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 Sujet du message: Désolation (Gurth Von Lasch - v=x3)
MessagePosté: Sam 7 Mar 2015 23:07 
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Désolation (Gurth Von Lasch)


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Présentation : Brick à deux mâts gréés en carré, la Désolation est un navire qui ne paie pas de mine, quand on le voit. Boiseries ternes, grises et peu entretenues, voiles sombres et rapiécées, coque ornée d’algues et de restes de coquillages. Il n’en est pas moins solide, et surtout rapide. Surpassant de loin les grands et lourds galions, il navigue sur les flots sans demander un trop grand équipage. Et quel équipage : des reclus, des rejetés, des mendiants et éclopés. Des rebuts de la société kendrane, sans hygiène ni classe, œuvrant sous les ordres d’un capitaine sans scrupule ni état d’âme : Gurth Von Lasch, l’Ogre de Tulorim.
Une cabine unique pour le capitaine, sobrement aménagée d’un autel aux dieux sombres, et d’outils de mortification. D’une couche, et d’un bureau, où trône un crane en guise d’encrier. Et une salle de vie pour l’équipage, regroupant cuisine, réserves et couchages.
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Vitesse : Rapide (X3)

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 Sujet du message: Re: Désolation (Gurth Von Lasch - v=x3)
MessagePosté: Dim 8 Mar 2015 11:53 
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Voyages.

La Désolation quittait le port Kendran sur une mer à peine agitée, et sous un ciel découvert. Gurth Von Lasch, nouvellement promu capitaine d’une belle équipe de bras-cassés, d’éclopés sans intérêt, n’avait que trop peu d’amour pour cet astre de lumière qui lui brulait les rétines à chaque fois qu’il était trop vivace. À Omyre, il ne faisait jamais beau, pensait-il, plein d’un entrain macabre à rejoindre cette cité du mal, siège des forces d’Oaxaca. Aussi ne s’était-il pas attardé sur le pont. De sa voix rocailleuse, grave et sombre, il avait donné ses ordres.

« Toutes voiles dehors, direction Darhàm. Le moindre feignant sera jeté par-dessus-bord, puis repêché pour me servir de repas. Tenez-vous le pour dit. »

La peur, voilà un fouet qui marchait au mieux, avec ces paumés de l’existence. Il ferait halte à Darhàm, port principal de l’Empire d’Oaxaca. Omyre n’était pas accessible par voie maritime, mais il trouverait bien le moyen de la rejoindre finalement au plus vite. Une fois ses ordres donnés, il alla se calfeutrer dans sa cabine aux vitres sales, qui permettaient de n’être pas agressés par les rayons du soleil.

Il ne sortit que la nuit tombée, pour faire un tour de contrôle de ses hommes, qui tremblaient sur son passage. Tant mieux. Tous faibles, il les dominait sains peine. Et ainsi, pendant plus de deux jours, le voyage dura. Enfermé de jour, de sorties régulières la nuit, entre deux pans de sommeil. Ils contournèrent sans peine le continent, et finirent par arriver, à l’heure prescrite, au port de Darhàm, alors que la nuit tombait pour la troisième fois de la traversée.

Le voyage en mer n’avait duré,
Au port des pirates ils allaient mouiller.

_________________
Gurth Von Lasch - l'Ogre de Tulorim

Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d'implorer une larme du monde,
Vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
(Baudelaire - Le mort joyeux)


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 Sujet du message: Re: Désolation (Gurth Von Lasch - v=x3)
MessagePosté: Dim 4 Déc 2016 13:37 
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Le bateau s'éloignait doucement du port de la ville pirate. Cette ville où Yurlungur avait passé sa vie entière, de laquelle elle n'avait eu à fuir que parce qu'elle avait été pourchassée par le Gros Néral et par la Garde, elle était maintenant là à la regarder s'éloigner, inéluctablement, de sa propre volonté.

Elle ne savait pas nager. Partir ainsi aurait dû lui faire peur, mais elle se sentait bien vis-à-vis de l'immensité aqueuse qui l'entourait et la cernait de toutes parts.

« Asmodée... M'as-tu suivie ? »

Aucune réponse ne lui parvint. Elle continuait à fixer les bâtiments hétéroclites, tavernes et maisons closes, qui bordaient les quais, cette ville pour laquelle elle ressentait jusqu'alors une affection toute particulière. Cette ville, c'était sa vie d'avant, sa vie d'avant les deux décès tragiques de la nuit dernière. Il devait y avoir, cachée, Elsa Louvardent qui allait devoir repartir penaude, sans doute terrifiée de la scène de massacre qui resterait dans les habitations délabrées.

Elle se retourna et s'adossa au bastingage, les bras croisés, observant les marins à l'air peu engageants qui passaient et la fixaient parfois avec une mine avide. Elle sentait en elle une part qui manquait, mais ce n'était pas sa confiance en elle. Elle avait un irrésistible besoin de retrouver quelque chose, mais quant à savoir quoi, c'était trop dur. Le murmure du vent lui souffla le nom honni et elle serra les dents.

Il était hors de question qu'Asmodée revienne. Elle souffrirait de s'être séparée d'elle, de la promesse de mort qu'elle lui avait faite, mais elle ne pouvait pas lui pardonner à présent. Il fallait qu'elle pense, qu'elle y réfléchisse à nouveau, qu'elle se calme enfin de ce vide dans sa vie qui était soudainement apparu. Quoi de mieux qu'un voyage à travers le monde pour y arriver ? Soudain, l'un des marins surgit d'une cabine et montra à tous un bout de papier qui sembla tous les intéresser. Elle s'approcha et ils la lorgnèrent, la laissant faire avec son expression grave et altière, certains osant même caresser ses longs cheveux noirs sans qu'elle s'en offusque.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle d'une voix claire qui tranchait avec le ton bourru des pirates. »
« Une affiche de recrutement, à Oranan, justement. Mais c'est pas pour toi, petite... C'est pour de grandes personnes, ça oui ! »

Il partit dans un rire gras avec ses compagnons et elle haussa les épaules après avoir examiné la feuille. Un voyage vers un monde nommé Aliaénon... Peut-être que cela la distrairait un tant soit peu. Elle s'écarta, laissant les marins rire, le cœur fermé et l'expression glaciale. Rien n'avait plus beaucoup d'emprise sur elle et elle chavirait, à moitié engloutie sous une vague de tristesse intense. Que lui importait le jour ? Que lui importait la vie ? Elle dirait qu'ils sont là lorsque son cœur l'aura dit... Mais ce dernier était blessé à mort, souffrant d'une plaie profonde en attendant la délivrance. Alors qu'on se moquait d'elle au-dehors, rien ne venait apaiser sa passion.

À nouveau tournée vers Dahràm qui devenait de plus en plus petite au loin, elle murmura à l'attention du vent, des montagnes et des océans ses dernières paroles d'adieu à la ville des meurtres et des souffrances.

« Adieu, Dahràm... Adieu. »

Suite : ici

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Dernière édition par Yurlungur le Dim 4 Déc 2016 18:25, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Désolation (Gurth Von Lasch - v=x3)
MessagePosté: Dim 4 Déc 2016 18:25 
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Inscription: Dim 6 Déc 2015 20:43
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Localisation: Aliaénon
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La majeure partie du voyage se déroula sans entorse. Bien que la gamine était la seule passagère du bateau qui voguait doucement vers la ville de l'Ouest du continent, elle n'avait pas eu de problème, restant la plupart du temps au bastingage à contempler le paysage qui défilait lentement alors que le bateau suivait la côte, de loin ou de près. Cependant, à partir du troisième jour, la petite se retrouva malade, en proie au mal de mer qu'elle n'avait jamais expérimenté.

Cloîtrée dans la cabine des marins, un seau à côté d'elle et avachie sur son hamac, son teint virait au vert à chaque fois que le bateau bougeait d'un peu. Ce fut le moment que choisit le capitaine - qui était en réalité le second lorsque le véritable capitaine était présent - pour lui demander des espèces sonnantes et trébuchantes supplémentaires afin d'être certain qu'elle s'en sorte vivante. Elle lui vomit sur les pieds “sans faire exprès” puis daigna enfin payer quelques pièces de plus à l'homme qui s'en alla en fulminant.

Et enfin, elle eut la paix.

Elle resta la journée d'après, même si son mal de mer était presque intégralement parti, dans la cabine à écouter le roulement des vagues contre la coque et à somnoler à moitié. Elle observait les marins jouer à quelques jeux de paris, comprenant petit à petit les règles, elle écoutait leurs discussions le soir, concernant des voyages fantastiques et des contrées fabuleuses, souvent contés par les plus âgés, tandis que les plus jeunes restaient admiratifs devant tant d'expérience.

Mais cela ne l'impressionnait pas. Aucun d'entre eux ne semblait avoir souffert au point où elle était allée. C'était peut-être une forme d'égoïsme de sa part de ne pas reconnaître que d'autres aient pu souffrir aussi, mais elle s'en contrefichait. Elle savait qu'Asmodée n'était pas là, que l'Autre ne l'avait pas suivie, et c'était tout ce qui importait pour le moment.

Le troisième jour, elle se leva à nouveau et reprit son poste de grande penseur, à chercher les plus petits détails sur la côte qui se présentait à elle, à chercher en vain des poissons dans l'eau sombre et à attendre qu'un signe lui parvienne. Mais tout était bien trop calme pour ce genre de choses. Lors de ses méditations silencieuses, il arrivait qu'un marin tente de l'interrompre, mais elle le repoussait avec une expression de pur mépris. Et puis, s'il allait se plaindre au “capitaine”, elle haussait les épaules et il était bien obligé de laisser les choses se faire. Elle avait déjà payé pour son voyage et même un peu plus, aussi était-il inutile d'essayer de se plaindre d'elle.

Le soir du quatrième jour, enfin, elle se joignit aux jeux d'argent, paria et gagna. Il fallait admettre qu'elle avait une façon particulière de lancer les dés et qu'elle les manipulait avec une dextérité certaine. De plus, la longue observation taciturne des jours précédents lui avait permis de comprendre ce qui tombait le plus souvent, ce qui lui attira sans doute la rancœur des marins.

Mais cela n'eut pas grande importance : le lendemain, le “capitaine” imposa une dernière taxe à la voyageuse qui paya avec l'argent gagné. Ils avaient passé la pointe omyrienne et se dirigeaient maintenant vers la cité d'Oranan. Ils allaient arriver le lendemain, selon le capitaine...

Le soir même, elle en profita pour raconter des récits incroyables et imaginaires tirés de sa propre expérience. Elle usait d'hyperboles que tous distinguaient, et ils riaient dans leur barbe en écoutant la petite fille se vanter impunément. Elle, avec ses petits bras, elle aurait déjà tué ? Elle n'avait même pas d'arme ! Et ils écoutaient en souriant ce qu'ils croyaient être l'imagination débridée d'une enfant en mal d'aventures : son combat contre un monstre marin dans les égouts de Dahràm, le meurtre d'un Milicien important, les créatures de Xenair et la traque de la Garde, sa rencontre avec un papillon qui parlait - Papillon s'étant rendu invisible et la réprimandant rapidement sur ce point -, son combat contre une nécromancienne de Caix Imoros et le défi que lui avait lancé une créature éthérée, ou encore son entrevue avec une Elfe immortelle aux pouvoirs surpuissants...

Elle en avait eu, des aventures, elle pouvait les en assurer. Ils la remercièrent pour cette distraction et se mirent à leur tour à raconter des histoires, plus terribles, afin d'essayer de lui faire peur cette fois. Mais elle écoutait radieuse, tapant dans ses mains lorsque la tension montait à son comble, puis éclatait de rire à chaque fois qu'il y avait une situation horrible qui était décrite. Non, cette réaction n'était pas normale, et elle décida finalement d'aller dormir, baillant et s'étirant, souhaitant une agréable nuit à ceux qui la regardaient déjà comme une bien étrange enfant.

Et le lendemain, elle monta et s'adossa à nouveau au bastingage pour observer l'arrivée à Oranan.

Alors qu'ils furent au port, le capitaine osa demander à nouveau de l'argent pour le remercier de l'avoir menée à bon port. Elle haussa les épaules et avança : lorsqu'il dégaina sa lame pour essayer de lui faire peur, elle prit une expression faussement effrayée, s'approcha, puis lui fit un croche-patte qui le fit s'étaler au sol.

Rigolant doucement, elle courut jusqu'aux quais et s'enfuit dans les ruelles. Sa mine était redevenue sombre et grave. N'était-ce pas la milice qui recherchait des gens pour se rendre à ce curieux endroit, Aliaénon ?

Suite : ici

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