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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Lun 9 Aoû 2010 08:43 
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J’étais la première levée. Cela m’arrangeait car je voulais avoir le temps de faire ma prière quotidienne à la déesse. Je m’écartais du groupe pour m’isoler et centrer sur moi même. Mais les choses ne se passaient pas comme d’habitude.

Je n’arrivais pas à me concentrer. Je n’étais plus qu’à un jour de route de Lùinwé. Lorsque le soleil allait se coucher ce soir je serais de nouveau chez moi. Dix années maintenant que j’avais quitté mon foyer, que je n’avais pas vu ma mère. Comment allait-elle ? La ville avait-elle beaucoup changé ? Allais-je retrouver mon ami d’enfance ? Était-il revenu de son apprentissage ? J’avais tellement de questions mais surtout une énorme appréhension. La conversation avec Amhalak ne cessait de me hanter.

Un secret m’attendait dans cette ville que je croyais connaître sur le bout des doigts. J’avais toujours pensé que ma vie était claire, nette et sans tâche. Sans choses inavouables. Mais ce n’était pas le cas visiblement. Cela me mettait vraiment mal à l’aise. Je n’aimais pas les imprévus ou tout ce qui n’entrait pas dans le cadre que j’avais décidé. Alors que je réfléchissais à tout ça, je plongeais ma main dans ma poche et sentis les boucles d’oreilles que m’avait données Amhalak. Je me surpris à sourire en pensant au jeune elfe. Je décidais de les mettre. J’avais l’impression que le fait de les porter m’apportait la protection d’Amhalak.

"A quoi penses-tu ?"

Je sursautais en me retournant. Thalimàd se trouvait derrière moi.

"Tu m’as fait peur !

Je vois ça. Je suis désolé, ce n’était pas mon intention. Je voulais seulement te dire que le petit déjeuner est près…eh, mais ! Tu pleures ?! C’est parce que je t’ai fait peur ?

Non ça n’a rien à voir. Je suis juste un peu tendue et je penses que j’ai besoin de lâcher prise.

Allez, viens là. Calme toi ça va passer. Qu’est ce qui te tracasse ?

Je n’ai pas vu mon chez moi depuis près de dix ans. Et ce soir je serais enfin de retour et je ne sais pas si j’ai…

Quoi ?"

J’hésitais à me livrer à un inconnu, mais après tout si je ressentais le besoin d’en parler.

"Disons que je ne me sens pas emballée par ce retour. Je pensais que je serais heureuse de rentrer mais ce n’est pas le cas. Je suis perdue…

Quand on est perdu c’est que l’on se pose trop de questions

Oui, tu as sans doute raison…

Lâche prise et tout se passera pour le mieux.

Je n’en suis pas sûre, mais je n’ai pas le choix de tout façon.

Allez, viens tout le monde t’attend."

En effet tout le monde était là et m’attendait. Je m’excusais de les avoir fait attendre et pris place au sein du cercle. Le repas se déroula dans le silence le plus total. Comme la veille, la journée s’annonçait silencieuse. Et cela n’allait pas m’aider.

J’avais besoin de ne pas penser à ce qui m’attendait chez moi. Lorsque l’on se mit en route, j’allais me placer près de Thalimàd.

"Qu’allez vous faire à Lùinwé ?

On nous a contacté pour animer une soirée ce soir même. On ne savait pas si on allait pouvoir honorer le contrat. On a été prévenu assez tard.

Connais tu le nom de la personne qui vous a contacté ?

Non. La demande était anonyme. On sait seulement que l’on doit se produire sur la place où se trouve le marché.

C’est surprenant ce mystère. Cela ne t’intrigue pas ?

Au début si, mais on va être payé un bon prix. Pour nous l’argent c’est très important.

Oui je me doute.

Maintenant excuse moi mais je vais devoir arrêter de parler, je tiens à reposer ma voix pour ce soir.

Oh oui je comprends. Excuse moi."

Il me fit un signe de la main pour me signaler qu’il n’y avait pas de mal. Je me repliais donc sur moi même. Ma morosité du matin était passée en apparence. Tant que je parlais, j’arrivais à mettre mon angoisse de côté, mais maintenant que le silence régnait de nouveau… Je décidais de reprendre ma méditation ratée du matin.

Je me concentrais afin de faire le vide dans mon esprit. Curieusement faire le vide demandait énormément de concentration. Contrairement au matin je parvins à vider mon esprit de tout. J’adressais une prière silencieuse à la déesse

"Ô Déesse je te pries en ce jour de m’accorder encore et ce comme chaque jour ta protection. Protège moi de tout ce qui est néfaste dans ce monde. Je crains que mon retour ne m’apporte pas la joie que j’attends. Je ne sais comment gérer cette peur irrationnelle qui me noue la gorge depuis trois jours maintenant c’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais je t’implore de me protéger. En retour je m’engage à te rester fidèle et à servir ta cause durant ma vie entière."

J’ouvrais les yeux et le spectacle qui s’offrit à moi me laissa sans voix. On était presque arrivé à destination. En contre bas on pouvait apercevoir la ville. À première vue, rien n’avait changé et pourtant, un sentiment étrange m’envahit. J’avais l’impression qu’une fumée noire entourait la ville. Et je savais parfaitement à quoi faisais référence cette fumée. Cette fumée était ce que je devais découvrir au sujet d’une personne que j’avais connu.

J’avais formé toutes sortes de spéculations sur l’identité de la personne dont il pouvait s’agir. J’avais en tête déjà une dizaine de personnes mais rien de bien concret. Il fallait que je sois au cœur même de la ville pour savoir où aller. Les visites au temple de Gaïa allaient être nombreuses. Mais d’abord, j’allais retrouver ma mère. Je ressentis soudain le besoin de me retrouver dans ses bras réconfortant. Je voulais retrouver ma maison, ma chambre avec vue sur le jardin de Lùinwé. Ma peur du matin laissa place au besoin inconditionnel de revoir ma mère.

Au fur et à mesure que l’on avançait, on croisait de plus en plus de voyageurs.

Après deux jours et deux nuits de vie nomade, on arrivait à destination. Durant deux jours j’avais mené une vie de nomade avec le petit groupe qui m’avait gentillement aidé. Et je ne regrettais pas d’avoir accepté leur proposition. Les journées s’étaient déroulées silencieusement me permettant de méditer comme je le souhaitais et les soirées s’étaient déroulées au rythme de la musique et des flots d’hydromel. On avait festoyé jusqu’à tard dans la nuit. Heureusement qu’aucun d’entre nous n’avait besoin de beaucoup de sommeil. Cela avait été très divertissant d’être avec des gens différents. Ils avaient une certaine insouciance que je leur enviais. Ils récitaient des ballades et des poèmes, chantaient des chansons traditionnelles et m’avait fait partager leur passion pour la fête et pour la nuit. Être avec des gens n’avait pas été si désagréable. Même si je restais encore trop sur la défensive.

"Je vous remercie tous pour ce moment agréable an votre compagnie.

Je t’en pris. Ce fut un plaisir de te compter parmi nous. Si tu veux partager un autre moment avec nous, nous serons à l’auberge des Limbes.

Je te remercies mais je ne sais pas si j’aurais le temps, j’ai beaucoup de choses à faire.

On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. A bientôt."

Je les quittais aux portes de la ville.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Mer 15 Déc 2010 10:51 
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Mes premiers jours seul sur la route depuis plus de six ans...
Cela faisait maintenant quatre jours que je voyageais.

Ça m'avait fait bizarre d'être là durant les premières heures, pour aller dans une ville que je ne connaissait pas, dans le but d'aider une jeune fille que je ne connaissait pas non plus spécialement... Qu'importe, c'était mon métier et je comptais bien le faire, pour que jamais une jeune fille innocente meurt sans que personne ne fît rien.
Cette fillette ne méritait pas la mort et j'allais la sauver, je ferais tout mon possible pour la sauver.

Je marchais d'un pas rapide, mais prudent, cette route était fréquentée certes, mais on risquait toujours quelque chose en voyageant.
La nature est toujours belle par contre. Ce doit bien être la seule chose qui ne me déçoive jamais : la beauté d'un paysage, même en peinture. Cette beauté sereine et lumineuse, les couleurs chatoyantes des fleurs et des insectes, la verdure des arbres et l'odeur de la terre et de l'herbe.
J'aime contempler le paysage, mais en ville on a pas souvent l'occasion de le faire, surtout quand on est médecin et sans cesses appelé pour des soins.
Le seul moment où je ne suis pas appelé, et encore, c'est la nuit, or la nuit je dormais en général. Je n'aimais pas la nuit, tout est sombre et immobile, c'est un peu comme si on avait quelque chose de mort sous les yeux.
Je préférais rester à contempler les papillon diurnes et sentir les fleurs, même les regarder de loin me plaît davantage que de les regarder de nuit.

Pensant et marchant en même temps je ne me rendis pas compte que j'étais suivi.
Une petit chose bougeait dans les fourrés, faisant beaucoup de bruit pour sa taille.
Soudain je m'arrêtai pour me désaltérer, c'est alors que j'entendis un bruissement d'herbe, des bruits de pas, un grognement et un grattement de métal. Je me retournai, et je vis l'herbe bouger. Pas de doute, quelqu'un s'approchait de moi.
Je me préparais mentalement au combat quand soudain je vis sauter dans ma direction un gobelin armé d'une dague et d'un bouclier.
(Un rôdeur gobelin, ici, seul en plaine ?)
Il s'approchait de moi et moi seul, ça ne faisait plus de doute, d'ailleurs étrangement la route était pratiquement vide.
Je me mis en garde et attendit qu'il soit au contact pour lui infliger le plus de dégâts possibles à bout portant, en visant la tête.
Ou du moins j'espérai faire comme ça, car il feinta au moment crucial ce qui me déséquilibra.
J'avais manqué de peu sa tête et il en profita pour me couper à la jambe, il asséna un violent coup de sa lame à ma cuisse droite qui me fit tomber. Je lui rendit un coup de pied gauche avant de me relever, titubant.
Il chargea et j'esquivai du mieux que je pus, en lui fauchant au passage la jambe droite, il trébucha et tomba. Je me précipitai vers lui dans l'espoir de l'achever mais il me anticipa, esquiva et me meurtrit l'autre jambe.
Je tombai à genoux à côté de lui, il me tapa à nouveaux au ventre et je me pliai en deux avant pendant qu'il se relevait.
(Ça y est, c'est la fin... )
Il leva sa dague.
(NON ! Je dois survivre !)
Il commença à abaisser son bras.
Je me retournais alors en lui plantant mon poing dans le ventre. Il recula d'un mètre, et je me relevai, titubant, une main au ventre et l'autre prête à frapper.
Il attaqua et je l'achevai en lui lançant un puissant rayon de lumière dans son ventre désormais non protégé. Il s'effondra, agonisant, mais essayant toujours de m'atteindre. Je le laissai là et m'en allait en courant sur la route


Le deuxième jour avait été une longue journée, pluvieuse, grise et terne, durant laquelle je fis le moins d'arrêt possible.
Je m'étais levé le matin au levé du soleil. Il faisait beau. Je m'étais préparé au voyage de la journée la veille avant de me coucher et je pus donc partir rapidement.
J'avais fait une pause après trois heures de marche pour contempler le paysage depuis une petite colline. La vue avait été superbe et ce serait ma dernière vision de la mer avant un moment. Soudain il avait commencé à pleuvoir, et je n'avais nulle part où m'abriter.
J'avais repris la route rapidement, presque en courant, en direction du sud-ouest, vers Kendra Kâr.
La route risquait d'être longue et j'avais omis de prendre des provisions en quantité, j'eus donc rapidement une sensation de faim qui me tirailla de l'intérieur et je dus chercher une auberge où acheter de quoi me sustenter, et me sécher par la même occasion. Je n'en trouvai pas avant le soir et je décidai donc de m'y arrêter pour la nuit.
L'aubergiste, un humain d'environ soixante ans, était seul dans la grande salle. J'ôtais mon manteau et l'accrochais avant d'aller lui parler pour avoir une chambre et un couvert. Il me proposa une chambre et un repas qui me convinrent parfaitement, et demanda à ses serveuse de s'en occuper. Une fois les jeunes femmes parties il apporta une bouteille de vin et commença à discuter avec moi :

« Que venez vous faire par ici ? »

« Je suis en route vers Kendra Kâr pour affaires. ».

« Quel genre d'affaires, si ça ne vous dérange pas ? »

« Je cherche... une amie à moi. »

« Comment se nomme-t-elle cette amie ? Je connais assez bien Kendra Kâr, et je pourrais vous peut-être vous aider. »

« Écoutez, ça ne vous regarde pas, ce sont mes affaires, pas les votre !

« Hey ! Faut pas vous énerver, je cherche juste à parler un peu en attendant que le repas soit cuit ! C'est qu'on en a pas beaucoup eu ces derniers temps des visiteurs !

C'est sur ces mots qu'il retourna à sa cuisine, voir où était le repas. Cinq minutes plus tard il m'apporta l'assiette et me demanda si je voulais entendre un de ses récits d'aventures, histoire de changer un peu de sujet de conversation. Je répondis par l'affirmative et il entama un récit où lui et ses compagnons s'engouffraient dans une grotte pour y récupérer un trésor caché. Au bout d'un quart d'heure il eut finit son récit et moi mon repas et nous nous séparâmes sur ses dernières paroles.

J'avais passé à l'auberge une excellente nuit que je ne regrettais pas et le lendemain lorsque je descendit la serveuse me dit que le tavernier m'avait préparé un petit-déjeuner et m'attendait devant la taverne.
Après avoir mangé je sortis et le trouvai là où elle avait dit. Il regardait la plaine devant lui.
Je le rejoignis, et il me dit qu'il était désolé pour ses questions de la veille. Je lui répondit que j'étais désolé de ma réponse.
Ensuite nous nous sommes séparés et j'ai repris ma route après avoir payé mes repas et le séjour, ainsi qu'une petite réserve de nourriture.
Cette troisième journée de voyage se passa sans encombres.
Je fis plusieurs heures de chemin avant de passer mon temps à méditer sur la nature, sa grande beauté et son incroyable diversité, puis au bout d'une heure de pose je repris ma route.

Cette nuit fut plutôt agitée, j'y rêvais de la jeune fille que je devais soigner, couchée sur son lit, se tordant de douleur, agonisant dans d'atroces souffrances et quand je m'approchai je vis le visage de ma mère.
Je me réveillais en sursaut et tentai de me maîtriser, j'étais en sueur. Je me recouchai mais ne parvins pas à trouver le sommeil, puis l'aube vint.

Je me levais pour mon quatrième jour de voyage, l'activité routière s'intensifiait peu à peu à l'approche de la ville, et le nombre de fermes semblait augmenter de manière exponentielle.
Je croisait plusieurs hommes avec leurs charrettes, leurs cheveux ou leurs âne qui allaient souvent dans la direction de la ville.
Au bout de trois heures d'embouteillages au travers desquels je me frayais un chemin lentement, mais surement, j'atteins enfin là tête de colonne je pus de nouveau progresser normalement.
Heureusement d'ailleurs car la nuit commença à tomber et j'atteins rapidement une aire sur laquelle poser ma tente.

Cette nuit fut calme et je pus dormir normalement. Du moins au début, en effet vers quatre heures du matin j'entendis un craquement. Je me réveillais et entendis une autre série de craquements. Je me levai et éclairai les environs : rien en vue.
J'entendis un autre craquement derrière moi, je me retournai et je vis alors une troupe de trois gobelins qui avançaient vers moi.

Je me mis en garde comme la dernière fois, mais je tirai avant qu'ils ne s'approchent plus, je touchai le premier à l'épaule, ils chargèrent alors.
Je tirai un second rayon lumineux sur le gobelin de tête, il y perdit la mobilité de sa jambe droite mais continua à clopiner vers moi du mieux qu'il pût.
Pendant ce temps ses deux camarades étaient sur moi et commencèrent à me frapper de leurs dagues, l'un d'eux m'atteignit à la jambe et l'autre à la poitrine. Dans un dernier geste j'achevai celui que j'avais déjà blessé, avant de m'effondrer, sans force, dans un mare de sang.
Je ne vis plus rien, mais j'entendis très distinctement le son d'une flèche qui se plante et le hurlement d'un gobelin.
J'entendis ensuite un bruit de course et le fracas d'épées, puis plus rien.
Je m'évanouis complètement.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Dim 16 Déc 2012 19:33 
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Le groupe s'était mis en route tranquillement, la pseudo diligence marchait au pas sous les râles du bedonnant noble. Moera tentait de rester concentré sur sa mission, elle n'avait confiance en personne. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle devait garder en vie le noble.

"Quelle chaleur ! On ne peut pas s'arrêter un instant ? "

"Non on ne peut pas monsieur, le voyage va durer environ 10 jours, on ne peut pas s'arrêter à tout bout de champ."

Répondit alors Moera avec fermeté, c'était peut-être dur, sans doute qu'elle devrait respecter davantage son titre de noblesse et sa qualité d'ambassadeur des elfes gris. Ce n'était qu'un humain, sans doute que la mission qu'il avait n'était pas si importante pour que l'on envoie un humain et non un Sindel. L'aniathy jeta un coup d'œil derrière elle l'air de rien, le garde chargé également de la sécurité n'était pas bien passionné par son travail. Il avait le regard bas, plutôt las, il marchait comme si tous les malheurs du monde le frappaient. Son matériel de récupération était bien lustré, mais cela ne trompait pas le regard de la combattante qu'elle était. Aucune réaction sur son visage ne vint troubler ses traits, la chaleur, la marche et la fatigue n'était pas un problème, mais il fallait faire des pauses pour les deux chevaux qui tiraient la chariote. Tout le monde était heureux, Moéra accepta de s'arrêter vers quatorze heures pour manger, quelle perte de temps pensa-t-elle.

"haaaaaaaaa ! Merveilleux ! je suis vanné !"

Exalta Dymar, il pouvait enfin se poser, le garde n'était pas en reste pas non plus, posant joyeusement ses armes sur le côté. La servante s'activait comme jamais, servant des collations bien entendu au noble en première, avec un peu de thé qu'elle avait préparé. Cadalim, le garde dévorait un saucisson avec fringance. Quant à Moéra qui refusa plusieurs fois les propositions de nourriture, elle restait debout sur le chemin guettant une approche furtive. Une fois à l'arrêt, ils étaient forcements plus vulnérables. Cadalim prit alors la parole sans pour autant finir sa bouchée.

"Mais dites voir ! Faut manger hein ! sinon vous ne tiendrez pas mamzelle ! "

"C'est inutile, je mange très peu, j'ai suivi un lourd entraînement auprès des elfes gris, mes besoins sont plutôt limités."

Répondit alors la poupée, sur ses gardes, elle était pressée de repartir pour plusieurs raisons. La première est qu'ils perdaient du temps inutilement à s'arrêter sans cesse comme cela, elle avait pensé pouvoir faire le voyage en cinq jours, mais c'était sans penser aux chevaux et encore pires aux besoins de la compagnie. Elle soupira alors longuement, vivement qu'elle en finisse avec cette mission, voyager seule était plus pratique pour elle.

Non loin vers le Nord, s'étendait une immense forêt qui recouvrait toutes les terres à pertes de vue, elle était sombre, ancienne et profonde, la route la longeait sans jamais y pénétrer. Peut-être une volonté de respecter les bois par les elfes, propriétaire des lieux après tout. Elle entendait des bruits d'animaux divers, rien d'alarmant, elle se doutait cependant que ces bois recelaient certainement des dangers plus grands qu'un puissant sanglier, seigneur de la forêt. de l'autre côté il y avait une grande plaine où étaient disséminés quelques hameaux à des encablures de là. Ils n'auraient pas le temps de s'y diriger afin de trouver une bonne auberge, un trop grand détour. Moéra se tourna à nouveau vers le groupe qui semblait avoir bientôt fini de manger, heureuse malgré l'absence de réaction sur son visage, elle vérifia pour continuer de marcher les attaques de son équipement et reprit son sac à dos. À ce mouvement, les autres paniquèrent qu'elle parte sans eux, rapidement comme jamais la servante rassemblait les affaires que le noble Dymar Elium avait déjà éparpillées partout. Le garde frappa sur sa poitrine afin de faire passer un dernier morceau de saucisse rapidement. Sans même les regarder, la garde du corps parla d'une voix faible, neutre mais décidée.

"Nous partons. "

Elle avait perdu assez de temps, si elle ne les pressait pas, ils auraient peut-être voulu digérer tranquillement, ou encore une petite sieste près d'un arbre qui sait ? Moéra se dirigea alors vers la chariote, elle agrippa le mord d'un des deux chevaux et le mit en route. Tout en râlant, le noble bedonnant se dandina afin de se jeter à l'arrière, plein comme une barrique tellement il avait mangé. Très rapidement on entendit plutôt clairement un ronflement puissant se dégager de la diligence, on aurait pu même imaginer les draps à l'arrière afin de se cacher du soleil remué au rythme de la respiration. cadalim gloussa stupidement, regardant la servante qui souriait bien gêner de plus réagir contre son maître. Ils regardèrent ensemble alors Moéra qui capta leurs regards, mais ne comprit pas du tout qu'est-ce qu'il y avait de drôle. Elle décida
alors d'ignorer ces étranges agissements, elle avait autre chose à faire et au moins en dormant il ne rallait plus, pourvu que cela dure jusqu'à leur arrivée.

l'après-midi passait très rapidement, la marche rapide, ils avaient de quoi faire pour digérer, Moéra pressait le pas, elle était pressée d'arriver et rien ne la faisait ralentir. Les autres faisaient peine à voir. Elle leva les yeux vers le ciel qui devait flamboyant, le soleil était en train de mourir, la lune bientôt allait renaître une énième fois. Elle ne quitterait pas beaucoup la route, mais recherchait une place un peu sur le côté et facile à défendre. Elle trouva alors, une enclave, dont les arbres étaient si serrés que ceux-là formaient un mur compact naturel parsemer de ronces peu accommodantes. Elle s'arrêta à la surprise générale, le garde surtout était en train de réfléchir comment faire comprendre la forcené, comment l'arrêter ! L'imaginant déjà marcher toute la nuit sans aucune pitié.

"Nous allons camper ici pour la nuit, disposé la diligence ici, le feu de camp ici, dormez rapidement, nous avons encore une longue route."

Elle avait été formée aux meilleures tactiques possibles afin de défendre un lieu avec le moins de ressource possible, elle préférait s'arrêter une fois le bon endroit trouver plutôt que de se faire piéger par la nuit. Moéra s'assit devant le feu, elle le regardait un peu perdue dans ses pensées, elle allait rester éveiller toute la nuit sans bouger d'ici afin de surveiller le sommeil des justes qui l'accompagnaient. Elle n'avait pas du tout besoin de dormir, un entraînement d'après sa conscience, comme elle était loin de la vérité ...

-jour 3

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Dernière édition par Moera Yojimbo le Mer 13 Mar 2013 00:57, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Mer 13 Mar 2013 00:56 
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-jour 2


Le troisième jour débuta très tôt à cause de Moéra. Le soleil pointait à peine ses rayons à la cime des arbres, que la garde du corps réveilla tout le monde. Elle était toujours près du feu en tailleur, son sabre en travers sur ses genoux. Elle caressait le métal froid lentement, le sentant avec le bout de ses doigts fins. Son souffle était régulier comme à son habitude. Elle garda les yeux fermés en écoutant simplement la nature se réveiller. La jeune femme laissa la rosée du matin se retirer avec la chaleur du soleil, qu'elle ressentait sur sa peau pale. Elle leva son visage légèrement pour avoir plus d'impact avant de parler. Sans même ouvrir les yeux, elle connaissait depuis un long moment la position de chaque personne. Le noble dormait dans le seul moyen de transport, on pouvait facilement le deviner au puissant ronflement qui s'en dégageait. Au moins, il était facile de deviner s'il était vivant ou non. Il avait dormi toute la nuit ainsi sans jamais s'arrêter. Moéra trouvait presque admirable la façon dont les deux autres se reposaient avec tout ce tintamarre. Le garde, son collègue de travail quelque part, avait parfaitement gardé les caisses de nourritures toute la nuit. Pour sur, il avait dormi sur la plupart d'entre elles. Puis enfin la fidèle servante, qui avait nettoyé jusqu'à point d'heure, le lieu de débauche de nourriture et de boisson. On parlait bien entendu de ce camp de fortune, qui avait vécu jusqu'à tard dans la nuit.

Moéra n'en avait cure de leur façon de vivre. Elle avait bien espéré gagner quelques jours de voyage, ou au moins réduire le nombre de jours de danger. Plus le temps s'étalait, plus elle avait de chances de rencontrer des problèmes. Dans cette région plutôt calme, il y avait peu de choses à craindre, mais on ne savait jamais.

"Debout, nous partons dans trente minutes !"

Parla alors fortement la Yojimbo au groupe. Paraissesement chaque personne tentait de se réveiller, se demandant ce qui se passait. Le noble était le plus rapide à se rendormir, il se tourna vers l'autre côté. Au moins, il avait arrêté de ronfler, c'était déjà cela.

"Hein ? Quoi ? Il se passe quoi là ? On est attaqué ?"

Beugla un peu paniqué l'homme, tombant des caisses, attrapant maladroitement son arme. Il se leva en pagne, les yeux à peine ouvert et la bouche pâteuse. Moéra sourit légèrement, mais ne dit rien du tout. Elle se leva tranquillement, accrocha son katana sur le côté de sa tunique. La jeune femme lissa ses vêtements avec soin, comme un rituel du matin. Tous paniquèrent, il fallait ranger le camp, récupéré les vêtements, ravitaillements, objets divers. Le garde et la servante s'activaient comme des fous furieux. Moéra quant à elle restait de marbre. Elle avait déjà toutes ses affaires sur le dos, c'était à dire pas grand-chose. Son arme, de quoi l'entretenir. Très peu de quoi manger et boire, mais cela lui suffisait pour deux semaines au moins. Elle prit soin d'apporter les deux chevaux qui se reposaient non loin. Elle passa sa main sur le côté de l'animal qui n'eut aucune réaction. Elle se décida alors à faire dans l'efficace. Elle sella et arnacha les deux chevaux avec une bonne habitude. C'était la première fois qu'elle le faisait en réel, mais elle avait été entraînée pour cela. Le petit duo fit un travail plus rapide que l'anianthy les croyait capable. Elle était debout, les trente minutes étaient passées. Elle appliqua par conséquent sa sentence avec une exactitude militaire. La jeune femme attrapa une rêne d'un des deux chevaux et se mit en route.

Le mouvement était plus lent que d'habitude, Moéra était consciente que le garde n'était pas du tout prêt. Mettre une armure lourde, pouvait prendre une heure surtout en solitaire. Moéra ne l'aida pas une seule seconde. C'était la tâche de cet homme, elle était une combattante et pas une écuillière. Ces tâches comme d'autres revenaient uniquement aux personnes adapter, comme elle ne demandait pas à quelqu'un de la terre de tuer. Le voyage se passa rapidement quant à lui, avec une monotonie soporifique.

Moéra était concentrée à tout instant, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Malgré les veines tentatives du garde à se détendre, la jeune femme restait de marbre. Après une courte pause déjeunaient mener tambour battant, ceux qui accompagnaient l'anianthy, commençaient à savoir comment elle fonctionnait. Elle suivait un rythme d'une régularité sans faille. Rien ni personne ne pouvait changer cela. Elle trouvait déjà ces pauses sans intérêt. Cela ne tiendrait qu'à elle, ils mangeaient et se reposeraient dans la calèche plutôt que dans la nature.

Le groupe de forçats trouvait que la journée avançait lentement. Ils espéraient de toutes leurs forces qu'ils puissent aller se coucher. Heureusement, l'après-midi se passa aussi calmement que la mâtiné. Ils ne croisèrent que quelques convois de marchands avec leurs escortes.

La nuit tomba rapidement, il fut difficile de trouver un endroit acceptable pour dormir la nuit. Sous la pression continuelle des personnes qui l'accompagnaient, Moéra, dût se contraindre à accepter un lieu en plaine. C'était impossible à défendre facilement. Elle uut se creuser la tête pour trouver quelqu chose d'efficace. La jeune femme plaça alors la chariote très près du feu. Les deux chevaux attachés dessus pour plus de sécurité. Elle hésita à demander au garde d'être pêtt à to instants, mais il était trop épuisé par le rythme. Elle allait devoir se débrouiller seule comme à l'accoutumé. Cela faisait des jours que Moéra n'avait rien mangéss ni rien bu. Tous trouvaient cela étrange, comment c'était possible ? Sauf le noble qui se fichait pas mal du sort des autres. Il n'avait pas peur d'ailleurs de le montrer. L'anianthy semblait toujours énergique, elle ne mangeait pas, elle ne semblait pas beaucoup dormir. Le garde et la servante imaginaient qu'elle se restaurait la nuit et n'avait pas besoin de beaucoup de sommeil.

Cette fois-ci, le petit groupe se coucha tôt, ils ne feraient pas la même erreur qu'hier. Cadalim et Ocia la servante étaient épuisés par cette journée. Ils avaient été bien mal menés avec le rythme de fou furieux de l'anianthy. Seul le noble s'en sortait bien, Dymar était resté dans la calèche toute la journée après tout. Il commença à s'adresser à la guerrière, qui était toujours auprès du feu, attentive.

"Pourquoi vous faite ça ? Vous n'avez rien à voir avec les gardes du corps habituels. "

"j'ai été entraîné par les sindeldi, je ne suis pas une simple guerrière comme les autres. Je n'échouerai pas sir.

Il se retourna pour trouver le sommeil, il devait être satisfait de la réponse. Moéra ne se posa pas plus de question que cela. C'était inutile, pour la mission, elle devait maintenir en vie une seule personne. Leur état d'âme était sans importance. Seul la mission l'était.

Il y avait une odeur particulière dans l'air, on était en pleine nuit. Moéra se leva prestement, quelque chose n'allait pas dans cette plaine. Elle regarda autour d'elle, il faisait nuit noire, seule une faible lune éclairait les endroits proches. Elle se tenait droite, paré à combattre, une main sur sa garde. Elle se tenait près du feu, elle voulait voir l'ennemi le plus tôt possible. Elle se retourna rapidement afin de s'assurer de la position de ceux qu'elle protégerait cette nuit-là. Ils n'avaient pas trop bougé. Moéra chercha l'origine de son inquiétude autour d'elle, son visage n'affichait rien. Elle entendit de multiples grognements avant de voir ses ennemis. Ainsi, ils étaient plusieurs, la jeune combattante devait les impressionner.


(Le meilleur des combats, c'est de gagner sans combattre. Vide ton esprit. Ne fait qu'un avec ce qui t'entour.

L'anianthy ferma les yeux, ce sens ne lui servirait pas cette fois-ci, alors autant s'en passer. Elle se pencha légèrement, puis glissa sa main le long de la garde. D'un léger mouvement, elle sortit à peine son sabre. Avec le feu,, il brillait légèrement dans la nuit. Des yeux animaux se firent davantage visibles dans la nuit. Le campement était totalement entouré. Moéra ne savait pas si elle gagnerait ce combat. Peu lui importaient comme sa propre vie, elle servirait ses seigneurs, elle n'était qu'une arme affûtée. Elle fit un léger pas en avant de quelques centimètres, qui fit crisser le sol sous sa botte droite. Plus aucun bruit, seul le vent balayait la grande pleine. La jeune guerrière ouvrit les yeux. Le danger était passé aussi vite qu'il était arrivé. Avaient-ils vraiment eut peur de cette intimidation ?
Avaient ils eut peur davantage du feu ? Seuls les dieux le savaient. Moéra fit un rapide tour du campement afin de s'assurer qu'il n'y avait vraiment plus aucun danger.


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MessagePosté: Mar 19 Mar 2013 18:02 
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-jour 3


Le quatrième jour de voyage commençait. La nuit avait été un peu agitée, même si cela aurait pu être bien pire cependant. Moéra tourna doucement sa tête vers le groupe encore endormi. Ils ne sauraient rien de ce qui aurait pu se passer, c'était la vie ingrate de son métier. Elle aimait ce qu'elle faisait, elle trouvait important d'apporter de l'aide à ceux qui ne pouvaient pas. Elle n'était même pas payée, elle faisait cela uniquement pour rembourser sa dette d'honneur. L'anianthy s'autorisa alors quelques minutes pour elle cette fois-ci. Elle prit un grand seau d'eau et s'éloignait du camp un peu.

Moéra détestait être sale, c'était quelque chose de maladif peut-être à ce niveau-là. L'eau était froide, c'était sans importance pour elle. Elle posa sur le côté son arme avec soin dans l'herbe verte et grasse. Elle défit son kimono partiellement, afin de pouvoir se rhabiller rapidement en cas de besoin. Elle ne montrait pas facilement son corps, même si dans le feu de l'action, seul le combat était important. L'illusion était parfaite, tout ressemblait à une humaine. Un corps aux proportions équivalentes à la moyenne, légèrement musclé, elle était une combattante après tout. Le grain de sa peau était détaillé et pâle, au toucher comme du satin et légèrement chaud. Elle se voyait respirer, elle le sentait. Elle se sentait vivre tout simplement, il ne pouvait avoir de doute.

La yojimbo avait placé le sceau d'eau glacé devant elle. Elle s'était assise dans l'herbe à genoux les cuisses légèrement écartées. Elle était attentive à ce qu'il l'entourait. Dans son sac, elle avait toujours un nécessaire pour se laver, c'était très important. Elle prit une sorte de gants en tissu, l'imbiba d'eau et de savon avec soin avant de se laver complètement. Elle frissonnait de se contacte, elle n'était pas très sensible au chaud comme au froid. C'était seulement une information, rien de plus, mais elle ne pouvait le soupçonner. Elle se rinça avec soin avec un tissu plus doux et agréable, cela apportait un peu de chaleur.

Soudain, elle entendit des bruits de pas derrière elle. Ils s'arrêtent à quelques pas d'elle, cette personne-là regarde sûrement. Elle tourna sa tête partiellement sur le côté, comme elle pensait c'était bien le garde personnel du noble. Il avait un regard lubrique, il espérait voir une partie de corps dans cette situation précaire. On lui avait appris les réactions des mâles humains, elle ne le prit pas mal. Il n'avait rien dit du tout, simplement il observait. Moéra referma ses cuisses, image n'était pas question de lui faire croire qu'il avait une chance de quoi que ce soit. Toujours à genoux, elle se rhabilla avec spin refermant son kimono en serrant la ceinture. Elle se leva lui tournant le dos en prenant son arme pour le moment encore rangée. Elle prit la parole sur un ton neutre et calme sans aucun reproche dans la voix.

"Nous repartons dans trente minutes, profitez-en."

"Tu es trop jolie pour être une guerrière. Tu devrais laisser tomber."

"Je vous déconseille de tester mon habileté au combat."

À ces mots, elle se tourna légèrement sur le côté en tenant le fourreau fermement. Moéra était prête au combat immédiatement. Son regard était dur et perçant dans les yeux de son éventuel ennemi, son corps tendu comme un arc prêt à se lâcher immédiatement. L'air était devenu pesant autour des deux.

"Mouais, j'ai faim."

Puis il se retourna vers le campement. Finalement, il n'y aura pas de combat. Elle accrocha avec une petite cordelette rouge son katana. Moéra se décida quelque temps plus tard à rejoindre le groupe qui mangeait rapidement. Elle les observa avec soin, elle était déjà prête immédiatement. Le noble rouspétait entre chaque bouché arrachant du pain avec.

"J'en ai marre de cette campagne. Je me lève, j'ai le cul mouillé, il fait froid, rien n'est agréable. Et parlons du voyage en plus ! On est secoué toute la journée ! Merde alors ! "

Puis Moéra prit quelque temps pour lui répondre afin d'avoir le meilleur ton. Sa politesse de son ethnie était ancrée solidement dans sa mémoire.

"Nous pouvons aller plus vite, on peut encore gagner deux jours, mais cela veut dire aucune pause et changer les chevaux régulièrement. "

Il se contenta alors de gestes vagues et de bruits de nourriture. Elle souriait intérieurement, ne montrant rien sur son visage. Sans mot dire, Moéra prit les rênes d'un cheval puis commença à partir avec la calèche après le temps exact. Cependant, personne ne bougeait, ils avaient décidé de résister. Elle soupira ostensiblement, tout le monde pouvait l'entendre, c'était bien fait exprès. Elle les avait regardés dormir toute la nuit, il était temps de quitter cet endroit. Quelques minutes plus tard, ils étaient enfin partis. Moéra tenait les rênes d'un des deux chevaux afin de maintenir un bon rythme de marche.

La journée passa très rapidement malgré les râles en continu du noble. La yojimbo se retenait difficilement de lui mettre les points sur les i, histoire qu'il se calme rapidement. Trouver un abri pour la nuit fut facile. Moéra trouva à la tomber de la nuit une grotte chaude et agréable. Il fallut seulement caller la chariote contre l'entrée pour être en sécurité.



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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 21 Mar 2013 11:49 
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Moéra se trouvait être une petite fille charmante et souriante. Elle portait une chemisette avec de la dentelle blanche avec un tissu noir, une petite jupe plissée qui s'accordait parfaitement avec. Elle était tendre, affectueuse, il y avait un vieil homme qui la regardait sans aucune once de sentiment. Elle lui demanda naturellement si elle pouvait faire quelque chose pour lui. À ce moment-là, il offrit à la petite fille un large sourire pervers avec toutes les dents.

" Oui ma petite fée, tu vas pouvoir m'aider, tu vas être ma meilleure réalisation."

Puis le vieil homme amena devant lui une petite déserte sur roulettes, qui aurait pu être charmant s'il n'avait eu de nombreux couteaux, outils et formes de métaux non identifiés.

Moéra sembla se réveiller de ce mauvais rêve en sursaut agrippant la garde de son katana. Le garde était à quelques pas d'elle avec un couteau en main. Il fut surpris de voir la yojimbo se réveiller. Elle était en pleine possession de ses moyens. La jeune femme était assise en tailleur près du feu. Le garde rangea son couteau à sa ceinture bredouillant qu'il avait cru voir quelqu'un. Quelque chose sonnait faux dans son histoire, Moéra se demanda quoi penser de tout cela. Mais plus important, elle s'était endormie comme un rien près du feu. Elle savait qu'elle avait besoin de très peu de sommeil, à peine deux heures par semaine de moyenne. Cela tombait mal, de plus quel rêve étrange, un rêve ne s'expliquait pas de toute façon. Moéra tourna sa tête et remarqua alors la servante les yeux ouverts à la fixer. Elle se rendormit rapidement, comme le faisait son maître sans aucune hésitation.

Elle décida de se lever et de marcher un peu. Tout ceci la gênait, il y avait-il eu vraiment quelqu'un ? Qu'allait donc faire ce garde à la manche ? La tuer ? C'était impossible, c'était le garde personnel de ce noble, sa tâche était de protéger pas de tuer. Elle fit les cent pas ne trouvant pas d'explication rationnelle. Elle se méfierait avec soin des serviteurs du noble. C'était contre toutes ses valeurs de vie, attaqué quelqu'un dans son sommeil, quelle lâcheté. Ce fut très tôt qu'elle réveilla tout le monde de façon plus sèche encore que d'habitude.

"Départ dans trente minutes ! On a du chemin à rattraper."

Si les deux avaient pu se réveiller en pleine nuit pour une sombre raison, ils n'avaient plus besoin de dormir davantage. Elle se posta près des chevaux avec les bras croisés, elle regarda simplement le petit groupe se réveiller. Le départ fut rapide après le réveille, Moéra fit simplement attention à ce que le noble soit dans la calèche, quand elle se mit en route. Elle marchait beaucoup plus près du noble durant le voyage. Elle se méfiait des deux autres. Cependant, elle n'avait rien dit du tout à personne. Ça façon d'agir n'avait presque pas évolué.

Quelques heures de marche plus tard, le petit groupe rattrapa une caravane marchande qui allait plus lentement. De nombreuses charrettes remplies de marchandises diverses, victuailles, tissus, peaux, bijoux et pierreries précieuse. Il y avait de nombreuses familles, ainsi que plusieurs gardes qui semblaient être de la même ethnie. Moéra fut méfiante, elle ne savait pas qu'en penser mais ils ne semblaient pas dangereux.

"Haaaa ! enfin un peu de compagnie, ça va me changer. Peut-être même qu'ils seront plus agréables et compréhensifs...

Il n'y aura pas de mal ...."


La garde du corps ne dit rien du tout, c'était une pique gratuite bien trop évidente pour elle. Elle hocha la tête simplement en lui disant qu'il n'y avait pas d'obstacle à cela. Elle signifiait ainsi qu'elle contrôlait entièrement la situation, quoi qu'il pût dire. Alors, elle resta constamment juste à côté du noble à tout bout de champ. Elle devait le protéger et toute cette affluence de personnes nuisait à son travail. Ils étaient cependant tous gentils et accueillants. Ils semblaient très habitués par leur mode de vie. Ils avaient appris à apprécier les rencontres fortuites et courtes. ils avaient décidé de rester ensemble pour le reste de la journée, mais pas plus, cela représentait trop de retard sinon.

C'était comme une petite ville, les enfants jouaient en suivant le rythme, leurs jeux y étaient même adaptés. Ils allaient spontanément aider dans des tâches faites à leurs portés. Toute cette communauté semblait fonctionner comme une horloge de précision. la journée fut plus agréable et passa rapidement. Moéra était excessivement sérieuse dans son travail, elle préférait rester distante aux diverses tentations et propositions. Elle avait un travail à faire, et elle ne chercherait pas à faire autre chose.

Le camp s'installa pour la nuit autour d'un énorme feu de camp. Tous chantait, dansait autour avec délectation, on sentait que tous cherchaient à évacuer cette journée de travail. Moéra pendant le dîner restait droite aux côtés du noble, qui jubilait de la situation. Il trouvait cela si gratifiant d'avoir une jolie garde du corps à ses côtés, prête à tuer quiconque s'approchait.

"Allez demoiselle, détendez-vous, personne ne veut du mal à votre lupin, mangez ! buvez ! au pire si vous voulez vraiment, on se battra après !"

Lança alors un des marchands de la caravane, suivit d'un grand éclat de rire général. Poliment Moéra s'inclina légèrement et parla d'une voix calme.

"Je vous remercie de cette proposition, mais je me dois de refuser."

Le marchand fut très étonné d'une telle réaction. Il lui tournait autour toujours avec un verre, des gestes gentils, mais elle avait un travail, elle ne se défilerait pas. La nuit avançait à grands pas, petit à petit tout le monde allait dormir. Le noble ronflait gaiement dans la calèche, il était temps de faire une inspection dans le camp afin de s'assurer que tout allait bien. Au détour d'une caravane marchande, il était encore là, le même homme. Il en avait assez, demain Moéra ne serait plus là. Pour lui toutes ses simagrées n'avaient que trop duré, il se fit alors plus pressant.

"Allez petite vient, on va s'amuser un peu. Je sais que tu es folle de moi ! Et puis la vie est courte. hehehehe. "

Ce marchand semblait être certain de sa victoire. Il se rapprochait à pas lent, il était prêt sans hésitation à forcer cette jeune fille à ses bas instincts. Il avait un long poignard en main, malgré son katana, Moéra semblait plus belle que dangereuse aux yeux du sale type. Il laissait en évidence son arme comme une menace silencieuse, mais bien présente. Il affichait sur son visage un large sourire se dessiner. La jeune femme ne disait rien, elle le laissait s'approcher. Elle montrait un visage ferme dans une posture de combat équilibré entre puissance et vitesse. L'homme avançait une main vers un sein, Moéra l'arrêta juste avant d'une main ferme.

"Rentrer chez vous, aller dormir cela ira beaucoup mieux par la suite."

Moéra avait voulu lui laisser encore une chance. Ses valeurs morales qui interdisaient de lever la main sur un être désarmé, quelque part cet homme l'était malgré son poignard. Il rit à gorge déployée à la réaction de ce petit bout de femme. Il posa sa main sur la poitrine de la yojimbo avec un air graveleux sur son visage, il se permit alors de ricaner. Moéra fit un pas rapide en arrière, en un court instant, elle dégaina son sabre sans attaquer. Elle se mit sur le côté montant la garde du katana sur le côté droit de son visage.

"Ha tu veux jouer du couteau ? Tu es trop drôle gamine."

Il avança son poignard pour lui transpercer le ventre d'un coup sec, il n'avait pas l'habitude que des jeunes femmes osaient lui résister. Elle semblait grâce à son expérience voir arriver cette attaque au ralenti. L'anianthy n'hésita pas une seule seconde, elle abaissa sa lame tel un couperet et trancha net la main de l'agresseur. Il poussa un hurlement de dément se tenant le poignet qui passait le sang littéralement. Quelques personnes vinrent voir ce qui se passait intrigué. Moéra fit un geste sec sur le côté afin de chasser le sang et ainsi ne pas émousser sa lame. Elle se remit en place et attendait passivement le prochain assaut ou une reddition. Les personnes étaient plutôt troublées, ils ne comprenaient rien de ce qui se passait.

"Sale pute ! Je vais te saigner comme une truie !"

Ivre de rage, le marchand chargea alors la guerrière de sa main non directrice. Moéra avait décidé de faire honneur à son adversaire, il allait mourir au combat. Les mouvements de l'homme étaient encore plus lents et hésitant suite à la blessure, qu'il semblait ignorer. Elle fit un pas en arrière en fermant les yeux. Elle baissait sa lame inversant le côté tranchant. Elle était plus petite que son adversaire, sûrement moins forte physiquement, mais elle avait une plus grande maîtrise et une meilleure hygiène de vie.

(La vie humaine est une rosée passagère.)

Cette seule seconde semblait durer une infinité. Une goûte ricocha sur la lame de son arme, ce fut comme un réveil. Moéra ouvrit les yeux de nouveau, l'homme n'était pas encore arrivé jusqu'à elle. La jeune femme écarta les jambes pour un meilleur appui. Elle frappa du manche de son arme dans le ventre de l'homme. Il se plia en deux, lâchant son arme avec le souffle coupé. Il se tenait le ventre en tremblant. Moéra avait continué son mouvement. Elle était bien au-dessus de lui maintenant, les deux mains sur la garde de son arme, les pieds étaient maintenant rapprochés fermement. Elle regardait cet homme d'un regard terriblement neutre, il n'était rien pour elle. La jeune femme donna ensuite toute sa force dans le prochain mouvement. La lame s'abattit rapidement, fendant l'air. La tête de son adversaire se sépara du corps, qui tomba rapidement au sol. Des cries d'horreurs jaillissaient des spectateurs médusés.

Il ne fallait plus perdre de temps maintenant, elle ne pouvait prévoir leur réaction. Il fallait partir en pleine nuit, tout de suite sans attendre. C'était une communauté soudée et elle allait sûrement se défendre. Moéra ne voulait certainement pas tuer tout le monde. Elle craignait davantage pour le noble que pour elle-même.

Sans attendre de réaction, la garde du corps nettoya sa lame, la rangea, puis s'éloigna rapidement. Elle se dirigea alors vers la calèche, qui se trouvait un peu sur le côté du campement. Comme il y avait beaucoup de monde, les affaires étaient déjà rassemblées. Le noble et la servante se trouvaient dans la calèche à dormir, quant au garde, il dormait au-dessus. Sans un bruit ou presque le cortège silencieux enfonçait dans la nuit. Déjà des torches cherchaient dans tout le camp, où ils étaient passés.

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MessagePosté: Dim 26 Juin 2016 13:20 
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Cela fait maintenant quelques heures que Lyïl nous porte à travers le territoire elfique. La sensation du vent sur ma peau m'avait manquée, mais pas au point de vouloir sentir des rafales de plus en plus fortes. Assis derrière moi, entre mes ailes, Dae'ron enserre mon abdomen des deux mains. Quelque part, je suis soulagé que ma nouvelle tenue sépare nos peaux. Contre tout ce que me hurle mon instinct, j'ai accepté qu'il puisse ressentir une profonde affection envers moi. Mais la lui retourner... C'est encore autre chose. Je n'ai pas envie de laisser ce genre de sentiments prendre le dessus. Trop risqué. Trop compliqué.

Et puis, j'ai plus préoccupant en tête. Cet avis de recherche... Ce foutu bout de papier venu jusque sous terre... Je dois régler mes comptes avec la grosse moche une bonne fois pour toutes. Je suis prêt. Oh oui, prêt à lui enfoncer ma dague-croc dans la gorge ! Lui faire sauter les yeux avec ! M'en servir pour épingler sa langue de vipère à ma prison ! Ou utiliser ma magie pour changer sa sale gueule poudrée en masse sanguinolente ! Oh oui, que ce serait bien ! Mais pas trop vite... Un coup de dague sur sa tronche pour chaque jour passé en cage...

Un mouvement soudain des mains du brun me tire de mes pensées. Brièvement, je redoute avoir songé à voix haute, mais non. Ma bouche est toujours close. Frustré, je me rends compte de la présence d'une pointe de culpabilité à l'idée que mon congénère aurait pu m'entendre. Un brin de colère s'immisce en moi. Pourquoi faut-il toujours qu'il interfère avec mes plans ? Avec son expression peinée et sa voix attristée quand je hausse le ton, il trouve toujours le moyen d'entailler ma détermination.

"Nessou ?", fait-il soudain à travers une bourrasque, ancrant définitivement sa présence dans mes pensées par cet affreux diminutif.

Et paradoxalement, l'idée de ne plus l'avoir à mes côtés me procure une sensation de vide inattendue. D'ailleurs, en voyant mes mains crispées sur la huppe de mon harney, j'ai la sensation de lui être redevable. Qu'il empêche quelque chose de définitivement éclater en moi. C'est une sensation véritablement bizarre. D'un côté, il ne pourrait pas être plus énervant à toujours se mêler de mes affaires avec ses stupides principes. De l'autre, j'ignore où je serais à présent, et dans quel état surtout, sans son existence. Ma haine demeure toutefois ma source d'énergie. Et cela ne risque pas de changer prochainement.

"Le vent se renforce.", dis-je en plissant un peu les yeux.

"Oui. Et il amène le sale temps. On devrait trouver un abri rapidement !", pousse-t-il pour que je parvienne à l'entendre.

Levée de nez vers le ciel pourtant dégagé. Rien ne semble appuyer les dires de mon passager. Et nous n'avons pas même voyagé une demie-journée. C'est trop tôt pour s'arrêter.

"On peut pousser plus loin."

"Nessandro !", objecte-t-il en s'appuyant davantage contre moi. "Fais-moi confiance !"

Je tourne légèrement la tête, mais mon casque m'empêche de l'apercevoir par-dessus mon épaule. D'elle-même, ma langue claque avec agacement. Habilement, je pousse Lyïl un peu plus au sud, vers une zone montagneuse. Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour dénicher une sorte de grotte, en haut d'une paroi rocheuse, presque dos au vent. Mon grand oiseau peut s'y déplacer sur plusieurs mètres, et la crevasse est assez profonde pour qu'aucun courant d'air n'y soulève la moindre poussière.

À peine avons-nous fini de vérifier qu'il ne s'agit pas de l'antre d'un reptile ou autre bestiole qu'un bruit vif claque. Un brutal coup de tonnerre. Et peu après, une pluie épaisse forme un rideau devant l'ouverture. Casque sous le bras, j'avise le porteur de javeline.

"On dirait que tu as eu du flair."

Dae'ron ne dit rien, mais il sourit en se frottant le nez.

"Installons nos affaires. Je m'occupe de ton bras ensuite.", annonce-t-il en extirpant les hamacs des bagages.

Il est vrai que mon bras gauche tire encore régulièrement, malgré la magie et le temps passé. Je m'assombris en songeant à cette blessure. Un bras broyé par la poigne d'un arctosa, et une clavicule brisée. Mais maintenant, j'en porte les restes de cette charogne ! Toutefois, j'y ai aussi laissé ma sarbacane et la tenue moche de la bourgeoise honnie. Ne plus sentir le souple tube de bois dans ma manche me contrarie beaucoup. Il me faut une autre arme, et le plus tôt possible.

Mon bel oiseau sombre interrompt mes pensées en sifflotant deux notes, puis en lissant ma tignasse blonde du bec. Face à moi, Dae'ron cherche de quoi accrocher les couchages. Lui aussi a reçu une protection à base de ma victime, mais il demeure quand même pieds nus. La force de l'habitude, j'imagine. Ses ailes blanches sont détendues et ont un reflet intrigant malgré le manque de lumière, qui change à mesure qu''il s'agite vivement pour trouver des accroches. Je n'avais jamais remarqué qu'il se tenait avec un port de tête aussi fier. Ses yeux noirs vifs balaient les environs, se relevant doucement. Et d'un coup, alors qu'il étirait le tissu, il s'interrompt.

"Nessou ? Quelque chose ne va pas ?"

"... Non. Rien... Je réfléchissais.", dis-je avant de flatter la joue de l'oiseau, détournant d'une façon que j'espère anodine mon regard de sa forme.

Dire qu'avant, je l'aurais envoyé balader avec une pique. En lui jetant en prime à la face que ce ne sont pas ses oignons. Je ne saurais pas dire exactement ce qui m'a poussé à faire preuve de retenue. De... Considération. Avoir été plusieurs fois dans des situations de vie ou de mort à ses côtés, peut-être.

La pluie redouble d'intensité alors que les grondements du tonnerre se rapprochent. Il va bientôt faire aussi sombre qu'en soirée. Mes pas me font me détourner de ce spectacle et m'atteler à la montée du campement.



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"Être libre, c'est ne pas s'embarrasser de liens."


Dernière édition par Nessandro le Sam 27 Aoû 2016 14:35, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Sam 27 Aoû 2016 14:35 
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Assis, torse nu, les ailes contre la paroi de pierre, je regarde plus que je participe aux exercices que Dae'ron me fait faire. C'est devenu une routine maintenant. Je pensais que la magie de lumière était destinée à soigner de manière infaillible, mais non. Ou alors c'est simplement celle de cet imbécile d'elfe blanc, infoutu de faire les choses correctement.

"Vas-y. Pousse ma main.", fait le brun encore une fois, en haussant le ton.

La pluie est si forte que j'ai un peu de mal à l'entendre. Mais à force, je connais le principe. Coller ma main gauche blanchie contre la sienne, garder le dos droit pour que seuls bras et épaule travaillent vraiment. Je n'ai remarqué que récemment avoir des mains plus courtes que les siennes, mais pratiquement aussi épaisses. Et surtout, découvrir qu'il a aussi de petites cicatrices sur les doigts. Pas aussi impressionnantes que celle que j'ai à l'autre main, par contre. Il a du se blesser en jouant avec sa javeline, ou en mettant les mains dans les ronces. Encore un truc que j'ignore à son sujet.

Je fronce les sourcils à cette pensée. Avant de le rencontrer, ce que les autres avaient bien pu vivre de désastreux ne m'intéressait pas. Et c'est toujours le cas. Je me contrefous des malheurs de ceux que je croise. Sauf de lui. J'ai beau me répéter que je m'en doutais, je suis maintenant certain d'avoir un lien profond avec ce mâle. Quelque part, l'idée qu'il décide de me laisser en plan comme je l'ai fait pour lui m'énerve. Il en sait trop à mon sujet. S'il décide de se retourner contre moi...

"Nessou ?"

Sa voix me fait clore lentement les yeux, sur la pensée que je ne sais pas comment je réagirais. Un autre crèverait dans les tourments de ma magie noire, mais lui... Un coup rapide et expéditif ? Le bannir de mon existence en un geste ? Je n'arrive pas à me décider. La seule chose dont je suis certain, c'est que sa trahison envers moi serait sa dernière erreur.

"Euh... Main à plat, Nessandro."

Sans un mot, je constate que mes réflexions m'ont progressivement amené à clore le poing. Je lâche un grondement de gorge et étends mes phalanges. Par habitude, je pousse à plat cette main bleutée, sentant ma musculature jouer et tirer un peu. Ce n'est pas douloureux, et même si cela l'était, pas question de le montrer. Je ne suis plus une larve. Si j'ai survécu à la poigne d'une bestiole pareille, ce ne sont pas les séquelles qui vont me faire chialer.

L'autre main du brun palpe avec attention ma musculature. Bras vers l'avant, vers le bas, sur les côtés et en hauteur. C'est toujours à ce mouvement-là que la sensation de tiraillement se fait la plus persistante. Et comme ces derniers jours, Dae'ron manie sa magie lumineuse, en apposant des points diffusant lentement leurs propriétés.

Par instinct, lorsqu'il se rapproche un peu, je braque mon regard sur sa forme, méfiant. Ses yeux abyssaux sondent les miens. Lui et sa tronche d'innocent... Et le voilà ce petit sourire amical qui cherche à se faire rassurant. Énervant au possible. Je ne suis plus un aldron en bas âge, par mes ailes ! Je détourne les yeux et les ferme, le laissant agir à son gré. Si ses doigts sont d'habitudes francs et précis dans l'usage d'énergie curative, je sens nettement qu'aujourd'hui, comme un peu plus chaque jour, il s'attarde davantage sur ma peau. Yeux clos, je le laisse faire, curieux de voir jusqu'où il va pousser sa chance.

Une phalange, puis deux, et sa main se pose complètement sur mon épaule, décrivant des cercles destinés à détendre ma musculature. Je n'y réagis pas, mais sens son regard appuyé sur moi. Il guette mes réactions. Il a bien raison. Après tout, je pourrais parfaitement le repousser d'un geste brutal, décrétant que son privilège s'arrête là. Mais ma curiosité me pousse à ne pas le faire, quand bien même tout mon être me hurle de le tenir à distance.

Changement. Sa deuxième main est là, à maintenir mon épaule, et appuyer sur mon pectoral. La sensation chaleureuse de la chair qui travaille y est concentrée, mais quelque chose m'interpelle. Si ses paumes font leur office, ses doigts n'y mettent aucune force. Il est juste en train de... Lisser ma peau. D'anciennes cicatrices, peut-être ? Y songer commence à m'extirper de mon confort. Un frisson m'échappe, et je distingue avec horreur que mon cœur s'est mis à cogner rudement. Immédiatement, je ne songe qu'à une chose.

( Il va s'en apercevoir et se foutre de moi ! Hors de question ! )

Brutalement, je lance ma main noire, agrippant sans ménagement celle qu'il a sur mon torse. Mauvais calcul, dont je me rends compte quand il rive un regard stupéfait au mien. Au lieu de l'arrêter, j'ai plaqué sa paluche contre moi, faisant exactement le contraire de ce que je voulais. Une pointe de frustration nait du silence qui stagne.

Il ne dit rien...

Pourquoi il ne dit rien ? Pourquoi me fixe-t-il comme cela ? Vas-y ! Moque-toi donc de l'aldryde perturbé par un simple contact ! Fais donc un trait d'esprit comme tu le fais d'ordinaire ! Donne-moi une simple raison et la force de te frapper !

Après de longs instants d'échange silencieux, la tension est brisée par un coup de tonnerre, qui fait chanter un Lyïl mécontent. Nos visages se tournent de concert vers l'oiseau sombre, puis l'un vers l'autre, et nous décidons dans un accord tacite de détourner les yeux. Le protecteur se lève de mon hamac, et mon regard le suit attentivement, jusqu'à ce qu'il soit proche du sien. Ce n'est qu'une fois éloigné de moi, et hors de portée de spirale que je pousse un souffle pour me calmer. Rien à faire. Tant qu'il n'est pas à distance, je ne me sens pas tranquille. Mais pas menacé pour autant. Quelle impression inhabituelle.

Encore une fois, la sensation de froid qui suit son contact me laisse perplexe. Je sais qu'il n'a fait de prendre soin de ma musculature, mais quelque part, l'impression reste plus forte que cela.

"Nessou ?", fait-il après un moment de silence, me tendant quelque chose.

Une portion de fruit sec. Que j'accepte sans dire un mot et commence à grignoter tout en regardant le rideau d'eau tomber devant l'orée de l'abri. Je note rapidement quelque chose qui ne me fait pas plaisir du tout. Je ne suis absolument pas concentré sur le goût de l'aliment, ayant bien trop conscience de mon voisin.

J'ai la sensation qu'il m'observe. Est-ce le cas ? Et pourquoi je me pose la question ! Il fait bien ce qu'il veut ! Non, l'idée qu'il me regarde m'agace aussi. J'ai crevé des paires d'yeux pour moins que cela...

Je me fiche bien de ce qu'il peut penser ! Depuis quand je suis du genre à tenir compte de l'avis des autres ? Mais dans son cas... Pourquoi savoir qu'il tient tant à moi me dérange à ce point ? J'ai déjà des bribes de réponse, mais je les rejette de tout mon être. Je dois me concentrer sur mon but, sur la revanche que je dois prendre sur la grosse moche ! Rien que d'y songer, j'ai des remontées amères ! L'enflure d'humaine ! Je vais la tuer ! Lui faire payer une bonne fois pour toutes !

Mais pour le moment, je suis bel et bien conscient que je suis là, dans un couchage suspendu, à écouter l'eau choir dehors. Et à côté d'un mâle qui, je suis forcé de l'admettre, a déjà commencé à changer mon existence. Et pire encore, je laisse quasiment agir à son gré en ce sens. Mais je ne suis pas inquiet, persuadé de ma force de caractère. Sa présence ne fait que tempérer quelque peu ce brasier intérieur. Quand bien même son opinion a parfois du poids dans mes décisions, s'il se met ne serait-ce qu'une fois de plus en travers de ma route, je le...

Je...

J'aviserai...



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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
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La pluie tombe toujours comme un épais rideau sur l'entrée de l'abri, et le son régulier commence à me distraire de mon trouble. Le fruit sec reprend petit à petit de la saveur, et mon esprit s'égare un peu. Me voici donc de nouveau seul, en compagnie de mon oiseau et d'un autre aldryde mâle, dans le creux d'une montagne. La dernière fois qu'une telle chose s'est produite... À quand cela remonte-t'il ? C'était quelques temps après que la troupe de Dae'ron ait été décimée, après ce vol du Cœur Sombre chez ces fanatiques géants de lumière. Lorsque le sentiment de culpabilité concernant la blessure de mon voisin a réussi à prendre le dessus sur mon indifférence. Et après...

Je réalise que cela fait plusieurs semaines que nous ne nous sommes pas retrouvés uniquement tous les deux. Entre notre séparation, le voyage avec le félin, l'arbre et l'elfe, puis notre affreuse escapade souterraine, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas pu me détendre un peu. Et en fait, maintenant que je regarde la corniche où nous sommes...

"J'ai comme une impression de déjà-vu."

"Toi aussi ? Je pensais exactement la même chose.", fait le brun avant de sourire avec amusement. "Mais notre... Entente... Était alors un peu moins bonne..."

"Quand je t'ai dit regretter de t'avoir rencontré ?", lancé-je distraitement, l'observant du coin de l’œil ressasser un bref instant le souvenir.

"Heureusement, aujourd'hui, ce n'est plus le cas."

"Tu crois ça ?", finis-je par répliquer amèrement, le regardant braquer dans ma direction un visage alarmé. J'ai la sensation que la moindre parole que je peux prononcer risque de le poignarder profondément. La retenue n'étant pas mon fort, je poursuis sur le même ton accusateur. "Je ne sais pas comment tu t'y es pris, Dae'ron, mais je sais que sans ta foutue personne, je ne serais pas le même." Je colle l'arrière de mon crâne contre la paroi et ferme les yeux, ajoutant autant pour lui que pour moi d'autres paroles. "Et franchement, je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne chose ou non..."

Un silence s'installe dans la grotte pendant un moment, une période longue pendant laquelle je suppose que le Protecteur tente de digérer ce que je viens de lui lancer à la figure. Je perçois mon grand oiseau sombre faire quelques pas non loin puis s'installer pour se reposer. Je termine mon fruit tranquillement, ne reportant mon attention sur mon voisin que lorsque je l'entends se mouvoir. Il s'étend dans son hamac et se tourne dans ma direction, une main sous l'oreiller. Je le vois entrouvrir les lèvres et les clore à plusieurs reprises. Dévoilant mes dents en une grimace agacée, je persiffle à son endroit.

"Si tu as un truc à dire, dis-le, par mes ailes ! Tu vois bien que je t'écoute !"

Une expression un peu surprise peint ses traits, et contre toute attente, je le vois me sourire.

"La dernière fois que nous avons été dans une situation similaire, tu étais en permanence en alerte, à ne me prêter attention que pour ajouter du sel sur mes plaies... Tu as changé, Nessandro. "

"Tu crois que je ne m'en suis pas aperçu ?", grincé-je en scrutant ma main noire puis la brillante.

Nouveau silence, que le Protecteur finit par briser encore une fois.

"Tu sais, je viens de m'apercevoir d'une chose...", dit-il avant de suspendre ses paroles, m'incitant à river mon regard au sien. "Je ne t'ai pas encore remercié." Je hausse un sourcil, curieux. "Pour... Pour être venu me chercher, à Dahràm." Silencieux, je tente de déchiffrer l'expression qu'il affiche. Perplexité, mélange entre reconnaissance et confusion. "Mais je ne comprends pas... Tu as filé sans rien dire à Bouh-Chêne. Pourquoi... As-tu décidé de me retrouver ?"

Je plisse les yeux, coincé par sa question. J'ai horreur de devoir m'expliquer, mais je lui ai promis des réponses. Dans d'autres circonstances, je lui aurais balancé un simple 'caprice', mais même dans mes pensées cela sonne faux. Je pousse un souffle irrité puis un second semblable à un soupir.

"Je t'ai raconté le déroulement de l'épreuve sombre.", commencé-je, le laissant acquiescer.

"Celle où tu m'as vu me suicider pour toi."

Je hoche la tête à mon tour avant de continuer. "L'Esprit de l'Âme Pure m'a appris que tu t'étais mis en tête de suivre ma piste pour me rejoindre. Idée bizarre, quand on sait que mon but était de te pousser à faire le contraire." Étrangement, ma gorge se serre un peu, et j'y porte ma main claire. Serais-je en train de prendre froid ? "En t'abandonnant, presque sans hésiter..." Le mâle me scrute, suspendu à mes lèvres. "Je voulais comprendre, m'assurer, après avoir assisté à ta mort... Que tu allais bien..." Je détourne les yeux, avisant la pluie dehors. "Mais la vérité c'est qu'au fond... Je voulais aussi te revoir."

Suite à mes paroles, je prends une lente inspiration, me sentant bizarrement craintif à l'idée de découvrir sa réaction. Redressé sur un coude, ses ailes alourdies par la couverture, Dae'ron me regarde avec étonnement.

"Me... Me revoir ?", fait-il avant d'alterner entre me désigner de l'index puis se pointer du pouce. "Toi ? Le sombre aldryde toujours en train d'envoyer promener les autres ? Me revoir moi ?"

J'acquiesce lentement malgré la très juste pique qu'il m'a lancé, devinant son visage prendre une teinte un peu plus foncée. Mes paroles le touchent apparemment, et percevoir sa soudaine timidité, en dépit de l'aplomb de son adroite attaque, me cause une légère gêne. Son comportement devrait m'irriter, me pousser à persiffler sur le fait qu'il veuille me faire répéter, mais la hargne ne grimpe pas assez vite pour cela. C'est plutôt une sensation confuse qui m'envahit.

"Tu n'as pourtant rien fait de particulier, ni démontré être d'une utilité hors du commun..."

"Charmant...", m'interrompt-il en fronçant le nez, vexé.

Je le scrute longuement, pesant les paroles que je veux sortir. Après tout, je m'apprête à ruiner tout ce que j'avais entrepris pour le tenir à distance, l'empêcher de se glisser dans une brèche de ma carapace. J'avais tout mis en œuvre pour qu'il ne parvienne pas à me comprendre, que mes pensées restent miennes, et ma logique, personnelle. Maintenant, l'idée même qu'il se méprenne sur mes intentions me chagrine. Si je peux éviter de le blesser, cela m'arrangerait. Et il est bien le premier envers lequel je fais preuve d'autant de précautions.

"Tu n'as pas l'air de saisir...", commencé-je en plissant les yeux. "Tués, neutralisés ou exploités. Ceux qui croisent ma route finissent généralement ainsi... Tu es une des rares exceptions, un des seuls que je parvienne à traiter en égal et à qui... Je pense pouvoir accorder ma confiance."

Dae'ron écarquille les yeux et son visage bleuit tant que sa gêne m'affecte. J'ai toujours assumé mes piques et mes paroles médisantes, mais une telle déclaration est une première pour moi. Quelque part, je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle entre le premier aldryde que j'ai stupidement idolâtré et mon voisin. Sauf que le premier a traité mon affection comme si j'étais un lépreux, et que je ne sais pas si celle du second dépasse la profonde amitié. Et franchement, je me vois mal lui poser directement la question. Les histoires de ce genre finissent mal en général.

Un moment de silence tombe sur la cavité. Mon congénère se masque le visage sous ses deux mains, laissant seulement ses yeux apparents.

"D'autres questions ?", finis-je par dire, de nouveau totalement maître de moi-même en-dehors d'un ou deux battements de cœur sourds, alors que la conversation agonise.

"Je... Oui... Juste... Laisse-moi le temps de... De réaliser ce que mes spirales ont cru comprendre."

Sourcil haussé, je le regarde tirer sa couette jusqu'à son visage et se masquer dessous. Quelle drôle d'idée alors... Décidément, je ne comprendrai jamais ce mâle... Son manège réussit toutefois un autre exploit : celui de faire se tordre un peu ma cicatrice faciale, conséquence de l'apparition d'un petit sourire amical.



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Dernière édition par Nessandro le Ven 11 Nov 2016 12:53, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Ven 11 Nov 2016 12:52 
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Une dizaine de jours de plus. C'est ce qu'il nous faut, en partie à cause des détours pour éviter les bourgades elfiques et humaines poussant façon champignon sur la route. Autant de temps nécessaire pour passer d'un sentiment de libération à une étrange angoisse croissante. Peut-être est-ce lié à ma façon de faire pression sur Dae'ron en faisant ostensiblement jouer mon bras meurtri, pour le dissuader de se mêler des affaires des géants sur notre chemin. Entre la vue d'un convoi attaqué sur la route, la présence d'un ours énorme à proximité d'une voie passante, et les processions dérangeantes de grandes-gens habillés en religieux, il n'a pas pas été simple d'empêcher le protecteur de s'y intéresser ou d'intervenir.

Une belle leçon pour lui faire comprendre que le lien que nous avons est une entrave dans les deux sens. Il sait que je ne le suivrai pas une nouvelle fois dans ses imbécilités, et que s'il me laisse partir seul, il a des chances de ne plus me revoir. Soi-disant, parce que je sais au fond que je ne suis plus en mesure de l'abandonner sans état d'âme, quelle que brisée qu'elle soit.

Pour le distraire de tout ceci, j'acceptais de regarder en silence ce phénomène étrange coloré dans le ciel, persuadé qu'un mage s'amusait encore dans la région. Ou j'étais enclin à répondre à une seule de ses questions par soirée, et si je m'y refusais, je m'engageais à lui apprendre mon savoir en matière de combat. Étrange que ce soit moi, l'aldryde fraichement échappé de sa cage, qui ait des choses à apprendre au mercenaire. Mais le fait est là. Pendant ces quelques heures avant le repos, c'est moi qui ai sciemment pris la décision de le former, de corriger sa posture par les paroles, et sa prise sur sa javeline par le toucher. Le contact ne me laisse pas indifférent, vraiment pas, mais c'est une chose que je refuse de reconnaître. Pas avant d'avoir réglé mes différents avec la grosse moche et toute sa maisonnée...

Dans mon dos, l'étreinte du protecteur se resserre tandis que je dirige notre monture vers notre destination.

"Alors... C'est cela, Kendra Kâr ?", glisse-t-il à ma spirale entre deux bourrasques.

"Jamais venu ?", fais-je par-dessus mon épaule.

"Dans les environs. Shada'ïs préférait que la troupe reste à couvert, le temps qu'elle trouve un commanditaire."

Ma langue claque par réflexe au nom de cette femelle emplumée, puis j'esquisse un sourire mauvais.

"Eh bien ouvre grand tes jolis yeux, Dae'ron. Mais sois prévenu que tu devras les laver plusieurs fois ensuite. Le spectacle n'est pas des plus propres...", grondé-je, résolu, en faisant passer mon oiseau par-dessus les murailles.

Cette fois, pas de jeu de cache-cache pour sortir de ce mausolée pour vivants, ni pour y entrer. Si le moindre de ces géants tente de tester sa fronde ou ses fléchettes sur nous, il y perdra la vue, les mains, voire si je suis d'humeur charitable, la vie.

Mes doigts se crispent sur la huppe de Lyïl tandis que je le guide en direction d'un manoir bien trop familier. L'heure est venue.



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