Milice d'Omyre

Milice sous la coupe d’Oaxaca, la milice d’Omyre n’engage que des êtres foncièrement mauvais : orques, humains, gobelins, qu’ils soient versés dans l’art de la guerre, de la magie ou de l’assassinat. Son rôle est de s’occuper d’affaires dont l’armée ne peut se charger : mission de reconnaissance ennemie, assassinat punitif d’un officier retors de l’armée noire, espionnage dans les lignes orques, surveillance des frontières, sac de villages… Des choses peu recommandables, donc.


Comment s'engager ?

En jeu, vous devez contacter un milicien gradé qui vous inscrira sur une liste secrète. Il vous fournira si besoin du matériel (cf point IV /) aux couleurs de la ville et si possible un premier ordre de mission. La réponse du milicien sera faite par un GM !

HRP: N'OUBLIEZ PAS de demandez dans le SOS GM qu'un GM s'occupant de la milice s'occupe de votre inscription

Comment faire sa mission ?

Une mission vous sera envoyée sur votre fiche de milice et elle se remplit par rp. Ça sera donc à vous de la gérer, en imaginant des péripéties et des aventures mouvementées, des rebondissements et surprises, avec combat si possible. Plus la mission sera complexe, meilleure seront vos récompenses !
Rappel : Les règles de milices

À l'insu de la population, ce lieu contient des fluides spatiaux menant vers d'autres mondes, notamment :

• Gramenou
• Sor-Tini

(Vous devez demander aux GMs pour vous rendre sur Gramenou ou Sor-Tini. )

Vrung ce trouvait devant un imposant bâtiment qui rappelait un château-fort mais, en miniature. Il s'agissait du quartier général de la milice d'Omyre. La raison de sa présence en un tels lieu était simple, l'orque allait s'engager pour servir son pays. Ou plutôt pour se faire de l'argent tout en étudiant la magie aquatique...
Cela faisait déjà une paire d'année que Vrung avait trouvé un maître pour lui apprendre à contrôler son pouvoir mais, celui-ci ne connaissait que les bases et fût vite dépassé par son élève. Le jeune hydromancien cherchait un moyen d'exercer ces talents pour financer ces recherches et gagner son pain quand il pensât à la milice, la solution rêvée ! Il rentrât donc dans le bâtiment pour s'inscrire.

"Quesque tu veux le gringalet ?"

A peine rentré et déjà on l'interpellait, vulgairement en plus. Vrung regardât son interlocuteur, un grand orque en armure, tout en lui répondant d'un ton neutre mais froid.

"C'est pour m'engager"

Le soldat ce mit à ricaner et, après avoir dévisagé l'hydromancien, répondit plus sérieusement :

"L'armée n'a pas besoin de chétifs guerriers à peine capable de porter leurs armes !"

Le mage en herbe prit un ton plus agressif en répliquant de plus belle :

"Je sais très bien que je ne suis pas fait pour ce genre de tâches, que je laisse aux personnes à faible intellect comme vous, et je me voyais plutôt comme mage-soldat. Vous savez ce qu'est la magie au moins ?"

Omyre... L'ombre noire et sinistre de Calpurnia filait au galop au travers des ruelles étroites. L'univers lui même était dément. Les pavés gorgés de mousse, les maisons difformes et les rares arbres étendaient leurs bras grotesques toujours plus haut dans le ciel. Hrist arriva devant ce qui se trouvait être un bâtiment de milice.

La bâtisse aux murs noirs où étaient encastrés de pieux de fer forgé avait des allures grasses et vulgaire, un univers totalement différent de Kendra Kâr. Les emblèmes de mauvaise augure de la ville se voyaient pour ainsi dire... Partout.

Omyre était pleine d'orques... De créatures impies, d'humanoïdes, de saletés, de déchets de cadavres... Et cette puanteur aux relents suspect avait pour unique mérite de mettre la Frémissante de très mauvaise humeur.

La porte claqua brusquement, l'odeur était de plus écœurante. Elle marchait, droite à allure cadencée, presque militaire. Elle savait qu'elle valait mieux que cette racaille gobeline qui cherchait à se faire un peu d'argent en ramassant la fange des égouts. Ce qu'elle voulait, c'était désormais se faire une place en ce lieu hostile. Elle méprisait les femmes, les enfants et les hommes, encore plus ces créatures beuglantes et puantes...

C'était avec véhémence qu'elle approchait du gobelin qui dormait la tronche collée à la table pleine d'immondices. Rageuse, elle tira son arme et planta la dague Scélérate juste devant le nain verdâtre qui eut un sursaut et se redressa comme une pique, contemplant la femme d'une mine surprise...

La créature infecte s'était reculée jusqu'à ce que le dossier de son siège le lui interdise. L'agitation provoquée par son entrée fracassante lui avait mérité d'être remarquée par les miliciens Orques et Gobelins de part en part de la pièce.

"C'est pour un engagement. Je suis venue de très loin pour servir Oaxaca."

L'être vert eut soudainement un regard sinistre, il dévisageait la jeune femme avec cet étonnement perpétuel de voir une Elfe se mettre au service de l'empire noir de la Déesse, fille de Thimoros.

Le regard du gobelin à l’allure chafouine hésita un instant, puis se para d’une lueur teintée de sadisme, lorsque derrière toi, un bruit de grognement se fit entendre. Sans un mot, il tendit un doigt pustuleux vers un orque massif, à la peau noirâtre, et arborant l’insigne de la milice d’Omyre sur son armure sombre en cuir épais. La voix avec laquelle il s’adressa à toi était grave et grumeleuse, sévère et autoritaire.

« Ha ! Tu veux servir la Reine Noire, racaille ? La Sorcière n’a rien à faire des moins que rien. S’tu veux la servir, faudra prendre du galon. Et le galon, tu l’prendras ici, sous MES ordres. Et tu vas trimer, crois-moi ! »

Il te regarde d’un air patibulaire avant de cracher par terre.

« Y’a deux chefs de clan orques qui foutent le bordel dans le quartier Sud-Est de la ville. Orag Mar Grubol et Nulhur’ Thrognolf. Ils se disputeraient pour une histoire de chasse aux rats sur le territoire de l’autre. Arrange-moi ça avant qu’ça n’parte en émeute. J’veux pas connaître tes méthodes, j’veux juste voir le résultat. Exécution, recrue. »

(Holalala... Pas connaître ses méthodes ?! Il a dit ça à Hrist ?)
(C'est pas malin un Orque...)

Celui qui se vantait d'être son instructeur était en réalité un Orque. Le gobelin paresseux ne devait être qu'un de ses sous-fifres. Quoiqu'il en était, Hrist et son caractère abominable n'avaient nullement l'intention de plier devant cette monstruosité. Une haute créature sombre et tassée. Deux de ses dents dépassaient de ses lèvres poisseuses, ses yeux bruns enfoncés dans ses orbites poilues. La tête elle même, paraissait ridiculement étroite et petite en comparaison à l'armure qui lui donnait un caractère massif et abominable... Un bel Orque en somme...

Les créatures de la pièce reprenaient vite soudainement à l'intervention de l'Orque, comme s'ils venaient de sortir d'un repos onirique. La Frémissante, sans le savoir s'était plongée au travers d'abîmes infinis d'horreur indiciblement perturbé de sons et d'odeurs au déconcertant désordre.

"Et bien soit. Il en sera fait ainsi."
(Non mais c'est surtout qu'elle est nouvelle ici. A Tulorim elle aurait été arrêtée la pauv' petiote.)

D'une poigne malheureusement trop féminine, c'est avec peine qu'elle tira la lame de la table, étant trop enfoncée dans le bois noueux celle-ci résistait alors que la majorité des regards étaient braqués sur elle.

(N'empêche, au moins tu sais que tu es une racaille Hrist...)
(Ils sont très mal lotis pour parler ainsi de racaille.)
(Mais si, une racaillette en jupe avec des couteaux. Ça serait rigolo tout plein.)

Arrachant enfin son arme préférée de son socle de bois, la jeune femme se dirigeait vers la porte accompagnée de la même détermination dont elle jouissait quelques secondes auparavant. Néanmoins, elle comprenait pourquoi même les plus infectes créatures autres que les Orques et Gobelins évitaient Omyre et ses alentours comme si ses habitants avaient la peste. Il suffisait pourtant de se rendre utile.

Elle ignorait encore alors que le cauchemar ne faisait que commencer...

Hrist n'avait pas réellement envie de se réduire à faire un rapport, mais Calpurnia était restée devant la milice et sa présence n'était pas passée inaperçue. L'immense colosse qui lui servait d'instructeur était au pas de la porte d'entrée les bras croisés. Cette fois-ci, il ne portait pas son armure mais n'en restait pas moins imposant et massif.

Il mit un peu de temps avant de reconnaître la jeune encapuchonnée, il devait pourtant être rare de trouver ce genre de personnage dans la milice. L'échange d'âme avait eu lieu dans les ruelles et c'était Hrist qui raconterait brièvement l'histoire.

En s'approchant de l'Orque, elle tira son capuchon. Réaction de l'intéressé qui maintenant reconnaissait la jeune femme, il décroisa les bras, craqua ses doigts dans un sourire étrange qui lui donnait un air presque amical - comble de l'horreur en fin de compte -.

Hrist était ridiculement petite face à lui. Il la toisait maintenant de tout son haut avec un air sévère attendant un rapport.

" Vous saviez que les deux chefs trempaient également dans une contrebande de fluide d'obscurité ? "

Sans même attendre une réaction, elle enchaîna en laissant tomber par terre les médaillons arrachées aux cadavres.

" Il n'y aura plus de chasse aux rats pour un moment dans ces quartiers là, soyez en certain..."

Elle décocha un sourire cruel qui, dans la pénombre de la matinée reflétait toute la perversité de son âme...

C'était terminé pour l'instant, Silmeria avait retrouvé Mircalla à l'auberge... C'était en chevauchant Calpurnia que les deux femmes allaient quitter la ville laissant derrière elles une poignée de cadavre et un incendie... Jusqu'où l'instinct de la Douce ou celui de la Frémissante conduira le cheval ? Quelle ville allait maintenant porter la marque noire du passage de la Sindel...

Le bâtiment, glauque à souhait à l’extérieur, ne valait guère mieux à l'intérieur. Dans un premier temps, Azra ne sut pas trop ou se rendre, et la mine patibulaire des miliciens qui le dévisageaient d'un air insistant ne lui donnait pas trop envie de demander son chemin.
Mais alors, il fit une rencontre surprenante : Koriga, le gobelin qu'il avait rencontré le jour de son arrivé à Omyre attendait sur un banc dans un couloir.

« Euh... bonjour... tu es dans la milice ? »

Koriga lui dédia un sourire plein de dents pointues.

« Peut-être... peut-être pas... et toi ? »

« Je voudrais m'engager... »

« Je dois consulter le capitaine... toi tu dois aller voir un instructeur... Va donc à la porte, là-bas. »

Il désigna une porte noire que rien ne différenciait des autres. Azra se hâta vers elle. Koriga avait montré qu'il n'était pas très fiable, aussi, il préférait ne pas rester trop longtemps en sa présence. Mais dans son dos, la voix narquoise du gobelin retentit :

« Au fait, félicitation pour ton bâton ! »

Azra lui lança un regard curieux. Cette créature cachait des choses... mais il ne lui dirait pas quoi. Rendrak n'ayant pas plus idée de ce que cela voulait dire, il préféra entrer par la porte indiquée.
S'efforçant de prendre un ton assuré, il dit :

« Bonjour, je souhaite rejoindre la milice et servir Omyre. »

Tu te rends compte un peu tard que ta présence interrompt une scène musclée, mais presque comique. Juché sur un bureau, un sekteg entièrement et bardé de cicatrices, est en train de cogner rudement un orque bien plus grand que lui. D'un coup de coude bien placé, il étale la victime qui s'affale sur un souffle douloureux. Suite à un signe de sa part, deux autres miliciens s'emparent de l'inconscient et le trainent dehors.

Le gobelin pousse un soupir énervé.

"J't'en ficherais des nabots, moi !"

Il te scrute soudain de ses petits yeux noirs, et t'examine des pieds à la tête. Il lorgne brièvement sur ton bâton et affiche une grimace.

"Encore un gamin s'prenant pour un grand gaillard. J'ai pas d'temps à perdre avec toi."

Il farfouille rapidement dans la pièce, puis pose un lourd registre sur le bureau. Après l'avoir ouvert sur une page vierge, il te fait signe.

"Pose-moi une belle marque là, et ouvre grand tes esgourdes."

Il se racle la gorge, crache, puis reprend la parole.

"Avant-hier, mon imbécile d'apprenti, un humain à peau noire pas plus grand ni vieux qu'toi, a déserté la milice quand il a été pincé à piquer dans les réserves. J'm'en taperais s'il n'avait pas emporté avec lui plusieurs armes courtes et tué deux d'mes frères en patrouille. Il a été vu c'matin du côté du grand marché, en train d'essayer d'refourguer ses affaires. Fais-lui la peau, ramène-moi sa tête ou au moins son oreille gauche. Y'a une spirale en argent dessus. Et si tu r'trouves des armes, ramène-les aussi."

Il te transperce du regard. Visiblement il n'a guère davantage de temps à t'accorder.

À peine avait-il parlé qu'Azra réalisa qu'un orc était en train de se faire tabasser par un gobelin dans la pièce. Il attendit patiemment, se demandant quand la scène se terminerait. Au bout d'un moment, le garzok repartit piteusement en lançant un regard assassin au témoin involontaire de sa déconfiture tandis que le gobelin, une petite teigne à l'air aussi âgée qu’expérimentée marmonnait avec humeur.
Rendrak, lui, semblait prêt à s'effondrer de rire.
Le sekteg finit par remarquer Azra. Sa mauvaise humeur étant intacte, il se contenta de lui demander de signer un papier.
Le garçon fut pris au dépourvu. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas tenu une plume entre les mains ! Et comment devait-il signer ? Plutôt que de mettre son nom, il se surpris à dessiner un corbeau stylisé. L'instructeur n'en fit pas cas et passa tout de suite aux choses sérieuses.

« Avant-hier, mon imbécile d'apprenti, un humain à peau noire pas plus grand ni vieux qu'toi, a déserté la milice quand il a été pincé à piquer dans les réserves. J'm'en taperais s'il n'avait pas emporté avec lui plusieurs armes courtes et tué deux d'mes frères en patrouille. Il a été vu c'matin du côté du grand marché, en train d'essayer d'refourguer ses affaires. Fais-lui la peau, ramène-moi sa tête ou au moins son oreille gauche. Y'a une spirale en argent dessus. Et si tu r'trouves des armes, ramène-les aussi. »

Et il retourna mettre dans l'ordre dans une pile de paperasse qui avait été renversée par l'affrontement.
Comprenant qu'il ne devait pas s'attarder pour éviter le sort du garzok, Azra quitta précipitamment la pièce.
Il fut immédiatement abordé par le garzok qui s'était fait battre par le gobelin.

« C'était pas de ma faute si j'étais pas à mon post. C'est Urtlanok qui m'avait appelé ! Si tu racontes à qui que ce soit ce que tu as vu... tu es mort ! »

Pourquoi tout le monde voulait-il à tout prix lui casser les pieds ? Avant que Rendrak ne put intervenir, le genou d'Azra était remonté violemment et le garzok s'effondrait en se tenant l'entrejambe. Décidément... ce n'était pas son jour.
Koriga n'était plus là, aussi Azra quitta tranquillement la milice.
Comment allait-il faire pour trouver le voleur et sa cargaison ? Il avait bien peu d'indices dans une grande ville comme ça...
Mais il n'avait de toute façon rien d'autre, donc cap sur le marché, en espérant que le voleur s'y trouve encore...

Magoult

Ils s'engagèrent dans le bâtiment et se dispensèrent bien vite vers les bureaux de leurs chefs respectifs. Azra adressa un signe de mains à Aléria mais celle-ci n'y répondit pas. Koriga lui envoya un clin d’œil coquin si expressif que le garçon se sentit rougir. Qu'allait imaginer ce foutu sournois ? Il disait juste au revoir à une compagne d'arme !

Il rentra dans le bureau du vétéran gobelin qui l'avait envoyé en mission et déposa précautionneusement l'anneau d'oreille du voleur, ainsi que les armes qu'il avait récupéré : trois poignards, quatre dagues et une épée courte.

« Me revoilà, au rapport. Excusez le retard mais il y a eu des complications. Il s'agissait d'une bande organisé dont Magoult faisait parti. J'ai eu besoin de l'aide du gobelin Koriga et de la guerrière Aléria pour en venir à bout. Leurs cadavres se trouvent maintenant dans leur repaire, je pourrais vous l'indiquer si vous le souhaitez. Je vous ai amené là les armes que j'ai pu récupérer. Ce n'est pas grand chose, je le crains, le reste avait déjà été vendu. Sinon, je peux vous dire qu'un membre de la bande, un garzok du nom de Gorak, s'est enfui. Mais ils semble que tous les autres soient morts. »

Il reprit sa respiration, un peu anxieux. Puis demanda :

« Êtes-vous satisfait ? Souhaitez-vous me donner une autre mission ? »

Quand tu te rends dans le bureau que t'indiquent des garzoks de mauvais poil, tu peux voir un gobelin jeter un poignard sur le mur, y épinglant une sorte de gros cafard. Tandis qu'il le décroche en masquant difficilement une montée de salive, il t'adresse un regard agacé.

"Ah oui. Le nouveau. T'es là pour un boulot, hein ?"

Ne faisant qu'une bouchée de sa proie, il reprend la parole en postillonnant un peu.

"Une jolie p'tite négociante garzok que j'connais, Gu'Vrud, n'est pas rentrée dans son taudis depuis trois jours. J'la connais, elle sait s'défendre, mais j'ai son promis sur le dos. Il est persuadé qu'elle a été enlevée ou pire. Elle devait apparemment aller au grand marché, mais d'après moi t'as plus de chances en t'rendant du côté d'l'arène des milles lances. Faut que tu la trouves, et qu'tu m'la ramènes ici morte ou vive, histoire qu'il me lâche les bottes. "

Il avale son cafard, repoussant une patte dans sa bouche. Il te fait un signe de la main t'indiquant d'y aller.

Le gobelin devait être satisfait, mais il semblait surtout préoccupé. Il donna distraitement une bourse au garçon. Puis, réagissant à la proposition, il expliqua qu'un rapport récemment obtenu indiquait que l'ennemi allait tenter de libérer un prisonnier. Il fallait empêcher cela.

« Je peux essayer de m'en occuper... » proposa le nécromancien.

Le milicien sourit :

« Je n'en attendais pas moins. Tu es officiellement membre de la milice et au service de la très grande Oaxaca. C'est pour la forme, bien sûr, ne t'attend pas à la rencontrer... »

Azra sourit, pour la forme aussi, il n'avait aucune envie de rencontrer cette personne qui, de tout ce qu'il avait entendu dire, était pire encore que Chandakar.
Quelque chose remua au fond de son esprit, et il sut que c'était la liche. Le nom de la déesse le mettait en rage, presque au point de sortir de sa retraite. Pendant un temps, Azra avait cru, sans grand espoir, en être débarrassé. Il était maintenant sûr que ce n'était pas le cas.
D'ailleurs, il sentait aussi que le nom de la demi-déesse lui tordait l'estomac. Chandakar s'estimait responsable de son retour et le jeune homme était son héritier spirituel. L'héritier de ses fautes...
Pour cacher son malaise, il demanda :

« Je ne connais pas bien la ville... où sont les prisons ? »

« Il était questions de libérer quelqu'un dans l'arène... Mais nous ne savons pas qui. »

Azra ouvrit des yeux ronds.

« Mais... il doit y avoir des centaines de prisonniers ! »

« Mille cent cinquante-quatre pour être précis. Mais seul quelques centaines viennent de l'extérieur. Cette mission est difficile, je te l'accorde, mais tu es ici pour servir, pas pour fournir des excuses ! Passes y le temps qu'il faudra mais ne permet pas que cet homme soit libéré ! »

Le jeune homme inclina la tête de mauvaise grâce. Il commençait à haïr sérieusement le prêtre de Phaïtos qui l'avait envoyé dans la milice !
Il quitta les lieux sans plus tarder.

Les lèvres gercées et la tenue couverte de poussière jusqu'aux épaules, les bottes crasseuses au point que la boue avait rendu les lacets de cuir secs et craquants, Hrist était retournée à Omyre.

Seule. Personne ne semblait la reconnaître. Comme beaucoup avant elle, la tueuse était défaite et en échec. Ses soldats étaient morts à Oranan et encore une fois, elle se trouvait être la seule survivante. L'appréhension d'être bientôt accusée de traitrise ou d'être une agent double restait camper dans sa tête. Ne sachant trop que faire, elle décida bien vite de se tenir à son idée initiale qui était la milice.

En traversant les rues assombries par un temps pluvieux elle trouva bientôt la milice qui n'était pas loin des portes, à proximité immédiate des axes principaux et des rues les plus fréquentées. La porte était ouverte, gardée par deux puissants guerriers qui, assis sur les marches retiraient la boue de leurs bottes à l'aide d'une dague.

L'intérieur de la milice n'avait pas changé. Le bois antique qui faisait le sol était défoncé à certains endroits et on pouvait y voir la terre battue et la pierre au travers. Quelques meubles étaient rassemblés pour remplir l'espace et les plus gradés du bâtiment beuglaient sur des recrues qui revêtaient les blasons de milice. Une agitation classique qui fit légèrement sourire la femme, tout ce qu'elle y voyait était bien semblable à ses souvenirs, aussi lointains soient-ils.

Un Garzok était en retrait, assis sur un tabouret il taillait un bout de bois à l'aide d'une lame, semblant très appliqué à la tâche, il ne s'aperçut pas immédiatement de la présence de la femme jusqu'à ce qu'elle ci ne dise quelque chose.

« Où est ton chef ? Je viens reprendre mes affectations à la milice. Il devrait se souvenir de moi. »

Elle regarda un peu autour d'elle puis retira la capuche qui la dissimulait. Elle ne reconnut pas l'orque qu'elle avait rencontré quelques temps plus tôt. La tueuse toussota et se rendit compte en posant ses yeux sur un miroir usé à quel point elle avait mauvaise mine, les traits fatigués et sales, les lèvres rougies d'être sèches et la robe brune et sa cape brune de poussière.

Hrist soupira un instant.

« Ma dernière mission était de tuer deux fortes têtes qui semaient le désordre à cause d'une chasse aux rats. J'imagine qu'il y a d'autre têtes à faire tomber. »

"Deuxième porte à droite." dit-il sans lever la tête vers l'assassine.

Le chef t'accueille, c'est pas le même que la dernière fois, même si, pour une sindel, tous les Garzoks se ressemblent. Celui-ci est un Garzok, grand, large, vêtu de cuir noir avec des yeux rouges et une crinière rouge sang.

"Une mission ? Dans le quartier des esclaves, vous trouverez Garog' Chek, c'est un des marchands réputés d'humain. Il a subit deux tentatives de meurtre en deux jours. Trouvez qui, pourquoi et réglez ce soucis. Meurtre, torture, comme vous voulez, mais vous agissez seule."

« Il doit être déjà mort... La vie suit son cours. » Pensa Hrist en voyant que le Garzok vers lequel elle fut conduite n'était pas celui d'autrefois, même si tous ont des traits communs, celui-ci était plus trapu et son air encore plus sauvage.

"Une mission ? Dans le quartier des esclaves, vous trouverez Garog' Chek, c'est un des marchands réputés d'humain. Il a subit deux tentatives de meurtre en deux jours. Trouvez qui, pourquoi et réglez ce soucis. Meurtre, torture, comme vous voulez, mais vous agissez seule."

Dit-il sans même prendre le temps de la regarder, chose à l'avantage de Hrist, car son air misérable ruinait sa crédibilité. Un autre entra et il lui confia une mission différente. Elle comprit qu'elle devait déjà partir. Visiblement, elle n'aurait pas plus d'information et il lui faudrait rencontrer ce fameux vendeur d'esclave avant qu'il ne claque sous la lame d'un tueur.

Hrist descendit la ruelle principale, le ciel s'assombrit et finit par laisser pleurer une fine pluie froide qui nettoya doucement sa tenue.

« Un petit tour au marché d'esclave semble s'imposer ma vieille ! »
« Il me tarde de rencontrer cet orque. Deux tentatives en si peu de temps, il a quelqu'un de très motivé qui lui en veut. »