Dans le chapitre précédent…Deuxième Arc : L’art de faire parler la Foudre
Chapitre VIII.1 : Tanaëth
La journée de Akihiko ne cessait de faire des hauts et des bas. Il était arrivé devant les imposantes murailles de la ville de Nessima. Bien plus imposantes que celles de sa cité natale, elles étaient pourvues de meurtrières à intervalles régulier et devaient culminer à une hauteur d'au moins vingt mètres. Par le tunnel de cinq mètres de haut sur quatre, il pouvait observer une demie-douzaine de herses métalliques prêtes à s'abaisser pour condamner l'entrée à la ville sur une quinzaine de mètres, ce qui en faisait des murs tout aussi larges et donc incroyablement épais. Presque impressionné par des murs aussi massifs, Akihiko déglutit péniblement en avançant dans le flot de personnes désireuses d'accéder à la cité. Il serra dans sa main la rune Aov, qu'il avait réussie à identifier. Sa première rune élémentaire, la rune du Feu. Elle était très particulière puisqu'une fois révélée son identité la rune se mit à émettre une douce chaleur de façon continue, trop peu pour être utile à quoi que ce soit mais suffisamment forte pour être ressentie. L'enthousiasme de la découverte d'une rune élémentaire fut rapidement douchée par les gardes Sindeldis qui le regardèrent de haut lorsque son tour de rentrer dans la ville fut arrivé.
« Tiens, un humain. Qu'est-ce que du bétail vient faire là ? »(Eh bah, le racisme ce n'est pas là pour rigoler ici…). En regardant de plus près, le fulguromancien remarqua que l'équipement des gardes était de bonne facture, de même que l'allure des personnes l'entourant était luxueuse. Akihiko se douta que cette porte devait mener à un quartier relativement important.
(Peut-être la porte la plus proche du palais ? En tout cas, il doit y avoir le gratin des habitants de Nessima de ce côté de la ville.)« Bonjour, je suis ici pour…- Mmmh, non ça ne nous intéresse pas.- Mais je dois…- On s'en fiche, répliqua un autre soldat à l'allure belliqueuse, une lance sous l'aisselle.
- … Apporter un message et un présent à…- Il est simple d'esprit ou quoi ? Je savais que les humains n'étaient pas très intelligents, mais celui-là à l'air d'être exceptionnellement limité, dit en coupant le jeune homme un garde à celui à la lance, en observant le jeune homme d'un air méprisant.
- … Sylënn ‘tar Thirel ! »Tout les gardes se figèrent sur place à ces mots. Non, pas seulement les gardes, tout les sindeldis l'ayant entendu se turent et tournèrent leur regard vers lui. Le soldat à la lance prit une expression révoltée et s'adressa avec agressivité au jeune homme.
« Comment ?! Tu oses te moquer de notre commandante ?! Mais pour qui te prends-tu ?- Mais c'est pas croyable, vous le faites exprès ? Je ne me moque de personne ! » commença à s'énerver à son tour Akihiko.
Le garde baissa sa lance, s'approcha d'une façon menaçante du jeune homme et le regarda de toute sa hauteur. L'hostilité qu'il pouvait ressentir faisait briller ses yeux.
« Ecoute moi bien le bouseux. Je te donne exactement trois secondes pour rentrer dans ta campagne d'arriérés, sinon je…- Sinon quoi ? tonna une voix dans le dos de l'elfe.
Qu'est-ce que vous comptez faire exactement soldat Un'al ?- Mon sergent… ! »Un Sindel portant une armure aux épaulettes plus décorées que les autres s'approcha d'un pas rapide, le regard courroucé. Instinctivement le soldat se recula et se mit au garde-à-vous. Il devait avoir suivi l'échange de loin puisqu'il s'adressa directement à Akihiko.
« Humain, pourquoi veux-tu voir notre commandante. »L'enchanteur serra les poings devant la qualification ouvertement raciste mais ravala une réplique cinglante. Cet officier bien qu'aussi hautain et arrogant que ses subordonnées, le laissait au moins parler.
« J'ai un présent pour elle de la part d'une de ses lointaines cousines. Cette personne m'a dit de demander à la voir elle ou son futur époux, un certain Tanaëth.- Et pourquoi une Sindel aurait envoyé un humain comme toi faire une telle course ? Bah… De toute façon notre commandante est bien trop prise pour recevoir quelqu'un comme toi.- Et qu'en est-il de ce Tanaëth Ithil ?- Le seigneur ‘tar Ithil doit être libre à cette heure de la journée, je vais le quérir. Mais jusqu'à preuve du contraire, tu restes dehors.- Très bien. »(Je n'ai pas vraiment l'intention de m'éterniser ici non plus, j'ai pas envie d'y passer.) Akihiko s'assit alors sur un rocher non loin de la porte en regardant l'officier de la porte partir, attendant en regardant les autres Sindeldis passer les portes sans soucis. Finalement lassé, il se mit à jouer avec sa boule chaînée, s'exerçant à la repousser puis l'attirer avec ses pouvoirs magnétiques, affinant son contrôle sur les fluides. Tout ça sous le regard dédaigneux mais tout de même intrigué des riches elfes gris qui passaient les portes.
A suivre...