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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 15:35 
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voir le début ici : http://www.yuimen.net/univers/paulo-manda-voleur-lvl-1-t5720.html

Livre I : Partie I : Un dur réveil

Du bruit. Carriole dans la rue, des passants.

(où suis-je ? j’ai mal…)

J’avais oublié que j’étais allongé dans une maison inconnue, pour des raisons inconnues. Le sol était frais, limite froid contre ma joue, la lumière déclinait rapidement. Les bruits dans la rue me fait penser à un quartier animé, commerçant.

(Pourquoi suis-je dans cette maison ? Et cette odeur, mon dieu, ils ont égorgé un cochon ou quoi ?)

Je tâte mes poches rien, je devrais m’activer tant qu’il y a un peu de lumière, comprendre ou je suis, mais je n’en suis pas capable, le coup sur ma tête devait être violent pour que j’ai encore mal. Je me lève tant bien que mal et recommence à explorer la pièce. Elle est toujours aussi vide, fait toujours 4 mètre par 4 et sent toujours autant la mort. Du bruit en bas ! Des voix, deux personnes qui discutent et échangent en rigolant. Un homme et une femme visiblement, bruit de claque.

« hey laisse mon cul tranquille sale obsédé, on lui file sa gamelle et on s’en va »
« c’est que j’aurais bien profité de la maison moi … »

Rire gras.

(Fais semblant de dormir, ne montre pas que tu es éveillé)

La trappe s’ouvre, une gamelle est poussée sur le sol et un carafon déposé à côté, la trappe se referme. Le bruit s’éloigne, une porte se ferme. Ils doivent être partis.

(Il y a donc une trappe)

J’attends un peu, puis je me lève et m’approche de la gamelle… Le spectacle que m’offre ce « truc » n’est pas appétissant du tout. Le ragout, sec, semble avoir été préparé l’année dernière, ce qui est plus ou moins confirmé par la présence de vers se déplaçant dans le plat. Mais ce qui m’intéresse, ce trouve plus loin, outre l’eau qui m’appel de sa douce et obsédante voix, il y a une trappe ! Après un examen approfondi du sol je trouve avec difficulté une petite trappe d’environ 30 cm par 30 cm. Je ne comprends pas comment elle s’ouvre car je ne vois pas de charnière et les traces d’ongle autour m’indiquent que je ne suis pas le premier à vouloir –désespérément- l’ouvrir. Point de salut avec cette trappe. Il faut que je trouve une autre solution.

(Boire, j’ai soif !)

J’attrape la cruche et je bois doucement, l’eau a un gout infect, mais ne semble pas empoisonnée.

(De toute façon quel intérêt d’empoisonner mon eau, ils auraient pu me tuer bien plus facilement que cela)

Une grande lampée.

(Plaisir, quelle sensation agréable que de pouvoir boire, depuis combien de temps n’ai-je pas bu ?)

Je m’assois en tailleur, il faut que je réfléchisse au problème et que je trouve une solution pour sortir de cette pièce. Je refais le tour de la pièce plus calmement, avant que la lumière ne décline trop. Cette pièce est aussi vide que la première fois, quelques détails toutefois attirent mon attention. Le planché est vraiment bouffé par les vers, les murs sont branlant, et la chambranle de la fenêtre est scellée avec du ciment de mauvaise qualité. J’ai alors trois choix devant moi. S’attaquer aux murs me semble être l’approche la moins logique, je ne vais pas scier la branche sur laquelle je suis assise, il me reste donc deux choix… Tenter de détruire le plancher ou desceller la fenêtre.

(L’approche du plancher serait la plus facile à mettre en œuvre, il me suffirait de sauter plusieurs fois sur la latte du fond et je finirai par la détruire, seulement je ne sais pas si je pourrais agrandir l’ouverture par la suite)

Je décide donc de tenter de desceller la fenêtre, pour cela je prends l’écuelle et profite du bruit dans la rue pour gratter le ciment sur les côtés de la chambranle. Très rapidement je commence à voir au travers, je décide donc de m’arrêter et d’observer dans la rue pour essayer de comprendre ou je suis. Une rue miséreuse, des gens en loque, à la place de la carriole que je pensais entendre je vois des gens tirer une sorte d’appareil bizarre avec des roues et un matériel hétéroclite dessus.

(Quelle misère, quelle tristesse dans les yeux des gens)

Je dois sortir d’ici, et vite, la fenêtre devrait me prendre la nuit mais je serai libre au matin.

C’était sans compter sur les évènements à venir…

Après 4 heures à m’acharner sur la fenêtre, un bruit dans la ruelle attire mon attention, je me fige, la porte en bas s’ouvre.

(merde manquait plus que ça !!)

Je m’allonge rapidement l’air de ne pas y toucher, mes mains sont pleines de ciment et de plâtre, je tache de les essuyer du mieux que je peux, j’entends du bruit en dessous. Des voix, au moins 3 personnes qui discutent :

« -Mais que va-t-on faire de lui »
« -Le patron a dit de pas y toucher, alors tu te contentes de vérifier qu’il va bien »
« -Tu sais bien que j’aime jouer avec les prisonniers »
« -Ca n’est pas un prisonnier, arrête avec ça tu vas nous attirer des ennuis ! »

(Mais que me veulent-ils, pourquoi ils parlent de prisonnier)

Soudain un bruit sous le plancher, quelqu’un donne des coups avec un morceau de bois.

« -Hey le blond tu dors ? »

Rire gras et sadique.

(je confirme, ils sont 4, nombreux si je dois m’enfuir il faut attendre)

« -Bordel il réponds pas, on l’a peut-être tué hier en le tabassant »
« -Dis pas de connerie putain, on est vraiment dans la merde si on l’a tué »
« -un de nous doit vérifier qu’il est bien vivant, qui s’y colle, toi Ifov t’es toujours dans les bons coups et tu passes au travers ca serait bien que tu t’y colles, de toute façon il peut rien te faire, il n’a pas d’arme, on lui a tout récupéré. Et puis amoché comme il doit l’être il va peut-être même pas pouvoir bouger»
« -Pourquoi moi ? Tu peux me dire ? De toute façon tu veux qu’il lui arrive quoi la pièce est hermétiquement close… »
« -Et alors abrutis, tu lui as défoncé la tête avec ta mace hier c’est à toi de vérifier ! »

Des bruits de bousculades raisonnent.

(Que font-ils ces débiles)

« -Ca suffit les deux frangins la, on va tirer à la courte paille, celui qui perds monte et on en parle plus »

Ils bougonnent tous mais finissent par acquiescer à contre cœur.

« Allez, prenez chacun un morceau. »

Bruits de déplacement, grognement et rire

« -Ah ah, tu vois bien que je devais pas y aller, c’est ton tour gros balourd »

Après une bonne minute de chahut, j’entends le grattement typique d’une échelle qu’on met en place, je ne pense pas que le moment soit approprié pour tenter une évasion, je vais tacher de rester sagement assis et attendre de voir ce qu’il se passe. Une trappe s’ouvre, plus grande et plus au centre de la pièce.

(Hum intéressant je ne l’avais même pas remarquée celle-ci)

Je Ferme les yeux quand une tête commence à poindre au centre de la pièce à environ un mètre de moi. Une odeur infecte se répand dans la pièce, je pense que ces dents sont tombées depuis environ 5 ans et que sa bouche doit être en train de moisir de l’intérieur. Je tache de ne pas laisser paraitre que je suis éveillé. Le gros tente de sortir du trou, après un moment d’effort il arrive à se redresser, son souffle est court et l’odeur de sa bouche pourrait presque cacher l’odeur de sueur qui se déplace avec lui. Il me pousse du bout du pied

« -Debout princesse, on vient voir si tu es encore vivant »

Rire gras.

« -Hey les gars, le gars doit être encore en vie il reste plus d’eau dans sa gamelle »

Bizarrement la manière dont il a prononcé le mot eau m’alerte, quelque chose d’anormale est associé au liquide que j’ai ingurgité quelque 5 heures plus tôt.

« -Bonne nouvelle, mais vérifie quand même si il est conscient »
« -Et je fais comment du con »
« -C’est toi qui est monté, démerde toi »

On me pousse du bout du pied, ma meilleure solution reste de ne pas bouger, le gars s’approche et écoute ma respiration, j’hésite à la retenir pour le forcer à s’approcher mais avec les 3 gars en bas le combat est perdu d’avance, résigné je lui montre que je respire.

« -Chef, il respire, on le laisse comme ça ? »
« -Il a l’air en vie ? En forme ? »
« -Oui ça semble bon »
« -Ok laisse le alors on sait jamais ce qu’il nous réserve si il se réveil »
Le gars redescend l’échelle péniblement, et une fois en bas la redéplace dans le sens inverse si j’en crois les bruits associés.

« -Allez les mecs on se tire d’ici »

Ils s’éloignent dans un concert de rire plus gars les uns que les autres.

(ok je sais qu’ils travaillent pour quelqu’un. Ce quelqu’un leurs fait peur, et me veux en vie. Et bien je vais m’arranger pour être en vie, et surtout très loin quand ils reviendront)

J’attends encore quelques minutes, puis je me relève doucement et m’approche de la fenêtre. Dans la rue rien ne semble avoir bougé, je recommence donc à gratter le ciment. Après quelques heures, qui me paraissent des années, je sens que la fenêtre est prête à pivoter sur elle-même. Je fais un dernier tour de la pièce, lorsque je constate que la trappe qu’a employée le truand 3 heures plus tôt n’est pas fermée.

(Merde, j’aurais dû m’en rendre compte plus tôt ça m’aurait évité de perdre mon temps avec cette fichu fenêtre !!!)

Je passe la tête par l’ouverture, sur la table une dague couverte de sang illumine ma journée, je réfléchis à la possibilité de la récupérer sans descendre, la fuite par les toits sera bien plus discrète et j’aimerai bien leurs laisser croire le plus longtemps possible que je suis encore en haut. Bon il va falloir descendre, et remonter, mais je ne suis pas sure qu’avec la force que j’ai j’en sois capable. Je vais tenter et si je ne peux pas remonter alors je prendrai l’échelle pour remonter, ou je sortirai par la porte…

Je me suspends donc à mes mains et me laisse descendre doucement.


Dernière édition par Manda le Mar 6 Aoû 2013 14:51, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 5 Aoû 2013 17:06 
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Intervention gmique pour Paulo (Manda)


Jet de dés 100: 29 Échec !

Même si tu tentes de te laisser descendre doucement, tes mains lâchent et tu tombes sur le coin de la table. Celle-ci résiste à ton poids, toi tu n'es pas indemne. Dans ta chute, tu t'es tordu la cheville. Il t'est donc difficile de te tenir sur les deux pieds !

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À votre service, pour le plaisir de rp !


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 6 Aoû 2013 14:51 
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Mes mains glissent, et c'est la chute, malgré une réception acrobatique, ma cheville faible sous mon poids.

(douleur)

Il faut que je récupère ma dague et que je file d'ici.

(Hey galère je me suis tordu la cheville ! bon ma dague et je file par la porte du coup car remonter avec une douleur pareil c’est impossible que passe, dommage pour les toits)

Je récupère ma dague sur la table et m’oriente vers la porte qui semble donner sur l’extérieur. Encore une fois la pièce est délabrée, avec le strict minimum de meubles et de chaises. Cette porte ne semble pas verrouillée, les bruits dehors sont feutrés. J’attrape la poigné avec circonspection, on ne sait jamais si elle était empoisonnée. J’ouvre la porte doucement, elle ne grince pas, au moins c’est déjà ça de gagné pour la discrétion. Rapide coup d’œil par la fente, rien à l’horizon, je peux y aller. Je me faufile en dehors de la maison en longeant les murs.

alors que dans la rue

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 6 Aoû 2013 17:01 
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retour dans la maison

(ah me voilà bien, je sais qu’il ne peut pas me tuer, je dois absolument m’en sortir, mais combien sont-ils à surveiller, j’ai fait à peine 10 pas dans la rue)

Je me retourne doucement avec mes mains bien en évidence, avec un peu de chance il ne va pas remarquer le couteau que j’ai dans le pantalon.

(il me reste toujours la fenêtre pour m’échapper, on va faire ce qu’il demande calmement)

« d’accord, d’accord je vais marcher vers la porte, pas de geste brusque »
« tais-toi, marche et tais-toi, je n’ai pas le droit de te tuer mais je peux toujours te couper le jarret »

Retour à la case départ, je boite, et je dois remonter l’échelle, mais au moins il n’a pas l’air de remarquer mon couteau c’est déjà ça. Il fait déraper l’échelle pour la remettre en place en me surveillant du coin de l’œil. Ces chicots sont complétements noirs, il doit chiquer du tabac…

« Allez princesse grimpe donc et surtout n’imagine pas qu’on ne te surveille pas »

Tant bien que mal je monte les marches de l’échelle, il en profite pour me piquer le mollet avec son alène. Son rire gras me confirme qu’il est sadique et qu’il n’hésitera pas à me torturer si il m’attrape à nouveau. Cette fois ci il referme la trappe et vérifie deux fois qu’elle est bien verrouillée.

« Dors bien le blond demain risque d’être une longue journée »

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Dernière édition par Manda le Mer 7 Aoû 2013 12:07, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 7 Aoû 2013 12:06 
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Je l’entends sortir de la maison, j’attends un peu et je m’approche de la fenêtre, il est en contre bas dans la rue, mais semble s’intéresser à la femme de petite vertu qui est au coin de la rue. Je grave son visage dans mon esprit, si je me sors de ce trou, il va passer un mauvais quart d’heure et son ‘patron’ avec ! Par soucis de précaution je vais attendre un peu, je m’assois et vérifie l’état de ma cheville. Visiblement rien de trop grave, elle est douloureuse, mais pas enflée.
Après quelques temps, je me réveil, du bruit dans la petite pièce en bas.

(et merde je me suis endormi ! quelle heure il peut bien être)

En réalité il fait toujours nuit, j’ai dû m’assoupir quelques instants.

« bon les gars, le patron nous a encore demandé de trouver une fille. »
« encore ? mais c’est la 3eme ce mois-ci ! Ces sacrifices sont vraiment écœurant, heureusement qu’il paie bien sinon ça serait sans moi »
« tu m’étonnes, avec le fric qu’on se en vendant ces filles on va pouvoir se la couler douce pendant un bon moment »

La porte s’ouvre et une troisième personne entre dans la pièce.

« Hey les gars fermez vos gueules y’a de la compagnie en haut »

(Tiens mais c’est mon ami à l’haleine fétide, intéressant)

Des bruits de discussion à voix basse remplacent le brouhaha de la seconde d’avant, des rires gras ponctuent la discussion. Ces gars sont des petites frappes qui se font de l’argent en enlevant des gens. Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis dans cette baraque, et surtout je ne sais pas qui je suis et comment je me suis retrouvé dans cette situation.

(Il faut vraiment que je m’échappe, je vais profiter du fait qu’ils sont en train de discuter en bas pour m’évader, ensuite j’aviserai pour savoir qui suis-je, où vais-je, et dans quel état j’ère)

Je m’approche de la fenêtre et commence à la desceller très doucement. Le travail de sape que j’ai effectué toute la journée semble être bien efficace et la fenêtre fini par se désolidariser de la structure sans faire trop de bruit. En bas nos trois compères continuent de chuchoter et de rire comme des baleines, c’est bon signe.

(est ce que je tente de camoufler mon évasion et que je replace la fenêtre ou je me contente de fuir ?)

Après réflexion, je décide de laisser la fenêtre sur le sol, ils comprendront bien de toute façon autant gagner quelques minutes. Je me faufile hors de la pièce et me retrouve sur le rebord de la maison mitoyenne.


Sur les toits

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Lun 13 Jan 2014 21:49 
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Siam frappa deux coups timides sur la large porte de bois tout en inspectant avec circonspection les environs. Située légèrement à l'écart du centre de la cité, la battisse ne se différenciait des autres habitations de la rue que par ses rideaux tirés qui en masquaient l'intérieur. Sinon, rien de notable; la famille ne devait être ni aisée ni misérable, et tout en ce lieu respirait la classe moyenne.
Après un instant de silence, la jeune fille frappa deux nouveaux coups, plus forts. Sans résultat.

(Ils ne sont pas là? Mais c'est pas vrai, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça?! Déjà deux heures que je tourne en rond dans ce maudit quartier parce que le religieux est pas fichu de donner une indication claire, et maintenant je me retrouve plantée comme une idiote devant cette porte close!)

Dans un geste de colère, elle frappa du poing sur le battant lorsque celui-ci s'ouvrit.
Le bras stupidement levé, elle ne sut que dire durant un instant avant de reprendre contenance en se raclant la gorge et de lancer:

"'Bon... hum, Bonjour madame. Je suis bien chez les Brent?"

Son interlocutrice sembla hésiter. Elle était assez menue, plus petite que Siam. Ses cheveux bruns tombaient sur ses épaules, parsemés de mèches grises tandis que ses yeux sombres dévisageaient la visiteuse. Tout comme la maison, c'était un modèle de banalité, une banalité qui ne manquait cependant pas d'une beauté fanée. Elle se tenait assez droite mais dégageait une lassitude et une tristesse qui donnaient envie de lui parler à voix basse. Celle-ci lui répondit finalement.

"Oui. Vous désirez? Sans vouloir vous paraître impolie... Je n'ai que peu de temps à vous consacrer."

"Je tacherai d'être brève; c'est à propos de Noah Brent. "

"Noah? Mon fils?" Murmura la femme d'une voix légèrement brisée, qui mit Siam mal à l'aise. Le tact n'avait jamais été son fort, et elle ne savait pas ce qu'on devait dire à une femme qui avait perdu son enfant. A vrai dire, elle s'était peu soucié de cet aspect de la chose, ne voyant en cette mission qu'un moyen de prouver sa valeur et non une façon de soulager la douleur d'une famille en arrêtant un meurtrier.

"Oui, Noah. Je suis mandatée par la milice de la ville pour faire la lumière sur sa mort", expliqua t'elle.

"Entrez."

Elle suivit donc la femme dans une petite entrée dallée, puis dans un salon où étaient réunis plusieurs personnes vêtues de noir et conversant à voix basse.

(Oh non. Pitié, tout mais pas la réunion de famille!)

Comme si elle avait entendu ses pensées, sa guide se tourna vers elle.

"Nous nous sommes réunis pour lui rendre un dernier hommage. Il a été enterré hier, vous savez..."

"Ah, euh... Je vois... Toutes mes condoléances", murmura la jeune fille de plus en plus mal à l'aise. La femme avait déjà repris la parole, s'adressant à l'assemblée désormais muette.

"Cette jeune fille est envoyée par la milice. Elle se nomme... Pardonnez moi, mais puis-je connaitre votre nom, s'il vous plait?"

"Je m'appelle Siam."

"Très bien, Siam. Vous pouvez nous poser toutes les questions que vous désirez, nous y répondrons."

"Oui, renchérit un vieil homme, notre vœu le plus cher est de venger notre pauvre Noah. Posez vos questions."

Le reste de la salle était resté silencieux mais leurs yeux étaient fixés sur la jeune fille, qui ne savait pas par où commencer. Mais devant le ton pressant du vieillard, elle se devait de prendre la parole, ce qu'elle fit après avoir rassemblé ses idées.

"D'après ce qu'on m'a dit, votre fils soufrait de fièvre. C'est exact?"

"Oui," répondit la femme qui l'avait fait entrer.

"Était-ce le seul problème? Je veux dire, n'avait il pas d'autres symptômes?"

"Il vomissait, et était extrêmement faible. A vrai dire, cette maladie était inquiétante mais rien ne présageait d'une... d'une mort aussi..."

"Quand a commencé cette maladie?" la coupa Siam, embarrassée par l'émotion de la femme.

"Il y a cinq jours."


"Vous avez donc décidé de lui administrer un remède?"

"Oui."

"Pourquoi précisément celui-ci?"

"Je suis partie à la recherche d'un guérisseur le lendemain de la déclaration de la maladie, il y a quatre jours donc. Mais en traversant le marché j'ai vu cet homme encapuchonné devant la fontaine, celle en forme de gargouille. Je ne parviendrais pas à vous le décrire, son visage était masqué, mais il avait une voix assez particulière, très suave et avec un fort accent que je n'avais jamais entendu. Il m'a interpellée en m'affirmant que j'avais un fils malade; j'ai été très surprise car il devinait juste. Je ne me suis pas vraiment méfiée quand il m'a questionné sur les symptômes de Noah, et j'ai accepté de bonne grâce son remède. Il me l'a vendu assez cher, mais m'assurait que cela mettrait fin à la fièvre de mon fils."

(Au moins, il n'a pas fait de publicité mensongère), songea avec ironie la jeune fille avant de se réprimander intérieurement pour avoir fait en pensée une telle plaisanterie.

"Vous lui avez immédiatement donné?"

"Oui; son état s'est stabilisé assez vite et il s'st endormi. Je l'ai laissé se reposer le reste du jour et toute la nuit, mais j'ai voulu qu'il se nourrisse le jour suivant. Cependant, je ne parvenais pas à le réveiller. Il dormait assez paisiblement, mais pas moyen de lui faire ouvrir les yeux. Après plusieurs tentatives, mon mari a couru chercher un médecin tandis que je restais au chevet de Noah. Mais le... le médecin lui non plus n'a pas pu le réveiller. Il était stupéfait, et a déclaré n'avoir jamais vu pareil cas. Le lendemain soir... Noah décédait sans... sans que nous ayons même pu obtenir de lui la moindre réaction. Son souffle s'est juste arrêté..."

La femme pleurait, maintenant. Face à tant de désarroi, Siam ne savait pas comment réagir. Elle se contenta d'une dernière question, posée avec autant de tact que son caractère rude le lui permettait.

"Saviez vous si quelqu'un avait, disons, des raisons de vous en vouloir, à vous ou à votre fils?"

La femme la dévisagea, surprise.

"Non... Non, vraiment, personne ne nous en voulait. Et puis, aucun membre de notre entourage n'aurait pu faire un chose pareille. Tout le monde aimait Noah..."

Sentant qu'elle ne pourrait plus rien tirer de la mère éplorée et de son entourage muet, Siam se leva.

"Bien, je vais prendre congé. Merci pour vos précieuses informations et pour votre accueil. Je...Je ferais tout mon possible pour retrouver le responsable de la mort de votre fils."

Le vieil homme la regarda étrangement, et il lança sans la quitter des yeux:

"Oui, vous le devez."

Elle quitta la maison après un bref salut pour se retrouver dans la rue.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 2 Mar 2014 16:36 
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Un sifflement suraiguë tira Arbell de sa torpeur. Il se leva lentement du billot de bois lui servant de siège pour ôter du feu brûlant sous un trépied de métal noirci la bouilloire toute cabossée hurlant à pleine voix. Le jeune homme versa avec précaution l'eau chaude dans une écuelle en bois, en tentant de remettre de l'ordre dans ses idées.

Quatre ans... Quatre ans que son père était mort. Quatre ans de misère, de ruines, de petits boulots. Arbell n'en voyait pas le bout. Du jour au lendemain, il avait tout perdu.
Déjà enfant, il n'avait jamais été très débrouillard. Un véritable talent à l'épée, certes... Mais pour le reste ; en tant que fils unique, il avait eut droit à tout l'amour de ses parents. Trop d'amour. Son père et sa mère s'étaient échinés à lui aplanir la moindre difficulté pouvant se dresser sur son chemin.

Mais maintenant. Sa mère morte en couche huit années plus tôt, son père mort de maladie quatre années plus tard. Même sa belle mère, une femme quelconque pour Arbell, avait disparu. Il avait alors tenté de reprendre le comptoir de textile de ses parents en main.
Peu doué pour les affaires, le jeune homme avait coulé le commerce en moins d'une année. Sur-crédits à des clients peu scrupuleux, peu de sérieux dans la qualité des étoffes proposées... Lui qui pensait le monde gentil et beau du réviser amèrement son jugement des autres. Il avait lui même cloué le panneau « fermeture définitive » sur la porte.

Il prit d'un bocal de terre cuite une poignée de thym mélangé à d'autres herbes qu'il ne connaissait pas pour la saupoudrer sur l'eau frémissante. Ce faisant, il balaya du regard le petit espace qui lui servait de logis. Il soupira en se rasseyant lourdement.

Il vivait dans une cave voûtée de vielles pierres qui conservait à merveille les températures fraîches. Idéal pour l'été donc, même si l'hiver Arbell devait trouver un refuge plus chaud. Un soupirail proche du plafond lui permettait juste de savoir s'il faisait jour ou nuit. Nuit que le petit âtre qu'il entretenait éclairait faiblement. Il « squattait » cette cave de huit mètre carré depuis que son ancienne demeure s'était effondré faute d'entretien adapté. Ça c'était passé lors du tremblement de terre qui avait secoué Yarthiss. Arbell n'avait eu que le temps de sortir en emportant quelques maigres affaires lorsque les poutres maîtresses avaient lâché. Tout le reste était parti en poussière, emporté par les gravats.

Il prit son écuelle en main et aspira quelques gouttes de sa décoction en prenant garde de ne pas se brûler, quand...

"Arbell ! Arbell !"

La porte de la cave s'ouvrit avec fracas. Des pieds apparurent du plafond, dévalant l'escalier de pierre menant à Arbell, suivit de jambes, d'un torse avec bras et d'une tête.
Ce dernier avait jeté son bol de bois, et déjà, dès les premiers cris, saisit sa lame au clair. Le nouvel arrivant stoppa net en voyant l'arme du guerrier pointé vers lui. Lorsqu'il reconnu son ami, Arbell l'abaissa et la reposa à côté de l'âtre en remarquant :

"Nous avions un code..."

Le Kandran coupa court : "Il veux te voir, je crois qu'il est d'accord."

Devant l'air impatient de son compagnon, Arbell se sentit obligé de ramasser ses affaires en ajoutant.

"Allons-y alors, tu m'expliqueras tout en route."

((Suite en construction))

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Sam 8 Mar 2014 08:55 
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57. Une maladie inconnue.


Sump suivit le milicien derrière l'immense château qu'il avait aperçut précédemment lors de sa visite afin de s'engager avec lui dans une petite rue bourgeoise joliment entretenue. Le sergent s'arrêta devant une maison isolée des autres habitations. Elle dégageait une aura paisible et sereine. Faites en bois de qualité et à l'architecture originale, elle était entourée d'un verdoyant jardin duquel s'élevait les clapotis constants d'une petite cascade décorative s'échappant de petits rochers lisses et gris.
Il y avait, dans ce jardin des végétaux complètement nouveaux pour le Gobelin et pourtant, des plantes, il en avait vu.
Le sergent de la milice de Yarthiss remarqua le regard impressionné de son protégé et un léger sourire se dessina sur sa bouche encadrée d'une barbe :

"C'est joli, hein ?"

Sump leva les yeux vers lui, s'arrachant à la contemplation du lieux :

"Joli." répéta-t-il de sa voix rappeuse.

Le milicien s'éclaircit la voix, un peu gêné mais toutefois conscient et compréhensif des limites linguistiques de son compagnon :

"Hum, oui...on dit qu'une chose est jolie quand... on aime la regarder, disons."

Après un bref instant ou il avait dévisagé le soldat, Sump avait reporté son attention sur le jardin et décida qu'il était d'accord avec l'Humain. Il trouvait ce lieu « joli ». Il remarqua tout seul qu'il s'agissait typiquement du genre d'endroit qu' il affectionnait particulièrement. Un endroit rempli de plantes ouvert sur le ciel bleu azur dénué de nuage. Même la maisonnette n'arrivait pas à le déranger tant elle semblait aérée par ses larges baies vitrées.
Alors que le sergent pénétrait dans le jardin en ouvrant un modeste portail, le Gobelin derrière lui était en train de songer à tout ce que pouvait toucher ce nouveau mot qu'il venait d'apprendre et qui lui avait fait défaut bon nombres de fois. Une ombre de sourire enfantin apparut furtivement sur ses fines lèvres Gobelinesques.
Wace, la milicienne de Dehant était jolie pour sûr, tout comme la Gardienne de la forêt. Sans oublier la Doyenne du Monastère de la Sororité de Selhinae. Toutes les pièces d'or qu'il avait dans son sac aussi, l'étaient...Sans parler de Grifoniss...Grifoniss. Il porta instinctivement une main à son fourreau vide.
Son sourire s’effaça.

Le milicien s'arrêta devant la porte en bois de l'habitation et actionna le frappoir à plusieurs reprises :

"Guérisseur Nimbé, milice de Yarthiss. Je vous apporte un client."

Sa voix et son attitude semblait témoigner une légère gêne qui s'amplifia lorsqu'une voix d'homme s'éleva de derrière la porte :

"Tu y crois ça, Elise ? Même pendant mon jour de congé, on arrive à venir me faire chier !"

La porte s'ouvrit quelques secondes après sur une jeune femme aux longs cheveux noirs et au visage étonnamment doux. Elle salua le milicien avec un sourire timide en baissant les yeux :

"Oh, bonjour Sergent Jason...Qu'est-ce que l'on peut faire pour vous ?"

Ce dernier exécuta une courte révérence, visiblement soulagé que ce soit elle et non l'autre résident qui lui ait ouvert :

"Bien le bonjour mademoiselle. J'amène un client assez spécial que votre père pourra sans doute aider."

Disant ces mots, il s’effaça afin que son interlocutrice puisse voir de quoi il s'agissait, dévoilant un petit Gobelin en guenilles, sale et blessé par endroit, se cramponnant à son sac en montrant les dents à un nain de jardin en poterie qui fixait inlassablement son précieux bagage en affichant un béat sourire figé.

"Elise, ne les fait donc pas attendre à la porte comme ça et fais les entrer..." fit l'autre habitant de la maisonnée, sans doute le druide Nimbé, sans quitter des yeux le journal qu'il lisait appuyé sur un comptoir en bois encadrant une jolie cuisine.

Alors que le sergent Jason traîna Sump dans la maison, l'inconnu ajouta en marmonnant et en fermant son journal :

"Je suis si impatient de me mettre à travailler..."

Après quoi il lança un regard neutre et même blasé au Sekteg par dessus ses petites lunettes rondes qu'il enleva ensuite afin de les frotter contre sa longue robe colorée de façon folklorique. Ce faisant, il déclara d'un ton las, les yeux vers ses binocles :

"Allons bon, un Sekteg maintenant. Et pas un des plus propres...Je dois avouer que vous avez décidément un don assez inouï pour dénicher les spécimens, sergent Jason."

Le spécimen en question, après avoir rapidement parcouru les lieux du regard, reporta son attention sur celui qui portait le nom de Nimbé. Celui-ci avait un ventre d'une envergure impressionnante et le crâne parfaitement chauve. De taille moyenne, il semblait âgé d'une cinquantaine d'années et possédait des yeux bleus clairs et perçants où brillait une intelligence blasée.
Fait rare, de par son apparence pachydermique, Sump ne le considéra pour le moment pas comme une menace.
Le rondouillard demanda d'un ton ironique :

"Alors, quel est le problème ? Le front, les genoux, les coudes, le torse ou la main ? L'oreille peut-être ?"

Il était vrai qu'avec un client comme Sump, un guérisseur n'avait que l'embarras du choix quant au niveau de la matière à soigner. Outre son oreille sectionnée en deux dans la largeur qui avait correctement cicatrisée et le bandages ensanglantés enroulés autour de son front, le Sekteg avait de multiples écorchures aux articulations, surtout mais aussi à plein d'autres endroits du corps.
Toutefois la seule blessure -si on pouvait l'appeler comme telle- qui inquiétait véritablement le Gobelin, c'était sa main pourrissante.
Ce dernier jeta un regard au sergent Jason pour voir si c'était bien à lui de répondre et lâcha dans un grognement laconique :

"La main."

Sans se formaliser le moins du monde du manque de politesse de son client, les yeux de Nimbé se posèrent un très court instant sur le membre noire de ce dernier et son visage se ferma imperceptiblement. C'est pourtant avec une voix détendue et toujours lasse qu'il invita Sump à prendre place sur un des hauts tabourets du comptoir en bois qui entourait la cuisine afin qu'il puisse examiner cette blessure.
Le Gobelin s’exécuta sans discuter et une fois assis, posa sa main sur le comptoir après que le mire lui est demandé silencieusement de le faire.

Une main sous le menton, Nimbé la contempla un instant sans rien dire :

"Hmm... C'est toi qui l'a bandée ?" finit-il par demander.

Sump répondit par un hochement de tête affirmatif, légèrement sur la défensive.
Il avait en effet utilisé une bande de bandage que lui avait donné les habitants de Jarvron pour y enrouler la paume de sa main. En effet, celle-ci, fortement fragilisée, était couverte de plaies causées par l'écorce de l'arbre aux singes.

"Ça me rassure...cela aurait été inquiétant s'il s'agissait là de l’œuvre d'un confrère..."

Après quelques nouvelles secondes de contemplation silencieuse, le soigneur rondouillard s'empara d'un cure-dent en bois posé dans un pot non-loin de là et, d'un geste étonnamment vif pour quelqu'un de son âge et de sa corpulence, l'enfonça de quelques millimètres dans la chair pourrie avant de le ressortir aussitôt, provoquant immédiatement chez Sump un mouvement de recul ainsi qu'un faible borborygme douloureux.
Après quoi, le Gobelin fixa d'un regard médusé le soigneur qui avait à présent entièrement ancré son attention sur le cure-dent et qui marmonnait en plissant les yeux dans le silence respectueux qui régnait dans la pièce :

"Hmm, d'accord..."

Nimbé se remit ensuite à fixer la main de Sump en silence pendant un moment qui, pour ce dernier qui dévisageait l'Humain les yeux plissés, sembla durer une éternité. Le Gobelin sauvageon ne se trouvait pas à sa place lorsqu'il était au centre des regards...
Alors le mire s'arracha enfin à sa réflexion pour annoncer à tous d'une voix posée et formelle :

"Je n'ai foutrement aucune idée de ce que ça peut être."

Suite.

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 4 Mai 2014 00:57 
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59. Un répit bien mérité.


Après s'être fait mettre quelques pansements sur les genoux et les coudes ainsi que refaire le bandage sur le front, Sump fut ensuite invité à déguster une assiette remplie d'un délicieux poisson appelé « Truite-Dragon ». Il s'agissait d'après Nimbé et son ton ironique, d'un poisson dit de "noble" même si le Sekteg n'avait aucune idée ce que cela signifiait.
Le mire avait même eu la présence d'esprit de demander au sauvageon la cuisson qu'il préférait. Friand de poisson crût, le Sekteg avait alors décidé que cet Humain lui plaisait assurément plus que la moyenne.
Dans sa jeunesse et dans sa courte vie, Sump avait rarement eu l'occasion de manger du poisson. Pas assez rapide pour parvenir à attraper les juteux poiscailles des rivières et ne sachant pas nager, quand il y arrivait, le fruit de sa pêche était souvent ridicule et de médiocre qualité, il fallait le dire. Ce qu'il avait dans son assiette à ce moment-là en plus de ce qu'il avait consommé ces derniers temps chez Luda ou Ripaton lui faisait de plus en plus comprendre que ce qu'il mangeait jusque-là ne valait pas grand chose et que pendant toutes ces années, il s'était contenté de vraiment peu.
La Truite-Dragon était tendre à souhait, semblait dépourvue d’arêtes et possédait un goût ! Le Gobelin sauvageon en raffolait ! Même son visage pourtant que très rarement démonstratif ne résistait pas à la saveur de la viande. Cette dernière arborait une couleur rouge cerise qui brillait sous la lumière du soleil qui inondait toute la maison de part les nombreuses baies vitrées de celle-ci.
Alors qu'il mâchonnait l'énorme morceau fondant qu'il avait enfourné dans sa bouche, faisant couler de la bave le long de son menton, le regard de Sump fut attiré vers le joli bâton accroché en diagonale sur un des murs en bois du salon. Un des sommets du sceptre était orné d'une jolie pierre bleue aux reflets verts taillée en pointe à l'instar d'une lance. En dessous de l'objet existait un lourd buffet de bois sombre sur lequel étaient posés plusieurs objets étranges et autres trophées dont un magnifique corail doré reposant sur un socle de bois poli. Aussitôt, il se mit à désirer toutes ces jolies choses.
Nimbé, qui sirotait un verre de vin en continuant la lecture de son journal, remarqua dans quelle direction se portait le regard de son invité et se retourna, posant le bras qui tenait son verre à pieds sur le haut du dossier de sa chaise :

"Ahh, ce que tu contemples, mon jeune ami, ce sont les vestiges d'une période révolue de ma vie. Celle ou je fus Mage de guerre dans les forces de la Lance de Corail... Aah, ça, c'était le bon temps..."


Le guérisseur poussa ensuite une sorte de petit rire mélancolique et but une longue gorgée de son nectar rouge sans cesser de fixer les reliques, une foule de souvenir agitant sans doute son esprit de vieux singe. Le repas se poursuivit donc dans le silence, Sump n'étant pas le genre d 'hôte aimant faire la conversation ni faire grimper l'ambiance.

Une fois la peau du ventre tendue à craquer, le Gobelin avait presque oublié pourquoi il était là. Il était rassasié et en sécurité et ces deux impressions étant rarement présentes ensembles, sa main noircie ne suffisait même plus à le préoccuper. Vivant à fond dans le présent, du moment que le problème habituel de la faim était résolu, la vie lui allait. Une petite sieste peut-être maintenant...
Nimbé, par contre, n'avait rien oublié. Dès qu'il eut fini son verre, il se leva avec difficulté et jurons pour aller lorgner du côté de ses ouvrages personnels.

"Papa, comme je dois aller faire les courses, puis-je emmener monsieur Sump avec moi ? S'il veut bien évidemment."


Elle ne reçut qu'un vague grognement affirmatif provenant du fond d'une pièce. Élise sourit ensuite au Gobelin qui détourna les yeux.

"Je reste ici." grogna-t-il à son tour. Il n'avait aucune envie de retourner dans les rues de cette mauvaise ville pleine de gens. Sa première expérience lui avait largement suffit.

Sans cacher sa déception, Élise lui fit un clin d’œil, geste qui intrigua fortement le sauvage, avant de formuler cette phrase étrange :

"Avec tout l'argent que vous avez dans votre sac et l'état de vos vêtements, vous ne voulez pas profiter de votre temps ici pour faire des emplettes ?"


Un ange passa.

"J'aime pas les œufs." répondit finalement Sump les sourcils froncés de doute tandis que ceux d'Éloïse se dressèrent de surprise.

Un rire de ragondin leur parvint d'une autre pièce :

"Huhuhu que Moura bénisse ces deux-là."

Suite.

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 17 Juin 2014 22:15 
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Une douce matinée ensoleillée se levait sur Yarthiss, une grande ville de Yuimen, s’étalant le long de la forêt du sud. Dans les rues pavées de la cité, des marchands installaient leurs stands de nourritures, d’armes ou encore de produits médicinaux.

Le bruit des roues des chariots, se mêlait à celui des caisses en bois, que l’on déchargeait des poneys. Ces sons presque mécaniques, animaient le levé des habitants, et marquaient le début d’une journée continue de transactions en tout genre.

Dans l’une des petites habitations en bois caractéristiques de Yarthiss, un homme de forte corpulence préparait des bouts de tissus mouillés et remplissait un grand seau d’eau froide. Il semblait inquiet; ses gestes étaient précipités et maladroits. Une fois ses affaires finies, il apporta le tout jusqu'à une chambre qui se trouvait non de loin de là.

Un homme y était allongé sur un lit de fortune. Son visage, tuméfié, révélait les traces d’un accident grave. Il portait de nombreuses blessures aux pommettes comme au front et sa jambe était recouverte d’un chiffon humide sous lequel, on devinait une jambe blessée. L’individu était jeune et des boucles brunes lui tombaient légèrement sur le front. Celui qui le soignait lui appliqua les chiffons mouillés sur le visage, puis s’assit un moment pour le regarder.

On distinguait aisément de fines larmes qu’il tentait en vain de contenir. Il observa son patient avec attention pendant une bonne heure, puis finit par fermer les yeux, fatigué de cette longue nuit passée à veiller sur son hôte.



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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mar 17 Juin 2014 23:51 
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La nuit venait de tomber sur la ville et le ciel parfaitement dégagé s’ouvrait sur un spectacle étoilée des plus grandioses. Les derniers marchands remballaient leurs matériels et préparaient leur départ. Yarthiss s’éteignait petit à petit et patienterait bientôt jusqu’à la relance de ses activités au petit mâtin. Toutes les habitations s’étaient éteintes de leurs lumières chaleureuses; sauf une - la petite maison en bois où l’homme avait trouvé le repos.

Ce dernier, immobile sur sa chaise en bois, se réveilla lentement, comme s’il peinait à sortir du profond sommeil dans lequel il était. Il rouvrit les yeux, se les frotta avec la manche droite, puis il se figea en regardant le lit du blessé. Ce dernier était en effet assis sur flan du lit. Il tenait sa tête entre ses mains et semblait englouti si profondément dans ses pensées qu’il ne remarqua pas que son voisin était en train de le dévisager. L’atmosphère était pesante, les deux hommes présents dans la pièce n’émettaient aucun bruit et le silence, mortel, ne fut brisé que lorsque le blessé se décida à parler.

Baroumin, mon frère, je n’ai aucun souvenir du voyage qui m’a amené jusqu’ici. Je ne me souviens que de cet énorme monstre rocailleux, qui se dressait en plein milieu de la rivière… cette rivière, où je me faisais balloter comme une plume prise dans le ventre d’une tempête. J’étais attiré vers lui et je suis certain de ne pas être parvenu à l’éviter. Le courant était si violent. Qu'est ce qui m'a pris de plonger dans cette eau...tout ça pour récupérer ma proie. Je suis dans un flou des plus obscurs. Comment ai-je pu ne pas périr suite à un tel choc…

Je ne peux pas répondre à tes questions Toralgam. Je t’ai trouvé il y a maintenant deux jours, gisant sur le seuil de la maison. Une de tes jambes était emballée dans un chiffon imbibé d’un liquide dont l'odeur ne m'était pas familière. Sur le coup je t’ai cru mort, mais un message avait été déposé à tes côtés.

Un message? Mais de quel message parles-tu? Baroumin, de quelle manière me suis-je retrouvé dans ce lit? Tout ça me parait absurde, je devrais être mort dans cette rivière, c’est comme ça que ça aurait dû se finir.

Ne dis pas de sottise, le destin t’a offert une chance de retourner chez toi et tu dois être reconnaissant qu’une si bonne étoile plane au dessus de toi. Maintenant je vais te demander de t’allonger dans ce lit et de te reposer. C’est le moyen le plus efficace pour amorcer ta guérison.

Ca fait deux jours que je me repose Baroumin. Plusieurs questions me tourmentent et elles doivent trouver leurs réponses.

Je vois que malgré les évènements ton éternel entêtement ne t’a pas quitté mon frère. Je ne souhaitais pas te le donner si vite car je voulais que tu récupères intégralement de ton accident. En effet je te connais Toralgam et je sais qu’après avoir lu ce bout de papier, tu risques de faire une bêtise...comme sortir de cette maison et laisser de côté ta guérison.

Baroumin, je t’en supplie, ne fais pas durer ce calvaire, donne moi ce papier auprès duquel tu m’as découvert inconscient.

Soit, je pars de suite le chercher.

Baroumin sortit de la pièce à grand pas puis entra dans la salle voisine, après avoir soigneusement refermé la porte. Il se dirigea ensuite vers une petite table en bois vernis sur laquelle était déposée une caisse scellée par un cadenas robuste. L’homme glissa sa main dans la poche gauche de son pantalon et en ressortit une clef qui lui permis de l’ouvrir. Une fois la caisse ouverte, Baroumin récupéra le papier, puis le rapporta à son frère.

Je t’en supplie Toral, ne fait pas de bêtise après avoir lu cette histoire.

Toralgam déplia la feuille qu’il tenait fermement. Il prit une grande bouffée d’air puis commença la lecture.

Toralgam, je n’ai pas le temps de me présenter car l’heure est grave. Je vous ai sauvé d’une noyade certaine, non pas pour le plaisir, mais parce que j’ai besoin de vos talents. Je surveille vos faits et gestes depuis maintenant plusieurs jours et je sais que vous êtes le meilleur archer de la région, capable d’atteindre une cible à plusieurs centaines de mètres ou encore de pister les proies les plus rapides. Ce que j’attend de vous est simple. Un danger immense guète notre planète et un groupe de soldats d’élites et en train d’être crée par mes propres soins afin de lui résister. Ce que je vous demande, c’est de ne poser aucune question et de nous rejoindre, moi et mes hommes, afin de combattre ce fléau au nom de la liberté de notre espèce et de toutes celle peuplant notre monde. Je suis certain que vous ferez le bon choix, n’ignorez pas notre demande.

Le visage de Toralgam se figea. Il plia la feuille en deux, regarda son frère dans les yeux, puis la laissa tomber si bien qu’elle vola jusqu’à l’autre bout de la pièce.

Penses-tu qu’une telle histoire peut être vraie Baroumin? Ca parait invraisemblable…

Je n’en ai aucune idée Toral. Je ne sais pas comment tu t’es retrouvé au pied de la porte et je pense qu’il ne faut remercier que ta bonne étoile. Maintenant repose toi, je pars te préparer à manger.

Baroumin se redressa, fit quelque pas puis au moment de quitter la pièce, il arrêta son mouvement. Sa peau devint livide et ses pupilles se dilatèrent anormalement.

Que se passe t'il Baroumin? Tu sembles avoir aperçut un fantôme.

Le papier Toral…le papier se déplace tout seul.

La feuille que Toralgam avait laissé tomber, glissa lentement sur le sol, comme attirée par le lit dans lequel le garçon était allongé. Les lanternes, qui éclairaient la chambre, baissèrent d’intensité et un calme inquiétant envahit la maison et ses alentours. Les deux hommes n’osèrent plus bouger et seul le contact glacial entre le papier et le sol transperça le silence de mort dans laquelle la chambre était baignée. La feuille vint par la suite se déposer sur le ventre de Toralgam et une lumière bleutée se dégagea soudainement à l’intérieur des deux faces repliées. Les lanternes ravivèrent alors leurs flammes et la scène surréaliste laissa place aux bruits des derniers marchands encore présents dans les rues voisines.

Baroumin, dis-moi que c’est encore une de tes mauvaises blagues.

N’obtenant aucune réponse de la part de son frère, Toralgam se décida malgré l’appréhension à ouvrir la feuille qui se trouvait sur lui. Il la déplia lentement, puis après un bref moment de silence, il la tendit à Baroumin. A la fin de la lettre était apparut une adresse, inscrite en écriture d’or: Auberge de l’Au-Delà, chambre 24 bis.

L’Auberge de l’Au-Delà Baroumin. L’’auteur de la lettre se trouve en ce moment même à Yarthiss.

Je vois ça Toral, mais navré de te dire que tu n’iras pas voir cet homme. De la magie vient d’être employée juste devant nos yeux et tu sais tout aussi bien que moi qu’il faut à tout prix éviter ce genre d’énergumène.

La magie n’est pas forcément un mal Baroumin et peu importe qui est cet homme. Il m’a sauvé, je me dois de le remercier. De plus et tu le sais, je rêve d’une vie plus trépidante. Cette proposition est sans doute la seule et unique chance pour moi de vivre une véritable aventure, loin de la routine dans laquelle nous nous sommes empêtrée depuis la mort de père et de mère. Il se peut que ce soit une mauvaise farce, mais je veux prendre cette chance.

Toralgam écoute moi, tu ne peux pas prendre une telle décision sur un coup de tête. Tu ne sais rien de cet endroit et encore moins de ce qui t’y attend. Je ne peux pas te retenir ici mais je t’en prie, oublie cette histoire.

Je suis désolé Baroumin, tu l'as dit toi même, je suis têtu et j’ai pris ma décision. Je m’en irai demain à l’aube.



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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 3 Juil 2014 00:58 
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Une nouvelle journée se levait sur Yarthiss et ses alentours. La ville se réveillait lentement, accompagnée des bruits habituels des marchandises transportées et déposées dans les rues. Toralgam, toujours allongé dans son lit, se réveilla brusquement puis se redressa. Baroumin n’était pas dans la chambre. Il ôta de son corps la couverture dans laquelle il se trouvait, et put ainsi faire un constat de ses blessures. Il y vit une multitude d’égratignures, et sa jambe était toujours recouverte du chiffon, qui lui avait été appliqué la veille. Il décida de le soulever délicatement. Sous celui ci se trouvait une entaille peu profonde mais douloureuse. Elle était propre, et le processus de guérison semblait déjà bien entamé. Il décida de se lever, en prenant un soin tout particulier à ne pas frotter sa blessure.

Il pouvait s’appuyer sur sa jambe malgré la douleur et put accéder à la salle principale. Une soupe encore chaude l’y attendait sur une table. Il s’en approcha, puis en but quelques lampées avant d’apercevoir un bout de papier, calé sous un plat qui se trouvait devant lui. C’était une lettre, et elle était de son frère.

Toralgam, je sais pertinemment que ta décision de partir est prise, et sache que je ne t’empêcherai pas de le faire. Cependant, je suis quelqu'un qui ne fait pas confiance à la magie, et je ne souhaite pas que mon frère se mette en danger, en côtoyant des personnages usant de cette dernière. C’est pour cette raison qu’au crépuscule, pendant que tu es en train de dormir, je décide de me rendre à l’adresse qui est apparut hier au bas de la lettre. Dans quel but te diras-tu? Je veux simplement m’assurer que ces gens ne te veulent pas de mal.

Toralgam lâcha la lettre d’un mouvement brusque et se dépêcha d’enfiler ses habits de chasseur. Ses gestes étaient maladroits et il se fit mal en enfilant son pantalon, lorsque ce dernier effleura l’entaille que portait sa jambe. Malgré cela, il fut rapidement prêt à partir à la rencontre de son frère.

(Baroumin, pourquoi es-tu partis seul sans m’attendre? C’est mon aventure et non la tienne. Tu ne ferais que tout gâcher… je dois te retrouver.)

Il pris son carquois, qui était accroché aux côtés de la porte principale, puis se retira de la maison.



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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 3 Juil 2014 16:31 
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La journée était désormais bien avancée et le soleil commençait sa chute lente vers l’horizon. Toralgam était allongé à même le sol, sur un tapis rouge, auprès d’un feu de cheminée. Ventre contre terre, il était inconscient et ne semblait pas en mesure de se réveiller de si tôt. Pourtant, une giclée d’eau gelée s’écoula brusquement le long de son dos, si bien, qu’il sursauta et se redressa sur ses jambes. Le vieil homme, qu’il avait perdu de vue dans la ruelle, se trouvait juste devant lui, assis dans une chaise en bois, une pipe dans la main droite et un sceau vide dans la gauche.

Debout mon p’tit, c’est pas l’heure de roupiller!

Vous! Où étiez-vous passé!

Du calme gamin, je viens simplement de te sauver la vie. Tu t’apprêtais à te jeter dans la gueule du loup. J’ai été obligé de glisser une gélule hallucinogène, dans la soupe que tu as bu avant ton départ. Je t’ai simplement stoppé dans ton élan. D’ailleurs, je suis désolé pour le coup de la ruelle… Ces gélules sont assez puissantes, et certaines personnes réagissent moins bien que d’autres.

(Le vieillard esquissa un sourire moqueur)

Qu’est-ce que vous êtes en train de me raconter, vous m’avez drogué? Comment êtes-vous parvenu à pénétrer chez moi?

Pas trop de questions à la fois ou ta tête va exploser comme une pastèque. Tu étais sur le point de te rendre à l’adresse indiquée sur la lettre que tu as reçu, et sache que c’était une bien mauvaise idée.

La lettre? Comment êtes-vous au courant?

Allons nous asseoir, il faut que tu sois préparé, pour ce que je m'apprête à te raconter. Une tasse de thé nous attend sur la table, je t’expliquerai tout ce que tu veux savoir.

Toralgam, soucieux de découvrir où l’homme avait obtenu de telles informations, marcha jusqu’à la table, et s’assis en face du vieillard.

Tu te demandes certainement comment je peux être au courant de l’existence de la lettre. C’est simple gamin, je t’espionne depuis maintenant plusieurs semaines.

Toralgam frappa son poing contre la table pour couper le vieil homme.

J’ai déjà entendu ça! enfin… je l’ai déjà lu!

Oui c’est vrai, sauf que cette fois ci, c’est la vérité Toralgam, car oui je connais aussi ton nom. J’ai tout de suite appris l’existence de la lettre, dès lors que l'homme qui t'a sauvé de la noyade, l'a déposé à tes côtés. J’ai pu la lire, mais seulement, aucune adresse n’y était indiquée. Je n’ai donc pas pu prendre connaissance de la position de l’ennemi.

De l’ennemi? De quel ennemi parlez-vous?

Ne m’interromps pas! Je déteste être coupé dans ma narration! L’ennemi dont je te parle, c’est une organisation secrète qui a pour nom la Smerald. Cette organisation, dont je faisais partie auparavant, a été crée, au départ, pour protéger la population des dangers qu’elle pouvait rencontrer. A nos débuts, nous avons permis d'emprisonner plusieurs brigands de renoms et notre popularité n'a que fait de croitre. Malheureusement, ce ne fut que de courte durée puisque Asidor, un soldat parmi les plus doués d'entre nous, souleva une véritable armée, en leur promettant gloire et fortune, et réussit à prendre les rênes de la Smerald. J’ai par la suite décidé de me retirer, car je n’adhérais plus aux causes défendues par la guilde.

Et en quoi cette histoire me concerne?

Ne m’interromps pas je t'ai dit! Je répondrai à toutes tes questions avant que tu ne me les poses. La Smerald te recherche Toralgam. Pourquoi? Non pas pour tes talents, comme indiqué sur la lettre. Tu es un bon chasseur, mais ça s’arrête là. Non, l’organisation te recherche pour ton arc, sculpté par ton frère à la mort de ton père, avec le bois de l’Incassable. Cet arc est une prouesse jeune homme et tu en es le détenteur. Il cache un pouvoir qui pourrait être bien plus important que tout autre objet en ce monde. Son bois est plus résistant que n’importe quel matériaux. De plus, il est gorgé d’un maléfice que lui a légué l’Incassable; un maléfice incroyablement puissant. Néanmoins, et malgré mes recherches je n’ai pas découvert de quel genre de pouvoir il s’agissait. La Smerald ne le sait pas non plus, mais Asidor compte bien le découvrir. C’est pour cette raison qu’ils voulaient te retrouver. Aussi, s'ils ne t’ont pas encore attaqués, c'est que ton arc ne leur est pour l’instant d’aucune utilité. En effet, tu es le seul être vivant capable de révéler le pouvoir de cet arc. Un lien s’est crée entre toi et lui, un lien unique. Aujourd’hui, il est encore banal, mais plus tu deviendras fort et plus ta puissance se reflétera en lui. Il est comme un stock d’énergie, mais ce qui fait sa particularité, c’est que ce stock semble en tout point illimité. Le but d’Asidor et de la Smerald est simple. Il veulent que tu révèles les pleins pouvoirs de ton arc, en devenant très puissant, pour te le dérober par la suite, et l’utiliser pour régner sur le monde.

Une organisation? Un stock d’énergie illimité? J'ai du mal à y croire… je ne suis qu'un chasseur.

Ce n’est pas facile à entendre et je le comprend, mais tu dois accepter ton sort Toralgam, car la Smerald ne te lâchera plus d’une semelle.

Peut-être bien mais… une idée me traverse tout à coup l’esprit. Si je reste faible, mon arc est censé le rester aussi selon votre histoire. Or, dans ce cas là, Asidor et son organisation, ne pourront pas l’utiliser pour assouvir leur soif de conquête du monde comme vous venez si bien de le dire.

Effectivement, mais même sans la puissance de ton arc, il est très probable qu'un jour ou l'autre, l’organisation arrive à soulever suffisamment de puissance pour dominer. Mais ton outil leur permettrait d’y parvenir beaucoup plus rapidement. Tu es donc le seul à être en mesure de contrer les plans de la Smerald. Tu es en possession d’un objet incroyable Toralgam, et ce dernier peut te donner des atouts, qui te permettraient de vaincre Asidor et ses hommes. C’est pour ça qu’il faut que tu prennes le risque de te joindre à notre cause.

Vous dites notre... êtes vous plusieurs?

Bien plus que tu le crois gamin et je t'assure que plus d'une personne compte désormais sur toi.

(Et si c'était vrai... et si tout ce que disait ce vieillard s'avérait exact.)

Pourquoi devrais-je vous faire confiance? Après tout vous êtes rentré par effraction chez moi et vous en avez profité pour me droguer. Dois-je vous faire confiance après tout ça?

Si tu n'y crois pas, je ne peux rien faire pour toi mon garçon. Si c'est comme ça que tu réagis, notre conversation est clause. Le monde sera progressivement détruit, et tout ça sera de ta faute.

Le vieil homme se leva brusquement de sa chaise et se dirigea vers la porte de sortie.

Attendez! lança alors Toralgam, je n'ai pas dit que je refusais... je suis juste un peu méfiant et ça me parait normal après tant de révélation en si peu de temps.

Toralgam esquissa un sourire crispé au vieillard, puis il but une gorgée du thé que ce dernier lui avait servi. Il s’adressa ensuite une nouvelle fois au vieil homme.

Une autre question me trotte dans l’esprit. Qui est-ce qui m’a réellement sauvé dans la rivière?

Il n’y a pas eu de mensonge à ce sujet. L’homme qui t’a sauvé et qui a également écrit la lettre, n’est autre qu’un membre de la Smerald. Comme je te l’ai expliqué, l’organisation ne veut pas te voir mourir de si tôt puisque le pouvoir de ton arc n’est pas encore révélé. Ils veulent que tu découvres le moyen d’en extraire sa pleine puissance et pour cela, ils te laissent et te laisseront encore du temps.

Effectivement, tout me parait plus clair désormais. Seulement, la lettre et l’adresse de l’auberge, quel intérêt avaient-ils à l’écrire? Pouquoi voudraient-ils que je les retrouve?

Tout simplement parce qu’ils ont voulu se faire connaître auprès de toi. Si tu étais resté dans ta routine de jeune chasseur solitaire, l’arc n’aurait jamais pu révéler son pouvoir. Aussi, je suppose que si tu étais parvenu à rejoindre ton frère avant que je ne te trouve, ces messieurs de l’organisation auraient pris le temps de tout t’expliquer, et ça, aussi bien que moi…enfin, sans la diplomatie.

Le vieillard eut à peine le temps de finir sa phrase, qu’il fut coupé par Toralgam.

Baroumin! mon frère, sa disparition m’était totalement sortie de la tête avec ce flux d’informations. Il est en danger de mort, je dois le sauver!

Toralgam se précipita vers la porte d’entrée, mais son corps se figea brutalement avant qu’il n’ait pu l’atteindre.

Pas si vite andouille!

Le vieillard avait ses mains dirigées vers Toralgam. Il tenait figé le garçon grâce à un sort d’immobilisation.

J’ai pénétré dans ta maison pendant que tu dormais, ton frère était déjà parti. Je suis rentré par la fenêtre, et j’ai rapidement trouvé la lettre qu’il t’avait laissée. J’ai de suite compris qu’il venait de prendre une décision dangereuse, mais je devais d’abord m’assurer à ce que toi, tu ne t’y rendes pas. C’est à ce moment que j’ai glissé la gélule hallucinogène dans ta soupe, afin que tu ne puisses pas atteindre l’auberge. Je ne pense pas que l’organisation ait l’intention de tuer ton frère Toralgam, mais si ça devait être le cas, sache que tu ne peux rien y faire. Tu n’es pas assez puissant pour vaincre une telle armée.

Le vieil homme interrompit son sort sur le jeune homme, qui posa ses deux genoux au sol.

Mais alors que dois-je faire! Mon frère est ma dernière famille. Je n’accepterai pas de le perdre.

De lourdes larmes coulaient le long du visage du garçon et tombaient sur le sol.

Deviens fort Toralgam, deviens plus fort que Asidor et ses hommes. Il te faudra réunir ta propre armée et pour ça, il faut que tu explores le monde, à la recherche de ceux qui seront en mesure de t’aider. Le siège de la Smerald est basé dans la ville de Kendra Kâr, sur le continent Nirtim. Il est dans un endroit à l’abris des regards. Je n’ai moi même jamais eu l’occasion d’y être convié, même après plusieurs années de services, et je ne sais pas réellement où il se trouve. Néanmoins, ce dont je suis certain, c’est qu'ils ils l’emmèneront sans nul doute là-bas puisque c'est à Kendra Kâr que leurs prisonniers sont détenus.. Toralgam, si tu veux détruire la Smerald et retrouver Baroumin, tu dois t’y rendre.

Et si la Smerald n’était pas encore parti, et que Baroumin se trouvait encore à l’auberge? Je peux encore le sauver.

Impossible mon garçon. Maintenant qu’ils ont ton frère, ils n’ont plus rien à faire ici. Ils étaient venu pour t’informer de ta mission, ils étaient venu pour te faire esclave de leur souhait. Et pour ça, ils cherchaient un moyen de pression, pour t’obliger à leur obéir. Maintenant que le sort de Baroumin est entre leurs mains, ils se sont déjà mis en route pour Kendra-Kâr, assurément.

Non non et non! Toralgam avait la tête baissée, il s'apitoyait sur le sort qui l’avait touché. Baroumin, je suis désolé… j’ai été naïf. Si seulement je ne m’étais pas précipité en te disant que ma décision était prise… tu serais encore avec moi à l’heure qu’il est.

Toralgam se dirigea vers une chaise qui se trouvait près du feu et s’y assit. Puis, il prit sa tête entre ses deux mains. Le vieillard, le regardait activement. Il pouvait ressentir la profonde détresse qui se dégageait du jeune homme. Il se leva à son tour, s’avança jusqu’à la porte puis l’ouvrit à moitié.

Je m’appelle Algar, je n’ai pas eu l’occasion de te le dire. Je vais t’entrainer et t’aider à retrouver ton frère, on se voit demain.

Il referma la porte, laissant Toralgam méditer seul dans la pièce.


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Jeu 3 Juil 2014 16:45 
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Une nouvelle matinée se levait sur Yarthiss. Des épais nuages recouvraient le ciel de la cité, et de fines gouttes de pluie se déposaient sur la ville. Toralgam se réveilla doucement, accompagné des chants des oiseaux dans les arbres environnants. Il avait passé la nuit dans la chaise près du feu de bois, dont il ne restait plus qu’un tas de cendres tièdes. Il fut très vite distrait par un bruit sourd et répétitif, qui provenait de la pièce d’à côté. Il y pénétra, puis y découvrit Algar, assis à une table, un tas d’outils posé devant lui.

Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt mon garçon. Sache que plus vite tu seras prêt à affronter l'ennemi, et plus vite tu pourras prétendre à retrouver ton frère. Désormais, je te demanderai d’être réveillé avant le levé du soleil, sous peine de te laisser te débrouiller seul pour ton entrainement.

Uhm..Oui, très bien je le ferai.

Toralgam semblait surpris d’une telle mise en garde, avant même que son entrainement ne commence.

Aujourd’hui, je vais te donner quelques conseils importants que tu devras vite assimiler. Tu ne pourras avancer qu’avec de bonnes bases. Je t’ai vu chasser à plusieurs reprises et je peux t’assurer qu’à l’heure actuelle, un membre de la Smerald ne ferait qu’une bouchée de toi.

Le vieillard se leva et se dirigea vers une trappe, placée à l’extrémité de la pièce, qu’il ouvrit aisément.

Suis moi, nous allons nous exercer.

Algar s’engouffra dans la trappe, suivit de près par Toralgam. Les deux hommes se retrouvèrent alors au sous sol de la maison, dans une salle spécialement aménagée pour le combat.

Ca fait un moment que je n’avais plus mis les pieds ici mon garçon. Cette pièce me rappelle mon passé de soldat loyal et courageux, au service d’une organisation qui faisait le bien dans notre monde. C’est ici que tu t’entraineras en attendant de trouver mieux.

La salle contenait divers équipements de combats et s’étendait sur une impressionnante superficie. Des cibles, des mannequins en paille, des armes et divers cartes occupaient l’espace. Plusieurs armures étaient également exposées aux quatre coins de la pièce, et racontaient la longue carrière militaire d’Algar. Les deux hommes se placèrent ensuite au milieu de la salle, face à face.

Nous allons tout de suite commencer. Attaque moi mon garçon.

Toralgam, etonné que le vieillard lui demande de faire une telle chose, écarquilla les yeux.

Vous attaquer? Mais pourquoi voudrais-je faire ça? Vous m’avez emmené ici pour que nous nous entrainions, pas pour que nous nous battions.

Ne discute pas mes ordres jeune homme. Je suis ici dans un seul et unique but, te faire progresser. Ne me fais pas perdre mon temps plus longtemps, ou je te chasse de chez moi.

Toralgam, malgré l’appréhension, finit par se faire à l’idée, et se mit en position.

Je vous préviens, si je vous blesse, n’allez pas vous plaindre.

Parviens déjà à me toucher, et nous parlerons par la suite.

Toralgam fixa longuement le vieillard du regard, puis après un long moment d’observation, il lui bondit dessus, le poing droit en avant. Algar saisit alors le bras du jeune homme, puis le projeta contre le mur.

Ne baisse jamais ta garde, ou ton adversaire te le fera payer.

Le garçon, sonné, se releva difficilement. La douleur à sa jambe s’était réveillée.

Non mais vous êtes malade! Vous auriez pu me tuer. Regardez ce que vous avez fait à ma jambe.

Tu vois, c'est toi qui est actuellement en train de te plaindre. Si j’avais réellement voulu te tuer, tu serais déjà mort… Tu es faible au corps à corps Toralgam. Lorsque tu est dépourvu de ton arc, tu es vulnérable et surtout incapable de te défendre.

Ce n’était qu’un échauffement, cette fois ci, je ne retiendrai pas mes coups.

Le jeune homme se remit en position, puis d’un bond agile, se retourna et courut dans le sens opposé au vieillard. Par la suite, arrivé à une distance qu’il jugeait assez lointaine, il dégaina son arc et le dirigea vers le vieil homme. Toralgam fut alors stupéfié de ne plus voir Algar. Il continua tout de même de bander sans arc, la flèche prête à être tirée, et observa la pièce de gauche à droite, en cherchant sa cible. Plusieurs secondes passèrent avant que l’archer, ne trouvant pas le vieillard, ne baisse son arme. C’est alors qu’il se fit projeter violemment contre le sol.

Tu n’as absolument pas écouter ce que je viens de te dire. Tu ne dois en aucun cas baisser ta garde, ou ton prochain ennemi en profitera pour te supprimer.

Algar se trouvait juste derrière Toralgam. Il semblait calme et sûr de lui.

Mais je ne vous voyais plus! Comment pouvais-je deviner que vous attendiez que je baisse mon arc?

Tu as voulu pallier tes faiblesses au corps à corps en prenant de la distance, et c’était intelligemment pensé. Seulement, dès lors que tu perds le contact visuel avec ton adversaire, tu deviens inoffensif. Tu devras apprendre à voir au delà de ta propre perception.

Toralgam se releva d’une manière nonchalante et posa un regard sombre sur le vieillard.

Comment voulez-vous que je vois un homme qui a la capacité de disparaitre?

Désolé de te décevoir, mais je n’ai pas disparu de cette pièce. J’étais là, je t’observais, je pouvais même te sentir et te toucher. Simplement, tu ne pouvais pas me voir car tu ne comptais que sur tes yeux d’amateurs. Des choses dans ce monde te dépassent bien plus que tu ne le penses, et tu devras apprendre à les comprendre.

Et de quelle manière?

Je t’aiderai dans un premier temps à appréhender ton voyage à travers le monde, mais par la suite, tu seras le seul et unique maître de ton destin.

Me pensez-vous réellement capable de devenir l’homme qui sauvera le monde?

A vrai dire, je n’en ai aucune idée et en réalité, ça ne dépend que de toi. Tu as en ta possession un arc formidable qui peut te permettre d’être l’homme dont tu parles.

Si cet espoir existe alors ne perdons plus de temps. Entrainez moi Algar, je vous promet d’être réceptif à tous vos ordres.

Le vieillard s’assis alors sur le sol, et sourit au jeune homme.

Je suis désolé mon garçon, mais ton entrainement avec moi est terminé.

Comment! Est-ce que vous vous moquez de moi?

Absolument pas, ma mission auprès de toi est terminée. Je t’ai retrouvé et recueilli ici dans un simple et unique but. Te convaincre de suivre la voie de la raison, te convaincre de sortir de ta routine et de te lancer à la poursuite des ravisseurs de ton frère. Maintenant que je te sens déterminé, je n’ai plus rien à t’apprendre.

Mais bien sûr que si. Votre tour de passe passe de tout à l’heure quand je ne vous voyez plus, ou encore votre facilité à contrer mes coups sont des bons exemples de votre talent pour le combat, et vous vous devez de me les enseigner.

Sache mon garçon que tu ne t’amélioreras pas en copiant les techniques des autres, mais en apprenant celles qui te seront le plus adaptées. Je ne peux donc pas t’aider mais seulement t’encourager à explorer les recoins de notre monde. Certains peuples pourront t'enseigner leur savoir, et c'est pour ça que tu dois partir à leur rencontre. Néanmoins, ma mission avec toi n’est pas tout à fait fini. Je connais un homme à l’autre bout de la ville qui élève des montures de bonnes qualités. Avant de débuter ton voyage, il te faut en acquérir une, ou tu perdras un temps précieux.

Une monture? Je n’ai malheureusement pas les moyens pour m’en acheter…

C’est pour ça que je t’invite à me suivre.

Algar s’empressa de quitter la pièce dans laquelle les deux hommes se trouvaient en empruntant les escaliers, puis alla en direction de l'extérieur. Toralgam, le suivit avec attention, désireux de connaitre quelle idée le vieillard avait encore en tête.



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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Mer 13 Aoû 2014 05:58 
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63. Gobelin maudit.


"Vous avez eu des problèmes, monsieur Sump ?" s'enquit Élise après avoir ouvert la porte de la maison pour le laisser entrer. "J'étais..."

Celui-ci, haletant, passa devant elle sans lui répondre avant de se diriger rapidement vers la cuisine, salissant le beau carrelage avec ses pieds boueux. Nimbé se tenait là, debout près d'un plan de travail encombré par un tas de fioles, d'herbes et d'ustensiles et agitait doucement un flacon de verre devant ses yeux :

"Je suis allé faire un tour au temple de Zewen pendant que vous faisiez mumuse dehors tous les deux." annonça-t-il d'un ton plat et en fixant le liquide vert foncé, presque noir contenu dans la fiole. "Tu es atteint d'une forme de gangrène primitivement appelée "maladie du fruit qui pourrit" par tes... congénères. Elle s'attrapait il y a quelques milliers d'années et faisait des ravages chez les Gobelins...et chez les Garzoks aussi d'ailleurs."

Ses yeux bleus quittèrent alors le flacon pour se poser sur le Sekteg qui le contemplait, coi. Après un long soupir, le mire ferma les yeux :

"Comment diable t'es-tu démerdé pour chopper cette chose qui date de l'ère des Hommes ? 

Sump grognonna doucement et fixa le sol. Hors de question qu'il s'engage sur ce terrain-là.

"Ça sent encore l'histoire bien nette tout ça... Je ne veux rien savoir !" dit-il en levant une main, "Mais le problème c'est que ce n'est pas une maladie comme les autres que tu te coltines, c'est plus une malédiction. Il est dit dans le bouquin que c'est un puissant magicien dont la jeune fille venait d'être dévorer, et sûrement bien plus, par un groupe de Gobelins qui aurait travailler jour et nuit pour créer cette maladie afin de débarrasser le monde de cette engeance que vous représentez, vous, les Sektegs."

Il s'interrompit un instant, fixant le Gobelin qui se tenait devant l'entrée de sa cuisine avant de feindre la surprise :

« Oh pardon, pas toi bien sûr, les autres ! » ironisa-t-il, une main théâtralement posée sur la poitrine.

Sump pencha la tête sur le côté, perplexe. À quoi jouait ce druide ?

"Ce magicien a très bien travailler puisque c'est par l'histoire d'un simple contact physique que la maladie se propage. Donc j'espère que ta petite amie ne... Enfin, en règle générale j'espère que tu n'as pas de petite amie..."

L'idée qu'un autre Gobelin, en l’occurrence celui qui l'avait dérouillé sans difficulté dans le Sanctuaire des Enfants du Renouveau, devrait bientôt traverser le même calvaire que lui réconforta quelques peu Sump.
Ça ne dura pas :

"Je ne peux pas te soigner." reprit Nimbé, l'air grave. "Je ne peux que retarder un peu les effets de la maladie en elle-même mais je ne peux rien faire pour arrêter la malédiction..."

Le Sekteg fronça les sourcils. Il avait eu un mal de chien à entrer dans cette foutue cité où il avait dû se séparer de sa relique adorée et avait manqué de se faire racketter, étriper, piétiner et bien d'autres tout ça en quelques heures pour finalement se faire entendre dire qu'il était venu pour rien ?
Ça faisait beaucoup à encaisser. Heureusement le druide continua :

"Je peux en revanche t'envoyer chez un de mes confrères...Plus versé que moi dans l'art de ...disons... l'exorcisme... Connais-tu Tulorim ? Bien sûr que non...Bon, on verra ça plus tard, pour le moment essaye de boire ça sans vomir."

Sous le regard d'Élise et de son père, Sump s'approcha pour s'emparer du flacon que lui tendait Nimbé et en ôta le bouchon, la mine soupçonneuse. Après avoir contemplé un instant le liquide noirâtre à l'intérieur, il le renifla à l'aide de son long nez pointu.

"Tu ne sentiras rien. J'ai ajouté de la sève de limacie à la liste des ingrédients, ça annule n'importe quelle odeur. Autrement, tu n'aurais jamais eue la force de l'avaler..."

Le Sekteg des forêts se concerta un instant. La dernière fois qu'il avait bu autre chose que de l'eau, à l'auberge de Ripaton, cela s'était terminé par un réveil et une journée difficile sans presque aucun souvenir de la soirée...Autant dire qu'il n'était pas très sûr de vouloir retenter l'expérience...
Devant son doute, Nimbé prit la parole d'un ton grave, plus aucune trace de son éternelle ironie :

"Il y a de grandes chances que pour régler le problème on soit obligé d'amputer les zones infectées...Pour l'instant il n'y a que la main mais tu as dû noter que ça commençait à se propager dans le poignet. Dans quelques jours, tout le bras sera infecté... Bois ce foutu flacon."

Sump le dévisagea. Il essaya de s'imaginer comment serait la chasse et la vie avec une main en moins...Pas impossible mais ça allait compliquer radicalement les choses, sans compter les problèmes qu'il aurait pour grimper aux arbres...Mais il était prêt à se la couper lui-même si c'était le seul moyen pour lui de rester en vie, en tout cas c'est ce qu'il croyait. Si seulement il pouvait l'éviter...Il était déjà assez gâté comme ça.
Le Sekteg renversa le tête en arrière et but tout le flacon d'un trait. Le goût lui fut tellement insupportable qu'il laissa tomber le récipient qui se brisa par terre.

"Ben voyons..."entendit-il soupirer Nimbé alors qu'il fermait très fort les yeux et qu'il faisait un moue dégoûtée avec son visage tant le goût était terrible.

C'était aussi fort et désagréable que l'alcool que lui avait fait boire Kronh à L'Auberge des Joyeux Fêtards. Sauf qu'au lieu de lui donner une sensation de froid partout dans la bouche et de lui brûler l'estomac, cette nouvelle mixture était juste terriblement amère.
À cet instant, de puissants coups retentirent contre la porte d'entrée et une grosse voix tonna :

"Ouvrez, Nimbé ! Milice de Yarthiss !"

Sump se figea instantanément tandis que l’intéressé grommelait :

"Qu'est-ce que c'est encore ?"

Se faisant tout petit, le petit Gobelin, la bouche encore souillée de la boisson qu'il venait d'ingérer, se glissa derrière le propriétaire de la maison avant de détaler vers la fenêtre de la cuisine. Il avait espéré qu'on ne le retrouverait pas mais Yarthiss n'était pas si grande que ça et les nouvelles y circulaient vite. Le sergent Jason, dès qu'il avait dû entendre parler d'un Gobelin impliqué dans l'affaire, avait, à raison, tout de suite foncé ici. Sump escalada le comptoir et s’apprêta à sortir en vitesse mais une forte poigne le saisit au niveau de la capuche :

"Ah sûrement pas ! Quoi que tu aies fait, tu en assumeras les entières conséquences !" lui asséna Nimbé.
Il bien plus rapide qu'il en avait l'air.

Après quoi, pendant que le sergent Jason et Roulque pénétraient dans la bâtisse le visage dur pour l'un comme pour l'autre, il traîna le Sekteg hors de la cuisine. Ce dernier tenta sans grande conviction de se débattre. Il était mal barré.
Le mire le lâcha et il se trouva face à face avec les deux miliciens :

"J'espère que tous là-bas se trompent..." lui dit le sergent Jason d'un air sombre."Autrement, tu vas regretter d'avoir abuser de notre confiance et de notre générosité à tous..."

"Mais qu'est-ce qu'il a fait ?" intervint Élise.

Roulque se tourna vers elle et lui répondit doucement, d'un ton étonnamment professionnel dénué de toute raillerie ou rancune :

"Il pourrait être impliqué dans la tentative de meurtre de Josua Harthefeld, un des fils du roi, qui vient d'avoir lieu tout près du château..."

Sump se retint de gémir alors que la cadence de son rythme cardiaque triplait.

"Moura ! Mais c'est ..." commença Élise, les mains sur la bouche avant de se tourner vers le Sekteg.

Ses yeux lançaient des éclairs.

"Tu vas nous suivre bien sagement." déclara Jason à Sump qui se laissa lier les mains dans le dos par Roulque, les oreilles en position de soumission totale. "Au moindre faux-pas, je te tranche les deux jambes. Clair ?"

On ne pouvait plus explicite.

"Et nous...est-ce qu'on vient ?" risqua Élise.

Son père lui répondit avant qu'aucun des miliciens ne puissent le faire :

"Bien sûr qu'on vient ! Ça promet !"

Suite.

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Dernière édition par BreadOOney le Ven 26 Aoû 2016 08:42, édité 2 fois.

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