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 Sujet du message: Trajet maritime sur le Continenta entre Kendra-Kâr et Bouhen
MessagePosté: Dim 9 Jan 2011 10:57 
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Trajet maritime sur le Continenta entre Kendra-Kâr et Bouhen


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Ce voilier, relativement modeste et pas forcément très rapide, est conduit par un très chaleureux équipage. Il vous dira que le trajet s'est toujours fait sans encombre car les côtes qu'ils longent, entre Bouhen et Kendra Kâr, sont relativement calmes et sans obstacles. Seuls le mauvais temps ou les bêtes de mers peuvent parfois poser problème, mais ils se font rares. Ainsi, c'est un bateau relativement sûr.

Durée du trajet en bateau entre les villes du continent Nirtim

Vitesse standard: x1

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur Le Continenta entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mer 2 Fév 2011 04:30 
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Le Continenta (Partie II)




< Le port

Le pont du Continenta était vide. Quelques cordages et autres équipements nécessaires à la navigation traînaient ça et là, abandonnés par l'équipage qui devait encore dormir d'un profond sommeil. Le navire tanguait doucement au rythme des douces vagues. Bab fit quelques pas sur le pont, faisant grincer les planches de bois humide. Je lui fis signe d'avancer doucement pour faire le minimum de bruit. Il leva les paumes vers le ciel, haussant les épaules pour s'excuser. Avançant à pas de loup, nous explorâmes le navire en quête du chemin qui nous mènerait à la salle de stockage.

Deux petites portes étaient visibles de là où nous nous tenions. Une, encastrée dans la paroi du pont de proue semblait donner sur un escalier descendant dans la coque. De l'autre côté, dans la paroi sous le pont de poupe, une porte similaire devait également être un chemin pour descendre. L'espace situé à l'intérieur de la coque devait être divisé en deux parties : une servant à stocker les marchandises et une autre servant de quartiers à l'équipage.

Bab me montra la porte du côté avant du bateau tandis qu'il se dirigeait vers l'autre. Je m'avançai, faisant attention à chaque pas tandis que l'alchimiste titubait d'un pas lourd. Je secouai la tête en espérant que le bruit ne réveille pas les habitants du navire, puis passai la porte. Un petit escalier en bois descendait dans les ténèbres, je ne pouvais distinguer quoique ce soit en bas des marches de bois. Je descendis tout de même, faisant très attention où je mettais mes pieds.

Mes yeux s'habituèrent rapidement aux ténèbres, et au bout d'un petit moment je pus apercevoir quelque-chose. La pièce était petite et l'espace était en grande partie occupé par de petits lits superposés placés le long des murs. De longs ronflements s'élevaient dans la pièce, et une odeur de transpiration emplissait l'air. Tous les lits ou presque étaient occupés par des marins à moitié nus, couchés sur le dos, certains avec une bouteille à la main. Au fond, une fine porte de bois devait mener à une chambre personnelle, sûrement celle du capitaine. Mauvaise porte, j'étais tombé dans les quartiers de l'équipage !

Ne voulant pas m'attarder plus longtemps dans cette pièce au risque de réveiller quelqu'un, j'entrepris de sortir. Je montai les marches une à une serrant les dents et en priant pour que personne ne m'entende. Mon pied se posa sur une des planches et un long grincement sonore se fit entendre (du moins, il me parut sonore dans le calme de la nuit). Un des hommes endormis grommela, se retournant dans son sommeil, mais garda les yeux fermés. Je soupirai, soulagé, puis finis mon ascension jusqu'au pont du navire. Une fois en haut, je traversai le pont jusqu'à la porte en face, toujours sur la pointe des pieds, priant une fois de plus pour que Bab ne se soit pas créé d'ennuis.

Dans la cale, une bougie était allumée et des bruits de verre brisé et d'objets chutant s'élevaient. La pièce était emplie d'objets divers, de tonneaux et de caisses. Dans un coin, de longs rouleaux de corde étaient accrochés au mur et des rallonges de voile traînaient au sol. Quelques étagères s'élevaient sur un pan de mur, accueillant de grands fûts d'eau potable. Sur les caisses du fond, un lutin éméché grognait. Il avait la tête plongé dans un coffre ouvert et farfouillait à l'intérieur.

"Pfff ... Y'a rien du tout ici."

"Chhuut !" soufflai-je "Ils pourraient t'entendre, ces murs ne sont pas épais !"

Le lutin tourna soudainement la tête vers moi, étonné de ma présence. Il se releva et se tint en équilibre sur le rebord du coffre de bois. Celui-ci se balançait dangereusement sous son poids, mais l'alchimiste ne semblait pas y faire attention.

"Gnagnagna gnagnagna ! Bleblebleble !" émit-il en me tirant une longue langue.

Je haussai les sourcils, surpris de cette réaction. Ça y est, il était retombé à un stade proche de l'enfance. Soudain, l'alchimiste émit un énorme rot et gonfla soudainement les joues, devenant tout blanc. Il se précipita sur un seau qui avait été abandonné là et y rendit la bouteille de rhum en de longs jets liquides. Je fronçai le nez, dégoûté et détournai le regard. Voir des gens vomir me donnait souvent l'envie d'en faire de même ...

Bab releva la tête tout en s'essuyant le coin des lèvres d'un revers de la main. Il fit quelques pas en arrière et se heurta contre le mur.

"Excusez-moi" dit-il au panneau de bois.

Il se courba, une main sur le coeur, son nez touchant presque le sol, pour couronner ses excuses. C'est alors que je fus le témoin de la chose la plus surprenante et la plus délirante que je n'ai jamais vu de ma vie. Alors qu'il faisait sa courbette, le postérieur de l'alchimiste cogna contre une coupe vide posée sur une étagère proche. Ladite coupe chuta et roula de l'autre coté de la pièce pour finir sa course contre une planche de bois posée contre un mur. La planche qui tenait d'un équilibre instable vacilla dangereusement avant de s'étaler sur le sol, poussant par la même occasion un boulet de canon abandonné là. Le boulet roula à une vitesse impressionnante jusqu'à l'étagère emplie de fûts et cogna violemment contre l'un des pieds. Le choc renversa l'un des contenants qui déversa une fontaine d'eau sur le sol, jusqu'au pieds de Bab. Celui-ci, voulant se retourner pour observer le massacre qu'il avait engendré, glissa sur le sol humide et se vautra littéralement, son postérieur atterrissant pile-poil sur sa besace qu'il avait mise de côté, dans un affreux bruit de verre brisé.

Je riais de bon coeur et le lutin râlait, se massant les fesses et se demandant pourquoi il était à terre tandis qu'une étrange et épaisse fumée verte émanait de sous son fondement. Le gaz emplit rapidement l'air de la pièce. C'est alors que je me rappelais de la fiole qui avait permis d'endormir le marin saoul quelques heures plus tôt, elle était encore sûrement dans la besace !

Je me précipitai vers Bab pour le faire sortir, mais celui-ci refusa de bouger, prétextant qu'il n'avait pas encore trouvé les bouteilles qu'il cherchait. Je réfléchis le plus vite possible et mes yeux s'attardèrent un moment sur les rallonges de voile. Me frayant un chemin à travers le nuage de fumée verdâtre toujours plus grossissant, j'attrapai alors un morceau de voile découpé. Puis agrippant Bab par le bras, je le traînai dans le coin le plus éloigné de la pièce, nous recouvrant du tissu blanc qui nous servirai d'abri de fortune.

"Pourvu que ça marche !" me murmurai-je à moi même tandis que mon compère s'amusait de la situation, jouant avec la toile.

Un tant soit peu énervé et frustré d'en être arrivé là, je lui tapai violemment sur la main et le grondai comme un enfant, lui faisant remarquer que c'était de sa faute si on en était là. L'alchimiste me fixa, les yeux humides et une moue tremblotante affichée sur son visage, puis plongea dans des sanglots silencieux. Je soupirai, maintenant, je devais m'occuper d'un lutin dépourvu de toute conscience adulte ...

"Roh ... Ça va, arrête de pleurer, tu nous mets toujours dans des situations comme celle-là aussi, faut pas t'étonner si je m'énerve au bout d'un moment, je ... je ...."

Soudain, je ressentis comme une soudaine envie de m'allonger. Mes paupières me semblaient très lourdes et mes membres s'engourdissaient. Je regardai autour de moi, la fumée s'était engouffrée dans de petits trous déchirés dans la toile. Ma tête devenait de plus en plus difficile à porter et ma vue se troublait, tout autour de moi sombrait dans les ténèbres. Doucement, je m’allongeai sur le sol, ne pouvant lutter plus longtemps. La toile ondulait au-dessus de ma tête et je ne sentais plus mon corps, comme si seul mon esprit subsistait. Lentement, ma vue me quitta elle aussi, laissant la place au noir complet. Avant que je ne sombre complètement dans les méandres du sommeil, ma dernière pensée fut pour le chocolat. J'avais une envie furieuse de manger des fondants au chocolat.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur Le Continenta entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Mar 5 Avr 2011 07:51 
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Un coup de Trafalgar,




Le réveil fut difficile et mes yeux engourdis mirent longtemps à s'ouvrir sur la toile tendue au-dessus de ma tête. L'air avait une odeur pestilentielle, et je ne mis pas longtemps à comprendre pourquoi lorsque je me rendis compte que les pieds de Bab étaient collés à mon visage. D'un vif mouvement du bras, j'envoyai valser ses jambes sur le côté puis je me redressai, assis sur le sol de la cale. L'ivrogne ronflait encore, endormi comme un bébé, recroquevillé dans une position foetale.

Ma tête me faisait atrocement mal, j'avais l'impression que mon crâne était pris dans un étau et mes yeux me brûlaient. Il me fallut plusieurs minutes pour me remémorer les évènements de la veille afin de savoir pourquoi je m'étais retrouvé allongé sous une voile de bateau, les pieds de Bab sur la figure. Lorsque tout resurgit enfin, je jetai un oeil à travers la voile par l'un des petits trous. La fumée verte s'était dissipée, je soulevai alors la voile pour nous libérer.

Il m'était impossible de savoir combien de temps nous avions dormi, mais je pouvais apercevoir la lumière filtrer à travers l'interstice de la porte en bois. Il faisait jour, les marins devaient déjà être debout, comment allions nous faire pour quitter le navire sans être aperçus à présent ? Je tendis l'oreille pour recueillir des informations. Des voix s'élevaient au loin et j'entendis distinctement un "Capitaine !". Je perçus également des cris d'oiseaux. Je reconnaissais ce cri si distinctif, je l'avais déjà entendu le jour où Haddok, un lutin de mon village avait ramené, non sans mal, une espèce d'oiseau marin. Je m'en rappelais, ils étaient immenses, grand comme deux lutins et portaient un long bec pointu. Il avait dit qu'on les nommaient albatros.

"Bizarre" murmurai-je tout bas.

Dans mes nombreuses lectures sur la mer, j'avais lu que ces oiseaux ne vivaient généralement qu'en mer profonde et qu'il était rare de les voir près des côtes. Soudain, le navire tangua dangereusement, m'obligeant à faire quelques pas de côté. Une grosse vague venait de s'échouer sur la coque. Je doutais que cela puisse arriver dans la baie qui servait de port à Bouhen, et pris d'un profond doute, je me précipitai vers la coque du bateau. Un léger interstice entre deux lamelles de bois me permit de voir à travers l'épais panneau.

Je fus prit d'une soudaine nausée, au loin, je pouvais apercevoir le port de Bouhen s'éloigner. On avait levé l'ancre ! Une voix s'éleva :

"Hissez la grand voile ! Le vent est bon, si ça continue comme ça on en a seulement que pour quatre jours avant Kendra-Kâr."

Mon coeur s'accéléra. Et pour couronner le tout, des bruits de pas provenaient de l'escalier menant à la réserve. Quelqu'un venait et allait nous découvrir.

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur Le Continenta entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Jeu 7 Avr 2011 00:04 
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Et c'est l'amitié qui prend l'quart !




Je réagis au quart de tour, sprintant jusqu'à la besace de Bab toujours abandonnée au milieu de la pièce, complètement écrabouillée, je l'empoignai prestement pour ensuite faire demi-tour. Je glissai sur les genoux jusqu'à l'alchimiste toujours plongé dans un profond sommeil et me plaquai au sol à côté de lui avant de nous recouvrir de nouveau de la rallonge de voile.

Je sentais mon coeur battre contre ma poitrine tellement fort qu'il semblait vouloir en sortir et tentais au prix de lourds efforts de retenir mon souffle afin de ne pas faire trop de bruit. En évitant de bouger un maximum, je me contorsionnai pour jeter un oeil à travers l'un des trous. Avec un peu de chance, qui que ce soit, il ne prêterait sûrement pas attention à un petit amas de voile dans un coin de la pièce, se disant qu'il est trop petit pour cacher un être de taille normale. Les grand-dadais ne pensent jamais aux lutins, d'ailleurs ils n'y font que rarement attention ...

Le matelot qui pénétra dans la pièce arborait une fière et imposante moustache noire, il était épais comme deux hommes et mastiquait quelque-chose. Il souleva les deux sourcils lorsqu'il aperçut le chaos que Bab avait engendré dans la pièce.

"Crénomde... Mais qu'est ce qui s'est passé ici !"

Il ramassa quelques objets qui traînaient ça et là et les lança dans leurs caisses respectives, puis il remit d'aplomb le fût qui s'était renversé avant d'en prélever un plein. C'est ce moment que choisit Bab pour se réveiller, je le vis ouvrir grand la bouche pour émettre un long bâillement et d'un geste vif, je plaquai ma main contre sa bouche pour l'en empêcher. Il me lança un regard interrogateur auquel je répondis simplement en pressant mon index contre mes lèvres, silencieusement.

Le matelot qui avait dû entendre quelque-chose bouger scruta la pièce quelques instants pour en découvrir la source. Mon coeur se souleva lorsqu'il s'attarda sur le morceau de voile qui nous servait de cachette. Il se détourna finalement et quitta la pièce en haussant les épaules.

J'attendis d'entendre la porte de la réserve claquer avant de nous dévoiler. Dès que j'eus retiré ma main de sa bouche, Bab grommela :

"Mais bordel, qu'est ce qui se ..."

"On est en mer ! " m'écriai-je en le coupant.

"Quoi ?"

"On est en mer, sur un bateau en partance pour Kendra-Kâr ! Dans l'océan, avec seulement de l'eau autour, plus de Bouhen, plus de terre, pfouit envolé ! Na ! Moi qui rêvait d'un voyage en mer, et bah me voilà servi, mon premier sera en tant que clandestin ! Na !"

"Mais qu'est ce qu'on fait sur un bateau ? Et pourquoi j'ai si mal à la tête ?"

"Tu t'es enfilé une bouteille de rhum à toi tout seul, pis tu m'as traîné jusqu'ici, et maintenant on est en pleine mer ! Tu te souviens de rien ?"

L'alchimiste avait apparemment beaucoup de mal à assimiler ce que je lui disais, la gueule de bois n'aidant sûrement pas.

"Vraiment ? Non ... Je ne me souviens pas. J'ai rien fait ou dit d'humiliant au moins ?" dit-il avec un sourire en coin.

"Heu ... Non ..." répondis-je gêné. Il ne semblait pas se souvenir de m'avoir fait les révélations de la veille.

"Où est mon sac ?"

"Là" dis-je en lui désignant la besace dans son dos."Tu t'es littéralement assis dessus cette nuit, ya une fumée verte qui s'est échappée, puis hop ! On est tombés dans les pommes."

"Oh non !" s'écria-t-il en déplorant l'ampleur des dégâts. "Tout est pété ! Ah si ! Il me reste ça !"

Il sortit une fiole d'un contenu bleu ciel, entre la vapeur et le liquide.

"Je savais même plus que j'avais ça là-dedans." ajouta-t-il en me tendant la fiole."Tiens c'est pour toi, ça te sera bien plus utile que moi. Considère ça comme un cadeau d'excuse ..."

Je pris la fiole et la débouchonna pour en renifler le contenu. C'était inodore.

"C'est quoi ?"

"Une fraction de fluide d'eau. Ça te permet d'user de plus de fluides, et ta magie dure plus longtemps."

C'était donc à ça que ça ressemblait ! Pendant ma formation au village, l'instructeur nous en avait parlé, mais je n'en avais jamais vu auparavant. Je souris.

"Merci ça me sera utile."

Et sans plus attendre, j'en avalai le contenu. L'effet fut très étrange, le fluide n'avait à vrai dire aucun goût, tout comme son odeur, mais provoquait une drôle de sensation, comme si j'avais été plongé dans l'eau, mais à l'intérieur ... Ma peau ne ressentait pas le contact de l'eau, mais je me sentais aussi léger que si je flottais au-dessus d'une rivière. Soudain, je me mis à suer abondamment, mes pores relâchant plus d'eau qu'ils ne l'avaient jamais fait auparavant. Cela dura quelques secondes, puis l'effet s'estompa et je retrouvai mon état normal.

Bab me regardait avec un sourire en coin.

"Alors ? Comment c'était ?" me demanda-t-il.

"Bizarre. J'aurais jamais pensé à un tel effet. A part le fait que je vais puer la transpiration pendant des jours, c'était pas trop désagréable." grommelai-je.

"Bon, et maintenant, qu'est ce qu'on fait ?"

"Et bien va falloir rester inaperçu pendant tout le temps du trajet si on veut pas finir à la nage à mon avis ..."

Je marquai une pause, l'air songeur et un sourire accroché aux lèvres.

"En même temps ... On va pas rester là pendant cinq jours, on risque de s'ennuyer. J'ai envie de profiter de mon premier voyage en mer, et puis va falloir s'occuper de l'équipage ... On embarque pas des lutins clandestins sans subir quelques lutineries ! Na !"

Et sur ces mots nous étions plongés dans un fou rire silencieux.


(((Absorption d'un fluide 1/8e eau)))

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 Sujet du message: Re: Trajet maritime sur Le Continenta entre Kendra Kâr et Bouhen
MessagePosté: Sam 9 Avr 2011 01:32 
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Lettre à la mater ou "Alors, mutinerie ou lutineries ? Les deux mon capitaine !"




Chère Maman,

Je t'écris pour la première fois depuis que je suis parti il y a une semaine. Et pourtant, il m'est arrivé bien des choses durant ces quelques jours. Mon voyage jusqu'à Bouhen s'est bien passé, sans encombre. J'ai couru direct jusqu'à la côte et me suis baigné dans la mer. Si tu avais vu ça, c'est magnifique ! A Bouhen, j'ai rencontré Bab Morley, c'est un alchimiste un peu bizarre qui travaille dans une boutique magique, mais il est gentil. J'ai appris un nouveau sort ! Il est rigolo, je t'en parlerai peut-être un autre jour.

Bab m'a fait visiter Bouhen, c'est assez étrange une ville de grand-dadais, tout est immense. On est allé à la taverne pis je me suis battu avec un marin. J'ai cru que j'allais y passer, mais ça va. Ensuite la ville a été assiégée par plusieurs centaine d'orques, c'était le carnage, je me suis battu à leurs côtés et j'ai sauvé des habitants d'un incendie. Puis y'a Chantelierre qui m'a sauvé la vie (Chantellierre, c'est le patron de Bab, c'est un mage très puissant).

Mais tout ça c'est pas le plus important. Le plus important, c'est qu'aujourd'hui, je fais mon premier voyage sur les flots. Bon ça ne s'est pas passé exactement comme je l'avais prévu et on est pas vraiment les bienvenus sur le navire, mais c'est génial non ? Donc, comme je te l'avais promis, j'ai tenu un carnet de bord que je t'envoie avec ma lettre.

Je dois finir ma lettre ici, car on arrive bientôt à bon port et on a préparé quelquechose de spécial pour l'équipage afin de leur dire au revoir, tu verras dans le carnet de bord. J'espère pouvoir t'écrire de nouveau bientôt, en tout cas, ne t'inquiète pas, tu vois bien que tout se passe à merveille !

Bises,
Psylo.


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Premier Jour


Kendra-Kâr ... Bab dit que c'est la plus grande ville qu'il n'a jamais visité. La plus grande cité du monde parait-il. Le carrefour des cultures de ce monde, même si je doute trouver beaucoup de lutins ... En tout cas, je suis content que ce soit notre destination, il y a sûrement beaucoup de choses intéressantes à y voir. Content, mais pas impatient, car c'est la première fois que je prends le bateau, et ça c'est le pied !

Bab et moi avons trouvé un endroit où dormir tout en restant inaperçus. On a creusé un petit trou dans une caisse vide et on y a un installé un lit de fortune avec des bouts de voile. C'est pas le comble du confort, mais ça va nous permettre de dormir sans être inquiétés durant ces quelques jours de voyage.

On a fouillé un peu dans la réserve et on a trouvé le garde-manger, avec l'étagère remplie de fûts d'eau potable, on ne risque pas de mourir de faim ou de soif ! Bab continue d'ouvrir toutes les caisses, il espère un jour trouver une bouteille d'alcool quelconque, mais je doute qu'il y ait une seule goutte d'alcool quelque-part ... De toute façon, il y a tellement de coffres et de caisses qu'on aura jamais fini de tous les prospecter.

Quant à moi, j'ai essayé de mettre le nez dehors, mais pendant la journée, la majorité de l'équipage est sur le pont, alors c'est difficile de sortir incognito ... Je pense que j'essaierai cette nuit, le pont doit être moins peuplé.


Deuxième Jour


Je suis monté sur le pont cette nuit ! Il n'y avait qu'un navigateur qui tenait la barre, il nous a été facile de passer sans être vus. Nous ? Oui, Bab a tenu à venir avec moi lorsque je lui ai dit que j'avais vu des bouteilles de rhum dans les chambres. D'après lui, on ne peut pas voyager en mer sans boire une goutte d'alcool, mouais ... Mauvaise excuse selon moi.

La vue était tout simplement grandiose, de l'eau tout autour de nous, je ne pouvais distinguer la côte. Même si, d'après ce que m'a dit Bab, on ne reste pas très éloignés de la terre ferme pour rejoindre Kendra-Kâr, on navigue tout de même assez loin afin de profiter du vent, et pour l'instant, ça suffit à mon plaisir. L'océan, c'est très spécial, on s'y sent à la fois perdu et libre, comme si rien ne pouvait nous arriver. L'odeur marine m'a ravi et rien ne me tentait plus que de prendre la place de ce grand-dadais derrière la barre. Mais bon, ce n'est pas pour cette semaine apparemment.

Après de longues négociations, j'ai obtenu de Bab que j'aille seul dans le dortoir pour récupérer une bouteille, argumentant sur le fait que c'était beaucoup trop dangereux et que je connaissais déjà les lieux. Arrivé dans les dortoirs, j'ai ramassé toutes les bouteilles de rhum que j'ai trouvé et les ai vidées à travers un hublot. Puis je les ai ramené sur le pont, comme preuve, la mine désolée, prétextant devant Bab que les marins avaient tout bu.

Pour se venger, Bab eu la géniale idée de les re-remplir, mais d'eau de mer cette fois-ci. Ricanant silencieusement dans notre barbe, nous avons donc rempli une à une les bouteilles d'eau salée grâce à une ficelle accrochée au goulot. Puis je les ai ramené à pas de loups dans le dortoir, en prenant soin de les reposer là où je les avais trouvées.

Il nous a quand même fallu attendre ce matin pour entendre les premiers cris de surprise et de dégoût, et nous de partir dans un fou rire incontrôlable.


Troisième Jour


Nous voilà déjà à plus de la moitié de notre voyage. Je ne suis pas pressé d'être arrivé, surtout que je commence à bien m'amuser ici ! Bab a trouvé des objets très particuliers dans une des caisses. Il les appelle les "feux de couleur", j'ai pas trop compris son baratin lorsqu'il ma parlé d'un mélange de poudre, de cuivre, de magné...truc et autres potassio-machin, mais apparemment, ça fait boum, et puis ensuite ça créé des étoiles de couleur dans le ciel. J'adorerais voir ce que cela donne ...

Aujourd'hui, j'ai entendu le capitaine dire qu'on s'arrêterai cette nuit dans un port. Ça doit être une de leurs escales habituelles, sûrement pour faire le plein de rhum et de victuailles ... D'après ce que j'ai pu entendre, il n'y aura personne sur le bateau cette nuit, tout le monde va dormir au port. On aura donc le bateau pour nous tous seuls !

Je ne dors pas très bien en tout cas, je ne sais pas si c'est l'air marin ou si c'est à cause de Bab qui parle pendant son sommeil ... Je crois que le manque de vin ne lui facilite pas la tâche, mais c'est bon pour lui, autant que ce voyage lui permette de régler ce problème.

La nuit dernière n'a pas été de tout repos non plus, on a profité de la sieste inattendue du navigateur de nuit pour grimper jusqu'en haut du grand-mât. C'était tout simplement magnifique, j'ai faillis tomber de mon perchoir tellement la vue m'a bouleversé. Cette fois, j'ai vu la terre à l'horizon. Une toute petite ligne sombre qui s'étalait au loin, tellement loin qu'elle paraissait minuscule, et nous on était immenses.

Après avoir profité du spectacle, j'ai voulu laisser un petit message à l'équipage. Alors avec l'aide de Bab, et grâce à un morceau de charbon nous avons dessiné sur la grand-voile une tête de mort superposée sur deux fémurs en croix, le signe distinctif des pirates. Autant dire que leur réaction valait de loin le prix de nos efforts, je crois qu'on est en train de leur foutre la trouille. Les matelots se croient maudits ! En tout cas, nous ça nous fait bien rire !


Quatrième Jour


Cette nuit fut l'une des plus belles que j'ai jamais passée. Le bateau était totalement vide, et on a pu faire tout ce qu'il nous plaisait. Et autant dire qu'on ne s'en ai pas privé ! On a tout d'abord filé tout droit jusqu'aux dortoirs et Bab a réussi à crocheter la porte de la chambre du capitaine (ce lutin est plein de ressources). Un endroit cossu, beaucoup plus que le reste du bateau.

On a profité de la présence de la petite salle de bain pour faire un brin de toilette (et je dois avouer que j'en avais bien besoin). Puis pendant que j'essayais les tricornes et les manteaux du grand-dadais, en jouant au capitaine, Bab lui, prenait un bain ... de pièces d'or dans la cassette personnelle du propriétaire. J'avoue qu'il était très difficile de résister à en subtiliser quelques-unes, mais on n'était pas là pour voler, et puis c'était prendre un risque inutile ...

Toujours avec mon tricorne trop grand pour moi sur la tête, je suis monté jusqu'à la barre, et l'ai pris en main. Bien sûr, l'ancre maintenait le bateau sur place, aussi je ne pouvais que m'imaginer le conduire, mais je m'y suis cru un moment ... Je mentirais si je disais que nous n'avons pas pensé à partir sans eux et à les laisser là, mais il fallait se rendre à l'évidence : deux lutins sans aucune notion de navigation ne suffisaient pas à faire fonctionner un tel vaisseau.

Après un bon bout de temps à faire semblant d'être un équipage de vieux loups de mer sans merci, et voyant que le jour ne tarderai pas à se lever, nous avons décidé de nous attaquer au plan que nous avions préparé la veille. Traînant jusqu'au dortoir un sac rempli d'un mélange fait maison avec ce qu'on avait trouvé dans la réserve : sel, épices et herbe à gratter, nous en avons recouvert les draps de chaque lit. Puis, remontant sur le pont et empoignant chacun un savon servant à nettoyer le sol, nous en avons étalé sur toute la surface. Le sol était aussi glissant que de la glace et il était impossible d'y tenir debout sans glisser et s'étaler.

Pour apprécier au maximum le résultat de notre farce, nous avions décidé de prendre le risque de jeter un oeil à travers la porte de la réserve entrebâillée. Et le spectacle ne fut pas des moindres ! Lorsqu'ils revinrent du port, chaque matelot qui s'aventura sur le pont s'étala au bout de quelques pas. Certains plus agiles, parvenaient à faire quelques mètres avant de s'écrouler, mais d'autres glissaient si bien qu'ils traversaient la totalité de la surface pour aller se cogner contre le bastingage tribord ! Et pour finir en beauté, le capitaine, arrivé en dernier et qui se demandait pourquoi ses matelots se roulaient par terre n'eut besoin que d'un pas sur le sol glissant pour perdre l'équilibre et chuter dans l'eau quelques mètres plus bas.

Le cirque dura quelques délectables minutes de plus avant qu'un marin put enfin atteindre les seaux d'eau (que nous avions pris soin de positionner le plus loin possible), de nettoyer le savon, puis de repêcher son supérieur. J'ai hâte d'être cette nuit pour savoir s'ils vont apprécier notre petite préparation ...


Cinquième Jour


Ça a presque faillit finir en omelette ! On a entendu des râles toute la nuit, et ce matin (je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir discrètement la tête de nos amis) tout l'équipage avait des boutons plein la figure et se grattait partout. La nuit a dû être courte pour ces pauvres malheureux, j'ai presque regretté en les voyant ...

En tout cas, ça devait être la goutte d'eau qui faisait déborder l'océan, car les matelots ont refusé de travailler toute la journée, prétextant que le bateau était maudit et qu'ils préféraient rentrer au port le plus proche à la nage. Le capitaine a du discuter, voire presque supplier toute la journée pour les faire changer d'avis, heureusement personne n'est rentré à la nage (je m'en serais voulu), mais le capitaine a eu gain de cause en leur promettant une augmentation dès notre arrivée à Kendra-Kâr. En fin de compte, on leur a rendu service, ils devraient nous remercier !

Enfin, tout cela nous aura coûté un jour de plus de voyage, puisque nous n'avons pas bougé de la journée, à mon plus grand plaisir ! La suite demain ...



Sixième Jour


Dernière journée sur le Continenta. Même si je ne suis pas déçu d'être bientôt arrivé, (car voyager clandestinement, c'est pas tout confort) j'ai quand même un petit pincement au coeur, je me plaisais bien ici. Vais-je retenter l'aventure ? Ça oui ! Mais dans de meilleures conditions la prochaine fois.

Avec Bab, on a décidé de ne pas en rester là avec nos amis, même si la dernière fois a faillit créer une mutinerie. On va agir à notre arrivée à Kendra-Kâr, ce soir tard. Et autant dire que notre petite surprise pour nos compagnons de route est plutôt du genre détonante. En effet, j'ai trouvé un briquet à amadou cachée au fond de la caisse des "feux de couleur", on va pouvoir les allumer ! J'espère qu'ils ne vont blesser personne, mais Bab dit qu'il connait bien ces engins et que si on les dirige dans la bonne direction, il n'y a pas de danger.

Nous verrons ce soir.

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> Le port de Kendra-Kâr

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