L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 40 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante
Auteur Message
 Sujet du message: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Dim 20 Fév 2011 19:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
La pointe des dragons


Image


    Jour 3, matinée.


Après avoir combattu et marché toute la nuit, le soleil se lève enfin. Mais celui-ci, dès ses premières lueurs, est dissimulé par une brume claire et opaque, un brouillard évanescent qui masque le sol d’une couche épaisse qui s’étend, plus léger, au dessus de vos têtes.

Margh domine la marche, portant toujours vaillamment le maître d’armes sur ses larges épaules. Il est suivi de près par Karz, qui n’a pas vu pendant le court restant de la nuit de voie autre que celle menant droit à la Tour nimbée de mauve. Il est lui-même suivi de Eliss, qui transporte silencieusement la lutine, empêchant cette dernière de se perdre dans la brume recouvrant le sol et masquant vos pas. A dernière de la troupe, qui ferme la marche, non loin des autres, est Aenaria l’elfe grise.

Soudain, le minotaure s’immobilise, alors que devant, perdue dans la brume, la tour n’est presque plus visible. Comme si sa présence, son existence même, n’étaient qu’illusoires. Le sol alentours n’est fait que de roches acérées, d’où sortent des vapeurs âcres se mêlant au brouillard pour le densifier. Les roches semblent escarpées, pointues et tranchantes, et aucun chemin ne semble être tracé ici… Pour une fois, le bovin bipède semble peu loquace…

« La Pointe des Dragons… »

Comme en réponse à cette appellation, un grognement sourd et puissant se fait entendre, à quelque distance sur la droite, devant vous. Et un autre, plus lointain, comme une réponse, plus sur la gauche. Une vieille connaissance serait-elle non loin ?

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Dim 20 Fév 2011 20:35 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Karz me sortit quelques mots totalement incompréhensible. Je n'avais aucune idée de quoi il parlait et je ne voulais pas savoir. J'avais suffisamment de mes problèmes personnels à régler, alors régler ceux des autres n'étaient pas dans mes priorités. Pendant ce temps, Guasina accepta la proposition de Eliss pour monter sur son épaule. Et toute la petite bande se mit en route, Margh en tête. Il portait Ezak sur ses épaules et cela ne semblait pas le gêner plus que cela.

Nous marchâmes pendant des heures qui semblèrent interminables à mes yeux. La fatigue me gagnait un peu plus à chaque pas. La tour semblait si proche et pourtant si lointaine en même temps. Le chemin avait sur jusqu'à présent et relativement calme, je dirais même trop calme. J'aurais bien voulu en apprendre plus sur la compagnie auprès d'Eliss mais je n'avais pas très envie de discuter. Mes blessures me faisaient trop mal pour cela.

Le soleil finit par se lever et je me mis à penser à Ehemdim et à notre dernier lever de soleil ensemble. Ce n'était pas si lointain que cela d'ailleurs. C'était il y a 4 jours maintenant, comme le temps passait vite. Trop vite. Entre-temps, il m'avait trompé, je l'avais trompé et j'avais d'énormes regrets à présent. Comment pourrais-je lui expliquer et quelle explication pourra-t-il me fournir à mon retour ? Si nous rentrons un jour ! Cela j'en doutais un peu plus chaque jour.

Tout en regardant les pieds, je continuais d'avancer. Soudain, l'absence de bruit de pas me fit lever la tête. J'eus tout juste le temps de m'arrêter avant de rentrer dans Eliss. En tête de convoi, Margh s'était arrêté comme pour chercher son chemin. Ce fut à ce moment précis que je vis ou nous étions. L'endroit était brumeux à souhait, nous empêchant ainsi de voir ou nous mettions les pieds. La route était escarpée, la roche semblait tranchante. Il y a une odeur de souffre qui monte doucement de cette brume, brume qui a fait disparaître la tour. Avions-nous rêvée ce lieu ? Non, impossible, je l'avais vu clairement dans le sous-sol de la citadelle. Le sablier devait toujours s'écouler et le temps jouait contre nous.

Margh sortit quatre mots, simple mais qui était lourd de sens. Nous étions non loin des dragons à présent. Je sentais un danger imminent approcher mais je n'étais pas capable de le décrire. Pour réponse, j'entendis alors un grognement sourd qui venait de la brume sur notre droite. Nous n'étions pas en état de nous battre ! Si un dragon surgissait de la brume, c'en était fini de nous. Mais que faire ? La route était invisible, nous allions devoir avancer à l'aveuglette à partir de maintenant. Il serait bon pour nous qu'Ezak se réveille. J'avais déjà perdu beaucoup de sang, pour Karz la situation était pire et Guasina ne pouvait plus marcher à cause de cheville. Quelle bande de bras cassés !

D'un seul coup, j'entendis un autre grognement, provenant de la gauche cette fois-ci. Nous étions encerclé. Et si ces grognements provenaient du saurien qui nous avait attaqué sur l'aynore deux jours plus tôt ? Ce n'était pas impossible et cela se révélait exact, nous allions devoir faire face à de très grands et surtout très gros problèmes.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Lun 21 Fév 2011 05:09 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
Messages: 26632
Localisation: Tulorim
Eliss accepta ma nourriture et en prit même une petite bouchée avant de fourrer le reste dans sa poche, puis m’installa délicatement sur son épaule gauche. C’est dans cette position de proximité privilégiée que je pensais en profiter pour lui soutirer quelques informations au sujet de cet homme chaussé de bottes de daim à qui elle semblait s’être attachée.

Rien ne se passe jamais comme prévu, et cette fois-ci ne fit pas exception. Bien assise sur son épaule, je choisis tout d’abord de garder le silence, désirant attendre un tout petit peu avant de l’interroger, je ne voulais surtout pas la bombarder de questions sitôt installée.

C’est ainsi que nous avions repris la route et que j’attendis le moment propice en faisant mentalement le compte de ses pas sur ce sol pierreux. La nuit était silencieuse, tous les membres du petit cortège étant trop exténués pour entretenir la conversation. Ce qui devait arriver, arriva : je m’endormis sans avoir pu papoter avec cette jeune et frêle personne. Et cette idée de compter les pas, c’était le meilleur moyen pour sombrer dans le sommeil.

Quoi qu’il en soit, ce petit repos n’avait pu que me faire du bien, et il fut de toute façon interrompu par la voix grave du minotaure.
En sursaut, je me réveillai. Surprise de m’être assoupie, je ne perçus ainsi que le dernier mot de l’homme-taureau : dragon.

(Dragon ?)

Margh qui était au tout début de la troupe s’était arrêté. Je n’eus pas le temps d’y réfléchir longtemps puisque comme pour le soutenir dans ses propos, un premier grognement se fit entendre à notre droite, suivi rapidement d’un second plus à gauche. Il n’y avait pas de doutes, il s’agissait bien de dragons.

Je tentai d’y voir quelque chose, mais en vain, la brume était trop épaisse.
Je demandai tout bas à l’hôtesse :

« Vous étiez déjà venue sur cette île, vous savez ce qui nous attends ? »

Nous étions épuisés, blessés et trop peu nombreux pour affronter des dragons. Après avoir chuchoté ma question à l’hôtesse, je me tus et tendit l’oreille, espérant secrètement de pas entendre de nouveau ces angoissants grommellements.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Lun 21 Fév 2011 05:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 29 Nov 2008 22:29
Messages: 1498
Localisation: Aliaénon
Douleur... Douleur... Douleur...

Ce sont les premiers mots qui me vinrent en tête quand je pus de nouveau penser normalement. Ma conscience semblait se remettre peu à peu en marche comme pour effacer d'ignobles visions que mon inconscient m’avait affligé. Des choses qu'il valait mieux terrer dans un esprit tel que le mien : Une âme instable qui ne connaissait pas le sens du mot repos. Je ne savais pas pourquoi je pensais à ça à cet instant. Peut-être que détaché de tout mes repères, les choses me paraissait plus clairs. J'entendais depuis de longues minutes déjà des bruits de pas, et une odeur de foin venait attaquer férocement mes capacités olfactives. J'étais visiblement transporter sur je ne sais quoi, en tous cas, cette chose appuyait sur ma poitrine qui était terriblement douloureuse à cause du combat contre Margh.

Margh, l'odeur du foin, ce pas lourd... Comme une déflagration soudaine mes yeux se remplirent d'images. Je vis le dragon, l’atterrissage forcé de l'aynore, le kidnapping d'Eliss et la montée vers la Citadelle.
Eliss... Elle venait de me dire quelque chose d'étrange... Il me semblait que je la troublais car elle n'avait jamais passé la nuit dans les mêmes draps qu'un homme. Etrange... Je crois qu'elle aussi elle me troublait. Pour être franc, elle m'attirait et je la désirais fortement.

En cet instant, tout me semblais plus facile à avouer. Mes pensées étaient plus fluides qu'elles ne l'avaient jamais étés. Et puis je vis du sang, des cris, des pleurs, une malédiction... Cette vision me parut étrangère sur le moment, comme si elle n'avait pas sa place ici. Et comme pour me confirmer cela, mon esprit semblait la renfermer, la repousser au plus profond de moi même en me rappelant ces mots:

Douleur, douleur, douleur ! J'avais affreusement mal à la poitrine, et ce n'était pas seulement à cause de Margh, c'était une autre bestiole, quelque chose d'affreusement laid... Je ne me rappelais pas... Qu'est ce que... Un choc ! Oui, des sangliers. A cet instant, comme frappé par la foudre, j'ouvris les yeux alors qu'une sorte de grognement que je ne connaissais que trop bien surgit de nulle part !

(Un dragon !)

Je compris rapidement la situation, et elle était fort inconfortable. J'étais sur l'épaule de Margh, tel une vielle poupée inanimée. Soucieux de vouloir régler ce préjudice, je n’attendis pas longtemps avant de me laisser glisser pour rejoindre la terre ferme. Redevenu moi-même, je ne pus m'empêcher de faire une réflexion.

« Rien de tel, que le chant des oiseaux pour vous réveiller ! Ceux la m'ont l'air un peu gros... »

Je regardai autour de moi, encore un peu abasourdi. Tout n'était fait que de roche et de brume. Nous ne devions pas être loin de la tour. Je me tournai vers mes compagnons, qui étaient tous vivant, mais pas intacts. Les sangliers semblaient leurs avoir donnés un peu de mal. Moi même, je ne me rappelais plus trop de ce passage, juste que j'avais eu très mal à la poitrine et plus rien... Ces deux chocs aux mêmes endroits en quelques heures avaient dû avoir raison de ma solidité.

En tous cas, ils étaient tous la. En fait, il y avait même quelqu'un en plus : la lutine. Je l'avais vu me semble t'il sur l'aynore. Je ne sus pas comment elle était arrivé la. Et puis ce n’étais pas comme si j'en avais quelque chose à faire. C'est donc vers Eliss que je me dirigeai. Elle qui visiblement, n'avait reçu aucun coup. J'étais heureux que mon « otage » n’ait rien et je ne pus le cacher. Je saluai rapidement la lutine présente sur son épaule avant de me tourner vers l’hotesse, souriant.

« Je vois... Vu ton état et celui des autres, je suppose que c'est toi qui a massacrée ces sangliers ! »

Bien sûr, j'étais totalement ironique !

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Dim 10 Juil 2011 21:47, édité 5 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Lun 21 Fév 2011 06:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 18 Sep 2009 18:11
Messages: 7532
Localisation: Quête 35
Notre petit groupe avance, en silence. Un silence oppressant, angoissant, effrayant d'une certaine manière. Le genre de silence qui te force à penser à des tas de choses, qui te force à revenir en arrière, à faire moult introspections et c'est ce que je fais. Tout en marchant je réfléchis, les idées fusent, vont et viennent, telles les vents de Rana. Je suis toujours fermement décidé à quitter le groupe, je n'en peux plus, je suis sur les nerfs, tout...oui tous, ils m'énervent pour je ne sais quelle raison, je dois me retrouver seul, mais c'est impossible. Aucun chemin ne se présente à moi, pas le moindre petit sentier, pas la moindre petite bifurcation pour m'éclipser, non. Je suis obligé de les suivre, en silence, boitant, me tenant la poitrine fermement tant la douleur est forte. Et nous arrivons enfin dans un lieu des plus étranges, plongé dans une brume épaisse, neutralisant toute visibilité. La tour, immense et majestueuse, semble si lointaine, inatteignable, pourtant...Il nous faut y arriver. Alors que tout le monde s'arrête, des rugissements retentissent. Mauvais présage, chant de mauvaise augure, signal d'un danger proche, un grand danger. Un problème épineux s'il en est, ou plutôt, écailleux...Des dragons.

Ignorant complètement mes compagnons, je continue d'avancer, sans vraiment regarder où je vais jusqu'à que quelques paroles attirent mon attention. Elles ont été prononcées par Messire Ezak qui vient de se réveiller. Ses mots sont venus titiller mon esprit qui part alors au quart de tour, me laissant imaginer des tas de choses, certaines horribles, indescriptibles. Eliss, tuer les sangliers ? Aurait-elle une telle puissance ? Pourquoi ne nous a-t-elle pas aidé si c'est le cas ? Cherche-t-elle notre mort ? Est-elle mêlée à tout ça ? Qui est elle ? Je dois savoir, il faut qu'elle parle, ma vie en dépends et il est hors de question que je meurs ici. Tout ces foutus idiots qui m'entourent peuvent bien crever, moi, je ne veux pas mourir, non, c'est impossible. Pourtant je suis confus, il y a peu, j'avais le désir de les protéger, j'étais prêt à me sacrifier pour eux en quelques sorte. Je me suis même jeté sur un sanglier pour protéger Aenaria. Qu'est-ce qui me prend ? Je deviens fou, l'influence de cette île probablement. Mais sans vraiment réfléchir, je tiens fermement mon arc et je m'approche de l'hôtesse. Elle va parler, elle doit parler. Sinon, je la tue. Dans les bras de Phaïtos, elle ne pourra plus nous nuire et nous aurons de plus grandes chances de survie....Oui, survivre, voilà tout ce qui compte pour moi en cet instant.

Bandant mon arc, je le pointe sur la tête de la jeune femme. Je suis déterminé et rien ni personne ne pourra m'arrêter. Non, personne. Cette garce, essaye de nous tuer, de nous empêcher de partir de cette île, j'en suis sûr. Elle sait quelque chose et elle va nous dire quoi sinon.

" Eliss, maintenant parlez! Si vous avez cette puissance, pourquoi ne pas nous avoir aider ?! Vous voulez notre mort n'est-ce pas ?! Qui êtes vous ?! Que faite vous ici ?! Ne me parler pas de coïncidence, je n'y croirais pas. Pourquoi ne tremblez vous pas cette fois ? Vous craignez plus des sangliers que des dragons ?! Ou alors n'aviez juste pas prévu le coup des porcs. Sale garce! Parlez, tout de suite, ou je vous tue. Une flèche entre les deux yeux. "

Oui, je n'hésiterai pas une seule seconde, je l'ai déjà fait plusieurs fois dans le passé...Tuer pour survivre, cela ne me pose aucun problème. J'ai toujours fait ça, j'ai toujours été comme ça. Je regarde Eliss dans les yeux, ma main ne tremble pas, j'essaye de montrer toute ma détermination dans mon regard. Elle doit parler, pour son intérêt...Et pour le notre.

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 01:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Dédale rocheux (Aenaria, Ezak, Guasina, Karz, Margh, Eliss ET Sirat)

Eliss parut particulièrement mal à l’aise devant la réflexion d’Ezak, et surtout devant la menace de mort de Karz. Elle regarda tour à tour les deux hommes qui l’accablaient de suspicions infondées, et les larmes lui montèrent aux yeux, alors qu’elle levait la main doucement. À l’instant où une larme coula le long de sa joue, la flèche encochée par le protecteur s’envola dans les airs pour atterrir deux mètres en arrière, perdue dans la brume. Puis, ses sanglots éclatèrent, et parmi ceux-ci, elle tenta vainement de parler pour répondre aux interrogations qui lui avaient été posées.

« Mais, mais je… snif. Je ne suis pas une… une combattante, je suis juste Eliss, l’hôtesse de l’aynore qui devait vous mener dans une croisière agréable et sans soucis. Snif. Je… je n’y suis pour rien dans… dans tout ça ! Je… je suis désolée. »

Haletant et se vidant de toutes les larmes de sn corps, elle poursuivit compulsivement.

« Et les dragons, on peut… on peut leur parler. Snif. Ils nous comprendront sûrement, ils ne sont peut-être pas méchants… »

Malgré sa peine plus que visible, elle continuait à se montrer optimiste…

Margh, lui tourna les yeux dans ses larges orbites.

« Ces étrangers n’ont aucune ubiquité intellectuelle. Se déchirer alors que leur propre vie et celle de ce lieu est mise en danger par le retard qu’ils prennent relève d’une logique parfaitement absurde. Sans doute vaut-il mieux que nous nous acharnions seuls à la tâche qu’ils sont seuls aptes à pouvoir mener, malgré notre incapacité à mener à bien toute les épreuves. Sans doute cela sera-t-il plus utile que de les regarder se quereller plus longtemps. »

Et dans un soupir soufflé par ses naseaux ronds, il fit volte-face et tomba nez à nez avec…

Sirat.

Il venait de sortir de la brume, juste sur votre droite. Sa luminescence verte s’étiolait petit à petit, et n’était presque plus visible, en plein jour. Il recouvrait son apparence normale. Mais… sa présence ici était inexpliquée…

Guasina, elle, toujours sur l’épaule secouée par les pleurs d’Eliss, put percevoir une ombre se mouvoir lentement, derrière Sirat. Une ombre impressionnante, derrière la brume… Une ombre en forme de dragon !

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 04:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 18 Sep 2009 18:11
Messages: 7532
Localisation: Quête 35
La flèche est partie malgré moi, la demoiselle pleure, le Minotaure fou fait montre d'une certaine présence d'esprit et s'en va et le fou....c'est moi. Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi je le fais ? Je deviens complètement dingue, je ne sais plus du tout où j'en suis. Je commence même à me demander qui je suis....Pourquoi? Fuir oui, survivre oui. Mais menacer de la sorte une jeune femme probablement innocente. Perdre du temps et mettre ma vie en danger alors que je ne demande qu'à survivre, bafouant mes récentes résolutions. Décidément je deviens dingue, je n'en peux plus, je vais craquer. Je lâche mon arc, mes yeux commencent à se remplir de larmes...Qu'est-ce que je suis en train de faire par Gaïa ?! J'ai besoin d'aide, sur tout. J'ai fait pour soi disant survivre, mais dans mon état, de quoi suis-je capable ? C'en est trop! Je tombe à genoux et m'assois sur mes talons, complètement abattu. Je pleurs, oui, je commence à pleurer, sans même pouvoir me retenir et mes yeux fixe le ciel, caché par toute cette brume.

" Pardon...Je ne sais pas...Je ne sais plus. Je deviens fou. Je voulais protéger...tout le monde...C'est ce..ce que je me suis promis...après les gargouilles...Vraiment...Mais..Mais contre les sangliers...J'ai été inutile...impuissant..Je n'ai pas su...Je ne sais toujours pas....Toujours été seul...Pardon...Je..."


Difficile de parler en sanglotant. Aaaah! Quel être pitoyable je fais! Je veux changer, mais je n'y arrive pas, je n'ai pas réussi. Peut-être que je veux aller trop vite, emporté par la joie d'avoir des compagnons, peut-être que je n'y arriverai jamais...Je me baisse, pose mes deux mains à terre et commence à frapper du poing sur le sol, m'écorchant ma précieuse main droite pour évacuer toute cette colère, tous ces sentiments néfaste. Pardon tout le monde...Je suis pitoyable.

_________________

Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 05:52 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 29 Nov 2008 22:29
Messages: 1498
Localisation: Aliaénon
La situation était devenue complètement folle. Ma phrase, si innocente soit-elle, sembla mettre Eliss dans un embarras que je ne connaissais pas encore chez elle. Ces quelques jours n’avaient surement pas suffit pour qu’elle comprenne que le fond de mon âme était empli de taquineries et d'ironies. Après tout, j’étais bien Ezak D’Arkasse mais de la à l’attaquer elle. A cet instant j’eus cette irrésistible envie qui vous prend au ventre. Je voulu la prendre dans mes bras, la rassurer sur mes intentions, m’excuser.

(Quel gauche je fais…)


Mais c’était sans compter sur Karz, alias « système nerveux défaillant », qui comme hanté par je ne sais quels démons, empoigna fermement son arma qu’il arma en direction d’Eliss. Mon sang ne fit qu’un tour, et je crois qu’à cet instant je compris la réelle signification de l’expression « voir rouge. » Je l’écoutais, du moins, je l’entendais parler alors que mes yeux se fixaient sur ses mains. J’eus envie de les trancher mais j’avais trop peur que la flèche aille se planter dans le crâne de l'hôtesse. Je ne voulais pas la voir morte. Oh non, je ne le pardonnerais pas. Ce type était complètement malade il fallait que quelqu’un l’arrête, et je me sentais d’une humeur si massacrante… Il avait réussi en moins de quelques secondes à faire de cette journée une de celles que je voudrais surement oublié. En plus il s’en prenait à Eliss, MA captive, celle que j’avais promis de protéger dès cette nuit ou je l’avais forcée à me suivre. Il ne pouvait il y avoir qu’une issue à cette situation : la mort !

Pour ne rien arranger, voila qu’Eliss se mettait alors à sangloter, suppliant presque de la croire sur ses bonnes intentions. J’étais troublé, partagé entre la culpabilité d’une situation qui avait dégénéré et ma haine qui ne cessait de grandir envers l’archer. Mais cette colère atteint rapidement son paroxysme quand la flèche de Karz fila se planter plus loin, visiblement déclenché par la magie de l'hôtesse. Mon cœur se décrocha, alla s’écraser contre le sol avant de remonter aussi vite qu’il était descendu.

La situation changea alors à nouveau. Notre « système nerveux défaillant », se laissa aller au sanglot agenouillé sur le sol brumeux de l’endroit. Je ne sais pas si cela aurait du m’inspirer de la pitié, mais ce ne fut pas du tout le sentiment que je cru reconnaître en moi. Ma respiration s’accéléra, mon cœur tambourinait contre ma poitrine, réclamant dans un chant effréné la justice. C’est alors que je sans réfléchir, je dégainai Faerunne. Mais plutôt que de la tenir par la garde, je la tins par la lame, la serrant si fort que je ne pus que m’entailler la main. Mais je n’en avais que faire à cet instant ou la violence se répandait en moi. Levant mon arme au dessus de ma tête, j'abatis la garde de ma lame avec une violence stupéfiante sur la mâchoire de l’archer. Sous la puissance du choc, il tomba de côté, allant se morfondre sur le sol. Je l’observais la, les yeux révulsés par la haine. Je refusais catégoriquement de comprendre son geste…

« La prochaine fois que tu menaces Eliss, que ce soit par le geste, la parole ou le regard, ce n’est pas la garde de mon sabre que tu récolteras. Tiens-toi loin d’elle ! Et arrête de sangloter comme une fillette. Assume ! Tiens-toi comme un homme ! »

Puis sans un regard de plus pour lui, je me tournai vers l’hôtesse, sincèrement désolé pour tous ce qui venait de se passer.

« Pardonne moi, je ne voulais pas te blesser. Je… Je suis désolé ! »


A cet instant, j’étais gêné, je ne savais plus ou me mettre… Toute cette assurance que j’avais eu jadis envers l’hôtesse venait de s’envoler en comme une poignée de poussières. J’étais comme un gamin prit en train de faire une énorme bêtise, démuni face à la peine de cette femme que je désirais et bon sang qu’est ce que je détestais ça !

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Lun 11 Juil 2011 06:40, édité 3 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 18:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Une bonne chose arriva par la suite, le réveil d'Ezak. Comme je pouvais être contente de le voir réveillé! Et puis Ezak et Karz commencèrent à avoir des doutes sur la sincérité de notre hôtesse, j'étais bien de leur avis. Elle semblait trop lisse pour ne rien cacher. Cependant pour le moment, c'était l'état de Karz qui m'inquiétait. Il s'était bravement battu mais avait énormément souffert durant le combat. Il se mit dans une rage que je ne lui connaissais pas et saisit son arc, comme une menace à l'encontre d'Eliss. La fatigue n'aidant pas, la flèche se décocha presque toute seule et atterrit grâce à l'intervention heureuse d'Eliss, loin derrière l'archer, dans la brume toujours plus menaçante de la Pointe des Dragons.

Eliss éclata alors en sanglots, nous expliquant qu'elle n'y était pour rien dans toute cette histoire mais je savais pertinemment que ces dires étaient faux. Elle affirma cependant que l'on pouvait parler au dragon, cela je pouvais le confirmer, j'avais entendu le saurien sur le pont de l'aynore. Mais résonner un dragon, c'était mission impossible. Margh quant à lui ne perdit pas de temps pour nous critiquer et dire qu'il ferait de terminer le travail tout seul, la belle affaire ! En se retournant, nous vîmes apparaître Sirat qui était fatigué semblait-il. Ce n'était pas grave, une paire de mains supplémentaires ne serait pas de trop.

Ce fut le moment précis que choisit Karz pour se mettre à pleurer toutes les larmes de son corps, il semblait avoir perdu l'esprit ou bien c'était la fatigue qui parlait pour lui. Je n'aurais pu le dire. Ezak se fit un plaisir de lui remonter les bretelles en le prévenant gentiment de ne plus jamais attaquer Eliss. J'avais raison, il y avait quelque chose entre eux mais pour le moment j'étais encore incapable de définir la nature de leur lien. Il envoya cette dernière paître puis se ravisa en étant doux et cela semblait sincère. J'étais abasourdie par la scène qui venait de se dérouler devant moi. Qui l'aurait cru ?

- "Eliss a raison sur une chose, les dragons parlent, j'en ai été le témoin sur le pont de l'aynore. Mais tenter de raisonner un dragon serait comme se jeter dans la gueule du loup la tête la première !"

Ce fut à ce moment que je remarquai la couleur verte du pelage de Sirat. Je n'avais aucune idée de la manière dont son pelage avait pris cette teinte, néanmoins, elle semblait peu à peu disparaître.

- "Eliss, connaissiez-vous la destination de l'aynore lorsque vous êtes montée à bord ? Parce que je pense que les garçons sont en droit de se poser des questions, et pour tout vous dire je commence vraiment à douter de votre sincérité ! Il serait temps de passer à table et de nous dire en quoi cet aynore était révolutionnaire parce que la seule chose innovante fut notre atterrissage en catastrophe sur cette maudite île qui va bientôt causer notre perte à tous !"

Je me retenais de lui sauter à la gorge mais je n'en pensais pas moins. Dans l'immédiat, il fallait trouver une solution pour récupérer l'artéfact de la tour et rapidement, car nous allions bientôt manquer de temps.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mar 22 Fév 2011 23:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
Messages: 4871
Localisation: Aliaénon
Ils ne traversèrent pas la porte et peu à peu le regard de l'humoran se posa sur l'endroit où il venait d'atterrir. Eclairé d'une lumière blanche contrastante avec l'obscurité de cette caverne qu'il venait de quitter. Un doux voile terne et opale entourait les lieux. La brise fraiche et humide du matin lui caressa le visage, il était à l'extérieur. La porte était encastrée dans un bloc rocheux, il passa sa main sur la pierre, sentant la mousse qui recouvrait la peau rugueuse de la pierre. Cette île ressemblait à une série d'épreuve et Sirat avait l'étrange sentiment d'être passé à côté de quelque chose, mais il n'arrivait pas à cerner ce que s'était. Il eut l'envie de rouvrir la porte et de retourner au combat, mais Lilo et Araksis étaient morts ou pas loin, il prit la décision de se concentrer sur ceux qui étaient encore en vie.

"Guasina... "

Il n'avait pas plutôt murmuré le prénom de la lutine, qu'un vacarme s'éveilla au loin. Un mélange de voix, de pleur et de cri. Sirat le pavois à la main et l'épée dans l'autre emprunta le chemin qui menait à ce raffut. Plus il marchait, traversant cette brume disparate, plus les voix lui paraissaient familière, le théâtre de cette esclandre était silencieux si les acteurs de cette comédie ne peuplaient pas l'espace de leurs hurlements stupides. Deux grognements sourds vinrent sonner le glas du petit groupe et passer au-dessus des ridicules jappements de l'attroupement.

(Ils sont repérés... bravo !)

Le brouillard s'écartait devant la masse de l'humoran, ce combat l'avait affaiblit, mais il se refusait à le montrer. Il s'arrêta en lisière, jaugeant ses futurs acolytes.

(C'est l'hécatombe ici, manque pas mal de monde... mais y a aussi des nouveaux.)

Il examina le minotaure, sa corpulence, son arme jamais l'humoran n'avait rencontré de pareil gaillard. L'envie dans découdre avec lui germa dans son esprit, taillé comme il était ce buffle devait être un adversaire de taille pour Sirat. Il chassa cette idée immature quand il aperçut Guasina, il esquissa un sourire quand il constata qu'elle était vivante.

"Bande d'abruti, vous devriez encore faire plus de bruits au cas ou on ne sache pas encore où vous êtes. "

En prononçant ses mots Sirat s'attendait déjà à voir surgir un nouvel ennemi. il restait prudent et sur ses gardes.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Mer 23 Fév 2011 00:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
Messages: 26632
Localisation: Tulorim
Eliss ne répondit pas à la question que je lui avais chuchotée à l’oreille, trop occupée, sans doute, à surveiller son amoureux inconscient, gisant sur les épaules du minotaure.
Cet homme mince de haute stature, réveillé sans doute par les grondements des dragons, ne perdit pas de temps pour descendre de sa monture. Sitôt les deux pieds sur terre, il jeta un petit coup d’œil aux alentours avant de se diriger tout droit vers sa bien-aimée.

Alors que je me serais attendue à un acte de tendresse de sa part, il s’était contenté de lui reprocher de façon déplacée, sa non-participation au combat contre les sangliers. Il en était sans doute venu à cette conclusion en constatant qu’elle était la seule à s’en être sortie indemne.

Je sentis la chaleur me monter aux joues.

(Mais de quel droit se permettait-il de la juger ainsi, alors que de son côté elle s’était inquiétée pour son sort ?)

Il était ingrat envers la jeune hôtesse qui semblait toute remuée par cette remarque ironique.
Renfrognée par son attitude offensante envers Ellis, je ne rendis pas la salutation à ce prétentieux blond aux yeux gris d’acier.

(Non mais, ce n’est pas tout le monde qui veut ou peut se battre.)

Et puis, comme si ce n’était pas suffisant, voilà que l’archer, le père de famille, fit volte-face pour agresser verbalement et sans raison apparente la jeune hôtesse. Sûrement pris d’une folie qui je l’espérais serait passagère, il arma son arc et menaça de mort la douce et innocente demi-elfe aux yeux d’un bleu océan. Prestement, j’armai également mon arc d’une flèche. Je n’avais point l’intention de le blesser, tout au plus dévier son trait, pour éviter de blesser la dame qui m’avait généreusement hébergée sur son épaule.
Mon geste de protection fut inutile, Eliss leva doucement sa main, et la flèche de Karz se décocha pour aller choir derrière lui sans blesser quiconque. Puis, les épaules de la jeune femme tressautèrent. Incapable de contrôler ses sanglots, elle tentait de nous expliquer sa bonne foi et son innocence dans cette aventure.

Dans le but d’apaiser sa peine et de lui montrer mon soutien, de ma petite main de lutine, je lui frottai doucement la nuque.

Tentant de nous venir en aide à sa façon, elle nous expliqua, entre deux sanglots, qu’il était possible de s’adresser aux dragons. Tout comme moi, elle semblait préférer n'utiliser la violence qu'en dernier recours.

Le minotaure suggéra alors de reprendre notre quête vers l’artéfact.

Et puis Karz, dont la rage s’était dissipée, compris l’incohérence de son geste et s’en voulu. Agenouillé au sol, tapant du poing, il pleurait comme un enfant. Le prétendant aux cheveux blonds frappa le père en pleurs de la garde de son épée avant d’enfin s’excuser auprès de notre jeune hôtesse. Décidément, le coeur avait ses raisons que la raison ignore. Pour ma part, je n'avais aucune confiance en cet homme.

Et puis Aenaria prit la parole pour confirmer les dires d’Eliss à propos de la capacité des dragons à parler. Celle-ci argumenta cependant que ce n’était pas une raison pour ne pas agir offensivement. Elle se montra également agressive envers Eliss, ce qui me déplut grandement. Sentiment que je ne cachai point en fusillant l’elfe grise du regard.

Le minotaure, prétendant qu’il essaierait à lui seul de trouver l’artéfact, se retourna vivement pour se retrouver face à face avec notre ami à la fourrure jadis orangée.
La présence de Sirat m’emplit de joie, il avait survécu et j’en étais très soulagée. J’espérais au fond de moi qu’il en était de même pour Lilo et Araksis. J’entretenais secrètement l’espoir de les voir surgir eux aussi de nulle part à un moment ou à un autre de la journée.

L’humoran me fit un magnifique sourire que je lui rendis immédiatement. Puis, non loin derrière lui, j’aperçus une ombre gigantesque qui s’approchait. Après quelques secondes d’observation, je n’eus plus de doute, il s’agissait bien de l’ombre du dragon.
Me retournant vers Aenaria, je lui fis part de mon opinion qui était fort différente de la sienne :

« Je suis contente d’apprendre que les dragons parlent notre langue. Cependant, je ne partage pas votre opinion Aenaria. Ce n’est pas parce qu’ils sont gros et forts qu’ils sont nécessairement méchants. Il serait selon moi, plus sensé de tenter d’abord de discuter avec eux. »

Je joignis alors la parole à l’acte et en tentant de prendre une voix assez forte pour me faire entendre de si loin, je m’adressai à ce dragon avant qu’il ne nous montre le bout de son énorme museau.

« Bonjour à vous. Nous violons votre territoire, mais je vous assure que nos intentions sont bonnes. Nous voulons seulement récupérer un objet qui permettra de sauver votre île et qui nous permettra à nous de la quitter. C’est ainsi qu’humblement, nous vous demandons le droit de passage. »

Il n’était peut-être pas honnête de ma part de ne pas avoir fait part de mon observation plus tôt à mes compagnons. En fait, je les mettais même devant le fait accompli, mais non pas sans raison. Si j’avais agi ainsi, c’est que je craignais qu’il se passe le même malencontreux incident que lors de notre rencontre avec les gargouilles. Si Karz n’avait pas échappé son trait, qui sait, peut-être que le combat contre ces bêtes de pierres n’aurait pas eu lieu.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Ven 25 Fév 2011 01:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Dédale rocheux (Aenaria, Ezak, Guasina, Karz, Sirat, Margh, Eliss)

Eliss regarda Ezak violenter Karz sans pitié, et le pauvre archer s’effondrer en pleurs au sol, blessé par ce coup heureusement plus douloureux que réellement dangereux pour ses jours. Elle renifla doucement, après un sanglot, et passa ses mains sur ses yeux pour les sécher. Elle parla au maître d’armes d’une voix faible et sensible…

« Je lui pardonne… Toutes ces épreuves nous accablent, et nous en sommes tous là… Nous devons rester ensemble, pour le bien de tous. »

Elle jeta un regard de regret vers le protecteur, puis regarda Aenaria pour lui répondre. Elle semblait avoir un peu de colère dans le regard, lorsqu’elle lui adressa ces mots. De la colère et de la peine…

« La Brise du Matin était le fleuron de la flotte d’Air Gris. Le plus luxueux et rapide Aynore jamais bâti. Il n’avait d’autre destination qu’une croisière qui vous aurait fait voir les plus beaux paysages de Nirtim du haut des cieux. Plusieurs escales magnifiques étaient au programme : Après un survol des montagnes naines, une escale à Cuilnen la Blanche, au sein de la forêt de l’Anorfain. Un survol de Luinwë, et une autre escale à Shory, pour profiter des pacifiques mœurs locales. Et puis un tour au dessus de l’Océan, pour entrevoir les falaises et côtes d’Imiftil, avant de faire route à nouveau vers la Cité Blanche pour clôturer c voyage… Rien de tout ceci n’était prévu, cette île, ces dragons, ces… ces gens. »

Elle se tourna alors vers Ezak, le maître d’armes, et lui prit les mains.

« Je te pardonne, Ezak… Je crois que je suis un peu nerveuse aussi. Je… je crois que… »

Et elle avança son visage vers celui du maître d’arme pour lui apposer un doux baiser…

De son côté, Margh faisait face à Sirat, qui lui était totalement inconnu. Le mastodonte végétarien contre le demi-tigre. Le minotaure avait tiré son immense marteau, et fronça les sourcils à l’apparition du batardé.

« Que celui-ci semble belliqueux ! Ami, ennemi, nous n’en savons guère plus que l’endroit d’où il est apparu, trouble brumeux sorti du matin avec tout son bellicisme… »

Mais un nouveau grognement, bien plus proche, attira l’attention de tous vers l’ombre à laquelle Guasina s’était adressée. Elle était immense. Immense et menaçante. Et elle ne répondait en rien aux paroles pacifiques de la lutine. Elle grandissait juste, toujours plus impressionnante… L’ombre de ses crocs paraissait terrifiante, et ses griffes semblaient géantes.

Et puis…

Le dragon apparut, sortant de la brume en marchant d’un pas lourdaud et maladroit. En réalité, ce dragon géant ne faisait pas plus d’un mètre de haut, et n’avait pas l’air très malin…

Image


Il jeta un coup d’œil aux diverses personnes présentes, et remua sa tête comme pour se réveiller, s’ébrouant en faisant claquer sa langue contre son palais… Il semblait complètement inoffensif...

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Sam 26 Fév 2011 08:32 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Sam 29 Nov 2008 22:29
Messages: 1498
Localisation: Aliaénon
Les dragons parlaient donc... J'essayais de me rappeler de cet épisode sur l'aynore, il y avait de cela deux jours. Ce dragon, avait parlé, d'après les dires d'Aenaria et pourtant je ne m’en rappelais pas. Je devais être si paniqué à cet instant que je n'avais pas fait attention à cela. J'étais sûrement trop occupé à essayer de sauver ma peau, et celles de Tihanna et Aelis. Je me demandais ou elles étaient passées, si elles avaient finit par périr. Mais ces pensées ne restèrent pas bien longtemps dans mon esprit. Aenaria, s'en prit à son tour à Eliss et cela ne fit que m'irriter un peu plus. Silencieux, je rangeai mon arme de ma main ensanglantée par ce maniement non-conventionnel d'une épée. J'avais assez frappé de monde pour aujourd'hui.

C'est à cet instant que la petite lutine s'adressa, haut et fort à quelqu'un ou quelque chose, je ne savais pas le dire car étrangement, je ne me retournai pas. Mon regard était beaucoup trop absorbé par la demi-elfe qui me troublais tant. Elle prit la parole, annonçant le pardon de Karz, démentant avec une pointe de colère les accusations de tous et enfin s'approcha de moi, prenant mes mains dans les siennes. Quand je l'entendis prononcer ses premiers mots, mon cœur fit un bond de joie. Mais ce ne fut rien à coté de ce que je ressentis quand elle approcha ses lèvres des miennes. Je fut d'abord surpris, ne réagissant pas tout de suite et puis finalement je répondis à son baiser, oubliant presque ceux qui nous entouraient. C'était simplement ce que je voulais, ce que je désirais, je sentis mon ventre exprimer sa joie, rugissant à m'en faire vibrer. Nous mirent fin au baiser, la regardant tendrement et une fois n'est pas coutume, je souris franchement, les yeux scintillants. Je ne sus quoi lui dire, et au final, je crois que cela se passait de mot. Dire que cela avait commencé par une prise d'otage. Libérant mes mains des siennes à contre cœur, je lui dis juste ceci :

« Moi aussi, il me semble... »

Quoi ? Je ne savais pas ! Je savais juste que c'était ça, la « bonne » réponse. Ce bout de femme, était ce qui nous permettrait d'avancer et je l'avais compris ! Je ne pus qu'acquiescer à ses paroles. Elle était sûrement bien plus sage que je ne l'étais moi et au final, je me dis que peut être qu’elle me complétait. Moi, le jeune homme fougueux, casse-cou et ambitieux. Et elle, la sagesse éclairée et l'esprit de groupe. C'est pourquoi je me rapprochai de Karz, l'aidant à se relever, tout de même avec un peu fermeté.

« Tu as entendu ? Elle te pardonne... Alors lève toi, on à encore besoin de toi pour sortir de cette île l'archer. Si tu ressens encore cette envie folle de t'en prendre aux tiens, appel moi, je me ferais une joie de te refaire goûter à la garde de mon épée. »

Je ponctuais ma phrase d'un sourire moqueur. Même sous l'influence d'une femme, Ezak D'Arkasse serait toujours Ezak D'Arkasse. Puis je me rappelai des paroles de la petite rouquine et je fis une pirouette pour regarder dans le point mort de mon champ de vision. Margh était la, marteau à la main, face à cet homme. Enfin... ce mélange de Woran et d'humain alors que pas loin, encore cacher dans la brume, une forme menaçante se dessinait de plus en plus. Je reconnu un autre membre de l'équipage et bien sûr la forme d'un dragon. A nouveau mon cœur se serrait, mais pas à cause d'Eliss cette fois.

« Margh, gros lourdeau, tu te trompes d'ennemi ! Il y a un ... »

(Une miniature de dragon ! )

Oui, car sortit de la brume, ce qui me paraissait menaçant m'avait l'air complètement ridicule. Un dragonnet qui n'avait pas une tête de vainqueur... La pauvre était complètement ridicule, du haut de son mètre...

Mais à sa vue, quelque chose me revint... J'étais plongé dans mes souvenirs. Je ressentais à nouveau cette impression de déjà vu, de destin qui ne semblait pas vouloir se détacher de mon âme. Alors, j'entrepris un monologue, résultat de mes pensées. Assez fort pour que tous le monde entende, même cette chose ridicule qui faisait office de dragon.

« J'ai été sous les ordres d'un type obscure, il y a quelques temps. J'étais subjugué par sa puissance...
Dans les bois sombre d'Omyre, un dragon avait eu raison de lui... Son organisation répondait au nom de La Secte des Dragons D'or. Quelques temps plus tard, une aventure sur une île interdite à la quête de gloire et de richesse... Bien sûr, ma route avait finit par rencontrer celles de dragons. Ils étaient un peu spéciaux puisqu'ils étaient à l'état d'origine des hommes. Mongoor Vlash ! C'était le nom de celui qu'on à dû vaincre, un dragon mauve. La réincarnation de la mort elle même... Ce qu'il reste à finit en ma possession et celle de l'autre survivant. »


Instinctivement, je passai mes mains sur mon sabre et sur les écailles de mon armure, me rappelant cet ultime combat que j'avais toujours considéré comme une défaite. Trop de morts pour un seul homme...

« Aujourd'hui, je croise encore la route de dragons et vous me dites qu'ils parlent ! Je ne sais pas si c'est un coup du destin, mais cette bonne blague ne me fait pas vraiment rire... »

_________________

"L'objet de la guerre n'est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d'en face meure pour le sien."

- George Smith Patton


Dernière édition par Ezak le Lun 11 Juil 2011 06:40, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Sam 26 Fév 2011 10:47 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Dim 16 Mai 2010 15:20
Messages: 7731
Localisation: Kendra Kâr
Sirat nous avait rejoint, Guasina avait parlé dans le vide. Tout le monde perdait la tête ! Cette île allait bientôt avoir raison de notre santé mentale à tous. Guasina semblait parler à un dragon car elle avait appris de ma bouche qu'il parlait. Je continuais de penser que c'était pur folie que de vouloir résonner un dragon.

Eliss nous fit ensuite une magnifique tirade que j'avais provoqué. Elle commença par pardonner Karz de son comportement, prenant les épreuves que nous traversons comme seules responsables de son état. Me lançant un regard noir, elle répondit à mes interrogations sans se douter que je l'avais manipuler. Voilà de bonnes informations pour moi et pour Pulinn. J'engrangeais ce flot aussi que mes neurones le pouvaient. Puis elle se dirigea vers Ezak et l'embrassa, ce dernier sembla répondre à son baiser. Quand je disais qu'il y avait quelque chose là-dessous, j'avais raison.

Margh faisait face à Sirat et au vu de sa prise sur son marteau, il se préparait à l'attaquer. Il confondait ennemi et ami ce gros porc. Un grognement me fit sursauter légèrement, venant de l'endroit ou Guasina avait dirigé ces paroles. Ezak alla se poster prêt de Karz et l'aida à se relever, lui indiquant tout de même de ne pas avoir le même comportement envers sa bien-aimée, car il serait prêt à lui donner un nouveau coup sur le carafon.

Une ombre menaçante fit alors son apparition, grande trop grande à mon gout. Nous n'étions pas prêt à nous battre, trop de dissensions dans le groupe, il pouvait imploser à tout moment et ça en serait fini de nous. Sortant de la brume un dragonnet apparut, il ne faisait pas plus d'un mètre de haut, il était inoffensif. Il y avait anguille sous roche, nous avions entendu des grognements bien plus impressionnants que le sien, si c'était bien le sien qu'on avait entendu en dernier. Ses parents ne devaient pas être très loin de leur progéniture, il valait mieux rester sur nos gardes.

Ce fut le moment que choisit Ezak pour nous faire écouter un pan de sa vie. Il avait déjà combattu des dragons dans un combat épique. De ce combat, il en avait retiré son épée et son armure en écailles de dragon mauve. Son histoire était émouvante et mes pensées vagabondèrent alors vers mon propre passé, ma propre histoire.

Je vis alors mes parents, souriants, dans leur maison de Balsinh. Ils avaient l'air si tranquille, ils ne savaient pas ce qu'était devenu leur fils. Ma vue se brouilla et je vis ensuite leurs corps, entourés de sang sur le sol. J'avais juré de me venger de mon frère, je ne pouvais pas mourir ici. Il fallait que nous avancions au lieu de perte du temps en papotages.

- "Personnellement, ce dragon ne m'inspire pas confiance du tout. Ses parents ne doivent pas être bien loin, rappelez-vous les grognements, les premiers grognements que nous avons entendu."

Puis me tournant vers Eliss, je ravalai ma colère en voyant son visage.

- "Eliss, excusez-moi de m'être emportée à votre encontre il y a quelques minutes, je ne voulais pas. C'est cette île qui est en train de me faire perdre la raison. Et je ne veux pas faire ma rabat-joie mais au lieu de discuter le bout de gras, nous ferions mieux de trouver une solution et surtout trouver cet artefact. Je vous rappelle encore une fois que nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous et il nous reste encore deux artefacts à récupérer !"

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: La Pointe des Dragons
MessagePosté: Sam 26 Fév 2011 21:30 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 19:12
Messages: 26632
Localisation: Tulorim
Ce voyage gratuit en aynore qui se devait être des vacances, un moment de répit, fut de courte durée et notre excursion beaucoup plus ardue que prévue. Alors que le voyage initial devait consister à voler au-dessus de Nirtim pour y admirer des paysages à nous couper le souffle, notre atterrissage forcé nous a obligé à explorer une île inconnue habitée par des personnages plutôt colorés avec des mœurs et coutumes qui nous étaient étrangers.

Dans ma tête, il n’y avait plus de doutes sur la sincérité de cette jeune et jolie hôtesse qui venait tout juste de nous expliquer l’itinéraire prévu initialement avant l’accident. En fait, des doutes je n’en avais jamais ressenties à son égard. J’étais peut-être trop naïve, c’était fort possible, et mon père n’avait de cesse de me le répéter: je faisais trop facilement confiance aux gens. Mais j’étais ainsi et je n’avais aucunement l’intention de modifier ce trait de caractère. Après tout, dans ma façon de voir les choses, chaque être vivant a au moins un petit fond de bonté, et moi, c’est cet aspect là de la personnalité que je percevais en premier lieu.

Après la pluie le beau temps me répétait souvent ma grand-maman. C’est exactement ce qui se produisit ici. Après toute cette colère, ces reproches et ces accusations, arriva les pleurs, le pardon, les réconciliations et le plus beau, les déclarations d’amour. Chacun pardonna à l’autre d’avoir, sous l’effet de la fatigue, exprimé avec trop de hargne les soupçons qui devaient les hanter depuis quelques temps.

Et puis, un peu comme dans les belles histoires que nous racontait l’oncle Gordo près du feu, Eliss s’approcha du bel homme blond. Dans ses yeux, on ne voyait plus désormais aucune colère, mais plutôt une petite étincelle nouvelle qui lui donnait encore plus de charme et de vitalité. La jeune femme prit doucement les mains de l’homme et sans le quitter des yeux, d’une voix calme et chaleureuse, mais un peu maladroite, elle lui accorda son pardon. Ezak hypnotisé par sa belle à la peau très claire ne bougea point. Elle profita donc de cette immobilité pour s’approcher davantage, se hisser sur la pointe des pieds afin d'effleurer de ses lèvres celles de l’être aimé.

Sur les épaules de la frêle demoiselle, je perçus la nervosité de celle-ci qui se traduisit par un léger tremblement. C’était sans compter son cœur qui battait à tout rompre et que je percevais distinctement de là où j’étais.

Cet humain qui avait l’apparence d’un soldat froid et distant et qui semblait de prime abord dépourvu devant cet élan de tendresse, sortit enfin de sa torpeur et entrouvrit ses lèvres pour répondre à l’appel de sa belle. Me sentant intruse dans ce doux rapprochement des futurs amants, je baissai la tête, ferma mes yeux et tenta de me faire aussi discrète et petite que possible. Je ne pouvais voir ce qui se passait, mais je pouvais sentir le nouveau tressaillement qui envahissait la jeune femme, il ne s’agissait plus de nervosité, mais de satisfaction devant un amour partagé.

Les deux corps s’éloignèrent et je me permis alors d’ouvrir les yeux et de relever la tête. C’est à ce moment que j’entrevis, sortant de la brume, le dragon dont j’avais aperçu l’ombre. Alors que cette dernière était gigantesque et effrayante, ce dragon était à peine plus gros qu'un sanglier et semblait tout à fait inoffensif.

Il fallait cependant faire preuve de prudence, aucune mère ne s’éloignait jamais de son petit lorsqu’il n'est, comme ce qui semblait le cas ici, qu’un avorton vulnérable.

Je restai muette et aux aguets, me contentant de scruter la brume à la recherche d'un indice de la présence de sa maman.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 40 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016