(Précédent)Certains seraient partis tranquillement à Kendra Kâr et d'autres comme moi allaient sans doute devoir se cacher des gardes pour des raisons inconnues ! Cependant, je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, c'était la première fois que je m'amusais autant même si le vieil elfe ne désirait pas m'expliquer les modalités de son transport mystérieux. De plus, je n'avais aucune envie de retourner chez moi la queue entre les jambes, non, j'allais prendre ma vie en main ! Qui aurait cru que moi, Dôraliës, sois aussi impatient de quitter la cité pour en apprendre plus sur le chargement énigmatique que j'allais devoir accompagner jusqu'à la cité Blanche !
«C'est bon, je viens avec vous, juste car vous êtes l'ami de mon père et que je ne veux pas le décevoir, mais, croyez-moi, je découvrirai ce que vous transportez !- Ô merci Dôraliës, nous allons faire une équipe du tonnerre !- Mouais... On verra bien... Parfois je suis trop bon...- Par contre, pendant deux ou trois jours, il serait bien que l'on avance à couvert, à travers les buissons...- Mais, je suis bleu comment voulez-vous que je me cache dans la verdure ?- Ce n'est pas grave, tu seras toujours moins voyant qu'au milieu du chemin.»La malchance était vraiment avec moi, la vie était incroyable, quel Dieu stupide avait dirigé mon destin vers des buissons ?! De toute façon, je n'avais pas le choix, je remontai mon sac et intimai à Santias de me suivre où que j'aille et me mis en marche vers une nouvelle cité ! Une chose m'intriguait toujours : ce chargement camouflé par des oignons puants... J'aurais adoré y mettre mon nez dedans, mais pour le moment je devais suivre sereinement le marchand sans trop me faire remarquer... Cependant, une fois la nuit tombée, je ne résisterai pas au puissant désir d'examiner ce mystérieux chariot... Je savais évidemment que la curiosité était un vilain défaut, mais d'un autre côté, je n'avais pas le courage de continuer ma route avec un vulgaire assassin... Ma paranoïa commençait à prendre le pas sur ma lucidité, je ne pouvais penser à ce genre de choses idiotes, ce n'était qu'un vieillard égocentrique !
(Tant qu'il ne m'attaque pas, tout ira bien entre nous !)Mais, le temps s'écoulait et mes membres commençaient à fléchir sous l'effort, je n'avais pas l'habitude de voyager, ni de marcher... La fatigue... J'avais déjà ramassé Santias qui peinait plus que moi, stoppé par la salse pareille tous les trois mètres... Le pauvre matou avait les coussinets en sang et devait souffrir le martyre, heureusement pour lui que j'avais pris soin de concocter un onguent avant de partir. Toutefois, je remarquai qu'il était tout sauf léger, j'aurais peut-être dû le séquestrer dans la maison de mes parents, après tout, il n'aurait pas eu à subir ces viles attaques perfides. J'en avais assez, je n'avais pas le courage de continuer comme ça une minute de plus !
«Arrêtez-vous ! Nous sommes épuisés !- Nous ?- Moi et mon chat, je sais bien que vous êtes un sur-elfe et que vous aimeriez continuer d'avancer jusqu'à la tombée de la nuit, mais une pause serait la bienvenue.- Nous n'avons pas le temps Dôraliës...- S'il vous plaît !- Bon d'accord, mais pas plus que dix minutes.- C'est déjà ça, il faut que j'applique de l'onguent sur les pattes de Santias, il ne pourra pas marcher pendant un long moment... Ce chat est vraiment tout ce que j'ai, il faut que je le soigne...- Fais donc.»Je sortis la minuscule boîte en hêtre que mon père avait pris soin de me confectionner et l'ouvris délicatement pour ne pas laisser choir le baume si précieux. Je remerciais mon maître de m'avoir donné cette recette, un jour moi aussi je confectionnerai des potions utiles et les vendrai... Peut-être même que je me forgerai un nom et deviendrai riche... Mais en attendant, quelque chose de bien plus urgent m'attendait ! Je plongeai mes doigts dans la pâte brune gélatineuse et caressai les coussinets de Santias avec. Le chat miaulait lorsque mes gestes devenaient trop bourrins, néanmoins, je n'avais pas le choix, c'était le seul moyen que j'avais pour l'aider ; il pourrait arrêter de faire sa petite nature ! Quand j'eus terminé, je cueillis quelques feuilles tendres sur un arbre vigoureux et les attachai aux pattes du félin... On aurait pu croire qu'il avait des moignons, mais ce n'était pas le cas, c'était juste le moyen de protéger ses plaies déjà trop exposées à d'éventuelles attaques extérieures.
«Voilà mon ami, il ne te reste plus qu'à attendre que ça cicatrise.»Heureux d'avoir pu aider le matou je me retournai ensuite vers le marchand plus étrange que d'accoutumé : la confusion se lisait sur son visage crevassé par les siècles passés... Que lui arrivait-il donc ? Son regard fuyant scrutait les environs à la recherche d'une hypothétique présence tapie dans l'obscurité. Il n'avait vraiment pas l'air bien, quelque chose devait lui trotter dans l'esprit, mais je ne réussissais pas à percer ses ténébreuses idées.
«Que faites-vous encore ?- Tais-toi Dôraliës !»Je me tus sans riposter, ses paroles n'appelaient pas à la discussion, son ton n'était pas celui d'un elfe sympathique. J'espérais pour lui qu'il avait de très bonnes raisons de me couper de cette façon violente, je n'aimais guère cela ! Toutefois, je ne pouvais ignorer les mouvements fuyants des buissons qui nous entouraient et les ombres qui semblaient nous encercler... Une chose étrange était en train de se produire, j'avais la certitude que nous n'étions plus seuls, des mercenaires ou des assassins étaient-ils à nos côtés ? À moins que ce ne soit des créatures sauvages désireuses de nous dévorer en quelques minutes ? Jamais je ne servirais de repas à une bande de monstres infâmes ! Je ne savais pas vers où me tourner, tout paressait aller si vite, fusant comme un léopard en chasse... Je posai mon sac sur le sol prêt d'un arbousier imposant et y déposai Santias à côté, essayant de le masquer au mieux dans la précipitation.
(Quelque chose me dit que nous allons avoir de la compagnie ! Serait-ce mon baptême du feu ?)Attrapant mon arc et quelques flèches médiocres, je tirai sur le fil de mes mains tremblantes pour y exercer une tension suffisante qui m'aiderait à transpercer un de nos assaillants. Cependant, malgré le silence qui régnait dans les fourrés, le marchand ne prit aucune arme mais semblait tenter de se concentrer farouchement. J'avais envie de lui crier de se préparer mais une sorte d'étrange sortilège m'empêchait d'ouvrir la bouche ; peut-être était-ce la peur ? Il était vrai que je n'avais encore jamais vécu une telle situation, les environs de la cité étaient plus ou moins protégés et puis les gardes y patrouillaient assez souvent, chassant les éventuels perturbateurs. Qu'avais-je donc fait ? Pourquoi quitter un paradis à l'état pur ? La réponse était simple... La soif d'aventure, la recherche d'un bonheur inexistant, l'envie de devenir quelqu'un faisaient partie des innombrables motifs qui m'avaient poussé à agir...
(Et ce crétin qui ne fait rien !)Contrairement au marchand, moi je tâchais de trouver la faille de leur plan, découvrir le stratagème intelligent : par où nous attaqueraient-ils ? Combien étaient-ils ? Quelles étaient leurs intentions ? Tant de questions sans réponse, pourquoi rien n'était simple ? La tension continuait de s'accentuer, quand passeraient-ils à l'attaque ? Tout était si bien préparé, avant toute chose, ils tentaient de nous déstabiliser, de nous faire fléchir avant même qu'ils ne soient sortis de leur cachette. Je devais faire mon possible pour contrôler toutes mes défaillances qui n'auraient de cesse de me tourmenter, les doutes commençaient à emplir mes valeurs primordiales... Les démons semblaient tourner autour de moi, je revoyais le corps de mon meilleur ami allongé sur le sol, une plaie laissant apparaître des os broyés... Nous retrouverons-nous bientôt dans les limbes ?
(Cesse de penser au pire, la vie est si belle, ne laisse rien t'atteindre...)Sa voix résonnait dans mon esprit, jamais il ne me quitterait, nous étions si soudés, même la mort n'était pas assez forte pour couper le lien de l'amitié... Comme j'aurais dû m'en douter, ce fut au moment le plus critique, celui où j'étais terriblement perdu dans mes pensées qu'un être encapuchonné apparut à cinq mètres du marchand stoïque face à lui. Rapidement, un nouvel individu sortit à quelques pas de moi un bâton poli à la main droite... Il avait l'air si calme et sûr de lui, rien n'avait l'air de le choquer tout lui paressait si banal ; il avait sûrement déjà dû tuer à maintes reprises... Je refusais d'être le suivant, je me défendrais jusqu'à ce qu'il s'en aille ! Je décochai ma première flèche, entreprenant donc de régler ce conflit au plus vite ! Malheureusement pour moi, l'excitation mêlée à l'adrénaline ne faisait vraiment pas bon ménage vu que le trait s'enfuit dans les bois, sifflant durant quelques secondes... Me concentrant fébrilement, je tentai une nouvelle offensive qui fut cette fois-ci couronnée de succès ! La flèche alla rapidement se planter dans la cuisse de mon ennemi, néanmoins, celui-ci n'avait pas vraiment l'air de souffrir, j'avais la nette impression que mon attaque fut aussi utile que des roues à un navire...
(Une chose est certaine, il n'a pas l'air d'être très content... Je n'aurais peut-être pas dû l'attaquer... Il s'approche que dois-je faire ?)En effet, rien ne semblait pouvoir l'arrêter, il avançait vers moi d'un pas nonchalant comme si je n'avais rien fait... Je commençais à comprendre que cette étrange personne allait me donner du fil à retordre... Puis, dans un mouvement gracieux il fit tournoyer son arme dans les airs et je sentis le bois s'incruster dans ma joue sans que je ne comprenne ce qu'il venait de m'arriver. Ma tête frappa le sol... Que se passait-il ? La douleur était insoutenable, il m'avait sans doute cassé la mâchoire, je devais être défiguré. La terre s'était collé au sang ardent, je craignais que la blessure ne s'infecte, cela arrivait si facilement... Mais, moi qui croyais avoir atteint le sommet, je sentis une main attraper mes cheveux qui commençait à me traîner sur le sol.
(Ressaisis-toi ! Il va t'emmener je ne sais où !)Au bout d'une minute ou deux, je tentai d'agripper le sol pour l'empêcher de m'entraîner dans l'obscure forêt. Mes doigts arrachaient des touffes d'herbes, s'accrochaient à tout ce qui sortait de la terre, même à la salse pareille épineuse qui me griffait plus qu'autre chose.
«Lâche-moi ! Tu vas me le payer !»Il ne semblait pas écouter mes plaintes, cela ne devait pas le toucher, il n'en avait rien à faire, ses employeurs avaient dû lui donner des ordres... Que pouvais-je bien faire pour me débarrasser de lui ? Prenant mon courage à deux mains, je me mis à lui donner des coups dans le mollet et dans ses chevilles essayant de faire ressortir toute la colère que j'avais accumulée contre cette créature ! Mais, tout ce que je reçus en échange fut un coup de pied dans les côtes, une sorte d'horrible uppercut qui pouvait arracher une grimace au plus valeureux des guerriers. J'étais plié en deux, je savais qu'il se délectait de ce spectacle, j'en étais persuadé, il m'avait même lâché pour m'observer au fond de sa capuche. Malgré la douleur, c'était le moment ou jamais pour me libérer de ce démon, je n'avais pas le choix, je ne voulais pas mourir ! Je pris une poignée de terre et de gravier afin de lui envoyer dans le visage, espérant le distraire ainsi. Je réussis même à lui arracher un cri de surprise, je commençais à désespérer d'entendre sa voix qui était d'un banal déprimant...
(Bouge-toi Dôraliës !)Je partis à quatre pattes en direction de mon arbousier, il m'avait déjà traîné sur plusieurs dizaines de mètres, j'avais presque franchi la limite que formait les fourrés... Qu'aurait-il fait de moi si je n'avais pas réussi à m'échapper de ce piège infâme ? Je ne préférais pas le savoir, j'étais en vie c'était tout ce qui comptait, bien sûr, je n'étais pas dans un état formidable mais aucune arme ne m'avait pour le moment transpercé le corps... À quelques pas de l'arbousier, le marchand combattait vigoureusement son ennemi boiteux... Lui au moins n'avait pas autant de difficultés que moi, mais je fus surpris par ce qu'il fit : un éclair jaillit de ses mains et frappa le deuxième mercenaire qui s'écrasa sur le sol... Il possédait donc des pouvoirs magiques ! Incroyable ! Il m'avait bien caché son jeu le bougre...
(Qu'est-ce qu'il fait lui !)Mon ennemi, après s'être remis de ses émotions, revint vers moi, cependant, il tenta une nouvelle attaque bizarre... Il frappa le sol trois fois et prononça quelques mots dans une langue que je ne reconnus pas. Mais à ce moment-là une crevasse d'une dizaine de centimètres de large déchira la terre et alla se perdre loin derrière lui. Cela était aussi de la magie, mais bien moins spectaculaire que celle du marchand, ce devait certainement être un novice, un apprenti... Tout cela était bien trop nouveau pour moi, je n'ignorais évidemment pas que la magie était un fait, mais je n'aurais jamais cru toucher du doigt cette force divine, on m'avait toujours dit que ce genre de dons n'était révélé qu'à certains «élus»... Pourtant, je ne devais pas me laisser abattre par cet enchantement complètement raté, il fallait en finir avec ce combat ! Que pouvais-je bien faire pour qu'il détalle ? Je n'avais pas la moindre stratégie et je ne savais vraisemblablement pas me défendre...
(Remarque, il y a une première fois à tout !)Prenant mon courage à deux mains, je sortis le couteau que m'avait donné le marchand pour m'occuper de l'entrée du bazar. Cette fois-ci, ce n'était pas les plantes qui allaient trinquer mais plutôt un être humanoïde, un être de chair dont les veines étaient parcourues par un sang bouillonnant... Arrêté net dans mon élan par un tonnerre rugissant, j'aperçus une intense lumière fouetter l'adversaire d'un mon compagnon de route, je n'en revenais toujours pas, il m'avait donc caché qu'il maitrisait les sciences occultes...
(À toi de jouer !)Avançant difficilement vers mon ennemi tout en serrant mon arme dans ma paluche boudinée, je lui lançai d'une voix plus ou moins sûre :
«Maintenant, c'est à moi de m'amuser un peu !»Après l'avoir observé depuis le début du combat, je me rendis vite compte qu'il était aussi expérimenté que moi, son sortilège révélait bien que ce n'était en réalité qu'un novice tremblotant tout comme moi... Je savais pertinemment ce qui pourrait le décontenancer : je devais montrer aucune peur, être déterminé, faire croire que j'étais invincible ! Je me mis à avancer d'un pas déterminé vers lui, mon regard était perçant, je crus même apercevoir son visage tant je le fixais froidement. À ce moment-là, je savais que je venais de prendre le dessus ; je venais de comprendre un des mécanismes du combat, tout n'était question que d'hypocrisie : faire croire à son adversaire que l'on était en réalité meilleur que lui, plus expérimenté. Mais, jusqu'où pouvais-je aller ainsi ?
(Tout ce que j'espère c'est qu'il n'ait pas un déclic fulgurant !)D'un geste d'une grâce elfique, j'essayai de lui donner un bon coup de poing dans le visage, aisément paré par mon adversaire... Néanmoins, je n'avais pas dit mon dernier mot, jamais je ne me laisserais avoir par ce petit imbécile ! Je désirais tellement voir la figure de cet être terrible, peut-être était-ce l'unique motif qui me poussait à continuer et à ne pas abandonner... Je n'en savais rien tout s'enchaînait si vite : mon couteau lacérait les vêtements de l'homme encapuchonné, les réduisant en lambeaux. Malgré tout je n'avais pas l'impression que mon arme réussissait à traverser son enveloppe charnelle, je devais tout simplement ne pas avoir la musculature adéquate... Malgré tout je finis par l'atteindre au thorax, contrairement à lui j'étais lacéré par de multiples blessures peu profondes, mais douloureuses... Il était bien plus revêche que ce qu'il paraissait, je commençais à comprendre que je ne le battrais jamais... Tout ce que je pouvais faire était gagné du temps en espérant que le marchand en finisse avec son adversaire masqué avant qu'il ne soit trop tard.
(Dépêche-toi vieux gredin !)Les minutes s'écoulaient, je faisais tout mon possible pour rester en vie, je parais la majorité de ses attaques, et en esquivais une grande partie... Mais, cette position défensive ne me permettrait jamais de m'en sortir, le temps fuyait entre mes doigts et la fatigue fit son apparition... La sueur ruisselait tel un torrent sur mon visage terreux, je n'avais jamais été aussi épuisé. Ysswa avait tenté de me prévenir que ma route serait semée d'embuches, mais, j'étais tellement têtu que je n'avais pas écouté ses recommandations implicites... Tout à coup un cri de fureur retentit, une voix diabolique sortit de la bouche de mon compagnon de route pris de rage... Mon adversaire et moi-même fûmes stoppés dans notre danse combative, observant la sphère d'énergie qui était en train de se former dans les mains du vieil elfe. J'arrivais à ressentir un champ de force qui ne cessait de s'appesantir, je ne préférais pas imaginer la puissance mise en jeu pour contrôler une telle concentration de magie... Le marchand n'avait plus rien d'un vieillard, il semblait animé d'une seconde jeunesse, d'une animosité fulgurante...
(Que va-t-il en faire ?)Dans un hurlement terrifiant, le marchand lança son œuvre époustouflante sur son ennemi pétrifié de peur... Le pauvre n'avait même pas essayé de contrer l'attaque, comme une statue de marbre, il regardait l'inévitable, voyant certainement sa vie défiler devant ses yeux paniqués... Le choc, l'homme masqué électrocuté fut projeté dans les airs... Ses membres ne bougeaient plus, ce n'était plus qu'un pantin désarticulé face à un vieillard épuisé... Mon adversaire ne demanda pas son reste et courut dans les méandres de la forêt totalement désorienté par ce qu'il venait de voir...
(C'était quoi ce traquenard ! Il me doit des explications ce vieux bougre !)Je m'approchais du marchand haletant, il était agenouillé dans la terre meuble, ses pas avaient transformé la forêt en une véritable arène. Je lui tendis une main pour le relever, je devais bien avouer qu'il me faisait peine à rester comme ça dans la saleté...
«Qui étaient ces personnes ?- Nous n'avons pas le temps de parler pour le moment partons d'ici avant qu'ils ne reviennent.- Mais, où irons-nous ? Vous avez vu dans quel état nous sommes... - Cela peut attendre, pour le moment notre principale préoccupation est de nous cacher dans les bois... Je ne pourrais pas me battre une nouvelle fois comme ça, je n'en ai plus la force...»Sa voix était emplie d'une profonde tristesse, un mystère incompréhensible régnait autour de cet homme, il me cachait des choses... trop de choses... Je ne devais pas m'inquiéter de ça pour le moment, je découvrirai les modalités de cette attaque tôt ou tard !
«Je crois que je n'ai pas le choix... Je vais chercher mon sac et Santias, puis nous partirons d'ici à la recherche d'un endroit où nous reposer en sécurité. À ce moment précis vous m'expliquerez tout ce que vous savez sur ces êtres étranges et ce qu'ils nous veulent...»Je me dirigeai vers l'arbousier où le chat attendait penaud, il avait dû sentir que quelque chose n'allait pas, après tout, il était plus intelligent qu'il n'en avait l'air ! Nous partîmes sur le champ, j'étais épuisé et mes innombrables plaies me déchiraient l'âme à chaque fois que je faisais un pas...