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 Sujet du message: Les habitations
MessagePosté: Lun 31 Oct 2011 09:24 
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Les habitations


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Habitations du quartier riche


Les habitations de Nessima sont à l'image de la ville, bâties en pierre de taille, massives et pouvant être soigneusement barricadées en cas d'attaque. Celles du quartier pauvre, à l'est, sont extrêmement simples, cubiques, serrées les unes contre les autres elles comportent rarement plus de deux étages. Leurs murs sont percés de fenêtres aux allures de meurtrières et leurs portes de simples assemblages de chêne renforcé de fer.

Le quartier des casernes, à l'ouest de la ville, abrite quant à lui des bâtiments plus imposants semblables à de petites forteresses au sein de la ville, ils possèdent rarement plus de deux étages, leur toits sont plats et pourvus de parapets et de créneaux. De nombreuses cours prennent place entre eux, où les soldats s'entraînent quotidiennement.

Le quartier nord, réservé aux commerçants et artisans, est plus hétéroclite, on y trouve aussi bien de petite maisons semblables à celles du quartier pauvre que de magnifiques bâtisses aux allures de palais, dépendamment de la richesse de leur propriétaire. C'est un quartier bruyant et animé, de jour comme de nuit.

Le quartier sud enfin recèle de fastueux bâtiments aux façades ornées de reliefs et de sculptures, ils s'élèvent parfois sur quatre ou cinq étages et il n'est pas rare qu'ils soient munis de tours et autres tourelles. Si leurs étages inférieurs sont dans l'ensemble plutôt sombres, car percés de peu d'ouvertures de par la nécessité de pouvoir les barricader, les étages supérieurs en revanche sont souvent lumineux et percés de hautes fenêtres pourvues de vitrages, parfois colorés. Les plus fastueuses abritent parfois de grandes cours intérieures, voire de merveilleux jardins entourés de hauts murs mais ornés de fontaines et de statues, véritables havres de paix et de verdure dans cette cité plutôt austère dans son ensemble.

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Alors il y a une règle que je veux que vous observiez pendant que vous êtes dans ma maison : Ne grandissez pas. Arrêtez, arrêtez dès cet instant. Wendy dans "hook" (petit hommage à Robin Williams)
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 Sujet du message: Redevenir présentable
MessagePosté: Lun 31 Oct 2011 10:46 
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Nous arrivons à la demeure des Miwin, un palefrenier vient prendre en charge nos montures dès le portail passé. Je laisse Harniän à l'elfe et suit le noble à travers les couloirs de sa demeure, jusqu'à une chambre d'ami.

"Vous avez des vêtements propres dans l'armoire, je pense que vous devriez trouver quelque chose à votre taille. Tenues masculines ou féminines, je vous laissez choisir. Je verrais avec les serviteurs pour faire réparer votre pourpoint pendant que nous discutons. Je vous fais monter un baquet d'eau pour que vous puissiez vous rafraîchir, je ne veux pas d'une femme ressemblant à un mendiant à ma table."
"Je vais tâcher de ne pas laisser trop feuilles par terre."
"Bizarre quand même que je n'ai jamais entendu parler de vous, une chevelure comme ça, ça passe pourtant pas inaperçue."

Dès qu'Aleadric est parti donner ses ordres, je ne peux m'empêcher de me ruer dans la salle d'eau. Cela fait tellement de temps que je ne me suis pas vue dans un miroir que mon aspect m'intrigue. Face à face avec ma nouvelle apparence, je retiens de justesse un cri. Pour la première fois depuis mon retour de Sor-Tini, je peux contempler entièrement le changement en moi et il est assez radicale. Mes beaux cheveux lisses et soyeux ont fait place à un véritable buisson touffu de lianes, de branches et de fleurs. Heureusement, les branches sont les plus rares, elles sont au nombre de quatre et poussent toutes vers ma nuque, texturant l'ensemble globalement vers le bas. Les lianes et branches souples forment la majorité de ma chevelure, elles sont de tailles et d'épaisseurs diverses, ce sont elles qui pour la majorité apportent les feuilles et les fleurs. L'ensemble fait finalement assez harmonieux bien que brouillon. Au moins ça s'emmèle plus difficilement que l'ancienne version.
Au-delà de ce changement, l'état de mon pourpoint ne peut que me sauter au visage. Un gros trou, à l'emplacement du ventre, reste comme unique signe de l'usage de la rune au palais. La peau en-dessous est intacte en revanche, sinon l'aspect aurait pu être nettement plus inquiétant. D'autres trous parsèment mon haut, des marques de flèches, de lames ou autres. Au vue de mon état général, je comprends la réaction de la milice. Je ressemble à une réfugiée de guerre plus qu'à une honnête femme du quartier riche. Peut-être serais-je passée plus inaperçue dans le quartier des déshérités et encore, c'est même pas certain.

On frappe à ma porte. Un serviteur, guère plus âgé que moi vient apporter deux seaux d'eau chaude qu'il verse dans la grande bassine qui trône dans un coin. Il est suivi d'un second jeune avec un seau froid ce coup-ci.

"Laissez, je vais m'arranger moi-même."

Les deux jeunes partent et je me déshabille gardant juste le collier de ma soeur autour du cou, avant de plonger dans un eau brûlante que je tiédis à peine avec le troisième seau. Profitant des savons laissée à disposition, je prends plaisir à me laver. Ma peau couverte de sang séché et de poussière reprend sa belle couleur gris argenté petit à petit. Je sors propre et sentant un peu plus l'elfe que l'hémoglobine garzok, ce qui n'est pas pour me déplaire à vrai dire.

Je retourne dans la chambre et fouille les coffres à la recherche de tenues adaptées à ma taille. Manifestement, il doit être quelqu'un avec une certaine importance pour avoir autant de tenues réservées à des invités chez lui. Je finis par me trouver une tenue présentable, féminine, sans pour autant me donner l'impression de ne pas pouvoir bouger sans abîmer la tenue aimablement prêtée.
J'ajuste mon épée à mon coté, transvase mes runes dans une sacoche plus petite que la mienne que j'attache à ma ceinture, adapte mes jambières et mes protections de poignet sous ma jupe et sous les manches bouffantes du haut. Enfin, avant de quitter la pièce, j'attache le ruban offert par Seyra à mon poignet, glisse mon diadème sur mon front, le bloquant avec les lianes. Ainsi parée, je suis certaine de pouvoir me défendre au besoin, restant méfiante vis-à-vis de ce riche, peut-être à tort, du moins, l'espéré-je. Anouar quant à elle vient se blottir sur une de mes épaules, roulée comme le ferait un chat.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 12 Nov 2011 18:17 
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Quand j'entre dans la salle à manger, Aleadric hausse un sourcil à la vue du changement suivi du second à la vue de mon fourreau.

"Vous ne me faites donc pas confiance ? J'ai guère l'habitude de recevoir des personnes armées chez moi."
"Le monde est trop dangereux pour que je puisse avoir totalement confiance, quelqu'en soit le lieu."
"Vous avez sans doute oublié à quel point le Naora est paisible et pacifié, même ici à Nessima."
"Et vous ignorez à quel point la guerre est proche de vous. C'est pour vous expliquer cela que je suis ici, n'est-ce pas ?"
"En effet. Vous vouliez manger, mangeons alors."

Il m'indique alors une chaise, en face de lui, à l'opposé de son immense table, conçue pour accueillir une bonne dizaine de couverts. Je regarde la distance qui me séparera de lui, et hausse les épaules.

"Ca vous dérange ? Je n'ai guère envie de crier pour vous parler."
"Faites..."

Je vais chercher nourriture, couvert et autres pour les approcher de mon hôte et m'installer à sa droite ou à sa gauche. Au moment où je pose la main sur le dossier de la chaise, une espèce d'énorme colosse m'attrape l'épaule. Plus par réflexe qu'autre chose, je matérialise immédiatement un bouclier en pierre qui vient marbrer ma peau, la rendant nettement plus solide. D'un gracieux mouvement à peine contrariée par ma robe, je me défais de la poigne, prête à dégainer au moindre nouveau signe d'agressivité.

"Laisse, Eran."
"Elle est dangereuse et c'est mon rôle de vous protéger."
"Votre épée inquiète mes gardes. Laissez une place vide entre vous et moi, ça les rassurera."

Je me détends, toisant le dénommé Eran. Il est grand pour un elfe, me dépassant d'une demi-tête, très massif aussi. Il me rend mon regard, je peux y lire de la détermination mais aussi de l'attachement pour son employeur. Je n'ai cependant aucune crainte, s'il venait à m'attaquer, je le réduirais en pièce sans la moindre difficulté. Je décide malgré tout d'obtempérer et recule mes affaires d'un siège avant de m'attabler devant un petit déjeuner des plus copieux.

"Vous revenez de Tahelta, n'est-ce pas ?"
"En effet."

Trop occupée à me sustenter, je ne suis guère loquace. Je continue de surcroît à me méfier de cet individu trop gentil, espérant ne pas m'être engouffrée dans un piège en ayant eu la langue trop pendue.

"Quelle est la situation là-bas ? Je veux dire, qu'est-ce qu'il s'y passe réellement ?"
"La ville a été attaquée il y a déjà presque deux jours par Oaxaca. La Reine est morte, le palais a été détruit."

Mon ton est celui las de la personne qui répète la même chose sans avoir la certitude d'être prise au sérieux et qui s'en fout à moitié qu'on la prenne pour folle.

"Que dites-vous là ? La Reine est morte ? La ville a été attaquée ? C'est qui Oaxaca ?"

La réaction par contre, ne s'est guère faite attendre. Le ton du noble dénote de l'incrédulité et surtout une énorme dose de crainte. Le garde manifestement ne croit pas un mot de ce que j'ai dit.

"Ah, vous aussi vous ignorez qui est Oaxaca. Est-ce que vous savez ce qui se passe dans le monde extérieur ?"
"Hors du Naora ? En quoi cela pourrait nous concerner, nous sommes protégés par la barrière de corail !"
"Donc vous ignorez tout de ce qu'il se déroule dans le monde..."
"Et en quoi cela nous concerne-t-il ?"
"Bon, vous êtes au courant de la bataille de Pohélis, il y a trois ans ?"
"Pohélis, oui vaguement. C'était pas cette ville dans le Nord où le Roi de Yuimen serait apparu ?"
"En effet, c'est bien celle-là. Elle a été dévastée par Oaxaca, qui serait la fille de Thimoros, mais je n'accorde que peu de crédit à ces rumeurs."
"A nouveau vous parlez d'Oaxaca..."
"Tout est sa faute faut dire... Vous savez que l'Héritier y est mort ? A Pohélis, je veux dire."
"C'est faux, il est mort de maladie !"
"Bon, je vois que je vais devoir tout vous expliquer depuis le départ."

Je dévore un nouveau biscuit tout en sirotant un peu de ma tisane avant de reprendre mon récit depuis le début. Rien dans cet homme et son comportement ne laisse présager d'un piège.

(T'es peut-être juste tomber sur un membre du conseil qui ignore tout de la situation.)
(On dirait bien.)

"Oui, j'ai l'impression qu'il y a eu beaucoup de mensonges ces derniers temps."
"Tout a commencé il y a quasiment quatre ans maintenant. Un évènement inconnu a réveillé une terreur du passé, cette terreur se présente sous l'apparence d'une femme : Oaxaca. Elle avait été emprisonnée y a quelques milliers d'années sur le continent de l'Imiftil après une longue guerre."
"Une guerre ? Jamais entendu parler de guerre."
"Cette guerre n'a pas touchée le Naora, c'est pour ça."
"Juste une guerre entre sauvages quoi !"

Décidément, même nobles, les Naoriens restent toujours autant racistes. Je plains Naémin et surtout sa future épouse.

"La guerre des peuples libres contre une entité, fille de Thimoros et d'une mortelle, née pour créer le chaos. Cette guerre a conduit à l'enfermement de l'âme d'Oaxaca, âme qui a été libéré il y a quatre ans. J'ignore comment et pourquoi, mais le fait est là."
"Vous disiez que cette guerre n'avait pas touché le Naora. Pourquoi est-elle intéressante pour nous ?"
"C'est le réveil qui est important. Oaxaca, nouvellement incarnée a pris le contrôle d'une région : l'Omyrhie. Mais elle ne doit rien vous évoquer, je suppose ?"
"En effet, ça ne me dit absolument rien."

Je soupire, effrayée par une telle ignorance du monde y compris dans les hauts lieux du pouvoir.

"L'Omyrhie est la terre des Garzoks, vous savez ce que sont les Garzoks quand même ?"
"Oui, bien sûr..."

(Ah bah quand même, c'est déjà ça.)
(Je ne pensais pas que c'était à ce point-là.)

"En prenant le contrôle des Garzoks, Oaxaca pouvait rêver de récupérer sa puissance de l'ancien temps et de semer le chaos à travers le monde. Il y a trois ans de cela, elle a attaqué Pohélis. Sa Majesté était au courant, elle a envoyé un aynore pour défendre la ville. A son bord, et par delà les ordres, l'Héritier voulait combattre au coté des peuples Libres. Son aynore a été abattu, lui à bord. C'est pour cette raison que son corps n'a jamais pu être ramené à Tahelta pour être enterré et exposé selon les coutumes."
"Et comment vous savez ça ? Vous y étiez ?"

Et voilà, une nouvelle fois les gens ne peuvent s'empêcher de poser des questions dont ils ne veulent surtout pas entendre la réponse.

"Je ne pense pas que vous me croiriez si je vous le disais."
"Vous avez encore moins crédible que ce ramassis d'âneries ?"
"C'est votre employeur qui m'a demandé de raconter tout ce que je savais. Après que vous croyez ou pas, j'en ai strictement rien à faire, tant qu'on me laisse partir d'ici vivante et libre."
"Bref passons, après tout ça m'intéresse pas."
"Donc, j'expliquais qu'après la bataille de Pohélis, Oaxaca a gagné le contrôle de certains fluides spatiaux. Vous n'ignorez pas ce que c'est j'espère ?"
"J'ai vécu sur Sor-Tini toute une partie de ma vie. Les fluides spatiaux, les faeras et les mondes extérieurs, je connais."
"Si vous connaissez Sor-Tini, c'est encore mieux. Vous connaissez donc le fluide de Cisley, sur Sor-Tini ?"
"Celui des montagnes du Nord-Est, en effet. On a cherché a plusieurs reprises à le déplacer vers les autres, mais sans jamais y parvenir. Une bande de sauvage du Nord le défendait chèrement faut dire."
"Ca ne m'étonne qu'à moitié, Cisley est un autre monde qui possède une porte de retour vers Yuimen."
"Ne me dites pas que cette porte donne sur Pohélis ! Les humains sont trop stupides pour avoir cette technologie-là."
"Je vous ne le dirais pas... mais c'est pourtant bien le cas. Et quasiment toutes les grandes puissances en ont d'après ce que je sais..."

Il est étrange de constater à quel point les Sindels peuvent être au courant pour tout ce qui concerne les mondes extérieurs et à la fois totalement ignorant de ce qui se passe de l'autre coté de l'Aeronland. Celui-ci en était le parfait exemple, il avait vécu sur un monde extérieur et ignorait tout d'Omyre et des menaces qui planaient sur son archipel.

"Vous devez avoir raison, puis ça expliquerait comment ils peuvent avoir attaqué sans devoir franchir la barrière de corail."
"En effet, Sa Majesté le Roi est décédé en luttant aux fluides de Sor-Tini pour éviter une invasion du palais, mais son sacrifice n'a pas été vain."
"C'est une des choses qui m'étonnait dans toute cette affaire. On a eu deux versions officielles. La première parlait d'un accident de chasse, puis quelques jours plus tard, le conseil a été mis au courant d'un combat contre des sauvages à Sor-Tini. On nous a dit qu'on avait gagné, qu'il n'y avait aucune crainte à avoir, mais que le Roi avait été blessé et était mort de ces blessures."
"Les sauvages étaient juste une avant-garde de la puissance d'Oaxaca. Et si la bataille a été gagné, elle a coûté cher."
"C'est donc en passant par là qu'ils ont pénétré dans le palais, c'est ça ?"
"En effet. La milice et la garde Royale n'ont rien pu faire, les troupes adverses jouaient sur le surnombre."
"Et votre rôle là-dedans ? Vu votre état, vous avez dû voir ces choses d'assez près ? Et le Prince Naémin, il fait quoi ?"

Voilà, nous finissons par arriver à ma participation dans l'affaire.

"J'ai assisté au rassemblement des Garzoks sur Sor-Tini et j'ai prévenu le prince. Puis nous avons tenté de sauver la Reine, à défaut nous avons sauvé le chambellan et éviter que le corps ne soit souillé."
"Et vous faisiez quoi sur Sor-Tini ?"
"Je devais voir mon père !"
"Une dryade je suppose, vu vos cheveux... J'aurais dû m'en douter."

(J'aime bien cette version-là de l'affaire.)
(Mais c'est un mensonge ! Je peux pas laisser dire ça de mon père !)
(Tu viens de faire avaler à un mec que son pays qu'il croyait intouchable a été attaqué par une demi-déesse du bout du monde. Tu vas pas en plus lui expliquer que la mort n'est pas forcément définitive, et que t'as été envoyé sur Sor-Tini par un Dieu ? Si ?)
(Non, t'as raison.)
(Comme toujours...)

J'avale un nouveau biscuit, finissant ma tisane tranquillement.

"Et le Prince ?"
"Je le savais au palais de Kendra Kâr, je l'y avais déjà croisé. J'ai une certaine réputation là-bas qui m'ouvre quelques accès."

(Tu sais que tu fais des progrès de jour en jour toi ?)
(Tu parles de quoi ?)
(De ta rencontre avec le prince. J'ai cru que tu allais parler de Nyr 'tel Ermansi.)

"Oui, mais où est-il maintenant ? Qu'est-ce qu'il fait ? Il attend quoi pour bouger ?"

(Ah bah si, finalement, on y arrive.)

"Il est parti mettre le corps de la Reine en sécurité. Il va revenir dès que possible."
"Et dès que possible, c'est quand ? Demain ? La semaine prochaine ? Dans un mois ? Dans un an ? Ca fait quasiment trois ans qu'on nous promet qu'il restera pour nous aider et qu'il disparaît ! C'est un lâche."
"Un lâche ? Non, un fils haï de ses parents et de son peuple qui a une vie dans un autre pays, oui."
"Et quand il sera Roi, il partira aussi vivre sa vie dans un autre pays ?"
"Il a quitté sa vie, il a risqué sa peau pour sauver ce qu'il restait de la maison Isindra qui l'a renié ! Il aime ce pays et il sait où est son devoir."

J'ignore à quel moment je me suis dressée, mais je suis renvoyée à ma place, assise par la main du géant qui sert de garde à mon hôte. Celui-ci est d'ailleurs lui aussi debout, les mains sur la table.

"Je l'espère pour lui. Roi de sang ou non, s'il ne met pas toute son âme au service de son peuple nous n'hésiterons pas à le tuer. Il ne serait ni le premier, ni le dernier de l'histoire du Naora à subir ce sort-là."
"Il ne tardera pas. Demain ou après-demain, il devrait atterrir. C'est ici que se trouve l'armée, c'est donc ici qu'il viendra."
"J'avertirai le conseil de tout ce que vous m'avez dit. Si vous avez dit vrai, le Prince Naémin devrait venir confirmer. Au passage, je suppose que vous comptez passer à l'armurerie faire réparer votre tenue de combat. Je vais vous faire un laissez-passer avec mon sceau et gardez les vêtements que vous portez, ça vous évitera d'autres soucis. Mais quittez la ville au plus vite, vous n'êtes pas la bienvenue ici, vous en savez beaucoup trop et nombreux seraient les nobles ravis de vous faire taire... définitivement !"

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 25 Jan 2012 11:50 
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La perspective offerte par Aleadric n'est guère réjouissante, j'ai beau être certaine de mes forces, je ne doute pas que d'autres dans cette ville auraient les moyens de m'envoyer voir Phaïtos plus tôt que prévu. Laissant mon hôte rédiger le laisser-passer, je vais pour récupérer mes affaires dans la chambre.

(T'en penses quoi de toute cette affaire ?)
(J'ignorais que les Sindeldi étaient devenus aussi ignorants du monde. Naémin va avoir énormément de mal à convaincre son peuple de partir en guerre.)
(C'est certain, autant qu'il va avoir du mal à faire accepter sa fiancée.)
(La situation n'est pas idéale, mais une alliance avec Kendra Kâr pourrait bouleverser pas mal du monde.)
(Encore faut-il qu'il parvienne à récupérer et sécuriser Tahelta, sinon les nobles n'hésiteront pas à lui mettre cela sur le dos.)
(Tu commences à t'intéresser à la politique, toi ?)
(A vrai dire, non... mais je m'attache au jeune prince et je suis un peu inquiète pour la suite.)
(Je m'inquièterais déjà pour moi, si j'étais toi. Tu pars quand même dans le désert.)
(C'est ni la première, ni la dernière fois, pour autant que je le sache.)
(Je sais, mais j'ai l'impression que c'est pas par hasard que Yuimen t'y envoies maintenant.)
(Toi, tu sais quelque chose sur mon futur dans le désert, ou je me trompe ?)
(Disons que j'ai vu certains des futurs à partir de ce point et que tous ne sont pas réjouissants...)
(Et je suppose que tu m'en diras pas plus, n'est-ce pas ?)
(Même si j'avais le droit, il vaut mieux que tu n'en saches pas plus...)

Arrivée dans ma chambre, je regarde mes affaires, de mon sac à mes deux autres armes.

(Bon, on va voyager léger : je vais vendre mon arc kendran et mon bâton, vider pas mal de trucs de mon sac. Je vais voir pour acheter un simple arc de chasse, juste pour me nourrir au besoin. Il y a combien de marche entre ici et le désert à cheval ?)
(Deux jours, mais le terrain n'est pas sécurisé, tu pourrais être ralenti. Il t'en faudra au moins le double pour traverser les volcans jusqu'au sanctuaire.)
(Parce que tu connais la route jusqu'au sanctuaire, toi ?)
(Oh, cette route, je l'ai fait tellement de fois, avec tellement de personnes différentes. Je serais incapable de l'oublier.)
(Et c'est maintenant que tu le dis ?)
(Tu me l'avais jamais demandé avant à vrai dire.)
(Et y a moyen d'éviter de passer par Raynna ?)
(Oui, mais tu n'en feras rien. Altea reste une personne importante à voir.)
(Si tu y tiens.)

Je récupère mes affaires et redescends voir mon hôte, qui tient un parchemin en main. Ou plutôt deux.

"Voilà un laisser-passer avec mes armoiries. Je vous donne les mêmes accès que celui du Prince. Un conseil : aller faire réparer votre pourpoint et partez vite. J'ignore ce qui est vrai de ce qui est faux dans votre histoire, mais ne faites pas d'esclandres..."

Je le remercie brièvement pour le repas et le parchemin puis sors de cette immense demeure pour retrouver Harniän.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Jeu 8 Mar 2012 10:55 
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A peine ai-je pénétré dans la boutique qu'une femme vient me voir, sa tenue me confirme le vieux dicton. Elle est maigre, vieille, elle doit facilement avoir dans les 2200 ans, voire plus.

"Ohhh, une semi-elfe de la taille d'une sindel. Voilà une rareté qui mérite d'être habillée correctement. Mais elle l'est déjà... Que vient-elle faire ici ?"

C'est la première fois qu'une personne s'adresse à moi à la troisième personne et c'est particulièrement dérangeant, mais vu que nous ne sommes que deux, je ne vois pas à qui d'autres pourrait-elle parler.

"Je cherche une tenue adaptée au combat."
"La vieille Laurenthia ne fait pas dans le matériel de guerre. Uniquement dans les vêtements."
"Tant mieux, c'est ce que je cherche, des vêtements pour aller avec mes équipements."
"Grande elfe, pas encore mûre. Trop jeune pour faire guerre. Mais fait la guerre hors de l'armée, son épée n'est pas conforme. Jeune fille est mercenaire, jeune fille est folle."
"Je ne suis pas là pour écouter vos maugréements, vieille femme. Vous pouvez me trouver ça ? Au passage, léger la tenue, je pars dans le désert !"
"Grande jeune fille complètement folle. Personne ne va dans le désert. Cuissardes solides pour chevaucher, tunique courte, manches courtes, jupe à voiles. Elle va essayer ça !"

Force est de reconnaître que malgré son début de folie qui fait qu'elle passe son temps à se parler, elle connaît particulièrement bien son travail. Il ne lui faut pas plus de cinq minutes pour revenir avec une paire de magnifique cuissardes brunes, légèrement usés, lacée avec une protection de cuir pour éviter que le laçage brûle la peau, une courte tunique jaune complété de voiles pour protéger du soleil et une jupe, à la mode du désert moitié cuir à la ceinture et se prolongeant en long voiles sur les cuisses. Après essayage, les trois me vont parfaitement, les bottes remontant jusqu'au-dessus du genou, protégeant celui-ci du frottement des jambières, la jupe descendant jusqu'à mi-mollet, permettant des mouvements amples, souples et la chevauchée sans difficulté et la tunique couvrant les hanches. L'ensemble fait à la fois très féminin et surtout idéal pour le combat me permettant d'user de toute ma souplesse.

"C'est exactement ça. Je vous prends la même tenue en cinq exemplaires et deux paires bottes. J'aurais besoin aussi de vêtements de bonnes qualités pour homme, femme et shaakt, si vous avez. Puis des restes de tissus au passage, pour faire des bandages ou autres dans le même genre."
"Jeune fille folle part à Raynna. Raynna seul endroit où trouver homme, femme et shaakt réunis. Laurenthia désapprouve l'idée de la jeune fille. Mais Laurenthia toujours répondre à ce que client veut."

Pendant qu'elle part chercher ça, j'attache mes équipements sur ma nouvelle tenue. La vieille revient très vite avec un énorme paquet contenant une dizaine de tuniques de différentes tailles, des pantalons, des robes ainsi que des chutes de tissus assez solides. Sans me soucier du prix total, je paye avant de sortir de la boutique avec un immense sourire, dans une tenue nettement plus confortable à mon goût.

Je dépose et attache mes paquets dans les sacs de ma monture avant de traverser la rue pour aller voir Maeric et suivre ses cours.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 24 Mar 2018 12:27 
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Un peu plus tard, alors que nous sommes confortablement installés dans un salon de la fastueuse demeure des 'tar Enoure, Eshrin relance enfin la conversation:

"Où est Lyann? Pas avec vous, j'ose espérer?"

"Elle doit être du côté de Kendra-Kâr à l'heure actuelle, soyez tranquille à ce sujet."

La Sindel pousse un profond soupir de soulagement et réfléchit un instant avant de poursuivre:

"Et si vous me disiez ce que vous comptez faire au juste?"

Je la scrute un instant en silence, hésitant à lui faire part de mes plans malgré l'aide qu'elle vient de m'apporter. C'est qu'Averenn a été son compagnon pendant pas mal d'années, il reste le père de Lyann et j'ignore comment réagira Eshrin si je lui dévoile que j'entends bien lui offrir un aller simple pour les enfers. Je repense brièvement à ma dernière discussion avec sa fille, d'après elle Eshrin en est venue à éprouver un profond mépris pour son ancien amant, mais est-ce vraiment l'unique sentiment qu'elle a envers Averenn à l'heure actuelle? C'est la confiance que j'ai en Lyann qui finit par me décider:

"Je veux persuader Asuran de me laisser une chance de prouver qu'Averenn a fait assassiner Jaëlle et mes parents afin de s'approprier l'influence et les biens de ma famille. Si j'y parviens, je le défierai dans le cadre d'un jugement de Sithi et je le tuerai."

L'Elfe hausse un sourcil et secoue négativement la tête en répliquant d'un ton qui ne laisse aucune place au doute:

"Asuran ne vous laissera pas la moindre chance. Vous avez ruiné tous ses plans, ainsi que ceux de vos parents, en refusant d'épouser Tsirith. Il a perdu très gros dans l'affaire et il vous dénoncera à la seconde même où il vous reconnaîtra, à moins qu'il ne vous arrache le coeur lui-même. Mais une question m'a toujours intriguée: pourquoi avez-vous refusé ce mariage?"

"Parce que je n'aimais pas Tsirith, c'est à peine si je la connaissais."

Eshrin fronce les sourcils et rétorque avec agacement:

"Voyons Messire, l'amour n'a rien à faire dans ce genre d'affaire. Vos parents ne vous l'ont-il pas appris?"

Je hausse les épaules, une légère moue de dérision sur le visage:

"Ils ont essayé, bien sûr, de toutes les manières possibles. Mais, je suppose que vous ne l'avez pas oublié, je n'ai jamais été très docile..."

"Je me souviens de vos frasques, oui. Mais ce n'est pas de facéties d'enfant que nous parlons là, votre désobéissance a causé la ruine de votre famille et la mort de vos parents. Sans compter que vous vous êtes fait un ennemi mortel en la personne d'Asuran. Savez-vous qu'il a perdu sa place au conseil et qu'il a bien failli être révoqué de son poste d'armurier royal après que vous ayez été banni? Averenn lui a mené la vie dure, en majeure partie parce que c'était un ami fidèle de votre famille."

Je secoue lentement la tête et choisis mes mots avec soin avant de reprendre la parole:

"Ce n'est pas ma désobéissance qui est la cause de tout ceci, mais les manigances d'Averenn. Par ailleurs, s'il nous faut évoquer les devoirs filiaux et autres sornettes du genre intérêts politiques, ce mariage était une mésalliance qui n'aurait rien apporté à ma famille. Le seul qui gagnait gros dans cette histoire était Asuran."

"Comment cela? En quoi ce mariage était-il une mésalliance?"

"Tsirith est la fille cadette d'Asuran, elle n'a ni fortune ni pouvoir politique et n'en aura jamais du fait de sa famille. A contrario je suis le seul héritier de ma famille, me marier avec elle aurait considérablement amoindri mon statut au sein de la noblesse. Non que cela ait la moindre importance à mes yeux, mais pourquoi mes parents ont-ils accepté pareil accord, voilà une question à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse."

Eshrin m'observe pensivement durant une interminable minute avant de répondre d'un ton imperceptiblement hésitant:

"Vous savez sans doute que votre famille s'est considérablement enrichie et a acquis une influence conséquente à Nessima grâce au commerce de métaux avec Mertar? C'est Asuran qui a rendu ce contrat possible, vos parents avaient une dette envers lui."

"J'ignorais ce détail. Mais en ce cas, pourquoi Tsirith plutôt que Sylënn?"

"Parce qu'elle avait déjà été promise à un autre, bien des années plus tôt, et qu'au vu de ce qui s'est passé Tsirith était un bien meilleur choix..."

"Ah? Que s'est-il passé?"

"Sylënn a défié son promis devant toute la garnison en affirmant que seul un Sindel capable de la vaincre armes à la main serait digne de l'épouser. Elle l'a si bien ridiculisé que le malheureux a été contraint d'aller se réfugier à Xaoranh pour échapper aux sarcasmes. Elle a eu d'autres prétendants par la suite, tous ont connu le même sort et vous n'y auriez pas échappé, Sylënn est une combattante exceptionnelle."

"Je vois... Et si je proposais une généreuse compensation à Asuran pour l'outrage infligé, pensez-vous qu'il serait susceptible d'accepter?"

"J'en doute fort, il a perdu la face devant toute la noblesse lorsque vous avez rejeté sa fille. Vous l'insulteriez gravement en lui proposant de l'argent alors que c'est son honneur qui a été bafoué. Sans compter qu'en acceptant de lever sa plainte il se mettrait Averenn à dos, et ça... vous ne trouverez pas grand monde qui soit prêt à prendre ce risque, à Nessima."

Je m'assombris à cette réponse, mes plans viennent de prendre un sale coup dans l'aile si ce que me dit Eshrin est exact, ce dont je ne doute pas un instant. Elle connaît certainement fort bien Asuran et je ne peux décemment prendre le risque d'aller lui parler après ce qu'elle vient de me révéler, alors que dois-je faire par Sithi?! Tenter de prouver la culpabilité d'Averenn en restant discret et en enquêtant dans mon coin n'est pas une option valable, quelqu'un me reconnaîtra forcément si je m'éternise en ville et cela signera ma perte si Asuran n'est pas disposé à m'écouter. Je jure intérieurement, il ne reste guère que la première option que j'avais envisagée, à savoir tenter d'épouser Sylënn. Mais le simple fait d'y penser me donne la nausée, à l'époque j'ai refusé le mariage avec Tsirith parce qu'il y avait Jaëlle, aujourd'hui il y a Isil... Par les enfers, cette damnée histoire est-elle voué à se répéter à l'identique?! Enfin, à ce "détail" près qu'Isil est vivante, mais qu'espérer au juste de cette relation? Pas grand chose sur le long terme si j'en crois ma raison, elle est bien trop indépendante pour s'attacher durablement à un type dans mon genre, d'autant plus que je n'ignore pas que ma vocation liée à Sithi lui est incompréhensible et que cela finirait par poser problème. Reste que j'en ai le coeur dans les bottes, entre ce que me dit ma raison et ce que j'en suis venu à éprouver pour elle il y a un monde. J'ai l'impression de sentir encore la douceur de sa peau sous mes mains, la caresse de ses lèvres sur mon corps, en fermant les yeux je revois son sourire si rare et précieux, ses envoûtants yeux couleur de ciel nocturne...

(Bon sang, je fais quoi là, Syndalywë?)

(C'est un choix que tu dois faire seul mon Bien-Aimé, si je le faisais à ta place les futurs en seraient affectés à un point inimaginable. Tout ce que je peux te dire c'est que ce choix est crucial, c'est l'un des croisements parmi les plus importants de ton existence.)

(Tu ne m'aides pas...)

(Il y a tellement de futurs possibles, Tanaëth, je ne puis prédire lequel adviendra. Quel que soit ton choix il y a des futurs sombres et d'autres qui sont lumineux. Mais si je te disais ce que tu dois faire ce ne serait pas ta décision, alors que penserais-tu si cela tournait mal? Que c'est de ma faute, que je t'ai mal conseillé? La probabilité de futurs désastreux augmenterait de manière conséquente, comprends-tu?)

(Oui... je comprends, mais ça ne rend pas les choses plus faciles.)

(Je sais, Bien-Aimé, je partage ce que tu ressens), murmure tristement ma Faëra en me submergeant d'un flot mental de tendresse apaisante.

Je ferme les yeux un instant, le temps de retrouver un semblant de sérénité, puis je demande à Eshrin d'une voix atone:

"Et si j'épousais Sylënn?"

La mère de Lyann fronce les sourcils en me dévisageant d'un long regard perçant, puis elle jette un bref coup d'oeil à mon équipement avant de répondre à mi-voix:

"Je ne sais pas... d'un côté il serait heureux que sa rebelle de fille soit casée, d'un autre..."

"D'un autre?"

"Je ne souhaite nullement vous offenser, Messire, mais vous n'êtes plus un parti aussi attrayant qu'autrefois. Les avantages qu'escomptait Asuran n'existent plus, votre famille a été anéantie et en l'état vous êtes passible du bagne. Par ailleurs vaincre Sylënn en combat singulier n'est pas une mince affaire, elle dirige les troupes d'élite et les plus turbulents la craignent comme la peste. Même Gaëren'tar Ethariël se montre prudent avec elle, c'est dire. Elle a un caractère pour le moins...ombrageux."

"Mmm. Si je parviens à la vaincre et que je l'épouse, en admettant qu'Asuran accepte cette option, il lèvera sa plainte et mon bannissement sera annulé. Auquel cas je pourrais revendiquer l'héritage de ma famille et tenter de prouver qu'Averren est à l'origine de plusieurs meurtres. Moyennant quoi il ne pourra pas refuser un jugement de Sithi, les traditions martiales ont la vie dure ici."

"Cela fait beaucoup de "si", Messire Ithil."

"Je sais. Si vous avez un meilleur plan je vous écoute, pour ma part je n'en ai pas trouvé et je peux vous assurer que ce n'est pas faute d'y avoir réfléchi."

"Vous pourriez renoncer et refaire votre vie ailleurs, le reste du Naora ne vous est pas interdit."

Je secoue lentement la tête et réplique avec fermeté:

"Quel genre de Sindel serais-je si je laissais impuni le meurtrier de mes parents, Dame? Et puis, étant la mère de Lyann vous vous doutez bien qu'il y a des intérêts qui dépassent ma seule personne dans cette affaire. Je ne peux pas renoncer, trop de choses en dépendent."

"Je m'en doutais, mais je ne vous apprendrai rien en vous disant que vous allez prendre des risques terribles. Enfin, je suppose que cela ne vous dissuadera pas si la moitié de ce que m'a dit Lyann à votre propos est vrai. Voulez-vous que je vous organise un entretien privé avec Asuran?"

"Je vous en serais très reconnaissant, ma Dame."

L'Elfe incline gracieusement la tête et se relève en frappant deux fois dans ses mains:

"Je dois retourner à l'armurerie, mes serviteurs vont vous préparer une chambre. Reposez-vous et réfléchissez soigneusement à ce que vous allez dire à Asuran, je lui demanderai de venir ici dans le courant de la soirée. Ma présence devrait vous assurer une maigre protection, assez pour qu'il vous écoute quelques instants, j'espère."

Je me lève et lui adresse une légère révérence en la remerciant chaleureusement, je n'ignore pas qu'elle prend de sacrés risques en m'hébergeant et en me faisant rencontrer l'armurier en sa propre demeure. Deux serviteurs font leur entrée et, après qu'Eshrin leur ait donné quelques instructions et se soit retirée, me conduisent dans une suite confortable où je pourrai songer posément à ce que je viens d'apprendre ainsi qu'à la suite de ma périlleuse entreprise.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 24 Mar 2018 12:47 
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Le soleil est couché depuis près de deux heures lorsqu'un serviteur vient m'informer qu'Eshrin ne va pas tarder à revenir, accompagnée d'Asuran. Je me décrasse rapidement et m'équipe intégralement, vérifiant au passage le parfait affûtage et positionnement de mes armes. J'espère bien ne pas avoir à m'en servir, mais on n'est jamais trop prudent. A la suite du domestique je regagne le salon où Eshrin et moi avons eu notre précédente discussion, puis je patiente une dizaine de minutes avant que la maîtresse des lieux et son collègue fassent leur entrée. L'armurier me dévisage d'un air intrigué pendant quelques secondes, puis il s'enquiert poliment:

"Eshrin m'a dit que vous souhaitiez me parler en privé, que puis-je pour vous Messire?"

Il ne me reconnaît pas. J'en reste presque bouche bée tant j'avais imaginé qu'il me remettrait aisément, ai-je donc tant changé? J'incline légèrement le visage en guise de salut et lui réponds avec un calme que je suis bien loin d'éprouver au fond de moi:

"En effet, Messire Asuran'tar Thinel, nous avons à parler. Regardez mieux, je suis sûr que vous me reconnaîtrez, bien que cela fasse une quarantaine d'années que nous ne nous soyons vus."

Le Sindel m'observe avec attention pendant un instant, jusqu'à ce qu'un éclair de reconnaissance apparaisse enfin dans ses prunelles. Il pâlit alors violemment et porte instinctivement les mains aux poignées de ses lames en sifflant hargneusement:

"Vous! Vous... vous osez revenir ici après ce que vous m'avez fait?! La garde va s'occuper de vous une bonne fois pour toute et..."

"Du calme Asuran, je vous en prie. Écoutez donc ce qu'il a à dire avant d'agir inconsidérément."

L'intervention d'Eshrin lui vaut un regard noir de l'Elfe, mais il n'en écarte pas moins les mains de ses lames et grogne sourdement:

"Une minute, Eshrin, au nom de notre amitié. Je vous écoute, maudit, soyez bref."

Je hoche la tête et prends une ample respiration avant de répondre:

"Je suis venu vous offrir réparation pour les torts que je vous ai causés, Messire."

Asuran vire aussitôt à l'écarlate et, une sombre rage dans les yeux, fulmine:

"Quoi? Vous avez le culot de m'offrir... quoi au juste? De l'argent? Vous pensez que l'argent pourra réparer le mal que vous avez fait? Qu'est-ce là, une nouvelle insulte?"

Ainsi Eshrin avait vu juste, aucun dédommagement financier n'apaisera l'armurier, pas plus que je ne parviendrai à le convaincre que tout cela est arrivé à cause d'Averenn, il ne me laissera jamais le temps d'apporter les preuves nécessaires. Un soupir, puis je secoue négativement la tête en répliquant:

"Je ne suis pas venu vous insulter, Messire. Vous vouliez lier votre maison à la nôtre, jadis, ce qui par ma faute ne s'est pas réalisé. La situation est différente, aujourd'hui."

Le Sindel me dévisage comme si j'étais un Shaakt, puis il rétorque sèchement:

"Tsirith a épousé un autre Sindel, meilleur que vous ne le serez jamais. Et votre maison n'existe plus, vous n'êtes plus rien et c'est au bagne que vous irez ruminer votre folie!"

Je le fixe durement tout en tentant d'évacuer ma colère naissante pour lui répondre calmement lorsque la mère de Lyann intervient en posant une main apaisante sur l'avant-bras de l'Elfe:

"Ne soyez pas si affirmatif mon ami. Le conseil n'a pas encore entériné la succession de ses parents et Messire Ithil a fait du chemin depuis son départ. Faites-moi la faveur de l'écouter jusqu'au bout."

Je remercie Eshrin d'un signe de tête et replonge les yeux dans ceux de l'armurier avant de laisser échapper un unique mot:

"Sylënn."

"Que lui voulez-vous", crache Asuran?

"Eh bien, sa main."

L'Elfe recule d'un pas, comme si je l'avais frappé, puis il fronce les sourcils et grommelle avec une discrète amertume:

"Le Naora sera englouti par les eaux avant que Sylënn n'accepte un quelconque mariage..."

Une fois de plus je mesure la pertinence des paroles d'Eshrin, la situation pèse visiblement lourdement à son père, une faille dans laquelle je m'empresse de m'insinuer:

"Je me suis laissé dire qu'elle avait fait serment d'épouser celui qui serait capable de la vaincre armes à la main."

Il me scrute longuement de la tête aux pieds, son regard s'attardant sur chacune de mes armes, avant de hausser les épaules avec une moue méprisante:

"Vous avez de belles armes, ça oui, légendaires même. Une belle armure également, mais cela ne suffira pas, Sylënn vous infligera le même sort qu'aux autres. Et même si vous étiez en mesure de la défaire, pourquoi accepterais-je, hein? Qu'avez-vous à offrir?"

Un infime sourire relève le coin de mes lèvres tandis que je riposte en désignant les confortables fauteuils d'une main:

"Discutons-en?"

L'armurier me fixe un instant de plus, puis il hoche raidement la tête avant d'aller prendre place sur l'un des sièges. Eshrin et moi-même nous installons également et je reprends:

"Vous n'avez rien à perdre, Messire. Si je suis vaincu votre fille m'humiliera si bien que jamais je n'oserai remettre les pieds à Nessima, de plus rien ne vous empêchera de m'envoyer à Raynna. Mais si je l'emporte et que vous levez la plainte que vous avez déposée contre moi, je récupérerai l'héritage de ma famille et vous aurez les avantages que vous désiriez à l'époque. Sans parler du fait que le problème que vous pose actuellement Sylënn sera résolu."

"Votre famille a presque tout perdu, quels avantages tirerais-je d'une telle alliance aujourd'hui? Tout ce que j'y gagnerais..."

L'Elfe s'interrompt brièvement en jetant un regard d'excuse à Eshrin avant d'achever sa phrase:

"...c'est de me mettre Averren'tar Thelwë à dos. Une perspective qui n'est pas réjouissante."

Un sourire polaire fleurit sur mes lèvres à cette évocation:

"Averenn ne vous causera aucun souci, Messire. Je vais le défier et le tuer."

Après que je lui aie brièvement expliqué comment je compte m'y prendre, Asuran remarque:

"Vous avez rudement confiance en vous, mais que se passera-t-il si c'est lui qui vous tue?"

"Eh bien vous le remercierez chaleureusement, lui direz que je ne vous ai pas demandé votre avis pour défier Sylënn et qu'ensuite vous n'avez pas eu le choix. Lever votre plainte étant une obligation d'honneur pour respecter le serment de votre fille, serment qu'elle a prononcé sur le nom de notre Mère. Un Ithilauster serait malvenu de vous le reprocher..."

Le Sindel réfléchit un long moment avant d'admettre:

"Cela résoudrait probablement le problème, en effet. Et si d'aventure vous remportiez ce combat, qu'avez-vous à offrir en échange de ma fille aînée et de mon pardon, Tanaëth Ithil?"

Je me détends à ces mots, bien que d'un côté cette notion d'échange me fasse grincer des dents car cela revient à faire d'une Fille de Sithi l'égale d'une tête de bétail. Mais d'un autre ce n'est plus maintenant qu'une question de marchandage trivial et les portes que cela m'ouvrira valent bien que je passe par-dessus cette déplaisante coutume Sindel. Nous discutons âprement des détails durant plusieurs heures jusqu'à ce que, grâce à l'appui discret mais efficace d'Eshrin qui confirme à point nommé certains de mes dires, Asuran finisse par acquiescer:

"Soit. Je vous autorise à tenter de conquérir la main de ma fille. Si vous y parvenez je lèverai ma plainte et vous pourrez défier Averenn. Terrassez-le et nous scellerons cet accord."

"Ai-je votre parole?"

"J'en fais le serment devant Sithi."

"Fort bien. Où et quand puis-je trouver Sylënn?"

"Soyez sur la place d'honneur demain à l'aube, je ferai en sorte qu'elle y soit et qu'il y ait suffisamment de témoins pour que nul ne puisse contester l'issue de ce combat."

Je le remercie d'un signe de tête solennel et lui tends une main ferme pour sceller ce pacte, mais qu'il contemple durant une interminable seconde avant de la serrer enfin avec une certaine retenue. Je me contrains à demeurer de marbre bien que j'exulte intérieurement, la première partie de ma Danse est un succès! J'en danserais de joie si la perspective du lendemain ne pesait quelque peu sur mon euphorie, la Sindel que je vais affronter est une guerrière d'exception, tous s'accordent à le dire. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour m'écraser et esquiver ainsi un mariage qu'elle ne souhaite pas, la partie est loin d'être gagnée d'avance et tant de choses dépendent de l'issue de cet affrontement que j'en ai des sueurs froides. Quoi qu'il en soit les dés sont jetés et j'en suis soulagé bien que, dans le fond, du bagne ou du mariage avec une totale inconnue réticente et plus hargneuse qu'un troll je ne sache trop lequel m'effraye le plus. Après qu'Asuran se soit retiré, Eshrin demande doucement:

"Vous savez pourquoi il a accepté ce marché?"

Je lui souris légèrement, je suis certainement bien rouillé en ce qui concerne les luttes de pouvoir de mon peuple, mais il ne m'a pas échappé qu'Asuran avait accepté un peu trop facilement:

"Il pense que Sylënn m'écrasera sans grande difficulté et que, même si elle échouait, Averenn aura ma peau. Il en est si persuadé qu'il a accepté de prêter serment sur le nom de Sithi, une excellente chose car je sais qu'il tiendra parole malgré son dépit si je parviens à décevoir ses espoirs."

"En effet, c'était habile d'exiger sa parole, Asuran est un homme d'honneur contrairement à Averenn. A propos de ce dernier, pensez-vous vraiment qu'il soit raisonnable de le défier? Il est redoutable..."

"Je ne sais pas si c'est raisonnable, Dame, mais je n'ai guère le choix. Il a juré la perte de notre ordre et il pourrait bien parvenir à ses fins si je ne l'arrête pas. Mais dites-moi plutôt ce que vous savez sur ce qui est arrivé à mes parents après mon départ, voulez-vous?"

"Vous savez peut-être que vos parents étaient en conflit avec Averenn avant que vous soyez banni? Que cela venait du fait que votre père a inconsidérément refusé de vous unir à Lyann en déclarant qu'elle n'était pas d'un rang assez élevé, ce qui a terriblement offensé mon ex-conjoint?"

J’acquiesce d'un hochement de tête, Lyann m'a appris tout cela voilà des années, la laissant poursuivre:

"Après votre départ les choses se sont peu à peu envenimées, Averenn a usé de son influence et de sa richesse pour détourner un à un les alliés et partenaires commerciaux de votre famille. Cela lui a pris des années, mais il a fini par placer vos parents dans une situation si précaire que votre Père a décidé de porter plainte contre lui au conseil, affirmant qu'il avait fait assassiner Jaëlle et plusieurs autres Sindeldi proches de votre famille. Malheureusement il ne disposait plus d'assez de soutien dans la noblesse, sa plainte a été rejetée et, pire, il a été condamné à payer une forte amende pour diffamation. Incapable de la payer, il est devenu comme fou et a menacé Averenn de mort devant la moitié de la ville, ce qui, vous vous en doutez, n'était pas vraiment une bonne idée. Quelques jours plus tard vos parents disparurent, plusieurs de leurs gardes furent tués cette nuit là et l'enquête qui suivit conclut que c'était un forfait perpétré par un groupe de bagnards venu de Raynna ayant réussi à s'infiltrer dans la cité..."

Je hausse un sourcil à cette révélation qui, en d'autres circonstances, m'amuserait fortement. Rares sont ceux qui parviennent à s'échapper de Raynna, plus rares encore ceux qui parviennent à échapper aux patrouilles nombreuses qui quadrillent le désert, à plus forte raison s'agissant d'un groupe nombreux. Or ce ne sont pas quelques fugitifs isolés, épuisés et mal armés, qui auraient pu venir à bout des gardes de mon père, des soldats de métier en pleine forme et lourdement équipés. Cette histoire ne tient pas la route et je doute que qui que ce soit ici ait cru cette mauvaise farce. Mais le relever publiquement aurait signifié se confronter à l'Ithilauster et mes parents n'avaient certainement plus guère d'alliés à ce moment-là. Je soupire doucement, Averenn a manoeuvré avec une habileté diabolique et me confronter à lui ne sera pas une partie de plaisir, d'autant plus que je n'ai pour ainsi dire aucun appui à Nessima. Enfin, chaque chose en son temps, pour l'heure je ferais mieux d'aller me reposer un peu en prévision du combat qui m'attend. Je salue donc respectueusement Eshrin en la remerciant de son aide et vais me plonger dans une profonde médiation dans les appartements qui m'ont été alloués.


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