Les portes de la Cité franchies, me voilà à déambuler dans les rues, cherchant aussi discrètement que faire se peut, le temple de Gaïa, temple qui pourra je l'espère guider mes pas vers un temple de Sithi.
Les gens me regardent et j'aime ça, pour attiser encore plus le regard des gens, je n'hésite pas à défaire mon chignon tout en secouant ma tête. Alors mes cheveux ondulés tombent jusqu'en bas de mon bassin, et virevoltent dans les airs, je les ébouriffe avec une main d'un geste mal calculé ...très mal calculé. Plusieurs de mes bagues se coincent dans mes cheveux, je m'en suis rendu compte après avoir lancé un petit cri à peine audible quand j'ai voulu retirer ma main des cheveux. (Que faire, mais ça devrait pas m'arriver à moi ce genre de truc !) "Bonjour, il fait si bon !" Dis je en souriant à une bourgeoise.
(La honte, je fais quoi moi maintenant ?! Vite improvise ! Ah voilà une ruelle)
Presque soulagée, je me précipite donc dans une ruelle mal éclairée, si mal que peu de végétation y a poussé, pas même de la lierre. Je pose mon sac sur le sol de pavés, mon baton entre les jambes, et tente tant bien que mal de me défaire la main des cheveux. (Satanée pierre, je le savais que c'était une idée de nain manchot croisé avec un gobelin de défaire mes cheveux !) Au bout de 5 min de calvaire, j'arrive à enlever mes cheveux coincés dans mes bagues. (Ah enfin) Fière de moi, je me relève, le torse bombé, prête à affronter le monde, je reprend mon baton, me retourne, et ... "HEIN ?! Mon sac n'est plus à sa place. Un homme encapuchoné de silhouette moyenne fuyait avec un objet qui semblait être mon sac. Mon sac tout neuf qui m'a couté vraiment cher, avec ma cape d'invisibilité dedans, mon argent, mon matériel pour me maquiller et surtout mes deux autres robes préférées ! Je me met donc à courir après l'homme mystérieux :
"Hé toi là bas ! Sale vermine, je t'ordonne de revenir !"
Il est impossible de ne pas m'entendre, ce bougre m'ignore et accélère sa course. Habituée depuis longtemps à vivre avec des talons, marcher n'est pas un problème. Mais jamais habituée à courir, faire une course avec des talons devient très vite problématique, et douloureux. Je m'arrête précipitemmet pour enlever mes chaussures et les garder sous le bras, puis je me remet à courir (voilà qui est plus facile). Mais le voleur avait pris une avance certaine sur moi. Mais je gardais espoir. Mes jambes me faisaient mal, courir pieds nus sur des pavés ça fait très mal, on y pense jamais assez quand on va en ville. En même temps qui va en ville pour poursuivre un voleur ?
Ainsi, le voleur fut stoppé alors que je commencais à le perdre de vue. Ceci me motiva pour garder le pas de course. (Mon dieu, à présent je sais pourquoi je déteste le sport, c'est tellement douloureux !) Une fois à coté du voleur, je lui retire le sac des mains brusquement. L'homme reste silencieux, et ne s'oppose étrangement pas à mon acte. Je ne vois pas son visage, mais on pourrait penser qu'il ne me regarde pas, il doit regarder derrière moi, mais je n'en ai que faire. "Raclure pour qui te prends tu pour voler MES affaires ! Tu te rends pas compte de la valeur qu'à mon sac à MES yeux ! Et sûrement aussi à tes yeux de sous fifre, mais quand même ! On me vole pas moi, tu sais ce que tu encours à faire ça ?! Vaurien !" Ne remarquant toujours aucune réaction, et énervée par cela, je le frappe avec mon sac sur le torse, ce qui eu pour unique effet de le faire vaciller et lui faire bouger sa capuche vers l'arrière. Je peux à présent voir son visage. C'était un humain, forcément, il n'y a qu'un humain pour voler une sindeldi telle que moi. Il doit avoir la cinquantaine, ni particulièrement propre, ni particulièrement sale, mais dans les faits, ça n'est pas son aspects qui m'a frappée chez lui, mais plutôt son expression faciale. Il avait les yeux écarquillés, la bouche presque ouverte, et les sourcils réaussés, il avait le visage d'un homme qui avait peur. Pensant dès lors que c'est moi qu'il regarde, fière de moi je lui lance un :
"Je préfère ce type de comportement."
Puis l'homme se mit à courir en arrière. "Et ne reviens plus m'embêter !" (Quel voyou, c'est à cause de ce genre de personne que j'en suis là aujourd'hui) Quand soudain un bruit se fit entendre, le bruit du chant d'un d'oiseau... Non. C'était plutôt le bruit d'une lame... d'une lame qui se fait dégainer. Toute l'assurance qui était en moins vient de s'enfuir aussi vite qu'une biche sentant le danger roder.
Je décide donc de me retourner espérant du plus profond de mon coeur que ça n'était que le fruit de mon imagination, après tout il y a la milice juste à côté, le coin est sûr. Je tourne un peu mon bassin, ainsi que ma nuque. Des cheveux tombent, je les retire donc doucement afin de dégager ma vue. A présent, dans cette ruelle aussi sombre que la précédente, j'aperçois à peu près cinq ou six personnes. Elles sont habillées pauvrement, quasiment des lambeaux, leurs cheveux sont gras, leurs visages, sales, quelques cicatrices les accompagnent avec leurs sourires carnaciers. Ces hommes relativement grands et robustes tiennent leurs armes bien fermement et je n'ose ne serait ce qu'imaginer ce à quoi il pensent en me regardant. Et je pense que le cri que j'ai poussé en les voyant est justifié ! Je décide donc de courir aussi vite que possible quand un autre homme s'interpose devant moi.
"Ôte toi de mon chemin toi !"
Puis il me pris par le bras d'une seule main, pendant que ses compagnons marchaient vers moi avec une certaine hâte appeurante.
"Je la tiens !"
"Tu tiens rien du tout vermine !" Criais je en lui écrasant un de mes talons dans l'épaule. Il cria de douleur, ce qui me donna la chance de pouvoir me défaire de sa poigne. Le visage, et ma robe pleins de son sang, je me mis à courir encore plus vite qu'à l'instant précédant, car là c'est ma vie qui semble être en danger, et non pas mes yus. Je relève ma robe pour laisser plus de place à mes jambes, frêles, mais utiles dans ce genre de situation. Mon coeur battait à tout rompre, mes cheveux s'étalaient sur mon visage, mes bras étaient encombrés mais je ne voulais pas lacher mon sac, et mes chaussures, résultat d'une vie de superficialité. Mes pieds me font éxtrêmement mal, mais heureusement j'aperçois le carrefour principal de la ville. Ainsi, il y a une chance que mes poursuivants ne me suivent pas jusque là puis me tuent ou me séquèstrent, de peur d'être poursuivis par les gardes.
Arrivée au carrefour de l'espoir, il y a foule forcément, il y a du bruit, des bousculades, les cris des marchands, et autre. Dans la hâte je traverse la voie, jusqu'à me retrouver cachée derrière une immense batisse, sobre, et somptueuse à la fois. Mes mains tremblantes j'ouvre mon sac, je peine, j'ai peur, et il faut que j'ouvre ce satané sac qui ne daigne pas m'écouter !
"Allez !"
Une fois mon sac ouvert, je précipite mes mains à l'intérieur, évidemment quand on est pressé on ne trouve jamais l'objet désiré la première fois..
"Elle est là !" Entends je au loin derrière moi.
Voilà ! Elle est là ! Je sors de mon sac ma cape d'invisibilité que j'enfile au plus vite sur moi. Mais la "racaille" est déjà là, à coté de moi. Ma seule chance ici, sera qu'ils ne m'ont pas vue suffisemment tard pour me repérer exactement là où je suis. "La garce ! Elle s'est enfuie !" s'écrie l'un des leurs. Un autre renifle.
"Non, elle est tout près... oui tout près" Il fait quelques pas dans ma direction.
"Continuons !"
Puis ils partirent précipitemment dans d'autres ruelles, sauf un. Un était resté sur place, regardant dans ma direction l'air songeur, puis parti rejoindre le reste des malfrats.
Suffisemment loin, pour ne pas entendre le bruit de mes pas, j'organise donc mes affaire, j'enfile mes chaussures dont une avec un talon plein de sang, met mon sac sur une épaule, puis prend mon baton fermement pour m'aider à avancer, mes jambes me faisant atrocement mal. Je garde la cape, j'ai beaucoup trop peur, cette ville m'éffraie, bien que sa réputation ne soit pas si terrible. Je frôle les murs, pour ne pas entrer en collision avec quelqu'un, une fois revenue au carrefour, je lève la tête et lis "Gaïa". J'y suis, enfin !
Je suis enfin au temple de Gaïa, ce temple qui pourra m'aider dans ma tâche. Je monte les marches assez vite afin d'atteindre les portes de pierre au plus vite. Temple qui au jour d'aujourd'hui ne m'a jamais paru si réconfortant.
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