L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Les champs aux alentours
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 22:33 
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Les champs aux alentours


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Tout autour du village, vous trouverez de vastes étendues de champs. En effet, Cyniar est le grenier Naorien par excellence, ses cultures de céréales servent à nourrir les habitants de Tahelta, de Balsinh et de Nessima.

Vous trouverez ici toutes sortes de céréales: blé, avoine, orge, malt et beaucoup d'autres encore, ainsi que des légumes comme les betteraves. Les champs s'étendent du village de Cyniar aux montagnes qui se devinent au loin et, au sud, jusqu'à la mer.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Dim 15 Sep 2013 19:35 
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Après un bref soupire qui se veut encourageant, je me hisse hors de la crique, laissant mon animal sur le sable en bas. D'ici, j'ai une belle vue sur la vallée et tous les feux de camps qui s'étendent à perte de vue. Etant encore bien trop à l'Est par rapport au rendez-vous fixé par Kouschuu, ces feux sont autant de petites installations Oaxiennes qui viennent dénaturer la beauté des champs de blé presque récolté.

Je craignais d'être derrière les lignes ennemies, mais ma situation n'est guère meilleure, voire bien pire, je suis au milieu des lignes ennemies. A vue de nez, un campement qui longe les falaises, il semble très grand, par rapport à ce que j'ai connu d'installation militaire temporaire. L'ordre ne règne pas spécialement, on sent les troupes sûre d'elles, il n'y a que peu de veilleurs, même si cela représente bien trop pour une seule elfe. Environ trois cents mètres me séparent du premier feu, je suis donc à couvert, dans l'ombre, l'absence de lune étant finalement bien appréciable.

Malgré la distance, l'odeur putride des Garzoks est bien présente, ça pue de loin ces bestioles surtout quand c'est couvert du sang ennemi. Les connaissant, cela ne me surprendrait même pas qu'il y ait du Sindels au dîner de ce soir. Ils sont trop occupés à festoyer pour se soucier de qui ou de quoique ce soit. Tant qu'à être dans leurs lignes, autant essayé d'en savoir le plus possible avant de rejoindre mes alliés.

(Pas trop conne, la feignasse, finalement.)

Avant d'avoir riposté, un doute m'envahit.

(Anouar, c'est toi ?)
(Non, l'chaton, l'est sage. Maintenant, compte !)

Qu'est-ce que c'est encore que cette intrusion dans mon esprit ? Je regarde autour de moi, à la recherche d'une silhouette, d'un mage quelconque qui serait capable de manipuler mes pensées pour les pervertir ainsi, mais ne parvient rien à trouver, que ça soit en concentrant ma vue ou mon ouïe d'ailleurs.

(Concentres-toi sur ta mission. Tu t'y feras...)
(Toi, tu me caches quelque chose ?)
(Tu te caches quelque chose. Ton inconscient sait ce que c'est et tu le découvriras. En attendant, observe, compte et va trouver Naémin !)

Manifestement, ce qu'il s'est passé il y a trois jours au sanctuaire continue à me hanter et j'espère ne pas avoir une mauvaise surprise le jour où mes souvenirs vont se libérer brutalement. Pour l'instant, je m'approche un peu des feux de camps, tout en veillant à rester assez loin des feux pour que leur lumière ne se reflète pas sur mes armures de métal.

(T'as qu'à les recouvrir.)

Conseil intelligent et, presque poli, de cette voix étrange, si douce et si agressive en même temps. Ôtant de mon sac du tissu, je dissimule mes jambières et mes protections de bras, remets mon sac en place et rampe jusqu'à un point légèrement surélevé. Je totalise plus de deux cents feux visibles et une colline plus loin m'en dissimule certainement moitié plus, soit quasiment trois cents feux. Les feux sont assez grands, le bois derrière ayant été complètement rasé. En comptant rapidement, j'arrive à une cinquantaine de Garzoks et Sektegs dans les alentours du feu le plus proche de moi.

(Soit plus de 10 000 soldats.)

Ce sont de la piétaille, des troupes fortes en nombres, mais rien pour diriger, ce qui explique sans doute le bordel ambiant d'ailleurs.

(Il manque les dirigeants !)

Il n'y a aucune tente ici proche de la mer, et je doute que les humains qui dirigent, tout autant que Leona, veuillent dormir au sol, à la belle étoile, ça colle pas. Je m'éloigne un peu du groupe le plus proche et rampe jusqu'à la butte, à quelques mètres à peine de ma position initiale. De là, j'ai une meilleure vue d'ensemble et ne tarde pas à repérer un lot de tente, plus en arrière et surtout deux ou trois kilomètres au nord de ma position. Même en concentrant ma vue, je ne distingue pas assez pour repérer le nombre de personnes. Mais leur position est malgré tout intéressante.

J'en profite pour fixer ma vue plus loin et tenter de repérer les flammes vues aux plus loin. Et ce que je repère est d'autant plus utile. Un escadron complet est à part au loin, à environ quatre kilomètres. Je vois juste ses trois feux, loin à l'écart du groupe.

Je reste discrète, longeant pour l'instant la côte, n'ayant aucun moyen de pénétrer dans les terres pour m'approcher de ces feux séparés. Je reviens donc à la crique pour récupérer Harniän, qui n'a pas bougé. Utilisant une technique vieille comme le dressage de chevaux, je couvre les sabots de ma monture à l'aide de tissus.
(Faudra que je passe chez Karadël, pour avoir un sac plus grand. J'ai à peine de quoi y mettre à manger dans celui-là !)

Sortant par l'étroit sentier qui grimpe la falaise, je vais doucement, à pied, mon animal à coté de moi, silencieux avec ses chaussons. Cela fait plus d'une demi-heure que j'avance, doucement sans me faire repérer, désormais dans un petit bois côtier, rien de mieux que les arbres pour mettre un druide à l'abri. Quand je tombe sur une sentinelle, la première aussi proche de la mer et aussi la seule qui semble prendre son rôle au sérieux cette nuit.

Je vais pour tirer mon épée quand Anouar m'interrompt :
(Mauvaise idée.)
(Et je fais quoi ?)
(Tu la ligotes à distance, et silencieusement !)
(S'pèce de lâche, un bon coup d'épée dans les omoplates et plus aucun soucis !)

Laissant les deux voix se disputer dans mon esprit, je calme mon animal et l'attache lâchement à un arbre non loin. Je laisse Anouar s'en charger, elle saura lui faire comprendre qu'il doit surtout pas faire de bruit. Je lui caresse doucement le museau et accepte son retour de câlin, étouffant cependant un cri quand il commence à me brouter les lianes.

Je décide finalement de faire confiance à ma faera, après tout, elle a rarement été de mauvais conseils. Je glisse ma main vers l'arcane que je porte à la ceinture et m'approche doucement de ma cible avant d'invoquer l'aide du buisson qui se trouve entre nous deux. Ses branches s'étirent doucement et viennent gentiment bâillonner ma victime qui se débat, quasiment sans bruit, sentant une étreinte lui paralyser le corps et lui empêcher de prendre ses armes. Une fois qu'elle est bien ligotée, j'ôte, tout doucement, ses armes de sa ceinture, toujours avec les branches. On ne sait jamais qu'elle veuille trancher ses liens. Ne cessant de se débattre, je la regarde mordre son bâillon avec rage.

"Si j'étais toi, j'éviterais de faire ça." lui murmuré-je tout bas dans sa langue.

En me voyant, elle se débat encore plus, affolée ce coup-ci. Elle doit me prendre pour un esprit des bois, il paraît que les Garzoks sont superstitieux, dès que ça touche au domaine de Yuimen. C'est Nuilë qui m'a appris ça, ces créatures ne croient pas qu'en Thimoros, mais aussi aux autres Dieux et tout particulièrement en Yuimen, il est temps de jouer de mon rôle de Gardien et de ma coiffure ridicule.

"Tu vas être très sage et te calmer. C'est Yuimen qui m'envoie ici pour laisser une chance aux tiens. Je suis une messagère et je t'ai choisi pour dire à ton peuple que Yuimen les renie."

Je viens me placer devant lui, pour qu'il me voie bien, ses yeux sont arrondis de frayeur tandis qu'ils se posent sur mon diadème et mes cheveux.
(Ils pratiquent quoi comme punition au temple de Yuimen à Omyrhe ?)
(Le fouet, les scarifications,... C'est le seul temple qui tolère la torture dans le cadre de pénitence !)

"Écoute-moi bien. Le bois que vous avez rasé était un lieu sacré depuis des millénaires. Il n'existe que deux façons pour vous de faire pénitence pour ce sacrilège. Soit vous demeurez ici jusqu'à l'aube et vous vous ferez massacrer sans la moindre exception car vous avez perdu la protection de Yuimen; soit vous partez, cette nuit, et rentrez à Omyrhe. Là-bas, vous implorerez le grand-prêtre de vous châtier pour votre faute. Vous subirez autant de coups de fouet qu'il en est nécessaire pour que des larmes de sang abreuvent le sol. Ai-je été clair ?"

Le jeune mâle me regarde encore plus effrayé qu'avant, il est limite terrorisé, là. Pour avoir connu une situation similaire dans l'autre sens, je trouve ça limite jouissif.

"Donc, soit vous rentrez à Omyrhe vous faire fouetter jusqu'à ce que le sang coule au sol, soit vous mourrez à l'aube. Et je vais ajouter deux preuves, pour éviter que les autres te prennent pour un lâche."

Me servant de mon pouvoir sur le bois, je lui sculpte un magnifique collier de branches épineuses serrant assez pour qu'il puisse le couper, respirer sans se blesser, mais pas le désenfiler ou l'enfiler, le tout d'un seul tenant. Ce genre de bijoux n'est faisable uniquement par un druide assez doué et habitué à ce type de réalisation. Enfin, je prends sa masse d'arme et plonge dans la matière pour assouplir le métal et y sculpter, à l'aide d'un simple morceau de bois "maudits par Yuimen" en leur langue affreuse. Anouar s'avère un précieux allié ce coup-ci, tant pour la traduction instantanée que pour le tracé précis des glyphes qui composent leur langue. Cela fait, je laisse la masse durcir et la pose à environ trois mètres de lui.

"Je vais te libérer et toi tu vas prévenir les autres, d'accord ?"

Il hoche la tête frénétiquement, brave petit Garzok. Je m'éloigne d'un pas, deux pas, trois pas, et me colle à un arbre. J'ordonne à l'arbrisseau de relâcher ce pauvre petit via l'arcane juste avant d'user du pouvoir de mon diadème et de me transformer en bois, en tronc d'arbre. Je deviens littéralement l'arbre. Je ne loupe rien de l'effet de surprise du Garzok, manifestement, le petit tour a eu son effet.

(Et maintenant, tu fais quoi ?)
(On galope !)

Dès qu'il serait hors de ma vue, il reprendrait ses esprits. Les chances qu'il m'ait prise pour un esprit ne sont pas si faible que ça, mais je suis certaine qu'il reviendra là où il était. Je doute que Zewen soit réellement de mon côté, mais je suis bien contrainte de laisser ma semi-supercherie est entre ses mains, désormais. Le Garzok a cessé de me regarder et cours désormais vers ses amis, il est temps pour moi de faire de même, droit vers le campement de Naémin.

Je fais juste un détour pour récupérer Harniän, qui n'a pas bougé d'un crin, et saute sur son dos tout en attrapant les rênes. Plus question de discrétion, il me faut courir, et vite ! Je lance mon animal au galop tandis que, plus loin, le Garzok reprend ses esprits. Quand retentit son cri d'alerte, il est déjà trop tard, je suis désormais loin. Quand j'estime la distance suffisante, je repasse ma monture au pas et tends l'oreille en arrière. J'entends mal ce qu'ils racontent, mais les suppliques parlent de malédiction. Ca me suffit largement pour continuer ma route...

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Dim 15 Sep 2013 22:57 
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Intervention pour Lothindil

  • (jet de supersition des hauts gradés : échec)Le cri d'alerte à mis le camps situé non loin sans dessus dessous. Les plus hauts gradés accourent de suite vers la sentinelle. mais ils ne croient pas à son histoire, malgré les preuves.
    Une escouade est rapidement dépêchée pour te prendre en chasse.
  • (jet de rumeur : réussite) Cependant, la sentinelle est sûre de ce qu'elle a vu et va essayer de prévenir les hommes du camps pour qu'ils ne fassent pas l'erreur de s'opposer aux volontiers des dieux. Très vite quelques hommes s'inquiètent.
  • (jet de renoncement aux ordres : 2/5) Une vingtaine d'hommes prennent trop au sérieux le présage pour obéir aux ordres des supérieurs. Ils décident de s'enfuir pour prévenir les autres camps, avant de suivre les ordres que tu leurs as donné.
  • (Jet de rumeur : réussite) La rumeur se répand doucement à travers les centaines de camps que tu as vus. Certains y croient, d'autre non.
  • (Jet de renoncement aux ordres : 15/15) La totalité de l'armée renonce finalement à obéir aux ordres. Personnes ne pourrait aller à l'encontre des présages.
  • (jet de menace des haut-gradés : 3%) Finalement, les haut-gradés parvinrent à en rallier environ 450 à force de menaces et de violences). Les autres partirent presque immédiatement pour faire ce que tu leur avait demandé, emmenant avec eux les deux reliques que tu a créé.

En résumé : Quelques hommes te poursuivent, 500 environs restent sur la plage et tous les autres s'enfuient.

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Sam 21 Sep 2013 21:45 
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Ma pause a été trop longue, très vite, j'entends une flèche se planter dans le sol près de moi. Je sprinte, je cours, je fonce, pousse mon cheval au galop. J'ignore combien de ces maudites créatures à la peau verte me poursuivent et à vrai dire, je n’ai pas envie de le savoir, d'autant que les flèches pleuvent désormais. Par à-coup, je fais bondir Harniän à gauche puis à droite, de manière à limiter les chances d'être touchée. Une flèche vient se perdre dans les replis de ma cape qui vole au vent. J'approche du camp allié, là-bas tout semble calme même si contrairement au campement de l'autre coté des champs, il y a ici des sentinelles.

(Tu comptes faire la lâche longtemps ainsi ?)
(Tu comptes quand même pas les ramener au camp ?)

Bien que contradictoire dans leur manière de le dire, les deux avis des voix dans ma tête sont d'accord sur un point, il est hors de question de tourner le dos à des adversaires et de les ramener chez mes alliés. Serrant brutalement les rennes de mon cheval, je fais un volte-face remarquable et me retrouve face à face avec mes adversaires, un groupe de Garzoks d'à peine une dizaine d'individus, montés sur des loups géants. La fuite n'a en effet absolument aucun intérêt alors que je peux les vaincre sans trop de risques. Sans attendre, je concentre ma magie et prépare mes cibles, les cinq montures devant et trois derrière.

(Tu peux monter à dix, t'en fais pas.)
(Mais on avait dit huit, ça suffit !)
(Ca suffisait !)

J'ajoute donc deux des trois dernières montures à l'arrière et ferme les yeux, le temps d'envoyer l'impulsion dans le sol, juste au bon moment. Les dix animaux sont brutalement absorbés par la terre à leur pied, eux et leurs cavaliers maudits, à plusieurs mètres de moi encore. Je serre le poing gauche, où se trouve le ruban de ma soeur, pour bien engloutir mes victimes avant d'ouvrir la main et de les expulser à plusieurs mètres de leur position d'origine, me laissant seule face à un dernier cavalier en état, muni d'une arbalète. J'assume le carreau de l'arbalète, tiré dans ma direction et non celle de mon compagnon et riposte tout aussi vite en faisant jaillir depuis les épis de blés mûrs qu'il piétine un gigantesque poing de plantes, mortel pour la monture et très certainement aussi pour son cavalier. De nos deux frappes, seule la mienne est précise, le projectile adverse vient s'entremêler entre deux lianes dans mes cheveux. Je suis indemne, mais onze poursuivants sont sur le carreau, mort ou pas loin. Sans prendre le temps de vérifier, je me retourne et m'éloigne vers le campement Sindel...

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Sam 21 Sep 2013 23:16 
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Je parviens bientôt au campement, mettant mon animal au pas et tenant un drap gris à la main, de manière ostensible, symbole de paix sur la Naora. Je suis accostée avant mon arrivée par trois sentinelles en arme et en distingue deux supplémentaires en retrait ainsi qu'un archer un peu plus loin, l'arme braquée sur moi.

"Nous sommes du même sang, vous et moi."
Salutation classique entre Sindels en terre de conflits, prononcée bien sûr dans notre langue commune.
"Nous sommes du même sang ? Qu'est-ce qu'il me le prouve, étrangère ? Tu sembles être une hôte des bois ?"
"Le sang des Sindels coulent dans mes veines et je suis venue combattre pour la liberté de ma patrie."

Les palabres n'ont jamais été mon fort, mais je sais que parmi mon peuple, c'est indispensable, d'autant que mon apparence ne joue pas en ma faveur.

"Tu n'as ni la peau, ni les yeux, ni même les cheveux de ceux de ma race. Qui es-tu ?"
"Malgré les cicatrices, mon visage et mes mains en ont les traits."
"Cela ne répond pas à ma question, qui es-tu ?"

Je ne suis pas du genre patiente, mais le sergent qui me fait face l'est encore moins que moi, manifestement.

"Je me nomme Lothindil...et je dois voir Naémin, alors tu me laisses passer et tu dégages !"

Ces paroles à peine prononcées, je mets un temps à réaliser ce qui vient de se passer, même si je ne le comprends pas. A la fois, c'est ma voix qui vient de sortir ces mots, et mes cordes vocales que j'ai senti vibrer, mais ce n'est pas ma pensée, ni ma diction d'ailleurs. Et pire, ce n'est pas ma langue, c'est Anouar qui a traduit automatiquement les paroles.

(Oh, ça fait ça quand je pense trop fort ?)
(Toi, tu la fermes et tu me laisses discuter !)
(Arrêtez de vous disputer tous les deux !)

Le garde lui aussi semble avoir perçu un léger changement car il me regarde sans savoir quoi faire ou quoi dire. Il tient sa main levée en vue d'une attaque sur ma personne manifestement, mais hésite à la baisser pour lancer l'ordre.

"J'ai besoin de voir Naémin en urgence ! Je dois lui faire un rapport et tout de suite !"
"Donnez-moi vos armes et je vous y conduis." finit-il par concéder en baissant doucement la main.
"Ca va pas être possible."

(Mais tu vas te taire ?)
(Non, certainement pas. Je m'amuse enfin !)
(En même temps, elle a pas tort. Tu vas pas pouvoir lui filer tes armes. Tu es liée à elles !)
(Elle ? Qui ça, elle ? Et ça veut dire quoi que je sois liée à elles ?)
(Plus tard les questions. Là t'as un garde qui te cause, si t'avais pas captée.)

"Et pourquoi ?"
"Parce qu'on est en guerre et que je ne me sépare pas de mes équipements ?"

"Laissez la passer ! Elle est attendue sous la tente de Kouschuu immédiatement !"

Un jeune homme vient d'apparaître, sortant des ombres. C'est un humain, à la peau brune aussi foncée que celle des Shaaktq, mais ses traits sont indéniablement ceux d'une oreille ronde. Son nez est large, ses lèvres épaisses se fendent d'un sourire impressionnant où brillent des dents blanches. Il est vêtu légèrement et son torse semble bien musclé pour son âge. Le plus surprenant ce sont ses cheveux, courts, noirs et formant comme un duvet de mouton. Un Hafiz… le premier Hafiz que je rencontre pour de vrai, même si j'en ai déjà entendu parler plusieurs fois, au point de les prendre pour des légendes.

Aussitôt, les troupes se relâchent et m'adressent à leur tour un vrai sourire, m'escortant jusqu'à l'entrée.

(C'est qui ça, Kouschuu ?)
(Un général ou un prince, sans doute...)
(C'est un Dieu, au même titre qu'Oaxaca et cette peste de Brythä. Il représente la guerre pour la paix, le combat pour le Bien.)
(Un Dieu ? Ca me rappelle ce morveux qui se croyait Dieu des tavernes, tiens. C'tait quoi son nom ? Küri, Kiri, Kübu, Kôby, 'fin un truc dans l'genre quoi !)
(Küby, plutôt non ?)
(Ouais, p'têt'. Tu l'connais ?)
(Dieu du vin et de la fête chez les Sinaris...)
(Oh p'tain... C'est que c'tait vrai en plus ?)

Nous traversons rapidement le camp, nettement mieux organisé que celui adverse avant d'arriver à une tente noire, marquée d'un soleil d'or. Descendant du dos d'Harniän, je le confie à la garde des soldats qui m'entoure désormais et, précédé du gamin à la peau d'ébène, je pénètre dans la tente. Je suis accueillie par un Naémin manifestement ravi de me voir avec eux.

"Kouschuu, voici Lothindil, la semi-elfe qui m'a permis d'éviter que le corps de la Reine soit souillé et qui m'a averti."

Mon regard ne peut se détacher de l'être qui me fait face... Un homme, du moins en apparence, grand pour sa race, large d'épaule, portant une tunique de lin et une lourde cape de fourrure, ainsi qu'une épée immense dans son dos. Il dégage de lui une telle aura, que même l'autre espèce de voix malpolie s'est tue. Ses yeux d'or me fixent, comme m'ont fixé ceux de Yuimen. C'est un Dieu, aucun doute ne m'est permis pour contrarier cette certitude qui s'impose à mon esprit. Un Dieu fait homme, ou un homme fait Dieu, toujours est-il que cette créature est d'origine divine. Kouschuu, le béni, l'enfant de Gaïa qui a survécu. Le livre vibre dans mon sac, je l'ouvrirais plus tard, ce n'est pas le moment.

"Sa majesté Naémin m'a dit grand bien de vos talents."

Sa voix est grave, profonde et infiniment respectueuse. Mon coeur, mon corps et mon âme ne seraient voués pas qu’à Yuimen, je deviendrais une fanatique de lui sur le champ. Je ne peux que comprendre pourquoi autant d'hommes le suivent et suis persuadée que chacun autant qu'il est donnerait sa vie pour sauver celle de cet être majestueux. Je comprends soudain que les royaumes, fussent-ils aussi vieux que celui de Naémin ne sont rien face à celui de Kers, la futilité de notre système m'apparaît clairement désormais. Que peut valoir un peuple dirigé par un mortel, dusse-t-il vivre 3000 ans, face à un peuple guidé par un Dieu incarné ? En est-il de même dans l'autre camp ? Oaxaca est-elle aussi attirante que cet être ?

"Ta messagère n'a pas été très bavarde, tu reviens des lignes ennemis, n'est-ce pas ?"

La voix aiguë de Naémin me sort soudain de ma torpeur contemplative.

"Ma... Ah oui." Je réalise soudain que c'est Anouar qui m'a sorti de ce mauvais pas, sans doute en alertant Naémin de ma présence, mais qu'on ne parle pas librement de faera, même dans un camp militaire.
"Oui, en effet. Je viens bien de là-bas. J'ai fait un bref espionnage. J'estime leurs troupes à environ quinze milles Garzoks, humains et Sektegs. Ce à quoi on ajoute des troupes à l'écart, plus au Nord de la plage, près des collines. J'ignore leurs quantités, avec un point d'observation plus par-là, je pourrais estimer réellement leur nombre. J'ai par contre été repéré en route..."

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Sam 5 Oct 2013 21:02 
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"Mes Seigneurs, Y a le chaos chez l'ennemi, venez voir !"

Un elfe, d'un peu plus de trois cents ans, vient de pénétrer dans la tente, il est en sueur et semble surpris, même si un large sourire se dessine sur son visage.

"Et vous venez nous déranger pour du chaos chez des Garzoks ?"
"Ce n'est pas ce que vous croyez... C'est vraiment le chaos, j'ai jamais vu ça !"
"Explique-toi !" lui réplique durement Naémin.
"Non, je ne peux pas. C'est pas explicable, venez voir !"

La sentinelle, parce que c'en est une manifestement, est trop excitée pour parvenir à faire autre chose que nous inciter à voir. Un gros doute m'envahit, suivit d'une pointe d'excitation que je tempère et si mon idée géniale avait marché ou au contraire si c'était juste une coïncidence et si... ?

(Arrêtes avec tes si. Tu pourrais mettre Rastanok en amphore !)
(Je pourrais quoi ?)
(Tu pourrais mettre Tahelta en bouteille !)

Le jeune prince décide quand même de suivre son compatriote, ce que je fais avec un petit pincement au coeur et plein de si dans la tête. Les bêtes ont été déjà préparés, une simple jument grise Naorienne pour la sentinelle, une magnifique argentée pour Naémin, un étalon noir puissant et massif pour Kouschuu et enfin Harniän, mon étalon du désert. Nous sautons tous les quatre en selle et allons jusqu'au point d'observation. Là, un elfe, de bien plus d'un millénaire, tend une longue-vue à Naémin, tandis qu'un autre en apporte une pour Kouschuu. La jeune sentinelle se propose d'aller en chercher une troisième pour moi, ce que je refuse, n'en ayant pas vraiment besoin.

Je concentre ma vision, tandis que les autres utilisent les lentilles pour parvenir au même résultat. Les images du campement adverse sont purement jouissives, pour moi du moins. C'est une véritable débandade, là où tout était calme quand je suis passée, il règne une excitation comme personne n'en a vu dans une armée, au milieu de nuit. Nous assistons à un repli, quasiment généralisé de l'armée adverse. Les Garzoks et les Sektegs courent dans tous les sens, n'hésitant pas à bousculer voire à tuer leurs chefs si ceux-ci veulent les ramener à la raison. Ils ont l'air paniqué dans leur attitude.

"C'est incompréhensible. Ça a commencé par le camp le plus au sud là-bas près des falaises puis ça s’est propagé. C'est comme s'ils avaient vu Phaïtos en personne."

A cette remarque j'éclate de rire, le point de départ en question est celui d'où venait le garde que j'ai pris à parti. Il n'est plus question de coïncidence, mais bien de ma plus belle victoire, le genre d'histoire qui sera sans doute contée par un barde un jour dans un château. Ce qui n'était à l'origine qu'un petit simulacre est en train de changer totalement le cours de la bataille du lendemain. Je n'espérais que créer un peu de doute, ou à la limite une petite rébellion dans les rangs adverses, leur rabattre un peu le caquet après leur victoire face à l'armée Sindel la veille. Et je me retrouve à être la cause de la plus grande débandade de l'histoire des guerres naoriennes.

"Et on sait où ils se dirigent ?"
Avant que la sentinelle n'ait eu le temps de répondre, je reprends mon souffle pour mieux lâcher entre deux fou-rires :
"A Omyrhe, très certainement. Se faire fouetter jusqu'au sang..."

Sindels autant que Hafiz se tournent vers moi tandis que je peine à contrôler les spasmes de joie et d'amusement qui m'agitent.

"Comment le sais-tu ?"
"Ils agissent sur mon ordre..."

A ces simples paroles, les gardes tirent leur arme et les pointes vers moi. Dans un réflexe défensif, le rire s'arrête et je me retrouve accroupie, la main gauche sur le sol.

"Sur votre ordre, Gardienne Lothindil ?"
"Oui, oui... Sur mon ordre. Je vous ai dit que j'avais été repérée et c'est le cas. J'ai juste pris le temps de faire croire à la sentinelle qui m'avait vue que j'étais une dryade et qu'ils étaient maudits par Yuimen pour avoir détruit le bois que vous voyez là-bas au loin, à quelques kilomètres de Tahelta."
"Et ?" m'incite à poursuivre Naémin ayant manifestement, vu son sourire, une idée de la suite.
"Je leurs ai donné le choix : mourir au petit matin de vos armes ou alors retourner à Omyre se faire fouetter jusqu'au sang pour expier leur péché. Manifestement, je dirais qu'ils ont choisi de rentrer dans leur pays."
"Par Gaïa, comment ont-ils bien pu croire la sentinelle ? Ils sont stupides, mais pas à ce point !"
"Sans doute le collier d'épine à son cou et la masse d'arme gravée de ces mots "maudits par Yuimen" dans leur langue affreuse y sont pour quelque chose, du moins je suppose."

Les soldats se détendent et moi je m'assieds regardant avec un certain émerveillement tout le boxon que j'ai pu mettre en moins d'une heure dans un camp aussi immense que celui-là.

(Final'ment, c'tait pas mal comme idée.)

"Et ce bosquet, il était sacré au moins ?"
"A moitié seulement. Un prêtre de Yuimen y est mort en martyr voilà plusieurs siècles, mais rares sont les elfes hors ceux proche du temple de Yuimen ici à Cyniar qui le savent."
"C'était culottée, vous savez qu'ils auraient pu vous poursuivre et lancer l'attaque de nuit ?"
"La guerre c'est ça. Entre vivre et mourir, il n'y a que l'épaisseur d'une lame !"

(J'aurais pas dit mieux !)

Finalement, j'ignore qui est cette troisième voix, mais elle est plutôt sympathique une fois passé la phase insulte.

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Ven 11 Oct 2013 23:17 
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Petit à petit tout le monde retourne à ses affaires, Naémin me propose de rentrer au campement avec lui, mais je décide de rester là, auprès des gardes pour continuer à voir les troupes partir, on ne sait jamais qu'ils décident au dernier moment de revenir. La nuit s'avère finalement calme, de notre côté du moins, et je finis par m'isoler pour sortir le livre de Yuimen qui a réagi dans la tente en présence du géant à peau d'ébène. Etrangement, pour une fois, la page n'est pas au début, mais assez proche de la fin. Comme si j'avais raté toute une partie de l'histoire, comme si j'avais vécu un instant tôt là où elle l'avait vécu si tard. Je commence donc ma lecture, aidée comme d'habitude par ma faera :

"Les quatre Gardiens se rendirent sur Nirtim pour l'ultime bataille, le guerrier spirituel à leur tête. Le bateau venait d'arriver et ils attendaient patiemment les renforts. Ces quatre personnes, désormais amis étaient au bout de leur chemin, ils savaient ce qu'ils étaient venus faire, mais aucun d'eux ne reculeraient désormais. La destinée du monde entier reposait sur leurs épaules et sur celles des neufs compagnons qui devaient les rejoindre. Puis une barque arriva, les Neufs en descendirent et les rejoignirent. Des Enfants... Les Neufs étaient des Enfants. Les Quatre se défirent d'eux. Mais celui à la peau noire comme l'ébène et aux yeux d'or les rattrapa. Leona se moqua de lui, il n'était qu'un gamin, lui arrivant à peine à la hanche. Kouschuu, car c'était son nom, s'emporta et déchaîna sa puissance. Le village n'était plus. Par cette action, les Quatre et les Neuf devinrent les Treize et luttèrent ensemble. Ce jour-là, Kouschuu gagna l'immortalité et la haine."

La phrase en or apparaît un peu plus tard, comme à chaque fois, je parviens à la lire, sans jamais n'avoir lu cette langue avant :

"Seul le guerrier qui admet une faiblesse mortelle peut recevoir la force immortelle."


Kouschuu a donc déjà rencontré Leona et ce n'était pas une amitié qui les liait, manifestement. De ce morceau d'histoire, j'en connais vaguement la fin, Leona a trahi Yuimen, puis Oaxaca et en est morte. Kouschuu aurait gagné son immortalité et donc son statut de divin, Leona a gagné une damnation de plus de sept mille ans.

(Boh, ça va encore. Sept mille ans, c'est pas grand-chose. J'en ai pris pour le triple quasiment !)
(T'as juste été enfermée, t'es pas une liche, non plus !)
(Attends, enfermée ? Sept fois trois... Quasiment vingt mille ans ? Mais t'es qui à la fin ?)
(Ton bras m'indiquera les victimes et moi je chasserais pour toi. Je ne te demande rien en retour, à part de me laisser te rappeler la rivière que tu viens de traverser. Cela ne te rappelle rien ?)
(A... Astinor ?)
(Ouaip, tout juste.)

Je tire mon épée au clair et passe ma main délicatement sur la lame de cristal que j'ai dentelée lors de mon ordalie. Je me coupe légèrement et le sang coule, pas beaucoup, juste une goutte de sang. Comme un rappel douloureux, tout me revient soudain en images mélangées, entrecoupées de période de noir. Mon dos sent encore la brûlure des lianes, mes mains celle de l'épée. Et surtout la femme panthère, Astinor se liant à moi plus durablement que simplement par l'intermédiaire de cet artefact. L'épée ne ronronne plus désormais, elle n'est qu'un réceptacle irrémédiablement teintée de ce serment. Les traits noirs me paraissent rouge sang, mais il n'en est rien.

"Nous sommes du même sang toi et moi", tel est notre pacte. Mais je ressens au fond de moi qu'il va beaucoup plus loin encore, nous partageons notre sang, mais aussi notre vie, notre élément vital. Tout s'éclaire soudain, mon esprit est divisé en deux a dit la jeune matriarche. A-t-elle senti la présence d'Astinor alors que moi-même je l'ignorais encore ?

(Tu réfléchis trop. S'pas bon avant une bataille !)
(Regardes ce qu'il reste du camp en face. Comme si nous avions une crainte à avoir.)
(Un seul archer peut suffire. Peu importe leur nombre. Un enn'mi, s't'un enn'mi. Et tant qu'il est pas mort, faut êt' prêt.)
(Il ne peut pas mourir.)
(Ca peut toujours mourir. Sinon les combats, ça servirait à rien !)
(Tu serais pas déjà morte toi, par hasard ?)
(Ouais, mais s'pas pareil ! J'étais une héroïne moi ! Puis c'tait y a longtemps !)
(Elle aussi est une héroïne, piégée, emprisonnée dans un rôle qui n'est pas le sien.)
(Dis m'en plus. J'veux savoir. Toujours bon de connaître son ennemi.)
(A moins que ça soit ta curiosité ?) pensé-je un sourire sur les lèvres.
(Ouaich, un peu. L'a l'air sympa. C'est qui d'ailleurs ?)
(Leona, une lieutenante d'Oaxaca.)
(Celle dont le vieux bouquin parlait qui a foutu en rogne le costaud noir quand c'était un sale mioche ?)
(Oui, on va dire ça.)
(J'l'aime bien, elle. Elle avait bien raison ! C'est chiant les mômes dans les combats !)
(Oui, enfin non, c'est pas si simple.)
(Ouais, c'est sûr, c'est la méchante.)
(Pas forcément. Là c'est plutôt une victime.)
(Elle a quand même refusé de tuer Oaxaca.)
(Et moi j'ai refusé de la tuer. Est-ce que ça fait de moi une méchante ?)
(Non, la pitié est une qualité.)
(Attendez les filles. S't'une gentille ou une méchante ? Si j'la croise, je l'épargne ou je la tue ?)
(Tu l'épargnes !)
(Tu choisis selon ton coeur !)
(Donc, j'la tue pas. OK. Si elle vient à me taper, j'la tuerais p'têt quand même.)

Sur ces paroles, je finis par m'assoupir, rentrer en méditation deux bonnes heures, voilà qui ne va pas me faire de mal. Le sommeil se passe calmement, sans rêve idiot pour venir le trouble ce coup-ci. Je viens juste de m'éveiller, quand la jeune sentinelle vient me trouver, la bride d'Harniän à la main.

"Ma Dame, l'aube ne va pas tarder. Vous devriez rentrer au campement."

Je hoche la tête et me redresse pour mieux sauter sur le dos de mon cheval. En quelques minutes à peine, je me retrouve au camp principal. Sur mon chemin, les Hafizs s'écartent en me pointant du doigt en hurlant "Nalisha, Nalisha !". Anouar ne prend pas le temps de me traduire ce qui se dit, sans doute est-ce une marque de respect, même si leur attitude ne colle pas.

(De respect ? Non, de crainte, oui !)
(Garde pas tes infos, ils disent quoi ?)
(Nalisha, ça signifie en gros : la nature qui fait peur. C'est le nom des sorcières qui vivent dans les bois dans leurs contes pour enfant.)

J'éclate alors de rire, comprenant que manifestement mon surnom est issu de l'état de l'armée en face.

"Sonnez le rassemblement. Nous n'allons pas tarder à attaquer !"

Je salue Naémin, ne voyant pas Kouschuu, sans doute en train de s'occuper de ses propres troupes. Avec calme, j'attrape la ration de pâtée militaire matinale, bien contente de me mettre quelque chose dans le ventre avant de m'occuper de l'armée adverse. J'avale cette bouillie en grimaçant, les commentaires de ma petite soeur sur la bouffe dégueulasse militaire n'est pas fausse et même possiblement sous-estimé d'ailleurs. Je me demande comment ils sont capables de faire une nourriture plus infecte que celle que je mange sur les chemins tant bien que mal.

Le temps de finir ce repas, Naémin m'annonce qu'il va être temps d'y aller et que Tahelta n'attendra plus ! L'annonce de la bataille excite les hommes -et les femmes d'ailleurs- bien rangées, Sindels de notre coté tandis que je devine les cavaliers et troupes Hafiz à peine plus au Nord, Leona ayant rapatrié ses troupes restées au Nord en un seul groupe compact. Sans doute en espérant faire un maximum de dégâts avant de se rendre, de mourir ou de fuir, selon le caractère de chacun.

(Plutôt pour qu'on tape ses troupes quand elle fuit avec les gradés. S'toujours comme ça avec les gradés. Leur vie d'abord !)

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Ven 11 Oct 2013 23:56 
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La tension est palpable sur le campement, tout le monde est sur le pied de guerre, ceux le pouvant montent fièrement de magnifique destriers dont les crinières volent au vent frais de l'aube. Les autres sont à pied, les armes serrées dans leur poing tandis que les gradés les galvanisent à coup de paroles gueulées, parlant d'honneurs, de fierté, de patriotisme, mais surtout de vengeances. C'est à ce moment sans doute que je réalise que tous ces elfes, hommes et femmes réunis, ne sont pas là pour défendre Cyniar, mais pour venger les morts de Tahelta. Mon sang se glace alors, je vais pour bouger mon cheval et aller voir du côté des Hafizs ce qu'il en est, mais d'un geste de la main, Naémin me fait comprendre que, comme si j'étais son chevalier-lige, je devais rester là, et me battre à ses côtés. Je ne suis d'ailleurs pas seule à cet endroit, nous sommes une bonne dizaine à encadrer le prince, dernier membre de la famille royale qui serre son arc à la main, une épée de mithril finement ciselée à la ceinture. Je serre les dents et reste là où je suis, me demandant si ces hommes, nobles et mâles sans exception, éprouvent une quelconque affection pour le prince ou ne l'entourent que par pur sens du devoir. Après mon accueil à Nessima, je suis un peu plus réticente à leur accorder ma confiance et je pense que Naémin ignore ce qui se dit dans son dos. Mais bon, je ne suis pas chevalier-lige, ni conseiller, juste une guerrière venue défendre sa ville et répondre à la demande suppliante de son aïeul. Certes, j'ai rempli mon contrat hier, je pense du moins, mais tant qu'à être sur place, autant se battre.

(Première pensée intelligente de la matinée !)

Les cornes résonnent dans la plaine, me sortant de ma torpeur et lançant les troupes à l'assaut. De notre colline, je vois les piétons avancer méthodiquement, l'arme devant, beuglant des champs guerriers. Derrière, résonnent les tambours et les trompettes en rythme. Aucune flèche ne vient percer les cuirasses en cuir et en métal de nos fantassins, aucun sort magique non plus, aucune trace d'un mur de feu ou d'os ou de n'importe quel autre artifice magique. Je détourne mon regard de nos unités qui semblent en cet instant invincibles pour me concentrer sur l'autre camp, entendant Naémin murmurer :

"Très bien, ils sont pas encore mobilisé de l'autre côté, la victoire sera facile !"

Concentrant ma vision sur les tentes centrales où se sont rassemblées les unités de Leona, je comprends avec effarement la réflexion du jeune homme à mes côtés, chef des armées n'ayant pas un dixième de l'âge des capitaines qui l'entourent. En face, sortent les rares elfes et humains restants, encore englués dans la fatigue d'une nuit trop mouvementée. Dans la pénombre du tout petit matin, les humains ont du mal à réaliser réellement ce qui se passe. Les Shaakt eux s'agitent pour réveiller tout le monde et organiser un semblant de défense. Certains sont encore vêtus de simples robes légères de nuit ou de leurs sous-vêtements de lins, typiquement humains.

La plupart sont encore désarmés quand les troupes Sindels et Hafizs arrivent sur eux. Déjà à dix contre un, on ne peut pas dire que le combat était un semblant d'équitable, mais là, la situation est pire encore. Si on excepte les plantes, ces monstres toujours prêts au combat, presque personne n'est prêt à défendre sa vie. Dans mon esprit, les flashs du premier massacre de Daulandi résonnent avec violence. Comment osent-ils tuer des gens sans défense ? Hormis quelques lanceurs de sorts -et encore- ils sont aussi inoffensifs que des enfants qui viennent de naître.

La troisième corne se fait entendre, sur une autre colline à proximité du campement devenus champs de bataille, celle des archers. Je vois impuissante s'envoler des traits qui viennent perforer, brûler et faire tomber les armatures des tentes souvent vides, mais parfois encore occupées par des troupes endormies ou en train de s'apprêter, comme le démontre très vite l'odeur de viande carbonisée que le vent nous porte et qui semblent réjouir les mâles qui m'entourent.

Enfin, la quatrième et la cinquième corne hurlent à leur tour, couvrant à peine le cri des hommes montés qui m'entourent. Naémin m'a brièvement expliqué la stratégie : contourner le camp pour l'attaquer par le Sud et là où je suis arrivée, tandis que les chevaliers Hafizs les prendront en tenaille par le Nord. La stratégie est simple, mais totalement inutile, nos bretteurs et magiciens à pied s'en sortiront très bien sans notre aide. Je vois la masse aveugle des combattants à cheval se muer vers une victoire facile, déjà gagnée ou quasiment d'ailleurs. Au loin quelques sorts sont lancés, sans que je parvienne à déterminer depuis quels camps.

Discipliné, Harniän suit la troupe, m'emportant contre mon gré dans ce carnage. J'aimerais crier, arrêter ma monture, les arrêter, stopper cette folie destructrice, mais rien ne se passe. Je ne parviens pas à bouger moi-même, mon corps ne répond plus, je n'entends même plus les voix dans ma tête, je suis comme extérieure à moi-même.

Soudain, Astinor résonne en mon esprit tellement fort, tellement puissamment que j'ai envie de gueuler, mais mon corps ne répond plus, il est douloureux, comme s'il brûlait, ou plutôt comme s'il se changeait. Je sens mes muscles changer, mon visage se modifier, mes pieds aussi et puis ça gratte, des poils, ou plein de poils poussent sur mon corps, comme au temps de mon sort de force de la bête, mais multiplié par cent, au minimum.

"Enfin libre !!!"

Ce n'est pas ma voix, même si ce sont mes cordes vocales que j'ai senti vibrer. Ce n'est pas non plus moi, mais bien ma main qui vient cueillir mon épée dans son fourreau. Encore plus qu'un peu auparavant, j'ai vraiment l'impression de ne plus être moi-même, surtout quand j'entends le rugissement que je suis en train de pousser. Ce cri n'a absolument rien d'humain, il me fait penser à celui que poussait mon épée quand je combattais. Je suis tétanisée, même si le terme est sensé s'appliquer à un corps et pas un esprit pur.

Il paraît que, quand on meurt pour de vrai, on voit son corps de l'extérieur. Est-ce une version de la mort que je sens, là ? Je suis comme étrangère, je ne me vois pas de dehors, je ressens quelqu'un d'autre de l'intérieur.

(T'es pas morte. J'ai vécu ça durant des siècles. C'est juste à moi de jouer, là !)

L'adrénaline d'Astinor qui se déverse en masse dans mon cerveau m'empêche de penser sérieusement, mais je parviens à comprendre que je ne contrôle plus mon corps, du tout. Je ne suis plus maîtresse de mes propres muscles, comme à mon arrivée au campement quand Astinor a pris la parole à ma place, mais en bien plus dense et profond encore.

(C'est le principe... Ça a marché Lothi !)
(Hein ? Quoi ?)
(Le rituel, il a marché ! Astinor peut désormais réellement chasser pour toi !)
(Vos gueules, les filles. Faut que je me concentre !)

Je réalise ce que ça signifie exactement, quand Astinor se décide à diriger mes yeux sur mes -ou ses ?- mains. Malgré les poils, ce sont bien des mains d'ailleurs, pas des pattes, celles de l'âme ayant partagé son sang et le mien. Sentant mes pensées sans doute, elle m'expose la cicatrice qui lui barre la main gauche. La même que celle que je me suis faite sur la même main d'ailleurs.

(Nous sommes le même sang et le même corps.)
(Mais pas la même forme !)
(C'est parfaitement ça les filles !)

Elle se rue au combat, reprenant manifestement avec un grand plaisir l'exercice après tant d'années de sommeil et d'exil. Pour ne rien voir du massacre de gens sans défense, je me fixe sur les sensations, je m'enferme à l'intérieur de son esprit. J'aurais préféré rester hors de ce massacre qui enfreint toutes mes règles, mais comme je ne maîtrise pas mon corps, je me mure pour l'oublier, comme quand j'étais petite et que je me cachais les yeux pour ne pas voir les querelles entre ma mère et Sarya.

Je sens une certaine force dans son corps, plus équilibré en musculature que le mien. Chacun de ses membres est taillé pour le combat doté d'une puissance que ma version ne possède pas et ne possèdera sans doute jamais d'ailleurs. Ses bras se meuvent à une vitesse que n'ont jamais atteint les miens et avec une précision folle. Je constate qu'elle parvient à attraper une arme au vol de sa main gauche après avoir fait sauter celle du propriétaire d'une passe adroite de la droite.

(Pourrie comme arme. Mais bon, en attendant !)

Chacun de ses doigts musclés se serrent contre la poignée de bois et de cuir du fléau d'arme qu'elle vient de faire voler.

(C'est pas un fléau, c'est un goupillon.)
(La différence ?)
(Trois boules.)

Malgré les années, elle connait les armes, ce n'est pas juste la puissance d'un barbare bourrin balançant ses boules dans la bagarre, c'est en même temps la finesse toute féminine finalement qui lui permet de manier les deux armes si différente sans se blesser, ni même effrayer le cheval.

Je me concentre sur son bras gauche, qui, contrairement au mien avec lequel je suis tout juste capable de tenir un couteau à viande et certainement pas un poignard, manie l'arme, pourtant lourde, sans la moindre difficulté. Même son auriculaire, elle l'utilise pour équilibrer la moindre de ses frappes, c'en est effrayant d'exactitude. Elle bouge son bras, avec une adresse qui me souffle, jamais pour rien de surcroît, un mouvement, une frappe, un mort. Parfois, l'une des boules hérissées de pointe vient frôler l'oreille gauche, dont j'ai l'impression que la position est étrange, genre comme celles des worans, sur le haut du crâne. J'éclaircirais cette question à un autre moment, je doute croiser un miroir sur le champ de bataille.

Notre équipée sauvage traverse le campement avec une barbarie proche de celle des Garzoks. Astinor démolit les tentes, Naémin perce de ses traits les rares ennemis encore debouts, j'ignore où est Kouschuu et en vient à espérer que Leona a eu la même conception de la guerre qu'Astinor et s'est enfui, laissant ses troupes couvrir ses arrières.

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Jeu 7 Nov 2013 23:24 
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Je finis par me forcer à regarder la situation finale. Si Astinor semble s'épanouir, je désespère, car voyant par nos yeux le désastre du carnage causé par l'armée Sindel et Hafiz, j'ai envie de pleurer, mais elle, elle exulte et c'est son corps pas le mien. Je garde donc mes sanglots, ne comprenant toujours pas la raison de ce massacre.

(Pourquoi les avoir tués ? Ils n'étaient pas une menace...)
(La vengeance et le goût du sang.)
(Ca n'a pas de sens. Un combat c'est pour protéger ou pour l'honneur, à la limite.)
(L'honneur ? L'Honneur ? Pas d'importance.) ricane-t-elle dans mon esprit (Le sang se suffit.)

Une trompe sonne longuement dans la plaine, reprise par les autres instruments de l'armée. Un son de victoire pour ceux encore vivants qui m'entourent, un hurlement de rage et d'impuissance pour mon coeur qui se déchire. Je n'ai rien pu faire, j'ai même perdu le contrôle de mes propres mains, couvertes de sang de gens sans défense.

Pour la seconde fois en moins d'une lunaison, je maudits Yuimen de m'avoir fait ça. Je ne demandais rien que de le servir. Mais est-ce le servir que d'accepter que ce monstre assoiffé de sang puisse prendre le contrôle de mon corps ? Où est passé le respect des Lois ? Dois-je vraiment souffrir dans mon âme en plus de dans ma chair pour faire resplendir le culte de Yuimen ? Est-ce une bénédiction ou une malédiction que de servir les Dieux ?

Utilisant sa langue comme un vulgaire animal, elle vient nettoyer la seule plaie qui saigne sur elle, celle de l'intérieur de sa main qui s'est rouverte. Je goûte ainsi le sang, ce qui me débecte et me donne quasiment envie de vomir, là où je capte du plaisir dans son cerveau.

(T'as qu'à reprendre ton corps, si t'es pas contente.)
(Je le ferais avec plaisir. Mais je fais ça comment ?)
(Suffit de le vouloir assez fort ! Si t'en es capable ! Sinon, j’le garde !)

Astinor nous mène au cœur du campement, où je découvre une Leona, à genoux, attachée. Elle semble plus usée encore que lors de notre rencontre à Nessima, résignée tristement à son sort, la tête baissée. Sur son visage, les cernes sont clairement visibles, elle est épuisée. Sa peau verte à écorce est grisonnante, si j'étais incarnée, je frissonnerais à sa place. Je me rappelle dans quel état l'ordre d'Oaxaca l'avait mise et j'imagine les tourments qu'elle a dû vivre pour parvenir à repousser l'attaque de dix jours, le temps pour son ancien peuple de pouvoir se mobiliser pour l'arrêter. Elle semble s'être sacrifiée pour sauver sa ville contre le gré de celle qui la manipule.

(C'est donc, elle, Leona. Belle plante.)
(C'est malin, ça...)

Mon regard se tourne de notre adversaire à Kouschuu, son épée divine et brillante, dans le soleil désormais bien levé, à la main, pointée vers la femme-plante, son ancienne alliée et son ennemie aujourd'hui. Autour de nous, tout le monde attend, dans un silence devenu religieux après le fracas de la bataille. Cette troupe me paraît soudain immense, oppressante. Plus encore que sur la colline que j'ai l'impression de ne pas être à ma place ici, parmi cette masse guerrière. Puis le Dieu fait homme prend la parole de sa voix chaude et magistrale :

"Leona, Fille du peuple des peaux grises, comment as-tu pu attaquer Tahelta ?"

Cette parodie de jugement me révulse d'ors et déjà. Je sais ce qu'il va suivre autant qu'elle, manifestement. Je n'écoute même pas la suite, car elle n'a aucun intérêt à mes oreilles ni à mes yeux. Astinor baille, n'ayant aucun intérêt non plus à ce qui se déroule devant ses yeux. Le manque d'action l'ennuie manifestement et là c'est parti pour durer. De mon côté, je suis dégoûtée par cette fausse justice qui n'est là que pour glorifier le vainqueur. Il faut à tout prix que je parvienne à arrêter ce simulacre, que je parvienne à leur faire comprendre qu'elle n'a pas agi de son propre chef, que seule Oaxaca est à blâmer pour cette tragédie, que, au contraire, elle voulait tout arrêter, que sans elle, la victoire d'aujourd'hui n'aurait pu avoir lieu. Il faut que j'arrête, que je fasse éclater la vérité, quitte à risquer ma vie.

(Mais tu es folle ! Il va te tuer !)
(Peu m'importe la mort. Ni même celle de Leona. On ne tue pas quelqu'un sans défense, d'autant plus quand il est innocent !) gueulé-je en pensée.
(Attends, je descends. J'voudrais pas qu'tu le tue. C't'une brave bête.)

Astinor descend de la monture, sentant peut-être que ma rage ne tardera ni à me permettre de récupérer mon corps ni à faire une grosse bêtise ! Je sens notre main caresser ma monture, mais cela ne m'apaise pas. Anouar a renoncé à me détendre, la folie de la journée est bien trop présente en moi, trop de lois de Yuimen ont été violées aujourd'hui pour que je puisse me permettre de laisser passer ça. Comment un Dieu peut être aussi injuste, d'autant que je le sens, je le sais, que sept mille ans de rancœur ressortent brutalement.

C'est au moment où il prononce la sentence de mort et lève son arme que je récupère brutalement la maîtrise et la forme de mon propre corps. La transformation est sans doute aussi peu agréable que la première fois, mais je n'en ai cure et ne la sens même pas. Je m'élance dans une volée de poils noirs vers Kouschuu, l'épée à la main, dans la ferme intention de l'attaquer pour protéger Leona, hurlant la vérité à la gueule de tout le monde.

"Non !!! Elle n'a rien fait !!!"

Puis à l'inverse de la montée lente en puissance, la colère redescend brutalement, à quelques pas à peine de ma cible. Je me doute que tout le monde me regarde, l'épée dressée, mais ne parvient pas à l'abaisser, contrairement à la divinité qui achève son geste et décapite net mon aïeule, la lieutenante Leona. Tout semble se passer au ralenti, autant la tête à peau verte qui s'envole que mon épée qui s'abaisse, lentement, doucement beaucoup trop doucement pour représenter le moindre danger et vers le sol et non vers mon adversaire. Si la haine profonde ne m'a pas quittée face à l'acte brisant les règles divines de Yuimen, la colère est partie, me laissant pantoise.

Le géant d'ébène essuie son épée sur la cape de Leona avant de la ranger. Il se retourne vers moi, me dardant de ses yeux d'or exprimant sa haine, tellement similaire à la mienne. Il vient de reporter son sentiment envers son ancienne alliée sur moi, transmission tellement similaire à celle de notre rôle de Gardien. Je me dresse pour le contrer, à défaut d'être une divinité, j'en représente une majeure. Sans être son égale, je ne peux pas tolérer de lui être inférieure. Cependant, ce n'est pas à moi qu'il s'adresse, mais à Naémin.

"Prince Naémin, emportez-la, loin de moi. Cette femme est une puissante et courageuse guerrière. Nous avons besoin d'épées comme la sienne."

Son regard se pose à nouveau sur moi, autant que sa main sur mon épaule. Avec un sourire amusé, il me murmure à l'oreille :
"Je suis invulnérable, Gardienne, contrairement à vous. Je ne vous ai épargnée que parce que votre farce a réussi. Mais, tentez encore une fois de m'attaquer et votre tête suivra celle de cette autre Gardienne."
"Tout homme à une faiblesse, Kouschuu, ne l'oubliez pas."

Il s'écarte de moi tandis que je reste sous le choc. J'ignore si ce sont les menaces d'Astinor ou de Kouschuu que je dois le plus redouter, à moins que ça soit ma propre colère face aux Lois de mon Dieu... C'est Anouar qui me sort de mes réflexions avec ses pensées :

(Sort de pacifisme en latent. C'est donc ça son secret.)
(Hein ?)
(J'ai ressenti la magie autour de lui. Dès que tu t'approches de lui, t'es soumis à un sort de pacifisme.)
(T'es donc pas faible, mais lui balèze !)

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 Sujet du message: Re: Les champs aux alentours
MessagePosté: Ven 8 Nov 2013 22:31 
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Je me retrouve embarquée en moins de deux par des gardes de Naémin qui ne m'adresse pas un regard. Après une dizaine de mètres, je me débats, sommant les gardes de relâcher leur prise, que je les suivrais de toute façon. Au départ, ils refusent, mais quand je me mets à me débattre réellement, ils finissent par le lâcher pour mieux dégainer leurs armes. Je soupire et rentre au campement sous la menace des lames elfiques. La situation me paraît ridicule, mais j'attends de me retrouver face à face avec Naémin pour lui expliquer. Lui sera capable de comprendre et de toute façon sans ses ordres, ils ne me relâcheront pas. Comme je ne me vois pas en train de m'évader... je me laisse faire.

Mes gardiens m'entraînent dans la tente de leur chef et, tandis que je reste sous la surveillance de l'un, l'autre s'en va. Je réalise à ce moment précis que Naémin se doutait que je ne chercherais pas à partir, parce que là, j'aurais pu partir au moins dix fois, en moins de dix minutes, délai que met le second garde à revenir. Le soldat pénètre donc dans la tête avec des fers à la main, quatre anneaux reliés par des chaînes.

(Hey, mais attends ! Ils veulent quand même nous mettre au fer ?)
(Si... Pourquoi ?)
(Tu vas pas les laisser faire ?)
(Tu te rappelles l'arme du Garzok, celle que j'ai gravé ?)
(Ouais, ça c't'était du pouvoir !)
(Bah je peux le faire avec ces chaînes quand je veux.)

Mes cerbères se font un plaisir de me faire agenouillée avec un des piquets dans le dos, les pieds et les mains de l'autre côté du bois par rapport au reste du corps. Ils me ferrent pieds et mains, m'empêchant de base de me lever, de m'asseoir, de me coucher, en fait de bouger. Une fois fait, ils me font gober de force une potion infecte, le genre qui sent mauvais pour moi. Heureusement pour moi, la tente du chef est le plus souvent installée sur la zone la plus confortable, donc pas sur la partie des pieds de blés ou les cailloux, mais sur la douce herbe grasse, si agréable à mes genoux.

Je serais bien restée tranquille à attendre Naémin, mais non seulement le temps me paraît terriblement long, mais, et surtout, l'orbe de communication de Yuimen décide de chauffer à ce moment-là. Il me faut répondre et pour répondre, il me faut les mains et pour avoir les mains libres, il va falloir que je transforme ces maillons en sable ou n'importe quoi dans le même genre... Mais manifestement la potion m'a ôté ma magie, ça ne va pas le faire.

(Essaye, tu verras après.)
(C'est une potion anti-magie, je le sens trop bien...)
(Oh oui... mais t'es pas n'importe qui en magie, tu as passé une ordalie et eux l'ignorent.)

Il suffit d'essayer, Anouar avait raison en fait. Je me débats avec mes mains, assez fort pour agripper la chaîne qui relie les menottes. Il me suffit de relâcher doucement mes fluides pour transformer, avec beaucoup de patience, le fer en un matériau flexible, pouvant être modelé, ou séparé, avec une simplicité désespérante. Un second sort, dans la même lignée, mais appliqué directement à la menotte de la main droite me permet de me libérer les mains. Il est temps d'ailleurs, parce que la bonne demi-heure perdue à jouer avec le métal a fait chauffer la boule à la limite du désagréable.

"Enfin, Gardienne ?"
"Je fais ce que je peux... La vie sur terre n'est pas toujours confortable !"
"Un combat pour mon Culte ?"
"On va dire ça. Tu nous veux quoi, la voix ?"

(Astinor, ta gueule !!!)
(C'est Yuimen à qui tu t'adresses !)
(Ah parce qu'il est toujours en vie, lui.)
(C'est un Dieu...) souffle Anouar manifestement agacée.

Je laisse les deux autres voix se disputer et me reconcentre tant bien que mal sur la sphère, tâchant d'expliquer à Yuimen que je n'y suis pour rien...

"La fusion s'est donc bien passé."
"Oui, on va dire ça..."
"La politesse, la gratitude et le respect n'ont jamais été le fort d'Astinor. Mais c'était déjà une excellente guerrière. Elle t'aidera comme elle t'a déjà aidé."
"Sans doute." soufflé-je à moitié convaincu, avant de me rattraper : "Que se passe-t-il ?"

Yuimen n'est pas du genre à appeler juste pour converser du beau temps et je suppose que Naémin ne va pas tarder, je préfèrerais ne pas être en pleine conversation avec une orbe de communication quand il réapparaîtra devant moi.

"As-tu réglé le soucis de Tahelta ?"
"On va dire que oui."
"Connais-tu Oranan ?"
"Je ne m'y suis jamais rendu. Mais il me semble que c'est la capitale de l'Ynorie, sur Nirtim, non ?"
"En effet. Ils ont besoin d'aide contre Oaxaca. Vas-y, le plus rapidement possible. Passe voir Nuilë en route, il aura peut-être des informations plus conséquentes."

La communication s'arrête là. Pas un remerciement, pas une félicitation, pas une question sur comment s'est réglé les soucis à Tahelta. Je peste, mais bon, un Dieu ça doit être occupé. Puis en fait, ça m'arrange bien premièrement parce que la manière avec laquelle s'est réglé le soucis n'a rien de très glorieux de mon point de vue -même si j'aurais aimée me vanter d'avoir fait fuir plus de dix milles orques, et ensuite parce que Naémin choisit ce moment-là pour faire son entrée. Je range rapidement mon orbe dans ma cape, en plaçant mes mains derrière mon dos, espérant qu'il n'ait pas vu mon geste.

Manifestement éreinté, il s'assied et se fait servir une rasade de vin. Le serviteur me regarde avec l'oeil noir, préférant manifestement ne pas s'approcher de moi. Mes deux gardiens de la matinée viennent m'ouvrir la bouche pour me verser une bonne lampée d'hydromel infecte. Moi qui aie toujours détesté l'alcool, ce n’est pas mon jour, mais bon, au moins, j'ai à boire. C'est la première gorgée -si on excepte la potion âcre- depuis l'aube et midi ne va pas tarder. Pendant que Naémin sirote son verre, je m'occupe de mon sort, sur les chaînes de mes pieds, laissant Anouar et Astinor, désormais calmes, se concentrer sur l'extérieur. Quand le jeune prince décide de s'adresser à moi, je suis en réalité libre de mes mouvements, mais n'en montre rien.

"Les soldats ont adopté le nom que les Hafizs t'ont donné : Lisha, celle qui fait peur. J'ignore ce qui t'a pris durant le procès, mais tu as fait forte impression, à tous les elfes en tout cas. Plus aucun ne souhaite t'approcher à moins de vingt mètres."

Son visage est impassible, mais personnellement, la remarque me fait sourire. Ainsi, c'est moi qui les effraye, ils ne sont pas culotté vu ce que j'ai vu des exactions de l'armée Sindels le matin même. Pour qu'ils ne veuillent pas m'approcher ça m'arrange, je n'ai pas l'intention de rester avec eux. D'autant que le message de Yuimen était clair, il me faut partir, et vite.

"Malgré le fait que tu sois une excellente guerrière, je me vois obliger te faire quitter le pays."
"Tant mieux. On nous attend !"

Finalement, le manque de diplomatie d'Astinor m'arrange, ça m'évite de me demander quand parler et que dire. Elle ira bien plus vite que moi de toute façon.

"Je parle de devoir t'exiler et c'est tout ce que tu réponds ?"
"Bah ouais. Y a Yuimen qui veut qu'on parte."
"J'oubliais que je parlais à une Gardienne."
"Ca y est ? J'peux partir ? Y a de la bouffe sur mon cheval ?"

Tout en laissant Astinor discuter, je m'assieds, tranquillement. La position en tailleur est quand même nettement plus confortable qu'à genoux dos à un poteau. Il me reste encore deux menottes à ôter, les deux autres s'étant retransformées en fer totalement difforme, mais solide. Je pose ma main droite sur l'anneau métallique qui enserre mon poignet gauche et laisse mes fluides partir, petit à petit, sans faire attention au regard meurtrier de Naémin.

"Tu aurais pu attendre que je te libère ?"
"Pas le temps. Au pire, je ferais ça en route, mais il me faut partir !"
"Tu pourras partir, et sans tes chaînes. Mais j'ai quelque chose à faire avant."
"Alors grouille-toi !"

Anouar commence à criser dans nos esprits communs, moi j'ai juste envie de partir. Si Naémin ne veut plus de moi ici, pourquoi me retient-il donc alors que je dois m'en aller à Oranan ? Après tout, mon départ répond à nos deux envies communes.

"Cependant, un Roi, même s'il n'est pas encore couronné paye toujours ses dettes. Et le pays en a une assez importante envers toi. Quand je me suis rendu sur Nyr 'tel Ermansi avec le chancelier, il tenait à ce que je t'anoblisse pour m'avoir prévenu et aider à le sauver lui et la Reine. J'étais d'accord, mais ton comportement d'aujourd'hui change tout. J'aimerais bien avoir mon conseiller auprès de moi, mais il est resté à Nessima pour préparer la succession. J'avais décidé de t'anoblir ce soir, en présence de Kouschuu, c'est hors de question, car il ne supporte plus ta présence."

Sortant de mon sort, je me rends compte qu'il a causé durant tout ce temps, Anouar me fait un bref résumé pendant que j'attends sagement la transformation de métal solide en texture malléable.

"Je vais donc le faire ici, dans cette tente, maintenant. Mes gardes sont en train de mettre son caparaçon à ton cheval. Ainsi tu pourras défiler avec tes couleurs. Je ne te donnerais pas de terre, mais je lève la procédure d'exil. Tu es donc libre de revenir sur le Naora, quand tu le désires. En attendant, vient poser genou à terre devant moi pour recevoir ton titre."

C'est à ce moment précis que je le regarde droit dans les yeux, cherchant la plaisanterie. Mais au contraire, il me regarde fièrement, un coffret à la main. Je souris, réellement pour la première fois depuis longtemps et me lève en détachant le fer de mon poignet avant de poser un genou à terre devant lui. J'avoue que là, à deux dans cette tente, le premier anoblissement du Roi Naémin 1er de Tahelta est... ridicule. Me voyant ainsi devant lui, un anneau de métal à la cheville auquel pend encore quelques maillons, Naémin redevient un jeune homme pas encore Roi et éclate de rire avant de me serrer dans ses bras. Je savoure ce contact plus humain et naturel que celui froid du Roi Naémin. Nous nous relevons tous les deux en riant de bons cœurs.

"Laissons tomber la procédure. Le chancelier t'a fait un sceau, le voilà. Si ça t'intéresse, ça se dit De sinople au bâton de magicien tordu d'argent enchâssé d'azur en bande posé en sautoir sur une épée de même en barre accompagnés d'un lys de jardin d'or en chef.."
"Sinople ? C'est brun ça ?"
"Sinople c'est le vert. Le brun c'est tanné."
"Va me falloir de la cire verte pour mes missives, c'est ça ?"
"Oui, je t'en ai trouvé trois bâtons à Nessima, ça devrait te faire une marge. Reste le nom de maison. Je ne peux pas utiliser celui de ton père, le chancelier m'a appris qu'il a perdu son titre et que, aux dernières nouvelles de Sor-Tini, il était encore en vie. Il te faut donc un nouveau nom de maison, les lois..."
"Tu disais que les hommes me nommaient comment ?" l'interromps-je, ayant compris l'idée.
"Lisha, pourquoi ?" répond-il avec un sourire.
"Lothindil 'tir Lisha, ça sonne bien, non ?"
"Accordé, Chevalière Lothindil 'tir Lisha !"

Il me remet le sceau, la cire, ainsi qu'un parchemin affirmant mon nouveau titre qu'il complète avec le nom nouvellement trouvé. Je prends le tout et vais pour rejoindre les soldats à l'extérieur quand Naémin m'arrête.

"Attends. Kouschuu m'a offert l'épée de Leona, mais je ne la veux pas. Cette victoire, je ne la dois pas à ma force ou à ma bravoure, mais à ta ruse. Ce n'est pas à moi de recevoir l'arme du chef de l'armée adverse, mais à toi."

Il me tend alors un fourreau vert, végétal avec une lame à la garde en acier feuillu. Je vais pour refuser, que ferais-je d'une seconde épée, surtout quand elle vient de mon ennemi, mais une fois de plus Astinor est plus rapide.

"Une épée ? C'est c'que j'voulais. M'rci M'sieur !"

Elle doit vraiment apprécier le cadeau, pour ponctuer sa phrase d'une marque de politesse. Je suis sa décision d'un geste de la main pour récupérer l'arme et l'attacher à ma ceinture, coté droite, à l'opposée de la mienne. Le poids est assez inhabituel pour moi, il faudra que je m'y habitue je suppose...

Les gardes qui arrivent avec ma monture, parée de sa couleur verte et ornée du bâton, de l'épée et de la fleur de lys, mon symbole. Vu comme ça, je vais avoir la classe en arrivant à Oranan. Au moment de passer la porte de la tente, je suis retenue par Naémin :

"J'oubliais... Un aynore va partir de Tahelta au coucher du soleil avec des messagers vers Kendra Kâr. Si ça t'intéresse..."
"Merci, ça m'intéresse en effet !"

Je sors et saute sur mon superbe cheval du désert avant de filer à travers le campement.

_________________


Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha


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