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 Sujet du message: Route entre Kendra-Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Sam 1 Nov 2008 12:50 
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Route entre Kendra-Kâr et Lúinwë


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Description du voyage à pied et/ou sur monture :

Lúinwë est une fière cité Elfe se dressant entre forêts, collines et petites montagnes, vivant principalement du commerce du bois. La cité est sous l'autorité la reine Thelhenwen depuis plus de trois siècles, reine qui habite Cuilnen, capitale du royaume de l'Anorfain. Ville prospère, elle est le lien entre le peuple Hinïon et le reste du monde. Par là même, elle fait le bonheur des marchands et aventuriers en recherche de produits de qualité. A condition de ne pas être adepte de l'Ombre!

Elle est réputée pour ses chantiers navals car la qualité du travail Elfique n'est plus à prouver. On raconte aussi que, dans les environs de Lúinwë, sur des îlots proche de la côte ou dans les collines, sont bâtis différents temples et autres monastères servant de lieux de recherche aux magiciens venus du monde entier.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent de Nirtim

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

(Postez ici vos trajets de voyage entre les deux villes)

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Lun 29 Déc 2008 18:03 
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Certains seraient partis tranquillement à Kendra Kâr et d'autres comme moi allaient sans doute devoir se cacher des gardes pour des raisons inconnues ! Cependant, je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, c'était la première fois que je m'amusais autant même si le vieil elfe ne désirait pas m'expliquer les modalités de son transport mystérieux. De plus, je n'avais aucune envie de retourner chez moi la queue entre les jambes, non, j'allais prendre ma vie en main ! Qui aurait cru que moi, Dôraliës, sois aussi impatient de quitter la cité pour en apprendre plus sur le chargement énigmatique que j'allais devoir accompagner jusqu'à la cité Blanche !
«C'est bon, je viens avec vous, juste car vous êtes l'ami de mon père et que je ne veux pas le décevoir, mais, croyez-moi, je découvrirai ce que vous transportez !
- Ô merci Dôraliës, nous allons faire une équipe du tonnerre !
- Mouais... On verra bien... Parfois je suis trop bon...
- Par contre, pendant deux ou trois jours, il serait bien que l'on avance à couvert, à travers les buissons...
- Mais, je suis bleu comment voulez-vous que je me cache dans la verdure ?
- Ce n'est pas grave, tu seras toujours moins voyant qu'au milieu du chemin.»

La malchance était vraiment avec moi, la vie était incroyable, quel Dieu stupide avait dirigé mon destin vers des buissons ?! De toute façon, je n'avais pas le choix, je remontai mon sac et intimai à Santias de me suivre où que j'aille et me mis en marche vers une nouvelle cité ! Une chose m'intriguait toujours : ce chargement camouflé par des oignons puants... J'aurais adoré y mettre mon nez dedans, mais pour le moment je devais suivre sereinement le marchand sans trop me faire remarquer... Cependant, une fois la nuit tombée, je ne résisterai pas au puissant désir d'examiner ce mystérieux chariot... Je savais évidemment que la curiosité était un vilain défaut, mais d'un autre côté, je n'avais pas le courage de continuer ma route avec un vulgaire assassin... Ma paranoïa commençait à prendre le pas sur ma lucidité, je ne pouvais penser à ce genre de choses idiotes, ce n'était qu'un vieillard égocentrique !

(Tant qu'il ne m'attaque pas, tout ira bien entre nous !)

Mais, le temps s'écoulait et mes membres commençaient à fléchir sous l'effort, je n'avais pas l'habitude de voyager, ni de marcher... La fatigue... J'avais déjà ramassé Santias qui peinait plus que moi, stoppé par la salse pareille tous les trois mètres... Le pauvre matou avait les coussinets en sang et devait souffrir le martyre, heureusement pour lui que j'avais pris soin de concocter un onguent avant de partir. Toutefois, je remarquai qu'il était tout sauf léger, j'aurais peut-être dû le séquestrer dans la maison de mes parents, après tout, il n'aurait pas eu à subir ces viles attaques perfides. J'en avais assez, je n'avais pas le courage de continuer comme ça une minute de plus !
«Arrêtez-vous ! Nous sommes épuisés !
- Nous ?
- Moi et mon chat, je sais bien que vous êtes un sur-elfe et que vous aimeriez continuer d'avancer jusqu'à la tombée de la nuit, mais une pause serait la bienvenue.
- Nous n'avons pas le temps Dôraliës...
- S'il vous plaît !
- Bon d'accord, mais pas plus que dix minutes.
- C'est déjà ça, il faut que j'applique de l'onguent sur les pattes de Santias, il ne pourra pas marcher pendant un long moment... Ce chat est vraiment tout ce que j'ai, il faut que je le soigne...
- Fais donc.»

Je sortis la minuscule boîte en hêtre que mon père avait pris soin de me confectionner et l'ouvris délicatement pour ne pas laisser choir le baume si précieux. Je remerciais mon maître de m'avoir donné cette recette, un jour moi aussi je confectionnerai des potions utiles et les vendrai... Peut-être même que je me forgerai un nom et deviendrai riche... Mais en attendant, quelque chose de bien plus urgent m'attendait ! Je plongeai mes doigts dans la pâte brune gélatineuse et caressai les coussinets de Santias avec. Le chat miaulait lorsque mes gestes devenaient trop bourrins, néanmoins, je n'avais pas le choix, c'était le seul moyen que j'avais pour l'aider ; il pourrait arrêter de faire sa petite nature ! Quand j'eus terminé, je cueillis quelques feuilles tendres sur un arbre vigoureux et les attachai aux pattes du félin... On aurait pu croire qu'il avait des moignons, mais ce n'était pas le cas, c'était juste le moyen de protéger ses plaies déjà trop exposées à d'éventuelles attaques extérieures.
«Voilà mon ami, il ne te reste plus qu'à attendre que ça cicatrise.»

Heureux d'avoir pu aider le matou je me retournai ensuite vers le marchand plus étrange que d'accoutumé : la confusion se lisait sur son visage crevassé par les siècles passés... Que lui arrivait-il donc ? Son regard fuyant scrutait les environs à la recherche d'une hypothétique présence tapie dans l'obscurité. Il n'avait vraiment pas l'air bien, quelque chose devait lui trotter dans l'esprit, mais je ne réussissais pas à percer ses ténébreuses idées.
«Que faites-vous encore ?
- Tais-toi Dôraliës !»

Je me tus sans riposter, ses paroles n'appelaient pas à la discussion, son ton n'était pas celui d'un elfe sympathique. J'espérais pour lui qu'il avait de très bonnes raisons de me couper de cette façon violente, je n'aimais guère cela ! Toutefois, je ne pouvais ignorer les mouvements fuyants des buissons qui nous entouraient et les ombres qui semblaient nous encercler... Une chose étrange était en train de se produire, j'avais la certitude que nous n'étions plus seuls, des mercenaires ou des assassins étaient-ils à nos côtés ? À moins que ce ne soit des créatures sauvages désireuses de nous dévorer en quelques minutes ? Jamais je ne servirais de repas à une bande de monstres infâmes ! Je ne savais pas vers où me tourner, tout paressait aller si vite, fusant comme un léopard en chasse... Je posai mon sac sur le sol prêt d'un arbousier imposant et y déposai Santias à côté, essayant de le masquer au mieux dans la précipitation.

(Quelque chose me dit que nous allons avoir de la compagnie ! Serait-ce mon baptême du feu ?)

Attrapant mon arc et quelques flèches médiocres, je tirai sur le fil de mes mains tremblantes pour y exercer une tension suffisante qui m'aiderait à transpercer un de nos assaillants. Cependant, malgré le silence qui régnait dans les fourrés, le marchand ne prit aucune arme mais semblait tenter de se concentrer farouchement. J'avais envie de lui crier de se préparer mais une sorte d'étrange sortilège m'empêchait d'ouvrir la bouche ; peut-être était-ce la peur ? Il était vrai que je n'avais encore jamais vécu une telle situation, les environs de la cité étaient plus ou moins protégés et puis les gardes y patrouillaient assez souvent, chassant les éventuels perturbateurs. Qu'avais-je donc fait ? Pourquoi quitter un paradis à l'état pur ? La réponse était simple... La soif d'aventure, la recherche d'un bonheur inexistant, l'envie de devenir quelqu'un faisaient partie des innombrables motifs qui m'avaient poussé à agir...

(Et ce crétin qui ne fait rien !)

Contrairement au marchand, moi je tâchais de trouver la faille de leur plan, découvrir le stratagème intelligent : par où nous attaqueraient-ils ? Combien étaient-ils ? Quelles étaient leurs intentions ? Tant de questions sans réponse, pourquoi rien n'était simple ? La tension continuait de s'accentuer, quand passeraient-ils à l'attaque ? Tout était si bien préparé, avant toute chose, ils tentaient de nous déstabiliser, de nous faire fléchir avant même qu'ils ne soient sortis de leur cachette. Je devais faire mon possible pour contrôler toutes mes défaillances qui n'auraient de cesse de me tourmenter, les doutes commençaient à emplir mes valeurs primordiales... Les démons semblaient tourner autour de moi, je revoyais le corps de mon meilleur ami allongé sur le sol, une plaie laissant apparaître des os broyés... Nous retrouverons-nous bientôt dans les limbes ?

(Cesse de penser au pire, la vie est si belle, ne laisse rien t'atteindre...)

Sa voix résonnait dans mon esprit, jamais il ne me quitterait, nous étions si soudés, même la mort n'était pas assez forte pour couper le lien de l'amitié... Comme j'aurais dû m'en douter, ce fut au moment le plus critique, celui où j'étais terriblement perdu dans mes pensées qu'un être encapuchonné apparut à cinq mètres du marchand stoïque face à lui. Rapidement, un nouvel individu sortit à quelques pas de moi un bâton poli à la main droite... Il avait l'air si calme et sûr de lui, rien n'avait l'air de le choquer tout lui paressait si banal ; il avait sûrement déjà dû tuer à maintes reprises... Je refusais d'être le suivant, je me défendrais jusqu'à ce qu'il s'en aille ! Je décochai ma première flèche, entreprenant donc de régler ce conflit au plus vite ! Malheureusement pour moi, l'excitation mêlée à l'adrénaline ne faisait vraiment pas bon ménage vu que le trait s'enfuit dans les bois, sifflant durant quelques secondes... Me concentrant fébrilement, je tentai une nouvelle offensive qui fut cette fois-ci couronnée de succès ! La flèche alla rapidement se planter dans la cuisse de mon ennemi, néanmoins, celui-ci n'avait pas vraiment l'air de souffrir, j'avais la nette impression que mon attaque fut aussi utile que des roues à un navire...

(Une chose est certaine, il n'a pas l'air d'être très content... Je n'aurais peut-être pas dû l'attaquer... Il s'approche que dois-je faire ?)

En effet, rien ne semblait pouvoir l'arrêter, il avançait vers moi d'un pas nonchalant comme si je n'avais rien fait... Je commençais à comprendre que cette étrange personne allait me donner du fil à retordre... Puis, dans un mouvement gracieux il fit tournoyer son arme dans les airs et je sentis le bois s'incruster dans ma joue sans que je ne comprenne ce qu'il venait de m'arriver. Ma tête frappa le sol... Que se passait-il ? La douleur était insoutenable, il m'avait sans doute cassé la mâchoire, je devais être défiguré. La terre s'était collé au sang ardent, je craignais que la blessure ne s'infecte, cela arrivait si facilement... Mais, moi qui croyais avoir atteint le sommet, je sentis une main attraper mes cheveux qui commençait à me traîner sur le sol.

(Ressaisis-toi ! Il va t'emmener je ne sais où !)

Au bout d'une minute ou deux, je tentai d'agripper le sol pour l'empêcher de m'entraîner dans l'obscure forêt. Mes doigts arrachaient des touffes d'herbes, s'accrochaient à tout ce qui sortait de la terre, même à la salse pareille épineuse qui me griffait plus qu'autre chose.
«Lâche-moi ! Tu vas me le payer !»

Il ne semblait pas écouter mes plaintes, cela ne devait pas le toucher, il n'en avait rien à faire, ses employeurs avaient dû lui donner des ordres... Que pouvais-je bien faire pour me débarrasser de lui ? Prenant mon courage à deux mains, je me mis à lui donner des coups dans le mollet et dans ses chevilles essayant de faire ressortir toute la colère que j'avais accumulée contre cette créature ! Mais, tout ce que je reçus en échange fut un coup de pied dans les côtes, une sorte d'horrible uppercut qui pouvait arracher une grimace au plus valeureux des guerriers. J'étais plié en deux, je savais qu'il se délectait de ce spectacle, j'en étais persuadé, il m'avait même lâché pour m'observer au fond de sa capuche. Malgré la douleur, c'était le moment ou jamais pour me libérer de ce démon, je n'avais pas le choix, je ne voulais pas mourir ! Je pris une poignée de terre et de gravier afin de lui envoyer dans le visage, espérant le distraire ainsi. Je réussis même à lui arracher un cri de surprise, je commençais à désespérer d'entendre sa voix qui était d'un banal déprimant...

(Bouge-toi Dôraliës !)

Je partis à quatre pattes en direction de mon arbousier, il m'avait déjà traîné sur plusieurs dizaines de mètres, j'avais presque franchi la limite que formait les fourrés... Qu'aurait-il fait de moi si je n'avais pas réussi à m'échapper de ce piège infâme ? Je ne préférais pas le savoir, j'étais en vie c'était tout ce qui comptait, bien sûr, je n'étais pas dans un état formidable mais aucune arme ne m'avait pour le moment transpercé le corps... À quelques pas de l'arbousier, le marchand combattait vigoureusement son ennemi boiteux... Lui au moins n'avait pas autant de difficultés que moi, mais je fus surpris par ce qu'il fit : un éclair jaillit de ses mains et frappa le deuxième mercenaire qui s'écrasa sur le sol... Il possédait donc des pouvoirs magiques ! Incroyable ! Il m'avait bien caché son jeu le bougre...

(Qu'est-ce qu'il fait lui !)

Mon ennemi, après s'être remis de ses émotions, revint vers moi, cependant, il tenta une nouvelle attaque bizarre... Il frappa le sol trois fois et prononça quelques mots dans une langue que je ne reconnus pas. Mais à ce moment-là une crevasse d'une dizaine de centimètres de large déchira la terre et alla se perdre loin derrière lui. Cela était aussi de la magie, mais bien moins spectaculaire que celle du marchand, ce devait certainement être un novice, un apprenti... Tout cela était bien trop nouveau pour moi, je n'ignorais évidemment pas que la magie était un fait, mais je n'aurais jamais cru toucher du doigt cette force divine, on m'avait toujours dit que ce genre de dons n'était révélé qu'à certains «élus»... Pourtant, je ne devais pas me laisser abattre par cet enchantement complètement raté, il fallait en finir avec ce combat ! Que pouvais-je bien faire pour qu'il détalle ? Je n'avais pas la moindre stratégie et je ne savais vraisemblablement pas me défendre...

(Remarque, il y a une première fois à tout !)

Prenant mon courage à deux mains, je sortis le couteau que m'avait donné le marchand pour m'occuper de l'entrée du bazar. Cette fois-ci, ce n'était pas les plantes qui allaient trinquer mais plutôt un être humanoïde, un être de chair dont les veines étaient parcourues par un sang bouillonnant... Arrêté net dans mon élan par un tonnerre rugissant, j'aperçus une intense lumière fouetter l'adversaire d'un mon compagnon de route, je n'en revenais toujours pas, il m'avait donc caché qu'il maitrisait les sciences occultes...

(À toi de jouer !)

Avançant difficilement vers mon ennemi tout en serrant mon arme dans ma paluche boudinée, je lui lançai d'une voix plus ou moins sûre :
«Maintenant, c'est à moi de m'amuser un peu !»

Après l'avoir observé depuis le début du combat, je me rendis vite compte qu'il était aussi expérimenté que moi, son sortilège révélait bien que ce n'était en réalité qu'un novice tremblotant tout comme moi... Je savais pertinemment ce qui pourrait le décontenancer : je devais montrer aucune peur, être déterminé, faire croire que j'étais invincible ! Je me mis à avancer d'un pas déterminé vers lui, mon regard était perçant, je crus même apercevoir son visage tant je le fixais froidement. À ce moment-là, je savais que je venais de prendre le dessus ; je venais de comprendre un des mécanismes du combat, tout n'était question que d'hypocrisie : faire croire à son adversaire que l'on était en réalité meilleur que lui, plus expérimenté. Mais, jusqu'où pouvais-je aller ainsi ?

(Tout ce que j'espère c'est qu'il n'ait pas un déclic fulgurant !)

D'un geste d'une grâce elfique, j'essayai de lui donner un bon coup de poing dans le visage, aisément paré par mon adversaire... Néanmoins, je n'avais pas dit mon dernier mot, jamais je ne me laisserais avoir par ce petit imbécile ! Je désirais tellement voir la figure de cet être terrible, peut-être était-ce l'unique motif qui me poussait à continuer et à ne pas abandonner... Je n'en savais rien tout s'enchaînait si vite : mon couteau lacérait les vêtements de l'homme encapuchonné, les réduisant en lambeaux. Malgré tout je n'avais pas l'impression que mon arme réussissait à traverser son enveloppe charnelle, je devais tout simplement ne pas avoir la musculature adéquate... Malgré tout je finis par l'atteindre au thorax, contrairement à lui j'étais lacéré par de multiples blessures peu profondes, mais douloureuses... Il était bien plus revêche que ce qu'il paraissait, je commençais à comprendre que je ne le battrais jamais... Tout ce que je pouvais faire était gagné du temps en espérant que le marchand en finisse avec son adversaire masqué avant qu'il ne soit trop tard.

(Dépêche-toi vieux gredin !)

Les minutes s'écoulaient, je faisais tout mon possible pour rester en vie, je parais la majorité de ses attaques, et en esquivais une grande partie... Mais, cette position défensive ne me permettrait jamais de m'en sortir, le temps fuyait entre mes doigts et la fatigue fit son apparition... La sueur ruisselait tel un torrent sur mon visage terreux, je n'avais jamais été aussi épuisé. Ysswa avait tenté de me prévenir que ma route serait semée d'embuches, mais, j'étais tellement têtu que je n'avais pas écouté ses recommandations implicites... Tout à coup un cri de fureur retentit, une voix diabolique sortit de la bouche de mon compagnon de route pris de rage... Mon adversaire et moi-même fûmes stoppés dans notre danse combative, observant la sphère d'énergie qui était en train de se former dans les mains du vieil elfe. J'arrivais à ressentir un champ de force qui ne cessait de s'appesantir, je ne préférais pas imaginer la puissance mise en jeu pour contrôler une telle concentration de magie... Le marchand n'avait plus rien d'un vieillard, il semblait animé d'une seconde jeunesse, d'une animosité fulgurante...

(Que va-t-il en faire ?)

Dans un hurlement terrifiant, le marchand lança son œuvre époustouflante sur son ennemi pétrifié de peur... Le pauvre n'avait même pas essayé de contrer l'attaque, comme une statue de marbre, il regardait l'inévitable, voyant certainement sa vie défiler devant ses yeux paniqués... Le choc, l'homme masqué électrocuté fut projeté dans les airs... Ses membres ne bougeaient plus, ce n'était plus qu'un pantin désarticulé face à un vieillard épuisé... Mon adversaire ne demanda pas son reste et courut dans les méandres de la forêt totalement désorienté par ce qu'il venait de voir...

(C'était quoi ce traquenard ! Il me doit des explications ce vieux bougre !)

Je m'approchais du marchand haletant, il était agenouillé dans la terre meuble, ses pas avaient transformé la forêt en une véritable arène. Je lui tendis une main pour le relever, je devais bien avouer qu'il me faisait peine à rester comme ça dans la saleté...
«Qui étaient ces personnes ?
- Nous n'avons pas le temps de parler pour le moment partons d'ici avant qu'ils ne reviennent.
- Mais, où irons-nous ? Vous avez vu dans quel état nous sommes...
- Cela peut attendre, pour le moment notre principale préoccupation est de nous cacher dans les bois... Je ne pourrais pas me battre une nouvelle fois comme ça, je n'en ai plus la force...»

Sa voix était emplie d'une profonde tristesse, un mystère incompréhensible régnait autour de cet homme, il me cachait des choses... trop de choses... Je ne devais pas m'inquiéter de ça pour le moment, je découvrirai les modalités de cette attaque tôt ou tard !
«Je crois que je n'ai pas le choix... Je vais chercher mon sac et Santias, puis nous partirons d'ici à la recherche d'un endroit où nous reposer en sécurité. À ce moment précis vous m'expliquerez tout ce que vous savez sur ces êtres étranges et ce qu'ils nous veulent...»

Je me dirigeai vers l'arbousier où le chat attendait penaud, il avait dû sentir que quelque chose n'allait pas, après tout, il était plus intelligent qu'il n'en avait l'air ! Nous partîmes sur le champ, j'étais épuisé et mes innombrables plaies me déchiraient l'âme à chaque fois que je faisais un pas...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 12:10 
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Nous nous mîmes à marcher à une bonne allure parmi les arbres merveilleux qui nous barraient parfois la route. Les feuilles couvertes de rosée mouillaient mes vêtements salis par le combat qui m'avait transformé en une véritable statue de boue. Au fond de moi, j'espérais que les habits ne m'empêcheraient pas de bouger à l'aide de ma grâce innocente. Mais, cela était vain, désirer une chose qui ne se réaliserait jamais était à la frontière du péché car en séchant la terre allait peu à peu bloquer mes mouvements sans que je ne puisse rien y faire. Je maudissais ce satané marchand qui venait de nous attirer de nombreux ennuis alors que nous n'étions pas le genre de mécréants qui devaient être assassinés dans une sombre forêt ! Non j'étais enragé, j'aurais aimé lui expliciter mes pensées du moment, je refusais purement et simplement de continuer ce voyage sans en connaître les risques !
«Ça suffit ! Expliquez-moi ce qui est en train de se produire, je ne compte pas continuer sans savoir qui nous poursuit et pour quelle raison !
- Je ne peux pas t'en parler...
- Et vous croyez sincèrement que je vais suivre ce chemin avec vous ? Écoutez-moi ! Je vous ai vu utiliser de la magie contre ces gens, qui êtes-vous en réalité ? Un sorcier ? Vous voulez peut-être me tuer pour vous servir de mon esprit à des fins démoniaques ? Jamais, je n'accepterai de continuer sans savoir !
- C'est si important que ça à tes yeux ?
- On a failli se faire tuer !»

Ma colère n'était pas le fruit de mon imagination, prêt à tout envoyer valser, j'étais sur le point de fondre sur le marchand pour lui arracher les yeux ! Que croyait-il ? Je n'allais tout de même pas attendre que le temps passe pour me transformer en une proie facile pour nos adversaires tapis dans l'ombre. Non ! Il fallait que je sache ce qui se tramait autour de nous, jamais je ne pourrais continuer en sa compagnie sans connaître les réalités intrinsèques qui se cachaient derrière ces faits...
«Bon d'accord, si tu y tiens... Mais promets-moi de ne pas t'en aller.
- À part si vous êtes un horrible assassin, sinon, je ne vois pas ce qu'il peut y avoir de pire...
- Bien, alors je pense que je ne te verrai pas fuir à travers la forêt... Comme tu t'en doutes depuis le début de notre épopée, je ne transporte pas que des oignons, mais, plutôt un objet précieux... Le problème c'est qu'il ne m'appartient pas et qu'il a une importance exceptionnelle aux yeux d'un de mes amis qui se trouve à Kendra Kâr... Malheureusement, ce n'est pas le seul à vouloir le posséder car comme tu as pu t'en apercevoir, des personnes malhonnêtes désirent s'en emparer.
- Par quel moyen miraculeux vous êtes-vous procuré cette relique ?
- C'est à dire que je n'aimerais pas trop m'étendre sur le sujet...
Si vous voulez que ma compagnie ne devienne pas une véritable torture, je vous prie de m'expliquer toute votre histoire dans les moindres détails.

- Je ne pourrai être aussi précis car nous ne pouvons pas rester dans les parages après ce qui vient de nous arriver, néanmoins, tu dois savoir que j'ai dérobé le Grimoire du Chant Ensorcelant dans la planque de ces êtres morbides. Et tu connais la suite, nous sommes en fuite pour tenter de leur échapper...
- Bien ! Je vous remercie de toutes ces précisions...
- Allons-nous en !»

Durant ces quelques minutes de pause, je pus reprendre mon souffle, toutefois, nous avions pris un retard irrattrapable qui nous serait difficile de surmonter... Je ne tenais pas à me retrouver une nouvelle fois nez à nez avec ces êtres malveillants, l'un d'eux avait failli me tuer et pour l'instant je ne tenais pas à réitérer l'expérience...

C'est ainsi que nous reprîmes notre route dans les bois en direction de la grande cité de Kendra Kâr... Dans quelques jours, je pourrai me promener dans cette ville tellement exceptionnelle, les récits que les voyageurs narraient à la Cité me faisait parfois frissonner de par leurs beautés. Je me languissais tellement, si j'avais pu je me serais envolé vers cette ville, laissant le marchand et son trésor maudit au beau milieu de la forêt... Toutefois, j'avais promis de l'accompagner jusqu'à Kendra Kâr et je devais tenir ma parole.

(Pauvre de moi ! Dans quel pétrin je me suis encore fourré...)

La journée arrivait à son terme, bientôt le soleil commencerait à décliner dans les cieux envahis de nuages de velours blanc. Ce premier jour de marche avait été harassant, je n'avais qu'une seule envie : me coucher dans un bon lit... Malheureusement, cette forêt était éloignée de tout ce qui pouvait être susceptible de se rapporter à un confort quelconque, nous allions devoir dormir à la belle étoile. De plus, nous ne pouvions même pas allumer un feu de camp pour faire cuire notre nourriture ou nous réchauffer car cela aurait sans doute attiré le mauvais oeil sur nous : la lumière aurait attiré nos vils ennemis.
«Quelle journée ! J'espère que demain sera moins mouvementé...
- Sans nul doute, je pense les avoir effrayés avec mon sortilège, je pense qu'ils ne tenteront rien contre nous... Enfin, je l'espère !»

Santias sur mes genoux, je me mis à dévorer le pain et le fromage que me tendait le marchand, après toutes ces péripéties mon ventre criait famine ! Demain allait être une dure journée de fuite à travers les arbres mais, le marchand avait tout prévu pour nous éviter de nouveaux ennuis :
«Demain matin, nous longerons la route dans les fourrés, puis, nous devrions tomber sur une de mes connaissances. À ce moment-là, nous prendrons la route comme si nous étions d'honnêtes marchands.
- Et on ne se fera pas attaquer ?
- Non ! Déjà que ce matin ils ont eu une drôle de surprise en te voyant, je doute sincèrement qu'ils s'en prendront à Farim. Il est connu pour être un sacré bon guerrier dans le pays !
- Depuis quand les marchands fraient-ils avec des guerriers ?
- Si tu savais Dôraliës tu ne me croirais pas... Mais, une chose est sûre, nous serrons en sécurité jusqu'à Kendra Kâr une fois que nous l'aurons rejoint... si on réussit à le rejoindre bien entendu...
- Voilà qui est plus que rassurant ! J'ai peur de ce qui va arriver demain...
- Mais, ne t'inquiète donc pas autant Dôraliës, tu es en sécurité avec moi !»

En sécurité ! J'avais failli me faire tuer et il osait me dire que je ne courrais aucun danger avec lui ! Cet homme devait être un dangereux psychopathe pour dire ce genre d'âneries, jamais je ne m'étais autant senti en danger de mort avec quelqu'un ! Heureusement que mon fidèle Santias se trouvait encore avec moi, je ne me serais jamais pardonné si quelque chose lui était arrivé. De plus le mal rôdait toujours autour de nous, pourtant, il me fallait dormir pour reprendre des forces et tenter d'oublier ce que j'avais vécu aujourd'hui bien que cela soit quasiment impossible ! Je m'allongeai sur le sol et me blottis contre le chat tigré peu enclin à ce genre de cajoleries en temps normal, mais lui aussi devait être effrayé par les êtres diaboliques qui désiraient retrouver la relique du marchand. Les bruits de la forêt ne me calmaient pas vraiment, j'avais l'impression que des loups allaient se jeter sur moi pour dévorer ma carcasse juteuse... Néanmoins, je fis mon possible pour fermer les yeux et sombrer dans un monde sans réalité physique : celui des rêves...

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Dernière édition par Dôraliës le Ven 1 Mai 2009 12:02, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 16:05 
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Des chatouilles... Une caresse... Un souffle... Mes yeux s'ouvrirent soudain scrutant les parages à toute vitesse pour voir si un ennemi était sur le point de nous fondre dessus. Rien... C'était seulement Santias qui me léchait le visage de sa langue rugueuse à l'odeur putride... Quel vilain coquin ! Son petit cerveau ne s'était pas rendu compte que nous étions des cibles privilégiées et qu'il ne fallait donc pas me faire aussi peur sous peine de me voir mourir d'une crise cardiaque ?
«Je te hais Santias ! Bougre d'idiot, reste un peu tranquille !»

Le marchand était assis et contemplait un morceau de bois qu'il venait de tailler en pointe pour en faire une arme de basse facture... Il devait énormément s'ennuyer pour faire ce genre de sculptures inutiles ; au moins lui n'était pas tiraillé par l'effroi... Sans attendre, il me donna un morceau de viande séchée pour que je puisse me sustenter avant que l'on reparte à l'aventure. Je ne me souciais guère des repas de mon chat étant donné que son instinct de chasseur reprenait le dessus dans cette forêt remplie de rats et de souris. D'ailleurs, s'il était un peu dégourdi, il aurait très bien pu capturer un beau lapin, mais, la nature ne lui avait pas donné ce genre de facultés ce qui l'empêchait de se nourrir convenablement...
«Nous levons le camp rapidement je suppose.
- Dès que l'on sera prêt ce qui ne devrait pas tarder.»

Le soleil n'était même pas encore levé, seuls quelques rayons illuminaient le ciel sombre déjà obscurci par l'impressionnant dôme végétal. L'atmosphère était gorgée d'humidité annonçant le levé d'un brouillard qui nous serait une aide miraculeuse, nous protégeant de la vue d'éventuels maraudeurs. Avant de nous en aller dans cette forêt ténébreuse, le marchand effaça du mieux qu'il put les traces de notre séjour, mais, le manque de temps l'empêcha d'être suffisamment minutieux. En effet, si nos poursuivants s'aventuraient dans les parages, ils verraient que des personnes s'étaient arrêtées ici.

(Prions les Dieux pour ne pas finir six pieds sous terre...)

Nous partîmes avec hâte, ils nous restaient encore beaucoup de lieux à parcourir avant de rejoindre la cité de Kendra Kâr. Mais, tout d'abord nous devions récupérer un guerrier garde du corps qui serait plus apte à la protection rapprochée que moi... Tant que ce nouvel aventurier ne serait pas avec nous, je ne me sentirais pas totalement en sécurité, la peur s'était accrochée à moi depuis que tous les enfants de mon âge s'étaient mis à se moquer de moi à cause de la couleur de ma peau. Je me souviendrai toujours de leurs moqueries, de leur violence et de leurs coups que je n'avais pas mérité. J'aimerais tant me venger pour que le monde entier se rende compte de la puissance et de la grandeur des elfes bleus. Le chaos était tellement dangereux que je n'aimais pas m'y frotter, mais, pourtant la tentation y était forte... bien trop forte. Jusqu'à quand pourrai-je résister au péché ? Je ne préférais pas me prononcer pour l'instant...

(Qui sait ce que je deviendrai dans le futur ?)

Vers onze heures du matin, nous fîmes enfin la rencontre tant attendue avec le guerrier. L'homme en question était un elfe blanc tout ce qu'il y avait de plus banal : ses cheveux d'un blond très clair retombés en cascade sur ses larges épaules de combattant, sa peau était d'un blanc éclatant qui paraissait irradier une certaine lumière, mais ce devait n'être qu'un simple effet d'optique. Une chose était certaine : il ne semblait pas m'apprécier, étant donné que je vis ses yeux remplis de dédain se poser sur moi comme si j'étais un pestiféré. J'avais l'horrible impression que nous ne discuterions pas beaucoup tous les deux, mais cela ne m'importait guère, les personnes comme lui ne m'intéressaient pas, elles ne savaient que parler de parades au bouclier ou de techniques d'escrimeur. Le marchand et lui discutèrent du chemin à prendre pour que nous nous rendions le plus vite possible à Kendra Kâr. Certaines choses m'échappèrent car je m'aperçus que les deux hommes cherchaient à me mettre à l'écart de leur conversation. J'étais irrité par ce manque de courtoisie et de politesse, la moindre des choses était que l'on m'explique les dangers que nous encourrions.

(Enfin, je ne vais pas les blâmer, ils n'ont tout simplement pas confiance en moi...)

Nous reprîmes la route sans attendre notre reste, nous savions tous que nous étions pourchassés et même si un valeureux guerrier nous accompagnait nous pouvions toujours nous recevoir une flèche entre les deux épaules. La journée ne fut pas des plus excitantes, nous nous arrêtâmes une demi heure pour déjeuner vers midi, puis nous repartîmes sans trop nous attarder. Bien que l'idée de me trouver en compagnie du guerrier qui ne m'avait toujours pas adressé la parole calmait mes inquiétudes, mes yeux scrutaient les environs pour tenter de déterminer si une entité machiavélique cherchait à nous nuire. Le poids que me procurait toute cette angoisse me donnait parfois envie de m'arrêter au beau milieu du chemin. Mais, je n'avais pas le droit de ralentir, j'aurais ainsi la vie de trois personnes et celle d'un chat en danger de mort...

Le reste de la journée ne sembla pas être plus animée, nous croisâmes un voyageur, peut-être était-ce un voleur... Néanmoins, nous continuâmes notre route sans nous soucier de sa présence, après tout je ne voyais pas pour quelle raison idiote nous aurions dû lui parler. Une chose était certaine, mes jambes commençaient à souffrir de cette marche prolongée vu que c'était la première fois que je voyageais de la sorte. Je n'avais qu'une envie c'était de m'asseoir, de me reposer et peut-être même de jouer un trille tout à fait désenchanté. Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas mis à titiller les trous de ma flûte traversière, saurais-je encore créer une musique harmonique ? Tant de doutes et d'incertitudes chevauchaient mes plus sombres pensées, que faisais-je ici ? Je n'aurais pas dû accepter ce voyage sans intérêt en compagnie d'un marchand voleur !

(Saperlipopette !)

Mais, la tombée de la nuit sonna le glas de notre voyage pour aujourd'hui, enfin nous allions nous arrêter et nous reposer ! Mes muscles douloureux m'arrachèrent une grimace lorsque je pus m'accroupir et faire craquer mes os... Je ne pris même pas la peine de manger quelque chose, j'étais bien trop épuisé pour attraper du pain et le fourrer dans ma bouche... C'est ainsi que je sombrai dans un sommeil quasi comateux, plongeant dans les ténèbres les plus profondes sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir sur moi.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 16:07 
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«... Pourquoi devrions-nous le prendre avec nous ? Laissons-le là ! Ce n'est qu'un stupide elfe bleu après tout !
- Non Framir ! J'ai promis à son père de l'amener à Kendra Kâr. Une fois arrivée on l'abandonnera à son sort si tu veux mais ici il n'en est pas question !
- Comme tu veux... Tu as toujours eu de la pitié pour toutes les pauvres créatures de ce bas monde.»

Les paroles me frappèrent comme un coup de fouet en plein visage, me réveillant brusquement ! Quelle belle bande d'hypocrites ! Je n'étais pas une pauvre créature comme il le disait si bien, ni stupide ! Si sa réputation ne le précédait pas, je lui aurais mis un sacré uppercut dans son visage candide de blondinet albinos ! Je n'arrivais toujours pas à croire ce que je venais d'entendre, ils comptaient donc me laisser en plan à Kendra Kâr ? Hé bien soit ! Après tout, je n'avais pas besoin d'eux pour trouver mon chemin, j'étais plus dégourdi que j'en avais l'air... Enfin, au moins je pouvais toujours m'en persuader...

Ce fut dans une colère noire que j'attrapai Santias et que je me mis en route aux côtés de ces deux charlatans. Je ne voulais plus leur adresser la parole, ni même connaître une parcelle de leur vie, tout ce que je voulais c'était arriver à Kendra Kâr et partir à la recherche de ma propre aventure ! La journée s'annonçait pluvieuse, les nuages étaient apparus durant la nuit, je sentais que nous allions être trempés jusqu'à la moelle...

(Je vois que la chance nous poursuit toujours...)

Mais rien de plus. Peut-être que le mauvais temps avait fait fuir nos poursuivants car nous ne vîmes toujours pas pointer le bout de leur nez... Seule différence avec la veille, nous fîmes plusieurs haltes pour laisser le temps au vieux marchand de reprendre son souffle. En effet, notre progression s'était compliquée à cause des trombes d'eau qui nous tombaient dessus. Plus une seule parcelle de tissu était sèche, j'avais l'impression d'être une chauve-souris qui tentait de s'orienter dans un lieu dépourvu d'obstacles.

En fin d'après midi, la pluie commença à cesser laissant place à un vent glacial qui traversait l'entièreté de nos vêtements. Je grelotais comme une frêle feuille suspendue à un arbre, se laissant frapper par des bourrasques toujours plus puissantes... Je ne savais plus réellement ce qui s'acharnait sur moi... Était-ce la pluie ? La peur ? L'excitation ? J'étais partagé entre plusieurs sentiments que j'avais rarement eu la peine d'expérimenter lorsque j'étais encore chez mes parents. Au fond de moi, je revivais, un sentiment de liberté que je n'avais jamais éprouvé jusqu'à aujourd'hui se libéra comme une déflagration, un souffle purement explosif me donnait envie de poursuivre mon chemin ! Cependant, il se faisait tard et tout ce que je pouvais faire pour l'instant était de dévorer quelque chose afin que je ne meure pas de faim, cela aurait été plutôt idiot de ma part... Je me jetai sur la nourriture et l'engouffrai en quelques instants tout comme mes compagnons de route qui étaient eux-aussi harassés par la fatigue... S'ils auraient pu en mourir, le monde aurait pu être débarrassé d'une véritable vermine ! Enfin, je préférais ne pas y songer, la seule chose qui m'importait était mon repos...

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 16:10 
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Lorsque je me réveillai, j'étais tout courbaturé, coupé en deux par un mal que je n'avais que très rarement expérimenté depuis que j'étais né... Mais, cela n'était pas le pire, mes habits n'avaient pas eu le temps de sécher entièrement, ils étaient toujours humides...

(Moura pourquoi t'acharnes-tu ainsi sur le peuple de l'eau ?)

J'en avais assez de ce voyage, j'espérais que nous allions bientôt arriver, cela faisait cinq jours que nous avions quitté la Cité en avançant à un rythme qui aurait pu faire pâlir les plus rapides chevaux. Je me languissais de voir la grande ville pour voir si elle était aussi belle que ce que les voyageurs disaient. Prenant sur moi, je ne pus résister à l'envie de demander à l'un de mes deux compères s'ils nous restaient encore beaucoup de lieux à parcourir.
«Excusez-moi. Sommes-nous encore loin ? Lançai-je avec dédain.
- Loin ? Tu n'es donc vraiment jamais sorti de ta cambrousse ! Il suffit que l'on prenne cette route qui monte et une fois arrivés en haut nous pourrons voir Kendra Kâr ! Comme tu pourras t'en apercevoir rapidement la ville se trouve dans une vallée.»

Je n'appréciai peu son ton nonchalant, me faisant passer pour le dernier des imbéciles qui n'était jamais sorti de chez lui... Hé bien non ! Je n'avais jamais eu le désir de partir à l'aventure, je me sentais très bien chez moi en compagnie de mes parents, de mon chat et de la nature. J'en avais assez de ces deux balourds qui n'hésitaient jamais à s'en prendre à moi et à mon peu d'expériences. De toute façon, ils avaient prévu de m'abandonner une fois en ville, pourquoi ne pas partir de mon côté dès à présent ? La route ne devait pas être bien compliquée, il me suffisait de monter le talus et de descendre vers la métropole. Je rassemblai donc mes affaires à toute vitesse et attrapai mon gros chat câlin entre mes bras.
«Où vas-tu Dôraliës ?
- Je vous facilite la tâche comme vous pouvez le constater. L'autre matin j'ai entendu ce que vous avez dit ! Je ne dormais pas... Vous n'aurez pas à abandonner l'elfe bleu stupide à l'entrer de Kendra Kâr...
- Mais... Non ! Jamais... Et puis, mince à la fin ! Fais ce qu'il te plaît !
- Bon chemin à vous ! Quoique... Finalement, je ne vous souhaite pas bonne route. Après tout ce que vous avez pu dire, je me fiche qu'il vous arrive quelque chose.»

Depuis le temps que j'avais envie de leur faire part de mon mécontentement je venais enfin de me libérer d'un dernier poids qu'il me restait encore ! Enfin, la liberté ! Kendra Kâr me voilà ! J'avançai d'un pas rapide vers la capitale, pensant aux nombreuses possibilités qui s'offraient à moi, pensant à ma vie future, pensant à tout ce que j'avais raté ! Je me dépêchai de monter le talus, laissant derrière moi nos ennemis et les deux combattants peu aimables.

(Quelle libération ! Je suis enfin seul !)

Lorsque je finis de grimper la petite montagne, je pus apercevoir le monde urbain de mes propres yeux. Je n'en revenais pas, où était l'entrée de la ville ? Tout était si grand, si imposant... Je n'avais encore jamais vu ça de ma vie, les voyageurs n'avaient pas menti, c'était magnifique ! Mon cœur battait la chamade, j'étais si loin de mes parents et de mon ancienne existence, j'espérais qu'il ne leur arriverait rien, je les aimais trop pour ça. Frissonnant de joie, je me remis en marche à une bonne allure, je n'étais plus très loin de la ville dans moins d'une demi heure j'arriverai à l'entrée de la cité si je suivais bien le chemin.

Au cours de ma longue marche, de multiples marchands s'étaient rejoints au cortège, j'étais entouré d'une vingtaine de personnes. Certains posaient leur regard sur moi et chuchotaient des paroles peu flatteuses à leur compère, d'autres ne faisaient même pas attention à ma présence. Mais, je me fichais totalement d'entendre leurs paroles, tout ce qui m'intéressait était Kendra Kâr, la belle ville, la Somptueuse !

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Jeu 30 Avr 2009 22:26 
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Quand je revins à moi, les premières choses dont je pris conscience furent l’odeur de la mousse et des feuilles, formant une couche naturelle et plaisante sur laquelle je devinais être étendue, ainsi que la fraîcheur partielle d’une nuit à la belle étoile auprès d’un feu. Je continuais de somnoler légèrement, me laissant aller à la paresse du moment. Mais deux questions vinrent rapidement me trotter dans la tête : comment étais-je arrivée ici ? Et où était cet ici ? Bien réveillée à présent, je tentai de me relever pour retrouver mes repères mais je fus rapidement arrêter dans mon élan par une vive douleur à l’abdomen et un goût de sang, emplissant ma bouche, écœurant. Je me sentais nauséeuse, faible, et pour couronner le tout, j’étais littéralement pieds et poings liés. En un éclair, ces dernières constatations me ramenèrent en mémoire la rencontre avec les trois Hiniöns.
(Alassea !)

Je me connectai à mes fluides pour sentir mon ami, lien faible en direction de ce que je pensais être la plaine, endroit où je l’avais abandonné malgré moi. Il vivait… En moi se disputaient le soulagement et la culpabilité. Il avait toujours besoin d’aide et je ne pouvais pas la lui apporter. Certes, pour cela il me fallait réussir à m’enfuir mais cette évidence ne l’était pas tant que ça dans mon esprit torturé par la douleur et ma responsabilité vis-à-vis de l’oiseau. Je dépendais autant de lui que lui de moi, il avait toujours été là quand j’en avais eu besoin et je n’étais pas parvenue à faire de même pour mon compagnon. Je n’étais vraiment pas digne de sa confiance.
« Si j’étais toi, je n’essaierai pas. »

Cette voix, désagréable à mes oreilles, provenait de l’elfe blanc au visage austère, le chef de ce groupe de bandits. Il était tranquillement installé à côté d’un petit feu de camp au milieu d’une clairière, le novice blond assis à ses côtés tandis que le garde venait vers moi. Le bon sens embrumé, je ne compris pas pourquoi il me lançait cette menace à la figure. Je n’avais rien fait qui laissât penser que j’allais me rebeller contre eux, cette idée était encore bien loin de m’effleurer l’esprit alors que je pataugeais à saisir les implications de ma situation.
« Tu as compris ? Laisses aller ta mana ! »

Ainsi il était capable de détecter lorsqu’une personne de son entourage canaliser ses fluides, capacité très avantageuse pour ne pas être pris par surprise comme je l’avais été le matin même. A contrecœur, je laissai partir la magie ranaéenne qui coulait dans mes veines et brisai le contact ténu que je pouvais avoir avec Alassea. Mes yeux s’habituant peu à peu à l’obscurité environnant le petit camp, je réalisai que ces fous m’avaient emmenée dans la forêt que longeait la route menant au port elfique.
« Bien… Maintenant, mes amis et moi avons tout le temps pour t’écouter. Où se cache Fingolfin ? » finit-il par me redemander avec une voix mielleuse. Et tandis qu’il attendait la réponse, le guerrier aux yeux bleus me redressa sans ménagements pour ma blessure.
« Je vous l’ai déjà dit, je n’en sais rien… » répliquai-je, la voix rendu rauque par la douleur et la lassitude. « Il m’a juste aidée sur le chemin de Lúinwë et nous avons fini le voyage ensemble. »
« A d’autre ! Comment peux-tu protéger un traître pareil ? »
« Traître ?… De quoi parlez-vous ? »
« Oh ! Bien sûr ! Il ne s’est pas vanté de sa félonie. Sais-tu qui il était avant de devenir l’aventurier que tu connais ? Il était aspirant-prêtre, au service du Dieu du feu, Meno. Tout comme moi à l’époque. Mais un jour, il a fomenté un vol avec un humain, en plein cœur de notre royaume, dans le lieu le plus sacré qui soit. »
« Je ne sais rien de toute cette histoire mais ce que j’ai pu apprendre sur lui ne colle pas avec l’image que vous en avez. Il m’a dit avoir parcouru tous les contin… »
« Donc tu prends sa défense ? Ce chien ne le mérite pas. Tu parleras… »

Et pendant des heures, il continua sa litanie, revenant sans cesse à la même question et balayant négligemment tout argument qui ne corroborait pas sa version des faits. Un mur m’aurait entendue bien plus aisément que cet être arrogant. Torture. Pas physique, non ! Comme il le disait si bien, ce n’étaient pas des barbares. Mais ils me malmenaient mentalement, ne me laissant aucun répit. Ce traitement maintenait mon esprit éteint, surtout après l’entraînement que j’avais subit avec Briryan et ma mauvaise nuit, et je ne songeai qu’à une seule et unique chose : pouvoir me laisser glisser de nouveau dans un sommeil réparateur. Et malgré tout, parmi toutes mes idées brumeuses et inintelligibles, même pour moi, une parvint à se frayer un chemin vers ma compréhension, telle une petite lueur porteuse d’espoir. Tout ce qu’il voulait, c’était avoir une réponse, un lieu où commencer sa chasse à l’Hiniön. Puisqu’il ne voulait rien entendre, je lui donnerais ce qu’il souhaitait. Je pensai alors à une grande ville : dans la foule, il me serait plus facile de leur fausser compagnie si cela était possible.
« … Kendra Kâr… Il est parti vers Kendra Kâr… »
« Et bien tu vois quand tu veux ! »

Sur un signe de lui, les deux autres se mirent en mouvements et commencèrent à préparer les chevaux qui broutaient tranquillement à la limite de la nappe de lumière créée par le petit foyer. Seulement alors que le blondinet glissait un baluchon dans une des sacoches de selle d’une des montures, je notai que mes affaires m’avaient été ôtées et se retrouvaient rassemblées dans ma cape. D’un œil maussade, je les regardais faire les préparatifs du voyage qui nous mènerait sur les traces fantômes de Fingolfin jusqu’à la ville blanche des Hommes. Quand tout fut fin prêt, le garde vint vers moi et défit les liens de mes chevilles pour me permettre de chevaucher plus aisément, si c’était possible avec la souffrance et la fatigue. Mais finalement, je n’avais pas à m’en faire pour ça, le guide de mon cheval serait le novice qui monta derrière moi, les rênes en main. Enfin, le signal du départ fut donné et s’ensuivit un voyage que je ne vis pas réellement dans la semi-conscience qui m’habitait, l’inconfort de la position assise m’empêchant de me reposer comme le réclamait mon corps. Ce long voyage dura de l'aube jusqu’au soir, moment béni où ils choisirent d’établir un camp et, en à peine quelques minutes, les couches furent prêtes. Je comptais bien profiter pleinement de cette halte tant espérée. Sans demander la permission, je m’allongeai avec un soupir de bien-être : il n’y aurait plus de mouvements pour venir titiller ma blessure, enfin pour une nuit. A peine la tête posait sur mes bras que je dormais d’un profond sommeil.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 02:30 
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La nuit fut bien plus courte que dans mes souhaits, non contents de s’arrêter lorsqu’il faisait nuit noire, voilà les trois acolytes qui sonnaient le réveil bien avant le levé du soleil. Encore engourdie par un reste de fatigue, je vis qu’ils étaient fin prêts et en pleine forme pour continuer la route vers Kendra Kâr. J’enviais un peu ces êtres qui n’avaient besoin que d’une heure ou deux pour récupérer. Je me redressai avec précaution pour ne pas raviver ma blessure bien que je me sentisse en bien meilleure forme que la veille. Il était sûr que je n’allais pas faire des exploits aujourd’hui mais j’avais bon espoir d’être complètement rétablie quand nous arriverions en ville. Il le fallait si je voulais mettre à exécution mon plan d’évasion. Je ressentis un violent pincement au cœur alors que mes pensées se tournaient vers Alassea, je ne pouvais que prier pour qu’il s’en sortît seul. Bien sûr, j’essaierais dès que possible de le rejoindre et, si les Dieux le voulaient bien, la séparation ne serait pas trop longue. Comme les personnes civilisées qu’ils se targuaient de l’être, les Hiniöns me laissèrent le temps de me sustenter avant de m’installer de nouveau sur le cheval avec le plus jeune, les mains liées au niveau du pommeau de la selle.

Nous regagnâmes la route et partîmes vers notre direction alors que l’horizon était toujours d’un noir d’encre. Grâce à la lueur d’une lune montante, je devinais autour de moi les plaines vallonnées que j’avais traversées dans le sens inverse. Ce jour-là allait me paraître bien long, autant la somnolence de la veille m’avait épargnée une longue chevauché à être ignorée, autant aujourd’hui je n’allais pas y couper. Lorsqu’ils s’entretenaient ensemble, mes ravisseurs se parler dans leur langue natale. Au début, j’aimais à écouter la douce mélodie de cet idiome chantant mais, à la longue, ne rien comprendre devint frustrant. Je ne pouvais avoir aucun indice quant à ce qu’ils pensaient faire une fois arrivés dans la grande ville blanche. Il aurait été pourtant bien utile de le savoir pour peaufiner ma fuite dans les méandres des petites rues citadines. Je retins le petit rire moqueur que je sentais venir, tant pour m’épargner que pour ne pas réveiller l’intérêt du prêtre. Cet accès d’autodérision était dû au fait que je me voyais déjà, virevoltant plus vite que le vent et leur échappant sans difficultés, scénario hautement utopique et imaginé par un esprit accaparé par l’ennui.

Il n’y eut rien de marquant dans cette journée de voyage, j’avais pu admirer les premières lueurs de l’aube éclaircissant la voûte étoilée jusqu’au levé du soleil. Une fois l’astre présent, je reconnus effectivement le décor de plaines avec les montagnes en fond que je continuais de contempler, n’aillant rien de mieux à faire. La monotonie fut entrecoupée par de rares somnolences dues à l’inactivité et le croisement de chariots de marchands ou de simples voyageurs nous saluant chaleureusement. Je soupçonnais que ce déroulement s’était déjà produit alors que je nageais dans ma semi-inconscience. Le temps passa, profitable pour moi, jusqu’au coucher de Gaïa qui marqua une nouvelle halte pour la nuit. Le camp fut dresser à l’identique mais ce soir, je partageai le repas frugal fourni par mes « gracieux hôtes » des routes avant de m’allonger et chercher un peu de repos supplémentaire.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 18:33 
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Le matin du troisième jour, j’entendis les trois compagnons se préparer et, alors que j’allais me redresser, je découvris qu’ils n’étaient pas de simples prêtres ou garde de Meno. Ces Hiniöns étaient totalement fous, ils subissaient la morsure du feu en serrant les dents, avec un air malgré tout réjoui. Ces malades étaient des fanatiques du Dieu du feu, je comprenais mieux maintenant leur vision obtuse des évènements passés. Jamais ils n’admettraient avoir pu se fourvoyer, surtout lorsque toute cette histoire touchait de si près l’objet de leur dévotion. L’idée de m’enfuir me traversa bien la tête mais le rappel sensible de l’épisode de la plaine m’en dissuada. De plus, mes affaires étaient toujours en leur possession bien que leur perte fût minime en comparaison de la liberté que j’avais appris à aimer en compagnie de mon ami. Mais toutes ces considérations étaient futiles. Jamais je ne pourrais m’enfuir, moi à pied et eux à cheval, alors qu’il n’y avait que des plaines à perte de vue alentour. Refoulant des larmes de rage, je me contentai de m’asseoir, ne souhaitant certes pas provoquer leur courroux juste pour avoir fait un sacrilège dans toute mon ignorance de leur culte. Ce mouvement simple réveilla des tiraillements au niveau du ventre, comme quelques grosses courbatures, et je pouvais m’estimer heureuse de me remettre si rapidement sans avoir reçu les soins appropriés et avoir été bringuebalée à dos de cheval deux jours durant à la place du repos préconisé dans ces cas-là.

Leur séance de fanatisme se termina et ils se préparèrent comme si de rien était, les seuls mots échangés toujours en elfique. Le petit-déjeuner composé de pain et d’eau avalé, les gestes habituels reprirent leurs droits : fixation des selles et du chargement, extinction du feu et départ pour une nouvelle journée monotone et morose pour ma personne. Leur attitude aurait pu laisser penser à un oubli de leur prisonnière mais il ne fallait pas rêver, même si l’indifférence et le dédain leur étaient naturelles, pour rien au monde il ne laisserait échapper la seule personne qui était supposée connaître les habitudes du « traître ». D’humeur boudeuse, je laissais mon regard se perdre dans le lointain, ne prêtant plus grande vigilance depuis longtemps à ce qui m’entourait. Un tel groupe ne donnait pas envie aux petits malfrats de s’y attaquer, bien trop risqué. Je n’avais pas de barreaux autour de moi mais mes ravisseurs me faisaient bien sentir que j’étais leur captive, leur désintéressement momentané s’élevant comme une cage tandis que les convois ou les groupes que nous croisions ne prenaient ni la peine, ni le temps de s’apercevoir de quoique ce fût. Evidemment, comment auraient-ils pu puisque moi-même je ne faisais pas d’efforts pour leur faire comprendre ma situation ? Autant j’avais bénéficié des premiers jours pour récupérer des forces, autant je me demandais maintenant comment je supporterais les jours à venir. La foule serait mon salut, mon passeport vers la délivrance.
« Tu as intérêt à te tenir tranquille devant les gardes. Mieux ça se passera et moins tu auras à t’en mordre les doigts. »

Ces paroles me sortir de mes songes éveillés, j’étais tellement absorbée à échafauder des plans plus abracadabrants les uns que les autres que je n’avais pas aperçu les remparts de la grande ville humaine qui resplendissaient dans la lumière d’un soleil de fin d’après-midi. Le voyage était déjà terminé et c’était avec un grand soulagement que j’accueillis ce qui était pour moi une très bonne nouvelle : j’allais reprendre ma liberté dans peu de temps.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Dim 25 Oct 2009 03:37 
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Citation:
[:attention:] ce texte contient des scènes pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes.


Ils avaient marché toute la journée, le soleil baissait sur l’horizon, l’ombre des arbres grandissant et couvrant peu à peu de leur manteau obscure la surface du sol. Sirat s’arrêta près d’un ruisseau, il proposa à boire à la gamine qui refusa murer dans son mutisme. Elle n’avait pas ouvert la bouche depuis leur rencontre. Elle s’approcha de la source, déposant ses pensées dans les clapotis de l’eau. Sirat en arrière s’assit sur un vieux tronc couché par terre. Il tira une feuille à mâcher de son sac, qu’il colla dans sa bouche. Détendant ses muscles il observait la petite, la nature semblait s’unir à elle, lentement, dans un ballet onirique, bercé par les dernières lueurs du couchant. Il cracha un jet noirâtre mélange d’herbe à mastiquer et de salive.

"si tu ne jacasses pas plus c’est tes parents qui doivent être content "

La jeune elfe se retourna, lui jetant un regard exaspéré. Sirat n’eu pas le temps de s’excuser un bruit sourd vint lui frapper la tempe entraînant avec lui une affreuse douleur. Sa tête frappa le sol brutalement, mordant l’herbe de plein fouet, le sang dans sa bouche saturant ses papilles. Les cries de la gosse ne l’empêchèrent pas de sombrer.

La nuit était déjà installer quand il reprit ses esprits, le cœur ampli de rage.

(Ma première aventure en solo ! et je me fais dévaliser !)

Il inspira l’air portés par la brise nocturne et sentit les odeurs de ses agresseurs et de la petite.
Sur de l’avoir mis hors d’état de nuire ils n’étaient pas encore trop loin. Il esquissa un sourire et se lança en chasse. Les malfrats avaient élu un campement non loin de là, l’odeur du feu et sa capacité à voir dans le noir permit au semi-worans de les rejoindre rapidement. Dissimulé dans la pénombre du sous bois, tentant de contrôler son souffle, il les considéra. La colère monta en lui quand il reconnue la vieille de Kendra-Kâr près de son soit disant paquet. Elle était accompagnée de deux grands gaillards, sûrement ceux qui l’avaient lâchement frappé en fin de soirée. Le sang pulsait dans ses tempes, la fureur s’emparant de lui, la frustration d’avoir été berné le rendait fou.
Sirat sauta sur le premier des deux hommes, profitant de l’effet de surprise, laissant libre cour à toute sa haine, il lui décocha un direct. L’homme vola tel un ballot au dessus du feu, terminant sa course plus loin sur le sol.
Le second fit face à Sirat, il sortit une lame de sa ceinture, prêt à faire payer le trouble fête.

"Janis, je pensais que tu t’en étais occupé !! "

"Je l’ai fait m’man… toi mon gars t’aurais du rester près de ton ruisseau ! "

Sirat était rentré dans une transe martiale, les mots ricochaient sur son esprit. En position de garde, il attentait l’attaque de son adversaire. La vieille derrière son fils vociférait des insultes à son égard. Elle avait relevé la gamine la tirant par la main, tandis que celle ci essayait vainement de ce défaire de la prise.

Il passa à l’assaut, la lame taillant l’air. Sirat esquiva de justesse dans un léger mouvement sur le coté. Il décocha alors un solide crochet dans le ventre de Janis qui encaissa le coup dans un braillement de douleur. Solide Janis était le genre d’homme rustique, taillé comme un roc, plus puissant que malin. Il relança de suite une attaque, l’homme tigre ne put esquiver et para le coup avec son avant bras. Le couteau pénétra la chair faisant couler un filet de sang sur son pelage ocre. Sirat laissa échapper un grognement d’entre ses mâchoires. Profitant de la promiscuité et de sa force, il envoya un coup de tête rageur dans le nez de Janis qui se brisa sous l’impact.

"Janis !! "

Sirat se retourna juste à temps pour amortir le coup de bâton que lui portait le frère de Janis. Il encaissa le coup qui le fit tomber à terre. Visiblement le deuxième rejeton de la vieille s’était remis de son coup de poing. dans un tonerre de crie et de bruit il se jeta à nouveau sur Sirat, agitant son gourdin au dessus de sa tête.
Le silence retomba... Le frère de Janis laissa tomber son arme. Frénétiquement il tentait de retenir ses viscères s'échappant de la plaie qui venait de s’ouvrir le long de son ventre. Dans un rictus de douleur et d’incompréhension il finit par tomber mollement, inondant le sol de ses entrailles. Au dessus de lui, Sirat essoufflé tenait son glaive ruisselant du liquide carmin de son ennemi.

"Sale Bâtard !! Fils de putain !!"

La vieille hurlait de tout son être, déchiré à la vue de sa progéniture inanimé. Avec une rapidité surprenant elle dégaina une dague et sauta sur Sirat, elle le frappa par deux fois sans qu’il ne put l’éviter. En mauvaise posture acculé par une adversaire bien plus rapide que lui, gêné par sa masse, Sirat commençait à s’essouffler. Ses blessures lui chantant leurs présences à chacun de ses mouvements.
Dans un hurlement de rancœur la vieille enfonça sa lame dans le ventre de Sirat, appuyant de toutes ses forces. Le corps collé contre lui elle le regardait avec l’œil du prédateur sur d’avoir vaincu.

"tu vas crever sale charogne… "

Dans un ultime effort, Sirat attrapa la femme par la gorge, bandant tout ses muscles il la souleva jusqu'à lui. Le sang dégoulinait de la plaie à l’abdomen. Il considéra un instant cette marâtre désuète, gémissant entre ses mains et d’un geste lui brisa le cou.
Il lâcha le corps inerte qui retomba sur le sol tel une marionnette sans vie. Il vit l’enfant prostré près d’un arbre, encore sous le choc de la scène à laquelle elle venait d’assister. Il tenta d’avancer vers elle avant de vaciller et de tomber inconscient.


Quand il ouvrit les yeux, son corps était étendu près de la souche d’un grand chêne qui trônait au milieu d’une plaine de hautes herbes. Au dessus de lui la jeune elfe était, assise, la tête pencher sur ses blessures.

"qu’es que tu fais ?!"
"je vous soigne !"
"tes une gamine, que crois-tu faire ?!"
"je suis une elfe de pure race, issue d’une haute ligné, je connais la forêt et les plantes. On ma initier à leur secret dés mon plus jeune âge. Mais si vous pensez faire mieux je vous laisse."

Stupéfait par l’aplomb dont faisait preuve l’enfant, Sirat grogna et reposa sa tête en arrière.

"tu as retrouvé ta langue ?"
"je pensais que vous étiez de mèche avec eux. Je ne savais pas qu’ils vous utilisaient."
"Qui c’était ?"
"J’ai été envoyé à Kendra-Kâr comme invité dans une action diplomatique entre le royaume d’Anorfiain et celui de Kendra-Kâr. Je devais m’y séjourner pendant quelques jours, cette dame devait me servir là bas. Elle a du être soudoyer par quelqu’un et ma kidnapper."
"Elle m’a utilisé pour te sortir de la ville…"
"Surement, vous êtes naïf…"

Piquer au vif, Sirat se releva tout en grimaçant.

"dis donc pour une gamine je te trouve un peu effronté."
"J’ai 50 ans, même si je garde pour vous l’aspect d’une petite fille."
"Bah... donne-moi ma gourde."
"Je vous soigne car vous m’avez aidé, je ne suis pas votre esclave, et votre ton ne convient pas à une personne de mon rang."

Sirat attrapa son sac d’un geste vif et en colère, laissant échappé quelques jurons worans.

"tu vas finir la route seule."

Il prit la gourde et l’amenant jusqu'à sa bouche. Le délicieux nectar passa dans sa gorge, coulant à flot. Il essuya du revers de sa main l’eau dégoulinant le long de sa bouche.
Devant ce spectacle l’elfe fit la moue.

"vous êtes vraiment écœurant. Cependant je vous déconseille de rentrer chez vous. On a du vous identifiez en sortant de la ville et vous devez être recherché. S’il m’arrive quelques choses c’est vous que l’on accusera."

Sirat observa immobile et pétrifié la petite qui lui tenait tête. Il se releva difficilement perdu dans ses pensées, le jour se levait éclairant doucement la plaine. Le soleil comme un signe, indiquait le chemin. Ils avaient quitté le sous bois ou c’était déroulé le combat.

"tu m’as tiré jusqu’ici ? "
"j’ai demandé de l’aide."
"A qui ?"
"A la nature."
"Tu ne pouvais pas lui demandé de l’aide, hier soir pendant que je me frappais ta gouvernante !!"
"J’avais peur…"

Devant la réaction de la petite, Sirat se rendit compte que malgré toute sa fierté et toute son assurance, elle n’était finalement qu’une gamine apeuré et perdu.

"bon je te ramène chez toi, mais à une seule condition."
"Laquelle ?"
"Dis-moi ton nom."

Elle esquissa un sourire, qui illumina son visage.

- kaawin

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Dernière édition par Sirat le Mar 22 Juin 2010 19:33, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Lun 18 Jan 2010 02:39 
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L'air passait lentement dans sa fourrure, tandis qu'il restait allongé, le regard au ciel observant les nuages. Il laissait son esprit s'évader, profitant du temps qui s'écoulait lentement. Un visage espiègle traversa ce tableau onirique, ses boucles d'or dansant au gré de la brise.

"vous vous êtes assez reposer."

Sirat se releva, laissant échapper un grognement... Kaawin se tenait devant lui, impatiente.


"je me demande comment vous faites quand je ne suis pas là"


"écoute petite, si tu penses retrouver ton chemin toute seule, rien ne t'empêche de continuer sans moi."

"Je suis une haute elfe, d'une grande lignée vous n'avez pas le droit de me parler comme cela !!"

"moi je vois qu'une gamine effrontée et gâtée, mais peut être qu'il y a une princesse qui est passé tout à l'heure"

Sirat fit mine de regarder au loin...

"autant pour moi je voie rien..."


"vous êtes un rustre !!"

la jeune elfe se retourna, et partit d'un pas décidé. Le semi-worans passa sa main dans sa crinière orangé expirant un long soupir...

"quel caractère..."

Kaawin avait prit de l'avance, Sirat ramassait les affaires gardant un œil sur la silhouette de la gamine qui s'éloignait.
Son crie le rappela à l'ordre, il pouvait encore discerner sa forme dans les herbes, accroupie... il arriva à son niveau en courant. Elle semblait aller bien, mais était apeuré.

"qu'y a t'il?"

"là."

sa voie trahissait son jeune age et sa peur, en bas dans la plaine, un groupe de quatre orks, accompagné d'un elfe noir et d'un humain avait entendu et vue l'enfant. Sirat prit une grande inspiration.

"on décampe !"

Il la tira par le col de sa tunique.

"vous me faites mal..."

"tu comprendra ce que veut dire avoir mal s'ils nous rattrapent."

Ils coururent un instant avant de s'arrêter, la plaine se déroulait devant eux coiffé d'herbes hautes. L'implacable nudité de la vallée se refermait sur eux. Ils étaient prit au piège, le crie des orks à leur trousse se faisait plus présent.

"pourquoi vous ne les combattez pas?"

Il la considéra avec étonnement, puis d'un geste la poussa dans une grande flaque de boue.

"vous êtes malades !!"
"tais toi..."

il se jeta à son tour dans la terre.

"lâcher moi !!!"
"on masque notre odeur idiote, maintenant suit moi et ferme là !"

Il se cachèrent dans le maquis, s'allongeant recouvert de bouillasse, tentant de calmer leur rythme cardiaque. Leurs poursuivants ne tardèrent pas à arriver en haut de la colline, hurlant et vociférant. Les quatre orks humèrent l'air tout en se rapprochant de leur cachette. L'une des pattes sordides et blafardes passa à côté de la tête de Kaawin qui dut prendre sur elle, pour se retenir de criée. Les quatre acolytes s'écartèrent pour laisser passer le Shaakt, il portait de long cheveux blanc, le visage froid et hautain il ne cachait pas le fait qu'il commandait. Il poussa sa cape et épia l'horizon.

"tu es sur de l'avoir reconnue Janis"

Sirat serra les dents à la vue du nez boursouflé du deuxième fils de la vieille folle.

"j'en suis sur, elle était avec ce bâtard qui à tué mon frère et ma mère."

L'elfe noir esquissa un rictus sordide et glacial...

"c'est votre bêtises qui leurs à coûté la vie... votre stupidité et votre imprudence."

Janis se renferma sur lui même, baissant la tête à la manière d'un enfant.

"ils n'iront pas loin... "

il fit un signe à ses quatre subordonnés, qui se retirèrent en hurlant Janis les suivit laissant échappé un juron...
Sirat et Kaawin attentèrent longtemps avant de s'extirper de la mélasses.

"je suis sale..."
"mais tu es en vie..."

Sirat se posa sur un rocher, essayant d'enlever le trop plein de boue, qui alourdissait ses manches

"rejoindre Lúinwë ne sera pas si simple..."

le soleil se couchait sur la plaine, et les visages inquiets de Sirat et Kaawin.

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Dernière édition par Sirat le Lun 21 Juin 2010 13:59, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Ven 12 Fév 2010 14:27 
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La pluie redoublait d'intensité alors qu'elle n'avait cessée depuis deux jours. Ania regardait le feu s'essouffler, perdu dans ses pensées. Elle tira la couverture sur son bras dénudé et posa sa tête en arrière sur la chaise en bois, laissant ses cheveux court et brun dans le vide. Ania était une femme plutôt ronde, en chaire comme beaucoup d'homme ce plaisait à décrire ses formes. Elle avait su au long de sa vie tiré partie de ses atouts féminin. Mais ce soir près des braises, elle était plutôt contente que l'orage décourage les clients de venir. Après tout ce temps elle pouvait s'accorder ce luxe, à l'abri du besoin, de choisir et ce soir elle ne voulait pas travailler.
Dans la pénombre de la petite cuisine vétuste, qui lui sert de salon, elle laissa échappé un soupir.
Elle se releva, pour souffler sur la flamme de sa lampe, quand on frappa à la porte. Elle resta un instant prostré, immobile priant pour que l'inconnu s'éloigne et passe son chemin.
Mais la porte résonna de nouveau. Elle s'approcha doucement. Ania observa l'entrée en bois usé martelé par la pluie, une légère flaque c'était créé sur son seuil. Les coup sur la porte redoublèrent d'intensité.
Prenant sa voix la plus assuré, Ania s'écria.

"Que voulez vous?"

"C'est moi, Sirat, ouvre moi !"

Au son de la voix du jeune batardé, Ania s'empressa d'ouvrir la porte. Elle découvrit Sirat trempé tenant dans ses bras une enfant.

"par Yuimen mais d'en quoi tu t'es encore fourré !!"

Sirat déposa Kaawin, qui s'empressa d'aller vers la cheminée. Ania qui assista a la scène, partit dans sa chambre chercher une serviette qu'elle déposa sur les épaules de la jeune elfe

"ma pauvre enfant tu es frigorifiée."

"Moi je vais me pieuter, je suis vanner"

Sirat entra dans la chambre et ferma la porte.

"Tu me dois des explications jeune homme."

"Demain !"

Cria t'il derrière la porte,

"Tas pas intérêt à tout salir, ou je te jure que je te ferais tout nettoyer !!"

"la pluie nous à surpris hier, j'étais trop fatigué pour continuer. Il m'a porté jusqu'ici..."

Ania observa la jeune elfe, sa chevelure blonde mouillé ondulait légèrement, son visage plus pale que d'habitude encerclait ses yeux d'un bleu azur.

"Je dois avoir quelques affaire sec à ta taille, ce n'est pas très élégant mais tu pourra te réchauffer."

La femme ronde fouilla dans un bac dans le couloir. Elle en sortit un pantalon et une tunique de garçon de ferme qu'elle tendit à la jeune fille.
Kaawin resta perplexe, elle n'avait pas l'habitude de ce genre de guenille, mais la gentillesse de cette étrangère et le froid qui l'enlaçait ne lui laissait pas le choix.

"Merci..."

"Ania"

"Merci Ania"

"et tu es?"

"Kaawin."

Les deux femmes s'échangèrent un sourire tandis que l'enfant se changeait. Après s'être réchauffer et avoir bu un fond de soupe Kaawin resta un instant à contemplé le feu qu'Ania avait ravivé. La pluie a l'extérieur avait enfin cessée.

"Vous connaissez Sirat depuis longtemps?"

Ania sourit à la question de la jeune elfe.

"J'ai connue Sirat il avait ton age. Son oncle venait souvent me voir et un jour il a débarquer avec ce gamin."

"Il n'a pas de parents?"

Ania pris un temps pour répondre...

"Sirat a perdu sa mère très jeune, son oncle est comme un père pour lui, il la élevé et la vue grandir et comme son oncle venait souvent me voir j'ai quasiment été une mère de substitution pour lui."

"Alors vous devez être déçu de ses manières."

"Très chère dans le monde des putains on fait peu de manières, je suis fier qu'il t'ai sauvé et ramené."

Kaawin médita sur la phrase un court instant, avant de sourire à Ania

"moi aussi."

Kaawin bailla et s'allongea devant l'âtre. Ania déposa une couverture sur elle, tandis que ses yeux cessaient de lutter contre la fatigue.

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Dernière édition par Sirat le Lun 21 Juin 2010 14:00, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Mar 16 Mar 2010 19:08 
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"Réveil toi…"
 
La voix était douce, Ania prenait son temps pour ne pas brusquer la jeune elfe. Elle ouvrit doucement les yeux, la pièce baignait dans une douce lumière matinale ce qui la rendait plus accueillante. Kaawin se releva doucement, observant l’endroit ou elle s’était endormie. Le feu d'hier n'était plus qu'un tas de cendre, d'où s'échappait une légère fumée acre.
Sirat se trouvait en retrait derrière Ania, sa chevelure ocre s'éparpillant sur ses épaules telles des vagues sur une falaises. Ses bras croiser, l'air sombre en train de mâchouiller un cure dents.
 
"On doit y aller, dépêche toi"
 
Surprise elle jeta un regard apeurée à Ania, qui d’un léger sourire de compréhension chassa ses craintes.
 
"La milice de Kendra Kar est en ville et fouille chacune des maisons. Ils seront bientôt là, mais ne t’inquiète pas il existe un passage que mes clients utilisent quand leurs femmes viennent jusqu’ici."
 
"En attendant passe toi cela dans les cheveux."
 
Sirat lui tendit une réceptacle en verre remplit d’un liquide épais et noirâtre… 
Kaawin fit une moue de dégoûts et refusa en repoussant vivement le pot.
 
"Foutu gamine !!"

"je ne suis pas une gamine !"
 
"Sirat ! écoute Kaawin, la milice recherche une elfe blonde et un bâtarde. Il faut que vous vous déguisiez. Vous êtes trop facilement reconnaissable."
 
Dépiter la jeune enfant pris le pot qu’elle ouvrit, sentant l’odeur forte elle ne put réprimer un haut le cœur.
 
"Courage, je vais t’aider."
 
La chaleur de cette femme, l’apaisait. Les rapports qu’elle avait entretenue jusqu’alors avec sa mère était si différents. Elles prirent chacune un peu  de la liqueur opaque et commencèrent à enduire les boucles dorés de la jeune fille.
Sirat repartit vers le fond du salon, remplissant un sac de vivre et d’objet.
 
Kaawin observait le résultat avec le miroir qui se trouvait dans la chambre d’Ania. Décorer à outrance elle dénotait avec les autres salles. Le lit était bas, drapé de rose et de mauve, les commodes étaient pleines d’objets, bijoux, parures, parfums, peignes. Le regard de kaawin fut attiré par une pièce en bois, une pince à cheveux, sculpter simplement. Elle la pris dans la main, scrutant le bibelot.
 
"Elle te plaît ?"
 
Kaawin surprise la reposa instinctivement. Ania la regardait, posé dans l'encablure de la porte. ses cheveux brun glissant délicatement sur ses rondeurs, le décolté plongeant orné de dentelle. Elle se dirigea vers elle et repris la pince qu’elle passa doucement dans la chevelure encore grasse de la jeune fille. Soigneusement elle lui attacha, les nouant ainsi en chignon.
 
"C’est Sirat qu’il me la faite, quand il était encore petit. Je te l’offre mais prends en grand soin."
 
Kaawin laissa sa joie explosé et sauta au cou d’Ania, surprise et touché par ce comportement.
 
"C’est pas que je veux déranger mais a moins de vouloir boire le thé avec la milice faudrait peut être penser à décamper."

"Je reviendrais te voir, promis"

"j'espère bien."
 
La jeune fille releva la tête, en tirant la langue à Sirat. Ania leur ouvrit le passage, derrière une armoire, un mur en trompe l’œil laissait ce découvrir une petite trappe, qui donnait sur un tunnel étroit et sombre qui s'enfonçait dans les abîmes de la terre. Une odeur d'humidité et de poussière fraîche frappa le visage de Sirat qui s'engagea pliant sa masse pour entrer.

"c'était moins étroit dans mes souvenirs."

Habillé de sa tunique paysanne, des bottes de Sirat étant enfant et d’une cape avec capuche en toile grise, kaawin s'engouffra dans le couloir descendant une a une les marches salles à la suite du batardé.
Le passage se referma derrière eux et le visage inquiet d’Ania s'efforçant de sourire.

une courte nuit à Lúinwë

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 14:24 
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Je continuais d’avancer en m’efforçant de chasser de mon esprit le souvenir d’Amhalak. Comme je refusais de m’arrêter, mon corps me fit comprendre qu’il me fallait une pause. Malgré mon entêtement légendaire je décidais de m’arrêter à la lisière du chemin, près d’un rocher. Il était d’ailleurs temps, à peine venais je de m’asseoir sur l’herbe tendre que je passais à deux doigts d’un évanouissement. Calmement je m’allongeais avant d’être accostée par des voyageurs qui voulaient s’assurer que tout allait bien.

« Tout va bien mademoiselle ?

Oui oui, je suis juste un peu étourdie, je viens de partir et j’ai oublié de manger. Je vais me reposer, ne vous inquiétez pas.

Tenez, ça vous fera du bien. »

Je ne trouvais pas le temps de décliner son généreux cadeau, qu’il me le posait dans la main. Un morceau de pain, certes un peu dur mais mangeable. Je voulais protester mais il ne voulait pas me laisser le temps. Je le regardais partir avec sa famille. C’était une famille nomade à première vue. J’admirais ces gens qui vivaient au jour le jour, sans attache particulière. Je trouvais qu’il fallait beaucoup de courage pour visiter le monde.

D’aussi longtemps que je m’en souvenais, j’avais toujours eu peur de voyager. Ce qui était en totale contradiction étant donné que le monde qui m’entourait, était pour moi comme un aimant. Je me souvenais du jour où mon maître, un homme grand, mince mais sans barbe, était venu me chercher. J’étais terrifiée à l’idée de quitter le cocon protecteur de ma maison. Maison que j’avais toujours connue. Il me semblait alors impossible de vivre ailleurs qu’à cette place. Changer mes habitudes avait été le cap le plus difficile. L’apprentissage de la vie en pleine nature, sans le confort d’une chaumière avait été un calvaire. Faire ses besoins aux yeux de tout le monde, se laver, se changer. La perte de toute intimité avait été plus dure pour moi que pour n’importe qui m’avait dit mon maître.

Dans mon village j’étais habituée à avoir ma chambre, mon endroit à moi pour me laver et d’un seul coup j’avais tout perdu. Je devais renoncer à tout pour parfaire mon apprentissage. Je me souvenais de la fois où il m’avait menacé de ma laisser seule et de partir chercher un autre apprenti car selon lui je n’étais pas assez forte psychologiquement pour supporter la durée de mon apprentissage. Il m’avait laissé méditer pendant des heures. Après la colère et la tristesse, était venue la réflexion et je m’étais rendu compte que la vie n’était pas dans une hutte confortable, mais là où je me trouvais, en pleine nature.

Je souriais en pensant à ce souvenir et commençait à tomber progressivement dans le sommeil.

Je rêvais. Un rêve doux. Je me trouvais au bord d’un cours d’eau. Même si je rêvais, je pouvais sentir l’eau sur ma peau, entendre le bruit du courant qui suivait son cours. C’était une belle matinée, les rayons du soleil se reflétaient à la surface de mes cheveux. C’était un rêve chaud. Je me rendais vite compte que je me voyais comme une nymphe des bois ou quelque chose comme ça car j’étais nue. Pas un seul vêtement à l’horizon. Je me levais et me mettais en quête d’habits. J’étais très pudique. Mais au moment où je me levais, Amhalak se trouvait nu devant moi. Je perdais alors toute envie de trouver des vêtements et je sentais en moi un désir fou d’aller me blottir contre lui. Ses longs cheveux bruns tombaient en cascade sur ses épaules et le long de son dos. Ils encadraient son visage à la perfection. Je me noyais dans son regard vert. Je sentais le contact de sa peau sous ma main. Son nez fin, ses lèvres douces, les boucles d’oreilles qu’il portait. Mais soudain, alors que je m’approchais de lui, en arrière plan, un homme au visage ensanglanté avec une lance dans la poitrine apparaissait.

Je me réveillais en sursaut, le front perlant de transpiration en hurlant :

« NON !!!!!

Du calme, du calme. Respire, ça va passer. C’était juste un mauvais rêve. »

Je ne savais plus où j’étais ni quelle était la frontière entre le rêve et la réalité. Amhalak était là. Il m’avait suivit. Alors que quelques heures plus tôt je l’avais fuit de toutes mes forces, au moment où il m’attrapait pour me réconforter, je ne fis aucun effort pour me débattre et je me laissais aller dans ses bras. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi mais je me souvenais qu’il avait fallut du temps pour que je retrouve mon calme.

« Merci. Je suis désolée…je…

Rassures toi. Tout va bien.

Mais que fais tu là ? Tu m’as suivi on dirait.

Oui, je le reconnais mais tu es partie si vite que je n’ai pas eu le temps de te donner… »

Cherchant quelque chose dans sa poche il ne remarquait pas que je le fixais. Mon regard refusait de se détacher de ce visage. Il était inutile de résister.

« Tiens. Elles sont pour toi. »

Il me donnait une paire de boucle d’oreilles. Une rose était représentée dessus. Ce symbole me disait quelque chose mais je n’arrivais pas à me souvenir de l’endroit où je l’avais vu.

« Merci mais… Pardonne moi, je…ne comprends pas…

Ceci est un présent que je devais te remettre.

Que tu devais me remettre ? Mais qui t’a demandé de le faire ?

Quelqu’un que tu as jadis connu.

Mais qui ?

Je ne peux pas te le dire, tu dois le découvrir par tes propres moyens. »

Alors que je restais dans le flou total, il me proposa de marcher un peu. Sans discuter, je le suivais. On marchait calmement en silence. En revanche mon esprit était loin d’être calme. Il tournait et retournait sans cesse mon rêve et ce que venait de me dire Amhalak. Tout cela n’avait aucun sens. Il me tardait plus que jamais d’être près de ma mère, mais il me restait encore quatre jours de marche.

Amhalak s’arrêta brusquement

« C’est ici que je te laisse. Je dois retourner à Kendra Kär. N’oublie pas : quand tu auras trouvé les réponses à tes questions, reviens à Kendra Kär et cherche ce symbole. Je t’attendrais Salymïa »

Il s’avança et déposa un baiser sur mon front et repartit. Je restais là, étourdie et décidais qu’il était temps de m’installer pour la nuit. J’allais chercher quelques morceaux de bois pour me faire un petit feu de fortune. Je m’installais devant mon feu et laissais mes pensées fuser. Qui était cet homme qui était apparu à la fin de mon rêve ? D’où venait ce symbole ? Une chose était sûre, le sommeil ne serait pas au rendez vous ce soir.

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Dernière édition par Salymïa le Lun 9 Aoû 2010 11:39, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Lúinwë
MessagePosté: Dim 8 Aoû 2010 10:52 
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J’avais du m’endormir d’épuisement. Je me réveillais au moment où l’aube commençait à poindre à l’horizon. Je me sentais dans le brouillard ou du moins pas dans de bonnes dispositions pour entreprendre un voyage de quatre jours. Je faisais quand même l’effort de m’asseoir devant les restes du misérable feu qui s’était éteint cinq minutes après que j’ai réussi à l’allumer. Je fouillais dans mes affaires et trouvais le morceau de pain que des voyageurs m’avaient donné la veille, je l’avais totalement oublié.

La nuit avait été longue. Comme prévu, le sommeil avait été long à venir. Tout un tas de question se bousculaient dans ma tête. Amhalak avait semé une petite graine de doute en moi et cela ne me plaisait pas du tout.

Le doute était, à mes yeux, quelque chose de fatal. Lorsque le doute s’emparait de moi, je n’avais plus le contrôle des choses. Je me mettais à faire n’importe quoi. Des choses complètement stupides. Mais surtout lorsque je me mettais à douter, je ne me sentais pas en sécurité. J’étais moins réactive et donc plus vulnérable.

Qu’allais-je découvrir ? Ou plutôt, qu’est ce que je devais découvrir ? Pour la première fois, depuis que j’avais entamé mon voyage, l’envie de rentrer désertait mon cœur de plus en plus. Moi qui croyais que l’on m’avait toujours dit la vérité et que je savais tout de mon peuple, tout au moins, des gens de mon village, quelqu’un venait me dire qu’un secret s’y cachait. Impossible et pourtant… si l’on venait à m’apprendre quelque chose qui allait profondément bouleverser ma vie, je ne savais pas si je voulais le savoir. D’un autre côté, une petite voix dans ma tête me répétait sans cesse que c’était le seul moyen de revoir Amhalak. Et mon cœur le voulait tellement.

Sur ces tristes pensées je me mis en route. Je marchais depuis environ quatre heure lorsque j’entendis des bruits de chevaux derrière moi. Un groupe d’elfe nomade qui souvent étaient chargés du divertissement dans certaines tavernes se rendaient je ne savais où. L’un deux, un jeune elfe au cheveux brun et aux yeux infecté par l’hydromel s’arrêta

"Bonjour charmante demoiselle. Que faites vous ici, seule, dans ce lieu hostile ?

D’abord, la forêt est loin d’être un lieu hostile et ensuite je pense sérieusement que vous devriez ralentir sur la boisson. Au revoir."

Je reprenais ma marche mais cet homme ne semblait pas vouloir me lâcher.

"Ça va, tranquille, calme toi. Excuse moi, j’ai tendance à trop théâtraliser mes prises de contacts."

Je le dévisageais pour voir si j’y décelais le mensonge mais l’homme en face de moi semblait honnête.

"Ce n’est rien.

Alors, où te rends tu ?

Je rentre chez moi.

Cela ne me dit pas où se trouves ton chez toi ?

Je vais à Lùinwé.

J’adore cette ville. A chaque fois que l’on s’y est rendu ça a été fabuleux. Et les filles sont très très belle.

Tes raisons pour aimer ma ville natale sont un peu superficielles. Elles le sont totalement à vrai dire. Désolée, j’ai des problèmes avec les relations sociales.

Pas de soucis, j’aime bien les gens qui parlent sans langue de bois. Et je dois avouer que tu as raison. Justement on s’y rend. Il nous reste un cheval, tu veux te joindre à nous ? "

Je stoppais net. Jamais de vie on ne s’était montré généreux avec moi. Et là, ça faisait la deuxième fois en peu de temps. Je regardais le groupe. C’était un groupe de bon vivant, l’hydromel devait couler tous les soirs avec eux. Je les étudiais tour à tour. En plus de l’homme qui m’avait parlé il y avait 4 autres personnes.


Un étranger. Dans le sens où il n’appartenait pas à la race elfique. Un homme ou plutôt, à en juger par sa très petite taille, un nain. Il avait une tête affreuse, quasiment plus de cheveux. Il portait une barbe assez dense mais ce qui me repoussait le plus était son nez qui semblait être écrasé sur son visage.

Une femme. Une ample chevelure blonde. Un blond beaucoup plus clair que celui de mes cheveux. Elle portait sur l’épaule un tatouage représentant le signe elfique de la chance. Elle avait un regard perçant. Quand mon regard croisa le sien je me sentis mal à l’aise. Comme si elle lisait dans mon esprit.

Un troisième homme. Beaucoup plus jeune que les autres. Il devait avoir l’âge que l’on a lorsque l’on commence son apprentissage. Peut être était il l’apprenti du groupe. Il semblait heureux et excité. Il me rappelait moi, aux premiers jours de mon apprentissage. Seul détail troublant, son regard, inexpressif malgré l’excitation qu’il dégageait. Et c’est là que je compris. Il fixait toujours le même point. Il était aveugle.

Quant au dernier homme, c’était lui le doyen du groupe, sans aucun doute. Ses cheveux gris tombaient raides autour de son visage marqué par les années. Il semblait fatigué. Les voyages devaient être pour lui une véritable épreuve.

Je les regardais, et jugeais que je ne courais aucun risque à voyager avec eux. De plus les autres membres du groupe semblaient heureux de ma présence. Tout au moins ils n’y étaient pas hostiles.

"C’est gentil. Mais pourquoi me faire une telle proposition?

Oh tu sais, nous, on est des nomades. On voyage de villes en villes pour présenter nos divertissements. On aime faire de nouvelles rencontres et venir en aide au gens. Ne sois pas sur la défensive, on ne te veut pas de mal, bien au contraire.

Je n’ai pas l’habitude que l’on se montre généreux avec moi, c’est tout.

Cela veut dire que tu acceptes ?

Oui. J’accepte ta proposition. Merci…euh…

Thalimàd pour te servir…euh…

Salymïa. Merci Thalimàd.

De rien Salymïa. Prends le cheval qui reste et c’est partit."

Je me dirigeais vers la seule monture disponible. Une belle jument d’un blanc pur. Je me mis en selle et nous partîmes. Le temps était clair et agréable pour un voyage à cheval. De plus cela allait me permettre de gagner du temps et j’en avais besoin. Même si j’avais peur de ce que j’allais découvrir, je voulais faire vite afin de pouvoir revoir Amhalak. Il était inutile de cacher mon attirance pour lui et l’obsession qu’il faisait naître dans mon esprit.

Nous nous mîmes donc en route. C'était une belle journée, cependant je craignais que le soleil ne dure pas. Je voyais pointer à l'horizon d'énormes nuages d'un gris terrifiant. On allait sûrement avoir droit à de l'orage cette nuit.

Le trajet se déroulait dans un silence absolu. Je me tenais juste à côté de Thalimàd.

"Pourquoi ce silence religieux?

Nous ne disons rien la journée afin de garder toutes nos forces pour le soir. Nous sommes des gens de la nuit.

Je connais ça. Même si je vis le jour, j'ai l'impression que la nuit me suit tout le temps même en plein soleil."

Une mélancolie soudaine s'empara de moi. Je me taisais et me renfermais sur moi même.

"Pourquoi cette tristesse ?

Ça m’arrive souvent. Ne le prend pas pour toi.

Je ne le prends pas pour moi mais avec le métier que l’on fait, on aime rarement, voir jamais, que les gens soient tristes. Même si on ne peut pas tout contrôler, en notre compagnie, ils doivent sourire.

Je suis désolée…

Ne le sois pas, je ne sais pas quels tourments occupent ton esprit, mais tu verras ce soir, ils seront chassés."

Je le regardais avec un sourire de sympathie. Il était vraiment à l’écoute. Ma première impression était fausse. Il n’était pas seulement un homme qui forçait un peu trop sur la boisson. C’était quelqu’un de bienveillant, se souciant du bien être des gens qui l’entourait. Je regardais le groupe différemment.

Le soleil commençait à décliner. Thalimàd fit signe de s’arrêter et l’on monta le campement. Comme il me l’avait promis la soirée allait me faire oublier mes petits soucis. La soirée se déroula sous le signe de la joie et de la bonne humeur. Chansons, poèmes, légendes elfiques et hydromel ponctuèrent cet agréable moment. Durant environ quatre nous festoyâmes autour d’un bon repas. Une heure après que le soleil se soit couché, nous décidâmes d’en faire de même.

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