Ils atterrirent ensemble sur la plus haute tour d'Ouesseort, celle là même où Loss'Thern Reveliant avait combattu les géants de Rocsombre. Outre la position stratégique, l'endroit était plutôt symbolique au vu de leur mission. Endar s'accroupit aux bords de la tour et ses yeux bicolores balayèrent la cité en ruine. Elle était vaste et avait été sans nulle doute magnifique. Il comprenait aisément l'étrange puissance et le mystère qui entouraient les Ouessiens. Rien qu'en y allant, il avait senti que tel n'était pas réellement leur place, que ce n'était pas leur foyer et la cité d'Ouesseort lui apportait la preuve de ce qu'il avançait.

La cité était de manière incontestée une très ancienne cité au vu des hautes statues qui s'érigeaient, éternels gardiens de l'anse. Au loin, il voyait l'armée rassemblée par Vallel et les nombreux navires de guerre qui restaient amarrés, attendant patiemment dans l'anse. Le Shaakt vit de nombreux orques, des gobelins, des rats géants et les colosses en argent noir qui allaient sans nul doute raviver des souvenirs douloureux pour le magicien. Si seulement il avait appris les secrets de leur fabrication, il aurait pu en forger une armée et écraser Vallel et ses troupes ainsi que Fan-Ming. Il était évident qu'il fallait amasser une quantité de magie impressionnante ne serait-ce que pour en fabriquer un ainsi que de purifier l'argent noir, mais raffiner plus de 50 kilos d'argent noir n'était pas une tâche à prendre à la légère.

Il reluqua légèrement Simaya qui avait les poings serrés et le visage crispé par la colère qui observait la cité en ruine avant qu'elle ne prononce une sombre prémonition.

- Les lieutenants de Vallel sont faibles, corrompus par leur ambition, séparément je pourrais les éliminer Simaya, cependant j'ai l'impression que vous connaissez Vallel ou du moins son histoire comme s'il avait vécu ici et non simplement envahi ces terres... Vallel semble un excellent général, il sait commander et il connaît d'excellentes stratégies, mais il nous donne exactement ce que l'on veut, des navires. Des navires pour transporter n'importe quelle troupe d'un bout à l'autre d'Aliaénon.

Il se retourna en direction des deux aventuriers qui les accompagnaient.

- Il va falloir se faire confiance sinon nous n'aurons aucune chance d'arriver à nos fins. Je parle spécialement pour toi l'humoran, tu n'as aucun camp tout comme moi et cela ne me plait guère de savoir qu'un "ami" d'Oaxaca ne nous accompagne. Neutraliser Vallel est l'objectif, il n'y a pas besoin de le tuer juste de le mettre hors d'état de nuire. Si les Ouessiens ont oublié dans leur fuite d'Ouesseort certains artéfacts, il vaudrait mieux aussi pouvoir les sécuriser.

Endar se releva doucement tout en les fixant tour à tour.

- Il vaudrait mieux aussi que nous soyons discrets. Êtes-vous en accord avec cela ou avez-vous d'autres plans à soumettre avant que nous y allons ?

Perché au sommet de la plus haute tour. Dominant la ville. Je me laisse un instant être ébahie par l'endroit où je me trouve. Tout comme à Esseroth, la cité est démesurée et me laisse imaginer la grandeur qu'elle était autrefois. Car ce ne sont que des ruines à présent. Peut-être vide généralement, mais habités en ce moment.

Une armée colossale y avait pris refuge. Une armée que je pouvais reconnaître. Des orques, des gobelins, des rats géants et ces géants noirs. C'était l'armée qui avait massacré les Esserothiens.

Je sers les poings, comme Simaya pendant qu'elle nous explique ce que prévoit ce monstre qui s'étend de l'intérieur de la cité jusqu'au port et au-delà avec leurs nombreux navires.

Un sentiment lourd me pèse sur le ventre. La colère, la rage, la haine. J'ai envie de venger chaque Esserothien qui a péri. Le shaakt propose, si je comprends bien, de voler les navires et d'assassiner les lieutenants de ce Vallel. Je lui réponds quand il demande si nous avons un autre plan. La voix pesante de colère, les mâchoires serrées.

" Un jour, à Kendra Kar, un marin m'a décrit une tempête qu'il avait traversée lors d'un de ses voyages en mer. J'en ai un souvenir très clair. Des vagues hautes de plusieurs mètres. Des creux capables d'engloutir des cités. Des vents capables d'arracher les mats et d'emporter les hommes. Une force que rien ni personne ne pouvait arrêter. "

Je me tourne vers l'elfe noir.

"Tu veux assassiner quelques lieutenants et voler des navires ? Je te propose mieux."

Je me tourne ensuite vers l'Esserothienne.

"Simaya, avec ton aide je peux déchainer cette tempête. Une tempête bien plus puissante, même, sur ces trous du cul. Je peux briser leurs bateaux, engloutir leurs campements et faire voler leurs troupes qui retomberont sur les toits des bâtiments en ruines pour les garnir comme des orpins. Cette armée ne rejoindra jamais Fan-Ming."

Déterminé, les sourcils froncés, je fixe avec intensité l'océan qui déjà au large semble bien agité. En réalité, je n'ai pas envie d'attendre l'avis des autres personnes présentes ici. Nous avons l'avantage de la surprise et de la position. Nous ne pouvons risquer de le perdre. Je ferme les yeux, je lève les bras, je me concentre. Comme sur les remparts d'Esseroth, je visualise. Je me remémore chaque détail de la tempête décrite par ce marin. Le vent qui balaye l'océan avec force, soulevant d'immenses vagues qui se brisent avec fracas sur le plancher liquide, créant d'autres vagues qui à leur tour se brisent. Faisant tout trembler, emportant tout. Je visualise ces vagues qui s'abattent sur la cité de Ouesseort. J'imagine des vents infernaux qui arrachent les mats des navires de cette flotte et qui les fait se cogner et se briser entre eux. Une tempête soudaine qui prend par surprise ces monstre. Des flots aériens qui descendent du ciel pour les attraper et les emmener haut dans les cieux avant de les relâcher. J'imagine, bousculés par le vent, les bâtiments trop fragiles qui s'écroulent sur les combattants terrifiés. Je dessers les poings violemment comme si tout ce vent partirait de là, comme si mes mains étaient l'éventail qui pourrait déchaîner ma colère contre cette armée. Je garde mes mains tendues vers l'océan, j'ouvre les yeux et j'attends de voir si ma représentation de la vengeance va prendre forme et si l'artefact offert par le vieillard est vraiment efficace.

((Utilisation de la compétence Vents infernaux : Invoque des vents relativement puissants qui frappent une cible avec violence. Plus le lanceur de sort est puissant, plus les vents sont forts. (mag+1/lvl.)))

Quand le destrier se posa sur une tour décharné, le quatuor ne ut que constater effarer le décor. Une citée gigantesque s’étalait sous leur pied, une ville décharnée et en ruine, rongé par le sel. Elle devait être gigantesque et fit penser à l’humoran au ruine longeant la tour de Destinée. Antique, elle semblait pétrifiée dans le temps, à l’instant où elle avait été détruite. Sirat pensa à la puissance qu’un être pouvait avoir pour raser un endroit pareil. En parallèle cela lui indiquait beaucoup sur la force qu’avaient eue les Ouessiens pour survivre. Deux statues gigantesques trônaient encore, balafré mais résistante, devant une anse où s’échouait les larmes d’une mer calme. Autrefois prestigieuses, puis silencieuses, aujourd’hui les décombres grouillaient d’une armé gigantesque qu’il les recouvrait totalement. Le spectacle était saisissant vue d’en haut.

Même les sartières sont occupés

Dit-il admiratif devant un tel déploiement de force. Endar proposa une approche discrète ce qui convenait au zélote. Affronté l’armé tel qu’elle provoquerait des conséquences trop néfastes avec une chance de réussite trop minime. Il avait même une idée qu’il voulait exposer, puisqu’il pouvait approcher de Vallel le plan allait surement plaire au Shaakt. Mais tout partis en fumée, quand Xel, prit d’une idée stupide se mit en tête d’en finir avec l’invasion avec un sort puissant. Sirat essaya de prendre la parole, mais le mage n’écoutait que lui.

Pauvre fou, tu vas libérer ce qui a détruit cette cité…

Il n’entendait rien, il s’était déjà placé au bord de la tour et serrant les poings il se concentrait déjà. Sirat grogna et instinctivement contre attaqua. Il devait l’arrêter avant qu’il ne tue tout le monde et détruise Aliaenon. L’acte stupide et personnel de l’humain allait probablement condamner un monde entier. La main sur son marteau l’humoran attaqua, un coup vif et rapide dans le genou. Lui briser la rotule voilà tout ce qu’il méritait et si il avait la vie sauve c’était juste pour ne pas qu’Endar et Simaya le regarde comme un meurtrier.

Endar sentit toute la rage de l'humain et cela ne l'étonnait guère de la part d'un survivant de la guerre à Esseroth. Apparemment Vallel était sûr de sa victoire en rassemblant une grande partie de ses forces ici même à Ouesseort, délaissant les terres du sud et l'arrière-garde de son armée. Le général semblait pressé de terminer sa campagne militaire et finissait par confondre vitesse et précipitation. Traverser l'océan Thallerique n'était pas sans risque même en naviguant sur des navires de guerre dépourvus de fond plat et possédant une ligne de flottaison plus haute que les simples navires marchands. S'il attendit que ses idées fassent naître d'autres plans dans l'esprit de ses compagnons momentanés, son plan se mettait en place petit à petit, les pièces du puzzle s'assemblaient pour former une fresque où Vallel était représenté comme vaincu par leurs forces communes.

Loin d'imaginer ce qu'il se tramait dans la tête de ses comparses, il humait une dernière fois les embruns de l'océan, jusqu'à ce que les premières paroles du magicien résonnèrent. Lorsqu'il leur conta l'histoire d'un marin de Kendra Kâr ayant affronté une tempête lors d'un voyage en mer, il semblait comme devenu fou, pris au piège de sa propre haine envers les Garzoks, Sektegs et des expérimentations de Vallel. Lorsqu'il balaya l'idée de tuer les têtes de l'armée menée par Vallel, l'un des célèbre lieutenants d'Oaxaca et qu'il voulut proposer quelque chose de mieux, le Shaakt sentit qu'il allait commettre une bourde monstrueuse.

Se tournant vers Simaya, il s'enquit de l'aide pour déchaîner une tempête en pleine mer. Avait-elle le pouvoir d'augmenter ceux des autres ou de les copier ? Un pouvoir très utile, il devait en convenir mais aussi dangereux au possible. La magie avait ses propres règles, des règles que Xël semblait avoir oubliées sitôt les runes de sa robe s'illuminant et les particules de magie s'agglomérant autour de lui lorsqu'il en fit usage.

- Espèce d'inconscient, un sort de cette ampleur nous tuera tous si tu échoues ! Pire, tu réveilleras les titans de Rocsombre !

Il sentait déjà les vents affluer, colériques. Xël n'écoutait plus personne, seule la vengeance l'animait en cet instant et il était bien trop imprudent d'interrompre un mage en pleine incantation. L'humoran semblait lui aussi en colère et pour une fois, elle n'était pas tournée vers sa personne. Son marteau à la main et l'air hargneux du serviteur du Temps n'augurait rien de bon. Le magicien devait être en pleine possession de ses moyens s'ils voulaient gagner contre Vallel.

- Simaya ! Qu'importe votre pouvoir, si vous pouvez influer sur les nôtres, empêchez cet abruti de nous détruire !

L'humoran attaqua l'humain pour tenter de l'arrêter à temps, il risquait surtout de le tuer ou au pire, ils risqueraient tous d'y passer. Endar ferma les yeux et se concentra aussi rapidement que possible, il était temps de tenter de sauver la situation. La magie d'Aliaénon se mêla à la sienne comme si elle avait toujours fait partie de lui, comme si elle n'était que l'extension de son être, comme ses bras ou ses jambes. Si ni l'humoran ni Simaya n'y arrivaient, il se devait de réussir.

Rasséréné par cette pensée, il visualisa dans son esprit la pierre autour de Xël se dissoudre, se transformer en poussière aussi rapidement que possible puis sentant l'embrun sur sa peau, il la mélangea à cette poussière et à cette terre incrustée dans les crevasses de la haute tour partiellement en ruine pour en former une boue aussi liquide que compacte avant d'en augmenter sa quantité, tout ceci avec rapidité et le plus de précision qu'il en était capable. Faisant onduler ses bras pour former des cercles concentriques, il visualisa le filet de boue s'enrouler autour de sa proie tel les mouvements sinueux d'un serpent jusqu'à ce qu'il couvre entièrement le magicien puis il serra ses mains l'une contre l'autre, visualisant la boue qui durcissait à vue d'œil pour former un bouclier indestructible face à toute attaque. Concentré et pressé par le temps, sa magie serpentait autour du magicien inconscient du danger.
Était-ce suffisant pour empêcher une catastrophe de se produire, allait-il seulement réussir à temps ?

Tentative d'apprentissage et d'utilisation du sort évolutif de terre:
* Etau de boue : un ennemi est recouvert d'une boue épaisse qui l'étouffe et le compresse (mag+1/lvl). Il ne peut pas agir pendant [lvl/4]tour, arrondis à l'inférieur, et se trouve protéger de toutes les attaques durant ce temps.

Le sort de Xël se libéra sans qu'il ne puisse l'empêcher et des vents furieux parcouraient la cité en ruine d'Ouesseort, Simaya n'aida aucun des mages, preuve que même les esserotheriens avaient des limites dans leurs pouvoirs. Sentant son sort se déclencher, il vit un filet de boue s'enrouler autour du corps du magicien comme du lierre particulièrement tenace et nocif, venant restreindre ses membres plus rapidement que le Shaakt ne l'avait imaginé.

Il apparaissait que même un sort qu'il n'avait jamais eu le loisir de lancer pouvait être contrôlé sans trop de mal. Prestement l'étau de boue vint couvrir le magicien humain de la tête aux pieds, venant l'étouffer. Il resserra la prise jusqu'à ce qu'aucun fluide de vent ne puisse s'échapper de cette gangue de boue séchée et il n'eut pas l'occasion de continuer cette inconsciente initiative qui s'annonçait compliquer la situation plutôt que de la simplifier. Le serviteur du Temps manqua quant à lui sa cible et alla percuter une pierre de la tour qui s'enleva de son socle et dont le bruit de sa chute se répercuta à travers les ruelles d'Ouesseort ne manquant pas d'attirer l'attention d'une patrouille de Garzoks qui éructaient, alertant toute l'armée. Manquant de laisser son sort étouffer le magicien, il écarta les mains et dissipa l'enchantement avant de s'intéresser à la patrouille en contrebas qui ne tarderait pas à les rejoindre.

Ils étaient bien trop nombreux pour les éliminer discrètement et cacher leurs corps avant que leurs copains ne s'amènent pour les déloger. Cette patrouille supprimait définitivement l'option de se retrancher dans les ruines pour discuter à nouveau d'un meilleur plan pour approcher Vallel. Endar ne voyait que deux solutions pour régler leur problème mais d'abord, il devait rappeler certaines choses. Simaya ne tarda pas d'ailleurs à les sermonner sur leurs comportements, si elle avait raison, elle ne faisait absolument rien pour faire avancer les choses en tant que tel.

- Fuir n'est pas une solution... Bon sang Xël, n'as-tu jamais servi au sein d'une armée ou d'un groupe armé ? J'ai beau m'exprimer de façon unilingue, j'ai l'impression de parler shaakt. La victoire appartient à celui qui sait qu'il va gagner sans combattre. Oaxaca peut renvoyer aisément d'autres contingents par le fluide spatial, mais la capture ou la mort de l'un de ses lieutenants met fin à cette guerre de manière définitive.

Il vit au loin l'océan se déchaîner et les navires s'entrechoquer avec fracas, les mâts de misaine s'emboîtant les uns dans les autres, les coques se brisant du fait de l'amas considérable de navires à l'intérieur de l'anse. Au moins Xël avait réussi à bloquer l'armée pendant un certain temps, sans doute quelques jours avant qu'ils ne puissent démêler ce nœud inextricable de bateaux et les réparer. Cela prendrait 2 ou 3 jours si Vallel faisaient travailler ses troupes sans leur accorder un répit et seulement en ne sauvant que les navires qui n'étaient pas abîmés.

- Il ne nous reste plus que deux options: se battre comme le désirait Xël et alors n'espérer qu'abattre son armée avant de partir Ouesseort, nous empêchant ainsi de capturer ou d'éliminer Vallel, l'un des treize lieutenants de la sombre déesse et de permettre aux Ouessiens de récupérer leur cité d'antan, ce qui serait un tort parce que je suis prêt à mettre ma main au feu qu'ils nous aideront bien plus encore ou la solution que je préconise qui est de vous laisser constituer prisonnier, annonça le Shaakt en pointant du doigt Xël et Simaya, et ainsi atteindre en plein cœur Vallel et libérer cette cité. Qu'en dîtes-vous Noble-cœur et servant du Temps ? s'enquit-il, reprenant du même coup les titres que le vieux Xissirant avait utilisés.

L'heure n'était plus à la discrétion mais à l'action pure et simple, cependant Endar ne pouvait rien accomplir si toutes les parties en présence ne s'accordaient pas sur une unique stratégie.

Le coup fort mais peu précis échoua et termina dans un bloc de pierre de granit. Celui-ci se fissura sous le choc et tomba tout en bas, manquant d'écraser un garzok. Par chance, le sort d'Endar recouvrit d'un cocon de boue et d'argile l'impétueux mais néanmoins irréfléchi mage du vent. Simaya ne prêta pas son aide à Xel et le sort finalement lancé n'eut pas l'effet escompter de créer un tsunami. Mais le port balloter par une série de vague assassine, endommagea la flotte de Vallel. Sirat éructait de colère, une haine indicible dans ses yeux. Le bruit avait terni la surprise du groupe et amoindri leur chance. Le shaakt fit la morale à Xel après avoir relâché son sort, remplaçant un humoran bien incapable de raison dans cet instant. Il tournait sur lui même tantôt se plaignant du destin qui l'affligeait de camarade si stupide tantôt réfléchissant à une solution. Car l'alerte était donné et du tréfonds de la tour, montait le râle bruyant des troupes armés assoiffés de sang.
Endar toujours de façon diplomatique proposa un plan, faire passer l'humain et Simaya comme des prisonniers. Cela pouvait marché et c'était même l'origine du projet que voulait proposer Sirat avant l'intervention magistrale du bohémien. il retrouvait un souffle normal et peu à peu sa raison prenait le dessus.
Sirat crucifia du regard le jeune yumenien.

Vivre avec toi, c'est devenir ulotrique tellement tu es horripilant !

Il se retourna vers Endar.

C’était ce que je voulais proposer initialement à un détail près. Vous devriez toi et l'abruti utiliser une de vos charge afin de partir, cela nous permettrais de pas utiliser toute nos cartes. En secret vous pourriez me suivre Simaya et moi jusqu’à Vallel. On peut encore bénéficier de l'effet de surprise. Affronter Vallel avec cet homme.

Il désigna Xel

C'est trop dangereux, mais si Simaya et moi localisons l'artefact vous pourrez le voler et le ramener à Nagorin ou le cacher je ne sais pas si il faut forcément le donner aux Ouessiens. Je ne sais pas en quoi cet objet est important, mais peut-être vaudrait il mieux qu'il n'appartiennent à personne. En tout cas sans l'artefact il aura une carte en moins.

Il repit un instant pour que tout le monde réfléchisse à son plan et termina d'argumenter. Il s'adressa à Endar.

Dans ce monde et pour Vallel, je suis un lieutenant de Khynt, personne nous touchera et on me conduira directement à lui. Faite en sorte que l'on vous précède de peux, habille le comme un gars de l'armé, débrouillez-vous pour rester invisible, si c'est possible avec cet handicapé. Et si sa tourne mal, on attaquera Vallel et on bénéficiera d'un avantage, court certes mais non négligeable.

Il leva la tête, pour appréhender le bruit qui se rapprochait.

Si cela convient à tout le monde, bien-sur, nous devons nous hâter.

Je sens que quelque chose se passe, que ma magie fonctionne. Mais avant que je puisse en voir les conséquences je sens quelque chose grimper le long de ma jambe, je n’en tiens pas compte tout de suite, observant les navires au loin qui commencent à se balancer. Puis quand la sensation d’étreinte arrive à ma tailler je baisse enfin les yeux pour voir qu’il s’agit de boue. Au même moment j’aperçois l’humoran qui pousse une pierre du mur à l’aide de son marteau.

(Mais qu’est-ce qu’il fout ?)

L’emprise de la terre se resserre et grimpe jusqu’à ma tête me recouvrant totalement et m’étouffant.
Je me débats mais c’est inutile, je suis incapable de bouger. Je suffoque et je tombe à genoux quand la boue se retire aussi soudainement qu’elle était apparue.
A bout de souffle, j’entends les autres me sermonner sans comprendre pourquoi. On aurait pu en finir avec cette armée ici et maintenant ils veulent chercher un artefact et un type qui contrôle cette armée. Mais sans son armée ça aurait été bien plus simple.
Je ne dis rien, incapable de parler pour le moment. J’écoute le plan qui consiste à feindre la capture tandis que je me relève pour observer la flotte abimée et les patrouilles Orcs qui se dirigent vers nous.

"On a plus le choix maintenant que vous m’avez empêché de priver ce mec de son armée. "

Dis-je plus blasé qu’en colère, la voix encore enroué.

Je me tourne vers Endar.

"J’écoute, je ferais comme tu le décides. "

L'humoran proposa un plan des plus audacieux, cependant il était difficilement applicable en l'espèce, il y avait trop d'inconnues pour le moment et Endar vit déjà la cohorte de Vallel s'agglutiner dans la tour et s'infiltrer à l'intérieur. Il entendait déjà les grognements éreintés et les râles gutturaux résonner jusqu'au sommet de la tour où ils cherchaient toujours un plan. Xël, l'humain magicien n'était guère d'utilité dans ces circonstances, mais au moins il ne déchaînait plus sa magie à tout va, même si le Shaakt se doutait que son initiative ne lui ait guère plu. Finalement l'humain préféra se ranger à l'avis de l'humoran et de l'elfe noir.

Dans cette agitation toute chaotique, Simaya était peu encline à l'idée de se faire constituer prisonnière et leur raconta qu'elle connaissait bien Vallel et réciproquement. Apparemment son goût pour la modification sur la chair lui venait de ses premières expériences à la tour d'Orsan, un lieu maudit s'il en est, un lieu qu'il avait désiré détruire avant que Xissirant ne le convainc de se joindre à cette folle mission et de découvrir le plan mystérieux de Vallel.

Il se tourna vers le magicien et celui qui n'était autre que le lieutenant de Khynt le modifié. Ils devaient réfléchir à un plan que tout le monde approuverait, sans aucune forme de discussion aucune. Le plan du serviteur du Temps semblait intéressant mais pour tromper Vallel, il valait mieux lui donner un appât intéressant. En l'espèce, deux appâts pourraient l'intéresser, Simaya que l'humoran semblait protéger et qu'il pourrait facilement faire passer pour une alliée inattendue pour Vallel qui la méprisait mais était aussi fasciné par elle.

Dans ce cas, il verra sans doute moins le coup venir s'il est bien occupé. Le deuxième appât n'était autre qu'Endar, il espérait bien qu'avoir tué Gorzol, le défunt intendant de la mine d'Arthim'Olth allait impressionner Vallel qui pourrait peut-être lui proposer de se joindre à sa cause. Il y avait beaucoup de zones d'ombre mais au fur et à mesure que les Garzoks et Sektegs montaient, au fur et à mesure leur champ d'action se limitait.

- Bien, arrêtons de jouer de la banduria et décidons ! Je pense que le mieux à faire est de convaincre Vallel que Simaya est de ton côté humoran, qu'elle le rejoint, fascinée par son pouvoir. Vallel n'en sera que plus flatté et commencera à sous-estimer la menace qui pèse sur lui. Xël et moi nous allons nous constituer prisonniers, il adorera mettre la main sur un rebelle shaakt qui a réussi à faire tomber l'un de ses subalternes à lui-seul. Quant à toi l'humoran, il va falloir nous livrer, nous nous débrouillerons après cela et tu découvriras la raison de la présence de Vallel en ces lieux anciens.

Endar se mit à genoux, se délestant de son arc et de l'épée de Gorzol qu'il posa nonchalamment devant lui, avant de mettre ses mains sur sa tête pour faire croire qu'il était le prisonnier de l'humoran.

Xel afficha une mine dépité, abattu par la fatalité il se rangea du côté d'Endar. Simaya prit la parole, elle exprima sa répugnance à être constitué prisonnière, mais s'y résignait si cela était la seule solution. Elle apporta alors des compléments d'informations sur Vallel. son regard, cobalt détaché dévisagea l'assemblée. Ses mèches ambrés virevoltèrent légèrement sous l'effet d'une bourrasque, sans qu'elle ne bronche, imperturbable et confiante. De tout les mages libres, elle était celle qui connaissait le mieux, l’Apôtre. Elle avait vécu son apprentissage, sa vie dans la lande noire. Mais, là ou elle apprenait de Thensoor, lui s'affranchissait dans les tréfonds d'Orsan. Les deux côtés d'une même pièce, l'un s'éveillant à la rancœur et à l'obscurité, l'autre à la force. Simaya canalisa la haine et le désir de Vallel. Son ambition le dévora, peu à peu. Sirat resta pensif, tandis que la clameur des guerriers se faisait plus pressente. Elle observa l'humoran et lui demanda quel secret cachait-il encore et de quel artefact parlait-il. Il sortit de ses pensées et lui rendit un sourire enjôleur.

Je suis un homme plein de surprise. Pour l'artefact, Xirissant à dit que Vallel fouillait les ruines de leur ancienne cité, j'en ais fait une déduction, peut-être hâtive je vous l'accorde.

Endar qui lui aussi réfléchissait aux aux révélations de Simaya et de l'humoran, prit la parole. Son plan changeait, si Simaya était si détesté de Vallel elle ne pouvait devenir une captive fantoche, elle risquerait sa vie. Sirat acquiesça d'un hochement de tête. Il proposa que la jeune femme se fasse passer pour un lieutenant de Khynt.

Oui, en prêtant allégeance à travers moi, vous devenez une Hérault de Khynt et il ne pourra pas vous toucher sans s'attaquer à Khynt. Cela devrait refroidir ses ardeurs.

Le shaakt continua d'exposer son plan. Il se constituait prisonnier avec le bohémien.

C'est mieux en effet plutôt que nous billebaudons. Nous avons un but et une meilleur approche, cela me va.

Il regarda Simaya.

Il va falloir m'écouter un peu et avoir une attitude de soumission. Je sais que ce n'est pas votre nature, vous êtes libres. Mais cette une concession pour votre vengeance.

Les idées s'échangent. L'avis de faire de moi un prisonnier semble prévaloir au final. J'ai dit que je ferais comme ils le veulent. Je ne dis rien. Après quelques arguments, l'elfe noir est aussi pris dans le camp des prisonniers.

" Je vois pas d'inconvénient à être prisonnier mais si les choses tournent mal on devrait peut-être convenir d'un signal pour agir en même temps non ? Comme un mot. Par exemple… Epervier ! On pointe le ciel du doigt l'air de rien. Oh regardez un épervier. ET BIM ! On se retourne et on les prend par surprise. Ni vu ni connu, j't'embrouille. "

J'entends nos ennemis monter les marches de la tour et quand je vois le Shaakt se mettre à genoux et poser ses armes devant lui, je comprends que la décision est prise. Je me dirige vers Sirat et m'adresse à lui.

" Hé. Met moi un coup dans le bide pour que ça fasse plus vrai. Mais doucement hein ! Je suis pas équipé de brigandine ! " M'empressais-je d'ajouter.

Je me prépare à recevoir le coup, je contracte mes abdos, ferme les yeux et fait une grimace de douleur alors qu'il ne m'a pas encore touché. Avec du bol ça arrivera pile au bon moment pour finir de convaincre les orques que nous sommes bien les prisonniers de l'humoran et de Sim'.

Xel obtempéra, il proposa de constitué un mot clef qui ouvrirait les hostilités. Il s'exclama "épervier" comme signal, l'air heureux de sa trouvaille. Sirat haussa les épaules, il n'y voyait aucun inconvénient et le temps pressait pour penser à autre chose.

D'accord.

Mais, quand le bohémien, poussa la comédie en demandant à Sirat de le frapper, l'humoran eut un regain d’intérêt.

J'attendais que tu me le demandes.

Il esquissa un rictus et s'avança, n'écoutant pas les précautions de la futur victime sur le fait de ne pas frapper trop fort. Il allait lui faire plaisir et quoi de mieux qu'un vrai coup pour tromper l'ennemi. Il entendit les soldats arriver et Le Zélote visa le plexus se concentrant un court instant pour bander ses muscles. Il asséna alors un uppercut puissant qui résonna dans le ciel nuageux.