur de cheveux décorés d'une épingle, en avance sur ses comparses, reportait son attention vers eux. Elle ne m'avait sans doute pas remarqué car en se retournant, elle sembla surprise, chercha visiblement à m'esquiver et perdit l'équilibre. Son poids, heureusement léger, vint me percuter et elle se retint de justesse de retomber en arrière en s'accrochant à ma cape. Ou plus exactement à ma main déployée sous la cape. Je parvins à rester debout, plissant les yeux sous l'impact.

"Oh pardon !"

Ses yeux marrons se rivèrent aux miens. Son jeune visage emplit d'innocence se tordit alors d'une expression entre curiosité et incrédulité, un peu comme le jeune bûcheron humain de la veille. Ses deux compagnons de jeu la hélèrent, ce à quoi elle répondit au bout d'un moment, détachant difficilement son regard du mien.

"Je... J'arrive !"

Elle me fit un signe de tête avant de reprendre sa course. J'inclinai un peu le visage sur le côté puis haussai les épaules, délaissant cet événement anodin, et m'engageai dans la bâtisse. La pièce relativement circulaire était faiblement éclairée par quelques torches, à croire que le feu n'osait pas se manifester dans ce temple. Le clapotis de l'eau se faisait entendre nettement, coulant de fontaines sculptées de reliefs aquatiques peints d'une teinte marine, et glissante dans des bassins qui ne débordaient pourtant pas. Derrière l'une d'entre elle, il me semblait apercevoir un couloir mal éclairé ou alors il ne s'agissait que d'une ombre qui faussait mon sens de l'observation.
Une silhouette féminine se mut légèrement à mon approche. Je focalisai mon attention sur elle, sentant la ferveur précédente se changer en tension. J'avais pénétré ce lieu sans savoir s'il était de coutume de le faire. Je n'eus pas le temps de me faire davantage de souci que la silhouette se présentait devant moi. Une voix douce et rassurante fit un léger écho dans la salle.

"Bienvenue, enfant végétal."

Je l'observai, pour le moment sans voix tant cette humanoïde m'impressionnait. C'était une elfe dépassant les deux mètres de hauts, dotée d'une chevelure longue de la blancheur de l'écume, coiffée en une épaisse tresse posée sur son épaule droite. Sa peau était étrange, claire et pourtant reflétant par moments une teinte bleutée. Mais ce qui s'avérait le plus frappant dans ce visage empli d'une jeunesse sage, c'était le duo d'yeux qui s'étaient rivés dans les miens. Ils étaient d'un bleu sombre, abyssal et pourtant constellé de petites pointes claires comme une nuit sans nuage. Elle portait une tunique relativement semblable à celle des enfants sauf que ses épaules étaient recouvertes d'un drapé bleu dans un tissu si léger qu'un souffle, provoqué par le mouvement d'eau proche, suffisait à le faire flotter. Une expression patiente se peignit sur ses traits et elle leva doucement les mains vers le plafond.

"Vous êtes dans un temple dédié à Moura, déesse de l'eau et de la force. Je m'appelle Mïr-Naëya et j'officie en tant que prêtresse en ces lieux. "

Elle me sourit avec indulgence alors que je me rendais finalement compte que je la scrutai de pied en cape depuis sa venue. En proie à la gêne, j'abaissai légèrement le regard.

"L'hommage de la matinée ne se fera pas avant l'arrivée de la plupart des fidèles et votre visage ne m'est pas familier. Que cherchez-vous en cet endroit de foi, être végétal ?"

J'entrouvris la bouche, la trouvant soudainement sèche. Je parvins tout de même, après un moment d'effort, à formuler une réponse.

"Je viens quérir l'appui de la déesse de l'eau et de la force... Je souhaite lui adresser une prière."

J'avais presque le sentiment que ma demande était dérisoire dans ce temple, me faisant me sentir encore plus minuscule devant la prêtresse. Mïr-Naëya esquissa un sourire puis d'un geste lent, comme dansant, elle me désigna une fontaine proche à laquelle elle m'accompagna. Sur le sol de carrelage clair, des vagues stylisées apparaissaient, entourant le point d'eau. Maintenant que j'y pensais, j'espérai que la façon de prier que m'avait enseigné l'ancien était la bonne. Une fois devant la fontaine, je m'abaissai, m'asseyant sur mes talons, posant mon grimoire à l'abri sous la cape.
La prêtresse approcha la main de la figure marine relâchant le jet de liquide pur, ressemblant à un long serpent des eaux, et retira de sa tête un petit instrument. Cela avait l'air d'une toute petite louche au long manche fin, tubulaire donc percé à son extrémité la plus étroite, qui ne pouvait pas contenir plus d'une demi gorgée d'eau dans sa partie la plus vaste. Mïr-Naëya la plongea sous le jet d'eau, la secoua légèrement puis la remplit avec attention. Je tendis la tête vers elle, recevant cette parcelle d'eau dans ma bouche que je calai de la langue sous le palais sans l'avaler. Réitérant l'opération, la prêtresse remplit une fois encore l'objet mais en inversa le sens. Elle apposa alors la partie fine contre mon front. Ce fut d'abord au-dessus de l'oeil droit, puis du gauche et enfin au milieu du front. Des trois points se mirent à couler quelques gouttes, glissant le long de mon visage. Quand ces dernière touchèrent mes paupières, je fermai les yeux, pensant à cette cascade grondante aperçue en arrivant. Mes pensées se tournèrent toutes vers Moura.

( Moura, divine Moura. Déesse tutélaire de l'eau, dont les fluides coulent en moi, j'implore ta bénédiction... Mon esprit est affaibli par le chagrin et la crainte. Moura, déesse de la force, accorde-moi ta grâce pour qu'en ces heures de trouble, je puisse suivre l'exemple de tes créations. Guide-moi vers la sérénité du lac imperturbable quand mon âme vacille, jouet des émotions. Insuffle en mon esprit inexpérimenté la force du torrent faisant fi des obstacles sur son chemin. Moura, déesse en laquelle je crois, daigne écouter cette humble prière... Sois remerciée pour ta miséricorde. Sois vénérée pour ta puissance, déesse Moura, tutélaire de l'eau et de la force. Car c'est à toi, divine Moura, que j'offre ma foi. )

Sur la dernière pensée, j'avalai la semi gorgée d'eau, sentant les gouttes sur mon visage quitter ce dernier et choir sur ma cape. Je rouvris les yeux, contemplant un instant la silhouette de la prêtresse dont l'expression était paisible. Elle me fit un signe de tête approbateur qu'elle accompagna d'un sourire juste esquissé. J'ignorai si c'était le lieu lui-même ou la prière que je venais de faire mais je me sentais déjà plus tranquille, moins en proie à la peine que le départ de Païvhane avait provoqué.

Un bruit attira mon attention vers l'entrée où plusieurs fidèles, apparemment, faisaient quelques pas révérencieux dans le temple. Je me relevai, saluant d'un geste lent de la tête cette elfe à la peau bleutée avant de me diriger vers la sortie. D'autres personnes, humaines pour la plupart, se dirigeaient vers le temple. Je décidai de m'écarter de leur chemin, traversant le pont et suivant la volée de marches plates qui m'avait conduit à l'édifice, gardant un oeil sur le débit d'eau proche. Un peu plus loin, j'entendais des rires innocents, sans doute les enfants, et me retournai vers le bâtiment.

Je n'avais pas encore envie de partir mais je ne pouvais pas non plus rester pantin de l'oisiveté. Qu'allais-je bien pouvoir faire à présent ?


=> Temple de Moura (dompter l'eau)

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Mythanorië - Oudio / Shamane Hippocampe


Sœur de la Confrérie d'Outremer, Capitaine de la Rascasse Volante, au corps de bois et cœur de bête océane
"Y'a pas à dire, la mer, ça vous change quelqu'un !"

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Thème actuel & Nouvelle Voix


Dernière édition par Mythanorië le Jeu 1 Mar 2012 00:19, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Mer 29 Fév 2012 23:48 
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=> Temple de Moura

Les pages de mon vieil ami le grimoire se mirent à crisser légèrement alors que je le remontai, le calant dos sur mon avant-bras, sentant sa couverture rigide reposer contre mon torse. Sur le chemin de pierre menant au temple, je voyais de plus en plus d'humanoïdes s'avancer, contribuant à me faire progressivement perdre l'envie d'assister à la cérémonie de la matinée. D'un autre côté, j'avais déjà prié Moura et me sentais suffisamment calme pour me permettre de m'en passer. Ceci dit, je ne pouvais pas rester ici et prendre racine, quand bien même l'endroit était plaisant. Un bruit d'éclaboussure me parvint et je tournai la tête, distinguant les silhouettes des enfants jouant dans le lagon au milieu des plantes aquatiques. Ils avaient relevé leur tunique, dévoilant en dessous un court pantalon de toile, lui-même retroussé au-dessus de leurs genoux. Mes yeux clairs captaient les projections de l'élément liquide qui, suite à un mouvement de bras de l'un des petits, en déséquilibrèrent un autre.

Petit à petit, alors que je percevais parallèlement le grondement de la cascade proche, une idée toute simple me vint.

( Compter sur la force de l'eau pour palier sa non-existence chez soi, cela semble pratique... )

Je fronçai bientôt les sourcils, en proie à une réflexion découlant de cette pensée. La veille, j'avais tenté de me débarrasser de mon assaillant en le repoussant à la force de mes bras et de mon fidèle grimoire. Mon visage se tourna légèrement vers mon épaule droite, repensant aux coups de dague. Je pouvais affirmer sans détour que cela avait été loin de fonctionner efficacement. Je n'avais pas la force physique nécessaire pour faire reculer un adversaire au corps à corps et je le savais pertinemment. En revanche, je savais aussi que mon être recelait une puissance qui ne se trouvait pas dans la force brute. C'était d'ailleurs cette même puissance qui me permettait de faire jaillir un filet d'acide bien utile. Dégageant mon bras libre de sous ma cape, je déroulai lentement mes doigts d'écorce, apposant mon regard sur ma paume. Peut-être que si je me concentrais suffisamment sur les fluides d'eau qui couraient en moi, j'arriverais à en faire un usage pratique ?

L'idée de pouvoir manipuler moi-même cet élément insaisissable qu'était l'eau, domaine de prédilection de la déesse que je venais de prier, me mis dans un état proche de l'excitation. Je me rappelais très bien lorsque l'ancien vénérable faisait jaillir ce liquide de ses doigts dans le petit potager commun. Sauf que mon idée était un peu plus ambitieuse, davantage destinée à être utilisée contre une entité belliqueuse. Ma décision prise, je me mis en quête d'un espace hors du chemin menant au temple. Si je devais m'exercer, autant éviter tout risque de blessure sur les passants. Mes pas, devenus rapides et traduisant mon impatience, me portèrent jusqu'à une petite clairière proche du cours d'eau. Quelques arbres massifs encadraient en silence un lourd rocher semblant émerger du sol. Quelques tâches de terres éparses me donnaient l'impression que ce même terrain tentait de le ravaler.
En me retournant, je pouvais voir le temple au milieu de son îlot au pied duquel les enfants, sans doute des novices maintenant que j'y réfléchissais, continuaient de barboter.

Retenant d'une main ma cape, je la déplaçai sur le côté, m'asseyant en tailleur dans l'herbe humide puis je la relâchai. Par où commencer mon apprentissage ? Le fait qui me vint immédiatement en tête fut que je devais d'abord matérialiser de l'eau. Je plissai les yeux, en proie à un doute puis me concentrai.
Mon esprit se vidait peu à peu, laissant de côté mon environnement. Je devais maintenir ma réflexion sur une seule chose et visualisai un léger courant, sans couleur bien définie, tirant sur des tons un peu pourprés. Mon corps, lui, semblait se rappeler qu'il ne contenait pas que de ce gluant fluide de vie qui parcourait mes canaux. Progressivement, je sentais une force naître dans ma poitrine et l'imaginai, poussée par ma volonté, à descendre au creux de ma main gauche. Pendant une fraction de seconde, je revis le visage du bandit auquel j'avais projeté de l'acide. Cet insignifiant moment d'égarement fut suffisant pour que le fil de ma pensée se fasse moins net. Il en résulta un brusque retour de la magie vers ma poitrine, me causant un souffle agacé.

"Tsss..."

Le reflux fut désagréable. Pas douloureux, juste frustrant, comme si le fluide avait été animé d'une volonté propre et s'était mis à bouder parce que je ne lui accordais pas toute mon attention. Je secouai la tête, chassant de mon esprit ce visage non désiré.

Je repris ensuite ma concentration, m'obligeant à faire le vide, ce qui me demanda de longues minutes. Lorsque je sentis le bon moment approcher, je pensai à ce courant pourpré puis le matérialisai au bout de l'index et du majeur gauches que je tendais vers le roc. Il ne me fallut qu'un court instant pour comprendre que j'avais fait fausse route. Tombant d'une sphère au diamètre dépassant à peine les quelques centimètres, transparente mais aux reflets violacés, de petites gouttes vinrent atterrir sur des brins d'herbe proches. Cessant la matérialisation, je me penchai afin de confirmer mes craintes. Oui, c'était bien cela. Au vu des traces sur la pauvre plante, je n'avais pas fait couler de l'eau mais bel et bien de l'acide.

Posant mon bras contre ma jambe, je réfléchis un moment. J'avais pris cette mauvaise habitude de générer de l'acide en modulant mon fluide magique avant même qu'il n'atteigne mon avant-bras. Cette façon de procéder m'était restée, n'ayant jamais eu besoin de me servir d'un sort d'eau auparavant.
Ma toute première tâche n'allait donc pas être de faire jaillir de l'eau comme je le pensais mais de désapprendre cette étape presque naturelle pour moi. Mon impatience se mua rapidement en sérieux et en réflexion. Il fallait que je parvienne à ressentir le fluide d'eau pour ce qu'il était, sensation que j'avais l'impression d'avoir oublié. Que faire ? Je me concentrai à nouveau un long moment, visualisant l'ondulation pourprée dans mon esprit, percevant presque sa nature corrosive. Un indice, j'avais besoin d'une piste. Je me retournai alors vers le cours d'eau et glissai sur le sol dans sa direction. Tenant fermement mon grimoire d'une main, je me penchai vers la surface, y plongeant la main libre. Je percevais le courant, l'onde qui s'avérait effectivement plus rapide, plus vive que celle que je visualisai précédemment.

Gardant la main dans l'eau, je repris ma concentration.

Combattre mon instinct n'était vraiment pas simple. A chaque fois que je visualisai l'onde d'eau, celle-ci finissait par se teinter de pourpre. Sentant la frustration poindre, je reportai mon regard vers la blancheur bleutée du temple.

( Et si... Pourquoi pas... )

Lentement, je fermai les yeux, imaginant l'onde magique dans ma poitrine. D'abord sans couleur, comme mon liquide de vie, elle se teintait de bleuté sombre, légèrement verdâtre et avec des reflets ivoires à mesure que je la poussai vers ma paume. Mais surtout, elle était lisse et me fis un instant entrevoir sa fraîcheur. Je retirai ma main de l'eau, allant reprendre place face au rocher sec et terreux. Je le fixai, tendant ma paume gauche dans sa direction. Le fluide d'eau était là, à la jonction de mes doigts d'écorce. Mais lorsque je tentai de le pousser vers l'extrémité de mes doigts, je le sentis se détériorer. Je cessai immédiatement de le manipuler. En le sentant vers le bout de ma main, j'avais inconsciemment envisagé de pulvériser de l'acide. Je fixai alors cette main avec une mine dubitative.

( C'est à croire que ma main gauche lui fait barrière... Oh mais alors... Oui, peut-être ! )

Un regain d'intérêt me submergea et, calant mon grimoire entre mes cuisses, je déroulai ma main droite, la collant à sa jumelle sous mes yeux. Ma main directrice étant la gauche, jamais je n'avais tenté de concentrer ma magie dans son opposée. Il n'était jamais trop tard pour commencer. Je rassemblai alors mes idées, les unissant avec l'objectif de manipuler ce fluide d'eau que je percevais dans ma poitrine. Autant la voie dans la main gauche était aisée, autant celle vers la droite était constellée d'obstacles. J'alternai les instants de concentration intense et de pause car à certains moments, lorsque je poussai la magie dans mon bras, je pouvais sentir une tension physique interne désagréable. Au bout de quelques minutes, je tentai de forcer le fluide jusqu'à mon poignet.

"Ah ! Gh... Hum..."

Mauvaise idée, confirmée par la douleur vive qui perça mon poignet comme si on n'y avait enfoncé une large aiguille. J'avais perdu un instant patience, ce qui ne me ressemblait pas du tout. A trop me précipiter, je risquai simplement de me frustrer d'avantage. Décroisant les jambes, je me laissai tomber dans l'herbe humide et fermai un instant les yeux. Manipuler cette force intérieure était une chose, vouloir la contrôler à des fins particulières en était une autre. Je tendais l'oreille, laissant la voix de l'eau m'apaiser un peu, percevant encore par moments les échos des jeux des novices. Mes yeux clairs finirent par se rouvrir, se rivant à un nuage grisé.

( Patience... Patience Mythanorië. On ne brutalise pas les fluides, pas plus qu'on use de force envers l'eau elle-même... Mais par contre... )

Je me rassis, secouant un peu la tête.

( On peut la guider, la canaliser... )

Ma main droite s'étendit, émergeant de dessous la cape, se dépliant doucement. Petit à petit, essai après essai, je parvins à faire aboutir le fluide à ma main, sentant presque l'humidité sous mon écorce. Tendant la paume vers le rocher, je laissai le fluide se matérialiser. Cette fois-ci, ce fut bien de l'eau qui s'écoula contre ma peau végétale, à faible débit. Je poussai un soupir satisfait. Au moins, cette étape-ci était réglée.

Je secouai ma main, chassant les gouttelettes qui s'y accrochaient.

( Bien... Et maintenant... Si je veux projeter de l'eau avec assez de force pour faire reculer quelqu'un, j'ai d'abord besoin d'en avoir une plus grande quantité... )

Mon esprit s'apaisa, rassemblant les diverses pensées et les tournant vers un nouvel objectif. L'onde magique parcourait mon bras droit avec un peu plus d'aisance mais j'étais pour le moment incapable de mobiliser rapidement cette puissance. Je repliai ma main sur elle-même, retenant ainsi le fluide au coeur de ma paume et le laissais s'accumuler de longues minutes. Au bout d'un moment, pensant avoir généré suffisamment de puissance, je la matérialisai. D'un seul coup, avec une force sauvage, une boule d'eau écarta mes doigts de ma paume. Le claquement douloureux fut supplanté par la surprise de voir cette masse liquide littéralement se déchirer entre mes doigts, étirant terriblement ma peau d'écorce au passage. Le condensé aqueux finit sa course en une flaque juste devant mon genou.

Immédiatement, je ramenai ma main meurtrie contre mon torse, la plaquant avec une certaine frayeur, serrant les mâchoires. Je restai immobile quelques minutes, le temps pour ma sève de reprendre un rythme normal et la pointe de panique de se dissiper. Alors que je reprenais mon souffle, massant ma main meurtrie, je tentais d'analyser ce qui venait de se produire.

( Aie... Une boule aqueuse plus large que ma main... J'ai du la faire apparaître trop vite... Stupide tête de bois ! Matérialiser autant de matière... Evidemment, que tu allais perdre le contrôle ! )

Je me faisais mentalement la morale, percevant la frustration liée à cet échec. Ma main victime du retour de force grinçait alors que je la mouvais sans la regarder. Je me passai sa jumelle sur le front, changeant cette mauvaise surprise en pensées d'abord réprobatrices puis encourageantes. Point positif, j'avais les capacités pour faire naître une boule aqueuse. Point négatif, j'avais la certitude que cet indicent allait perturber ma manipulation du fluide. Pesant le pour et le contre, je décidai de faire une pause et me laissai à nouveau tomber sur l'herbe, soufflant sur une mèche végétale qui me chatouillait la joue. J'étendis les bras de part et d'autre de moi, le regard se perdant dans les nuages gris clair. Je ne pensais plus à rien de précis, imitant l'un des arbres proche. Muet, présent, vivant et pourtant à peine remarqué.

Je me permis de rêvasser un peu, lissant finalement des doigts les herbes qui m'entouraient. Cette sensation était agréable et apaisante, au point qu'il me fallut une bonne quinzaine de minutes pour avoir envie de me rasseoir.

( Allez, n'abandonne pas. )

Lissant de la main gauche la couverture de mon grimoire, je tendis la droite vers le rocher toujours aussi impassible. Comme précédemment, je canalisai parallèlement mes pensées et le fluide d'eau qui se mouvait en moi. Avec prudence, j'essayai de doser la quantité d'eau que j'accumulais dans ma paume puis, avec résolution, je relâchai vivement le barrage formé par mes doigts. Une vive déception s'empara de moi lorsque je vis un spectacle pathétique émaner de cette extrémité végétale.

Non seulement la quantité d'eau était dérisoire mais en prime elle coulait comme si j'avais retiré une passoire d'une bassine, autrement dit, en un tas de faisceaux de tailles diverses. Petit à petit, je commençais à percevoir de la lassitude, sans doute liée à la manipulation quasi continue de mes ressources. Pourtant, je m'entêtai, ayant la certitude que je n'étais pas loin de réussir. Secouant la tête, prenant un air décidé, je pointai une nouvelle fois une paume menaçante vers le rocher, prolongeant le temps de concentration pour accumuler de l'eau. Lâchée ensuite, cette dernière me fit le bonheur de constituer un seul faisceau uniforme. Le seul problème était que cette pseudo projection ressemblait bêtement à une cascade coulant de ma main vers le sol. Il me manquait encore quelque chose. Mais quoi ?

( Si j'ajoute de l'eau, c'est mon contrôle qui en pâtira... La retenir plus longtemps en moi ne servira à rien. Une fois libérée, elle coulera comme n'importe quel liquide venant d'un contenant débouché... )

Si près du but... Si près du but et pourtant je ne voyais pas ce qui clochait. Je tournai et retournai la question dans ma tête. Accompagner le lâcher d'un mouvement de bras ? Cela ne ferait qu'avancer le point de départ sans modifier la force de l'eau. Influer sur sa course une fois matérialisé ? Impossible, l'élément aqueux généré n'était plus influençable une fois hors du contact avec ma paume. De dépit, je me levai, époussetant avec lenteur les brins d'herbe collés à ma tenue. Je revenais sur mes pas, entendant bientôt des éclats de voix flous. La cérémonie à Moura devait s'être achevée vu la quantité de personnes que je distinguai franchissant le pont. Est-ce que cela faisait vraiment si longtemps que je m'étais lancé dans cette entreprise magique ?
Je m'arrêtai un instant, ne voulant pas me retrouver dans le flot vivant, et reportai distraitement mon attention sur les novices. Le trio était trempé, les mains fripées formant des puits dans le lagon, soulevant cette petite quantité d'eau dans leurs poings.

"Tiens ! Prends ça !"

La fillette qui m'avait percuté fit alors un geste simple. Elle resserra vivement les mains l'une contre l'autre, ne laissant à l'eau qu'un mince espace où passer. La pression exercée était telle que le petit jet transparent parcourut un bon mètre avant d'atterrir dans la figure d'un de ses compagnons de jeu. Mes yeux s'écarquillèrent à cette scène alors que je réalisai à quel point certains problèmes étaient "enfantins".
( Imbécile... La réponse était tellement simple...)

Mon bras droit était lourd mais je ne m'en souciais pas. Je me tournai bientôt vers la clairière, tendant le bras vers ce rocher moqueur. Dans ma paume, le fluide s'accumulait. Dans mon bras, je le forçai à se presser, le poussant contre mes doigts. La pression augmentait peu à peu.

( Patience... Patience... Ca y est presque...)

Je sentis le fluide bloqué, menaçant presque de partir en sens inverse si je relâchai la poussée de volonté que je lui donnais.

( Maintenant ! )

Cet ordre mental s'accompagna d'une brusque ouverture de la main au diapason de la matérialisation de l'eau. Un jet de cet élément émergea de ma paume comme un animal trop longuement retenu, faisant trembler mon avant-bras sur toute sa longueur. Le trait liquide fila droit devant lui pendant à peu près deux secondes, venant frapper le pied du rocher. La pression avait diminué avec la distance mais elle parvint tout de même à chasser une trace de terre de la surface minérale. Un instant incrédule, je vacillai puis me laissai tomber à genoux. Je tremblais. D'excitation ? De fatigue ? Je l'ignorais, sentant à peine un sourire étirer mes lèvres sombres, car là n'était pas le plus important.

Ce que je savais par contre, c'était que j'avais atteint mon but. Certes, cette projection aqueuse n'avait rien de spectaculaire mais j'avais bien progressé en ces quelques heures. J'avais compris le principe de base. Il ne me restait plus qu'à me perfectionner. Sauf que dans l'état de fatigue où je me trouvais, je n'avais qu'une envie, aller prendre un peu de repos sous un toit solide. Les nuages grisés semblaient devenir de plus en plus noirs. Me remettant difficilement debout, chancelant alors que je mettais un pied devant l'autre, je repris le chemin de dalles de pierres en direction de l'auberge.


[[[ Tentative d'apprentissage du sort de combat évolutif d'eau "Projection aquatique" ]]]


=> L'auberge de l'Au-Delà

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 Sujet du message: Re: Le Temple de Moura
MessagePosté: Dim 9 Mar 2014 14:46 
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58. Lecteur assidu.


"Nous en apprendrons sûrement davantage au temple de Moura."

C'était la dernière phrase qu'avait prononcé le mire Nimbé avant de sortir de sa maison à la hâte, suivi précipitamment de près par le sergent Jason, la dénommée Élise et par un Sump totalement neutre et interdit qui comme toujours, se laissa entraîner. L'étrange quatuor traversa donc toute la ville, le gros druide en tête.
Le milicien se sépara toutefois d'eux une fois qu'ils furent arrivés aux portes par lesquelles Sump était entré, affirmant avoir énormément de travail et d'obligations aujourd'hui avec les pirates ayant accostés au port et le tremblement de terre. Il disait devoir être présent aux portes sud de la ville afin de prévenir la visite de créatures peu sympathiques en provenance de la grande forêt ou de brigands débarquant des montagnes. Roulque, toujours présent et hostile, fixait sombrement Sump qui, mal à l'aise, évita de croiser son regard.

"Hola, mais faites donc votre travail, Sergent." le rassura le soigneur rondouillard en levant une de ses grosses mains lorsque le milicien avait quand même montré des réticences à les laisser seul en compagnie du Gobelin en dehors de la ville. "Vous n'êtes pas sans savoir que si un Sekteg arrive un jour à m'emmerder c'est que je serais vraiment bon à abattre."

Après quoi mire, jeune femme et Sekteg continuèrent leur route en s'engageant sur la piste qui longeait la haute muraille de la cité afin de s'aventurer sur le large pont de bois posé sur le fleuve qui scindait Yarthiss en deux. Une fois le mirador franchit, Sump suivit de quelques pas en arrière ses deux nouveaux compagnons sur un petit chemin pentu situé à l'orée de la forêt et dont les lattes de bois destinées à le rendre plus pratiquable avaient depuis longtemps laissé gagner la boue. Ce dernier coupait la dense végétation des grands bois du sud pour monter jusqu'au sommet d'une colline et longer un trou d'eau alimenté par une chute, le tout entouré d'une végétation aussi dense que verdoyante. En ces lieux, le Gobelin se sentait bien plus à son aise qu'en ville et il put enfin respirer pour de vrai.
Les plantes n'était pas vraiment comme celles qu'il connaissait. Le climat étant bien plus humide, il s'agissait de multiples plantes aquatiques, mousses, algues et autres lichens colorés de couleurs froides et parsemée de plusieurs petits bassins à l'eau limpide remplis de poissons colorés.

Les lieux étaient magnifiques et c'était sans compter l'imposant bâtiment qui trônait fièrement au centre de tout cela, devant la cascade, brillant d'une aura bleutée et dégageant une énergie paisible mais, on ne pouvait en douter, surprenante de puissance. Le fameux temple de Moura.
Si comme toujours le visage de Sump ne trahissait aucune émotions, il en était tout autre pour ses yeux de jais. Brillants tous deux d'un émerveillement naïf, les magnifiques couleurs des lieux se reflétaient dans ses deux petits puits d'obscurité. Ne faisant aucunement attention aux nombreux passants qui le dévisageaient avec insistance lorsqu'ils le croisèrent, le Sekteg regarda en direction de ses deux compagnons et leur déclara fièrement :

"C'est joli."

Nimbé franchit sans hésitation la double porte grande ouverte du temple non sans saluer l'individu en armure bleutée armé d'une hallebarde qui montait la garde. les portes étaient encadrées de deux piliers de marbre d'où s'écoulait de l'eau de façon infinie

Le Gobelin, lui, ne bougea pas tout de suite. Tout autour de lui semblait humide, mouillé et des bruits de clapotis retentissaient de toute part sans que cela ne soit gênant, au contraire... Il appréciait la douce fraîcheur des lieux ainsi que son ambiance tamisée tout comme l'odeur de pluie fraîche qui flottait dans l'air et qui lui flattait les narines. Il avait toujours aimé cette odeur et il dégageait en ces lieux une telle paix, une telle tranquillité...la même que dans les forêt du Comté de Nelys. Le Gobelin était bien content d'avoir encore eu le cran de sortir de sa forêt aujourd'hui. Le détour en valait largement la peine et cela lui donnait encore plus envie de voyager. Combien de lieux aussi incroyables que celui-là ne soupçonnait-il pas encore l'existence ? C'était une belle façon de compenser ce qu'il avait subit dans la matinée...

"C'est impressionnant, n'est-ce pas ?" crut bon d'intervenir la gentille Élise en venant se placer aux côtés du Sekteg qui fit un pas sur le côté, mal à l'aise et interrompu dans sa contemplation."Moi aussi, la première fois que mon père m'a emmené ici j'étais éblouie par la beauté de ce lieu."

Elle avait la voix chargée d'une émotion que Sump ne parvint pas à identifier contrairement au net agacement qu'elle avait fait naître en lui.
Le visage fermé et tendu, il serra les mâchoires alors que la jeune Humaine continuait de lui raconter sa vie :

"C'est le Temple de Moura du Royaume de Yarthiss. Le Temple officiel du moins. C'est ici qu'on vient la prier, la vénérer ou lui faire des sacrifices. C'est aussi là que beaucoup de membres du clergé vivent et travaillent...Mais au fait, vous n'ignorez pas qui est Moura tout de même ?"

Alors que Sump, qui écoutait à peine, était sur le point de lui montrer ses canines dans l'espoir de lui faire comprendre qu'il se rinçait l’œil de ce qu'elle lui racontait, Nimbé réapparut entre les deux piliers de marbre avec une posture impatiente :

"Je ne pense pas qu'il porte un grand intérêt à ce que tu lui racontes, ma chérie. Ceci étant dit, si on pouvait activer un peu, ça m'arrangerait, moi, mes nerfs et ma foutue curiosité, d'accord ?"

À l'intérieur tout était bleu de part de grande vitres colorées. Ils suivirent un Elfe bleu bien bâti affublé d'un drôle de bandana du même bleu azur que sa toge jusqu'à un coin du temple en forme de cercle où était réunis plusieurs étalages de livres.

"Bon, aller on s'y met." Grommela Nimbé en commençant à lorgner de très près les ouvrages. Il semblait agacer que le type au bandana reste dans le coin à les épier sans grande discrétion.

"Je vais chercher par là avec monsieur Sump." informa Élise à son père.

Ce dernier poussa une petite exclamation surprise et amusée. Il se détourna de l'étalage de livres poussiéreux et lança à sa fille :

"Voyons ma chérie... Il ne sait probablement même pas lire."

"Si, je sais." intervint pour une fois le Gobelin avec une voix légèrement outrée ce qui le surprit un peu lui-même. Il ignorait pourquoi mais ce ton condescendant avait de plus en plus tendance à l'agacer. Il avait une absurde envie de faire ses preuves alors qu'il était sûr de se moquer complètement de ce qu'on pouvait bien penser de lui. Seulement, depuis l'acquisition de Grifoniss, son égo n'avait cessé de prendre de la place dans ses sentiments et réactions.

Comme pour prouver ses dires, Sump attrapa un ouvrage au hasard dans un des rayons du bas et l'ouvrit de ses doigts crasseux sous le regard méfiant et désapprobateur de celui qui les avait conduit ici.
Le Sekteg ne l'avait pas ouvert à la première page mais il commença tout de même sa lecture, entendant Nimbé prendre sa défense auprès de l'Elfe bleu qui n'était visiblement vraiment pas rassuré quant au devenir de son ouvrage :

"Ça va, mon vieux lâchez-nous un peu...Les Gobelins se nourrissent de beaucoup de choses mais pas de papier que je sache. Pour une fois qu'on a un qui sait lire..."

Sa main noircie supportant l'objet alors que l'index de l'autre main était posé sur le papier, le Sekteg arriva lentement à déchiffrer la première ligne :

"Louisia De Farraige fut jadis une princesse habitant dans un grand et mystérieux château construit en saphirs, en grenats bleus et en lapis-lazulis."


Les sourcils du Gobelin se froncèrent lorsque ses yeux bloquèrent sur ce dernier mot mais il ne s'attarda cependant pas trop dessus, les mots qu'il ne connaissait pas étant légion. Mais cette histoire débutait de la même façon que celles de Sammy, ce qui suffit donc à l'intéresser et à le captiver à un tel point qu'il se dirigea vers un coin tranquille pour s’asseoir à même le sol, le livre posé sur ses frêles genoux égratignés. Le visage froissé de concentration, il continua sa lecture avec difficulté :

"Ce grand château était isolé sur une île lointaine de n'importe quel continent, en plein milieu de l'Aeronland. Cette princesse ainsi rejetée et esseulée ne l'était pas sans raison. Elle était en effet le résultat d'un union contre-nature entre une Reine Humaine et un voyou de la basse ethnie des sangs-pourpres. Le Roi, devant les caractéristiques physiques de ce qu'il croyait être la chair de sa chair, se refusa à l'élever et la condamna à mort alors qu'il égorgea lui-même son épouse afin que le sang dit royal de cette dernière soit offert à la Déesse des mers.
La Princesse, alors baptisée Louisia, comme sa mère, fut emmené sur un petit bateau avec trois des meilleurs marins du royaume. Au moment où ils allaient jeter le bébé à l'eau, un grand requin noir comme ils n'en avaient jamais vu s'en prit à eux et détruisit l'embarcation. Seul un des trois mercenaire survécut par miracle et narra l'histoire.

Une centaine d'année plus tard, un prestigieux navire d'aventuriers navigateurs fit escale sur une île n'étant pas répertoriée sur les cartes. Ce fait étant plus que courant, ils décidèrent alors de l'explorer, surtout qu'un immense château les dominait du haut de la falaise noire de l'île. On raconte que seul un tiers de ce valeureux équipage pourtant réputé comme inébranlable rentra au pays alors que la moitié des survivants étaient devenus comme fous. Ils parlaient d'un château bleu niché au sommet d'une sombre falaise, de redoutables pièges qui sortaient du sol mais surtout d'un mystérieux poison semblant emplir l'air tuant d'un seul coup et sans explication les plus rigoureux des hommes.
Nombreux sont ceux qui, par la suite, se rendirent sur l'île afin de relever le défi mais très peu revinrent conter leurs exploits. D'aucun ne réussirent jamais à ne serait-ce que pénétrer dans le château sauf..."

"Rien ! Il n y a rien, nom d'un bathynome géant !" rugit soudain Nimbé en posant brutalement un lourd ouvrage sur une pile d'autres, faisant violemment sursauter Sump qui avait presque oublié où il se trouvait tellement son difficile déchiffrage l'avait passionné. Il lança un regard en direction du druide en essayant de calmer les battements affolés de son cœur. Il n'en revenait pas lui-même ! Il avait complètement baissé sa garde dans un endroit infesté d'Humains ! Quel était son problème ?

Le guérisseur, qui s'était attablé à une vieille table en bois se faisait déjà réprimander par l'Elfe bleu qui n'était jamais loin. Devant le caractère bien trempé de son père, Élise jugea bon d'intervenir :

"Papa, papa c'est bon calme-toi, on va faire une pause d'accord ?" dit-elle avec un ton patient en posant une main sur l'épaule de son père.

Alors, dans le silence tendu qui régnait dans ce petit coin du grand Temple de Moura, un bruyant gargouillement retentit soudain et Sump fut immédiatement dévisagé par trois regards surpris.

Suite.

_________________
Sump


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